[FB] + All I want for Xmas is you.

Christmas is in the air.

Il leur avait promis. Mais c'était des semaines, des mois auparavant, même. Il avait dit à ses parents que pour Noël, il serait avec eux. Et autant dire qu'autant quand il le leur en avait fait la promesse qu'après, il aurait préféré faire mille et une autre choses ! Même travailler, ça aurait été un véritable plaisir pour lui. Noël, c'était pas la période qu'il préférait. Les repas en famille, pendant des années des réflexions sur le fait qu'il n'arrive pas à passer à autre chose qu'à Madeline. Alors là, depuis qu'elle était de retour, il osait à peine imaginer ce qu'il avait entendu. Mais quand sa mère l'avait appelé pour lui demander confirmation, et quand, inlassablement, elle avait demandé d'une voix qui n'y croyait pas, s'il avait ou non un "plus un" il avait répondu que oui, sous l'intonation de voix étonnée de sa mère : "Oh !" qu'elle avait répondu. Il l'avait déjà imaginée à se tenir par le ventre, comme si la surprise lui avait coupé le souffle. Les italiens avaient un don pour ça. D'ailleurs, il avait précisé qu'il était hors de question d'aller en Italie. Il tenait à pouvoir rester à la Nouvelle-Orléans. Pour Madeline, c'était plus simple d'être sur le bon continent si elle voulait voir sa famille. Et puis, les DiBello avaient acheté une sorte de maison/cabanon qu'il fallait remettre au propre et aérer à chaque fois qu'ils venaient, vu que c'était uniquement pour une moitié de l'année. D'ailleurs, il avait été plus tôt dans le mois, il avait du aller et aider ses parents. Et il se souvenait encore de la douce voix de sa mère, qui résonnait en criant en voyant sa barbe courte, mais mal rasée, puisqu'elle était encore présente. Carolina avait le chic pour faire les choses sans discrétion, et dans des gestes exagérés. Comme toute italienne ! Ce qui avait toujours exaspéré son aîné. Pourtant, son père était beaucoup moins dans l'extravagance, beaucoup mieux dans la tranquillité, la discrétion. Et ça, il fallait le dire, le policier appréciait nettement.

Même s'il n'était pas très grand fan de Noël, Valentino était très heureux : il allait voir sa sœur qu'il n'avait pas vue depuis trop longtemps, son temps de travail lui prenait vraiment tout son temps personnel, et pourtant, elle ne vivait pas en Italie la moitié de l'année, comme nos parents, qui revenaient tout juste. Il allait pouvoir la charrier. Et puis, ils allaient aussi pouvoir passer du temps en famille, pour de vrais, et pas avec le Valentino d'avant, tout renfermé et renfrogner. Il allait avoir Madeline à ses côtés, peut-être aussi Solange. De toute façon, Carolina faisait toujours tout en trop grand. Elle était bien gentille, mais s'ils étaient six, elle faisait pour douze. La part du pauvre, qu'elle disait. C'était quand même en trop, et chaque année, ils repartaient avec trois ou quatre sacs contenant des tupperwares pleins, de chaque plat servi - et il y en avait un certain nombre - et des desserts.

Il s'était préparé, en oubliant la cravate, n'ayant personne pour l'aider, vu qu'il ne savait pas vraiment faire. Et puis il avait pris la voiture, pour aller chercher Madeline. Il ne savait pas si Solange viendrait, mais il avait prévu au cas où ce ne soit le cas.
En voyant Madeline arriver, son coeur avait fait un bon. Elle était splendide. Sa robe la mettait en valeur comme jamais. Mais bon, après, aux yeux de Valentino, elle serait venue en pyjama qu'elle aurait été magnifique même en pyjama, bien qu'il doutait que ça plaise à ses parents. Ou même à Francesca, qui avait l'esprit plus litigeur qu'il ne l'aurait jamais pensé. Et puis ils avaient pris la route. Valentino s'était garé devant la petite cour, sans laisser le passage bouché, et puis il était sorti, et avait pris tous les sacs contenant les cadeaux.. Et les fleurs, une idée de Madeline, qui avait également pensé à lui dire de prendre du vin. Du caviste que Giovanni, son père, appréciait tant. Il attendit que tout le monde soit sorti de la voiture, et la verrouilla, avant de lancer un regard à Madeline.. Alors, prête ? C'était pas comme un mariage, mais c'était tout aussi stressant. Pour lui comme il imaginait que ça devait l'être pour elle. C'était pire que donner une première bonne impression. Il allait falloir faire passer qu'ils soient de nouveau ensemble, et ça, les femmes DiBello semblaient assez peu préparées

All I want for xmas is you...!

Les fêtes de fin d’année, où la période pleine de joie, d’amour et de chaleur au sein des foyers. Le moment où l’on se retrouve autour d’une belle table, pour partager de bons petits plats mais surtout des moments en famille et entre amis. Des instants que l’on apprécie, qui apporte un brin de sérénité dans des vies souvent bien trop agitées. C’était indéniable, le temps semblait s’arrêter l’espace de quelques jours, pour offrir une bouffée d’oxygène à celui ou celle qui prenait le temps de souffler. Or, cette année, Madeline se sentait comme compressée dans sa robe pourtant fluide et légère. Des bouffées de chaleur et des pics de stress la mettait dans un état indescriptible, elle qui en temps normal savait plutôt bien gérer les états d’urgence. Elle avait senti la pression croitre ces derniers jours, et il n’était pas question de l’excitation de Noël ! Oh non ! C’était tout sauf positif. Elle s’était par exemple changée quatre fois déjà, n’étant jamais satisfaite de l’image que lui renvoyait son miroir. La première tenue, d’un rouge vif, était bien trop sexy pour un tel évènement -même si Valentino n’aurait sûrement rien eu contre un tête à tête avec la mère Noël ! La seconde, bien trop décontractée. Elle aurait pu se ramener avec un petit écriteau « Je ne fais pas d’efforts, et alors ? », ça aurait été pareil ! La troisième la boudinait selon elle, et là c’était au regard de son chéri retrouvé qu’elle avait pensé en premier. Impossible de le décevoir. Alors finalement, elle avait enfilé cette robe noir, dont le haut était en mousseline fluide et surmonté d’un bijoux imitant un col claudine ; et le bas plus droit, en cuire fin et s’arrêtant à mi-cuisses pour mettre en valeur ses jolies gambettes sans en faire trop. Évidemment, il n’y avait pas de décolleté et les manches -même courtes- étaient de mise ! Elle n’avait pas le droit à l’erreur…

Cette soirée avait une telle importance aux yeux de Madeline, qu’elle s’était collée une pression indescriptible. Il faut dire que n’importe quelle femme à sa place aurait sans doute pris la fuite à l’annonce d’un réveillon passé dans la famille de son petit-ami, reconquis après lui avoir brisé le cœur. Non ? Elle s’était aussitôt souvenu de la première rencontre avec la belle-famille et les angoisses que cela avait fait naître chez elle. Elle avait souhaité faire la meilleure des impressions possible, et s’était retrouvée face à une maman italienne protectrice et une sœur prête à prendre la relève à tout moment. L’épreuve avait été compliquée, mais elle s’en était sortie. Ce soir, elle repartait à zéro… Pire encore, elle craignait d’être mal accueillie aux vues de ce qu’elle avait fait subir à Valentino. Et cela aurait été tellement légitime… Tout en fouillant nerveusement dans sa pochette, elle faisait les cents pas. « Solange ! Tu as vu mon… » Sa sœurette chérie descendit les escaliers à toute vitesse et lui tendit son rouge à lèvres avant même qu’elle ait terminé sa phrase. « Merci… Tu es sûre de ne pas vouloir venir ? » La cadette esquissa un sourire. « Oui ! On se fera notre petit Noël à nous. Et puis ça serait un peu bizarre de m’avoir dans tes pattes alors que tu les revois, non ? » Maddie haussa les épaules. « Tu m’aurais soutenu… » Mais sa sœur ne semblait pas de cet avis, puisqu’elle la poussait presque jusqu’à la porte. « Val’ t’attend, file ! » Elle lui colla un gros bisou sur la joue et lui souhaita bonne chance. Let’s go !

Après un trajet passé à fixer l’horizon en tentant de se changer les idées et se détendre, Madeline aperçu la maison des Di Bello. Son coeur se serra doucement de stress, puis elle souffla doucement en descendant de la voiture. « Tu as bien pris les fleurs ? » Valentino venait de se poster devant elle, le bouquet dans une main et la bouteille de vin dans l’autre. Il ne manquait plus qu’un sourire en coin pour la rassurer, chose qu’il lui offrit sans plus attendre. « Je… J’ai peur. » -avoua-t-elle timidement, comme figée sur place. Si Valentino lui avait pardonné, c’est qu’il éprouvait quelque chose pour elle. Mais sa mère, elle s’en fichait d’elle ! Elle ne devait avoir qu’une seule idée en tête : veiller sur son fils. « Est-ce que ce n’est pas un peu tôt pour un repas de famille ? » Pire que peur, Madeline était à deux doigts de paniquer.

Christmas is in the air.

Dire qu'il n'appréhendait pas aurait été un mensonge. Il était inquiet de comment sa mère allait accueillir sa bien-aimée. Pire, c'était Francesca qui commençait à l'inquiéter, à l'angoisser comme jamais. Elle qui pourtant, à l'époque, appréciait Mads, mais qui avait soutenu son frère bec et ongle quand il s'était retrouvé seul, semblait éprouver encore plus de rancune envers elle que lui ne l'aurait jamais fait. Il en avait été plus que surpris, mais surtout démuni. Il ne savait que faire pour faire retomber la colère de sa soeur, qui elle, persistait. Face à une Francesca plus que calme en général, c'était assez difficile à gérer et à comprendre. Enfin, même si dans le fond, c'était plus que clair.
Mais Valentino ne risquait pas de se démoraliser face à tout cela. Il savait ce qu'il voulait, elle se tenait à côté de lui, face à la maison, presque plus inquiète que ce qu'elle ne l'avait jamais été face à des situations plus stressantes et compromettantes pour sa vie. Quoi qu'avec Carolina, le risque, c'était de se prendre une dinde de Noël sur la tête. Elle était comme ça, la Mama DiBello. Extrême. Fallait la prendre comme elle était, et franchement, sur ce côté là, Giovanni avait tout d'un sain.

Devant l'angoisse non dissimulée de sa petite amie, Valentino leva les yeux au ciel. Il montra le bouquet dans sa main. « Les voilà ! » Il fallait vraiment qu'elle arrête de s'inquiéter. Les femmes de la famille, elles étaient comme les prédateurs. Elles sentaient la peur, et elles savaient comment l'utiliser contre leur proie. Et il était hors de question que Madeline ne devienne une proie, alors encore moins une proie facile. Elle avait toujours tout bien géré, et il ne voulait pas qu'elle perde les pédales à cause de babioles.
Il finit par lui décrocher un sourire et il se planta face à sa "femme". « Déstresse. Respire. Tout va bien se passer. » il passa sa main sur sa joue. « Tu es parfaite, je ne vois pas pourquoi quelque chose se passerait mal. » Euuuh... faux ! Enfin, non, elle était vraiment parfaite. Il y avait juste 5000 raisons pour lesquelles ça pouvait mal se passer. Mais bon, il valait mieux qu'il mette ses propres angoisses au tapis, parce que rien ne pouvait plus l'inquiéter que l'appréhension de la brunette.

Alors qu'il avait retourné les talons, fait quelques pas, et s’apprêtait à recommencer de marcher direction la grande porte de la maisonnette, il dû faire taire une autre angoisse. Il soupira légèrement. « Mads... C'est juste un repas de Noël. Passer du temps ensemble, apprendre à partager... Pas d'obligations, pas de protocole. Et puis, tu les connais déjà. Et t'as déjà fait des repas avec ma famille. » Il lui tendit la main, regrettant que Solange ne soit pas venue. Cela aurait rendu tout ça moins "officiel" aux yeux de la jeune femme, et donc moins stressant. « Et puis, de toute façon, il ne sera jamais trop tôt pour déclarer au monde que je t'aime. » ajouta-t-il en un très large sourire en coin.

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A l’aide de douces paroles, Valentino tenta d’apaiser les angoisses de sa petite amie. Il lui demandait de se détendre, lui affirmant que tout allait bien se passer. Selon lui, elle n’avait pas à s’en faire, puisqu’elle était soit disant parfaite. Le compliment lui réchauffa le cœur mais ne chassa pas pour autant le nœud qu’elle avait à l’estomac à la simple idée d’affronter Madame Di Bello. Les belles-mères sont souvent impressionnantes, mais dans une telle situation celle de Madeline devenait presque effrayante ! La main de Val’ effleura sa joue et la brunette ferma doucement les yeux, comme pour y puiser tout le courage dont elle avait besoin. « M’oui… Si tu le dis, je te fais confiance. » Elle s’efforçait de faire taire la petite voix dans sa tête qui lui hurlait qu’elle allait finir dans le four à la place de la dinde de Noël, dévorée toute crue par une famille italienne qu’il ne fallait pas embêter. Elle avait fait pire que ça par le passé, en blessant plus que de raison un de ses membres. Inutile de préciser que le sens de la famille était une des valeurs fondamentales de tout foyer italien qui se respectait… Alors si on touche au fils, on doit s’attendre à s’en prendre une belle ! Madeline avait déjà pensé à la colère qu’elle avait pu faire naitre dans le cœur de ces gens qu’elle avait tant apprécié, à l’égal du chagrin qu’elle avait causé à son petit ami. Elle s’était aussi imaginé le scénario inverse, devinant des instincts sur-protecteurs chez ses parents, et l’âme d’une petite tigresse chez sa cadette, prêts à tout pour son bien-être à elle.

Chez les Di Bello, ça devait être ça… Puissance 10 ! Le mauvais pressentiment de Maddie s’amplifia soudainement, la stoppant net dans son élan. Pauvre Valentino… Lui qui devait se faire une joie de passer les fêtes auprès des siens ; voilà qu’il se retrouvait contraint de gérer les émotions de sa petite amie ! « Ce n’est pas « juste » un repas de Noël. Et si eux, ils ne voulaient pas passer du temps avec moi ? Ça serait compréhensible après tout… Enfin… » Elle se ressaisie, ne voulant absolument pas les faire passer pour des personnes méchantes. Elle était seulement un peu trop emphatique et pensait à leur place -chose qui n’était jamais très bonne à faire ! « Tu sais que j’ai toujours apprécié ta famille… Et si je stresse autant c’est que ça me tient à cœur. Je me doute que ça sera bizarre et… » Elle ne termina pas sa phrase, voyant alors Valentino lui tendre la main pour qu’elle se rapproche. Tout près de lui, ça devrait aller mieux, non ?

Le jeune homme acheva de la rassurer en une seule réplique, qui instantanément la fit retomber amoureuse. Avec ce genre de propos, comment ne pas craquer encore et encore ? Un large sourire étira les fines lèvres de la demoiselle, et ses joues se teintèrent légèrement. Elle émit une légère pression sur sa main qu’elle tenait désormais dans la sienne, et lui vola un baiser. Furtif mais d’une grande douceur, qu’elle accompagna d’un « Je t’aime aussi… » murmuré contre sa bouche. Voilà, il n’en fallait pas plus pour qu’elle se sente prête à affronter ce monde qui lui faisait si peur. Les craintes étaient encore présentes, mais Madeline parvenait à les maîtriser. L’inquiétude avait quitté ses traits fins et un petit sourire en coin ornait son visage. « On y va… » Ils s’avancèrent tous les deux jusqu’à la porte, et une fois devant celle-ci, Madeline laissa son petit-ami un peu en avant, se protégeant inconsciemment derrière sa carrure. Il allait faire tampon, il n’avait pas trop le choix. Évidemment, elle était prête à faire tous les efforts du monde pour que tout se passe bien, mais les salutations étaient une étapes trop difficile pour être appréhender avec décontraction et légèreté.

Christmas is in the air.

Il comprenait l'angoisse de sa petite amie, lui-même espérait que ça se passerait bien. Mais sa famille n'était pas faite que de monstres, et il pensait sans aucun doute possible que de le voir heureux, bien que ce ne soit à nouveau avec Mads, ça suffise à satisfaire ses parents, sa soeur et son frère. Pour la réconforter, et pour l'apaiser, il lui avait parlé sans mensonge, et sans détour. A ses yeux, elle n'avait aucune raison de se prendre la tête. Alors, oui, ça pouvait mal se passer, ce retour dans la famille, mais ça n'impacterait pas pour autant leur relations, à Valentino et à Madeline. Et puis, de toute façon, au premier mot plus haut qu'un autre, il interviendrait. Et ça risquait de faire tout drôle. En l'entendant lui dire qu'elle lui faisait confiance, qu'il devait avoir raison, en somme, il ne put s'empêcher de sourire très largement. « Ah beh voilà ! Je préfère encore ça ! » il lui frotta légèrement le dos. Il fallait oublier que s'il la faisait venir, c'était pas pour la laisser dans la fosse et de lâcher les lions. Non, il serait à ses côtés, quoi qu'il n'en coûte.

Puis les doutes de sa belles se réanimèrent, le laissant un peu perturbé pendant quelques instants. Il commença un « Mais... » Qu'il ne sut finir, à la fois coupé par les paroles de Madeline, et par sa réflexion. Il aurait fallu qu'il trouve les bons mots, il n'avait apparemment pas réussi. Et elle continuait d'expliquer ce qui lui paraissait normal, mais que pourtant, il ne voulait pas entendre. Quel parent faisait croire à son enfant qu'il y avait des monstres restants sous le lit ? Alors quel petit ami pouvait laisser penser sa chérie que les choses risquaient de mal tourner, alors que ça n'avait pas lieu d'être. Il lui avait tendu la main, qu'elle avait prise. Et il avait su, en la voyant, que cette fois-ci, elle semblait plus confiante. Valentino n'avait pas eu le temps d'apprécier le baiser volé que déjà, Madeline était en mode machine de guerre, prête à affronter l'adversité. Ce qui eu le dont de lui arracher un léger rire. Il relâcha ses épaules, comme si le poids d'une pression invisible avait cessé de s'exercer dessus. Et il expira.« On y va !» Tous deux marchèrent jusqu'à la porte, à laquelle tapa trois fois Valentino. Le moment de vérité arrivait, sur l'accueil.

La porte s'ouvrit sur le visage tout souriant de leur père. Dans un français approximatif, il s'adressa à son fils, pour lui dire à quelle point il était heureux de le voir. Puis, une fois Valentino passé, il s'inclina, une sorte de révérence pour Madeline. Et lui affirma qu'il était très content de la voir de retour parmi nous. Valentino était soulagé, bien qu'avec Giovanni, le risque de prise de tête était quasiment inexistant. Mais ça laissait espérer que la suite se déroulerait à merveille. « E gli altri ?» lui demanda Valentino, se demandant si sa soeur et son frère étaient arrivés. « Sola tua sorella.» Bon. Francesca était là. C'était peut-être l'épreuve la plus redoutable à passer. Mais ça ne faisait pas froid aux yeux de Valentino. Il se tourna vers Madeline. « Je te prends ton manteau mon cœur ?» demanda-t-il pendant que Giovanni se rendait avec les sacs de son fils dans la salle à manger, allant prévenir sa femme que deux invités étaient arrivés.

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On venait de leur ouvrir la porte et Mads se détendit un peu en découvrant alors le père de famille avec un large sourire plaqué sur le visage. Voilà qui était rassurant… Elle allait sans doute trouver chez lui une sorte de soutien face au reste de la famille. Bien sûr, Madeline connaissait suffisamment les Di Bello pour penser qu’ils étaient loin d’être de mauvaises personnes. Au contraire… Leur solidarité et tout l’amour qui se trouvait au sein de leur famille les amenait à former un véritable petit clan. Ils se protégeaient les uns les autres, chose qu’elle comprenait et appliquait elle-même auprès des siens. Aujourd’hui, il fallait donc qu’elle montre patte blanche pour leur faire comprendre que jamais elle n’avait souhaité du mal à Valentino. Elle avait conscience de ses erreurs ; elle imaginait la douleur qu’elle avait infligé à son compagnon ; elle s’en était terriblement voulu, jusqu’à virer à l’obsession… Mais il avait su lui pardonner, la prendre à nouveau dans ses bras et lui accorder une seconde chance. Sa famille serait-elle capable d’en faire autant ? Elle l’espérait.

En tout cas, son beau-père lui faisait comprendre qu’il n’avait aucune animosité envers elle, l’accueillant chez lui avec galanterie et bienveillance. Elle le remercia pour cette gentillesse et ne pu s’empêcher de lui faire une bise, aussi bien par politesse et sympathie que reconnaissance. Ils commencèrent alors à parler en italien, perdant complètement Madeline dans de vieux souvenirs. Val’ avait tenté de lui apprendre cette langue si chantante, sans grand succès. Elle avait retenu quelques mots ou expressions, mais avait sans le moindre doute perdu toutes les bases. Si bien que là, elle était un peu paumée. Elle restait donc dans l’ombre de son petit-ami, silencieuse mais souriante… A vrai dire, elle se préparait psychologiquement à tomber nez à nez avec sa sœur et sa mère. Elle savait qu’elles étaient les deux plus redoutables du clan Di Bello. En entendant cette voix féminine retentir depuis la pièce voisine, elle se crispa légèrement mais se détendit aussitôt lorsque Valentino lui demanda son manteau. « Euh oui, bien sûr… » Elle s’empressa de le retirer et le tendit à son homme, réclamant un petit baiser au passage, comme pour se donner du courage. Alors qu’il allait ranger leurs vêtements, Madeline fit quelques pas pour s’avancer davantage dans la pièce de vie et rejoindre les autres. Elle croisa alors le regard de sa belle-sœur et lui adressa un léger sourire. Elle était à la fois gênée et contente de la revoir, appréhendant forcément sa réaction. Finalement elles se saluèrent poliment, en gardant quelques distances… Madeline n’arrêtait pas de se répéter mentalement que ce repas de fêtes allait se dérouler dans de bonnes conditions, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter si elle savait rester à sa place. Il était essentiel que la pression retombe d’un grand pour que cela se passe au mieux, elle le savait… En tout cas elle avait hâte que la glace soit vraiment brisée…

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L'avis et l'approbation de son père étaient de loin les plus simples à obtenir. Giovanni avait toujours été d'une patience hors du commun avec ses enfants, et même avec les gens en général. La preuve, il s'était marié avec Carolina. Alors oui, c'était une femme formidable, mais parfois, c'était très difficile de la suivre, elle partait tellement dans les extrêmes. Comme on disait, certains opposés s'attiraient. Valentino avait vu que cela se confirmait avec ses parents. Mais malgré tout, ils étaient un couple hors du commun aux yeux de son aîné. Un amour des plus purs les liait, et ils le rendaient parfaitement bien au monde, notamment à leurs enfants. Aucun des trois n'avait jamais eu à se plaindre d'eux.
Cela n'empêchait que l'italien se soit angoissé de savoir où étaient les autres auprès de son père. Francesca était là, et ce n'était pas la présence la plus facile. Pendant la séparation entre les deux, elle avait clairement pris le contre parti de Madeline, sans se gêner pour l'enfoncer, ce qui énervait Valentino dans le sens où elle n'avait pas à mettre son grain de sel, mais aussi cela avait entretenu sa colère et sa tristesse, en lui rappelant le départ de sa belle. Il savait que sa soeur n'avait pas eu dans l'idée de faire mal. Elle avait essayé de le consoler et de le soutenir, et ça c'était quelque chose pour laquelle il lui serait toujours reconnaissant. Mais il fallait reconnaître que vu qu'elle avait semblé plus en colère contre Madeline que lui n'aurait pu l'être, Valentino s'inquiétait. Il avait pris le manteau de sa compagne, et était allé l'accrocher avec le sien sur l'immense porte-manteau de la famille.
Alors qu'il regagna les côtés de la brunette, il aperçut sa soeur, qui se gardait d'une distance, comme s'il y avait une ligne invisible délimitant de la proximité autorisée. Faisant mine de rien, il la traversa, et alla saluer sa soeur. « Fran' ! Comment ça va ? Tu connais déjà Maddie, pas besoin de vous présenter de nouveau, si ? » dit-il, comme pour faire comprendre à sa soeur que s'il la voyait la fuir, ça risquait de plutôt mal se passer. Il prit la main de sa chérie, et la fit se rapprocher, doucement. Borné, Valentino ne voulait pas voir de limite se profiler entre sa famille et sa bien-aimée. Il chercha sa mère du regard, avant d'être guidé par la bonne odeur de dinde fumée qu'elle cuisinait toujours si bien, et l'appela. « Mama ! On est arrivé. » Oui, enfin, manquait plus que Lodovico, mais comme il savait la cuisine un terrain miné aux yeux de sa mère, il ne souhaitait pas créer de troisième guerre mondiale en entrant. Ou en faisant entrer Madeline, dont il ne savait pas comment sa mère réagirait en la voyant. Sa mère arriva, et eut un regard un peu suspect. Elle regarda son mari avant d'ouvrir grand les bras, pour s'exprimer avec un fort accent Italien. « Oh les enfants, je suis content de vous voir ! » Valentino l'aurait volontiers reprise sur le "content", mais de voir qu'elle ne semblait pas faire de différence avec sa compagne, en la prenant elle aussi dans ses bras l'avait tellement étonné qu'il en était resté bête. Il jeta un regard à Madeline, pendant que les trois autres reprirent leurs affaires, leur priant de faire comme chez eux. Ils allèrent s'installer sur le canapé. Valentino passa un bras sur les épaules de sa femme, et déposa un baiser sur sa joue. « Bon. Finalement, ça commence plutôt pas mal, non ? » Lui murmura-t-il, en croisant ses doigts de son autre main avec ceux de Madeline. Pour l'instant, il n'y avait pas de nuage à l'horizon. Enfin, il ne fallait pas crier victoire trop tôt, le repas n'avait même pas encore commencé.

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Heureusement pour elle, Madeline avait le soutien de son petit ami, qui l’aidait à retrouver une véritable place au sein de cette famille. Par de simples mots et attentions, il affirmait sa présence et faisait comprendre aux plus réticents des siens qu’il fallait l’accepter et l’accueillir comme ils l’auraient fait des années plus tôt. Instinctivement, la jeune femme caressa la main de Valentino du bout des doigts lorsque ce dernier s’empara de la sienne. Une douce attention traduisant toute sa reconnaissance. Son sourire à l’égard de Francesca s’accentua davantage lorsqu’elle eu la vague impression que sa belle-sœur s’était quelque peu détendue. Elle avait en tout cas desserré sa mâchoire… Mais alors que la pression venait de tout juste retomber, Val’ la rappela aussitôt à l’ordre en appelant simplement sa mère, encore derrière ses fourneaux. Affronter une maman italienne, aussi protectrice et féroce qu’une louve, demandait une sacrée dose de courage. Madeline devait s’en armer et respirer une bon coup avant de véritablement rentrer dans l’arène des Di Bello. Le premier regard que leur adressa Carolina ne rassura pas la jeune femme. Que devait-elle penser d’elle ? Comment percevait-elle sa présence en ces quatre murs ? Le stress montait, d’autant plus que personne ne disait rien… Jusqu’à ce qu’elle-même s’exclame de joie, apparemment ravie de les voir ! La surprise fut tout simplement énorme pour Madeline, qui était restée figée sur place. Vraiment ? Cela allait si bien se passer ?! Son cœur fit un bon monumentale dans sa poitrine, cognant à tout rompre suite à ce si grand soulagement. « Je… Je suis très contente moi aussi ! » -répondit-elle poliment, avec un large sourire qui traduisait toute sa sincérité. Cette réaction était sans doute le plus beau cadeau qu’aurait pu lui faire sa belle-mère retrouvée pour Noël !

Une fois les salutations terminées, Valentino entraina la jolie brune jusqu’au salon, où il prirent place sur le canapé. Une fois assise tout contre lui, Madeline relâcha une bonne fois pour toute la pression. « Très bien même ! Je ne m’attendais pas à ça… » Elle esquissa un sourire et porta leurs mains tout juste entrelacées jusqu’à ses fines lèvres pour y déposer un baiser. Elle espérait tellement que cela perdure sur cette même note. La bonne humeur qui régnait ici, à l’exception peut-être de quelques regards venant de Francesca, annonçait un repas agréable et des retrouvailles plus que sympathiques. Madeline n’aurait jamais pu en espérer autant, elle qui s’était ressassée l’histoire en long, en large et en travers depuis plusieurs jours, faisant grimper l’angoisse et la pression jusqu’au jour J. Elle avait craint le regard et le jugement de cette famille qui savait si unie. Elle en avait eu terriblement peur, se sachant coupable de bien des maux. Ses regrets avaient refait surface à l’instant même où Valentino lui avait proposé ce repas de famille ; comme si la réalité l’avait rattraper. Durant tout ce temps elle avait été dans leur petite bulle, ne voyant que leur couple et faisant abstraction du reste. Finalement, l’épreuve d’affronter les autres ne semblait pas si terrible… Mais jusqu’à quand ? Car on sait bien que les sujets qui fâche finissent toujours par pointer le bout de leur nez, non ?

Christmas is in the air.

Lui qui n'était habituellement pas particulièrement positif devait l'être pour deux ce soir là. Les choses commençaient moins difficilement que tous les scénarios qu'il avait pu envisager dans sa tête. Bien évidemment, ça cachait quelque chose, à un moment donné, il savait que Carolina parlerait de leur séparation, séparation qui ne regardait pourtant que Madeline et Valentino. Mais ça, la mère de Valentino semblait oublier que beaucoup de choses, notamment la vie amoureuse de ses enfants n'était en aucun cas des affaires dont elle pouvait se mêler. Comme beaucoup d'autres mères, d'ailleurs, quand on y réfléchissait. Les parents envahissants, c'était pas vraiment quelque chose de rare. Et beaucoup pourraient en témoigner, il en était totalement certain. sa petite amie soulagée, il fit un sourire, et déposa un nouveau baiser plutôt chaste sur sa joue. Déjà, qu'il puisse passer son bras autour de ses épaules, c'était bien, autant n pas pousser mémé dans les orties. Il attendait non sans crainte le moment où Carolina viendrait s'asseoir entre les deux pour les séparer, comme elle l'avait toujours fait avec ses petites amies quand il était beaucoup plus jeune, mais surtout, comme elle avait eu pris l'habitude de faire avec Madeline, il y avait quelques années.« En espérant que ça reste comme ça. Ma mère reste assez imprévisible. » Oui, c'était vrai. mais il saurait la mater, pour le coup. Enfin, de toute façon, il s'était tellement attendu au pire qu'il était paré pour toute éventualité. Même s'il espérait que ça continue dans ces tons là. Il se leva rapidement, et demanda à Madeline.« J'en oublierais presque les bonnes manières ! Tu veux boire quelque chose mon amour ? » s'exclama-t-il.

All I want for xmas is you...!

En apparence tout semblait très bien se dérouler… Madeline avait même la sensation que la pression redescendait peu à peu, sans pour autant baisser sa garde. Comme une déformation professionnelle, elle restait sur le qui-vive, prête à encaisser un coup qu’elle n’aurait pas vu venir ! Elle observait les lieux, s’étonnant de retrouver les choses à leur place… Comme si rien n’avait vraiment bougé depuis tout ce temps. Le foyer avait toujours été très chaleureux, à la décoration un peu chargée certes, mais pleine de souvenirs et d’émotions. Elle avait aimé cette maison, elle s’y était sentie bien. Aujourd’hui, elle craignait qu’elle devienne un véritable ring de boxe, où on la mettrait KO en moins de 2 rounds ! Heureusement pour elle, Valentino n’était jamais très loin, ayant sans doute compris à quel point sa présence pouvait la rassurer. Il était un peu son bouclier finalement ; son paratonnerre contre les foudres de la mama italienne… Elle était en sécurité dans ses bras et comptait y rester le plus longtemps possible, en faisant attention à ne pas provoquer de trop les femmes Di Bello en se montrant trop proche. Le message qui devait passer n’était pas qu’elle comptait leur arracher Valentino pour de bon et se l’approprier, mais simplement qu’il ne fallait pas trop l’embêter. Chose qui allait sûrement arriver prochainement d’après Maddie, puisqu’il venait de s’éloigner, faisant d’elle une proie facile. En plus de ça, il l’appelait par ce petit surnom qu’elle aimait tant dans l’intimité et qui allait peut-être la mener à sa perte durant ce repas de famille. « Euh oui, pourquoi pas ! Un truc léger… Enfin je te fais confiance ! » Elle ponctua sa réponse d’un léger sourire, et en offrit un au passage à son beau-père qui était de retour parmi-eux. Il fallait à tout prix qu’elle s’en fasse un allié, elle n’avait pas d’autre solution de secours ! Se redressant quelque peu, elle s’assit finalement sur le bord du canapé et posa son regard sur Giovanni. « Je suis ravie de passer les fêtes avec vous et votre famille ! » -lança-t-elle pour commencer, afin de briser la glace qu’elle semblait être la seule à percevoir. De son côté, il avait l’air des plus détendus. « Je vois que vous êtes toujours amateur de maquettes de voiliers… La collection a dû s’agrandir ! » Alors certes, ça n’était pas la grande passion de Madeline… Mais elle avait toujours admirer la patience et le temps que Giovanni consacrait à ces modèles réduits. Il connaissait les modèles sur le bout des doigts, racontait leur histoire comme s’il l’avait vécu et rayonnait en expliquant que certains d’entre eux lui rappelaient les côtes de sa chère Méditerranée ! La jeune femme savait qu’on pouvait aisément perdre le père de famille dans ces discours et c’était -sans aucune once de méchanceté- un peu ce qu’elle souhaitait déclencher. Comme pour qu’on oublie sa présence. Malheureusement ça n’allait pas se passer comme ça, car le radar de Carolina s’était alerté et voilà qu’elle revenait à la charge auprès d’eux, prête à bondir. Non, cette passion pour les navires n’était pas partagée. Oup’s !

all i want for xmas is you.

flashback░incruste

∞ Noël en famille, c'est pas une idée que tu exècres. Au contraire, passer du temps, à fêter l'avènement d'un enfant autour d'un bon repas consistant, avec les gens que tu aimes, c'est pas vraiment la pire idée qui soit. Sauf quand tu arrives en retard, ce que tu n'avais pas prévu au menu. Il faut dire que tu n'as pas eu d'autre choix que de finir ton travail au laboratoire. Tes collègues laborantins, s'ils décident de manquer la veillée natale, c'est leur choix, mais toi, en tant que stagiaire, tu ne t'attendais pas vraiment à y passer un bon moment avant de pouvoir partir. Devoir terminer ton travail. Tu ne t'es pas plaint, cependant, c'est du travail que tu n'auras pas à faire de retour des fêtes et tu en profites bien, d'ailleurs, à l'idée que tant qu'un nouveau dossier ne pointerait pas le nez, tu ne serais pas surbooké à faire analyse sur analyse comme c'est souvent le cas.

Tu n'avais pas prévu qu'il y aurait autant de monde en arrivant au cabanon où s'était réunie toute ta petite famille. Enfin, autant. Tu n'avais pas compté Madeline. Pourtant, au moment où tu l'as vu, tu t'es rappelé qu'il y avait eu un rapport entre Noël et elle. Peut-être qu'il aurait fallu que tu écoutes attentivement ce qu'on te disait à son sujet. Non pas que ça ne t'intéressait pas, mais tu avais été préoccupé par autre chose. La différence, que tu n'avouerais cependant pas, c'est que s'il avait été question de Solange pour Noël, tu aurais sans doute porté une oreille plus attentive. Alors, en arrivant, tu es allé poser tes affaires avec les autres, ajoutant tes cadeaux sous le sapin fait pour l'occasion et arrivant juste derrière ta mère en écoutant ce qu'il se disait. Ton père, toujours si amoureux de ses voiliers... peut-être la vitesse, que vous aviez en commun, mais la mer, très peu pour toi ! Ta belle soeur, si on pouvait l'appeler ainsi puisque tu n'étais que très peu au courant de la situation entre elle et ton frère, ton discret pour poser la question, en difficulté, tu accours aussitôt. Alors, on salue pas le fils prodigue ? Tu es humble en général, mais un peu d'humour, ça permet de changer de sujet, non ? Papa ne t'a pas trop bourré le crâne avec ses infatigables voiliers ? Il le sait, toi, tout ça, ça t'intéresse pas. Et puis, du regard, tu cherches ton frère.
∞

par humdrum sur ninetofive

Christmas is in the air.

Ils n'attendaient que Lodo pour commencer le repas. Mais rien n'empêchait de boire quelque chose. Alors quand il s'était levé, Valentino avait demandé à Madeline ce qu'elle voulait boire. Il hocha la tête quand elle lui disait lui faire confiance. Il se rendit dans la cuisine où se trouvait Carolina en train de s'occuper de la dinde. Elle avait un sourire qui déplaisait fortement à son fils. Parce que si ça voulait être sincère, il sonnait horriblement faux. Valentino regarda la première femme de sa vie, et haussa un sourcil, avant de lui dire en italien. « Je ne sais pas pourquoi, pas j'ai l'impression que tu mijotes quelque chose.. ça ne me plait pas. » Elle leva les mains comme un gage d'innocente. « Te lo prometto. Non faro niente. » Il soupira. Il n'y croyait pas, et il voyait sa mère s'en jouer. Il la regarda droit dans les yeux, en essayant de prendre son air de policier intimidant. « Essaie d'être sympa. Pour moi. » qu'il avait repris, cette fois-ci sans prendre la peine de le dire en italien. Il tourna le dos à sa mère, et sortit deux bières du frigo, qu'il débouchonna, pour ne pas faire dans l'originalité, avant de lancer un dernier regard à sa mère. Un regard qui voulait dire "S'il te plait". Elle sembla un instant prête à suivre la demande de son premier fils. Tant mieux, du coup, il n'aurait plus qu'à mater Fran, pour ne pas qu'elle sorte des clous.
Il arriva dans le salon, et remarqua que son frère était arrivé. Il avait tellement été pris à expliquer à sa mère qu'il voulait que tout se passe pour le mieux qu'il ne l'avait ni entendu ni aperçu rentrer. Il le salua, d'un ton joyeux. Un allié de plus à son côté. « Salut Frangin !» dit-il, en tendant une bière à Madeline, et de déposer un baiser sur sa joue. . « ça va, il t'a pas trop embêtée ?» demanda-t-il, d'un air amusé vers son petit frère. Comme si Lodovico était en mesure d'embêter une femme comme la sienne. Elle l'aurait fait se rendre en deux secondes.

All I want for xmas is you...!

Lancer le sujet des voiliers, c’était un peu comme lancer une bouteille à la mer… On cherchait un peu d’aide, mais surtout un peu de temps, en amenant le père de famille à partager sa grande passion. Mais pour Madeline ça n’était jamais avec la moindre once de méchanceté. Au fond, elle avait toujours aimé écouter les histoires de cet homme, passionné jusqu’à en devenir passionnant, même sur un tel sujet ! Alors, en voyant débarquer Lodovico, la jolie brunette sentit sa culpabilité s’envoler. Elle n’aurait donc pas à user de cette ruse pour se sentir un peu moins mise en avant, un peu moins seule, un peu moins en danger…! Le cadet de la famille entamait son numéro avec une entrée sur scène remarquable, toujours avec cet humour léger qu’elle avait toujours apprécié. C’était un peu l’incarnation de l’aisance ce gosse… Aucun problème ne semblait l’atteindre du moment qu’il était dans sa bulle. Tout était détourné, pris au centième degré et optimisme. « Non, du tout ! J’avoue avoir un peu lancer le sujet… » -confia-t-elle à demi-mots, en esquissant un ravissant sourire. Elle avait le sentiment que tout allait bien se passer avec lui. Non pas jusqu’à le considérer comme un allier car elle n’avait tout simplement aucune idée de la position qu’il avait bien voulu prendre dans ces histoires passées ; mais il était loin d’être un ennemi à ses yeux.

Valentino revint finalement dans le salon, auprès d’eux. Il avait ramené des bières, saluant au passage son petit frère. Elle le remercia d’un sourire, se penchant un peu pour recevoir le bisou qui accompagnait la boisson et se mit à rire légèrement à la suite de sa question. « Mais pourquoi est-ce que tout le monde devrait m’embêter ? Ton frère m’a demandé la même chose au sujet de la conversation que j’avais avec ton papa… RAS, personne ne m’a ennuyé, bien au contraire. » -conclu-t-elle en le regardant droit dans les yeux, comme ils pouvaient le faire sur le terrain, une dose d’amusement en plus. Elle lui prouvait ainsi qu’elle se détendait doucement et qu’elle était ravie d’être ici. Elle l’était depuis le début, évidemment ! Contente de passer à nouveau un moment avec ces personnes qu’elle avait toujours porté dans son cœur… Mais qu’elle affrontait malgré tout avec un nœud au ventre, craignant de ne plus avoir de réelle place au sein de cette famille. L’idée même lui déchirait le cœur, mais Madeline espérait qu’il en serait autrement. Un petit miracle de Noël, c’est possible non ?

Christmas is in the air.

Valentino ne put s'empêcher de rire, une fois revenu dans la salle à manger, quand Madelinelui fit la remarque qu'il était le deuxième à demander si on ne l'avait pas embêter. Il s'assit sur le bras du canapé et planta son regard dans celui de Madeline, et répondit, tout simplement. « Parce que les hommes sont comme ça. Ils embêtent les jolies dames. » Il n'allait pas le lui dire à haute voix, parce que cela faisait partie des choses que Valentino taisait, peut-être plus par habitude qu'autre chose, mais il était très heureux de la voir de retour dans sa famille, et plus encore, il était fier de voir qu'elle ne se laissait pas démonter, et qu'elle trouvait ses marques. Tellement qu'il n'arrivait plus à détacher son regard de la brunette. La regarder évoluer dans un environnement hostile, c'était beaucoup plus facile.
Elle avait l'agilité d'une danseuse étoile pour éviter les sujets dangereux, et à la fois, pour paraître d'une aise presque révoltante.

Parlant d'environnement hostile, voilà que Carolina et Francesca arrivaient pour dire de passer à table. Il se leva, et s'installa à l'endroit qu'indiquait sa mère sans rechigner, de peur de ne créer une nouvelle guerre mondiale. Enfin, qui commencerait par être civile, voire familiale. Autant éviter au plus possible. Même si ça signifiait de ne pas se trouver à proximité de sa petite amie. Il n'avait pas le choix, et il savait que le but de sa mère était de la perturbait. Il espérait intérieurement qu'elle ne se laisse pas prendre au jeu. Il aida à servir, en commençant par Madeline, puis sa soeur, son frère, sa mère, son père puis finissant par lui. Et l'interrogatoire commença, à son plus grand dam.

« Alors dites nous, Madeline, qu'est-ce qui vous a poussée à revenir comme ça, d'un coup à la Nouvelle-Orléans, après tant d'années d'absences et de silences ? » demanda Carolina, dans un français presque parfait, avant de pencher la tête avec une espèce de sourire en coin, et des yeux ronds, attendant la réponse avant d'annoncer sa sentence, presque comme dans un tribunal. Se râclant la gorge, Valentino la rappela à l'ordre. « Maman...! » Il espérait se tromper, et que la femme ne s'amuserait pas à mettre Madeline dans l'embarras, comme elle savait si bien le faire.

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