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Invité Invité
| Sujet: Re: ATCHAFALAYA // Over the rainbow {ft. KEO} - Sam 7 Jan - 18:54 | Un sourire étira les lèvres de la rouquine. Râler devait être un truc de famille, puisqu’elle râlait si souvent elle aussi que ça finissait souvent par lasser tout le monde. Disons que la différence, c’était qu’il y avait toujours un moment où elle se disait qu’il fallait bien faire les choses et continuer à avancer, que ça vous plaise ou non. C’était dans ces moments-là qu’elle se disait que râler ne servait à rien en fin de compte. Mais ça ne l’empêchait pas de recommencer un peu plus tard. Fichu caractère, c’est ainsi. Et donc direction la réception pour le feu de camp où tout le monde ne semblait plus attendre qu’elles. Il n’en était rien, évidemment, mais à voir la quasi entièreté du camping – le vieil homme édenté qu’elles avaient croisé à leur arrivée y comprit – au tour du feu de camp et tourner la tête d’un seul et même mouvement à leur approche, c’était l’impression que ça donnait – et c’était un peu flippant aussi de les voir agir de façon quelque peu mécanique, comme s’ils étaient plongés dans un film d’horreur et que c’était elles qu’ils s’apprêtaient à faire rôtir à la broche et non une poignée de marshmallows. Mais par bonheur, cette impression s’évapora aussi vite qu’elle était venue tandis que les jeunes de tout à l’heure les interpellaient et leur faisaient savoir qu’ils leur avaient gardé une place. Comme c’était gentil à eux. D’ailleurs, Alize ne se contenta pas de le penser quant à elle mais le dit tout haut et cela fit sourire Keo d’autant plus. Eh bien oui, elles n’étaient pas cousines pour rien non plus. Bref, elles se frayèrent donc un passage pour aller s’asseoir sur une souche. Alize et un type échangèrent quelques politesses et c’était assez ironique si on pensait que le type en question n’avait pas cru utile de leur donner un coup de main tout à l’heure. Enfin bon, quelle importance ? Leur tente était montée, elles allaient pouvoir dormir en rentrant et c’était bien là l’essentiel. On fit alors passer des piques et des marshmallows pour les faire griller et c’était tellement cliché que la rousse décida de ne pas les faire griller, elle. De toute façon, elle trouvait ça écœurant quand ça fondait. Au lieu de quoi, elle se fourra plein de bonbons dans la bouche, ce qui lui donnait un air de hamster et l’empêchait de parler. Et ça tombait bien, puisque toute l’équipe du coup, y compris la charmante réceptionniste de tout à l’heure venait d’arriver sous les applaudissements ou les hourras des campeurs. Dingue, c’était un peu comme s’ils étaient en train d’acclamer Aerosmith… Keo jeta un coup d’œil amusé à sa cousine tout en mâchant du mieux qu’elle pouvait ses marshmallows quand celui qui semblait être le directeur fit taire tout le monde en levant les mains. Il leur souhaita la bienvenue ainsi qu’un excellent séjour. Voilà qui était bien urbain de sa part, quant à savoir si c’était vraiment nécessaire, disons que la jeune fille aurait dit que oui s’ils s’étaient tous trouvés dans un palace en bord de mer à Dubaï, mais sinon… enfin bref, c’était donc sympa tout ça. Et puis il annonça gaiement qu’ils allaient tous chanter l’hymne du camping et que les nouveaux pouvaient s’abstenir avant d’éclater de rire. La rouquine fut soulagée pour sa part, chanter sur une vraie chanson pourquoi pas, surtout avec autant d’autres voix tout autour pour couvrir la sienne, mais là non, même avec la meilleure volonté du monde. Alors elle se rapprocha un peu d’Alize et lui glissa à l’oreille : « Tu trouves pas qu’on dirait une secte, un peu ? »
Oui parce que c’était aussi son fort de faire flipper les autres en leur soumettant des idées stupides qui finiraient bien à un moment ou à un autre par faire leur chemin mais elle n’y pouvait rien, ça la faisait rire, elle. Surtout quand elle commencerait à psychoter grave en entendant des branches craquer tard dans la nuit tout autour de la tente.
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| | | Ymani Freeman
Date d'inscription : 29/05/2014 Messages : 815 Avatar : Christina Milian Age : 41 Métier : professeure de gymnastique
| Sujet: Re: ATCHAFALAYA // Over the rainbow {ft. KEO} - Jeu 12 Jan - 14:04 |
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J'avais remarqué, en arrivant, que Keo avait ralenti. Je n'avais aucune idée de pourquoi, mais je sentais que, comme moi, elle n'était pas à l'aise. En même temps, tout était fait pour que nous ne soyons pas à l'aise. Je n'aimais pas cette impression que toute activité s'arrêtait comme si on vous attendait. Mais tout s'enchaîna vite et cette impression très désagréable disparut aussitôt qu'elle était apparue.
Le fait de nous faire interpeller m'avait rapidement agacée tout en me donnant l'espoir de ne pas forcer Keo à être une des deux pestiférées de la soirée. Elle comme moi n'avions pas vraiment besoin de ça pour passer des bonnes vacances et, en soi, j'étais bien contente que quelques abrutis nous aient suffisamment remarquées pour nous interpeller à cet instant précis. Je ne m'étais d'ailleurs pas manquée de préciser à quel point ce geste de leur part était gentil, le pensant de façon sincère et ironique à la fois. Pourquoi diable nous auraient-ils aider cette fois-ci alors que précédemment, il avait fallu que Keo insiste pour obtenir un peu d'aide dont seulement quatre jeunes parmi ceux qui étaient installés au feu de camp. Mon rapide échange et presque plutôt la discussion à sens unique à laquelle j'étais intégrée sans en faire partie me parut être d'une hypocrisie sans nom, raison pour laquelle je ne relevais davantage pas les paroles du jeune homme qui m'avait parlé. Solidarité tu parles! Mais bon, à sa place, je n'aurais clairement pas fait mieux, faute d'avoir un caractère de merde.
Je pris quelques marshmallows, plus pour faire bonne figure qu'autre chose. Tout le monde n'avait pas besoin de savoir que j'étais une anorexique qui se soignait, ou une anorexique tout court. Je plantais mes dents dans un, que j'allais probablement mettre la soirée à manger vu la vitesse et la taille des morceaux que j'arrachais et mangeais petit à petit. Le reste irait sûrement dans les mains de Keo, puisque j'avais évité de les microbes en tout genre en ne les gardant pas dans ma main une éternité, mais en les posant dans une assiette en plastique que j'avais récupérée l'instant précédent, quand on m'en avait proposé une. Je vis Keo ne pas faire fondre ses marshmallows et je souris. Je n'aimais pas trop les faire cuire, puisque je ne les sentais ensuite plus fondre sur ma langue, et je fus surprise de la voir faire de même. Je n'avais pas eu l'occasion de découvrir toutes ses petites manies depuis que nous nous connaissions, c'était sans doute à ça que je le devais, mais voir nos petites ressemblances était toujours quelque peu rassurant.
Prise par surprise au moment où le directeur arriva, je haussais un sourcil. Parce que le camping avait un hymne? Quelle idée saugrenue, vraiment! Je trouvais ça d'autant plus ridicule que je fus complètement surprise par le fait que pas une seule voix, lorsque les campeurs commencèrent à chanter, n'était en retard ou en avance du rythme. Flippant, vraiment. Et en même temps, tellement risible. Je lançais un rapide coup d'oeil à Keo, qui semblait aussi étonnée que moi, et qui me lança une phrase qui me fit rire, bien que je m'efforçais de ne pas me faire remarquer. Je n'avais aucune envie de me faire prendre en grippe ou quoi, ayant soudain l'impression d'être face à une sorte d'autorité qui me rappelait un peu l'école.
« Si seulement! Une secte ou un professeur face à sa classe d'élève de maternelle, ouais, clairement! » J'avais beau me dire que Keo avait essayé de m'effrayait, ce qui m'effrayait le plus dans ces paroles, c'est que ça semblait tellement décrire la réalité.
Cela ne faisait pas trois secondes que l'hymne du camping était finalement terminé que j'avais hâte du moment où nous serions seule. En temps normal, être entourée ne me dérangeait pas plus que ça, tant que je me fondais dans la masse. Mais là, après la route jusqu'au Camping, le montage de la tente et cette soirée qui ne semblait n'en plus finir, je commençais sérieusement à saturer et j'avais besoin de rentrer, dans la solitude et le silence, à papoter avec ma cousine, seule à seule sans risquer que des oreilles indiscrètes ne viennent écouter mon avis, plutôt critique, sur le camping et ses campeurs. Dont nous faisions désormais partie, d'ailleurs. Sans plus réussir à me retenir, je lâchais un bâillement.
« Je n'en peux plus, la journée a eu fini de m'achever. Et le feu de camp aussi... » Je regardais avec beaucoup de pitié mon assiette, et le marshmallow que j'avais à peine touchée. Avec un grand effort je l'enfournait complètement dans ma bouche, avec un peu de difficulté pour l'avaler et je tendais mon assiette à Keo, la bouche encore pleine.
« Tu veux les finir? Je n'en peux plus, déjà. » Mon regard en disait long sur ce qu'il en était et j'espérais que Keo, dans un élan de pitié -ou de compassion d'ailleurs - accepterait de prendre ce qu'il me restait à prendre. Hors de question que je les propose à quelqu'un d'autre, surtout que je n'avais pas envie d'être questionnée, ni rien. Un petit regard de cocker et j'insistais davantage en lui tendant mon assiette. Pitié, qu'elle accepte!
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ATCHAFALAYA // Over the rainbow {ft. KEO} - Dim 15 Jan - 17:22 | La remarque de sa cousine fit rire Keo. Ah, elle n’avait pas tort, cette soirée avait un côté très scolaire, ce qui était drôle étant donné que la majorité des campeurs étaient adultes. Une fois qu’ils eurent terminé de chanter – et en chœurs, s’il vous plaît -, il s’avéra que la soirée feu de camp n’était rien de plus qu’une occasion de faire des rencontres, de retrouver des campeurs qui venaient là chaque année comme si c’était leur point de rendez-vous et ainsi de suite. La rouquine vit bien que certaines personnes tentaient de les approcher, pour discuter de choses et d’autres, sûrement de la pluie et du beau temps, à moins qu’elles ne soient curieuses, voulaient savoir d’où elles venaient, ce qu’elles faisaient dans la vie, ce genre de choses. Et le pire, c’est qu’elle leur aurait sans doute répondu – tout en se disant au fond d’elle que ça ne les regardait pas, non mais – parce qu’elle savait aussi que toutes ces informations seraient oubliées dès le lendemain. Cela dit, elle n’eut pas besoin de le faire car cette bande de jeunes qui les entourait semblait faire barrière. Un peu comme s’ils se les étaient appropriées toutes les deux, qu’elles faisaient désormais partie de leur bande et qu’il n’était pas question de laisser entrer qui que ce soit d’autre. Ç’avait un côté mignon et un peu flippant, aussi, il n’y avait plus qu’à espérer qu’aucun d’eux – voire tous – n’était psychopathe. Oui, c’était le truc de Keo de se faire des petites frayeurs comme ça, elle trouvait ça marrant. Bref, c’était bien beau de manger des marshmallows – grillés ou pas, soit dit en passant car la jeune femme avait remarqué qu’elle n’était pas la seule à ne pas les faire cuir, Alize aussi, un autre truc de famille, probablement -, mais ça donnait super soif et elle ne fut pas mécontente de voir que l’on distribuait gratuitement des bouteilles de soda – bourrées de sucre, ce n’était pas qu’elle faisait spécialement attention à sa ligne, mais elle faisait un effort pour Devin, qui ne verrait sans doute pas la différence, de toute façon – et poussa le vice jusqu’à demander au type assis à côté d’elle sur le tronc d’arbre de lui en ramener une. Ce qu’il fit sans se faire prier. Okay, alors elle n’était peut-être pas une pro en la matière, mais elle ne croyait pas trop se mouiller en disant qu’Alize et elle avaient un ticket avec ces gars. Soit, la bouteille arriva donc jusqu’à elle sans qu’elle ait besoin de lever ses fesses et Keo en proposa une gorgée à sa cousine qui lui faisait savoir qu’elle était fatiguée. « Ouais, je t’avouerais que je suis claquée moi aussi. Je pense pas qu’on va faire long feu à cette soirée, on a déjà fait acte de présence, c’est pas si mal. » Enfin, à condition que les autres campeurs les laissent regagner leur tente, évidemment. Mais c’était évident que oui, les autres ne faisaient déjà plus attention à elles, puisqu’ils n’avaient pas eu la possibilité de les approcher. C’est que les jeunes jouaient très bien leur rôle de bouclier, sans leur parler plus que ça, en fait, puisqu’ils discutaient entre eux des choses qu’ils avaient prévu de faire durant leurs vacances. Ce qui fit rire la rouquine parce qu’Alize et elle n’avaient pas fait ce genre de plan, en ce qui les concernait. C’était surtout que leurs vacances devaient leur servir avant tout à se reposer d’une année exténuante. Oui bon d’accord, elles auraient sûrement mieux fait de choisir un autre endroit pour se faire qu’un camping, mais il n’empêche que ça restait ça, le but de la manœuvre. Après quoi sa cousine lui tendit son assiette pleine de marshmallows en la suppliant du regard pour qu’elle les finisse. Pour tout dire, Keo n’avait déjà plus faim non plus mais elle avait rapidement eu vent des problèmes de la blondinette alors elle lui prit l’assiette des mains avec un sourire et un clin d’œil. Ça passerait toujours avec une gorgée de soda. Et puis, si elle en arrivait au point de ne plus pouvoir en avaler un seul sous peine d’être malade, elle trouverait bien une âme charitable pour terminer ce qu’elle n’avait pas fini parmi leurs nouveaux copains. Qui faisaient un peu office de poubelle pour le coup. Mais il fallait croire qu’elle était affamée en fin de compte puisqu’elle les mangea tous et prit même des chips qui passaient par là. Cependant, c’est une fois qu’elle eut fini de manger, alors qu’elle écoutait les autres discuter autour d’elle qu’elle ressenti véritablement la fatigue et commença à somnoler contre l’épaule d’Alize. « T’as pas envie qu’on s’éclipse maintenant ? » C’était le bon moment, tout le monde avait l’air occupé à papoter.
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| | | Ymani Freeman
Date d'inscription : 29/05/2014 Messages : 815 Avatar : Christina Milian Age : 41 Métier : professeure de gymnastique
| Sujet: Re: ATCHAFALAYA // Over the rainbow {ft. KEO} - Lun 13 Fév - 21:07 |
• like flowers made of iron •
En soi, je n'étais pas mécontente d'être autant entourée par cette douce soirée d'été, mais je n'étais pas habituer à me retrouver avec autant de monde à la fois. C'était assez étrange, peut-être simplement spectaculaire quand durant des années on a fait fuir toute existence humaine en étant "la bizarre" de votre entourage. Mais ça ne me dérangeait pas, j'avais simplement vécu ainsi pendant des années comme si je m'étais efforcée à être cette fille bizarre que tout le monde fuit. Néanmoins, je ne pouvais clairement pas nier que ça me faisait un bien fou de m'aérer en dehors de la ville avec une grosse centaine de personnes qui m'étaient complètement inconnues au bataillon.
Voir le manège de Keo me faisait bien rire, même si je m'efforçais de ne pas le montrer. Il fallait dire qu'à sa place, j'aurais sans doute fait pareil qu'elle et aurait sommé le premier venu de courir me chercher quelque chose à boire aussi. Mais je n'étais pas à sa place, cela étant dit. Après avoir avoué être fatiguée, ce qui était vrai, je lâchais un bâillement qui donnait l'impression que j'allais me décrocher la mâchoire. Je refusais poliment la proposition de boire un peu de sa boisson. Je préférais rester sur le goût d'un marshmallow, mais je la remerciais tout de même, pendant que, de son côté, elle prenait le reste de mes marshmallows.
« Oui, voilà. Et puis, après le voyage, je pense que ça nous fera bien de dormir, même si on risque d'être moins bien installée que prévu. » Je sous entendais beaucoup dans ces paroles, mais rien de bien évident. J'avais surtout peur de ne pas être suffisamment à l'écart pour échapper aux rires des couches tard ou que nous nous fassions harceler par ceux avec qui nous étions actuellement. Ne savait-on jamais qu'ils décident de ne pas nous laisser dormir. C'était bête à dire, mais nous n'étions à l'abri d'aucune possibilité, d'autant que nous ne connaissions pas ces gens.
Je n'en pouvais plus. J'avais l'impression que le poids du temps s'affalait sur moi en un rien de temps. Comme si j'avais soudainement pris trente ans et que durant tout ce temps je n'avais pas réussi à fermer l'oeil une seule fois pour dormir. J'avais souvent droit aux contre-coups des heures de trajet, mais là, c'était pire qu'e jamais auparavant. Et, rapidement, je sentais qu'il n'avait pas fallu de très longtemps pour que Keo se range à mon avis, sentant sa tête contre mon épaule, preuve qu'elle n'en pouvait plus, alors que moi-même, j'avais l'air d'être un zombie qui tenait debout grâce au miracle de la vie... ou de la mort en l'occurrence.
« Franchement, si. Profitons que personne ne s'inquiète de nous pour aller nous coucher, je n'en peux plus, je suis claquer. J'ai juste envie de roupiller un peu. » Elle semblait de mon avis. Alors, pour ne pas qu'elle s'endorme ou qu'elle se perde en s'endormant justement, je lui pris la main et nous fit zigzaguer parmi la foule pour nous permettre d'atteindre notre tente que, très étrangement, je retrouvais du premier coup. Nous nous mettions en pyjama avec une vitesse folle au vue de la fatigue qui ne voulait plus nous lâcher et, en encore moins de temps, je me glissais dans mon duvet.
« Mine de rien, il fait pas si chaud la nuit, ici... » Oui, autant dire que j'étais ravie d'avoir un duvet pour passer la nuit au chaud.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: ATCHAFALAYA // Over the rainbow {ft. KEO} - Mer 8 Mar - 20:05 | Quelle joie d’entendre Alize lui dire qu’elle était du même avis qu’elle et qu’elles pouvaient s’éclipser. Keo récupéra donc sa bouteille et suivit sa cousine qui ne lui lâcha pas la main avant qu’elles soient toutes les deux sorties de cette masse. Si la rouquine avait dû ouvrir la route, peut-être bien qu’elle les aurait perdues, au point de leur faire faire tout le tour du camping, mais Alize ne se trompa pas de chemin, elle, et elle les ramena à leur tente. Les deux demoiselles ne perdirent pas une seconde pour se glisser sous la toile et se mettre en pyjama en bâillant à qui mieux mieux. Là-dessus, la blonde énonça un fait irréfutable et auquel Keo n’aurait sans doute jamais songé en d’autres circonstances : les nuits étaient fraîches. Oui, même dans un coin des Etats-Unis où il faisait aussi lourd et humide en temps normal, les nuits étaient plutôt fraîches. Assez pour avoir envie de se glisser dans son duvet, en tout cas, c’était certain. La jeune fille hocha vigoureusement la tête en rejoignant son sac de couchage et en claquant un moustique qui tournait un peu trop près de son cou d’un geste de la main. Ah, voilà ce qu’elles avaient oublié de faire… « Tu sais quoi ? On a oublié de démoustiquer la tente… soit on le fait et on dort avec l’entrée ouverte pour pas mourir empoisonnées par cette saloperie, ou bien on le fait pas et on se laisse dévorer… » La vérité c’est qu’elle n’avait pas la moindre envie de laisser l’entrée de la tente ouverte. Alors oui c’était complètement débile car ce n’était jamais que de la toile et pas une vraie porte mais elle se sentirait plus en sécurité en la fermant et elle était prête à parier que sa cousine serait du même avis. Tant pis, elles se réveilleraient donc couvertes de piqûres, ce n’était pas un drame non plus. De toute façon, Keo était bien trop fatiguée pour s’en préoccuper outre mesure, puis elle avait dans l’idée que quelqu’un qu’elle connaissait bien ne serait pas contre celle de lui passer de la pommade. Bref, c’est avec un mince sourire aux lèvres que la rouquine souhaita bonne nuit à sa cousine alors qu’elle somnolait déjà pas mal avant de se tourner sur le côté. Bien dormir quand on fait du camping dans une tente, c’est compliqué parce que le matelas gonflable sur lequel vous reposez est si fin que c’est presque comme dormir par terre, sans compter que tout le monde a un peu de mal à dormir en dehors de son lit, sauf ceux qui dorment comme des loirs mais elle n’en faisait pas vraiment partie ; elle aussi était habituée à son lit douillet, à son oreiller adoré et tout ce qui s’ensuit, aussi se tourna-t-elle et se retourna-t-elle encore et encore. Mais ce fut le bruit venant de dehors qui finit de la réveiller. Des jeunes qui couraient en rigolant tout autour de leur tente comme s’ils n’étaient pas au courant qu’il s’agissait de leur emplacement… Cela étant, peut-être qu’ils n’étaient pas tout à fait dans leur état normal non plus, bien qu’elle n’ait pas vraiment vu d’alcool circuler près du feu de camp de tout à l’heure, on ne pouvait pas empêcher les gens de picoler s’ils en avaient envie. D’autant que tout le monde était en vacances et qu’on fait ce qu’on veut quand on est en vacances. « Hé les filles ! Venez jouer avec nous ! » Jouer, non mais sans blague… quel âge avaient ces gens ? Quoi qu’il en soit, Keo avait entendu à quoi ils étaient en train de jouer dehors et très peu pour elle, aussi glissa-t-elle à l’intention d’Alize : « Ne sors pas pour leur répondre, ils se lancent des bombes à eau. Si on répond pas, ils vont sûrement finir par se lasser, vu l’heure qu’il est. » Il devait être environ une heure du matin et de toute évidence, ils ne comprenaient pas qu’elles puissent être crevées d’avoir fait le voyage ; ils verraient bien ce que c’était d’ici quelques années. Puis sinon, elle sortirait pour leur dire d’aller jouer ailleurs mais elle ne voulait pas non plus passer pour la rabat-joie de service.
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| | | Ymani Freeman
Date d'inscription : 29/05/2014 Messages : 815 Avatar : Christina Milian Age : 41 Métier : professeure de gymnastique
| Sujet: Re: ATCHAFALAYA // Over the rainbow {ft. KEO} - Jeu 4 Mai - 10:22 |
• like flowers made of iron •
Je n'étais clairement pas la reine des vérités intéressantes à dire, mais je venais de prendre conscience que Keo était comme moi et n'avait pas réalisé que nous risquerions de nous geler dans la nuit sans nos duvets. Et encore, j'étais assez inquiète pour craindre de mourir de froid, même dans mon duvet. Oh là là, la camping, c'était vraiment pas mon truc. J'étais une pure citadine. J'avais vu le jour dans une grande ville de Californie, j'avais vécu à la Nouvelle-Orléans tout le reste de ma vie, certes, et ce n'était pas parce que je vivais près du bayou que j'échappais au côté citadin de ma vie, loin de là. Mais il fallait que j'accorde que c'était une expérience nouvelle et que, le lendemain matin, j'aurais peut-être bien dormi, qui sait?
« Sérieux on a oublié? Oh merde, qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire?. » Réfléchis Alize, réfléchis. Les moustiques, je les haïssais depuis toujours, je ne pouvais pas ne pas y avoir pensé, ça relevait d'une véritable stupidité de ma part. Et puis...
« OU ALORS! » m'écriais-je « Je dois avoir de la citronnelle au fond de mon sac. C'est pas la meilleure solution anti-moustiques, mais d'ici demain, ça peut-être une solution de secours, qu'est-ce que tu en penses? » Il était complètement hors de questions que nous dormions la tente ouverte, j'étais trop effrayée pour ça, et je n'avais aucune envie de me réveiller en me grattant de partout parce que j'avais servi de plat de résistance à des sales bêtes. Et j'avais l'intime conviction que ma cousine serait de mon avis. De toute façon, dormir avec la tente ouverte ce n'était jamais une bonne solution, c'était le meilleur moyen d'inviter des intrus de tous genres. Cependant, j'étais atteinte d'un élan de paresse mêlée à la fatigue de cette journée épuisante, bien que nous n'ayons finalement pas fait grand chose, et je n'avais pas envie de bouger de mon duvet, alors même que mon sac n'était pas si loin que ça. Finalement, je m'étais quand même bougée et en avais donné un peu à ma cousine afin qu'elle ne se fasse pas complètement démanger, et moi non plus.
Nous ne tardions pas à fermer l’œil, crevées comme des ballons usés. J'eus l'impression qu'une seconde à peine s'était écoulée jusqu'à au moment où je les rouvrais, voyant Keo dans le même état, juste après avoir entendu du bruit. Je soupirais en réalisant que la tente était plongée dans l'obscurité la plus totale : il faisait encore nuit et des imbéciles venaient de nous réveiller. En entendant la voix, je ne tardais pas à deviner quels imbéciles. La voix qui retentissait de l'autre côté de la toile de tente te fit soupirer.
« Ne t'en fais pas, je compte bien rester au chaud, je n'ai pas envie d'attraper froid et encore moins de jouer à me faire arroser à cette heure-ci. » Il fallait quand même le faire pour refuser de nous laisser en paix alors que nous avions bien montré à tout le monde en partant, que nous étions FATIGUÉES.
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