Depuis environ trois semaines rien n'allait et je gardais la sensation que rien n'irait, que rien ne serait plus comme avant. Apparemment le destin avait une dent contre moi, contre June et moi. Avant tout cela, j'étais sans aucun doute l'homme le plus heureux au monde, j'avais un foyer et une merveilleuse épouse à chérir, à combler de toutes ces merveilleuses choses que je pouvais lui offrir et par dessus cet amour que je lui portais et qui était bien plus fort que tout. Mais notre bonheur nous avait filé entre les doigts, nous avions déouverts que June était stérile et notre couple n'avait pas tenu le choc, s'était même pire que cela, cette terrible nouvelle nous avait détruits, profondément anéantis. Je m'étais accroché de toutes mes forces, la seule chose que je désirais s'était la garder près de moi, pour toujours. June n'était pas une fille ordinaire, elle était exceptionnelle et je l'aimais à un point inimaginable. C'était sans l'ombre d'un doute mon âme soeur, la femme de ma vie. Et pourtant voilà où nous en étions rendus. Cette violente dispute remontait à presque quatre mois et pourtant s'était toujours aussi douloureux lorsque les souvenirs m'assaillaient. Je regrettais nos instants heureux, tous ces moments pendant lesquels nous pensions que rien ne pourrait nous atteindre, jamais. Pourtant la réalité nous avait frappé lourdement et il apparaissait si difficile de se relever après toutes ces épreuves. J'étais parti en mission sans même pouvoir la regarder une dernière fois, sans pouvoir lui dire combien elle me manquait, combien je l'aimais. Là bas, au front, j'avais tout tenté afin de l'oublier, je m'étais dis maintes fois que s'était mieux ainsi mais tout ceci n'était que foutaise, tout ceci n'était qu'illusions. J'avais cru y être enfin parvenu, j'avais réussit à me convaincre que j'avais tiré un traits sur toutes ces années de ma vie, sur cette vie qu'on s'était promis. Mais hélas je m'étais tout simplement voilé la face, je n'avais pas oublié loin de là. Au moment où je pensais que ma dernière heure était arrivée, au moment où j'avais manqué de perdre la vie s'était son visage qui s'était dessiné dans mon esprit, s'était son visage qui m'était apparu telle une révélation. A cet instant j'avais enfin compris, tout me paraissait clair et tellement évident : je l'aimais et j'avais besoin d'elle, aujourd'hui plus que jamais. Telle était cette promesse que je m'étais faites, si je m'en sortais vivant je la retrouverais et je lui dirais que c'est elle la femme qu'il me faut, celle que j'aime par dessus tout.

Trois longues semaines s'étaient écoulées depuis que j'étais rentré au pays. Tous ces jours sans vraiment de dialogues, tout ce temps à me renfermer sur moi même, à faire semblant que tout allait bien. Je souriais, je résistais mais intérieurement j'étais littéralement brisé. J'étais allongé dans le lit de la chambre d'ami, à mon retour, nous avions convenus avec June qu'il serait préférable que nous dormions séparément. En effet, vu notre dernière dispute, s'était mieux ainsi et puis je devais admettre que je n'avais pas le courage d'affronter nos problèmes conjugaux. Je me terrais donc dans un silence particulièrement pesant. Les paupières clauses, toutes ces images d'horreurs me revenaient, comme chaque nuit je revoyais leur visage me supplier de les aider sans que je ne puisse rien faire. Je me réveillais en sursaut, hurlant dans un cri de douleur et le front ruisselant de sueurs. Je venais de me redresser subitement et je tentais de revenir à la réalité, ceci n'était qu'un cauchemar, ou plutôt un souvenir de ce que j'avais pu vivre là bas. Ma respiration était saccadée, je jeta un regard sur le radio réveil qui indiquait qu'il n'était que deux heures du matin. Je serrais les poings crispé par l'angoisse que je ressentais. June avait sans doute du être alertée par mes cris car elle arriva inquiète dans la chambre. Je me risqua à poser mon regard sur elle, elle me fixait dans l'incompréhension la plus totale, elle semblait inquiète. J'avala difficilement ma salive et me força à lui sourire. - Ne t'en fais pas... ça va... Lui disais-je aussi naturellement que possible. Je ne voulais pas, je refusais de voir de la pitié dans ses yeux. Je n'étais pas dupe, je savais parfaitement qu'elle en aimait un autre. Je ne voulais pas qu'elle reste auprès de moi si tel n'était pas son désir. Et pourtant je gardais espoir pour nous, notre histoire n'avait pas était anodine, elle avait compté et je ne pouvais pas lâcher prise, pas sans me battre. - J'ai besoin de me passer de l'eau sur le visage... Disais-je ensuite en gardant ce faux sourire. Je tenta de me lever difficilement avec ma jambe pas encore guérit. C'était d'ailleurs June qui s'occupait de mes soins, je me pencha pour m'emparer de mes béquilles mais en fit tomber une. June se précipita pour me la donner, à cet instant je n'osais plus la regarder. Je me sentais faible, vulnérable et je détestais ressentir cela, cela ne me correspondait pas tout simplement.