“You never had any fun, so I won't let you down” Est-ce qu’il existe un âge où on cesse tout simplement de s’amuser ? Ou Will est-il seulement d’humeur exécrable, une fois de plus ? C’est la question qu’il se pose, assis seul accoudé au bar d’un night club où il commence pourtant à avoir quelques habitudes, alors qu’il observe les étudiants et autres jeunes adultes se déchaîner sur la piste comme si leur vie en dépendait. C’est sûrement l’humeur exécrable. Même s’il ne voit pas trop ce qui explique ça, le fait qu’il soit soudainement irrité par la foule alors qu’il est venu précisément pour ça au départ est la seule preuve dont il ait besoin. N’importe qui dans cette situation se contenterait de partir et même Will, qui est loin de réagir comme n’importe qui, l’envisage sérieusement.

Il est plus ou moins retenu au dernier moment par la douce voix du barman qui se moque d’une nana assise à sa gauche. Curieux, Will ne peut s’empêcher de tourner les yeux vers eux et assiste donc au moment probablement le plus gênant de toute la vie de cette gosse qui doit ranger sa pièce d’identité après avoir prouvé qu’elle n’avait clairement pas l’âge de s’acheter de l’alcool dans un bar. Ce ne sont pas ses affaires, clairement, mais quand le barman s’éloigne, c’est plus fort que lui, un rire échappe à Will. “De mon temps, on ne venait pas traîner dans les bars sans une fausse carte d’identité digne de ce nom…” lâche-t-il à l’adresse de la jeune femme, qui n’a même pas l’air si jeune que ça. La pauvre. Il se sent presque mal pour elle. Presque. “Qu’est-ce qui cloche dans votre génération pour que vous ayez aussi peu de neurones ?” Il n’attend pas tellement de réponse et ça se sent au son de sa voix. Elle a sûrement une excellente explication à lui donner, mais franchement, qui ça intéresse ? Le résultat est le même : Will a un verre d’alcool devant lui et elle, non.

Il est définitivement d’une humeur exécrable. Il n’en doutait pas tellement, mais il en a l’assurance finale lorsqu’il se surprend à lever la main pour attirer l’attention du barman. “Hey, mec !” appelle-t-il jusqu’à ce que l’homme accepte de le regarder. “Sers moi deux bières, s’il te plaît.” Le type le regarde d’un drôle d’oeil, mais puisque Will n’a pas l’air d’avoir douze ans, il s’exécute sans poser de question. Sans cacher sa désapprobation non plus, surtout quand il pose les deux pintes sur le comptoir et que Will n’essaye absolument pas de cacher ses intentions : il pousse l’un des deux verres en direction de la jeune femme assise à côté de lui, un grand sourire aux lèvres adressé au barman. Ce dernier secoue la tête, marmonne quelque chose de probablement très désagréable à entendre et se tire de là. “T’as quel âge, au juste ? Seize, dix-sept ?” Elle semble faire un peu plus, mais tout juste. Il demande surtout pour l’embêter et il a le droit, non ? Il vient de lui payer un verre et comme il n’y a aucune chance qu’il se la tape, il se récompense autrement. “Ça t’arrive souvent de venir boire toute seule ? Enfin, “boire”... Sérieusement avec ta tête, je sais même pas comment t’as pu croire que ça allait passer.” Malgré le contenu assez… corrosif de ses paroles, il parle à cette inconnue comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Une inconnue ne peut pas le deviner, mais c’est sa façon à lui d’être amical.


 

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“You never had any fun, so I won't let you down” C’est fou ce que les gens peuvent manquer d’humour. Entre le barman dont le regard assassin manque de foudroyer Will et sa jolie victime du moment qui refuse de rire à ses évidentes plaisanteries, l’homme se sent oppressé par le désespoir. Il manque de mourir réellement quand, alors qu’il avale une longue gorgée de la bière qu’il vient de commander, la jeune fille à ses côtés s’inquiète de savoir s’il lui paye un verre dans l’espoir de coucher avec elle. Une toux assez peu séduisante est nécessaire pour que le jeune homme retrouve le contrôle de sa respiration et ne noie pas ses poumons dans la bière. Il repose soigneusement la pinte sur le comptoir et tourne son regard curieux et perplexe sur la jeune femme qui prétend finalement avoir la vingtaine. “Tu ne veux pas coucher avec moi parce que tu as déjà quelqu’un.” répète-t-il, l’air faussement pensif. “Ce qui veut dire que j’aurais eu ma chance si tu étais célibataire ?” Il hausse un sourcil à cette question et mord le coin de sa joue pour retenir un sourire de s’étirer trop franchement sur ses lèvres. Il n’insiste pas tout de suite, cela dit, il n’y a rien de meilleur au monde que prendre son temps et laisser celui qu’il faut à son interlocutrice pour mesurer toute l’ampleur de ses propos.

À la place, il avale une autre gorgée d’alcool le temps qu’elle se plaigne encore un peu de la mauvaise blague qu’il a fait sur son âge et, levant les yeux au ciel, finit par se tourner vers elle quand elle se présente. “Enchanté, Mavis. Moi, c’est Will.” Il ne fait pas le moindre geste pour lui serrer la main ou quoi que ce soit de ce genre, décroche à peine un sourire à vrai dire. “Et pour ton information, copain ou pas, non je ne suis vraiment, vraiment pas intéressé pour te mettre dans mon lit. T’es pas tellement mon style de mec.” Il lui lance un regard appuyé histoire de s’assurer qu’elle ait bien compris le message et reprend tranquillement. “Cela dit, je suis assez vexé que tu penses que je puisse vouloir abuser de toi alors que je te pensais très, très mineure. J’ai la tête d’un prédateur sexuel ou quoi ?” Il pose une main sur son coeur dans un geste excessivement dramatique. Elle n’y reste qu’une ou deux secondes avant de retomber contre le comptoir en bois.

“Bref, tes copines…” Inutile de s’attarder trop longtemps sur le fait qu’ils ne sont pas sexuellement intéressés l’un par l’autre et s’occuper plutôt du sujet vraiment important ici. “T’es sûre de pouvoir vraiment les considérer comme des amies ? Parce que c’est pas super sympa d’abandonner une fille dans un club de ce genre, infesté de types bourrés et de mecs comme moi. T’as presque de la chance que je te sois tombé dessus le premier.” Il est agaçant, on ne va pas se mentir, mais au moins elle ne risque aucune mauvaise surprise si ce n’est quelques remarques bien senties une fois de temps en temps. D’autres types ici n’auraient pas autant de scrupules que Will à mal agir. “Et puis franchement, sans vouloir être désagréable, t’as pas tellement l’air dans ton élément ici. Tu ressembles vraiment à la proie parfaite… Pourquoi ton copain n’est pas venu avec vous si tes copines prévoyaient de sortir pour s’envoyer le premier inconnu passant par là ?” Il ne fait pas dans la subtilité non plus et pose les questions qu’il a envie de poser, quand il en a envie. Il supporte assez mal qu’on refuse de lui répondre, mais pour le moment Mavis lui a l’air tout à fait le genre à ne pas vouloir résister à sa curiosité maladive.


 

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“You never had any fun, so I won't let you down” Cette Mavis est presque mignonne. Marrante, en tout cas. Elle parvient à faire sourire Will, ce qui est déjà un énorme exploit, même si elle le fait probablement sans le vouloir. Il a envie de rire franchement quand elle semble complètement désolée et honteuse de l’avoir plus ou moins poussé à parler de son homosexualité. Adorable, vraiment. “Ça va, ne te torture pas trop. Je n’appellerai pas ça mettre les pieds dans le plat !” la rassure-t-il, bien que son ton ressemble dangereusement à une moquerie. Il rêve d’un monde dans lequel personne ne sent gêné ou bizarre quand ce genre de conversation vient sur le tapis, mais on doit bien faire avec ce qu’on a… Et puis, de toute façon, Will n’est pas le genre de personne avec qui les malaises s’attardent trop longtemps s’il ne l’a pas décidé. Il est passé à autre chose en un rien de temps, et s’intéresse plutôt de savoir s’il a l’air d’un pervers. Son sourire reste bien en place, dans un premier temps en tout cas, jusqu’à ce que la jeune fille sous-entende qu’il semble très vieux. Sérieusement ? Au fond de lui, Will sait qu’elle dit ça pour se venger et l’énerver un peu et il voudrait tellement ne pas tomber dans le piège… Mais son ego ne peut s’empêcher d’être légèrement froissé, au point de forcer un air scandalisé sur son visage.

“Je crois au contraire que je suis dans la fleur de l’âge. Après tout, je peux m’acheter de l’alcool tout seul.” rétorque-t-il, un peu à la façon d’un gosse qui veut à tout prix avoir le dernier mot. Ce n’est pas parce qu’il aime bien cette fille qu’elle n’est pas agaçante pour autant et puis, comment ose-t-elle insinuer qu’il est si vieux alors que clairement, il est rayonnant ! Evidemment, ça ne sert à rien de se disputer à ce sujet toute la soirée et, après quelques secondes à se raisonner tout seul, Will parvient à retrouver le peu de maturité qu’il garde caché dans un coin de sa personne. Il essaye donc tant bien que mal de changer de sujet, de s’intéresser à pourquoi cette pauvre fille a été abandonnée dans un tel endroit où, clairement, elle n’a pas l’air de s’amuser particulièrement. Il prétend un peu être outré par le comportement de ses copines, mais s’il se montrait un peu honnête, il est tout à fait le genre à faire le même coup qu’elles. Il l’a déjà fait plusieurs fois, en fait… Mais entre hommes, il n’y a pas tellement le même genre de solidarité, n’est-ce pas ? A moins que Will ne soit tout simplement un enfoiré, ce qui est une théorie plutôt convaincante. “Ouais, je vois… Cela dit, tu pouvais te douter un peu que dans un endroit comme celui-là, c’est un truc qui arrive souvent non ? Pense ce que tu veux, mais je viens de te payer un verre et je te laisse pas seule, contrairement à tes copines, et je n’ai aucune mauvaise intention à ton sujet, alors peut-être que je suis un cadeau, au fond…”

Enfin bon, si elle ne s’en rend pas compte pour le moment, ça viendra bien assez vite. Probablement avant que Will ne se lasse de la conversation et retourne à sa petite vie. Petite vie dont il n’est pas sûr de devoir tellement parler, en fait, mais quand la jeune fille lui demande ce qu’il fait dans la vie, il l’observe sans rien dire un instant. Son visage ne lui dit rien de particulier, elle ne doit pas être l’une de ses élèves… “Je suis chercheur au département de Physique de Tulane.” lâche-t-il avec toute l’indifférence du monde. “Je suppose que ce n’est pas ton domaine, sans quoi tu saurais qui je suis.” Il en rajoute peut-être un peu, mais à peine. Quiconque passant plus de temps que nécessaire dans le bâtiment de physique a déjà assisté au moins une fois à l’une de ses petites disputes quotidiennes avec les étudiants qu’il ne supporte pas. Il préférerait être reconnu pour son travail plutôt que son sale caractère, mais on fait comme on peut… “La fac m’oblige à assurer quelques heures de cours, donc d’une certaine façon ça fait de moi un vieil homme à qui tu dois doublement le respect.” ajoute-t-il, son regard se faisant un peu plus provocateur. “Ainsi que le candidat idéal pour te chaperonner si tu veux t’amuser avec quelqu’un qui ne risque pas de te larguer pour le premier beau gosse qui passe. Tu comprends, je suis trop vieux pour draguer dans les bars, maintenant, alors je peux faire le baby-sitter !”


 

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“You never had any fun, so I won't let you down” Le temps de quelques remarques loin d’être méritées sur son âge et Will a déjà terminé sa bière. Il ne devrait certainement pas boire autant s’il veut tenir sa promesse de ne pas abandonner Mavis pour les beaux yeux du premier venu, mais ce n’est pas une bière qui va le mettre dans le mal, pas vrai ? Pour l’instant, en tout cas, il se sent beaucoup mieux. Moins irrité par tout et rien, même si la jeune femme ne se laisse pas impressionner par son attitude. C’est plutôt rare, qu’on ne le trouve pas insupportable au premier regard. Encore plus après quelques minutes de conversation. Il n’y a aucun doute pourtant : Mavis n’a pas du tout peur de lui et elle semble même prendre un malin plaisir à le narguer. Et il a envie d’être le plus intelligent, vraiment, de ne pas répondre à ses provocations… Mais elle dépasse carrément les bornes quand elle insinue qu’il pourrait passer pour son père. “Tu sais quoi ? Je crois que je commence à comprendre pourquoi tes copines sont parties.” lâche-t-il, sans parvenir à cacher son sourire. Quelque chose lui dit quand même qu’elle est beaucoup plus sympa avec ses amies qu’elle ne l’est avec lui.

“Bref, quel genre d’avocate tu veux devenir ?” demande-t-il, parce qu’il est un homme de parole et que même si elle passe un temps fou à blesser son pauvre petit coeur, il va vraiment lui tenir compagnie. “Enfin, t’as encore le temps pour te choisir une spécialité, mais tu dois bien y avoir déjà pensé, non ?” Il est prêt à parier qu’il connaît déjà la réponse avant même qu’elle ne fasse un geste pour la donner. Elle a beau avoir de la répartie et du caractère, d’extérieur elle ressemble comme deux gouttes d’eau à la fille qui veut se lancer dans cette carrière pour de belles raisons chevaleresques. “Mon grand-père était avocat et procureur sur la fin de sa carrière, avant de se tourner vers la politique.” dit-il, avec une certaine fierté dans la voix, on ne va pas se mentir. “Si t’arrêtes de parler de mon âge avancé, peut-être que je pourrais t’aider à trouver un stage d’été dans un grand cabinet, un de ces jours.”

L’offre n’est pas très sérieuse, mais il pourrait réellement tenir parole si par miracle cette fille devenait finalement plus que son oeuvre de charité du jour. Qui sait. “Enfin bon, on parlera travail une autre fois, si tu veux bien.” repousse-t-il, nonchalamment. “Est-ce que tu danserais avec un vieil homme dans mon genre ? Après tout, on est là pour s’amuser.” Avant qu’elle n’ait le temps d’accepter ou non l’invitation, Will se remet debout et tend une main vers la jeune fille, un grand sourire aux lèvres. Si c’est une danseuse, ça ne doit pas lui faire peur. Lui n’est généralement pas très à l’aise sur une piste, mais bon… Il en a assez de discuter pour l’instant.



 

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“You never had any fun, so I won't let you down” On ne va pas se mentir, Will est plutôt fier de son petit effet quand il parle de son grand-père et de toutes les opportunités que de devenir son ami peut apporter. Il a franchement souffert, parfois, d’être lié à un homme à ce point scruté par les médias alors s’il peut en tirer un quelconque parti une fois de temps en temps, il ne va pas se gêner. De toute façon, d’ici à ce qu’il transforme cette vague promesse en engagement, ils ont le temps de voir venir. “Débrouille-toi pour avoir de bonnes notes et je t’inviterai à notre prochaine petite réunion de famille.” promet-il seulement, dans un clin d’oeil, avant de décider qu’ils ont suffisamment discuté comme ça. Elle est venue pour s’amuser, non ? Quant à lui… Il ne sait plus trop ce qui l’a poussé à venir perdre sa soirée ici. Probablement qu’il espérait se détendre un peu, pas sur la piste de danse clairement, mais après, chez lui, quand il aurait rencontré l’homme de sa nuit. Clairement, il n’a plus envie de ça et ce n’est pas la première fois que ça lui arrive en cours de soirée d’ailleurs. Il est peut-être temps qu’il se pose des questions. Dès qu’il sera un peu plus alcoolisé.

Pour l’heure, c’est main dans la main avec Mavis qu’il se fraye un chemin sur la piste de danse, puis qu’il se laisse guider par la jeune fille qui s’en sort clairement beaucoup mieux que lui. Ce n’est pas tant que Will a un problème de balais coincé dans des endroits peu recommandables, mais… Personne n’est parfait, n’est-ce pas ? Il a déjà tellement de qualités, normal que le sens du rythme lui échappe totalement. Il trouve qu’il fait très bien semblant, en tout cas, et même qu’il arrive à se donner l’air naturel après plusieurs minutes à regarder le sol pour être sûr qu’il ne marche pas sur les pieds de sa cavalière. En fait, si l’on en croit le sourire sur ses lèvres, il s’amuse même beaucoup, au point de laisser passer plusieurs morceaux avant d’être obligé de s’arrêter, fatigué. “J’ai besoin d’une pause !” lance-t-il en se penchant à l’oreille de Mavis pour qu’elle l’entende. “Amène-toi, Papa t’offre une seconde tournée !”

Une main dans son dos, il la raccompagne vers le bar, où il commande plusieurs shots aux saveurs différentes, qu’on dépose devant lui dans un petit plateau. Il devrait sûrement avoir un peu honte d’encourager une gosse à boire, d’autant que ça va plus loin qu’une bière là, mais… Franchement, ça ne l’empêchera pas de dormir ce soir. Avant de se lancer, il se tourne quand même vers la jeune femme et lui adresse le regard de tueur qu’il ne réserve qu’aux grandes occasions. “Avant qu’on aille plus loin,” ordonne-t-il en volant un feutre derrière le comptoir. Il tend son bras devant Mavis et lui tend le feutre. “Prénom, Nom, numéro de téléphone et adresse d’un tuteur légal, coloc, fiancé,... Je m’en fous de savoir où tu comptes dormir cette nuit., je veux juste pouvoir te ramener chez toi en un seul morceau et à la bonne personne.” Quant à lui, il n’attend pas plus longtemps pour s’accaparer un shot, qu’il avale en une seule longue gorgée. Ses plans pour la soirée ne sont pas près de se réaliser, mais au fond, Mavis est plutôt de bonne compagnie, il envisageait même d’admettre qu’il gagne au change. “Quand t’auras fini avec ça, bois ce que tu veux et raconte-moi tout sur ce mystérieux copain qui te laisse sortir toute seule dans les bars.”

 

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“You never had any fun, so I won't let you down” Soit cette gosse est vraiment très responsable, soit elle a vraiment envie de se mettre la tête à l’envers. Enfin, Will préférerait croire que c’est son charisme et son autorité naturelles qui suffisent à la convaincre d’obéir sagement, mais il a quelques doutes quand même. En tout cas, en quelques minutes seulement, il devient l’heureux propriétaire d’un tatouage très original. Il jette un bref coup d’oeil aux quelques mots inscrits sur son bras pour s’assurer que Mavis ne s’est pas foutue de lui et, satisfait, lui offre de prendre un shot d’un geste de la main. “J’ai hâte d’expliquer à ta maman pourquoi je te ramène ivre au milieu de la nuit.” souffle-t-il avec ironie. Au moins, il est sûr qu’elle passera la nuit avec quelqu’un de responsable et pas cet abruti de copain qui la laisse traîner toute seule. Enfin, peut-être que Will est légèrement trop possessif, allez savoir, mais il a vraiment du mal avec ce concept de confiance dans l’autre d’autant plus à une telle période de la vie. Il est passé par là, il a été le jeune étudiant fêtard engagé dans une relation sérieuse, et Dieu sait que ça ne l’a jamais empêché de s’amuser exactement comme il l’entendait.

Pourtant, alors qu’il revient à la charge, les explications de Mavis restent inchangées et il commence à se sentir un peu désolé pour elle. Il a presque envie de croire qu’elle a raison, que les choses sont différentes pour un gamin hétéro, mais il sait que c’est faux. Ou du moins, il est persuadé que c’est faux. “J’imagine, ouais.” souffle-t-il pourtant, parce qu’il l’aime vraiment bien, cette fille. Il n’a pas envie d’être le pauvre crétin qui va lui briser le coeur pour la première fois. Enfin ce ne sera pas vraiment sa faute. Et honnêtement, il n’aime pas mentir pour faire plaisir aux gens, il ne sait même pas trop comment s’y prendre. Il essaye de noyer les mots qui lui brûlent les lèvres en avalant un autre shot, mais ce n’est qu’un court répit et dès que l’alcool est passé dans sa gorge, le besoin pressant de la ramener revient au galop. “Après… Je sais pas, quand j’avais ton âge, honnêtement… J’veux dire, j’imagine qu’on est tous différents d’une certaine façon, peut-être que ton copain est la perle rare, c’est juste qu’à cet âge nous les mecs… On n’a pas beaucoup de préoccupations, tu vois.” Ses amis de l’époque n’étaient franchement pas mieux que lui, hétéro ou pas. C’est juste… Humain ? Le sexe, c’est encore frais à cet âge. “J’étais en couple avec un mec génial, à la fac, j’en étais dingue. Et crois-moi, ça m’a jamais empêché de m’envoyer tous les types qui voulaient bien. Et il lui a fallu presque deux ans pour s’en rendre compte. Tout comme je le laissais jamais sortir sans moi, en fait. J’avais trop la trouille qu’il fasse exactement la même chose que moi dans son coin. Mais bon, j’suis sûr que ton mec et toi, vous savez ce que vous faites.”

Il se sent presque coupable de lui avoir dit ça et il déteste se sentir coupable. Ce n’est pas sa faute s’il ne croit pas à cette histoire de confiance - enfin si, c’est sa faute, mais là n’est pas la question. “Vous êtes ensemble depuis longtemps ?” ne peut-il s’empêcher de demander, alors que vraiment, il rêverait d’avoir la force de changer de sujet. “Si c’est vraiment un type bien et que vous avez cette relation de confiance, c’est génial. Mais n’hésite pas à me le présenter, j’lui foutrais un peu la frousse, juste pour être sûr qu’il déconne pas.” plaisante-t-il.

 

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