J’ai faim. Je suis fatigué, mais j’ai faim et quand j’ouvre le frigo, c’est pour voir qu’il ne reste rien dedans pour le moment. Argh… Je n’ai pas envie d’aller faire les courses et de toute façon, je n’aurai pas l’argent pour les faire pour le moment, il faut que j’attende encore un peu. Ça va aller vite. Deux jours, et on remplira tout. Un miaulement me sort de mes songes et je regarde Sherlock assis dans leur gamelle de croquettes avant de me masser la nuque en grimaçant. « Vous avez faim aussi hein ? » J’entends Watson couiner et ça me fend pas mal le cœur à vrai dire. J’aime pas les savoir comme ça, je les ai sorti de la rue exprès, c’est pas pour leurs redonner de la misère. « Okay, okay… » J’attrape mon portefeuille, ça va j’ai encore un peu d’argent dedans. « On va chercher des hotdogs ? » Pour eux, j’me contenterai d’une frite ou d’une gaufre, à voir. J’ai mangé hier midi ! C’est déjà bien de faire un repas par jour quand on a rien. Gentiment, je les caresse avant d’attacher une corde entre le collier du chien et le harnais du chat, comme ça, je suis sûr que personne ne se perd. Pas besoin de laisse, on est trop bien tous les trois pour qu’ils puissent songer à s’en aller. Après environ, je sais pas, quinze minutes de marche, on trouve notre bonheur, et je ris en voyant le chien et le chat assis l’un à côté de l’autre en attendant de recevoir leur pitance. « Deux hotdogs, mais juste les saucisses et… » Je regarde son menu en essayant de prendre quelque chose de pas trop cher. « Une frite avec du ketchup. » Je souris un peu et sors mon argent avant de fouiller pour lui donner. Merde… Il me manque deux dollars. « Je… » « Vous payez oui ou non !! » Je regarde la frite et les deux saucisses, puis les deux gros. « Il me manque deux dollars. » « C’est toujours pareil avec les jeunes ! Vous foutez l’argent de poche en l’air pour des conneries et après, on fait chier les gens honnêtes ! » Je sers le poing, prêt à répliquer méchamment, mais je me contiens pour eux. Je lui donne ce que j’ai pour prendre les saucisses et partir plus loin sur un banc pour nourrir les gros dans un soupir avant de sentir mon ventre se tordre. « Encore un peu… »