J’EN PEUX PLUUUUUS ! Grumpf. C’est inhumain de devoir enchaîner autant de boulot. Debout à 5h du matin, faire une micro pause à midi pour sortir le chien et nourrir le chat qui arrête pas de grossir… Va falloir que je le foute à la diète un peu. Repartir, eeeet revenir à 23h… Madre mios. Je tombe lourdement sur le canapé qui me serre de lit avant de bailler lourdement, puis de sentir mon ventre qui se tort dans tous les sens à me crier tout bonnement : nourris-moiiiii ! Oui bon, ça va hein ! T’as pensé un peu à mes pauvres pieds qui n’en peuvent plus ? Et qui puent par la même occasion ? Un soupir m’échappe et j’observe le chat, affalé dans son panier qui semble me juger gravement parce que je me parle à moi-même. Osef, il me juge constamment celui-là. C’est pas comme le chien qui est content d’un rien. Je me redresse pour aller attraper la moitié de pizza vegan de la veille et l’engloutir en cinq minutes avec un soda bien mérité. Boudiou, c’que c’était bon sa mère ! Un autre bâillement et je retombe sur le canapé avant de me rouler en boule dans un semblant de couette après avoir retiré la moitié de mes fringues de la journée. La douche, ça sera pour demain. Je bosse qu’en soirée demain, c’est grasse mat’ assurée ! Et puis Morphée arrive comme un cachalot pour m’embarquer avec lui dans des rêves chelous et farfelus jusqu’à ce que Watson ne commence à me lécher la main et la mordiller pour me réveiller. « Naaaaan…. » Je grogne et me tourne avant de frissonner lorsqu’il tire la couette avant de me redresser, les cheveux ébouriffés, la gueule de hamster puissance 10000 à cause des petits yeux. « C’pas l’heure de sortir, y fait noir… » Je soupire en couinant de désespoir avant de regarder le chat qui semble souffrir et de m’approcher avant de voir… « Héééééééééééééééééééé ? » Mais… Mais c’est… ça…. C’est… « OH PUTAIN ! » Je cherche mon téléphone et envoie valser les coussins en l’air avant de grimper sur le canapé comme pour me protéger d’une attaque de jesaispasquoi… « Allez décroche. » Pourquoi lui, j’sais pas. Ah enfin ! « DUDE ! Dude, faut que tu viennes, mon chat est en train de pondre des bébés ! J’y comprends rien ! » Et je panique ma race. « J’sais pas quoi faire, viens… me laisse pas seul, y’a du sang, il... elle miaule, ça fait peur. »

Il grommelle un truc à moitié compréhensible MAIS il semble venir. Azy, salaud, il aurait pu parler un peu plus distinctement hein ! Moi aussi j’ai été réveillé en pleine nuti, et par quoi ? Sherlock Holmes en train d’accoucher ! IMAGINEZ LE CAUCHEMAR ! Bref. Une moue boudeuse plus loin et je vais me faire un chocolat chaud avec du lait de riz tout en baillant à moitié avant de me poser sur le sol, pas loin d’elle à lui caresser la tête. Déjà un mini minou de sorti… C’est cool, mais déjà qu’on a à peine de quoi bouffer tous les 3, j’vais faire comment si elle en a pleins ? Prions pour qu’il y en ait que deux ou trois… « T’es courageu….se… » Aish, quelle connerie, comment j’ai fait pour pas voir hein ? Et comment elle a fait pour finir en cloque ? C’est à cause de ses escapades dans l’échelle de secours ? Je claque ma langue contre mon palais pour exprimer mon mécontentement alors que Watson semble tellement excité, comme s’il était papa. « Idiot, c’pas les tiens hein ? » Et pourtant, je le gratifie d’une caresse, parce que damn it, il est trop mignon. Encore un peu de temps et ça frappe. Je bondis pour le rejoindre et lui ouvrir la porte. « T'as intérêt à pas avoir raconté de la merde, j'ai cours moi demain ... attends, ton chat est pas censé être un mâle ? » Je le choppe par le poignet pour le faire entrer et fermer la porte. « MAIS SI !! » Merde les voisins. « Si… enfin, disons que comme le chien est un mâle et que ça se voit, j’en avais conclu pareil pour le chat, je suis pas allé lui tripoter les roubignolles hein ! » Grrr… Un soupir. « Et là, bam… elle est en train de sortir le 3ème bébé… J’espère qu’elle va s’arrêter après, je l’aime mais j’ai pas assez de moyen pour assurer la bonne vie de tout le monde moi. » Je l’entraîne devant le panier pour qu’il constate de lui-même. « Je dois l’appeler comment maintenant hein ? Sherlocka Holmette ? » Une autre moue et je m’accroche à son bras en fixant l’animal qui s’occupe de ses bébés.

« T'aurais pu vérifier ... ca se différencie une mâle d'une femelle quand même ! En moyenne une portée de chatons peut aller de 2 à 5 bébés si je me trompe pas ... » Faites qu’ils se trompent… 5 bébés ? Comment je fais avec 5 bébés hein ? Déjà là, trois, ça me panique. Azy… Elle doit avoir mal quand même la pauvre. « J'suis pas véto moi, qu'est ce que tu veux que j'fasse ?! » « Parce que je suis quoi moi ? Directeur d’une SPA ? » Des fois, j’me demande. Je grogne en levant une babine avant de soupirer faiblement, puis de le regarder caresser le chat. La chatte. LA MAMAN QUOI ! Putain, ça me perturbe cette histoire de trolls des bois. Sérieusement quoi. Je me passe la main dans les cheveux pour les remettre un peu mieux en place avant de mastiquer nerveusement le cordon de mon sweat, comme un gosse. « J'sais pas quoi faire moi, tu connais personnes qui sait comment réagir dans cette situation non ... J'sais pas j'demande ca par hasard, on sait jamais. » Eeeeeeeeeeet v’là la gueule de Hamster bla-sé. NON MAIS OH !! « Si j’avais une meilleure solution que toi, j’aurai fait autrement hein ! J’fais avec c’que j’ai sous la main, et t’étudies la biologie alors on sait jamais ! » Je vais dans le coin cuisine pour lui faire un chocolat chaud avant de revenir lui donner, puis de m’allonger sur le ventre, en plein sur le vieux parquet un peu poussiéreux, les bras croisés sous le menton, tourné vers le panier. Le 3ème est enfin sorti et elle le nettoie comme les autres bébés avec l’aide du chien qui semble toujours si content. « Va falloir que je trouve un boulot mieux payé… ou que j’arrive à faire augmenter mon temps de travail au O’Sullivan pour m’occuper d’eux. » C’est con, mais j’me vois pas les donner, je sais pas. J’ai été abandonné deux fois, comment j’peux le faire à des petits bébés comme ça ? J’évite de regarder Léandre avant de me mordre la lèvre. « Merci… d’être venu. » Parce qu’il aurait vraiment pu m’envoyer chier et royalement. Pourtant, il est là.

« C’est peut-être pas la même chose, mais t’as quand même des notions que je dois pas avoir ! » Je lui tire la langue depuis mon coin alors que son lait chauffe tranquillement. Bon, ça sera le dernier cacao avant un moment, mais au moins, j’peux lui en offrir un. Après tout, il est venu… Une fois la tasse dans ses mains, je rejoins le sol pour observer la nouvelle minette faire la toilette à ses bébés tout en ronronnant. Elle doit être fatiguée après tout ça, pourtant, elle s’occupe des microbes… Et le chien qui reste content comme s’il était papa. C’est trognon. En tout cas, ils sont beaux. Surtout le tout noir. Je le regarde lorsqu’il parle d’en prendre un. Ouais, pourquoi pas. Je mords ma lèvre. J’ai tellement l’impression d’abandonner quelqu’un mais si Léandre le prend, ils pourront encore se voir, et moi aussi je pourrai le voir et financièrement, ça serait mieux. Je hoche doucement la tête sans rien confirmer encore. On verra à ce moment-là, on verra si on est encore potes, s’il en veut toujours un. Je l’observe pendant qu’il boit et souris en coin à son attitude avant de me tourner pour me mettre sur le dos dans un soupir. « J’me demande quand même pourquoi tu es venu. » Ouais, y’a pas si longtemps que ça, on se frappait parce qu’on ne se supportait pas mutuellement sans même avoir cherché à se comprendre ou s’apprendre, et là, il débarque pour m’aider en pleine nuit. « C’est pour mon charme irrésistible hein ? » Je ris, plaisantant à moitié avant de le regarder, puis de me rapprocher en posant mon menton sur son genou avant de lever les yeux sur le chat. La chatte… Grrr. « ça semble se calmer. » ça serait bien qu’elle en reste à trois bébés, j’avoue. « Tu… veux repartir ou tu restes ? »

« Charme quasi-inexistant ? YAH ! » Je grogne faussement avant de le voir se mettre un peu en boule comme un bébé et de soupirer. Mon dieu, il a vraiment une tête de gamin. On fait la paire à nous deux. J’crois que même à nos 21 ans, personne nous laissera entrer dans une boite de nuit à cause de nos gueules… voire, même à 30 ans. Tsss. Je secoue la tête en y pensant avant de « tâter » légèrement le terrain pour savoir s’il veut dégager son cul d’ici ou rester avec moi. Sa réponse est à moitié encourageante, faut l’avouer. Bah ouais, c’pas clairement un oui, mais c’pas un non, non plus. Je fais une pseudo grimace et le regarde. « OH GOSH !! » Je me mets à genoux comme si j’avais peur de quelque chose. « Tes chevilles viennent d’exploser dude ! » J’éclate de rire et le pousse avant de lui sauter plus ou moins dessus pour commencer une partie de chatouille à la con pendant que le chien file se mettre sur le canapé afin de ne pas être touché et que le chat… la minette semble nous regarder comme deux trolls en mode : hey, y’en a qui accouche ici ! Mais osef ! Assis sur lui, je lui chatouille les côtes en riant avant d’entendre des coups de balais venir de chez la voisine du dessous. « Rooooh ! » Non mais la Mémé, elle m’adore quand je dois lui porter ses courses, mais si je fais UN peu de bazar, c’mort ! Pi crotte hein, elle peut faire sa sieste le matin et l’aprem, moi non, et pourtant, je suis joyeux. Je m’arrête, à peine essoufflé et souriant, toujours assis sur lui à lui tenir les poignets tout en le regardant. Il est pas trop moche comme ça… J’me suis jamais d’mandé s’il était hétéro ou pas…

« Whaaaat ? » Je me retrouve sur le dos avant de rire en le regardant. Il sait que c’est terriblement excitant comme c’est excitant comme position ? Je souris en coin jusqu’à le voir se pencher et mes yeux se ferment automatiquement alors que ma bouche se presse contre la sienne lorsqu’il pose ses lèvres sur les miennes. J’aimerai le retenir pour prolonger tout ça et mon cou se tend automatiquement, mais il m’échappe totalement avant de se confondre en excuse longuement. Je l’observe avant de mettre en appui sur mes coudes pour me redresser un peu et mieux le voir. « Eh… » Je mordille ma lèvre en le voyant dans l’état là avant de me redresser sagement pour venir vers lui dans un petit sourire. « C’est rien. » Je remets mes cheveux en place avant de sourire encore. « Au contraire, c’était vachement agréable. » Il a l’air novice là-dedans, j’peux pas lui sauter dessus comme ça n’est-ce pas ? Je le regarde de haut en bas avant de hausser les épaules. « Y’a pas besoin d’être désolé de quoi que ce soit, t’as rien fait de mal… » J’avance pour le faire reculer contre un mur et me trouver face à lui, joueur au possible. J’ai toujours été comme ça, j’peux pas m’en empêcher à vrai dire. Ma main vient se coller au mur afin d’y prendre appui pour que je puisse mieux me pencher vers lui, ou plutôt, sur lui… J’le regarde dans les yeux avant de regarder sa bouche et d’attraper à nouveau ses lèvres avec les miennes pour recommencer le baiser, mais un peu mieux que la première fois. Il ne se rend pas compte je crois, que malgré nos bouilles de bébés, on est vraiment attirants.