(Blanche) ❀ I need help

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Avec toi ? (Blanche) ❀ I need help 1634776480

Depuis toujours tu étais connu pour être une sportive de l'extérieur. Tu étais même une amoureuse de la nature avant d'être une amoureuse du sport et pourtant aujourd'hui, tu te retrouves là. Devant un mur qui ne ressemble en rien à une falaise, dans un décor qui n'a rien de charmeur, ni même de naturelle. Tu regardes les gens autour de toi et si aujourd'hui quelques visages te sont familiers, ils ne ressemblent en rien aux sportifs que tu avais l'habitude de voir avant. Un avant qui te parait être une autre vie parfois, un avant qui te hante toujours et encore malgré les années qui passent. La salle de sport, c'est l'unique terrain de jeux que tu t'accordes, comme si tu te punissais d'avoir survécu, de n'avoir rien eu alors que lui avait tout perdu ce fameux jour. Tu attaches tes harnais et tu regardes vers le haut. Regarder vers le haut, essayer de voir plus loin, c'était un peu ta philosophie quand on y pense. Tu noues tes cheveux ensemble, tu vérifies que tes chaussures sont bien fermés et tu t'élances vers une escalade que tu connais par coeur. Et cela se voit, tu es très rapidement en haut du mur, puisque tu ne peux plus jouer avec les accroches et les paysages, tu te défies de faire plus vite chaque fois. De battre ton propre record. Oui, tu te sens comme dans une cage ici, tu tournes en rond et tu cherches des moyens de ne pas t'ennuyer. Si les gens le savaient, il te dirait que tu es stupide mais dans ton esprit, tout cela à un sens. Comme toujours, tu redescends un peu vite sautillant sur le mur. Mais aujourd'hui c'était différent. Tu étais peut-être trop confiante mais la vie venait de te rappeler que tu ne contrôles rien. Et après une déception ratée, tu sentais la douleur se réveiller dans ta cheville.

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Le sport, ce n'est pas vraiment ton truc. Ta mère a toute ta vie essayé de t'y mettre, à te proposer des cours de danse quand tu lui demandais de chanter. Et pourtant, tu te retrouves tout bêtement dans un club de fitness et ce n'est même pas ton choix. Tu sais très bien que tu dois écouter ce que ta psy te dit, que tu échappes à des séances trop régulières en allant parler en groupe, mais qu'elle t'ait conseillé de te mettre au sport, c'est une véritable aberration. D'autant que les seuls muscles potentiellement développés de ton corps sont ton cerveau, ta langue et, si elles sont vraiment des muscles, tes cordes vocales. Pour le reste, tu ne sais pas vraiment te servir de ton corps pour faire du sport et il suffit de te regarder pour s'en rendre compte.
L'escalade, c'est pas ton truc. Mais tu te sens obligée parce qu'elle te l'a demandé. Obligée, tu as demandé à quelqu'un de t'assurer pendant que tu montes ce mur. Tu n'es pas du tout rassurée quand tu vois la hauteur qui te sépare de l'arrivée. Mais quelle idée, pourquoi avoir accepté alors que tu es transie de peur ?! Tu commences à monter. Dix minuscules centimètres par dix minuscules centimètres. Tu sens l'agacement de la personne qui t'assure par la corde qui vacille de ses mouvement trop secs pour être patients. Et puis, à même pas un mètre du sol, tu te figes. Il y a cette fille à côté de toi, qui monte avec une facilité déconcertante... et le temps que tu reprennes tes esprits, elle est déjà en train d'entamer sa descente. Tu choisis d'en faire de même. L'escalade c'est pas ton truc, ça n'est pas fait pour toi, c'est pas la peine de te forcer. Et puis, tandis que tu poses frileusement le pied par terre, tu la vois grimacer légèrement. Tu n'as pas suivi ce qu'il se passait, trop occupée par ta crainte de mourir à trente centimètres du sol. Douce ironie quand on sait que ça ne te dérangeait pas quelques années auparavant.
- Ca va ? lui demandes-tu par politesse pendant que tu te précipites pour te détacher de ce harnais de malheur. Tu préfères encore marcher ou nager plutôt que ça. Enfin, si seulement tu savais nager correctement et sans grosse bouée pour te sauver la vie.

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@blanche samuels

Ce mur, tu le connaissais par coeur. Ce mur, tu l'as descendus des centaines de fois ses six dernières années. Tu pensais que c'était une balade de routine, comme un prisonnier, ce mur était ce qu'il te restait de ta passion. Grimper, crapahuté, découvrir la beauté du monde loin des parcours touristiques et de la ville. Avant, tu avais le sentiment de visiter l'âme de chaque endroit où tu allais mais ce n'était plus le cas aujourd'hui. La vérité c'était que tu ignorais comment il réagirait si tu lui parlais de ton envie parfois de prendre l'air. Tu n'oses pas par peur de le blesser, par peur de l'abandonner. Et c'est peut-être pour cela que tu es souvent distraite quand tu es ici. Tu sais que tu ne risques pas de croiser d'animaux sauvages, tu as juste à faire encore et toujours les mêmes pas. Tu étais peut-être trop sûre de toi et c'était cela qui t'avait joué des tours. Avec l'habitude tu étais moins vigilante ou peut-être plus facile à distraire. Tu ne sais pas exactement, la seule chose que tu sais, c'est qu'en redescendant, tu avais fini le popotin contre le sol, une douleur inconnue dans la cheville. Il t'était déjà arrivé de te faire mal dans le passé. Comme tout le monde, tu étais tombé de ton vélo ou encore tombé tout court mais cette douleur d'enfance te semblait inconnu. Assise par terre, tu avais portés tes mains sur cette cheville. C'était stupide pour une sportive mais tu ne savais pas quoi faire. Tu n'avais pas vu la jeune femme arrivée près de toi. Elle t'avait surprise puis tu lui avais souri. « oui, enfin j'ai fait une mauvaise réception et je crois que ma cheville n'a pas aimé. » Tu tentes de te lever mais tu sens que la douleur aussi se lève et elle augmente quand tu essaies de t'appuyer sur ta cheville. Même si ce n'est pas ton genre, tu sais que tu vas avoir besoin d'aide pour rejoindre le vestiaire et surtout les frigos, il y a toujours des poches de glace au cas-où justement une maladresse arriverait. « Est-ce que je peux vous demander de m'aider à rejoindre les vestiaires ? Je pense que de la glace me ferait du bien. »

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Tu râles intérieurement contre cette psychiatre et ses idées à la con. Parce que oui, c'est une belle idée à la con, autant le dire. Comme si le sport, toi qui déteste ça, allait t'aider à te sentir mieux. Tu ne comprends pas comment quelqu'un peut être aussi stupide pour te proposer une telle idée. Et pourtant, comme tout professionnel qui se respecte, elle doit aussi savoir ce qu'elle fait. Ce qui n'échappe à personne, en revanche, c'est que toi, tu ne sais pas du tout ce que tu fais sur cet immense mur, trop grand pour toi, trop effrayant pour toi. En somme, trop tout pour toi. Ce qui n'a pas l'air d'être le cas pour la personne à côté de toi. Tu es assez impressionnée en fait en la regardant. Tu aimerais avoir autant d'aisance qu'elle... Et puis finalement, en la voyant atterrir, tu es bien contente de ne pas être à sa place. Tu réalises qu'elle a dû avoir bien mal au contact avec le sol et tu vas naturellement vers elle. toi qui, quelques années auparavant ne pensais qu'à ton petit bonheur, à ton petit nombril... au point d'en arriver à avoir besoin de rencontrer ce type de médecin aux idées farfelues. Quel bienfait pourrait bien t'amener l'escalade ? Toi, tu ne vois pas. Mais visiblement, au moins tu pensais au bien être des autres. Ou du moins de cette sportive-ci. Tu grimaces en l'entendant parler de mauvaise réception. Tu as mal rien que d'y penser.
- Aïe. Vous voulez que j'appelle quelqu'un ? Te rendre utile. Oui, c'est ça. Parce que tu ignores totalement quoi faire pour l'aider davantage. Tu la vois se lever avec difficulté, mais tu ne réagis pas. On ne peut pas faire des miracles en quelques secondes non plus, après tout. C'est quand elle te suggère de l'aider que tu finis par t'activer. Oui bien sûr. Je vous aide et je vais vous chercher de la glace. Ca m'occupera. Au moins, tu pourras dire à ta psychiatre que tu es bel et bien restée dans la salle de fitness... même si tu mentiras forcément sur ce que tu y as fait.

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@blanche samuels

« Non merci, je ne veux pas inquiéter qui que ce soit, ce n'est probablement pas grand chose » Tu lui souriais avec un air faussement sûr de toi. La réalité, c'est que tu n'avais aucune notion de médecine. Mais qu'il était bien plus simple pour toi de te dire que tu n'avais rien de grave que d'avouer que tu ne savais pas. Parce que ne pas savoir, s'est aller à l'hôpital, s'est entendre un médecin te dire que c'était peut-être grave et tu n'étais pas prête pour cela. Parce que oui, tu es du genre à imaginer le pire. Parce que oui, pour toi avoir des béquilles est in-envisageables, tout comme l'inquiéter. Il en a assez de ses soucis pour que tu en devines un. Tu n'étais pas prête pour cela, pas prête pour renoncer au sport non plus. Mais tu n'étais pas du genre à jouer la comédie non plus. La demoiselle face à toi semblait sincère, elle ne te prenait pas de haut comme certains peuvent le faire, elle ne semblait pas savoir plus que toi ce que tu avais. Et c'était surement pour cela que tu avais osé lui demander de l'aide. Et aussi parce que tu en avais besoin. Ta cheville te faisait souffrir, tu avais besoin de glace et tu savais qu'il y en avait dans l'un des frigos du vestiaire. Alors tu oses lui demander de l'aide et tu ne réussis pas à cacher sa surprise en entendant sa réponse. La plupart des gens auraient répondu oui par politesse, ils auraient couru aux vestiaires pour se débarrasser du fardeau que tu représentes mais pas elle, l'air de rien ta blessure semble lui servir d'excuse. Et tu dois avouer que cela réveille ta curiosité. Tu attends quelques minutes qu'elle revienne avant de déposer de la glace sur ton cheville. « merci beaucoup » Tu étais sincère dans tes paroles, son geste te touchait tout comme sa gentillesse et malgré tes tentatives pour faire taire ta curiosité, elle reprenait comme toujours le dessus. « Vous n'êtes pas obligé de me répondre mais j'ai l'impression que vous n'êtes pas très ravie d'être ici, je me trompe ? »

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Tu n'es pas une spécialiste, pas du tout même. Mais tu es assez inquiète. Parce que pour toi, le sport c'est absolument pas quelque chose de sur, quelque chose à pratiquer pour garder ses membres intacts. Il suffisait de voir les crampes et les courbatures que ça vous procurait pour te refroidir aussi sec. Tu lui adresses un sourire compatissant.
- J'espère juste que vous n'avez rien de grave. Ton sourire s'éclaircit. Surtout que vous avez l'air plutôt douée tout là-haut. Personnellement, je n'aurais pas eu le courage. Puis du courage pour te retrouver si haut et risquer ta vie, très peu pour toi. T'es peut-être dans l'excès, mais tout de même. C'est toujours étrange pour toi, depuis cet instant où tu as choisis de mettre ta vie entre parenthèses, sûrement par pur égoïsme, à en voir les têtes inquiètes de tes parents, de ne pas voir les choses différemment. De les prendre avec légèreté. Cette deuxième chance que tu as eue, tu la chéris alors même que tu n'en voulais pas. Et c'est comme ça que tu arrives à en faire des tonnes avec un tel naturel. Tu lui souris, un peu plus rassurée une fois la glace rapportée et tu t'assois à côté d'elle. Je vous en prie.
Tu finis par soupirer, à la fois agacée par la situation et très amusée de ses questions. En effet, tu n'es pas là par gaieté de coeur, ni par hasard en fait. Ma... mon docteur pense qu'il faut que je me mette au sport. Et j'ai choisi de venir ici en pensant que ce serait plus simple que de faire un marathon. Je pense que j'ai juste mal jaugé mes possibilités. Pas la peine d'utiliser le mot "psychiatre", tu passerais sans doute pour une folle, comme chaque fois qu'il est juste question d'un psy, alors si tu appuies sur un psy en hôpital, on va vouloir t'interner.

Invité

@blanche samuels

Tu n'aimais pas comparer les gens, tu n'aimais pas les juger. Il y avait des milliers de sportifs différents, il avait tous une manière différente d'agir et de penser. Enfin c'était ce que tu pensais avant de venir à la salle. En venant ici, tu avais découvert un nouvel univers, une nouvelle vision du sport, beaucoup plus personnel. Egoïste même. Dans le sport, tu cherchais des sensations, tu cherchais des défis à relever et tu devais avouer que tu ne t'y retrouvais pas mais tu avais ce blocage stupide qui faisait que venait ici plutôt que d'aller ailleurs. Et du coup, tu avais manqué de prudence et tu te retrouvais comme une idiote contre le sol. Ta blessure te semblait si ridicule, tu avais fais des milliers de choses bien plus dangereuse sans te faire mal. Mais par chance, tu avais trouvé une oreille attentive, quelqu'un qui n'avait pas fait comme si rien ne s'était passé. « Merci, je ne pense pas que ce soit grave mais il va falloir que je lève le pied quelques jours » Tu l'as remercie pour son aide, pour sa bienveillance tout en déposant sur ta cheville la glace qu'elle t'avait ramené. Tu espérais que le froid allait calmer ta blessure parce que tu étais clairement une femme de l'été, préférant le chaud au froid. Et avec juste ce peu de glace, tu sentais plusieurs frissons te traverser le corps. « Tu peux trouver un juste milieu. On pense que la salle c'est l'idéal mais franchement, je trouve cela beaucoup plus déprimant que le sport en extérieur.» Tu lui souriais. La vérité, c'était que le sport était dans notre quotidien mais qu'on avait souvent pas conscience. Pour vraiment le pratiquer, il suffisait d'accentuer ce geste du quotidien mais tu ne savais rien de la demoiselle à tes côtés alors la conseiller te semblait compliqué. Mais tu ne voulais pas non plus lui faire passer un interrogatoire. « Ou je peux t'aider ? Parfois c'est plus simple à deux ? Enfin même si pour le coup, je reste en bas. »

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Elle te fait un peu de femme, cette demoiselle, tu te dis que tu n'aimerais pas à être à sa place et, quelque part, ça te fait avoir de la compassion pour elle. Mais aucune pitié, c'est son choix de faire du sport, tout comme ça devrait être le tien de ne pas en faire... mais c'était le tien d'être là. Peut-être que, finalement, le hasard fait très bien les choses, pour que tu l'aides alors qu'aucune personne autour de vous ne semble prêter attention à cet incident. Un sourire naît sur ton visage.
- Et que vous soyez vigilante. Ce qui commence par un rendez-vous chez le médecin pour vérifier que tout va bien. On ne sait jamais. Tu dis ça, mais la vérité c'est qu'il ne faut pas grand chose pour comprendre que tu n'en sais rien. Que tu es juste inquiète pour elle, même si ça ne te ressemble pas de t'inquiéter autant pour quelqu'un que tu ne connais ni d'Eve, ni d'Adam. Je n'irai vraiment pas dire idéal. Rien qu'à tous les voir, savoir ce qu'ils font, ça m'en file des complexes. Mais ce serait peut-être plus simple s'il ne me fallait pas cette fameuse activité dont je ne veux pas. Parce que tu préfères ne pas te prendre la tête, faire comme bon te semble. Mais ta psy pense que c'est justement ce qu'il ne faut pas que tu fasses.
Tu hausses les épaules. Tu n'as aucune idée de ce que tu as envie ou pas de faire quant à ce que t'impose cette spécialiste. Mais si elle le pense, certainement que ça te fera du bien. Pourquoi pas ? Ca ne pourra pas être pire que mes choix hasardeux.

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@blanche samuels

« Peut-être aussi » Tu lui souriais doucement. Cette demoiselle était adorable mais elle ignorait tout de ton histoire, tout de tes peurs et de tes angoisses. Est-ce que tu allais aller chez un médecin ? Tu l'ignores. Une part de toi te dis que ce serait la chose à faire par sécurité, pour être sur mais les médecins te font peur. Tu les vois encore le jour où ils sont arrivés dans ta chambre après l'accident pour te parler des conséquences. Tu sens ton coeur se briser quand ils t'annoncent que Jake ne marcherait plus à tes côtés durant quelque temps. Depuis, tu les évites sans trop en avoir conscience, tu soignes tes petits bobos toute seule. Tu panses tes plaies en attendant d'avoir le courage de tout affronter. « Alors vous devriez vraiment essayer l'extérieur, courir au parc ou même faire de l'escalade mais sur un vrai mur, il existe de super stage pour débutant, l'ambiance est beaucoup plus sympa que celle d'ici et vous avez quelqu'un pour vous booster et vous apprendre les bons gestes. » Tu le faisais souvent avant, tu aimais les longues randonnées et escalader des montagnes. Tu étais bien consciente que la demoiselle était débutante mais tu savais qu'il existait de bons stages pour apprendre, sur des petites falaises. Et rien que l'environnement était plus accueillant que la salle. Elle aussi avait des soucis, tu avais bien compris qu'elle n'était pas là par plaisir mais tu ne posais pas de questions, tout cela ne te regardait pas. C'était ses affaires, pas les tiennes même si tu appréciais la compagnie de la demoiselle qui semblait très différente de toi. Tu lui souriais, tu ne pouvais plus faire de sport mais rien ne t'empêchait de lui donner quelques conseils en guise de remerciement. « Pour commencer, il faut que tu apprennes à faire des nœuds, être bien tenue c'est la base ! »

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