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BEYOND THE CITY :: RP
 
 Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.
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Sujet: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Ven 20 Sep - 17:19Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



Hello, I love you, won't you tell me your name ?
Aiden & Will



☾☾ Il fait nuit à la manière des grandes villes : jamais vraiment. Les rideaux grands ouverts dans le salon laissent entrer la lumière des lampadaires et de la lune. La télévision allumée, que personne ne regarde, ajoute une lueur vive et blanche qui donne presque l’illusion de voir comme en plein jour. Sur l’écran, Tim Gunn explique aux participants d’une vieille saison de Project Runway quelle est l’épreuve du jour, mais la voix animée de Will couvre tout ce qu’il dit. Il est tard, très tard, mais ça ne dérange visiblement pas le jeune homme qui n’hésite pas à parler fort. C’est-à-dire que quand il s’agit d’expliquer son amour inconditionnel pour cette émission et son présentateur, Will ne recule devant rien et comme souvent, il s’enflamme assez vite. C’est tout de même mieux quand il s’agit de télé-réalité plutôt que quand les deux hommes se disputent pour des raisons qui, avec le recul, semblent vraiment obscures à Will. La dernière remonte à deux mois en arrière et il ne la regrette pas. Il préfère des moments comme celui-là, quand ils arrivent à avoir des conversations normales, qu’il peut sourire sans se forcer et qu’il ne ressent pas le moindre malaise. Ça leur a pris du temps d’en arriver là et ça demande encore beaucoup d’énergie à Will de profiter sans se poser de questions. Il y parvient rarement sans avoir bu quelques verres ou, comme ce soir, après le sexe quand son esprit est encore embrumé par le plaisir. Ça ne dure jamais très longtemps avant que la réalité le rattrape, alors il évite de perdre la moindre seconde.

Il n’y a pas beaucoup de place sur son canapé pourtant grand et le plaid qui les recouvre pour le moment n’est pas immense non plus. Ils n’ont pas vraiment le choix que d’être assis côte à côte, pressés l’un contre l’autre, mais ce n’est plus vraiment bizarre. Pas pour Will, en tout cas. Il s’est habitué à cette relation étrange, qui n’existe que quelques soirs par semaine et seulement quand ils sont cachés derrière les murs de l’appartement de l’un ou de l’autre. C’est devenu tellement normal, tellement naturel, que quand il a terminé d’imiter la façon bien personnelle que Tim Gunn a de bouger les mains quand il parle et qui est l’une des choses qui fascine le plus Will chez lui, que sa voix s’éteint et que son rire meurt doucement, il se surprend à se pencher sur les lèvres d’Aiden pour l’embrasser. Ça ne dure qu’une seconde, il n’y a aucune passion, aucun sous-entendu. C’est juste un baiser, dans toute sa simplicité. Le genre qu’on échange avec la personne qu’on aime, sans aucune raison particulière quand on la croise au détour d’une pièce, avant de partir travailler ou avant d’aller dormir. Quand il s’éloigne, il sourit encore et son regard s’attarde un instant dans celui d’Aiden.

Jusqu’à ce qu’ils arrivent enfin. Les mots qu’il a le plus peur de prononcer au monde. Ils montent dans sa gorge, se pressent contre ses lèvres qu’il pince pour les retenir. Ça fait des semaines, des mois, qu’il sait qu’ils vont arriver. Le moment est venu. Il ne peut pas les dire, oh non, c’est hors de question. Même s’il ne s’agit que d’une question de fierté et d’orgueil - parce qu’il est sûr que le soldat sait déjà, que ça se voit dans la façon dont Will le regarde parfois, dans la manière dont il parle ou le touche dans des moments comme celui-là, où il laisse tomber la garde et se montre sous son vrai jour. Il ne veut pas, il ne peut pas, être le premier. C’est, hélas, bien plus compliqué qu’il ne l’imaginait de garder le silence. Il essaye de se mordre les joues, mais ça ne suffit pas. Alors il s’approche de nouveau et cette fois, quand ses lèvres touchent celles du soldat, il n’y a rien de simple, rien de normal. Sa main s’accroche un moment à la nuque d’Aiden, mais même comme ça, on voit bien que ce n’est pas non plus un nouvel élan de désir qui le pousse à agir.

Quelques secondes passent et il s’arrache de force à ce baiser, retrouvant sa place de son côté du canapé, son épaule contre celle d’Aiden, son coeur qui bat la chamade et qui soulève sa poitrine tout sauf discrètement. Il regarde l’écran de télévision sans le voir et laisse passer un silence assez terrible avant de se décider enfin à parler. “J’ai envie de te poser une question un peu plus sérieuse, sans que ça ne tourne à la dispute, ok ?” demande-t-il. Il n’y a plus rien de joyeux ou de léger dans sa voix et il regarde obstinément les candidats sur l’écran. Il aimerait tellement être ivre, en ce moment, ne serait-ce que pour justifier la question qu’il s’apprête à poser ou bien prétendre qu’il ne se souvient de rien demain. “Comment est-ce que tu as fait pour tenir toutes ces années sans jamais tomber amoureux d’un seul de ces types qui sont passés dans ton lit ?” Au son de sa propre voix, Will ressent un profond soulagement. Le ton curieux est bien là, il n’y a rien d’autre avec. Et il l’est vraiment. Curieux. Il meurt d’envie de comprendre. Il espère un peu, aussi, que ça peut l’aider à réparer les dommages. “Si tu ne veux pas répondre et que tu préfères qu’on continue de regarder la télé en silence, dis-le moi. On n’a pas besoin de se prendre la tête pour ça, je suis juste maladivement curieux, comme d’habitude.” précise-t-il quand même, juste au cas où sa petite comédie ne suffirait pas à convaincre Aiden.

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Dernière édition par Will Burbank le Ven 20 Sep - 17:57, édité 1 fois
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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Ven 20 Sep - 17:56Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty
Il y avait eu une sorte de routine qui s’était créer autour de lui, une prise d’habitude qui me précipitait chaque jour un peu plus dans une terrible réalité et qui pourtant n’était plus si effrayante. Elle était… En train de prendre racine, de naître et c’était- suffisamment lent pour que les mauvais jours ne cèdent de plus en plus leurs places au bon. C’était sans doute grâce à lui, sûrement même, mais ça me soulageait. Je n’étais plus seul, je n’étais vraiment plus seul et je repartais de l’avant. Les orages n’étaient jamais loin, mais je ne sais pas, ça changeait. Nos discussions avaient fini par gagner en légèreté, la tension ou la peur de vexer l’autre finissant peu à peu par disparaître. L’on ne marchait plus sur des oeufs. La preuve étant, il venait de s’enflammer pour une simple remarque qui m’arracha plus un sourire que son contraire. J’aimais bien quand il s’emportait comme ça pour des sujets sans importance. Il donnait une multitude d’argents, pas toujours bon, mais défendu avec rage. J’aimais cette façon qu’il avait de rendre sérieuse les choses qui ne l’étaient pas. Un regard sans doute trop doux au vu de ma relation avec lui, un sourire franc, je ne bougeais pas, je restais sagement à ma place en sachant bien que tout m’avait échappé. Pourtant, tant que je ne disais rien, tant que je refusais d’avouer, rien n’était réel et c’était derrière ça que je me cachais. Ce n’était pas réel.

Fermant légèrement les yeux au contact de ses lèvres, je ne réagissais plus à ces gestes d’affections pourtant fort, je ne faisais que les partager, les accepter. Et puis il y eu un regard de ceux qui le trahissait et que je faisais semblant de ne pas comprendre. Un instant, je crus que le fragile équilibre de notre relation finirait par se briser, il avait une question sérieuse à poser et il ne voulait pas qu’on se dispute. Le connaissant, ce n’était jamais sans raison qu’il disait ça, mais là… J’aurais tendance à croire qu’il était simplement curieux, ou du moins je m’en étais persuadé. Comment avais-je fait pour ne jamais tomber amoureux durant toutes ses années ? Malgré l’espoir d’innocence dans cette question, elle mettait le doigt sur quelque chose. Nous étions différent de tout ce que j’avais pu vivre, « J’ai jamais couché très longtemps avec quelqu’un, pas plus qu’on partageait beaucoup de moment avec nos vêtements. On s’entendait juste bien, on couchait et on passait à autre chose sans doute. », sauf avec lui. On dormait ensemble, on partageait des petits déjeuners, on mangeait et même si on ne sortait jamais de l’appartement de l’autre, on échangeait, on avait des débats, enfin généralement il avait des débats et je le regardais, mais… Aussi bancale pouvions nous être, nous avions une complicité naissante. Certes il y avait toujours le spectre de nos disputes passé, j’avais toujours du mal avec certaines choses, mais je m’étais tellement laissé porté que cette simple réponse avouait tout ce que je n'avais jamais osé dire.

Devais-je le faire ? Je n’en savais rien, j’avais toujours cette peur, cette d’être responsable d’une souffrance que je n’avais pas provoqué. J’avais peur de ce que ça pourrait me faire et… J’avais passé l’âge pour ça, seulement avec lui… Tout était si différent. J’avais même appris à faire des Lattes encore pas terribles, mais tout de même. Me redressant alors, pensif face au poids de cette révélation, j’embrassais son épaule avant de m’éloigner pour frotter mon visage d’une de mes mains libres. « T’es le premier avec qui j’ai passé autant de temps, je suis même pas sûr d’avoir partagé autant de moment intime avec mon mec du lycée. », l’aveux étant encore plus lourd, il me rendait même assez fébrile.

Me dégageant donc de ce canapé devenu soudainement un peu trop oppressant, je me remettais sur pied avant de trouver mon boxer que je remis. Marchant le plus naturellement possible jusqu’à mon téléphone, je lui demandais, « Tu veux manger quoi ? », me tournant alors vers lui, je lui fis un léger sourire qui n’avait rien de forcé, mais qui était un peu crispé par cette réalité. A quel point était-il différent des autres ? A quel point étais-je prêt à tous ça ? C’était subitement effrayant, mais je refusais de me fermer, alors, je repris la direction du canapé où je retrouvais ma place, téléphone en main, en pleine recherche de quoi manger, mais surtout de quoi me calmer
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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Sam 21 Sep - 11:54Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



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☾☾ La réponse d’Aiden est simple et franchement pas inattendue. Bien avant de la poser, Will savait ce qu’il aurait en retour. Ce n’est pas ce qu’il cherche, parce que c’est déjà trop tard pour eux, n’est-ce pas ? Ils se voient sans arrêt et peut-être que les vêtements ne restent jamais longtemps en place, mais la façon dont ils sont habillés n’a vraiment pas d’importance, là. Will est un peu déçu, il détourne le regard et se mord la lèvre, faisant de son mieux pour ne rien montrer. Il ne s’attendait pas à ce qu’Aiden lui déclare sa flamme comme ça, juste pour une petite question, mais il espérait vraiment une solution ou au moins une piste. Les mots qui viennent ensuite ne sont pas plus agréables à entendre. Ou bien, peut-être qu’ils le sont, mais la manière dont le coeur de Will s’emballe à les entendre est franchement douloureuse. Il observe le soldat qui s’est sauvé et un peu rhabillé. Aiden prend la fuite. Ça aussi, c’est douloureux et vraiment pas surprenant. Au moins, ça répond plus ou moins à la vraie question que Will se posait, non ? Il est beaucoup trop tôt pour parler de ça entre eux. Ce sera probablement toujours trop tôt, même quand il sera trop tard. Il a presque envie qu’il soit bientôt trop tard, qu’il passe à autre chose avant que cette relation ne lui fasse subir encore plus de dégâts. “Je doute qu’on ait beaucoup de choix à presque une heure du matin, alors commande juste où c’est encore ouvert.” répond-t-il à la seule question qui puisse trouver une réponse ce soir. Will n’a pas vraiment faim, mais qu’importe.

Il remonte les genoux contre sa poitrine quand Aiden revient s’asseoir sur le canapé, et tire le plaid contre lui. Il y a un peu plus d’espace entre eux cette fois. Ce ne sont que quelques centimètres, mais ils veulent tout dire. Sans se cacher, Will observe le visage de l’homme avec attention. Et c’est dingue, parce que malgré la douleur dans sa poitrine et le sang qui bat à ses tempes, il sourit alors qu’il regarde Aiden avec son air constipé. “T’es nerveux.” dit-il. Ce n’est pas une question, seulement un fait. Il y a même une trace d’amusement dans sa voix. Pourquoi en faire toute une histoire, après tout ? “Ne sois pas nerveux.” Un petit rire lui échappe, il n’est pas vraiment forcé, mais il manque de sincérité. “Je ne suis pas sur le point de t’avouer mon amour inconditionnel. Détends-toi.”

Pas une seule seconde ne lui vient à l’esprit la possibilité qu’Aiden soit stressé pour une autre raison que celle-là : la peur que Will dise des mots qu’il ne pourra pas retourner. C’est l’explication la plus simple et la plus logique à la façon dont il agit en ce moment. “J’ai un copain, tu te souviens ? Le copain dont on ne parle pas. J’en ai même plusieurs, en fait. Peut-être que je suis en train de tomber amoureux de l’un d’entre eux !” C’est totalement stupide de dire ça. Encore plus de le dire avec autant de légèreté que Will vient de le faire. “Ou peut-être que je me demande juste comment éviter que ça se produise, parce que si c’est le cas, je serais obligé de renoncer à m’envoyer en l’air avec toi et je n’en ai vraiment pas envie.” Il se mord de nouveau la lèvre, dans l’espoir de cacher combien il se déteste en cet instant. “Ne sois pas nerveux, s’il te plait.” répète-t-il, plus doucement. “Tout va très bien. C’est moi. Je me pose sans arrêt un tas de questions idiotes dans ce genre. Tu le sais.” Après ça, c’est à son tour de se lever. Il ne prend pas la peine de se rhabiller, cela dit, et file directement vers la cuisine où il sort deux verres qu’il remplit d’une bonne dose de bourbon. Il vide le sien immédiatement. Ce qu’il peut être stupide. Il a bien failli tout gâcher. C’est peut-être encore le cas. Il remplit de nouveau son verre avant de revenir au salon avec les deux, qu'il pose sur la table basse.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Sam 21 Sep - 12:45Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty
Pas beaucoup de choix, c’était le cas de le dire, mais il y avait encore quelques restaurant intéressant. S’intéresser à ce que l’on pourrait manger devient alors de plus en plus compliqué. J’étais nerveux, ça se voyait, mais cela devient clairement impossible lorsqu’il continua. Il avait un copain, non, il en avait plusieurs et il ne voulait juste pas tomber amoureux d’eux pour pouvoir continuer à s’envoyer en l’air avec moi. Je devais me raisonner, je devais réellement me raisonner. Ces regards, son attitude, tout ça rendait les choses si compliqué… Alors, lorsqu’il revient vers moi, qu’il posa un verre sur la table, un verre que je ne pouvais pas boire malgré l’envie de le faire. Si je buvais, si je perdais pleine conscience de ce qu’il se passait ici… Je ne devais réellement garder mon calme, mais c’était compliqué et la seule chose que je trouvais à dire fut, « On avait dit qu’on ne parlait pas des personnes, ni du nombres de mec que tu t’envoie. », je devais rester calme, d’autant plus si comme je le craignais, il n’était plus uniquement un coup d’un soir, mais bien une personne qui m’avait changé pour une raison.

« Ça t’apporte quoi de me dire ça ? » demandais-je un peu plus brutalement. Fermant les yeux, je secouais légèrement la tête avant de reprendre avec le plus de self contrôle possible. « Pardon. » ajoutais-je rapidement face à cette brutalité que je cherchais difficilement à faire disparaitre en sa présence. J’étais un adulte, je devais pouvoir me contrôler, je devais pouvoir agir autrement qu’avec colère quand on m’exposait la réalité, celle qu’il ne m’appartenait pas. « Je suis nerveux car… Tu comprends ce que ça implique pour moi de passer autant de temps avec toi ? » soupirant alors, je posais finalement ma main sur le verre, « On peut parler d’autre chose ? J’ai pas envie d’agir comme un con pour quelque chose que je sais depuis le début. », je prenais réellement sur moi, je prenais réellement sur moi de ne pas boire ce verre, pour ne pas tous envoyer en l’air juste pour une jalousie qui n’avait pas lieu d’être. Il n’était pas à moi et si j’avais cru que quelque chose grandissait, qu’il n’y avait aucun problème à peut-être changer d’avis avec lui, mais je m’étais trompé et c’était peut-être pas plus mal comme ça. Ca passerait, ça irait.

Repoussant le verre du bout des doigts, je me reposais contre le canapé. Les mots ne m’avaient pas échappé, je ne serais sans doute pas aussi désespéré que je le pourrais réellement. C’était ok, c’était qu’un sentiment progressant à base de mauvais interprétation… Ce n’avait pas vraiment d’importance, c’était… Je devais simplement bien agir et ne pas m’emporter comme je le voudrais réellement. Il n’était pas à moi.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Sam 21 Sep - 18:38Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



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☾☾ La vaine tentative de Will d’apaiser les tensions arrive bien trop tard, longtemps après qu’il ait fait une erreur monumentale en rappelant qu’il voit d’autres personnes. Il ne comprend pas trop Aiden, en ce moment. La colère évidente du soldat, cette possessivité qui n’a aucun sens. Pourquoi est-ce qu’il fait ça ? Pourquoi ça lui importe tellement ? C’est lui qui refuse que ce soit sérieux entre eux. C’est lui qui refuse que ce soit simple. Tout ça est tellement agaçant. Et pourtant… Pourtant, un bref instant, Will accepte de lâcher l’affaire. Il lève les yeux au ciel et ne répond rien quand l’homme demande à ce qu’ils parlent d’autre chose. Il récupère l’un des deux verres sur la table basse et avale quelques gorgées d’alcool dont il n’a même pas envie. Ça lui sert à temporiser, quelques secondes en tout cas.

Quand il repose le verre sur la table basse, hélas, la colère ne s’est toujours pas dissipée. Aiden est vraiment la personne la plus insupportable au monde. Dire que quelques minutes plus tôt, Will voulait lui dire qu’il l’aime. Il est vraiment heureux d’avoir réussi à se retenir. Sauf que maintenant, il est trop en colère et n’arrive plus à tenir en place. Alors il se lève encore, mais cette fois, il remet ses sous-vêtements lui aussi. Il fait quelques pas dans la pièce, tout en passant ses mains dans ses cheveux, prêt à les arracher si seulement ça pouvait l’aider à faire passer la rage. “Tu sais quoi ? Non, je ne veux pas parler d’autre chose !” balance-t-il alors qu’il arrête enfin de faire les cent pas pour se tourner vers Aiden. Ça fait des mois qu’ils se voient, maintenant, pourquoi est-ce qu’il faudrait toujours éviter ce sujet ? “Devine quoi !” Inutile de préciser qu’il ne laisse pas le temps au soldat de faire la moindre petite tentative pour deviner quoi que ce soit. Ce n’est pas comme s’il avait donné assez d'éléments pour s’y essayer, de toute façon. “Il n’y a que toi, Aiden. Je n’ai pas couché avec un autre que toi depuis des semaines ! Tu ne l’avais pas vu venir, celle-là, hein ?”

Il a envie de rire, très brièvement, et il le fait. N’est-ce pas terriblement pathétique ? Il fait semblant de n’en avoir rien à faire depuis des mois, mais ce n’est pas le cas et mentir… C’est en train de le tuer. Le bon côté dans tout ça, c’est qu’il n’a vraiment plus du tout envie de dire au soldat qu’il l’aime. Plutôt crever que de tomber encore plus bas. Il est un peu calmé aussi. Son regard balaye la pièce à moitié plongée dans le noir, Aiden, la télé allumée, leurs vêtements un peu partout sur le sol. Tout était tellement parfait avant qu’il ne vienne tout gâcher avec des mots. Il aurait dû se taire. C’est peut-être encore possible. Il lâche un soupir et retourne s’asseoir près de l’homme sur le canapé. “Oublie ça. Qu’est-ce que tu veux manger, toi ?” demande-t-il, en priant très fort pour que l’homme accepte d’en rester là.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Sam 21 Sep - 19:48Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty
Ça glissait, lentement, mais surement. Il n’aurait jamais du parler, jamais du demander ça. Il finissait un nouveau verre, remettant son boxer alors qu’il commençait très clairement à perdre le contrôle. Il ne voulait pas qu’on parle d’autre chose, il voulait continuer sur ce sujet, il voulait qu’on s’enfonce encore plus dans cette situation ? Non, en fait quoi qu’il ait voulu faire, ce qu’il dit me pris de cours. J’étais jaloux du vent car il n’avait couché avec personne d’autre que moi depuis des semaines, car il n’y avait eu que moi. Il… On était profondément ridicule non ? Car à présent qu’il proposait qu’on oublie, qu’on passe à autre chose et qu’on mange. Je voulais le faire, dans un sens ça aurait été plus simple, mais… Je ne pouvais tous simplement pas. « Tu m’écoutes ou pas Will ? » demandais-je avec le peu de patience qu’il me restait. Je n’étais pas doué dans tout ça, j’étais encore moins sûr de moi, mais je pouvais au moins m’avancer sur certaines réalités. Il n’était pas comme les autres, il était bien plus qu’un simple coup d’un soir et il m’avait déjà changé. « Je suis pas à l’aise avec ça en grande partie car je suis effrayé à l’idée que ça arrive, ou que ce soit réel. », serrant nerveusement mes mains, je cherchais vraiment à garder le contrôle, à ne pas tous rejeter pour fuir, surtout maintenant que je savais, surtout maintenant qu’il avait parlé, mais c’était difficile, c’était tellement complexe.

« Tu es le premier avec qui je passe autant de temps, que ce soit au lit ou même simplement dans un canapé à t’écouter débattre seul. », ce n’était pas clair comme déclaration, c’était peut-être encore un peu obscure, mais c’était le mieux que je puisse faire, « Tu comprends ce que ça veux dire ? », pitié comprends et me laisse pas tout seul dans cette merde, sinon ça serait vraiment la panique. Il n’y avait rien pour le moment, il était en couple et même si il n’était pas à moi, ça voulait quand même dire que je n’étais pas enchainé à quelqu’un qui serait brisé par moi, qui serait trop fragile pour cette réalité. Et puis je savais qu’il ne faisait rien entre eux, alors… C’était moins gênant non ? Ouais, c’était étrange, mais moins effrayant.

J’aurais sans doute du ajouter quelque chose, essayer d’être plus… Je ne sais pas, mais je n’aurais pas du me replonger dans un silence qui me poussait vers ce verre. Je ne devais pas le boire, pas dans cette optique, pas dans un besoin de fuite. C’était la seule chose que je pouvais réellement faire. Le silence devient définitivement gênant, si bien qu’après cette éternité, je finis par reprendre, la voix plus douloureuse, « Je sais pas ce que tu peux comprendre au final, mais si t’étais personne, je pense que je serais déjà passé à autre chose. », c’était la triste vérité. Prenant de nouveau mon portable, je retournais à cette histoire de repas qui n’était rien de plus qu’une solution comme une autre pour cacher l’effrayante vérité que je venais de révéler. Il n’était pas rien, il était même plus que personne, il était important et il ne pouvait pas l’ignorer.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Sam 21 Sep - 20:34Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



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☾☾ De toute évidence, oublier tout ça n’est pas possible. Will serre les dents alors que l’homme se confond en stupidités. Parce que c’est bien de ça dont il s’agit, n’est-ce pas ? Cette fois, Will écoute attentivement et il n’est pas vraiment soulagé quand il comprend enfin ce que le soldat essaye de lui dire. Ce n’est pas le grand moment qu’il espérait, il n’arrive même pas à être heureux. Bien sûr, ils ne sont pas dans un film et c’est idiot de rêver d’une belle déclaration romantique, mais celle-là est… Exaspérante. Oui, c’est bien ça : exaspérante. Will n’essaye même pas de faire semblant que ce n’est pas exactement ce qu’il ressent en ce moment. Ça et d’autres choses. “C’est déjà réel, Aiden.” fait-il remarquer, avec une certaine froideur pas vraiment appropriée à la conversation qu’ils ont. Est-ce qu’il doit vraiment le dire ? Pourtant, le petit discours du soldat a l’air plutôt clair désormais. Alors comment est-ce qu’il peut faire des sous-entendus aussi énormes et prétendre à côté que tout ça n’existe pas ?

Will est de nouveau assis depuis seulement quelques secondes, mais il ne tient déjà plus en place. Il a envie de jeter l’homme dehors et en même temps, il devine qu’il le regrettera bien vite. Malheureusement, c’est difficile de prendre la fuite chez lui, il n’y a que la salle de bain dans laquelle il peut s’enfermer s’il veut tourner le dos au soldat sans s’éloigner vraiment. Et il est hors de question qu’il fasse une chose pareille. Il se lève quand même, parce qu’il ne peut pas s’en empêcher et il se plante entre la télé et le canapé, son regard meurtrier planté sur le soldat. “Regarde-moi.” exige-t-il. Patiemment, il attend jusqu’à ce que l’homme s'exécute et quelques secondes encore après, il ne dit rien, soutient simplement son regard. “C’est déjà réel, c’est déjà arrivé et tu le sais aussi bien que moi.” Certaines choses n’ont pas besoin d’être dites pour être évidentes, n’est-ce pas ? Et rien qu’à l’acharnement qu’ils mettent tous les deux à rester ensemble alors qu’ils peuvent à peine se supporter, il faudrait être aveugle, attardé, ou impliqué dans cette relation pour ne pas comprendre. “Tu peux avoir peur, tu peux ne pas apprécier l’idée, mais ça ne change rien aux faits. Je commence à en avoir vraiment marre de ta peur maladive de l’engagement.”

D’une certaine façon, la dispute que Will cherchait tellement à éviter a au moins réussi le miracle de faire passer au second plan les histoires de fierté et d’orgueil. Il est trop énervé et agacé pour se soucier encore de combien il va sembler pathétique s’il dit quoi que ce soit. Et puis, à sa façon totalement stupide et ratée, Aiden l’a dit en premier, pas vrai ? Même s’il a réussi à gâcher ça, l’une des rares choses en ce monde que Will pensait intouchable. Il serre la mâchoire et les poings, relâche tous ses muscles et recommence une fois ou deux. Quand il se sent un tout petit peu moins tendu, tout devient vraiment très simple. “Je t’aime, Aiden.” Son ton est tellement glacial qu’on pourrait se demander s’il vient vraiment de dire ça. En tout cas, les mots ne collent vraiment pas à l’image. Probablement parce qu’il ne cherche pas à dire ce qu’il ressent, mais seulement à prouver quelque chose. Et pour preuve, il s’explique après quelques secondes d’un silence vraiment gênant. “Tu vois, ce n’est pas si difficile. C’est juste des mots.” Si un regard pouvait tuer, le sang d’Aiden serait sur le point de ruiner le canapé en cuir de Will.

“Rentre chez toi, ça vaut mieux.” C’est sa dernière attaque avant qu’il ne baisse les armes. Ou plutôt, qu’il tourne le dos au soldat et qu’il aille se réfugier dans sa chambre, si on peut appeler ça comme ça. Il tire le rideau derrière lui, dans l’espoir que de ne plus voir le reste de la pièce et surtout, de ne plus voir Aiden, l’aide un peu à se sentir mieux, et il se laisse tomber sur son lit. Il a envie de hurler, mais même en le faisant dans ses oreillers, peu de chance qu’on ne l’entende pas. Tant pis. À la place, il essaye plutôt de contrôler sa respiration et tend l’oreille, juste au cas où le soldat aurait décidé de suivre son conseil.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Sam 21 Sep - 22:25Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty
« Déjà réel. Oui, c’était déjà réel, mais c’était aussi plus compliqué, beaucoup plus compliqué même. J’étais dans une impasse et il ne m’aidait vraiment pas. Levant donc les yeux vers lui  quand il me le demanda, je ne pouvais pas nier ce qu’il disait, je ne pouvais pas repousser quand à ma peur maladive de m’engager, était-ce vraiment la mienne ? J’avais tendance à croire que c’était mieux pour les autres, pas pour moi, mais je ne pouvais pas non plus nier avoir peur de ça, de cette situation, alors quoi ? Je devais tout changer ? Sans doute, mais c’était… Il finit par le dire, par le dire réellement et… Il n’y avait rien d’agréable à ça. Sa voix, son regard, rien n’était cohérent avec ce qu’il disait, c’était des mots sans intentions. En temps normal il ne disait rien, mais c’était tellement plus significatif que ça… Une vague de colère fini par me prendre, à monter dans ma gorge alors qu’il partait, qu’il fuyait dans sa chambre en me demandant de partir. Oui ça serait mieux, c’était même ce que j’avais voulu faire après avoir remit mon pantalon et avoir retrouver mon t-shirt, mais au moment d’ouvrir la porte… Est-ce que je voulais vraiment rester ? C’était revenir en arrière, très clairement. Cette situation m’épuisait, mais il fallait la régler.

Abandonnant donc mes affaires non loin de la porte, je prenais la direction de sa chambre pour ouvrir les rideau et le retrouver allonger dans son lit en train d’évacuer sa frustration sans doute. « J’ai mes raisons, que tu les acceptes ou non je m’en fou. » déclarais-je avec une colère grandissante. « Que ça te plaise ou non, j’ai changé depuis que je te connais et que ça te suffise ou non, je suis plus engagé avec toi que je l’ai été avec quiconque avant. », ça ne changerait rien , quoi qu’il veuille, quoi qu’il attende, « Alors soit t’acceptes que ça prenne du temps, mais que ce soit réel et déjà là, soit je me casse pour de bon, mais si t’es pas foutu de comprendre que j’avance vers toi, c’est peut-être qu’on a rien foutre ensemble. », ça, ça serait douloureux, partir, j’en serais sans doute impossible, enfin pas là, car pour le moment je pourrais partir, mais ne pas revenir, jamais… Ca c’était impossible. Sauf que pour le moment, la colère de tous ça m’énervé trop pour que je puisse réfléchir réellement aux conséquences.

« Oui je t’aime et oui c’est effrayant, tout comme savoir que pas plus tard qu’il y a une heure, tu trompais ton mec avec moi. » c’était sans doute un coup bas, mais c’était la vérité. J’étais possessif, j’étais réellement jaloux, incapable de partager et oui, si jamais on finissait par s’engager, il y aurait ce doute, celui qu’il aille trouver ce qu’il lui manquait ailleurs. J’avais aucune assurance et c’était sans doute car je ne lui en donnais encore, mais il ne pouvait pas me reprocher d’avoir peur. J’avais des raisons. « Donc je me casse ou t’acceptes ?! », il n’y avait rien de romantique à tous ça, rien d’appréciable. c’était juste des déclarations chargé de colère et rien d’autre. J’avais horreur de ça, horreur d’être à ce point dépendant, mais si je rentrais il se passerait quoi ? L’orgueil, la douleur… Je ne vaudrais pas grand chose et je n’assumerais encore moins. Alors autant être cash, manquer de tact et de douceur mais d’être clair. Je l’aimais, aussi effrayant cela puisse-t-être, mais il fallait qu’il accepte que j’avance vers lui. Juste qu’il écoute autre chose que ce qu’il voulait entendre.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Dim 22 Sep - 11:47Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



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Aiden & Will



☾☾ Il y a beaucoup trop de mouvement de l’autre côté du rideau pour que Will arrive à se calmer. Il pense déjà à après, quand Aiden sera parti, qu’ils ne se seront pas parlés depuis plusieurs jours et qu’il faudra que l’un des deux revienne en rampant pour tout arranger. Il n’a pas envie d’être celui-là, mais visiblement, il est le seul à pouvoir mettre de côté son ego surdimensionné pour que cette histoire fonctionne. Ça le met hors de lui. Et pourtant, quand le rideau qui cache son lit s’ouvre brusquement, que la voix d’Aiden le fait sursauter, il découvre qu’il peut être encore plus en colère que ça. Un moment, il agit comme un gosse et refuse de regarder vers le soldat. Il reste allongé, à lui tourner le dos, totalement immobile. Peut-être que tout ce qu’Aiden est en train de lui dire est vrai, peut-être que leur relation est déjà différente que toutes celles qu’il a eu avant, peut-être qu’il fait vraiment un effort pour que ça marche entre eux, mais ça ne suffit pas. Will veut plus que ça. Il a toujours eu absolument tout ce qu’il désirait, il ne s’est jamais contenté d’une pâle imitation et c’est pourtant tout ce qu’Aiden a à lui offrir pour l’instant.

Jusqu’à ce qu’il le dise à son tour. Je t’aime. C’est incroyable comme ils ont réussi à rendre ça pitoyable et désagréable. Et pourtant, ça suffit à attirer l’attention de Will. Il se redresse avant de réaliser vraiment, obnubilé par ces quelques mots au milieu d’un flot de choses qu’il déteste entendre. Son regard trouve celui d’Aiden. Il ne se sent pas très bien, son coeur bat trop vite, mais il n’est plus tout à fait sûr d’être en colère. Ou peut-être que si, mais seulement parce que ce moment qui aurait dû être important ne sera jamais rien d’autre qu’une dispute de plus, un mauvais souvenir. Il ne dit rien pendant un instant, après ce qui ressemble fort à un ultimatum de la part du soldat. Sa fierté le pousse à l’envoyer promener jusqu’à obtenir gain de cause, mais il ne peut s’empêcher de se demander ce qui se passera si ça n’arrive jamais. C’est simple : il n’est pas prêt à tourner la page sur cette histoire. “D’accord.” souffle-t-il enfin, après une bonne éternité. Parce qu’il n’a pas d’autre choix, tout simplement. S’il veut Aiden, il doit accepter ses conditions. “Je ne promets pas de me sentir toujours bien avec ça, mais je veux bien essayer.” Il sait déjà que ce ne sera pas facile tous les jours. Il a déjà mal, là, alors plus tard… Mais rien ne l’effraie plus que l’idée qu’Aiden lui tourne le dos et passe cette porte pour ne jamais revenir. Il faut juste qu’il arrive à se convaincre qu’il a eu ce qu’il voulait pour tenir le coup.

Pour que ce miracle se produise, il faut seulement attendre. Alors pour l’instant, Will fait un autre effort et il n’ajoute rien, n’argumente pas, n'essaie pas d’obtenir le dernier mot. Il se met à genoux et approche du bord du lit. Il attrape le soldat par les poignets et le tire vers lui doucement, puis lui enlève ses vêtements. Il ne le regarde pas, ne dit pas un mot. Même pas quand il l’embrasse au coin des lèvres, juste avant de reprendre sa main dans la sienne et de l’attirer avec lui dans le lit. Il n’attend rien, s’allonge seulement de son côté, le regard vers Aiden, mais sans jamais le regarder vraiment en face. Le silence s’installe un moment, jusqu’à ce qu’il devienne vraiment insupportable. “Tu crois qu’un jour, on arrivera à avoir une relation normale ?” demande Will à voix basse. Il sait déjà qu’Aiden n’a pas plus la réponse que lui à cette question, mais une fois encore, il espère. Il n’en serait pas à sa première surprise ce soir, après tout. Il prend une profonde inspiration avant de continuer, parce que, étrangement, ça lui demande beaucoup plus d’effort de dire ce qu’il s’apprête à dire que de dire au soldat qu’il l’aime. “J’ai dit la vérité, tu sais ? Il n’y a jamais rien eu entre lui et moi. Jamais. Si tu veux que j’arrête de le voir, t’as juste à me le demander.” Est-ce qu’il est vraiment prêt à faire ça ?

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Lun 23 Sep - 11:58Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty
Si il avait fini par accepter de me regarder, le silence qui s’en suivi était douloureux. Il était arrogant et même si l’on rampait régulièrement l’un vers l’autre, c’était jamais immédiat et je m’attendais réellement à devoir partir et devoir essayer très fortement de ne plus penser à quoi que ce soit se rattachant à lui. Sauf qu’après une éternité, il finit par accepter, par nuancer aussi qu’il ne pouvait pas s’assurer d’être toujours bien avec cette idée, mais qu’il essayerait. Un poids énorme s’ôta de mes épaules, brutalement, sans prévenir, au point que j’avais l’impression de m’écrouler tant j’avais lutté pour rester debout. D’accord, il acceptait pour une fois qu’on y aille à mon rythme et c’était… Effrayant ? Oui, il n’y avait plus d’interdit, plus de barrière de sécurité. Le laissant donc faire, je perdais le peu de vêtement que je réussis à remettre avant de m’allonger dans le lit, le regard fixé sur le plafond, un silence de nouveau pesant comme seul compagnon. Je l’avais dis, j’avais été plus honnête avec lui qu’avec moi même et le monde n’avait pas explosé, il n’avait pas cessé de tourner, simplement, j’étais là, le coeur battant, sans aucune idée des conséquences à venir.

Il posa alors une question, une question si simple et pourtant… Serions-nous en effet capable un jour d’avoir une relation normale ? D’être autre chose que deux personnes devant se choquer pour avancer ? Je n’en savais rien, je n’avais aucune idée de ce que je pouvais réellement lui répondre en réalité, aucune idée de ce qu’il pourrait changer à l’avenir. Alors je ne dis rien, je continuais simplement à fixer le plafond, à y chercher des réponses, en vain. Et puis il affirma avoir dit la vérité et mon regard glissa enfin sur lui. Il n’y avait jamais rien eu entre son copain et lui et il était prêt à arrêter de le voir si je le voulais. Le faire rompre, réclamer son entière attention… En étais-je capable ? Je n’en savais rien, je savais juste que je ne voulais plus de cet homme dans sa vie, « Pourquoi être resté avec lui ? » demandais-je simplement. Pourquoi rester avec quelqu’un dont on ne voulait pas vraiment ? Me tournant alors sur le côté, je le regardais, je cherchais des réponses, « Je préférais. », répondis-je simplement, bien conscient que je n’avais peut-être pas ce droit, mais si il me l’offrait… Pourquoi refuser ? Et puis j’avais déjà du mal qu’on le regarde, alors qu’un mec imagine un avenir avec lui… J’étais vraiment pathétique. « Et notre relation est plus normal qu’au début non ? » demandais-je simplement. On avait réussi à se voir durant plusieurs mois sans que cela ne soit réellement un échec, juste… Aujourd’hui nous étions tombé face à une nouvelle complication.

J’avouais avoué des sentiments, mais j’étais presque effrayé à l’idée de le toucher, de couvrir le silence par des chastes preuves d’affections. C’était très certainement ridicule, je n’en doutais pas, mais c’était le peu que je puisse faire pour le moment. J’appréhendais, « On aurait sans doute pu y arriver autrement, mais cette fois si personne n’est parti, c’est déjà une belle évolution. » avançais-je alors. Je n’avais aucune idée de ce qu’il se passerait dans le futur, mais je savais que je pouvais au moins présenter les points positifs. Il n’y avait pas que nos échecs qui nous représentaient non ? J’avais l’impression de penser comme un autre, d’autant que je n’avais aucune réponse, juste… Je ne voulais pas croire que ça serait une nouvelle preuve de notre incapacité à communiquer. Ca devait-être différent.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Dim 29 Sep - 18:16Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



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Aiden & Will



☾☾ Will veut bien essayer, oui, mais il y a quelque chose de vraiment pesant et désagréable dans ce moment. Ils sont là, allongés l’un à côté de l’autre dans son lit, mais sans se toucher, sans se regarder. Ça n’a rien d’une belle histoire d’amour alors, même s’il s’agit d’un moment important entre eux, l’ingénieur ne peut s’empêcher de se sentir amère, blessé et triste. Tellement triste. Aiden n’est vraiment pas ce qu’il attend de la vie. Il veut un homme qui le regarde comme s’il n’y avait rien de plus beau et de plus important au monde. Il veut un homme qui pourrait déplacer des montagnes juste pour le voir sourire. Hélas, tout ce qu’il a c’est ce soldat complètement brisé qui ne pourra jamais, jamais, le rendre vraiment heureux, jamais lui donner vraiment ce qu’il veut. C’est peine perdue et pourtant, accablé, Will essaye quand même. Malheureusement, à la question qu’il pose, le soldat ne trouve rien à répondre. Tout ce qui semble vraiment l’intéresser, c’est de savoir qu’il sera désormais le seul homme dans la vie de l’ingénieur. “Parce que c’est un homme bien. Gentil, intelligent, équilibré.” lâche-t-il, sa voix parfaitement neutre, presque morte. Il regarde toujours vers Aiden, qui regarde toujours ailleurs. Peut-être qu’il ne devrait pas être aussi honnête au sujet de Jasper, mais… Il ne veut pas mentir. “Parce que quand il me regarde, j’ai l’impression d’être la personne la plus incroyable au monde. Parce qu’il veut la même chose que moi et qu’il est assez bien pour ma famille. Je me suis dit que ce serait tellement plus simple, si je pouvais tomber amoureux de lui et que ça valait le coup d’essayer.” Malheureusement, ce n’est pas le genre de chose qu’on peut forcer, pas vrai ? “Sur le papier, il est parfait pour moi. Son seul défaut, c’est qu’il n’est pas toi.”

Ne plus le voir ne fait ni chaud ni froid à Will, il n’y a bien que son ego qui se débat un peu, qui refuse de s’oublier encore un peu plus pour le plaisir d’Aiden, mais il ne l’emportera jamais face à ce stupide coeur complètement mordu de ce type. Ce même coeur qui se brise un peu plus quand, comme pour l’apaiser, le soldat essaye de voir le bon côté des choses, l’évolution lente de leur relation. Oui, ils sont restés tous les deux ce soir, ils ont fait un effort tous les deux. “Sauf qu’on attend pas la même chose de l’avenir.” nuance Will, parce qu’il ne peut pas s’en empêcher. Quand Aiden est dans l’équation, c’est plus fort que lui, il ne voit que les mauvais côtés. “J’ai envie de me marier et d’avoir des enfants. Pas maintenant, mais un jour. Et toi... “ Un petit rire lui échappe, mauvais et douloureux. C’est comme s’il pouvait déjà voir le mur vers lequel ils foncent à toute allure, mais rien ne peut l’empêcher d’avancer quand même.

Il avance même littéralement, vient se coller au soldat. Il pose sa tête sur son épaule et glisse sa main dans la sienne. “Personne ne m’a jamais fait de mal comme toi, jamais.” lâche-t-il, un peu plus bas, plus doux aussi. “Dis-moi qu’on a une chance d’y arriver, même si c’est un mensonge, ça m’est égal. Dis-moi que ça vaut le coup d’essayer.” Il déteste les mensonges, les promesses qu’on fait en sachant parfaitement qu’on ne va pas les tenir, mais après ce soir, après les longues semaines qui viennent de s’écouler, il a vraiment besoin d’un peu d’espoir pour compenser.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Mar 8 Oct - 9:56Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty
J’aurais sans doute préféré que ça ne fasse pas aussi mal, que ce ne soit pas aussi douloureux, mais c’était le cas. Dès qu’il parla de cet homme avec qui il était sortie, l’évidente différence entre nous me lacéra le corps. Il avait tout pour lui, il pourrait tout lui donner, sauf être comme moi. Je n’étais pas rassurant, j’étais effrayant, terrifiant dans un sens. Je n’étais pas parfait, j’étais juste… Je n’étais pas ce qu’il aurait voulu dans le fond. Serrant la mâchoire, j’essayais de faire face, mais plus il répondait, moins j’étais sûr de moi. Nous n’attendions pas la même chose de l’avenir, lui voulait fonder une famille et moi je fuyais cette réalité. Je ne serais jamais le mari parfait, jamais le père parfait, je n’étais pas fait pour ça, sinon en 39 ans j’aurais bien fini par y arriver… Je ne voulais pas foncièrement éviter ça, je suppose que quelque part en moi je devais être comme tout le monde, simplement, je ne pouvais pas construire une vie ou je pourrais disparaître et causer plus de dégâts encore. Me débattre ? Fuir ? Je ne savais pas, je le laissais simplement se glisser contre moi, je le laissais simplement se poser contre moi. Je le laissais faire, silencieux, incapable de réellement réagir. Lui faire du mal, lui dire qu’on avait une chance, même si c’était lui mentir...Juste lui dire…

« Je voulais une famille avant d’aller au front. » soufflais-je alors, avouais-je même sans trop savoir ce que je voulais. Je m’étais beaucoup amusé étant jeune, enfin autant que je pouvais le faire dans l’armée, mais en allant au front, j’avais réalisé, j’avais compris quel serait le prix. Je n’étais pas celui à blâmer, si ils mourraient, cela serait de leurs fautes, tout comme si quelqu’un souffrait, ce n’était pas à cause de moi… Du moins c’était le cas avant aujourd’hui. Seulement il était là à présent, à me dire se qu’il espérait, à me dire que j’étais responsable de sa douleur. J’étais responsable de quelque chose qui n’avait rien de glorieux… J’avais beau courir, je n’éviterais jamais le mur. Serrant brusquement sa main, je baissais les yeux vers lui avant de me redresser brusquement, avant de sentir un vent de panique douloureux me prendre. J’avais envie de lui dire qu’il était le seul à se faire mal, que je ne le forçais pas à être prêt de moi… Mais ca serait tellement mentir… Je ne voulais pas qu’il parte, je ne supportais pas l’idée, alors quoi qu’il se passe à présent, je serais responsable. Sa main toujours dans la mienne, je me retenais réellement de fuir, d’ignorer cette réalité douloureuse, mais c’était si compliqué… « Ca vaut le coup d’essayer, quoi qu’on fasse on revient vers l’autre, alors ça vaut le coup d’essayer. », et je ne savais pas si c’était vrai, je ne savais pas si j’y croyais, mais dans les faits, nous étions continuellement attiré l’un vers l’autre, ce n’était pas pour rien.

Baissant de nouveau les yeux vers lui, je repris, « J’ai été un temps le gendre idéal, simplement… Il y a des choses qui te change et j’ai très clairement pas réagi de la meilleure façon, mais ça finira sans doute par passer avec toi, c’est ce que je veux me dire. » c’était maladroit, ridicule, tendu, mais c’était la seule véritable déclaration que je pouvais faire. Il pouvait me réparer.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Mar 8 Oct - 15:43Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



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Aiden & Will



☾☾ C’est la première fois de toute sa vie que Will en vient à réclamer un mensonge. Et quand Aiden parle enfin, il n’est même pas sûr que c’en soit un. Ce qui est pire, dans le fond. Il n’a pas besoin de savoir tout ça, il n’a pas besoin de savoir que la seule version d’Aiden à laquelle il a droit est un morceau brisé d’un homme qu’il aurait vraiment aimé connaître, aimer. Les secondes passent dans une lente agonie faites de mots que Will a demandé, qu’il a voulu et que le soldat lui offre sur un plateau, avec tant de douleur dans la voix que finalement… C’est même impossible de savoir s’il ment ou pas. Le coup de grâce, sans aucun doute, c’est quand Aiden dit que Will a ce pouvoir spécial de le guérir. Il s’est trouvé un homme brisé, mais qu’importe car il peut le réparer. Il est particulier, mieux que tous les autres, comme d’habitude. C’est un mensonge. Il essaye de s’en convaincre pendant quelques secondes en tout cas, mais il y a quelque chose dans l’air désespéré d’Aiden qui lui donne envie de croire que tout est vrai. Parce que personne ne sait mentir comme ça, pas vrai ? C’est un grand jeu d’acteur en tout cas, ou alors Will est juste tellement amoureux de ce crétin qu’il est prêt à tout avaler pour être un peu heureux. Ce qu’il n’est pas, de toute façon, même en sachant qu’il y a une chance pour qu’ils aient droit à un avenir ensemble.

Dans le doute, Will ne répond rien, mais il se redresse à son tour et détache sa main de celle d’Aiden pour la poser dans son dos. Il ne sait pas trop ce qu’il fait, il reste assis là près du soldat, ses doigts glissent sur sa colonne vertébrale et il va même jusqu’à embrasser son épaule tandis qu’il cherche ses mots. “Depuis quand tu n’es pas retourné au front ?” demande-t-il, au bout d’un moment. Il ne parle pas très fort tant il a peur de vexer l’homme en insinuant que, peut-être, il s’inquiète pour rien. Il faut pourtant se montrer réaliste, à presque quarante ans, quelles sont les chances qu’on le renvoie se battre ? Ce n’est malheureusement pas un sujet que Will maîtrise très bien. Dans toute cette histoire, il a pourtant une certaine forme de contrôle sur les futurs affectations d’Aiden. Un très, très léger contrôle, mais…

“Aiden.” Sa main retombe sur le matelas et Will se redresse encore plus. Il est tendu comme un piquet, désormais et son anxiété s’entend jusque dans sa voix quand il reprend, hésitant, après quelques secondes. “Je pourrais… Enfin…” C’est rare qu’il hésite à ce point, mais tout à coup l’idée est plantée dans son crâne et il sait qu’il ne pourra plus s’en séparer avant de l’avoir partagé. Il sait aussi qu’il risque d’être vraiment très déçu s’il parle. Que ce mensonge tellement convaincant que le soldat vient de lui offrir va vite voler en éclats. Pourtant, s’il y a une chance, une toute petite chance que ce soit vrai… Est-ce que ça ne vaut pas le coup d’essayer. “Si tu ne veux plus y retourner, plus jamais, si tu veux rester ici et… Enfin, je pense que je peux arranger ça pour toi. Si c’est ce que tu veux.” Il a tout juste fini de parler qu’il se rend déjà compte de quoi ça a l’air, combien il semble encore une fois pathétique et désespéré, prêt à remuer Ciel et Terre pour que cette promesse d’avenir ne soit pas qu’une utopie. “Ce n’est pas… Je ne suis pas en train de dire qu’on doit faire des projets d’avenir dès ce soir. Je sais qu’on en n’est pas encore là. Je dis juste que si c’est seulement la peur de mourir en pleine guerre qui t’inquiète, qui t’empêche de t’impliquer dans notre relation ou dans ta vie de manière générale… Ce sera compliqué, mais c’est possible de tout arranger.” La vraie question ici, c’est plutôt de savoir si Aiden est le genre de soldat qui serait prêt à trahir son serment pour son propre bonheur. Ou plutôt, s’il serait prêt à le faire pour Will. Peut-être qu’il aurait mieux fait de se taire, après tout, car vu la douleur pour qu’il admette ses sentiments, lui demander de les assumer dix minutes plus tard ne peut pas être une bonne idée.

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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Mar 15 Oct - 11:37Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty
« Beaucoup trop longtemps. » soufflais-je à sa question. J’avais été renvoyé ici pour une bonne raison, et je doutais qu’on prenne le risque de me renvoyer sans une bonne raison, mais les guerres ne prevenaient pas et épargnaient que rarement les soldats. Will s’était redressé pour me demander ça, ça n’était sans doute pas facile pour lui, seulement, ce qu’il continua à dire ne m’aida en rien. Il pourrait arranger le fait de ne plus aller sur le front ? Il… J’étais peut-être lâche, mais je refusais que l’on puisse me le reprocher et faire ça, c’était… Je me cachais sans doute, et même si j’aimais dire le contraire, j’avais peur de mourir, seulement aurais-je le cran de l’avouer ? Non, jamais, j’étais trop ancré dans un monde, dans une vie où reculer était interdit. Certes j’en avais aidé certain à le faire, mais je ne pouvais pas… Non, je n’étais pas faible, je n’étais pas comme eux et je n’allais pas revenir sur l’entièreté de ma vie pour les craintes d’un autre. Pourtant il voulait un avenir lui ? Un avenir que je refusais par peur de cette mort… Il était bien plus légitime que moi… Il devait-être une raison d’arrêter, seulement… Seulement c’était trop non ? Me dégageant simplement de son emprise, je sortais du lit, ma réponse évidente était la colère, mais j’étais incapable de lui imposer, enfin si, mais je ne voulais pas. « J’ai pas peur de mourir. » soufflais-je brutalement alors qu’involontairement je commençais à faire les milles pas dans cette chambre. « J’ai signé pour ça, pour protéger le pays au péril de ma vie. », j’étais toujours aussi froid, aussi sec, j’étais sur la défensive.

« J’ai juste pas envie qu’on me pleure, c’est pas comme si mon métier pouvait assurer un avenir différent. », pas envie de laisser des personnes malheureuses qui pourraient m’en vouloir. Je ne les avais pas forcé à m’aimer, quoi que je m’étais imposé à lui, je ne lui avais pas laissé le choix en refusant qu’il voit d’autres personnes, mais je le forçais pas à pleurer à ma mort. Il serait triste à cause de lui, pas à cause de moi. J’étais très clairement pathétique, je refusais une réalité qui pourtant m’avait choqué. La vie militaire ici et le front étaient beaucoup trop différent. J’avais été choqué, marqué et je le savais, pourtant l’avouer ici… Je n’en étais pas encore capable.

Passant une main dans mes cheveux, je m’arrêtais pour le regarder, « Tu sais pas pourquoi on m’a renvoyé ici… Des mecs qui craquent sur le front j’en ai connu beaucoup trop. Ca se règle entre nous, on a pas besoin de se faire sauver par sa femme ou son petit copain. Si j’avais voulu me faire réformer j’y serais arrivé tout seul. » ajoutais-je de plus en plus nerveux. Je n’avais pas besoin de son nom, ni de sa gentillesse là, j’avais simplement besoin qu’on ne me confronte pas à ma réalité, à ce que je n’assumais pas. « C’est gentil d’essayer, mais je suis très bien comme ça. », non, c’était impossible, c’était même évident, mais là je ne voulais pas lui exploser au visage, je ne voulais pas me cacher derrière ma violence. Je voulais continuer à avancer correctement avec lui, pas comme une brute épaisse… Il ne pensait pas à mal, il ne connaissait pas mes réalitées.
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Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J.    - Mer 16 Oct - 15:25Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. Empty



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Aiden & Will



☾☾ Bien sûr, Will ne s’attend pas vraiment à ce que le soldat saute de joie et accepte immédiatement son offre, mais la colère n’est pas non plus ce à quoi il s’attendait. C’est pourtant ce qu’il fait toujours : s’énerver et regretter ensuite. Alors Will observe, impuissant, tandis que le soldat lui fait bien comprendre qu’il n’a pas besoin d’être sauvé, qu’il n’a pas envie de l’être, même si toute sa vie tourne autour d’un possible drame sur lequel il n’aura jamais le moindre contrôle. C’est frustrant et agaçant, blessant aussi, d’écouter cet homme qu’il aime lui dire qu’il ne veut pas vivre autrement. C’est un autre rappel que, quoi qu’ils en disent, leur histoire a probablement une date butoir à laquelle tout prendra fin. Il est plus qu’évident que le happy end dont Will rêve timidement ne se jouera pas avec Aiden. Le pire, c’est qu’il le sait très bien, qu’il le savait avant même de proposer cette idée stupide, mais ça n’empêche pas son coeur de battre trop vite et de se briser lentement. “Ok, c’est bon, j’ai compris.” grince-t-il, quoi que l’effort pour rester calme est très clair. “Tu es un soldat et ça ne changera pas. Un non aurait suffit, pas la peine de te mettre dans tous tes états.”

Il essaye de ne rien montrer et surtout pas qu’il est vexé, il essaye de suivre son propre conseil et de ne pas se mettre dans tous ses états. Parce que ça n’en vaut pas la peine, pas vrai ? Ils ne vont nul part tous les deux, c’est ce qu’il faut retenir et garder en tête pour s’éviter un véritable drame. Agacé, Will se laisse retomber sur le dos et passe une main sur son visage dans l’espoir de se calmer. “Je t’en prie, est-ce qu’on peut arrêter de se disputer pour ce soir ? Je suis fatigué.” ment-il, dans un soupir. Il est vraiment épuisé de toutes ces disputes, de toute cette histoire, mais si c’est le prix à payer, il sait qu’il le paiera. “On n’a pas besoin de parler de l’avenir, ni aujourd’hui, ni jamais. Je sais que tu me trouves idiot, tu me l’as dit dès le premier soir, tu te souviens ?” Assez étrangement, ça le fait presque rire de repenser à cette nuit, à cette toute première conversation qu’ils ont eu alors qu’ils n’étaient encore que des inconnus. Ne le sont-ils pas toujours un peu, même après tout ce temps ? Rien n’a vraiment changé quand on regarde bien et c’est sûrement ce que Will trouve le plus désespérant.

“Ce soir-là, tu sais, tout ce que je voulais c’était passer la nuit à m’envoyer en l’air et à refaire le monde avec le seul mec un peu potable dans le voisinage…” lâche-t-il, pensif, sans même trop savoir où il va comme ça. Son sourire rêveur s’entend dans sa voix, mais il n’y prend pas garde. Il se rejoue seulement la scène, la façon dont il a désespérément essayé d’avoir une conversation avec Aiden ce soir-là, la manière dont il aurait voulu que les choses se passent : deux inconnus partageant, l’espace d’une nuit, leurs corps et leurs espoirs. S’ils avaient fait les choses à sa façon, qui sait où ils seraient maintenant. C’est une chose, qu’hélas, Will ne saura jamais et se torturer avec des “et si” n’a probablement pas grand intérêt non plus. Rien n’a d’intérêt ce soir, alors qu’il devrait être sur un petit nuage, de savoir que l’homme qu’il aime l’aime aussi et qu’ils ont toute la vie devant eux pour décider de ce qu’ils vont faire de cette information. Dommage qu’il sache déjà ce qu’ils vont en faire : rien du tout ou bien quelque chose d’affreux. “Tu crois que tout ce qu’on traverse nous arrive pour une bonne raison ?” demande-t-il, à voix haute, sans vraiment poser la question à Aiden pourtant. Il espère juste, peut-être, que l’univers lui réponde que oui, d’une façon ou d’une autre. Ce serait une bonne raison de s’accrocher.

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