La tête dans les nuages, embrumé par les récents événements... Cela faisait plusieurs jours qu'une tempête avait frappé la ville… Sur le qui vive, les autorités avaient été déployés pour mettre les habitants en lieu sûrs... S'en était suivit, de longues heures passées, cloîtrés au milieu d'inconnu, coupé du monde, et pour la plupart comme Francesca de leurs proches, sans réseau pour pouvoir se rassurer, et l'angoisse qui montait à mesure que la tempête sévissait à l'extérieur. Chacun allait de son occupation, certains désespérément accrochés à leur téléphone, d'autres prêtaient mains fortes, passant de lits en lits pour distribuer provisions, couvertures, ou tout simplement discuter un instant. Tous se relayaient jusqu'à ce que l'alerte finisse par passer et que chacun puisse retourner chez soit sous le contrôle des policiers.

Le calme revenu, Valentino lui avait proposé de l'accompagner à la librairie. Aussi surprend que cela puisse être... non pas que l'italienne avait quelques difficultés à imaginer son grand frère dans une librairie, car il était intelligent. C'est juste que chez les DiBello, chacun avait comme qui dirait son domaine, Lodo était le matheux, Val' l'homme d'action, le super héro, et elle la littéraire... Alors oui d'habitude c'était plutôt elle qui le traînait dans ce genre d'endroit...  

Postée depuis quelques minutes devant l'entrée de la librairie où ils avaient rendez-vous, Francesca attendait sagement, quand une voix familière la sortie de ses pensées tandis qu'un sourire prenait possesion de ses lèvres, reconnaissant sans mal Valentino. « Heyy » Le salua t-elle, se réfugiant un instant dans ses bras. Aussitôt son regard s'était posé sur son frère, aussitôt le visage de l'italienne s'était illuminé. « Bien et toi ? Je vois que la tempête ne t'a pas emporté » Le piqua t-elle gentiment, sous entendu qu'elle avait eu peu de ses nouvelles ces temps-ci. Entre son métier qui lui prenait déjà au quotidien tout son temps et maintenant la tempête... sans compter que des tensions se faisaient ressentir entre ces deux là dès que le prénom de « Madeleine » s’immisçait dans leur conversation..  « Je suis contente de te voir. » Lui avoua t-elle.

Francesca avait eu de la chance, s'en sortant sans la moindre égratignure, ce qui n'avait pas été le cas de tous, pour avoir prêter mains fortes aux secouristes durant le chaos. « Je suis une coriace ! »  dit-elle en haussant les épaules.  Si mine de rien, Francesca prenait les derniers événements avec désinvolture cela n’enlevait en rien la peur qu'elle avait ressentit ce jour là. Elle avait eu la peur de sa vie à l'idée de perdre un proche, ses amis, sa famille. Ses frères ! Où étaient-ils? Est-ce qu'ils allaient bien ? Son imagination se jouant d'elle, les pires scénarios se jouaient dans sa tête d'autant plus qu'elle savait Valentino aux premières loges de part son métier. Veiller à la sûreté de chacun quoi qu'il en coûte, tel était le devoir de son frère, et pour cela, Francesca ne pouvait qu'être fier de lui mais l'angoisse n'en demeurait pas moins toujours aussi présente.

Valentino, de son côté, lui aussi s'était inquiété pour Lodo, pour elle..«J'ai aidé du mieux que je pouvais. Ça m'a aidé à ne pas trop penser... Je m'inquiète souvent pour toi mais cette fois-ci... »  lui confia, sans ironie cette fois-ci, ni même sans terminer sa phrase assez explicite pour comprendre.  Habituellement, elle avait juste à pianoter sur son téléphone pour avoir de ses nouvelles et être rassurer rapidement. Mais que peut-on faire lorsque la nature se déchaîne ? « Tu as eu le temps de te reposer depuis ? » Non pas qu'elle ne lui faisait pas confiance lorsqu'il lui affirmait aller bien, simplement peut-être l'adrénaline en cause, mais c'est souvent une fois le calme revenu que le contre coup se faisait ressentir. « Et Madeleine ? Elle n'a pas été blessée ? » Lui demanda-telle intéressée. L'italienne ne portait plus la compagne de son frère dans son cœur mais ne lui souhaitait pour autant aucun mal.

Quel soulagement. Francesca était contente de le voir et de savoir qu'il allait bien. A présent, derrière eux, la tempête ne serait plus qu'un mauvais souvenir. « Alors dis-moi tout ! Une libraire ? » L'interrogea t-elle, le dévisageant, un petit sourire en coin, curieuse de savoir pourquoi il lui avait donné rendez-vous ici. Elle n'était pas née de la dernière pluie. La tempête ne pouvait pas l'avoir traumatiser au point d'être servi pour un moment niveau action. Alors qu'est-ce qui lui cachait ?