"The opposite of love is fear, not hate"

Feat Kara A. Sergeï-Clark.

La journée avait plutôt bien commencé (bien qu'un peu tôt peut-être). A 6h du matin, il avait dû quitter ce lit qu'il partageait maintenant avec Kara, ça avait été difficile de la laisser, mais il devait se préparer pour prendre son poste à 7h. La caserne était déjà bien réveillée. Ceux de la veille racontait au nouveaux arrivants les nouvelles de la nuit.

Aiden venait tout juste de commencer à boire son café lorsqu'on leur annonçait un hold-up en cours avec prise d'otage, que les pompiers étaient appelés sur le terrain pour remplacer les ambulances qui, malheureusement, étaient déjà toutes occupées autre part. Tant pis pour le café... Ils seraient là dans le cas où il y aurait des blessés. Ni une ni deux, les voilà dans le camion, pas besoin de tout leur attirail, juste l'uniforme suffisait pour ce genre d'intervention.

Une fois sur place, les pompiers se regroupèrent non loin de la police. Presque automatiquement, il avait jeté un coup d'oeil pour voir s'il apercevait Kara. Et hop, petite tête blonde en vue. Malgré tout, il se concentra de nouveau rapidement sur les informations qu'on leur donnait. D'ailleurs, dans cette ambiance, il ressentit cette adrénaline qu'il avait pu avoir sur le terrain lorsqu'il était avec les SEAL. Et honnêtement, cette sensation lui avait presque manqué. Bon, maintenant ils n'avaient plus qu'à attendre que les choses bougent. Appuyé contre le camion, face à la bijouterie, le jeune homme réfléchissait à comment les SEAL auraient fais. La situation était loin d'être facile. Mais il était sûr que l'équipe de police sur place allait gérer.

"The opposite of love is fear, not hate"

Feat Kara A. Sergeï-Clark.

Cela faisait une heure qu'ils étaient là à attendre. Une heure qu'Aiden tournait en rond sans savoir quoi faire. Jetant souvent des coups d'oeil vers les policiers, puis discutant avec ses coéquipiers avant de rejeter un œil vers la police... Finalement, il était parti s'asseoir sur la marche de leur camion, pile en face de la bijouterie. Tout était prêt pour accueillir les possibles otages blessés. Même s'il espérait qu'il n'y en ait pas.

Le brun n'avait pas vu Kara s'avancer vers son chef puisqu'ils n'étaient pas dans son champs de vision. Et bien sûr, Aiden ne se doutait pas de ce qui allait suivre. Les policiers semblait bouger, ce qui attira l'oeil du jeune homme. Son sang ne fit qu'un tour et ce fut comme si une déchirure venait d'être faite dans sa poitrine. Il se releva soudainement en appelant Kara ; mais elle était trop loin pour l'entendre et ses coéquipiers l'avaient retenu. Son teint devint livide, son cœur battait si fort dans sa poitrine qu'il l'entendait littérallement, ses mains étaient subitement devenues moites et il n'avait qu'une envie, c'était de la rejoindre. Mais ses amis pompier n'étaient pas décidés à le lâcher, et ils avaient sans doute raison. Cependant, ils pouvaient comprendre qu'il s'agissait de sa femme et qu'elle venait tout juste de faire quelque chose de risquer sans même le prévenir.

Il alla rapidement voir son chef afin de savoir ce qu'il se passait, ce dernier lui expliqua rapidement et Aiden cru s'arracher les cheveux. Sa femme venait de faire un échange, elle contre la petite fille. D'ailleurs, la fillette apparut rapidement, portée par un policier qui l'emmena vers le camion de pompiers. Ses collègues s'affairaient autour d'elle pendant que lui, restait là, ne sachant pas ce qui allait arriver à Kara. Aiden s'excusa auprès du chef, il devait aller voir la police. "Qu'est-ce qu'il t'a pris de la laisser faire ça ? Je te croyais pas aussi stupide !", s'écria-t-il, face à Thiago. Mais Kara aurait, elle aussi, le droit à la colère d'Aiden. Colère qui, en soit, n'en était pas vraiment une puisqu'il était tout simplement mort de peur et qu'il ne savait pas gérer cette peur. "Je te jure que s'il arrive la moindre chose à Kara tu vas le regretter." continua-t-il sur sa lancée. "Détends-toi Capitaine Flamme. Ta femme sait parfaitement ce qu'elle fait. Si tu ne lui fait pas confiance, c'est pas mon problème.". Aiden voyait rouge. Mais déjà quelques policiers s'étaient mis entre eux, sentant qu'il était possible que ça dégénère entre eux. L'un d'eux lança à Aiden qu'il pouvait attendre ici que Kara revienne, il tournait en rond comme un lion en cage, ne quittant pas la bijouterie des yeux. Bon sang, que se passait-il là-dedans ?!

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Feat Kara A. Sergeï-Clark.

Trente minutes ! Ça faisait trente minutes que Kara était à l'intérieur. Trente minutes qu'il tournait en rond, tentant de calmer sa colère. Colère qui cachait sa peur en réalité. Parce que bon, celui qui avait simplement voulu cambrioler une bijouterie s'était transformé en preneur d'otage. Des enfants. Des hommes. Des femmes. Sa femme. Le jeune homme était retourné vers ses collègues entre temps, rester à ne rien faire était pire que tout car il s'imaginait tout un tas de chose, faisant défiler des scénarios qui n'avaient pas eu lieu, qui n'auraient peut-être jamais lieu, mais c'était plus fort que lui. D'ailleurs, en s'éloignant et en s'occupant, même un minimum, il combattait l'envie de piquer une arme à un policier et d'entrer lui-même dans la bijouterie. Il savait que ça ne ferait qu'envenimer les choses. Aiden avait totalement confiance en les capacités de Kara, c'était simplement la laisser avec ce type qui le rendait fou. Et aussi qu'elle se soit littéralement jetée dans la gueule du loup !

Enfin ! Un de ces collègues lui indiqua que les otages sortaient. Immédiatement, il se tourna vers l'entrée de la bijouterie, cherchant la jolie blonde des yeux, celle qui, actuellement, lui faisait tourner la tête et pas forcément dans le bon sens pour le coup ! Repérée ! Elle récupérait son arme vers Thiago alors qu'il se faufilait au travers des otages. Kara se dirigeait maintenant vers sa voiture de fonction, tout comme lui. Remonté comme jamais, il traversa la distance les séparant grâce à de grandes enjambées. "Je peux savoir ce qu'il t'a pris Kara ?!", lança-t-il sans préambule avant de continuer, ne lui laissant même pas le temps de répondre. "Ils t'apprennent quoi à l'école de police sans déconner ? C'était totalement inconscient, irréfléchi et débile. Tu peux pas agir sous impulsion comme ça. T'as eu de la chance que tout ce soit bien passé ! Et si ce con avait décidé de tirer sur tout ce qui bouge "?, rajouta-t-il avant de montrer le gilet par balle qu'elle venait de retirer "C'est pas ça qui t'aurait protéger, pas entièrement en tout cas. J'en reviens pas que tu soies rentrée comme ça ! T'as été franchement inconsciente !" termina-t-il. Enfin... Est-ce que c'était déjà terminé ?

Mais au-delà des paroles, c'était l'état dans lequel Aiden était qui était surprenant. Tremblant, pâle, les pupilles dilatées. Clairement, il avait eu peur. Ça avait même était au-delà de la simple peur, il avait eu l'angoisse de la peur. Même en tentant de cacher ça en essayant de faire autre chose, de s'occuper vers ses colègues, ça n'avait clairement pas fonctionné. Est-ce qu'elle comprenait qu'il n'avait qu'elle dans sa vie ? Qu'il n'y avait qu'elle qui le connaissait aussi parfaitement ? Même son jumeau, récemment retrouvé, n'était pas capable de connaître un dixième de ce que savait Kara. Il ne pouvait pas lui en vouloir, les deux frères étaient des inconnus l'un pour l'autre, même s'ils s'entendaient très bien et se complétaient. Là n'était pas la question. Aiden aurait pu perdre Kara, et cette idée lui était totalement insupportable. Voilà la raison de ce pétage de plomb complet.

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Feat Kara A. Sergeï-Clark.

Kara n'avait rien dis. Durant tout le monologue qu'il venait de lui faire, elle n'avait rien dis, restant appuyée contre sa voiture. Il n'en revenait pas. Et en même temps, tant mieux car, déjà qu'il était bien remonté, il ne fallait peut-être pas en rajouter. En plus de ça, c'était leur mode de fonctionnement. Ils criaient, chacun leur tour, déballant tout ce qu'ils avaient à dire d'une traite. Est-ce que c'était la meilleure façon de régler une dispute ? Il n'en était pas sûr. De toute façon, il ne devait y avoir de mode d'emploi pour se disputer. Le livre « La dispute pour les nuls » serait peut-être à écrire. En tout cas, ce dont il était sûr, c'est que c'était leur façon de faire à eux. Et puis honnêtement, là, il n'avait pas du tout envie de régler une dispute, il était plus en train de la déclencher que de la régler en réalité. Aiden voulait simplement qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas le droit de faire des trucs comme ça. Oui, pas le droit. Ce n'était pas son côté protecteur qui parlait, pas seulement en tout cas, c'était aussi cette petite partie égoïste de lui qui voulait garder Kara rien que pour lui.

"Tu veux m'apprendre comment faire mon métier peut-être ? Est-ce que je te dis comment maîtriser un feu ?" lui lança-t-elle. Mais non, elle se trompait, il ne voulait pas lui apprendre son travail, il voulait simplement qu'elle pense à lui avant de se lancer tête baissée dans ce genre de chose. Se rendait-elle compte de ce que ça lui ferait si quelque chose lui arrivait ? Non, sans doute pas. "Et à juste titre Kara !", s'exclama-t-il, incapable de lui dire les raisons. Non pas qu'il n'y en avait pas, bien au contraire, mais simplement parce qu'étaler ses sentiments au milieu de tout ces gens, devant ses collègues et ceux de sa femme, ce n'était pas ce qu'il voulait. Mais la raison principale, celle qu'il aurait dû lui dire au lieu de lui balancer toutes ces remarques, c'était qu'il n'avait qu'elle, et que s'il venait à la perdre, il ne s'en remettrait pas, c'était certain. Depuis la mort de sa mère, il ne faisait que survivre, cette perte l'avait totalement déboussolée. Ce qu'il s'était passé à l'armée n'avait rien arrangé, au contraire, ça avait tout aggravé. Pourtant, depuis qu'ils s'étaient remis ensemble, depuis qu'ils avaient décidé de rester marié, il ne survivait plus, il vivait. Même si certains jours étaient difficiles, désormais, il profitait, malgré les hauts et les bas.

"Tu sais que j'adore ton impulsivité, c'est totalement toi. C'est totalement nous même. Mais là, ça t'a mis en danger de... mort... et ça je ne peux pas l'accepter.", Aiden avait bloqué sur le mot « mort », parce qu'associer la mort à Kara, c'était insupportable comme idée. "T'as sauvé des gens, je suis hyper fier de toi.", commença-t-il, plus calme cette fois, mais ses yeux trahissaient autre chose. Sa femme pourrait le lire facilement, ça n'avait pas été qu'une simple peur, ça avait été carrément une angoisse. Il avait perdu beaucoup trop de monde dans sa vie, perdre Kara serait de trop. "Mais tu ne peux pas me faire vivre des peurs pareilles", lui expliqua-t-il, la gorge serrée, la voix tremblotante, les yeux brillants. Oui, tout ça... Aiden avait toujours eu du mal à contrôler ses émotions, et là, il y en avait eu bien trop en très peu de temps.

"Je vais dans le camion avec les autres. On va accompagné la fillette et sa mère à l'hôpital. On se voit ce soir à la maison ?", il se défilait. C'était la seule chose qu'il pouvait faire là tout de suite, s'éloigner pour se calmer, reprendre ses esprits. Malgré tout, il lui avait proposé de le rejoindre chez lui, dans cette maison où il aimerait qu'elle vienne vivre, avec lui. Aiden était fâché, un peu perdu là tout de suite, oui, mais il ne voulait pas qu'elle s'éloigne de lui, ça non. Le brun lança un dernier regard à Kara avant de se retourner pour rejoindre ce camion rouge. C'est à ce moment là qu'un bruit retenti, le faisant sursauter. Un son qu'il avait entendu maintes et maintes fois. Tout semblait s'être mis au ralenti. Lui se retournant. Découvrir la douleur sur le visage de Kara. Appercevoir le braqueur, un revolver à la main.

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Feat Kara A. Sergeï-Clark.

Cette « discussion » semblait tourner en rond. Aiden tentait d'expliquer à Kara ce qu'il ressentait à ce moment précis, cette peur qui le dévorait littéralement, mais sa femme ripostait à chaque fois. "Si tu as le choix entre choisir ta peau et entrer dans une maison pour sauver une petite fille des flammes? Ne me dis pas que tu aurais attendu sagement dehors que tes collègues y aillent à ta place et m'éviter toute angoisse?". Aiden ne savait pas gérer toutes ces émotions, c'était beaucoup trop pour lui, le novice des émotions, celui qui s'était coupé de tout ça depuis bien trop longtemps et qui ne savait plus y faire face. "Je... Tu ne comprends rien.", lança-t-il agacé, regardant le ciel, les bras croisés sur son torse, comme s'il formait une muraille autour de lui grâce à ses bras, une sorte de bouclier. Mais non Aiden, ça ne fonctionne pas comme ça. En fait, il était agacé, mais pas forcément contre sa femme, non, plutôt contre lui et son incapacité à s'exprimer. Pourquoi ne pouvait-il tout simplement pas lui dire qu'il l'aimait, qu'elle devait faire attention à elle parce que s'il venait à lui arriver quelque chose, il en mourrait sans doute. Lui dire qu'elle avait pris tellement d'importance dans sa vie que ça l'effrayait. Que s'il s'écoutait, il s'en irait parce qu'il savait que leur relation, malgré tout le bien qu'elle lui apportait, il savait qu'il y aurait des scènes comme celle d'aujourd'hui qui le pousseraient à s'enfuir pour ne pas souffrir. En dépit de tous les bons moments qu'ils pourraient passer ensemble.

Aiden ne voulait pas qu'elle arrête son métier, jamais il ne lui demanderait ça. Surtout en connaissant l'importance qu'il avait pour elle. Il voulait simplement qu'elle fasse attention, qu'elle ne fonce pas tête baissée, sans renfort, comme elle l'avait fais aujourd'hui sur un coup de tête. Le californien se sentait oppressé ici, et face à Kara, face à celle qui lui apportait tellement de choses positives, mais aussi des moments de mal être comme maintenant. Tout ça était très paradoxal. Même si ce n'était pas totalement de sa faute à elle. C'est pourquoi fuir était la seule issue qu'il voyait pour le moment. Vieille habitude semblerait-il. Pourtant, ce n'était pas la seule. Il aurait très bien pu proposer à Kara d'aller discuter tranquillement ailleurs. Ses collègues auraient très bien pu emmener la fillette seuls, il n'y avait pas besoin de tout ce groupe de pompiers. Et il y aurait eu de grandes chances que Kara puisse se libérer un instant pour qu'ils puissent parler. Mais non, la seule solution qu'Aiden voyait, c'était s'éloigner, reformer cette carapace qu'il avait mis longtemps à façonner, et que Kara avait commencé à ébrécher.

Malgré tout, il lui avait proposé de se rejoindre à la maison. Signe qu'il ne voulait pas non plus s'éloigner longtemps d'elle. Au moins jusqu'à ce soir... Mais Kara ne répondait pas, et Aiden avait besoin de  s'exiler de tout ça. Alors qu'il commençait à faire demi-tour pour aller jusqu'au camion, sa jolie bonde attrapa sa main, entrelaçant leurs doigts. De nouveau, il porta son attention sur elle, hochant la tête à sa réponse. Ils se verraient ce soir. Ils parleraient de tout ça une fois que ce duo de choc sera calmé, ce sera bien mieux et sans doute plus productif. Comme il aimait le faire, il déposa un baiser sur sa main tout en la regardant. "Fais attention à toi s'il-te-plaît..." lui murmura-t-il. Ce n'était pas donné sur le ton d'un ordre, loin de là, mais ça avait été formulé comme une supplique. Puis il se retourna pour s'en aller cette fois-ci. Enfin... C'est ce qu'il croyait en tout cas.

Ce bruit... Il détestait ce bruit... Et il le détestait encore plus lorsque cette scène se déroula au ralenti devant ses yeux. Kara avait été touchée. Il voyait le sang sur les mains de la jeune femme qui se rendait elle aussi compte de cette blessure semblant sortir de nul part. Pourtant si, elle venait bien de quelque part, de ce braqueur qui n'arrêtait pas de tirer dans tous les sens. Sans en être vraiment conscient, Aiden avait rattrapé Kara avant qu'elle ne touche le sol et l'avait tirée derrière sa voiture, l'appuyant contre le pneu de celle-ci. Son cœur battait à tout rompre, il fallait qu'il se reprenne. Il inspira profondément en regardant rapidement l'emplacement de la blessure. De façon inquiétante, l'ancien militaire était beaucoup plus calme face à sa femme blessée plutôt que quelques minutes auparavant alors que Kara allait très bien, contrairement à lui qui était dans tout ses états. Il semblerait qu'avec tout ces coups de feu, le militaire en lui avait repris le dessus. Il attrapa les mains de Kara les posant sur sa blessure avant de la regarder. "Appuie dessus Kara, et reste éveillée. Parle-moi, dis n'importe quoi, mais il faut que tu restes consciente.", lui ordonna-t-il. C'était un vrai cauchemar.

Les coups de feu continuaient... Des policiers semblaient s'être mis à tirer eux aussi. Aiden jeta un rapide coup d'oeil par-dessus la voiture. Il repéra Thiago, lui aussi derrière une voiture de police, essayant de tirer sur ce fou, mais manque de chance, il n'avait pas le bon angle de tir. Lui par contre, il pourrait l'avoir. Il regarda Kara, voyant qu'elle avait son arme de fonction à la ceinture. Sans même lui demander son avis, il l'attrapa. Aiden avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il n'avait pas tenu d'arme dans sa main. C'était peut-être le cas en réalité. Le brun prit aussi le talkie-walkie de sa femme. Si on lui avait dis qu'il allait demander à Thiago de le couvrir, il ne l'aurait jamais cru. Il appuya sur le bouton pour communiquer avec le policier "Thiago, je peux avoir une fenêtre de tir. Il faut que tu me couvres. " l'informa-t-il. Thiago savait que c'était un ancien militaire, qu'il savait un minimum ce qu'il faisait sur le terrain. Aiden posa l'appareil au sol, près de Kara. "Toi écoute-moi bien, tu restes éveillée et tu restes là, je reviens dans pas longtemps.", l'informa-t-il à son tour avant de déposer un baiser sur ses lèvres alors que la voix de Thiago leur venait aux oreilles « Message reçu », leur disait-il.

Aiden entendit les coups de feu venir de vers Thiago et c'est à ce moment-là qu'Aiden s'éclipsa sur le côté, allant se planquer derrière la voiture à plusieurs mètres de celle de Kara et qui lui donnait un meilleur emplacement pour tirer. Pourtant, Aiden pouvait toujours voir Kara, gardant un œil sur elle. Thiago arrêta de tirer et ce fut au tour du braqueur qui se leva de sa planque pour tirer vers son partenaire du jour. Sans perdre une seule seconde, et profitant de l'effet de surprise, le brun se redressa, et tira immédiatement. Il avait toujours été un des meilleur au tir lorsqu'il était à l'armée (contrairement à leur entraînement sous-marin qu'il n'aimait pas particulièrement et où il était loin d'être dans les premiers). Il visa l'épaule du braqueur et tira. Un cri de douleur se fit entendre et Aiden vit les policiers se ruer vers ce dernier, vers celui qui avait tiré sur Kara. S'il avait voulu, il aurait très bien pu le tuer, il en aurait eu l'occasion. Mais non. Le brun retourna rapidement vers Kara, se mettant à genou à ses côtés en posant l'arme au sol, elle perdait beaucoup de sang... "Emmenez une civière !!" cria-t-il après avoir tourné la tête vers le camion de pompier. Maintenant, il fallait très rapidement aller à l'hôpital. Et il ne valait mieux pas que ce soit lui qui conduise.

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Feat Kara A. Sergeï-Clark.

Aiden n'arrivait pas à s'exprimer, à exprimer ce qu'il ressentait, cette peur, cette angoisse même, qu'elle ne l'abandonne, le laissant seul. Il avait réussi à survivre jusque là, mais elle lui redonnait de la joie de vivre, de l'oxygène pour respirer. Que ferait-il si on lui enlevait ? Mais Kara ne semblait pas comprendre, elle n'arrivait pas à lire cette terreur dans ses yeux. Alors oui, la seule chose à laquelle il pensait là tout de suite, c'était fuir la situation. Fuir Kara. Pourtant, son cœur lui disait d'essayer de faire comprendre à sa femme qu'il ne souhaitait pas l'exclure définitivement de sa vie, qu'il avait besoin d'elle, mais que là tout de suite, il fallait qu'il s'éloigne. C'est pourquoi il lui avait proposé qu'ils se rejoignent à la maison. Ils discuteraient tous les deux, à têtes reposées et sans oreille indiscrète autour d'eux. Il avait vécu seul pendant longtemps alors inclure quelqu'un à qui il tenait dans sa vie, ce n'était pas facile tous les jours. Aiden était le genre de personne à se débrouiller tout seul. Ce n'était pas vraiment un choix, ça avait été plus une habitude qu'il avait pris. Dans le gang, c'était chacun pour sa pomme. Tu te faisais coincer ? Tu te débrouillais tout seul. Lorsqu'il était entré dans l'armée, malgré le fait d'être solidaire entre eux, il avait ressenti pas mal de solitude et il s'y était habitué. Et à la mort de sa mère, ce fut la goutte d'eau finalement. Il s'était totalement refermé sur lui-même, encore pire qu'une huître.

Néanmoins, depuis qu'il était marié à Kara, les murs autour de lui commençaient à se fissurer. C'était à peine visible car le californien restait comme il était. La différence ? Il cherchait à faire des efforts pour s'ouvrir. Et le fait d'avoir une vie plutôt stable, ça avait un effet positif sur lui aussi. Un boulot, une maison, une femme... même si ça avait été par des chemins assez différents d'habituellement. Se marier avec Kara de cette façon aurait pu être considérée comme une erreur. Lui-même l'avait considérée ainsi. Mais en réalité, ça avait été sa plus belle erreur. Parfois, il ne pouvait s'empêcher de regarder cette bague à son doigt et, si Kara était près de lui, de regarder celle de Kara, et de se dire que finalement, le destin avait voulu être drôle, mais qu'il avait bien fais les choses pour eux. Aiden ne pouvait que remercier celui qui écrivait les pages de l'avenir car grâce à lui, il avait l'impression d'avoir un avenir désormais, qu'il n'était pas sur Terre uniquement pour survivre, mais pour vivre.

Pourtant, à l'heure actuelle, c'était bien une question de vie ou de mort qui se posait. Et dans tous les cas, ça allait inévitablement impacter sur la vie d'Aiden. Car cette quesiton de vie ou de mort s'adresser à sa femme, à celle qui lui redonnait goût à la vie, qui lui donnait l'envie de s'ouvrir aux autres, et à elle. Il y avait encore pleins de choses à avouer, à raconter, à expliquer. Et là, il la voyait partir, sous ses yeux. Après avoir été d'un calme olympien pour stopper le tireur, cette fois, cette angoisse qu'il avait ressenti lorsque Kara était entrée dans la boutique revint au triple galop. "On reprendra notre dispute t'inquiètes pas.." lui lança Kara d'une voix faible. Mais Aiden n'eût pas le temps de répondre que oui, qu'il n'y avait pas de problème, qu'elle perdit connaissance. De toute façon, sa gorge était tellement serrée, que ce n'était même pas sûr que des mots auraient pu sortir de sa bouche.

Le brun suivit ses collègues, poussant la civière jusque dans le camion et s'installa près d'elle. Ses mains tremblaient tellement qu'il était incapable de faire quoique ce soit à par tenir la main de Kara. Il y avait du sang partout, sur ses mains, celle de Kara, la civière, sur lui, et tout ça...venant d'elle. Il devait être en train de faire un cauchemar. Il en faisait souvent, ce ne serait pas la première fois. Ce serait la première fois que Kara était en danger, mais après tout, il aurait largement préféré être dans un de ses cauchemars. Il n'aurait eu qu'à se réveiller. Mais ce n'était pas le cas. C'était la vraie vie qui défilait sous ses yeux. Aiden faisait des mouvements sans s'en rendre compte. Il ne se rappelait plus d'être descendu du camion, d'être rentré dans l'hôpital en tenant toujours la main de Kara. Il s'était comme réveillé là, lorsque l'infirmière lui avait dis qu'il ne pouvait pas aller plus loin. Comment ça attendre ici ? "C'est ma femme !", s'exclama-t-il, comme si cette phrase magique allait lui ouvrir les portes du bloc opératoire telle un « Sésame, ouvre-toi »... Deux brancardiers se dirigèrent dans sa direction, l'arrêtant, lui demandant de se calmer, ce qu'il fit. Les deux hommes lui expliquèrent calmement et avec compassion qu'il devait attendre ici, que c'était pour son bien à elle. Ils lui proposèrent même un café, quelque chose de chaud pour l'aider à se détendre. Mais la seule chose qui l'aiderait à se détendre là tout de suite, c'est qu'on lui dise que ce n'était qu'une égratignure, que Kara irait parfaitement bien et qu'il pouvait aller la voir. Mais ça ne se passait pas comme ça dans la vie, c'était ainsi uniquement dans la vie des bisounours. Quel bande de chanceux ils étaient... !

Après une bonne heure à rester assis là, les coudes appuyés sur ses genoux, ses mains dans ses cheveux, soutenant sa tête, un des brancardiers qui était revenu d'une intervention vint le voir, lui proposant d'aller enlever tout ce sang qu'il avait sur lui. Qu'il y avait des toilettes juste à côté de la salle d'attente, lui promettant de venir le prévenir si amais un médecin venait pour des nouvelles. Il lui avait même ramené des affaires, lui expliquant qu'il avait toujours des affaires de rechange pour le moment où il quittait son poste. Il le remercia alors en se dirigeant d'un pas exténué vers les toilettes qu'il lui avait indiqué. Le brun se déshabilla, frotta ses bras, ses mains...pour pouvoir retirer ce sang que Kara avait perdu. Une fois propre, il mit les affaires du brancardier avant de ressortir, venant s'asseoir aux côtés de cet homme qui lui souhaita bon courage. Sa garde était terminée depuis une demie heure, mais il avait voulu passer le voir. Aiden le remercia alors avant de le regarder partir. L'attente était épuisante. Ne pas savoir l'angoissait, le fatiguait.

Deux bonnes heures après avoir passé les portes de l'hôpital ou peut-être trois, un médecin vint enfin le voir. Aiden s'était directement levé lorsqu'il avait entendu qu'il cherchait le mari de Mme Sergeï-Clark. Il s'empressa d'aller à sa rencontre, lui demandant directement des nouvelles, priant pour qu'elles soient bonnes : "La balle que votre femme a reçu s'est logée dans les tissus musculaires et a sectionné l'aorte abdominale. Nous avons stoppé l'hémoragie et recousu. Cependant, il y a eu quelques complications durant l'opération. » continua le médecin. Bien sûr... il y avait toujours un « mais »... A ce moment-là,Aiden avait retenu sa respiration et son cœur battait aussi rapidement que s'il venait de sprinter. « Sa tension artérielle a considérablement baissé, son coeur a cessé de battre plusieurs secondes. Nous avons finalement réussi à la réanimer et à extraire la balle. Elle est actuellement transférée dans une chambre.". Aiden aurait pu la perdre, c'est tout ce que le brun retenait. Il semblait toujours retenir le pire... Le médecin lui indiqua qu'une infirmière allait venir le chercher lorsque Kara serait dans sa chambre. Il le remercia avant qu'il ne s'en aille.

Aiden se réinstalla dans la salle d'attente, sur la même chaise et décida d'envoyer un sms rapide à Thiago, lui expliquant ce que le médecin venait de lui dire. Le jeune homme savait parfaitement que Thiago tenait à elle, pas de la façon dont il le pensait au début. Alors certes, encore aujourd'hui ça le dérangeait, mais franchement, il ne pouvait pas l'écarter, pas en sachant qu'il devait sans doute s'inquiéter pour sa coéquipière. Bon, ils n'allaient clairement pas devenir meilleurs amis, c'était sûr, mais ils pourraient peut-être davantage se tolérer à l'avenir, ce qui était déjà un grand pas. Après plusieurs longues minutes, une infirmère vint enfin le chercher et il put la suivre jusqu'à la chambre provisoire de Kara. Devant la porte, il prit une profonde inspiration, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre de l'autre côté de la porte. Etait-elle réveillée ? Branchée ? Est-ce qu'il y aurait ce bip si stressant à ses yeux ? Le jeune homme baissa la poignée doucement, ne voulant pas faire de bruit et entra discrètement. Kara était là, endormie. Ou en tout cas, elle semblait endormie. Il s'appuya sur la porte un instant. Elle était vivante, il pouvait voir sa poitrine se soulever et se baisser grâce à sa respiration. Il ferma les yeux quelques secondes en appuyant sa tête sur la porte.

Il s'avança d'un pas fatigué vers le lit, se penchant doucement pour embrasser son front longuement. Il n'arrivait pas à croire tout ce qu'il s'était passé. La journée avait tellement bien commencé... Le brun fit glisser le fauteuil vers le lit de Kara, s'asseyant dessus en venant prendre une de ses mains. Il ne lui restait plus qu'à attendre son réveil et il resterait là jusqu'à ce qu'elle se réveille. Toute l'après-midi, des infirmières et des infirmiers vinrent prendre les constantes de Kara, vérifier que tout se déroulait comme prévu. Ils avaient dis à Aiden qu'il devrait aller chercher quelque chose à manger mais il les remercia tout en refusant. Il ne pourrait rien avaler. En tout cas rien de solide. Une infirmière lui emmena une petite bouteille de jus de fruit. Il s'était forcé à en boire quelques gorgées, mais pas plus. La nuit sembla tomber rapidement. D'ailleurs, les paupières de l'ancien militaire tombaient à peu près à la même vitesse que le soleil et il ne fallut pas bien longtemps pour qu'il ne pose la tête sur son bras posé sur le lit de Kara, à ses côtés. Tout ses évènements l'avaient véritablement épuisés.

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Feat Kara A. Sergeï-Clark.

L'attente avait été longue, interminable même, et finalement, Aiden s'était assoupi, la tête posée sur son bras, appuyé sur le lit de sa femme tout en lui tenant la main. Cette main qui portait son alliance et la bague de fiançaille qu'il lui avait offert après qu'ils se soient mariés. Le couple faisait tout dans le désordre : se marier avant d'être réellement en couple, se fiancer après s'être marié, et Aiden espérait que, bientôt, Kara accepte d'emménager avec lui. Vraiment, ils faisaient tout dans le désordre. Mais c'était leur désordre à eux. Déjà adolescent, Aiden avait su qu'il avait perdu la femme de sa vie, celle avec qui il s'était vu terminer sa vie. Mais l'environnement de l'adolesccent de l'époque n'avait pas aidé à la garder auprès de lui. Non pas qu'elle ne l'ait pas voulu, mais il avait fais en sorte de l'éloigner de lui pour éviter de la mettre en danger de par ses « amis ». Alors oui, se retrouver mariés alors qu'ils étaient en froid avait été un véritable choc. Et pourtant, après réflexion, c'était sans doute la meilleure chose qui leur soit arrivé. Sans ça, Aiden n'était pas sûr qu'il ait eu le courage ou le cran de lui proposer de retenter quelque chose tous les deux. Ils leur restaient des choses à éclaircir, mais désormais, ils auraient tous le temps de le faire puisque Kara était belle et bien tirée d'affaire.

Endormi seulement d'un œil, il bougea légèrement lorsque Kara murmura son prénom, sa main toujours dans la sienne. Le californien avait attendu trop longtemps pour pouvoir la rejoindre que, maintenant qu'il était dans sa chambre avec elle, il ne la lâchait plus. Ce n'est que lorsqu'il la sentit serrer sa main qu'il ouvrit les yeux d'un coup et se redressa comme s'il venait de prendre un électrochoc. Kara était réveillée, enfin. Le brun se releva du fauteuil dans lequel il était installé depuis des heures, son cœur battait fort dans sa poitrine alors qu'il venait caresser de sa main libre les cheveux de sa femme "Ne me refait plus jamais ça, je n'y survivrai pas.", lui demanda-t-il dans un murmure, ne pouvant pas faire mieux tant son émotion était élevée, venant une nouvelle fois embrasser son front puis déposer un baiser sur ses lèvres. "J'ai cru que... que..." commença-t-il, sans pouvoir terminer sa phrase, les yeux brillants tant l'idée de la perdre était difficile. Mais Kara allait sans doute comprendre qu'il avait cru qu'il allait la perdre, qu'elle allait partir, que cette balle allait avoir raison d'elle. Et d'ailleurs, c'est bien ce qui avait failli se passer dans la salle d'opération d'après ce que lui avait dis le médecin.

La peur qu'il avait eu pour elle quand elle était rentrée dans la boutique avait finalement été réelle, mais à un niveau encore plus élevé. La perdre l'aurait détruit, clairement. Il était devenu « dépendant » d'elle. Bien sûr, il n'était pas H24 collé à elle, heureusement car aussi bien lui que elle deviendrait fou. Mais désormais, il ne pouvait imaginer son avenir sans elle. Il avait vu et vécu des choses difficiles et parfois même traumatisantes dans sa vie, notamment à l'armée, mais ce qu'il avait vu aujourd'hui était autre chose, il avait eu une peur incomparable de perdre Kara, chose qui lui était impossible à penser, et qui lui provoquait une anxiété qu'il ne pouvait contrôler...