Difficile de trouver une bonne cachette dans un logement. La blonde en est grandement consciente, mais elle tente de faire de son mieux. N’est-ce pas là l’important? Massilia apprend aussi à vivre avec de nouvelles personnes. La chance qu’elle a eu de tomber sur des gens comme Leah et Ben. Ç’aurait pu être bien pire. Au moins, elle s’entend bien avec eux, même si la barrière du langage s’est fait ressentir là aussi. Qui ne la regarde pas de travers dès qu’elle ouvre la bouche pour répondre à des questions. Bon en vrai, ce n’est que lorsqu’elle doit parler d’elle-même que ça pose problème. Sinon, en temps normal, elle est comme tout le monde… juste peut-être un peu plus naïve…

Vivre avec un coeur d’enfant est important pour la demoiselle. Les gens se prennent tant au sérieux tous les jours qu’aucun d’eux ne pensent vraiment à relâcher leur fou. Pourquoi devoir complètement faire abstraction de cette partie de soi en vieillissant? L’âme d’un enfant est la plus pure, la plus joyeuse. Vieillir amène les gens à vivre dans leur cocon et vraisemblablement à juger autrui. Massilia le sait, c’est la première victime de la vieillesse. Les enfants quand ils la croisent et qu’ils l’entendent, ne font que lui demander pourquoi elle est comme ça, sans jugement. Un adulte, lui, la prends de haut et ça l’atteint. C’est triste aux yeux de la blonde qu’on ne s’émerveille plus devant les plus simples choses de la vie, qu’on ne sache plus apprécier ces petits moments qui peuvent ne vouloir rien dire, mais qu’au final, en les accumulant, nous confirme qu’on a eu une belle vie heureuse. Oui, elle a besoin de ces moments. Elle le sait, c’est la seule certitude qu’elle a en ce moment.

Évidemment, le costume allait de pair avec leur jeu. Massilia ne pouvait pas faire autrement, c’est trop amusant. Elle s’était rapidement constituée un bandeau avec des plumes. Ne jouait-elle pas l’indien? Un indien à des plumes sur la tête dans les films! Pour sûr, elle aussi aurait aimé être un cowboy. Les cowboy sont cool avec leurs bottes et leur chapeau! Sauf que dans l’amusement du moment, elle n’a pas pensé que derrière le sofa, ses plumes apparaîtraient. Du moins, si elle s’était davantage tenue en petite boule, peut-être que ça aurait pu passer, mais là comme elle se tenait trop haute… elle devenait une cible facile.

Le couinement parvint à ses oreilles. Ses sourcils se froncent en ce demandant ce qui peut bien faire un bruit pareil dans leur appartement, mais en même temps, elle réalise que son adversaire du jour est tout près! Carotte! Elle s’est pas méfiée! Probablement que ça ne se passerait pas ainsi si son cerveau était en ordre, mais comme il ne l’est pas! Massilia se redresse d’un coup, regrettant de n’avoir pu se créer une arme décente d’indienne. Elle aurait aimé avoir le temps de se construire des flèches pour enfant avec au bout un petit ballon avec de la peinture ou de l’eau, question d’être vraiment dans le rôle. Bon, la blonde perdrait sûrement du temps à essayer de viser et d’encocher sa flèche, mais elle se promettait d’essayer de s’en confectionner.

Les doigts sur la gâchette de son propre fusil, la demoiselle tire quelques coups à l’aveuglette, les paupières à demi close. Stratégie efficace? Non, absolument pas. Mais elle veut être la première à toucher l’autre au besoin. Sans qu’elle puisse se retenir, son rire se fait entendre dans la pièce. Très subtil Massilia, très subtil. Elle rit fort parce qu’elle s’amuse. Son rire se transforme en cri de guerre quand elle se redresse un peu plus pour se permettre de voir où est rendue Leah. C’est que la blonde s’offre grande entière à sa vue. Elle n’a pas pensé à ça sur le coup. Alors, quand l’éclair de génie se manifeste, elle s’accroupit rapidement, se place à quatre pattes et tente de rejoindre un autre meuble où elle pourrait essayer de prendre sa colocataire en surprise. Massilia veut faire comme dans les films. Ils réussissent toujours à se trouver une nouvelle cachette. « Elle ne se laissera pas faire! Tu vas voir comment les indiens se débrouillent ici! » Elle se réfugie tant bien que mal derrière un meuble pour avoir une meilleure vue sur son adversaire, de là où elle est, elle est relativement bien placée. Elle positionne son arme et recommence à faire feu sur son cowboy. Les dégâts qui seraient visibles dans l’appartement risquait d’être grand, mais nettoyer ne lui faisait pas peur si elle avait eu le droit de s’amuser avant! Quelque chose lui disait que leur autre colocataire apprécierait moyen leur partie. Bah, c’est pas si grave. « Les indiens vont gagneeeeer! » Le feu est ouvert et tant pis si elle vide son arme, elle trouverait bien une autre solution plus tard.