Je pose mes yeux sur la chambre d'hôtel. Lacey dort paisiblement dans notre lit. Nous avons une vie panoramique sur Londres, c'est magnifique. Il y a une grande chambre avec coin bar et un mini-frigo ainsi qu'une salle à manger, un coin télé et enfin une somptueuse et gigantesque salle de bain.

On peut le dire j'ai fait les choses en grand. Mais pour mon premier voyage romantique avec Lacey je voulais absolument qu'elle soit comblée et qu'elle se rappelle encore plus que je l'aime comme un fou. C'est ma première relation et fort malheureusement avec le travail nous n'avions rien pu faire de plus qu'un vulgaire petit restaurant pour fêter nos un an de couple en Janvier.

Autant dire que pour moi c'était tout simplement inconcevable parce que je suis amoureux d'elle et souhaite donc ce qu'il y a de meilleur pour elle ainsi que pour notre couple. C'est tout nouveau pour moi d'être en couple et d'être autant épanoui grâce à une relation.

Du coup je souhaite faire les choses en grand. Et ce matin je recommence en commandant tout ce qu'il y a sur la carte du petit-déjeuner pour faire plaisir à Lacey même si je me doute bien que nous ne mangerons pas tout.

Il y en a pour tous les goûts, des croissants à la française, des pains au chocolat à la française, des croissants salés à l'italienne avec du jambon et du fromage dedans. Du lait, du thé, des œufs brouillés, des pancakes.... Il y en a vraiment pour tous les goûts, moi je sais que je goûterai un peu de tout pour découvrir des nouvelles saveurs mais pour Lacey aucune idée.

Et justement alors que je songe à cela voilà que ma petite-amie se réveille, je souris et file vers elle en entendant ses petits grognements matinaux puis je viens déposer un rapide baiser au coin de ses lèvres.

« Bonjour Princesse. Tu as bien dormi ? » Je demande d'une voix douce tout en posant mes yeux clairs sur elle...

Cela fait maintenant un peu plus d’un an que je suis en couple avec Steven, l’homme de ma vie et je suis vraiment très heureuse, bien que je n’ai pas souvent l’occasion de le lui montrer. Au tout début, au travail, tout se passait pour le mieux. On se montrait discret et personne ne soupçonnait quoique se soit. Ça aurait pu durer ainsi pendant longtemps ; parce qu’après tout notre vie privée ne regarde que nous ; mais le concierge de la société nous à aperçu main dans la main un dimanche matin au marché des produits frais et le lundi suivant, tout le monde était au courant ! Je ne vous apprends rien, vous savez comment sont les concierges. Et le fait que celui-là soit un homme ne change absolument rien à l’affaire ! Enfin, voilà, comme je le disais, le lendemain, tout le monde était au courant. J’ignore ce qu’il en ai de Steven, mais moi, je l’ai très mal vécut ; et c’est encore le cas aujourd’hui. En effet, si on ne m’a jamais rien dit, laissez-moi vous dire que l’ambiance était tout de même tendue. Nous n’avions rien changé à nos habitudes, nous ne déjeunions même pas ensembles ! Mais, les messes basses allaient bon train. C’est simple, dès que j’entrais dans une pièce, les gens se taisaient ! pas bien difficile de savoir de qui ils parlaient, n’est-ce pas ? Sans parler des chuchotements dans mon dos. Des chuchotements pas très discrets, si je puis m’exprimer ainsi. Car, j’ai entendu la plus part des commentaires. Entre les « tu verra que dans pas longtemps, elle siègera au conseil d’administration ! » et les « c’est elle qui aura le poste de vice-présidente alors qu’elle n’est pas qualifié pour ce boulot ! », je n’étais pas épargnée. Encore que, si ce n’était que ça, ça pourrait encore aller, mais je ne compte même plus les « pétasse » que j’ai entendu siffler entre leurs dents bien acérées. Surtout qu’au final, elles parlent pour ne rien dire. Je suis toujours traductrice et je ne siège pas au conseil d’administration. Je suis avec Steven parce que je l’aime de tout mon cœur, pas pour la promotion canapé. D’ailleurs, ça fait un an que nous sommes ensembles et nous n’avons jamais été plus loin que de simples baiser. C’est pour cette raison que je suis complètement différente lorsque je suis au travail. Je n’ai pas envie d’être critiquée à cause de mes choix, aussi, j’ai tendance à me montrer lointaine, limite froide, alors qu’il n’y est pour rien. Il ne m’en à jamais parlé, mais j’imagine qu’il doit bien se douter de quelque chose. Car, dès que je ne suis plus dans mon bureau, je redeviens la fille drôle et maladroite, celle qui se casse la figure et manque de l’assommer quand elle veut l’embrasser. Je suis donc contente de passer quelques jours loin de la maison, dans un endroit ou personne ne nous connait et ne parlera dans mon dos. Et le fait est une vue imprenable sur la Tamise et le Big Ben ne gâche rien à mon plaisir ! Je suis tirée du sommeil par une délicieuse odeur de croissants chauds et d’œufs brouillés. « Coucou ! » lui dis-je avec un grand sourire. Il effleure rapidement mes lèvres d’un baiser avant de me demander si j’ai bien dormis. « Très bien, et toi ? » puis, j’ajoute. « Ça sent bon, dis-donc ! » Rien que l’odeur me met en appétit, et pourtant, je ne suis pas du genre à avoir faim lorsque je sors du lit. Ceci dit, je ne suis pas chez moi, alors c’est différent. Surtout avec le décalage horaire.

Depuis que nous sommes ensemble elle et moi nous sommes passés par des moments un peu délicats. Comme par exemple les commentaires déplacés de certains employés au sujet de ma relation avec Lacey. Je fais comme si tout allait bien mais je déteste ça et je sais très bien qu'en revenant de Londres avec elle il y a plusieurs têtes qui vont sauter hors de la maison d'édition. S'ils ont envie d'insulter quelqu'un ils iront le faire ailleurs. Mais certainement pas dans ma boîte que j'ai fondé seul, c'est moi le chef et je sors avec qui je veux et s'ils ne l'acceptent pas et bien c'est pareil !

A chaque problème il y a des solutions. Et s'il faut en arriver à ce qu'ils perdent leur boulot pour qu'ils comprennent qu'ils sont allés trop loin je le ferai sans la moindre hésitation et tant pis si je passe pour le méchant après. Je n'accepterai jamais plus que ma copine comme moi nous faisons insulter pendant que nous avons le dos tourné tous les deux par des petites pisseuses ainsi que des beaufs qui se croient tout permis.

Mais pour l'heure je profite de mon copieux petit-déjeuner quand soudain ma dulcinée se réveille, elle me salue alors et je vais vers elle tandis qu'elle me dit qu'elle va bien en me retournant la question puis elle complimente l'odeur du repas.

« Je vais bien aussi. » Dis-je en souriant. « Le goût est tout autant agréable que l'odeur tu peux me croire. Allez viens manger un petit peu. » Dis-je joyeusement en la trainant hors du lit.

Je me réinstalle donc à table avec elle tout en reprenant mon croissant salé que je mangeais tout à l'heure tout en scrutant ma petite-amie longuement en souriant largement.

« Que veux tu faire aujourd'hui ? Je crois qu'on a visité pas mal de choses. Notamment les monuments célèbres et le parc Harry Potter que tu voulais voir. Donc éventuellement si tu veux on peut en profiter pour passer une journée à deux à l'hôtel par exemple aller se faire un spa ou quelques longueurs à la piscine ? Voire même se faire une séance beauté et soin du visage et de la peau ? » Je lui propose en souriant gaiment...

Je sais bien que, comme moi, il n’apprécie pas ce genre de commentaires. Je sais aussi qu’il a bien plus de pouvoir que moi, mais j’ignore jusqu’où il peut aller. Tout ce que je veux, c’est enfin pouvoir être heureuse. Etant donner mon passif, peut-on encore me le reprocher ? J’en ai assez bavé pour tout le reste de ma vie. J’ai quand même essayer de me supprimé à cause de bruit de couloir, merde ! Il est temps que ça cesse. Je ne supporte pas de ne pas pouvoir prendre la main de l’homme que j’aime, sous peine de me recevoir des tonnes de reproches par la suite. C’était déjà difficile de vivre ce genre de choses à dix-sept ans, parce que tout est toujours difficile à dix-sept ans, mais merde, je n’ai plus dix-sept ans, je suis une adulte bordel, et libre de faire ce que je veux et avec qui je le veux. Alors oui, ce voyage me fait du bien et Steven pourrait me demander n’importe quoi ; y compris manger des produits tripiers et du fromage de chèvre ; je le ferais. Nous avons visiter pleins de choses et je suis encore toute retournée d’avoir pu poser devant le mur du quai 9 ¾. J’ai même mis la photographie sur l’écran d’accueil de mon téléphone. C’est bien la première photo de moi que j’apprécie. Mais, pour l’heure, il n’est pas question de visite, je me réveille avec une délicieuse odeur de croissant chaud qui me chatouille les narines. Il n’a pas besoin de me trainer du lit, mais je me laisse volontiers faire, avant de sauter sur mes pieds pour aller m’installer à table. Je n’ai généralement pas faim au saut du lit ; le plus souvent je dois me forcer pour avaler un café et une banane ; mais là, je meure de faim ! Je suppose que c’est le fait de ne pas être chez moi. J’ai toujours été affamé lorsque je partais en vacances avec mes parents lorsque j’étais enfant. Je me sert de plusieurs choses à la fois, car j’ai envie de tout gouter. Steven me propose alors de passer la journée rien que tous les deux, à l’hôtel, car nous avons déjà visiter pleins de choses. Je hausse les épaules. Étonnamment, j’avais envie de faire les boutiques, mais rester à l’hôtel, ça me va aussi. Mais, je m’étrangle lorsqu’il parle de soin du visage et du corps ! J’ai horreur de ce genre de trucs. Me faire tripoter par des inconnus, sans façon. « Je préfère encore faire quelques longueurs, mais je n’ai pas de maillots ! » me rappelais-je soudain. Quelle sotte ! J’ai pensé à tout ; même à la paire de bottes de pluie car à Londres on ne sait jamais à quoi s’attendre ; mais à aucun moment, je n’ai songé à prendre un maillot de bain. Tant pis pour les longueurs à la piscine, je suis bonne pour le massage.