Je n’avais plus remis les pieds au poste de police depuis de nombreuses années. En gros depuis ma tentative de suicide. J’avais été convoqué après ma sortie de l’hôpital ; et donc avant mon séjour en maison de repos ; parce qu’ils voulaient savoir ce qu’il m’était passer par la tête d’avaler cette boîte de médicaments. Du haut de mes dix-sept ans, ça m’avait pas mal perturbé de me retrouver là-bas, d’autant plus en vue de l’endroit où j’avais été interroger. Ça m’avait donné l’impression d’être coupable de quelque chose de grave, alors que c’était moi la victime. En effet, Andrew s’en était tirer sans le moindre reproche. S’il avait retiré les vidéos et les photographies qu’il avait prises de moi, c’était uniquement parce que son frère l’y avait obligé. Evidement, à cette époque, je l’ignorais. Si je m’y étais rendue ce jour-là, c’est parce qu’une adolescente du lycée que j’avais fréquenter quelques années plus tôt venait de vivre ce que moi j’avais vécu et avait donc tenter de mettre fin à ses jours. Ils m’avaient fait venir pour que je lui parle de mon expérience parce qu’elle refusait de se faire soigner et d’en parler avec un psychologue. Je ne me souviens plus du tout si moi, j’avais été réticente au début, du coup, j’ignorais comment m’y prendre pour parler à cette gamine. Lorsque j’étais arrivée au commissariat, il pleuvait, et dans ma hâte de fermer ma voiture, j’avais tombée mes clés dans le caniveau. J’avais réussis tant bien que mal à les récupérer, mais j’étais trempée comme une soupe. Le pire, c’est que depuis, j’attendais dans le hall qu’on se décide à venir me chercher pour parler avec la jeune fille, mais il semblerait bien que l’on m’est oublier. C’était rageant, parce que par ce temps, je préférais cent fois être chez moi à mater un film romantique, qu’ici. Mon pot de beurre d’arachide m’attendait de pieds ferme. Et moi, j’attendais ici, si ça se trouve pour rien. Parce que, ce n’est pas parce que moi, j’ai accepté d’être suivie par un thérapeute à l’époque, qu’elle en fera de même. Lassée de voir les portes s’ouvrir et personne ne venir me chercher, je me décidais à me prendre un café dégueulasse au distributeur, ça me ferait passer le temps.