Une aiguille dans une botte de soin [Caterina]

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Je me frotte les yeux, mon agent me dit d'arrêter, mais ça gratte, c'est horrible, faut que je me les frotte. Je vois à peine où il m'emmène. Je sens le formol ou le produit d'entretien. Et merde l'hôpital. Je vois flou, je ne suis vraiment pas bien aujourd'hui, pourtant, je marche encore tout seul. Quoi que je sens que mes genoux commencent à flageoler. Je frotte la nuque, j'ai les muscles tout endoloris. On est quel jour aujourd'hui? Mardi? Mercredi? Ah, je ne sais plus. Dès que je gonfle ma cage thoracique, j'ai tellement mal, alors je respire rapidement, j'ai pas pu prendre ma dose de morphine, pas celle prescrite par le médecin, celle que je me prescris à moi-même, parce que justement, on va le voir le médecin. Ah merde, j'me rappelle maintenant, aujourd'hui, c'est tout le bataclan que je passe, je vais encore rester toute la journée ici, je le sens bien. Bah, c'est pas si grave que ça, parce qu'ici, les calmants, c'est de la qualité, on va me filer la dose pour cheval et je vais planer, je le sens bien.

J'arrive dans un coin un peu moins fréquenté, tu parles, personne n'a envie d'aller en chimio... Le médecin arrive, avec sa planche et tout mon dossier. Et dire qu'avant, j'avais à peine une feuille de papier avec des trucs genre "rhume" ou "bronchite" écrit dedans... Depuis de longs mois, la page est devenue un bouquin de 300 ou 400 pages... Bref, je le regarde à peine, il donne ses ordres à l'infirmière, je vais me changer. Plus tôt ça sera terminé, plus tôt, je pourrais rentrer chez moi et me shooter à ma façon... Je suis accro à la morphine, on ne peut pas être parfait non plus. Dans le petit recoin, je vire mes vêtements, mais mes poumons me lachent subitement et une quinte de toux me prend, j'en tombe à genoux, j'ai l'impression de cracher mes bronches. Je ne sais pas qui vient m'aider, mais on me porte jusqu'au lit. Je sens qu'on me colle les tuyaux dans le nez, c'est franchement désagréable, mais je n'ai plus de force, même pas pour ouvrir les yeux. Mon agent de presse est interpelé par le médecin, j'entends vaguement un truc du genre "on va le laisser tranquille, l'infirmière va s'occuper de lui"... Chouette, une inconnue qui va me regarder avec des yeux de merlan fris...

- Ah, c'est froid!

J'ouvre les yeux quand je sens l'intraveineuse glisser sous la peau. L'infirmière je la reconnais, elle était déjà là la dernière fois... et la fois d'avant... et encore celle d'avant, je ne compte plus. Je reprends connaissance de l'endroit où je me trouve. Chambre blanche, froide, stérile, impersonnelle, limite effrayante tellement elle est dénuée d'âme. Mon regard embué de larmes, tellement la douleur est présente dans tout mon corps se pose sur l'infirmière. Je dois poser les mêmes questions à répétition, mais je ne me rappelle plus.

- Ca fait longtemps que vous travaillez là?

Invité

jamie ft caterina

On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.

Je remontais ma manche en observant l’heure sur ma montre, 08h46 : je venais à peine de commencer et je sentais que la journée allait être longue, très très longue et je savais pertinemment que je finirais que très tard ce soir. J’envoyais un message à mes colocs pour leur dire qu’elles devaient pas m’attendre et que je rentrerais sans faire de bruit .. Comme si c’était possible :p. D’un pas déterminée, je me rendais à l’accueil, attrapait ma fiche de la journée et remarquait que j’allais passer la plupart de mon temps en chimio, je détestais ce service mais je n’avais pas le choix.

Je montais dans l’ascenseur et descendait au -1. C’est bête de mettre la chimio plus bas qu’elle ne l’était déjà, comme si être au sous-sol était contagieux. Je déambulais dans les couloirs avant d’arriver devant une chambre, l’homme en question était un habitué et c’était moi, toujours moi qui me chargeait de son cas, j’avais même signé un contrat mettant mon silence sur papier .. Flippant, je vous le confirme. L’homme en question semblait mal en point et je dus le porter pour l’allonger et me demandez pas comment j’ai réussis à l’allonger toute seule .. J’ai du avoir une poussée d’adrénaline où alors je sous-estimait ma force. « Ah, c'est froid! ». Un sourire se dessinait sur mes lèvres et je comprenais que l’homme était réveillé, certes à moitié mais il était encore en vie, c’était rassurant. « Ca fait longtemps que vous travaillez là? ». Je finissais mon intraveineuse avant de regarder si il coulait bien comme il devrait couler avant de baisser les stores, le soleil tapait assez et c’était pas très bon. « Non, ça doit faire 1 ans et demi à tout cassé mais vous devez vous reposez ». Lançais-je en regardant mon patient avant d’écrire sur la feuille de présence que je m’occupais de ce patient.

Code by Fremione.

Invité

La jolie infirmière fait son boulot me collant la perfusion dans le bras gauche. Allez, allez, vite les calmants. Je regarde le plafond, attendant l'effet escompté. Lentement, je sens la chaleur engourdir mon bras puis tout mon être. C'est à mon tour de sourire. Bon sang que ça fait du bien de ne plus rien sentir. C'est comme si tout un poids qui me retenait au sol venait de disparaitre. J'ai l'impression que je vole tellement la douleur disparait. Me reposer?

- Quoi, vous voulez me laisser là tout seul à compter les gouttes qui tombent toute la journée?

Je ferme les yeux, je suis fatigué à un point inimaginable, mais je refuse de dormir, j'ai bien trop peur de ne plus me réveiller. Au moins, quand j'ai mal, je sais que je suis en vie. Quand je ne souffre plus, c'est que peut-être, je suis déjà mort et ça, ça me terrifie. Hors de question de m'endormir maintenant. Je dormirais ce soir. Je baisse les yeux sur la jeune femme, je sais ce qu'elle va devoir faire après, une autre piqure, celle qui fait horriblement mal, c'est pour ça qu'on attend d'abord à ce que les calmants n'agissent. Quel est le tortionnaire qui a inventé la chimio, hein? J'apréhende déjà l'aiguille. Elle va devoir me piquer dans un des vaisseaux qui irriguent directement les poumons. Pour me changer les idées, je reviens sur la conversation.

- Et ça vous plait ici?

J'ai les idées un peu plus claires. Je sais qu'on a déjà eu cette conversation la dernière fois, ou la fois d'avant, mais je ne me souviens plus ce qu'elle m'a dit. Les calmants ont éliminé l'idée de douleur dans mon cerveau, du coup, je suis un peu plus réactif, voire complètement. Je détaille la pièce, ouai, vraiment pas une chambre conviviale. Je pose mon regard sur son badge. "C. Antonelli".

- Le C., c'est pour quoi?

Invité

jamie ft caterina

On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.

Je finissais ce que j’avais a faire avant de ranger mon stylo dans la poche de ma blouse avant d’aller vers la porte pour sortir. « Quoi, vous voulez me laisser là tout seul à compter les gouttes qui tombent toute la journée? ». Je tournais mon regard perplexe vers Jamie, le patient que je devais soigner avant de lâcher un rire nerveux, il manquait pas d’air je devais avouer mais je comprenais les patients, rester ici comme un légumes c’était pas facile. « Vous aurez arrêté vos conneries, vous serez pas là à l’heure qu’il est et ça vous apprendra a compter ». Répondis-je en lui faisant un clin d’œil avant de fermer la porte et de m’avancer vers lui, m’asseyant sur le fauteuil qui était à côté. Il faisait les conneries, il en payait les conséquences .. Peut être qu’à force de venir ici, il arrêtera son bordel bien que ça m’étonnerait, vraiment. « Et ça vous plait ici? ». Je voyais bien qu’il voulait pas être tout seul, d’où ce bombardement de question mais j’aurais beau lui dire aujourd’hui, dans une semaine il me reposerait les mêmes question, j’avais pris l’habitude à force. « Certains service sont moins attirant mais oui ça me plaît ». Dis-je simplement en croisant mes jambes et de croiser mes doigt en le regardant, il allait s’endormir, c’était obligé .. La dose était bien trop forte pour qu’il reste « éveillé » mais il semblait tenir, je pouvais pas dire le contraire mais il était déterminé. « Le C., c'est pour quoi? ». Spontanément, je fronçais un sourcil avant de baisser mon regard sur mon badge en comprenant ce qu’il demandait. Je lâchais un léger rire en le regardant. « Vous êtes bien curieux .. Vous voulez mon numéro ? Mon numéro de carte bancaire ? Mes papiers aussi ? ». Demandais-je en riant, c’était pas pour le claquer ou autre, non c’était pour détendre l’atmosphère qui régnait dans la pièce.

Code by Fremione.

Invité

« Vous aurez arrêté vos conneries, vous serez pas là à l’heure qu’il est et ça vous apprendra a compter ».

Je fronce les sourcils alors qu'elle termine ce qu'elle a commencé. Mes conneries? J'avoue que c'est bien une des premières qu'on me parle sur ce ton. Pourtant, elle me fait un clin d'oeil juste après, j'avoue que je n'y comprend rien du tout. C'est peut-être les calmants qui agissent et qui endorment à moitié mon cerveau. Non, non, je ne dois pas dormir. Je veux rester éveiller, tant pis si ça pompe toute mon énergie, j'ai déjà vu largement pire.

- Mes conneries, qu'est-ce que vous voulez dire par là?

Oh, et puis, je préfère largement changer de sujet, vu qu'elle s'assoit. Allongé dans le lit, je me tourne sur le côté, plie un peu les jambes pour me stabiliser, le bras branché au goutte-à-goutte juste devant moi, mais mon regard reste sur l'infirmière. Je lui demande si elle est là depuis longtemps, j'avoue que je ne sais pas quoi dire d'autre. Elle aussi, il y a des endroits qui lui plaisent moins. Moi, c'est certain, je déteste l'étage de la chimiothérapie, j'ai l'impression d'entrer dans une morgue à chaque fois et je ne veux pas penser à la mort. Non, il en est hors de question, je suis trop bien dans le monde des vivants. Quand je lui demande son prénom, elle se braque dans l'humour, mais ne me le donne toujours pas. Je souris aussi, même s'il s'agit là d'un sourire bien fatigué.

- Votre prénom, ça suffira. Vous connaissez déjà le mien alors que vous ne devriez pas.

Je n'ai jamais oublié que je reste JaZ... Quand je donne mon nom véritable, je mets en danger la tranquilité de ma famille et toute ma vie privée. On ne peut pas mentir aux hopitaux et aux services de secours et c'est à chaque fois à regret que mon agent donne ma véritable identité, c'est d'ailleurs lui qui insiste pour leur faire signe tout un tas de papiers pour qu'ils ne puissent pas divulguer mon patronyme. J'insiste, je tends la main droite comme pour lui serrer la sienne. De toutes manières, mon nom est sur le dossier médical.

- Jamie... Ravi de vous connaître.

Je refuse de m'endormir. Je résisterais et pour ça, y'a rien de mieux que de faire la conversation, ça garde mon esprit concentré sur la personne et non pas sur la fatigue ou la douleur ou le manque de douleur justement. Mais à force de rester éveillé, on se met à réfléchir, et ça... ça non plus, ce n'est pas bon pour le moral.

- Vous pensez qu'un jour... ça ira mieux?

Invité

jamie ft caterina

On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.

« Mes conneries, qu'est-ce que vous voulez dire par là? ». Je roulais des yeux, il savait très bien de quoi je voulais parler mais, il niait et je lui en voulais pas. « Vous savez très bien .. Vous êtes pas en chimio pour une gastro ». Ajoutais-je en riant doucement, hors de question d’être comme ces infirmières qui sont blaser, le visage pâle et l’humeur mauvais pour les patients, je ne voulais pas être comme ça parce que c’était pas leur choix d’être ici. « Votre prénom, ça suffira. Vous connaissez déjà le mien alors que vous ne devriez pas ». Je penchais ma tête en faisant couiner mes lèvres, il n’avait pas tort. Je connaissais son identité, ce qu’il était et j’étais comme une proie qu’on tuerait si jamais je lâchais les informations le concernant, bien que je n’étais pas comme ça. « Jamie... Ravi de vous connaître ». Je souriais doucement en serrant sa main amusée en souriant timidement. « Le c est pour Caterina .. Et je suis enchantée aussi ». Avouais-je en souriant, ses yeux se fermaient et je comprenais que les médicaments faisaient effet, ce n’était pas difficile a comprendre, il devait dormir et il ne luttera pas longtemps, du moins je pense. « Vous pensez qu'un jour... ça ira mieux? ». J’haussais les épaules, confiante et déterminée à tout faire pour qu’il aille mieux, qu’il retrouve une vie stable, avec une sociabilité encore plus parfaite qu’elle ne l’était déjà. « Bien sûr, tout est possible .. Je ferais tout pour que vous alliez mieux mais souvent, il n’y à qu’un remède à ça .. L’amour ». Dis-je en le regardant, bien sûr que l’amour pouvait guérir, c’était connu .. Le cœur remplit et il ferait tout pour se battre.

NDLR : désolé pour le temps de réponse mais ayant reprit l'école, je fatigue vite xD

Code by Fremione.

Invité

« Vous savez très bien .. Vous êtes pas en chimio pour une gastro ».

Je fronce les sourcils. J'avoue que sur le coup, je ne comprends pas son humour, car j'ai l'impression qu'elle... m'accuse d'être en chimio pour une connerie que j'ai faite. Mais j'ai jamais demandé d'être ici, moi, je préférerais largement me sentir bien portant. Ca fait deux ans que je me trimbale un cancer qui ne veut pas régresser et malgré tout l'argent qui passe par les soins médicaux, je préfèrerais largement être bien portant que célèbre et riche. Célèbre, un tout petit peu quand même. Disons que j'ai besoin de la célébrité pour me sentir vivant aussi. Mais ça, c'est la malédiction des gens célèbres, ils ont besoin d'un public pour exister et ça fait bien trop longtemps que je suis connu pour ne pas avoir choppé cette malédiction. Maintenant, j'ai deux problèmes, le fait de vouloir être reconnu et ce maudit cancer. Je change complètement de sujet en lui demandant son nom.

« Le c est pour Caterina .. Et je suis enchantée aussi ».

Caterina. Bah voilà, la glace est brisée. J'aime bien quand je rencontre des gens, ils ont souvent ce petit air timide. Ouai, ils viennent de rencontrer et d'être présentés à une star internationnale, mais au final, je reste un humain comme tout le monde. Je serre sa main doucement, je n'ai plus de force, et puis surtout, la perfusion de calmants m'empêche de bien doser mon énergie. Je ferme quelques instants les yeux, mais me sentant partir dans le sommeil, j'ouvre les paupières immédiatement. Non, ne pas dormir. Je dois resté éveillé. Alors je lui repose une question.

« Bien sûr, tout est possible .. Je ferais tout pour que vous alliez mieux mais souvent, il n’y a qu’un remède à ça .. L’amour. »

L'amour? C'est étonnant ce genre de remarque. L'amour? J'ai jamais pensé... Mais c'est vrai que l'amour peut faire des miracles. Je souris, gardant mon regard sur le plafond. L'amour... Faudrait déjà que je trouve une femme à aimer. Je me replace sur le dos, la douleur a totalement disparu, je suis dans un monde éthéré, j'ai l'impression de flotter, je sais aussi que ça va me pomper toute mon énergie et que ce soir, j'aurai la tête d'un cadavre ambulant.

- Vous n'êtes pas une infirmière comme les autres, vous savez ça?

Je tire le drap sur moi, il commence à faire froid maintenant. Ca aussi, c'est un signe que mon corps veut dormir. Mais je refuse. Quitte à me coller des allumettes sur les paupières, je ne dormirais pas.

- L'amour, hein? Se battre pour quelqu'un qu'on aime plus fort que tout? A condition de trouver la personne avant... Vous, vous l'avez trouvé cette personne?

[HRP : c'est pas grave, prends tout ton temps]

Invité

jamie ft caterina

On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.

Ma réflexion le laissait perplexe, je ne voulais en aucun cas le blesser ou autre mais disons que j’avais du mal a m’exprimer comme il le faut, je m’empressais d’ajouter. « C’est pas méchant hein, c’est juste pour vous faire comprendre que vous aurez pu échapper à la chimio si vous n’avez pas merdé ». Je frottais mon sourcil, allait t’il prendre sa comme une double couche ? C’était pas mon intention, je n’étais pas méchante et encore moins blessante, du moins j’essayais d’être la plus sincère possible tout en trouvant des mots appropriés. « Vous n'êtes pas une infirmière comme les autres, vous savez ça? ». Je baissais ma tête en plissant mes yeux, j’étais pas habituée a recevoir des compliments, enfin si s’en est un car je pourrais porter confusion à ce qu’il disait. « Je pourrais savoir pourquoi ? ». Demandais-je avec un petit sourire, je voyais bien qu’il lutter, je voyais bien qu’il voulait dormir mais qui s’empêchait de fermer les yeux ne serait-ce qu’une seconde ce qui m’amusé un peu. « L'amour, hein? Se battre pour quelqu'un qu'on aime plus fort que tout? A condition de trouver la personne avant... Vous, vous l'avez trouvé cette personne? ». J’acquiesçais de la tête ces propos, il n’avait pas tort. L’amour peut accomplir des miracles, quelque chose qui change la vie, pour très longtemps généralement. « Oui, c’est effectivement ça. Non pas encore ça viendra avec le temps .. Et vous ? ». Demandais-je en le regardant, peut être qu’il avait quelqu’un ou peut être pas.

Code by Fremione.

Invité

Encore une fois, elle insinue que j'y suis pour quelque chose, dans ce mal qui m'exténue. Je fronce les sourcils. Je n'ai rien fait pour demander ça. Personne ne veut ça et je ne vois pas comment j'aurai pu... merdé... J'avais la vie que je voulais, je travaillais dur pour ça. Ne croyez pas qu'une popstar se la coule douce tout le temps. Non, je travaillais chaque musique, je me démenais pour avoir une vie normale, pour ne pas subir les paparazzi. Alors oui, les mauvaises langues diront que mon salaire, je le faisais sur le dos des gens, en chantant et en me dandinant sur une scène. Certes oui. Mais il y en a certains qui gagnent des salaires encore plus colossaux que les miens en jouant avec une calculatrice, alors non, je n'ai rien à me reprocher. Et puis, il y a deux ans, paf. Diagnostic. J'ai tout tenté, médicament, chirurgie... Il ne reste plus que la chimio... Voilà pourquoi je préfère changer de sujet. Pourquoi elle n'est pas une infirmière ordinaire? Je soupire en regardant le plafond. C'est froid, c'est moche, c'est aseptisé.

- Les autres infirmières m'auraient dit que... je vais bientôt m'en sortir, que tout ça, ce n'es pas de ma faute... Vous... vous rejetez le blame sur moi, comme si... comme si j'étais la cause, comme si je l'avais fait exprès. Mais personne ne fait exprès d'avoir... un cancer.

J'ai du mal à parler de ma propre maladie, comme si c'était un virus, comme si en parler le rendait plus fort. Le mal refait surface. Elle vient de casser ma volonté de m'en sortir, d'ailleurs. Car j'ai beau vouloir m'en sortir, j'ai beau me dire que non, personne ne veut un cancer, personne ne le fait exprès, ses paroles me touchent tout de même. Et si je le méritais? Qu'est-ce que j'avais fait pour subir de telles douleurs. Et à force de penser aux douleurs, au mal, à la souffrance, pensez bien que votre cerveau déraille et je ressens la douleur comme si les calmants étaient inefficaces. Je grimace douloureusement. Allez, vite, changer de sujet, sinon, j'aurai encore plus mal. L'amour, hein? Une moue dubitative passe sur mes traits et je nie lentement du chef.

- Nan. Pas d'amour en vue. Elles s'intéressent plus à ce que j'ai en banque, plutôt que de s'intéresser à l'homme que je suis.

Ah, fini les mélodrames, je souris malgré toute la fatigue qui pèse sur mes épaules.

- Mais ça viendra. Une fois remis sur pied, je trouverais la bonne et unique.

Invité

jamie ft caterina

On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé.

« Les autres infirmières m'auraient dit que... je vais bientôt m'en sortir, que tout ça, ce n'es pas de ma faute... Vous... vous rejetez le blame sur moi, comme si... comme si j'étais la cause, comme si je l'avais fait exprès. Mais personne ne fait exprès d'avoir... un cancer ». Je bougeais ma mâchoire de droite à gauche, je l’avais blessée et j’en était navrée car ce n’était pas moi. Bien que j’avais dit ce que je pensais mais je savais que personne souhaitait un cancer, c’était d’ailleurs la dernière chose qu’on souhaitait tous. Je frottais mon sourcil un peu sur le cul pour dire la vérité avant de passer ma langue sur mes lèvres et en le regardant. « Je suis désolé .. Je n’aurais pas dû dire ça, c’est pas dans mes habitudes et c’est contre les règles de l’hôpital, désolé encore ». M’empressais-je de dire en toute sincérité, j’avais été un peu loin et j’en prenais conscience, il passait sur un autre sujet et ça me réconfortait un peu, j’étais plus douée pour l’amour que les pronostiques médical final. « Nan. Pas d'amour en vue. Elles s'intéressent plus à ce que j'ai en banque, plutôt que de s'intéresser à l'homme que je suis ». Je grimaçais un peu, il y avait des filles comme ça et malheureusement on peut pas différencier la fille sérieuse et la fille menteuse car la menteuse peut très bien se faire passer pour la fille sérieuse, c’était ainsi. « Mais ça viendra. Une fois remis sur pied, je trouverais la bonne et unique ». Je souriais doucement, il était positif, c’était l’avantage et il semblait déterminé à trouver la bonne et il avait bien raison, rien de tel que l’amour pour remonter une pente difficile. « Et vous la trouverez et quand vous la trouverait, vous saurez que c’est la bonne et elle vous acceptera comme vous êtes mais ne changez jamais pour quelqu’un, jamais ». Lançais-je en souriant, je savais qu’il le savait déjà mais je devais le dire car par amour, on seraient prêt à tout et n’importe quoi.

Code by Fremione.

Invité

J'ai toujours du mal à parler de la maladie. Je ne sais pas trop pourquoi, en plus, elle est infirmière, des gens malades, elle en voit tous les jours, sans parler du fait que je traine ce foutu cancer depuis près de deux ans maintenant. Mais voilà, si j'arrive à y penser, puisque je vis avec toutes les p*tains de minutes du reste de ma p*tain de vie amorphe, en ce moment, je n'arrive pas à l'exprimer avec des mots. Je regarde le plafond, tentant de penser à autre chose. Elle s'excuse, je tourne mon regard sur elle. Lentement, je hausse les épaules, bah, ce n'est pas bien grave, même si ça m'a quand même touché et blessé, je ne dois pas en faire un plat. Donc vaut mieux oublier, hein?

Finalement, on passe à l'amour. Ca aussi, ce n'est pas un sujet que j'aime aborder. Enfin, si, mais c'est différent. J'aimerais bien trouver la bonne personne, mais ce n'est pas facile quand on est connu, ça non. Il y a celles qui veulent mon numéro de carte bleue, d'autres qui ne pensent qu'à faire la couverture des magasines, d'autres rêvent d'interviews à la télé... Il n'y a pas beaucoup de femmes qui veulent être avec l'homme que je suis derrière JaZ. Et puis même y'en aurait-il beaucoup qu'elles restent le plus souvent discrètes et timides. Elles ne s'étalent pas et gardent le silence. Sans parler que si jamais je rencontrais une femme qui me plairait vraiment, il faudrait que j'aborde le petit soucis de santé du moment. Hors de question. Donc non, l'amour, ce n'était pas pour tout de suite tout de suite.

Mes yeux restent fixés sur l'infirmière. Ne jamais changer pour quelqu'un? Mais en même temps, je serais prêt à tout pour ce même quelqu'un. Tant que je me sens vivant, je serais prêt à faire n'importe quoi. Hey, c'est qui le type qui fait le mariole sur une scène pendant deux ou trois heures alors qu'il tient à peine debout, hein? Qui c'est qui se dope à la coke pour paraitre en forme, hein? C'est bibi, eh oui. Dans mon lit d'hopital, je m'étire lentement, mes muscles sont douloureux, c'est un des effets désagréable de la chimio. J'ai l'impression d'être un petit vieux de 70 ans. Bizarrement, je sens la fatigue être bien présente, mais notre conversation me tient parfaitement bien réveillé. Je sais que dans 5 minutes, je vais redevenir amorphe et je vais lutter pour ne pas m'endormir. Ca va, ça vient.

- Caterina? Ca vous est déjà arrivé de... faire un truc de folie? Moi, je rêve de jouer dans un film d'actions, genre Rambo.

Ouai, c'est un de mes rêves, je sais que pour le moment, ce n'est pas du tout possible, c'est bien trop contraignant, mais ça pourrait être vraiment sympa. Ouai, j'aimerais bien tourner dans un film avec de l'action, des feux d'artifices, des flingues, des voitures... tout ça tout ça... Une quinte de toux me prend brutalement. Les poumons me brulent, je ne peux m'empécher de retenir un cri de douleur alors que je m'effondre de nouveau dans lit, tentant de reprendre ma respiration. Mon agent de presse arrive en courant.

- Non, mais... Vous allez me le tuer! Qu'est-ce que vous avez encore fait?

Il fixe Caterina d'un air de dire "c'est de votre faute tout ça". Le médecin, pourtant rapide, arrive juste après.

- On le met sous respirateur, tout de suite!

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