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 [KAKE] Can we talk ?
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Sujet: [KAKE] Can we talk ?    - Dim 12 Mai - 10:47[KAKE] Can we talk ? Empty
Kamille + Can we talk ?"
EXORDIUM.

Il était temps. La longue attente, le long désespoir qui avait animé ton couple, peut-être serait-il balayé par cette révélation ? Peut-être n’aurais-tu plus besoin de tourner la tête quand tu trouvais les yeux de ta bien-aimée trop implorant envers le destin ou envers un sourire de ta part. Pourtant, tu savais que l’heure de la révélation qui sonnait n’était pas une très bonne chose. Parce que tu savais pertinemment qu’elle t’en voudrait. Pendant des mois, pendant des années, tu ne lui avais offert que sous peu d’un sourire, qu’une tonne de désillusions, entre moment de plénitude, et chute au fond d’un gouffre sans fond. Ce qui ressortait le plus dans ta tête, c’était que tu lui avais menti. Ouvertement, par omission, pour la protéger d’une information qui pourrait très bien se révéler nécessaire à ses yeux. L’information qui aurait peut-être tout changé. Mais toi, tu avais préféré taire ce qui définissait tes journées et tes espoirs. Quitte à mettre un peu plus votre couple en péril. Et si, à ce jour, tout semblait aller bien, le fait de cacher à Kamille tes visites chez le kinésithérapeute, et surtout, ta progression, ça avait tout d’une déclaration de guerre froide. Comme si le temps n’était pas suffisamment nuageux comme ça entre vous.
Alors, certes, tu avais encore besoin de ton fauteuil, pour ne pas trop t’épuiser. Mais tu étais beaucoup plus autonome, si tu le souhaitais. Quand elle partait travailler, et que la maison se vidait pour te laisser inlassablement seul, tu savais très bien que tu n’étais plus autant démuni. Quand bien même ce n’était pas évident de te déplacer entièrement par toi-même. Tu n’étais pas entièrement remis, c’était ce que t’avait indiqué le médecin. Mais c’était un grand pas, presque littéralement, et une véritable victoire personnelle. C’était le médecin qui le disait ! Alors c’était forcément vrai.
Pour la peine, tu avais décidé d’organiser un petit repas avec Kamille. Autant bien préparer le terrain, non ? Un beau dimanche comme celui-ci, au soleil, dans la belle maison de tes parents, toute gagnée au loto, qui semblait tout aussi neuve qu’aux premiers jours, très bien entretenue par ta mère.. Un repas payé chez un traiteur, mangé sur la terrasse extérieure, peut-être que ça aiderait à passer la pillule. Pour le coup, tu avais eu l’aide de ta mère, et un peu de Jen, qui avait tenté de t’apaiser, te stressant encore plus. Mais au moins, elle avait permis à ce que tu prépares le tout plus vite. Même si désormais, tu avais une boule deux fois plus grande dans le ventre parce que les tentatives de réconfort de ta soeur t’avaient fait comprendre que tu avais abusé.
Et puis, tu avais attendu. Au soleil, qui réchauffait ta peau dans un élan de bien-être que tu ne connaissais plus, trop longtemps resté enfermé à l’intérieur de la maison. Jusqu’à ce qu’elle arrive. Et, quand ta petite amie, si belle, était arrivée face à toi, tu en avais eu le souffle coupé. Bon sang, comment avais-tu pu louper ces derniers temps combien elle était magnifique ? Tu étais vraiment bête, Jake Greenway. Face à elle, tu ne trouvais pas d’autre mots qu’un pitoyable Salut. En espérant qu’elle ne te déteste pas pour ça, pour ne rien savoir dire, trop étourdi devant sa beauté.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Dim 12 Mai - 15:03[KAKE] Can we talk ? Empty

Le dimanche matin. Tu te souviens que tu adorais ce jour. Parce que tu te souviens de ses dimanches où vous vous leviez aux aurores, l'un dans les bras de l'autre, prêt a conquérir le monde avec comme arme votre sac à dos et votre amour. Tu te souviens de ce sourire qui t'envoûtait, de ses moments rien qu'à vous. Tu te souviens de vos balades main dans la main, des regards que personne ne comprenait sauf vous. Tu te souviens de votre complicité, de la perfection de votre amour et de sa puissance. Puis rapidement, tu te demandes si cela avait vraiment existé où si ce n'était qu'un rêve qui t'animait. Vous savez le genre de rêve qu'on fait et qui nous perturbe au point d'avoir besoin de plusieurs minutes pour démêler le vrai du faux alors que nos yeux s'ouvrent à peine. Souvent tes souvenirs te hantent, les bons mais aussi les mauvais et il précipite ton réveil souvent de manière brutal. Mais pas aujourd'hui. Ce matin, tu ouvres les yeux naturellement dans un lit vide, dans un lit où tu es seule et où tu ignores si c'est une bonne chose ou pas. A la lumière qui traverse ta fenêtre, tu devines que la journée a débuté depuis plusieurs heures mais cela ne te dérange pas. Tu jettes un coup d'oeil à ton téléphone pour voir l'heure mais peut-être aussi pour voir si tu as reçu un message ou quoique ce soit qui te dirait où Jake se trouve et pourquoi il te t'a pas réveillé mais comme souvent, il n'y a rien de plus qu'un message de ta soeur. Il faudrait peut-être lui répondre, mais pas maintenant. La douche t'appelle, tu l'entends et tu t'y précipites pour sentir l'eau laver tes pensées en plus de ton corps. Puis tu te prépares, tu choisis ta tenue avec soin, tu hésites puis prend une robe, tu aimes la légèreté du tissu quand le soleil brille et tu devines que Mme Greenway allait vous proposer de manger en extérieur. Tu grimaces en y pensant, tu sais que tu devrais être en train de l'aider a préparé tout cela au lieu d'être dans ta chambre. Tu sais aussi que tu essaies d'être jolie pour attirer un regard qui ne te regarde plus depuis trop longtemps. Tu hausses les épaules, seule, devant ton miroir, tu n'es pas parfaite mais qu'importe au fond, non ? Tu ouvres la fenêtre et tu quittes ce cocoon pour rejoindre le reste de la famille. Enfin, c'était ce que tu imaginais mais la réalité, c'était que la maison te semblait vide. Tu cherchais du regard quelqu'un dans le salon avant de le voir lui à l'extérieur. Ne prêtant pas vraiment attention au reste, tu sors d'un pas faussement assuré sur la terrasse pour le rejoindre. « Salut » Tu le regardais et tu avais l'impression qu'il y avait quelque chose de différent dans son regard, dans sa voix mais tu étais incapable de savoir quoi. Ou pourquoi ? Et tu dois avouer que cela t'inquiétait légèrement. Tu ne te souviens pas de la dernière fois où la maison t'avait paru si vide. Enfin surtout sans que personne ne te préviennes et naturellement, tu culpabilisais de savoir qu'il était resté seul en t'attendant. Une tonne de question t'envahit l'esprit allant de pourquoi personne ne t'avait prévenu à pourquoi l'avait-il laissé seul. « Tout va bien ? Je pensais trouver Jen dans le salon mais .. elle n'y est pas. »
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Ven 14 Juin - 14:14[KAKE] Can we talk ? Empty
Kamille + Can we talk ?"
EXORDIUM.

Au fil des minutes qui passait, le stress n'avait de cesse de monter pour toi. Comme les graines d'un sablier qui s'échappaient en tombant de l'autre côté, tu sentais le temps filer, et l'échéance se rapprocher. Tu savais que tu avais merdé, que tu ne la méritais pas. Mais tu l'aimais, et, malgré tout le mauvais par lequel tu avais du passer, tu espérais, dans le fond, qu'elle puisse te pardonner. Te pardonner de t'être comporté comme un idiot. De ne pas l'avoir prévenue que tu allais voir le kinésithérapeute, et de ne pas l'avoir tenue au courant des évolutions. Tu avais peut-être tes raisons, et peut-être qu'elles n'étaient pas que mauvaises, mais tu savais pertinemment que tu risquais de lui faire du mal quand elle saurait que, sciemment, tu lui avais caché la vérité.

Souvent, tu te disais que le temps où Kamille et toi étiez complices plus que tout au monde, que vous formiez une barrière solide contre toute épreuve, était loin derrière toi. Mais tu avais envie de retrouver ça a tout prix. Cette complicité qui vous anime. La joie de vous revoir après une journée difficile. Les rires, et les silences complices, ces regards que vous vous lanciez que nul autre ne pouvait comprendre. Tu avais l'impression d'avoir tout sali, d'avoir froissé ce qui vous liait, avant d'hésiter à le jeter à la poubelle. Pourtant, tu l'aimais. Mais son amour t'avait été trop douloureux. La voir s'inquiéter, essayer de tout arranger, et pire encore, culpabilisé, ça t'avait démoli de l'intérieur plus encore que de voir tes rêves s'envoler en fumée. Alors tu avais commencé à lui en vouloir, la faisant très certainement croire qu'en effet, c'était de ta faute.

Et ensuite ? Ces dernières années étaient une succession d'échecs de ta part. Sentimentalement parlant, surtout. Mais aussi avec ta vie de famille. A agir comme si tout t'était dû. Pire encore au niveau professionnel. Tu avais laissé ton accident te définir dans l'absence de ton travail. Au chômage, et sans aucune activité, tu avais pu voir tout ton entourage s'inquiéter sans cesse pour toi. Et surtout Kamille. Elle avait la délicatesse de ne pas le montrer à ta famille, mais elle était certainement la plus dévastée de tous. La culpabilité de Jen n'était rien en égal à celle que la femme que tu aimais montrait. Mais toi, tu as laissé courir, dans une rage jamais vue jusque là, qui éclatait en toi. Tant de raisons pour t'inquiéter de la suite de cette révélation.

Faire cette surprise, ça n'était pas ce qui t'offrirait rédemption, c'était certain, et tu le savais pertinemment. Mais peut-être que ça t'aiderait à t'expliquer sur le tout. Et de ne pas te faire jeter la pierre, quand bien même ce serait plus qu'équitable.
A l'arrivée de Kamille, ton coeur avait fait un bon. Comment avais-tu pu passer tant de temps à nier sa beauté, sa gentillesse inscrite dans son visage, et toute la perfection qui entourait sa personnalité et son image ?
Oui, tout va bien. C'était la première fois en presque cinq ans que tu te permettais une telle phrase. Comme si ton cerveau avait retenu cette impression que la vie pouvait être possible. Finalement, même sans tes jambes, tout aurait pu aller bien si tu avais fait l'effort d'essayer. Puis tu lui offrais un grand sourire, avant de hausser les épaules. Ils sont partis. Tous. Pour nous laisser être un peu tous les deux. Un quelque chose que, depuis l'accident, tu n'as jamais demandé. Kamille devait s'en douter, c'était un jour différent. Le jour de la révélation. A voir si ça se passerait bien pour toi ou non. Tu prenais un air plus sérieux, sans qu'il ne soit grave pour autant. Tu montrais d'une main la chaise en face de là où tu étais installé. Assis toi que tu suggérais, avant de reprendre. C'est moi qui ait tout préparé. Enfin, avec l'aide de ma mère, quand même ! de toute façon, elle devait s'en douter, il y avait beaucoup de choses que tu ne pouvais pas faire tout seul.
Puis, tu baissais la garde, et tu soupirais. Je pense sincèrement qu'il faut qu'on parle. Que je te parle, surtout. Comme si tu ne le réalisais que maintenant. Mieux vaut tard que jamais !
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Ven 14 Juin - 19:26[KAKE] Can we talk ? Empty

Depuis l'accident, tu vivais chez les Greenway comme si c'était ta propre maison, ils étaient tous géniaux avec toi et ils avaient tout fait pour que tu ai l'impression que tu faisais partie de la famille mais malgré cela, tu n'étais pas chez toi et tu le savais. Tu n'avais pas cette liberté qu'on ressent quand on est chez soi et parfois, tu avais l'impression d'être dans un rôle. L'impression de te perdre, mais tu savais que cette situation, c'était ta faute. Pas uniquement la tienne mais en grande partie, il avait perdu ses jambes et toi, sans ta ceinture, tu n'avais rien eu. Où était la justice là-dedans ? Il perdait ses rêves et tu pouvais reprendre ta vie ? Sauf que ce que personne n'avait vu c'était que si ton corps était intact, tout le reste de ton âme avait été détruit dans l'accident. Ton coeur saignait en le voyant souffrir et ta tête ne faisait que te rappeler que sans toi, il serait normal, il serait heureux. Tu avais souvent pensé à le quitter, pour son bien. Parce que tu sentais que ton visage, que ta présence lui rappelait l'accident et tout ce qu'il avait perdu avec. Mais au lieu de cela, tu laissais ta culpabilité se nourrir de tes angoisses et de tes peurs. Tu vivais avec une épée Damoclès sur la tête, attendant le jour où il te demanderait de partir. Trouver la maison vide était inhabituelle. Évidemment, tu t'étais déjà retrouvés seule ici mais pas sans savoir pourquoi. Et puis, il était là, sur la terrasse. Tu l'avais rejoint, inquiète comme toujours de le voir seul, tu sais que tu l'infantilises sans le vouloir, tu sais que c'est mal mais c'était plus fort que toi alors tu essayais de te montrer discrète. Parce que tu ne veux pas empirer la situation. Un sourire apparait sur ton visage, il était mystérieux mais même si votre discussion venait de débuter, tu avais l'impression qu'il t'avait parlé plus que ses derniers mois. Un sourire était naturellement apparu sur ton visage en entendant qu'il allait bien, tu étais incapable de dire la dernière fois qu'il te l'avait dit. Et tu n'imaginais pas que ses mots te feraient autant de bien, autant de bien que de voir ce sourire qui te manquait tellement. Il t'expliquait que tout le monde était parti et tu dois avouer que tu ne comprenais pas pourquoi, pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ? Hier, tout était comme toujours, pourquoi tout était différent aujourd'hui ? « C'est très gentil de leur part » Tu sais que tu devrais te poser moins de questions. Tu sais que tu devrais profiter de l'instant présent, de ce petit moment rien qu'à vous. Mais tu ignores pourquoi, tu as un mauvais pressentiment. Peut-être parce que tout est parfait ? Il t'avait fait signe de t'asseoir et tu t'étais exécuter, tu ne le quittais pas du regard. Avant tu trouvais les réponses à toutes tes questions dans ses beaux yeux bruns. « Wahoo, c'est .. Sublime, mais je ne comprends pas, Jake. Pourquoi tout cela ? Pourquoi maintenant ? » Tu ne voulais pas le blesser dans tes mots mais tu avais besoin d'être rassuré. Et puis, tu étais incapable de cacher ta surprise alors même si tu ignorais si il savait encore lire en toi comme dans un livre, tu savais qu'il le voyait sur ton visage, sur tes réactions. Tu n'étais pas une adepte des changements et tant de perfection, c'était trop soudain pour toi, trop étrange. Puis tu avais senti ton coeur se serrer à ses mots. Ses mots que tu avais parfois entendus dans ton passé, jamais de lui, mais souvent d'autres. Ses mots qui résonnaient dans ta tête comme un moyen assez doux de te dire aurevoir. Un aurevoir que tu pensais être prête à attendre mais tu réalisais bien vite que non. Que tu n'étais pas prête du tout pour cela. « Je me demandais quand cette discussion allait arriver, je t'avoue que je pensais que ce serait .. Beaucoup plus tôt » Tu essayais de garder le contrôle mais tu sentais que tes émotions étaient en train de prendre le dessus sur ce que tu souhaitais. Tu sentais que ton émotion était en train de remplir ton regard d'eau. D'eau, que tu ne comptais pas laisser s'échapper. Pas maintenant. Pas avant qu'il te l'est clairement dit.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Mar 13 Aoû - 16:06[KAKE] Can we talk ? Empty
Kamille + Can we talk ?"
EXORDIUM.

C'était certainement les avancées que tu avais faites qui t'avaient décidé à faire des efforts. Elle les méritait, et elle avait suffisamment souffert à la fois de l'accident, de ton caractère et de ta tristesse. Et à tout ça, tu voulais y remédier plus que tout. T'avais tellement à réparer qu'une vie te semblait bien trop peu.
Alors oui, préparer un repas, c'était bête. C'était quelque chose de bénin. Mais à la fois tellement comparé à tout ce que tu avais fait pour elle au long des années. De longues années passées ou elle avait supporté tes idées noires, ton attitude maussade, ton humeur destructrice de votre couple. Mais pourtant, elle était restée. Et pour ça, t'avais eu beaucoup de chance. N'importe qui d'autre t'aurait certainement laissé comme une vieille chaussette, surtout après aucune évolution de ta part.
Les médecins avaient toujours été clairs : si guérison il devait y avoir, elle serait longue, elle serait fatigante, épuisante, et surtout, tu risquais de perdre patience. Peut-être étaient-ils plus comme des voyants que de véritables médecins. Tout ce qu'ils avaient prévu, c'était arrivé. Et toi, t'avais perdu patience. Pas qu'envers toi même, ou envers tes jambes. Envers tout tes proches. T'avais fait fuir Joan, ta meilleure amie depuis toujours. Elle était partie de la ville pour des raisons personnelles, mais elle en avait profité pour ne plus réapparaître dans ta vie. T'avais failli perdre tellement d'amis. T'avais failli perdre Kamille. Et maintenant, tu avais juste peur. Peur que ta révélation te fasse la perdre à tout jamais.

Kamille avait l'air d'être presque subjuguée par ce que tu avais préparé, à l'aide de ta famille. Tant mieux, c'était le but. Mais pourtant, elle restait incrédule, et ça te faisait douter. Tu lui attrapais la main, et la lui caressait doucement. Parce que j'aurais du le faire avant. Et je m'en suis enfin rendu compte. Tu soupirais un instant, avant de reprendre. Kamille, je suis désolé d'avoir été un con, surtout pendant tout ce temps. T'étais sincère. Et à sa merci. Un mot et elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait de toi. Même prendre ton coeur et le chiffonner comme une boule de papier.
Tu soupirais, en essayant de te concentrer pour bien choisir tes mots, tandis qu'elle lançait une phrase sur ce qui aurait du arriver beaucoup plus tôt. Phrase qui t'avait laissé perplexe. Comment ça ? Tu sais déjà...? que tu t'exprimais, un peu surpris. Puis tu secouais la tête. Je suis désolé, j'aurais du te le dire plus tôt, mais j'avais tellement peur de te donner de faux espoirs... Peur de te décevoir une fois de plus. Mais j'aurais du te le dire, ça nous aurait certainement permis d'aller mieux. Ensemble. Tu plongeais ton regard dans le sien, plus sincère que jamais. Maintenant, elle pouvait te jeter, si elle le voulait. Après tout, elle était dans son plus grand droit. Tu l'avais empêchée d'exister et de vivre vraiment depuis trop longtemps.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Ven 30 Aoû - 10:13[KAKE] Can we talk ? Empty

Tu étais forte, aux yeux de tous il fallait que tu le sois. Il fallait qu'ils pensent que tu avais surmonter tout cela, que tu étais capable d'être là pour lui. Il avait probablement bien plus souffert que toi, tu n'avais pas le droit de te plaindre de tes petits bobos. Mais la vérité c'était que l'accident vous avait blessé bien plus profondément que ce que vous laissiez paraitre. Il t'avait laissé une culpabilité que tu n'arrivais pas vraiment à gérer et des remises en questions sur chacun de tes choix, chacun de tes gestes que personne ne pouvait deviner. Plus rien n'était simple dans ta vie, chaque chose anodine était le fruit d'une longue réflexion, d'une véritable analyse. « C'est magnifique » Tu lui souriais en sentant le contact de sa peau sur la tienne. Ce n'était qu'un geste banale mais il te réchauffait le coeur. Tu écoutais ses mots et tu retenais le fameux "Je t'aime" par peur de la suite. C'était stupide, tu le réaliserais plus tard, là, tu es concentré sur ce mauvais présentement qui te perturbe. « J'ai gâché ta vie Jake, je le sais alors tu avais le droit, le droit de prendre le temps qu'il te fallait pour avancer. » Tu ne voulais pas le brusquer, tu voulais qu'il progresse aussi bien physique que psychologiquement à son rythme. Puis tu baissais le regard, tu refusais d'affronter le sien. « Le droit de m'en vouloir » Après tout, si une personne pouvait te reprocher ce fameux jour c'était bien lui. Rien n'était juste dans ce qui vous étiez arrivés, rien n'était normal. Il était là, coincé dans un fauteuil alors que tes blessures n'étaient plus visible depuis bien longtemps. « Ensemble ? » Chacun des mots qu'il venait de prononcer résonnait dans ton esprit. Tu retournais sa phrase dans tout les sens possible et imaginable et tu réalisais que cela ne collait pas avec tes pensées. Enfin pas totalement, pourquoi te parler d'espoir ? Pourquoi te parler d'aller mieux ensemble si c'était pour te quitter ? Cela n'avait pas de sens mais tu étais tellement persuadé qu'il te fuyait depuis tout ce temps par peur de te dire la vérité. Par peur de te dire de faire des bagages et de rentrer chez toi. D'ailleurs pourquoi aurait-il peur de te le dire si c'était ce qu'il voulait vraiment ? Tu n'en savais rien, à vrai dire à cet instant tu ne savais plus rien. Si ce n'était que ton esprit était rempli de questions et d'incompréhension. Mais tu savais que si tu gardais le silence, il ne comprendrait pas ta réaction. A ton tour, c'était toi qui allais devenir étrange et le manque de dialogue de ses derniers mois allaient reprendre le dessus sur un moment de la vie courante pour les autres. « Je .. Je pensais que tu allais me quitter Jake mais .. là. Ca ne ressemble pas à une rupture .. » Ou alors oui, tu ne sais pas, tu ne sais plus.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Mar 17 Sep - 21:15[KAKE] Can we talk ? Empty
Kamille + Can we talk ?"
EXORDIUM.

Tu peinais à comprendre pourquoi et comment l'univers avait bien pu mettre une femme comme elle sur ton chemin. Comme si tu l'avais ne serait-ce que méritée. Et surtout, tu ne comprenais pas pourquoi, après tout ce temps, elle était restée. Après toutes les galères face auxquelles tu l'avais mises après votre accident. C'était sûrement ce qu'on appelait l'amour. Elle t'aimait vraiment. Tout comme toi tu l'aimais. Et tout ce que tu lui avais préparé, elle le mérité. Du plus profond de ton être, tu voulais la rendre heureuse. Je suis content que ça te plaise. dis-tu, simplement, avant de déposer un baiser sur sa main que tu tenais.

Et face à ses réponses, tu appuyais sur son bras, doucement, mais suffisamment pour qu'elle ne baisse la tête et te regarde de face. Tu attrapais son autre main, et la regardais dans les yeux, l'air un peu triste. Triste que ses paroles ne soient sorties. Triste qu'elle y croie, surtout.

Ne dis pas ça. S'il te plait. Tu sais très bien que c'est faux. Si j'ai tenu, tout ce temps, face à ma tristesse, c'était surtout grâce à toi. Ce sera toujours toi. Tu ne supportais pas l'entendre prendre et porter la culpabilité d'un accident pour lequel elle n'avait rien fait d'autre qu'être dans la voiture. C'était toi, le véritable coupable. Coupable de ne pas avoir su éviter le camion. Coupable de l'avoir laissée penser que tu ne l'aimais plus. Coupable de lui avoir fait subir ta tristesse, ta colère et tes frustrations. Pendant un instant, tu avais commencé à paniquer de savoir qu'elle était au courant de tes mensonges, et qu'elle t'avait laissé faire, tout en te laissant t'enliser, encore et encore dans ce secret que tu taisaiss. Et réaliser qu'elle parlait de rupture au début, ça n'était pour autant pas vraiment pour te soulager.
Tu l'avais laissée croire, par ton formalisme, que tu voulais la quitter ? Non, jamais. T'en étais pas capable. Si tu avais continué de te battre, c'était pour elle avant ta famille. C'était pour un jour pouvoir te rendre compte de la beauté du soleil, surtout quand il l'illuminait tel un ange tout juste descendu en visite sur la terre des simples mortels. Et c'était aussi pour ces raisons que tu avais préféré attendre. Pour ne pas voir de nuage sur ce beau visage, alors qu'on t'annonçait que tes jambes allaient véritablement finir par remarcher.

Sa réflexion sur la rupture, tu ne pouvais t'en empêcher, tu avais laissé échapper un léger rire mélangé d'un soupir. Assieds toi, s'il te plait. lui ordonnais-tu presque, à demi-mot au moins. Une fois qu'elle était assise, tu approchais ta main de sa joue, et faisais passer une mèche derrière son oreille. Bien sûr que je veux que ce soit ensemble. Et bien sûr que non, je veux pas te quitter. Jamais. Sauf si c'est toi qui me le demande, et même si ça m'arracherait le coeur en mille morceaux. Dans le fond, t'aurais pas tort. J'ai pas été très sympa ces derniers temps, je suis pas sûr de te mériter. Mais si tu veux toujours de moi, je serais l'homme le plus heureux de cette terre. souffla-t-il légèrement, en baissant la tête. Il ne la releva que quelques secondes plus tard. Kamille, je t'aime. Vraiment. Je sais que je ne te l'ai pas beaucoup dit, voire même jamais dit ces dernières années. Et j'ai été trop con de louper de te le dire au moins tous les jours au réveil, et ensuite en me couchant. La tristesse et la douleur ne devraient jamais être des excuses pour faire souffrir

T'étais pas bien, et tu te détestais d'en être arrivé au point où tu lui avais réussi à lui faire perdre confiance en toi et ton amour pour elle. Alors oui, t'avais pas aidé, il fallait dire. Mais les choses étaient différentes, maintenant. Tu te rendais enfin compte de ton égoïsme, et t'avais envie de tout changer. Pour elle. Parce qu'elle le méritait, simplement. Face à elle, tu n'avais pas lâché ses mains, mais tu avais desserré ton emprise sur elle : tu ne voulais pas lui faire mal. Mais mon amour, il faut quand même que je te parle d'une chose. Et je suis pas certain que tu vas aimer le fond de l'histoire. soupira-tu avant de reprendre. Laisse moi parler, avant de t'énerver. Une fois que j'aurais fini, tu pourras me dire tout ce que tu voudras, d'accord ?

Un instant, tu attendais sa confirmation, prenais un grande inspiration, et te jetais à l'eau. Voilà, hier j'ai eu une séance de kinésithérapie. Et c'était pas la première. Je sais que je ne te l'ai pas dit, mais Jen a réussi à me convaincre après que mes jambes aient eu une réaction. L'air sérieux, tu reprenais. Pour commencer, on est allés voir le docteur, et il nous a dit que c'était peut-être juste un nerf bloqué, pas forcément la possibilité de marcher. Mais il m'a prescrit des séances chez le kiné, et Jen a fait le travail derrière. C'était dur, parce que j'avais pas envie d'être là pour de faux espoirs. Tu retenais un sanglot, te disant que les hommes, ça ne pleure pas. Que tu devais rester fort, même face à la vague d'émotions qui te submergeait. Mais j'ai continué. Au moins pour essayer d'avoir une bonne santé. Sauf qu'il y a un peu plus de trois mois, mes jambes se sont manifestées de nouveau. Le kiné a fait faire des analyses au chirurgien, qui a prescrit de nouvelles séances. Pour essayer de retrouver un contrôle. Même partiel. Et un mois plus tard, j'arrivais à avancer d'un demi-centimètre une jambe en une dizaine de minutes ! C'était encourageant qu'ils disaient.. Cette fois, tu n'avais pas su retenir la larme qui coulait.

Kamille.. ça fait un mois que j'arrive à contrôler, plus ou moins mes jambes. T'essayais de scruter son regard à la recherche de l'émotion que tu craignais, celle qui t'offrirait une gifle sur ta joue presque tendue, que t'avais mérité par ton silence. Avec des efforts, dans la semaine qui est passé, le kiné a réussi à me faire marcher. Comme un vieillard, et doucement, tout en gardant mes appuis. Mais il a dit que c'était un très bon signe. Et qu'il faudrait continuer. D'enfin libérer ta parole, ça faisait du bien, comme si toute la frustration de ces années en fauteuil s'évacuait tout à coup.

J'aurais dû t'en parler, je sais. Mais déjà, Jen était au courant alors que je ne voulais pas pour ne pas risquer de faux espoirs, personne ne le sait, et puis, j'aurais pas supporté de voir la déception sur ton visage si ça n'avait pas marché... Toi qui à la base ne voulait pas aller voir de docteur pour une rééducation ou des massages, finalement, t'avais bien fait ton compte. Restait plus qu'elle ne te haisse pas pour avoir garder le secret.

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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Mer 18 Sep - 16:16[KAKE] Can we talk ? Empty

Tu étais bien consciente de la distance qu'il y avait entre Jake et toi depuis l'accident. Avant vous étiez inséparable, vous étiez beau, vous étiez parfait puis tout à déraper. Cet accident, vous n'auriez jamais pu le deviner, jamais pu devinez l'impact qu'il aurait sur vos vies et sur votre histoire. C'était clairement l'épreuve la plus difficile de ta vie et tu dois bien avouer que tu n'avais su comment la gérer correctement. Face à cela, vous vous étiez naturellement éloignés pour soigner vos propres blessures. Tu avais senti la culpabilité d'envahir durant cette distance et de ce fait, tu n'avais pas osé revenir vers lui comme tu aurais peut-être dû le faire. Tu vivais avec la peur de le perdre, la peur de la voir abandonné même si tu le savais résigner. Braqué face à la situation. Une part de toi avait cet espoir de le voir sourire de nouveau, de la voir aller bien ou au moins, aller mieux. Évidemment, tu aurais aimé être la raison de ce sourire au départ, parce que tu sais que cela t'aurait rassuré mais plus le temps passait et plus tu espérais qu'il sourit pour lui. Parce qu'il accepte la situation. Il t'avait fallu du temps pour comprendre ce qu'il se passait dans ce jardin. Du temps pour comprendre ce moment de complicité, ce moment rien qu'à vous qu'il vous offrait. Parce que tu avais tes vieilles angoisses, toujours dans un coin de ta tête qui te rappelle que tout n'est qu'une question de temps, que tout es de ta faute et qu'un jour, il te le fera payer en t'abandonnant. Qu'au fond, tu es peut-être ce qui l'empêche d'avancer, l'ancre qui le tiens au fond. Alors oui, tu te dis que tu aurais peut-être dû le quitter pour qu'il puisse être libre mais tu n'en avais pas la force. Quand tu penses à lui, quand tu penses à vous, tu veux y croire. Aujourd'hui, tu lui parlais à coeur ouvert, même si tes mots te brisaient le coeur, il fallait que tu lui dises. Tes mains dans les siennes, tu réalisais que c'était lui qui te rassurait alors que cela devrait être l'inverse. Ton coeur était lourd, tes pensées troubler, tout ton être était un peu perdu dans ce moment. Tu avais le sentiment que tout cela n'était qu'une bulle de rêve, un moment d'égarement dans votre vie et en même temps, tout semblait si réel, si pure et sincère. C'était perturbant, dans le bon sens du terme mais perturbant quand même et tu ne savais pas si c'était un nouveau départ ou un adieu qui se préparait. Préférant imaginer le pire qu'avoir l'espoir du meilleur. Tu lui souriais avant de lui obéir et t'asseoir sur une chaise qui vous mettait presque à la même hauteur. Ouvrant ton coeur et prononçant le fameux mot "rupture" qui traumatisait ton esprit depuis longtemps et encore plus aujourd'hui. Aujourd'hui que tu pensais comme étant le dernier jour de votre histoire. Tu baissais le regard en comprenant que tu avais mal compris, qu'une fois de plus, tu avais laissée ta peur prendre le contrôle. Tu souriais un peu plus en sentant sa main contre ta joue, en sentant ce simple geste. Tu écoutais ses mots qui avaient le don d'allégé ton coeur durant quelques instants sans prendre la parole. Écoutant simplement, laissant de la place pour ses mots avant de relevé ton visage vers le sien, retirant tes mains des siennes pour les déposer sur son visage. Pour déposer tes lèvres sur les siennes lui offrant un baiser, un baiser en soit très simple, un peu comme le premier baiser d'un couple fraichement amoureux, mélangeant douceur et passion. Parce qu'après tout, ça fait bien longtemps que vous n'avez pas été vous-même. « Je t'aime Jake, à un point que tu ne peux même pas imaginer .. Et je comprends, tu as eu besoin de temps pour toi, pour accepter tout cela et je ne faisais que te rappeler l'accident alors forcément, c'était plus simple que tu le fasses seul peut-être. » Tu ne voulais pas qu'il s'en veuille pour tout cela, l'un comme l'autre, vous aviez eu assez de tristesse dans vos vies. Tu en avais assez de tes propres culpabilités, tu n'avais pas besoin de lui aussi culpabilise pour tout cela. Mais comme il te l'avait rapidement rappelé, vous n'étiez pas là par hasard même si vous retrouvez était tout ce que tu espérais, tu sentais qu'il ne t'avait pas tout dit. Et même si une part de toi c'était senti rassuré par ses mots, cela avait été de courte durée. Tu ne comprenais pas vraiment ce qu'il allait bien pouvoir te dire, tu étais à des années lumières de deviner ces mots futurs et l'impact qu'ils allaient avoir sur vos vies. Tes mains étaient retournées dans les siennes depuis plusieurs minutes déjà, comme si, tu avais besoin de ce contact, de ce lien entre vous. Il te parlait de ta colère et tu craignais le pire, on ne pouvait pas dire que tu étais le genre de personnes qui s'énervait facilement alors tu avais simplement acquiescer avec ta tête, légèrement inquiète. Tu écoutais ses mots, buvant ses paroles sans comprendre tout de suite où il voulait en venir. Tu ne disais rien mais tu sentais la lourdeur de ses mots, tu sentais ses émotions qui lui jouait des tours et tu te tendais de passer l'une de tes mains sur les siennes pour la caresser avec ton pouce, pour lui dire que tout allait bien. Pour le moment au moins. Plus son histoire avançait et plus tu étais contente, il t'avait demandé de te taire alors tu le faisais mais tu dois avouer que tu mourrais t'envie de parler, même sans savoir ce que tu devrais dire. Est-ce que tu comprenais ce silence ? Ce secret ? En réalité, tu n'en sais rien. Parce que tu aurais aimé être la personne qui était là pour lui dans ses moments que tu devines difficiles. Ses moments plein de doutes où tu aurais aimé être celle qui lui tenait la main. Et de l'autre côté, est-ce que tu peux lui reprocher d'avoir cru à un mirage ? Alors tu l'avais simplement pris dans tes bras, restant ainsi quelques secondes dans votre bulle avant de t'en retirer. « Je suis très fier de toi Jake... Je savais que tu ne pouvais pas abandonner aussi vite » Tu lui souriais, retenant tes propres larmes de joie. Plus le temps passait et plus cette journée était pleine de surprise, dans le bon sens du terme.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Jeu 19 Déc - 13:53[KAKE] Can we talk ? Empty
Kamille + Can we talk ?"
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Plus que la distance, t'avais laissé la différence vous séparer, la différence vous éloigner chaque fois. C'était ton choix, et à chaque fois que t'y repensais, tu te rendais compte que dans ta tristesse, t'avais pas vraiment réfléchi plus loin que le bout de ton nez. Et c'était un comportement que t'avais répété en boucle. Avec Kamille, ta mère, Joy, Jen, ta psy. Toi qui autrefois avait tant d'amis, tu t'étais même retrouvé sans personne qui continuait à te voir. Tant d'années d'attente, tant d'années dans ce comportement, que t'avais fait fuir ceux qui t'étaient le plus proches. Ceux qui t'aimaient. Ceux qui t'avaient supporté toute ta vie. Et d'un côté, pendant longtemps, ça t'avait rassuré de ne voir personne venir spécialement pour s'inquiéter de toi. Il y avait bien eu Joan. Et finalement, elle avait quitté la ville. C'était encore ce que tu faisais le mieux, de faire fuir les gens.

Et malgré tout ça, elle, Kamille, ta Mimille, elle était restée à tes côtés, elle avait souffert en silence, serré les dents, et elle t'avait soutenu dès que toi, tu décidais de lui en laisser l'opportunité. Et même après tout ce temps à lui mettre des bâtons dans les roues pour qu'elle puisse t'approcher, pour qu'elle puisse atteindre, elle semblait si prête à te pardonner que tu ne savais même plus comment tu avais su te débrouiller pour qu'elle fasse preuve de tant de clémence envers toi. Je ne te mérite pas. Je mérite pas que tu sois si gentille avec moi. Ni si compréhensive.. T'avais les larmes aux yeux, et t'étais totalement ému.  Je t'aime. des mots que t'avais pas été en mesure de lui dire pendant ces dernières années, une délivrance pour toi. D'y arriver. De les dire après les avoir tant retenus.

Lui raconter que t'avais commencé la rééducation, dans son dos, sans lui dire, en la laissant dans l'ignorance, dans la crainte et le désespoir, et lui dire que tout ça n'avait pas été en vain, que finalement, t'arrivais, difficilement, mais tu y arrivais, à marcher, c'était tellement bien. Cet afflux de positivité, additionné à la réaction la plus fantastique du monde : elle ne t'en voulait pas, c'était plus que tout ce que tu pouvais jamais mériter. J'aurais voulu t'en parler plus tôt, mais j'avais peur. Et je n'aurais vraiment jamais pu supporter ta déception. Pas après tout ça.. un "ça" qui voulait dire tellement plus.. Tu lui souris, et tu lui dis.  Du coup, j'ai eu envie de prendre soin de toi. C'est loin d'être suffisant par rapport à ce que t'as supporté, mais je me dis qu'une vie entière de ces repas, c'est déjà un bon début, non ? "Une vie entière" et la promesse que ça amenait désormais. Une promesse que tu te sentais vraiment prêt à faire.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Sam 21 Déc - 10:28[KAKE] Can we talk ? Empty

Tout était tellement étrange autour de vous, tu n'arrivais pas à savoir si c'était un rêve ou la réalité. En seulement quelques minutes, tu avais vu défiler tout ses vieux démons qui te tourmentent toujours malgré tes efforts pour les faire taire. Le souvenir de l'accident qui te hantaient au point de te réveiller chaque nuit dans un état de panique. Cette peur de le voir abandonné un combat dont tu te sens coupable malgré ce que les gens disent. Malgré le fait qu'on essaye de te convaincre que vous avez simplement fait preuve de malchance. Tu ne peux pas, tu n'arrives pas à abandonner cette culpabilité qui te rongent petit bout par petit bout. Et puis, il y a cette peur, plus discrète, plus secrète que tu n'oses pas dire à haute voix par peur de la voir devenir réalité. Pourtant, au fond de toi, tu as fini par la voir comme la solution évidente à ce qu'il était en train de vivre. Le meilleur moyen d'oublier un mauvais souvenir est de se séparer de ce qui vous rattache à lui et il n'y a plus qu'une chose qui le rapproche de cet accident : toi. Si tu n'avais pas eu ses peurs, tu aurais probablement réalisé que tout ce qui était autour de vous était un peu trop beau pour une scène de rupture. A vrai dire c'était un peu trop beau pour n'importe quoi. « Ne me repousse plus, s'il te plait » Ses mots venaient du plus profond de ton coeur et tu les avaient dit dans un long soupir, suivi d'un sourire. Tu ne voulais pas le brusquer, tu ne voulais pas lui imposer ton aide mais tu sentais que si vous voulez remonter la pente, vous alliez avoir besoin d'un de l'autre. Evidemment, tu ne pouvais pas deviner la suite à votre conversation et ce bout de chemin qu'il avait su affronter. Face à la situation, on aurait pu te féliciter pour ton sang froid, tu étais forte, tu voulais te montrer forte et puis, il avait suffit de trois mois, de sept lettres pour que ton coeur fonde et qu'une larme t'échappe. Une simple phrase que tu pensais perdu à jamais, que tu pensais ne jamais entendre à nouveau et pourtant.. Tu restes figé sur ta chaise, en réalité, tu ne sais pas comment réagir, tu ne t'y attendais pas et la suite de cette conversation allait définitivement faire craquer ton coeur.. Te blottir dans ses bras, c'était ta réponse. Peut-être que ce n'était pas ce qu'il attendait, peut-être que c'était maladroit mais tu avais ressenti ce besoin. Et surtout, tu avais ressenti qu'il n'allait pas te repousser. Tu étais sincère dans tes mots, tu étais réellement fière de lui. « Tu n'aurais pas pu me décevoir, j'avais tellement peur que tu abandonnes le combat.. » Tu baissais un instant le regard, honteuse d'avoir pu le penser et pourtant, c'était la vérité. Puis à sa phrase, tu avais souris, tu étais amusé au fond tout en étant véritablement soulagé. « C'est ta mère qui va être ravie » Ah moins qu'il t'est caché ses talents de cuisiniers, tu es presque sûr que la personne derrière autant de choses pour deux personnes ne peut être qu'une maman. « Mais je peux accepter une vie entière de ses petits plats » Tu lui souriais simplement, cela faisait tellement longtemps que tu ne t'étais pas simplement sentie heureuse.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Jeu 16 Jan - 11:07[KAKE] Can we talk ? Empty
Kamille + Can we talk ?"
EXORDIUM.

Loin de tout ce que tu avais imaginé, Kamille représentait encore plus la clémence que ce que tu ne l'aurais imaginé. C'était presque hors du commun, surtout hors de ton entendement de voir de telles choses. Cette femme était impressionnante. Elle était la guerrière qu'elle avait toujours été, celle dont tu étais tombé amoureux. A quel moment est-ce que ça t'avait paru étrange qu'elle ne soit pas telle qu'elle avait été toujours, et que la seule personne qui avait changé, c'était toi. Tu t'étais assombri, laissé emporter par les ténèbres qui avaient si longtemps régné sur toi. T'étais faible, ça c'était certain. Mais elle était suffisamment forte pour deux, t'avais juste oublié de t'en rendre compte. Et oublié ce que tu savais déjà. Je ne le ferais plus. Promis. Tu hochais la tête, et essayais de lui sourire. En fait, l'émotion prenait le dessus sur toi : tu ne savais plus vraiment ce que tu savais faire, ni comment contrôler tes émotions pour leur éviter d'exploser. Et finalement, tu laissais les larmes couler, doucement, lentement, comme brûlantes, sur tes joues. Mais t'avais toujours dit qu'un homme ne pleurait pas, alors du revers de ta manche, tu les essuyais.

La gorge aussi te brulait, sèche et irritée par le son qui essayait de s'échapper de tes cordes vocales. Désormais, parler était un véritable supplice. Dans le fond, tu le savais, et elle aussi, elle devait s'en douter. Mais j'ai abandonné.. Plus d'une fois. A chaque fois que j'essayais de me remettre en selle, je me cassais la gueule. C'est la pire sensation du monde, d'essayer pour les autres, pour soi, et de finalement se trouver face à un échec; Et généralement, c'étaient les plus cuisants. Tu te souvenait très bien des passages chez le kiné avec Joan. T'avais cru mourir à chaque fois que tu t'effondrais au sol, tes jambes incapables de te soutenir. T'avais même pensé, tout comme le docteur, que tu ne retrouverait jamais l'usage de tes jambes. Et c'était sûrement à ce moment là que t'étais devenu le plus impossible des cons de la galaxie, et que tu t'étais enfoncé dans la noirceur et la méchanceté.

Alors évidemment, t'essayais de te faire pardonner. Et tu plissais les yeux à sa réflexion, presque scandalisé. Ma mère ? Mais pourquoi ma mère. Oh, je te signale que j'ai aussi aidé à la préparation de ce repas, non mais oh ! disais-tu en riant. Une vie entière de mes plats oui ! Enfin, de vos plats. Puisque dans le fond, heureusement que ta mère t'avait éguillé : ça aurait eu un gout dégueulasse sans ça.
Tu regardais Kamille, tout à coup plus serein, apaisé, même. Et tu te rendais vraiment compte de combien tu avais été con : elle était la seule personne que tu avais jamais aimé, et t'avais essayé de la perdre. Heureusement, elle était bien plus tenace que toi.
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Sujet: Re: [KAKE] Can we talk ?    - Mer 12 Fév - 17:38[KAKE] Can we talk ? Empty

Si vous demandez aux gens de vous décrire, ils vous parleraient d'un jeune couple un peu fou parfois mais dont la complicité crève les yeux. Ils vous parleraient d'amour malgré le fait que vous n'étiez pas ensemble depuis longtemps, peut-être même qu'ils vous raconteraient une histoire d'âme soeur, enfin si vous demandez à Jen. Et cette image de votre couple, cette sensation que tu avais quand tu étais avec lui avant l'accident, tout cela te manque terriblement. Aujourd'hui, tu n'osais plus lui voler un baiser en partant chercher la salade lorsque vous étiez à table. Tu n'osais plus sourire en croisant son regard sans aucunes raisons apparante, simplement parce qu'aujourd'hui, tu ne savais plus lire dans ce regard noisette, tu ne comprenais plus ce qu'il disait. Et tu souffrais en te demandant si cette complicité était encore quelques parts sous vos angoisses, sous vos douleurs. Evidemment que tu doutais, de vous, de votre force à surmonter cette épreuve mais jamais de l'amour que tu lui portes. Et durant cette conversation, tu sens qu'il y a quelque chose de différent, qu'il est différent mais il t'avait fallu un peu de temps pour comprendre ce que cela voulait dire. Et encore un peu plus de temps pour être certaine d'avoir bien compris. « A une époque, on pouvait tout vaincre ensemble, je suis sûr qu'on peut encore le faire » Tu lui souriais, évidemment que tu étais nostalgique de cette époque. Evidemment que tu pensais que vous étiez capable de redevenir vous et tu es persuadés que lui aussi. Tu sentais l'ambiance chargé en émotion qu'il régnait toujours de vous. Tu voyais les larmes qu'il tentait de cacher, elle te touchait, elle te donnait encore plus d'émotions que ses mots mais tu le connais, tu sais ce qu'il pense d'un homme qui pleure alors tu ne soulèves pas ce point. Tu ne laisses pas ta main venir les essuyer, tu l'écoutes simplement, restant proche de lui avant de prendre ses mains. « Jake, les médecins t'ont dit que tu avais autant de chances de ne jamais y arriver que de réussir. Si tu avais abandonné, tu aurais vu le verre à moitié vide, tu ne te serais pas battu, tu n'en serais pas là. » Tu le regardais droit dans les yeux, fière de ce chemin plus que difficile. « Peut-être que ses échecs étaient nécessaires, mais il n'était que passager, beaucoup aurait abandonné face à eux, pas toi. » En écoutant son histoire, tu réalisais que derrière a carapace, derrière ce côté renfermer qui le définissait ses derniers temps, il était toujours là, toujours fort, toujours battant.

Tu souriais devant son air scandalisé, amusé comme tu l'avais été rarement ses dernières années. Alors, tu prends ta plus belle voix pour lui présenter tes excuses. « Pardonnez-moi Monsieur, j'ignorais votre talent pour la tarte à la courge » Tu riais légèrement, tu ne doutais pas de son aide mais tu étais certaine de reconnaitre la cuisine de Mme Greenway, après tout, cela fait plusieurs années que tu vis sous son toit. Alors sur certains plats, il ne peut pas t'avoir. « Allons y pour une vie entière de tes plats dans ce cas »
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