Alors alors...?

Bianca & Alize James

Angoissée ? Moi ? Non, jamais ! c'était pire que ça ! Je me rongeais les ongles que je venais de faire, pour une fois qu'ils ressemblaient à quelque chose, ça n'aurait pas su durer. je me faisais des cheveux blancs, rien qu'à penser qu'on ne savait pas, et qu'il se pourrait totalement qu'Alize n'ait pas réussi, peut-être parce qu'une question est fourbe. Non pas que je n'avais pas confiance en elle, loin de là. Mais aujourd'hui, les examens tiraient vers le bas, et n'étaient pas fait pour permettre d'obtenir le diplôme, mais pour dégager le plus de monde possible. Avec Grand-mère, on avait tout préparé dans l'idée qu'elle allait réussir. c'était OBLIGE ! Quand Alize avait quelque chose en tête, elle y arrivait, quoi qu'il n'arrive. Alors pourquoi pas là.
Alors, nous attendions, toutes les deux pendant un temps interminable, qu'elle ne rentre à la maison. Et autant dire que le temps nous paraissait long. «Non dovresti tingersi i capelli di scuro. Porta sfortuna.» Je jetais un coup d'oeil en coin vers ma grand mère. Ces quelques mots, dits en italiens, à critiquer mon choix capillaire, c'était vraiment pas le genre pour me détendre. Surtout que dans la famille, ils étaient hyper superstitieux. Et ça me faisait culpabiliser. Je me redressais, et avec toute la fierté dont je savais faire preuve, je me tournais vers elle, avec cet espèce de sourire qui veut dire "ça ne te regarde pas, je suis majeure, et depuis un moment, je fais encore ce que je veut". E per Natale. Et puis aussi parce que j'en avais eu envie. De toute façon, du moment où j'étais rentrée de chez la coiffeuse, avec quinze centimètre de moins, et les cheveux teints, j'avais entendu tout plein de critiques. Contrariée par ma grand-mère, que j'avais beau aimer, et plus que tout, d'ailleurs, mais dont j'avais de plus en plus besoin de m'éloigner au fil du temps, je m'étais levée et étais allée me chercher un verre d'eau dans la cuisine. Pendant le temps que l'eau coulait dans le récipient, j'entendais la clef tourner dans la serrure et la porte s'ouvrir. Et voilà, ça y était. On allait savoir.

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

Après avoir passé mes examens quelques mois auparavant, l'attente m'avait paru durer une éternité. Éternité durant laquelle j'avais dû réviser comme une malade de peur d'arriver aux rattrapages... l'année d'après. J'avais assez perdu de temps comme ça dans ma vie pour ne pas réussir cette fois-ci, même si je partais on ne pouvait plus pessimiste. J'avais tellement révisé que j'avais manqué certaines journées de travail, préférant me plonger dans des bouquins que dans la farine. Je ne savais donc pas comment mon boss s'était débrouillé pour ouvrir, et la vérité, c'était que j'en avais strictement rien à faire. Comme si ça m'intéressait de savoir qui il avait exploité. Si ça se trouvait, il n'avait pu me remplacer par personne d'autre vu son caractère exécrable et avait dû fermer tout du long. Tant mieux pour lui, surtout si, à l'inverse, il avait dû mouiller la chemise en travaillant seul. Il comprendrait peut-être ce que c'était que de tout faire soi-même, surtout quand on n'est pas soit boulanger soit pâtissier. En ce qui me concernait je n'avais qu'une formation de pâtissière mais me tapais toute sa boulangerie quand il avait juste pas envie de s'occuper de son business. D'ailleurs j'avais honte vis à vis des clients de son comportement. Mais je n'en étais plus à critiquer ni à y réfléchir, j'attendais simplement les résultats de mon examen de commerce.

À l'institut de formation, ils étaient tous beaucoup plus jeunes que moi. Pas de beaucoup, seulement d'environ trois quatre ans, mais j'avais l'impression d'être une intruse vis à vis d'eux. Et pourtant, ce n'était pas faute qu'ils aient essayé de m'intégrer aussi bien que possible. Je n'y étais seulement pas arrivée. Fallait dire que j'étais un peu compliqué en sociabilisation. Toutes mes amies avaient fini par disparaître un jour, soit parce qu'elles avaient pris la poudre d'escampette, soit, comme ça avait été le cas au centre, parce qu'elles avaient passé l'arme à gauche. Il ne restait que Joan et Elizabeth qui persistaient dans tout ça. C'était Joan qui était ma plus vieille amie désormais. Et je comptais bien la garder. Mais, en comparaison d'elles, il était compliqué pour moi de bien m'intégrer sans me dire que j'allais finir par tout faire foirer. Alors, je restais dans mon coin. Du moins, jusqu'à ce que les résultats arrivent. Quand ce fut le cas, je me frayais un chemin jusqu'au tableau d'affichage pour voir. Je commençais par la fin, balisant en ne me voyant pas, avant de remarquer que je faisais partie de l'autre moitié de la fiche. Bon...

Je rentrais chez moi dans ma voiture, bien contente d'avoir récupéré mon attestation avant de partir. Ils avaient été rapides à nous la fournir, heureusement ! En passant la porte, je me stoppais net dans mon élan en voyant ma grand mère sagement assise sur le canapé. Nonna avait la bougeotte et ne restait jamais assise si elle ne faisait pas du tricot ou des mots croisés... ou qu'elle ne lisait pas d'ailleurs. Quant à Bianca, elle ne tarda pas à venir, ou revenir, je n'en avais aucune idée, dans le salon. « Ciao Nonna, come stai ? » je déposais un bisou sur son front. « Stavate aspettando ? »

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

J'avais parfaitement confiance en Alize. Non, c'était plutôt en les examinateurs, que je portais toute ma méfiance. Leur appréciation était souvent faussée par les rendus précédents, ou par des attentes stupides. Alors évidemment, j'étais tétanisée. Et c'était pas vraiment les mots de ma grand mère qui allaient m'aider. J'avais prétexté que ma couleur de cheveux était spécialement pour Noël. Oui, enfin, c'était surtout parce que je voulais changer de tête. Le blond m'avait ennuyée. Mais je savais que j'allais me lasser aussi du brun. Comme à chaque fois, ce qui exaspérait le seul parent qui avait de l'autorité sur moi. je m'étais levée, étais allée dans la cuisine, oubliant presque l'objet de mon stress, ne pensant qu'à ma contrariété. Jusqu'à entendre ma soeur rentrer. Je buvais mon verrre d'eau, et mon coeur fit un bon. Tellement que j'avais failli recracher mon eau pour partie, et m'étouffer avec ce que je n'avais pas craché. Je posais mon verre à la arrachée sur le plan de travail et rentrais dans le salon, après avoir vérifié que je faisais propre sur moi, et que j'avais l'air relaxée. Oui, on prendra ça comme on peut, hein. J'entrais avec un sourire, et allais droitement, peut-être un peu trop, d'ailleurs, saluer ma soeur. J'essayais d'attendre sans lui sauter à la gorge. Plus facile à dire qu'à faire. Après l'avoir rapidement enlacée, je m'écartais d'elle avec un sourcil levé. J'attendais l'annonce de la sentense, espérant qu'elle sois bonne. Face à la patience de ma soeur, je me mordais la joue, mais je la trouvais lente à réagir, et à nous dire. J'aurais souhaité qu'une fois la porte passée, elle nus hurle qu'elle l'avait réussi ! Au moins, l'angoisse ne serait pas montée. N'y tenant plus, je la secouais un peu verbalement. Bon,
et bien, alors ?  dis-je, en rassemblant mes cheveux et en les passant sur le côté, signe d'anxiété chez moi. Certains se rongeaint les ongles, moi je faisais passer mes cheveux d'un côté puis de l'autre, en triturant leurs pointes.

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

J'étais désormais stressée. Non pas parce que j'avais peur de mes résultats. Je les avais désormais et j'étais confiante en l'avenir proche. Un peu trop par rapport à mon caractère, sûrement. Mais j'avais la trouille de l'apprendre à ma Nonna et à ma soeur. Elles allaient être contentes, ça c'était certain. Mais et si je me plantais par la suite et que tout ceci n'avait servi à rien ? oui, j'étais morte de trouille, pour ça, il n'y avait réellement aucun doute. Mais, contrairement à ce que semblait penser Bianca au vu de son expression faciale, je ne me jouais pas d'elle. J'avais envie de lui dire, je ne savais pas comment le dire sans attendre les réponses de ma grand mère et de mon aînée. Oui, j'étais morte de trouille. J'étais même certaine de perdre mon italien. Parce que Nonna aimait qu'on lui parle dans sa langue natale et j'étais certaine que lui annoncer en italien lui ferait énormément plaisir. Alors, je ne tardais pas plus. « Ho riusciuto l'esamo. Ho vinto ! » Ce n'était pas forcément la façon la plus mature de dire que j'avais réussi que de dire que j'avais vaincu, mais j'étais sûre que ça ferait son petit effet. Je regardais ma soeur avant de l'amener avec moi près du canapé où j'allais serrer ma grand mère avant de m'asseoir. « Respire Bianca, je l'ai eu, tout va bien ! » C'était étrange pour moi d'avoir un examen du premier coup quand à cause de tous mes problèmes de santé j'avais dû retarder bon nombre de mes diplômes. Alors je pouvais comprendre que ma soeur se détendait plus lentement que prévu. Fallait dire que j'étais une vraie source d'angoisse au quotidien, elle en voyait de toutes les couleurs tous les jours avec moi. Pour une fois, elle pouvait souffler, et c'était vrai que ça devait la changer voire la perturber, mais moi, pour une fois, j'étais drôlement fière de moi-même.

Pardon de t'avoir autant faite attendre ma belle

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

En vérité, je ne m'inquiètais pas tant pour ma soeur. Même si elle avait raté, elle aurait trouvé de quoi rebondir. Si elle semblait la plus fragile de la famille, elle n'en restait pas moins une battante, et certainement la plus forte et la plus courageuse de tous. Avec ce qu'elle avait traversé, d'autres en auraient été affaiblis. Elle, elle avait trouvé de quoi en faire une force pour l'avenir. Et rien que pour tout ça, j'admirait ma petite soeur. Peu de gens pouvaient se vanter de lui arriver à la cheville, à mes yeux. Mais malgré tout, comme elle rêvait de décrocher ce diplôme, j'avais rêvé avec elle. Et j'espérais que pour elle, la période d'inquiétude des examens et du reste ne s'arrête. Qu'elle puisse être libérée de tout cela. Et puis bon, les examens, on voulait tous les réussir, non ? Quand elle m'annonça qu'elle avait réussi, j'applaudissait très vitre, en sautillant sur moi-même. Ohhh ! Bravissima ! Sono molto contenta !  dis-je, en dansant sur place avant d'enlacer ma petite soeur. Elle m'avait faite venir avec elle près du canapé, et à peine assise, je me relevais. « Il faut fêter ça comme ilse doit !» repris-je, avant de courir, non sans difficulté avec mes talons, jusqu'à la cuisine pour récupérer le champagne mis au frais, trois flutes, et un petit assortiment d'amuse-gueule qu'on avait préparé avec Grand-mère. Je revenais et posais le plateau sur la table, tandis que je débouchonnais le champagne avant de le servir. Une fois sevit, je prenais une coupe et la levais. « A Alize qui a réussi !» Au moins une qui y arrivait, c'était génial !

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

L'angoisse persistait, tandis que j'attendais leur réaction. Je craignais le pire pour la suite, pas pour tout de suite. Je m'imaginais déjà les réactions pessimistes du genre "ouais, t'as réussi, c'est bien, mais ne merde pas au prochain tournant". Sans doute que j'avais trop été influencée par Yohann lorsqu'il était dans ma vie. J'avais toujours cru qu'il me soutenait, sauf qu'il profitait de chaque occasion pour me descendre sur mon avenir. Avec une relation aussi néfaste, comment s'en sortir en était autosatisfaite ? Désormais j'étais seule, et ce n'était pas plus mal, je n'avais que Nonna et Bianca pour décider de si j'agissais bien ou pas et, même si je craignais toujours de les décevoir, elles étaient de vraies amours à toujours essayer de me remonter le moral, de me réconforter que j'en aie besoin ou non.
Je mettais ma tête dans mes mains. « Non, ne dis pas ça, avec toi, je me méfie beaucoup trop de ce que tu pourrais me faire comme sale coup pour "fêter ça" ! » Elle ne m'écouta qu'à peine, à vrai dire, puisqu'elle était déjà partie en direction de la cuisine. Cependant le sourire ne me lâchait pas. Quand elle revint, je pris une des trois flûtes qu'elle venait de remplir de champagne et la levais en direction de ma soeur. « Salute ! »

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

Alize aimait trop jouer avec notre tête. Nous faire croire qu'elle avait raté. J'avais presque hésité un instant. Mais je connaissais bien ma soeur. J'étais vite partie dans la cuisine pour chercher la bouteille de champagne que j'avais mise au frais. Il était temps de celébrer. C'était un nouveau départ pour ma soeur, j'étais tellement fiere d'elle, si seulement elle savait ! Et il n'y avait pas de mots pour décrire suffisamment ma fierté envers elle. Elle était.. un petit diamant qui ne réalisait pas sa valeur. Alize était à mes yeux capable de conquérir le monde, si tant était qu'elle acceptait de le réaliser. Alors, tu vas faire quoi, maintenant ?  ma curiosité était sans égal, quand il s'agissait de ma soeur. Mais c'était normal. Elle était promise à un avenir radieux, il fallait juste qu'elle choisisse dans quelle voix elle se dirigeait. Enfin, évidemment, c'était encore tôt, elle venait à peine de se savoir diplômée. Mais quand bien même, elle était l'espoir de réussite de la famille. Parce que la vérité, c'était que financièrement, moi, je ne réussissais pas trop. Sinon, j'aurais déjà eu un comptable. Et quelques employés de plus pour m'aider, et ne pas faire autant d'heures supplémentaires. Certes, j'étais la boss, mais je tenais aussi à ma vie personnelle. Je m'étais assise sur une chaise, et j'avais enfourné un petit four dans la bouche. Puis je grimaçais. En tout cas, j'espère que les prochains, ce sera toi qui les feras, ils sont pas super super.. disais-je, en riant. Elle faisait de la patisserie, pas de la cuisine. Mais ça aidait vraiment.

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

Voir Bianca aussi heureuse que j'ai réussi, c'était réussir une seconde fois. Nonna, elle, semblait contente sans totalement réaliser de quoi il était question. Elle était fatiguée en ce moment, et c'était compréhensible avec des petites filles comme nous. Alors, j'étais bien contente de pouvoir célébrer la réussite de mes examens et, par extension, l'obtention de mon diplôme de management. Les études ? Terminées ! Et c'était un véritable soulagement. Par contre, la suite... « Aucune idée. Je vais sans doute rester à la boulangerie le temps de pouvoir postuler ailleurs. » Je ne manquais pas tout à fait de confiance en moi, mais je n'avais pas des chevilles solides non plus.

Je jetais un œil aux petits fours qu'avait sortis Bianca. Je ne savais pas d'où elle les sortait, mais la vérité, c'est que, pour une fois, j'avais bien envie de goûter et de vraiment manger. Pourtant, ma sœur, elle avait pas l'air de penser la même chose que moi. Même si elle avait goûté, la grimace qui en déboucha me fit sacrément rire. Épique. « Je te promets que je t'en ferais vite ! D'ailleurs, rien à voir, mais tu sais que si tu as besoin d'un coup de main pour faire de la pub pour le haras, profite de mes quelques cours de comm. » C'était peu, mais je voyais bien que Bianca avait des difficultés, même si j'ignorais lesquelles. J'essayais un peu de changer de sujet, c'était vrai. Mais la voir faire trop d'heures supplémentaires, ça me déplaisait énormément, et si je pouvais aider d'une façon ou d'une autre, je ne m'en privais pas.

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

J'essayais toujours de voir le futur; Depuis des années, j'étais comme ça. Une fois la crise d'adolescence passée, le départ de Miles accepté, j'avais décidé de me plonger la tête la première dans la réalisation de mon futur, proche comme plus éloigné. Alors évidemment, j'essayais constamment de savoir quels étaient les plans de ma sœur. Parce que depuis des années, il n'était pas question que de mon futur, mais aussi du sien. Depuis que j'avais décidé de reprendre mes responsabilités d'aînée, en somme. Pour l'instant, elle ne semblait pas fixée. Alize n'était pas tout à fait comme moi, et souvent, je me disais que c'était tant mieux. Parce que je n'étais pas sûre de supporter de vivre avec une autre version de moi. Les personnes avec qui il est le plus difficile de vivre, c'est souvent soi-même. Bien que je n'avais pourtant pas de problème d'identité ou de non-acceptation de moi. Bon, c'est déjà pas mal ! Le plus important, c'est que tu t'épanouisse dans ce que tu fais.  je souriais.
Quand je regardais Alize, j'avais la fierté d'une mère. c'était con. Mais c'était comme ça. La voir réussir, c'était comme réussir moi aussi. Et sa gentillesse n'avait d'égal chez personne d'autre que je ne connaissais. Il fallait qu'elle prenne vite le relais sur les amuse-gueule, que je ne réussissais pas vraiment. Leur goût n'était vraiment pas fameux. Et sa proposition me faisait presque fondre le coeur. C'est adorable, merci. Mais ne t'en fais pas, tout va bien. Gros mensonge. Si j'étais toujours prête à l'aider, ou à aider notre grand-mère, j'avais du mal à accepter quand j'avais vraiment besoin d'aide, moi. J'étais têtue, paraissait que je tenais ça de notre père. Mais je tentais d'étirer mes lèvres en un sourire. C'était le minimum que je pouvais faire pour donner le change.

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

Avoir ma soeur de mon côté, c'était un véritable bonheur. Je pouvais avancer, me tromper, tomber, elle était toujours là pour me soutenir, et j'appréciais. Personne pour me juger, personne pour me réprimander, c'était une vraie maman mais comme on pouvait la rêver. Entre elle et notre grand-mère, j'étais servie et j'avais tout de la vie dont j'avais toujours voulu. J'étais indépendante mais j'avais quelqu'un à qui me raccrocher en cas de chute. Et même lorsque j'étais en chute libre, j'avais pu me raccrocher à elles deux. « Oui c'est vrai ! » Avec ces diplômes je pouvais partir avec n'importe quel rêve, j'avais l'appui de ma famille, je ne pouvais que réussir.

Je sais très bien que tout ne va pas bien, mais c'est l'inverse que Bianca veut faire voir, ce que je comprends très bien, même si ça me fend le coeur de savoir qu'elle refuse mon aide pour s'en sortir quand elle est toujours là même pour des petits bobos insignifiants. Alors je soupirais pour toute réponse. « C'est comme tu veux. Si tu as besoin, n'hésite pas en tout cas ! » J'ajoutais : « Nonna, hai bisogno di qualcosa da mangiare o da bere ? E tu Bianca ? »

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

J'étais tellement fière de ma soeur qu'il n'y avait aucun mot assez fort pour le décrire suffisamment correctement. Elle avait réussi. Et elle avait réussi très bien. Je ne voyais vraiment pas ce que je pourrais lui reprocher. Mis a part de ne pas être un peu plus jeune pour pouvoir être ma fille, et que je puisse égoïstement et vaniteusement dire à tout le monde que j'étais sa mère.
Du coup, j'avais envie de lui faire plaisir. De faire quelque chose de bien pour elle. Même si ce n'était qu'un petit apéritif improvisé, c'était toujours ça. Et au final, ça nous menait à parler de tout et de rien, la vie était belle. Tu souriais quand elle remarquait que ce que tu disais était vrai et que tu avais raison. Hochant la tête, tu disais. Et puis comme ça, ce sera toi qui t'occuperas des gâteaux pour les grandes occasions, hein !  que tu plaisantais, histoire de l'embêter un peu.

Je n'avais pas envie de lui parler de mes soucis au Haras. c'était déjà suffisamment difficile comme ça que de se trouver dans une telle situation, je ne voulais pas lui gâcher son petit pot improvisé. Même si sa proposition me touchait. On en parlerait sérieusement une autre fois. Merci, en tout cas. C'est gentil de proposer. que je disais en souriant, avant de reprendre un verre, et de faire un clin d'oeil complice à ma grand mère, qui avait un petit cadeau à donner à ma soeur. Elle s'était levée, et était allée chercher ce qu'il fallait, avant de revenir avec un petit sac de course qui me fit exploser de rire en le voyant. Elle l'avait tendue à Alize en lui disant "Pour toi. Parce qu'on est fières de toi". Elle avait les larmes aux yeux, et je trouvais ça tellement touchant. Maintenant, il ne restait plus qu'à espérer que le voyage qu'on lui avait offert, la petite robe d'été et le collier lui plairaient. Après tout, on avait mis tellement de temps à chercher qu'il valait mieux qu'on ne se soit pas trompées.

 

Alors alors...?

Bianca & Alize James

Je suis heureuse de voir la fierté qui règne dans les yeux de Bianca. De Nonna aussi... mais moi qui ai toujours voulu être comme ma grande soeur et qui l'avait toujours considérée comme une deuxième maman, j'étais extrêmement contente de pouvoir la rendre si heureuse de son côté.

Je manquais de m'étouffer de rire à la phrase de Bi. « Très drôle ! C'est déjà moi qui les fais pour les grandes occasions ! Enfin... pour TOUTES les occasions, plutôt. »

Un grand sourire trônait sur mon visage. J'essayais d'aider comme je le pouvais mais je savais que Bianca n'était pas le genre à parler de ce qui la tracassait. Même si je pouvais l'aider, elle avait toujours fait en sorte de m'épargner, et ça rentrait dans cette catégorie, aussi réprouvable soit son choix.« Je ferai n'importe quoi pour t'aider. » Histoire d'inverser un peu les rôles...

Je n'eus toutefois pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que ma grand mère revenait avec un petit sac de course qu'elle me tendait. « Grazie Nonna. Vous n'auriez pas dû. » Ce qui ne m'empêche pas de regarder de quoi il s'agit... et d'aller les embrasser devant ces cadeaux que je ne suis pourtant pas sûre de mériter.