C'était la fin de ma journée de cours. Tant mieux, j'allais pouvoir rentrer chez moi, et préparer mes mensonges pour mes parents. Je n'aimais pas particulièrement ce que je faisais. Mais ils me voulaient médecin. L'espoir de la famille en la matière. Ils devaient espérer que je sois capable de guérir les oreilles sourdes de Sunee, mon aînée. Sauf que je n'en étais pas capable. La médecine, ça me répugnais. Je crois même que j'avais développé une sorte d'hématophobie, suite aux tests qu'on faisait, en première année, durant les deux premiers mois. Alors, j'ai demandé un transfert en secret. De toute façon, je passais déjà tout mon temps dans les cours de musique, alors suivre un parcours de musicologie ? C'était juste une suite logique à mes yeux. De toute façon, depuis toute petite, j'avais la musique dans la peau. Et ce n'était pas pour rien qu'à chaque anniversaire, à chaque Noël, on me faisait un cadeau d'un instrument, de bouquins sur la musique, de différents disques et cd-roms. Enfin, en soit, c'était un peu comme une destinée, qu'on m'avait aidée à tracer. Alors je ne comprenais pas vraiment mes parents, qui voulaient tant que ça que je me mette à faire quelque chose que je n'aimais pas.

J'avais marché hors de la ma salle de cours, hors du bâtiment, quand je m'étais dit que finalement, peut-être que je préférais ne pas rentrer tout de suite. Étonnamment, j'aimais la faculté, l'ambiance qui y régnait. Chez moi, tout était silencieux, à la limite du triste. Alors que là, on entendait le bruit incompréhensible des discussions des étudiants. Les jeux aussi. Parce qu'autant se dire, c'est pas parce qu'on a largement dépassé les treize grandes années du début, qu'on n'en est pas moins un enfant. Et puis, j'étais rentrée dans le couloir, et je m'étais installée dans un coin, assise, et j'en avais profité pour avoir du temps pour moi. J'avais sorti mon cahier de musique, à essayer de construire un rythme.. chose perdue d'avance. J'avais fini par relever la tête. Je m'étais arrêtée devant la salle où j'avais eu cours, plus tôt dans la matinée. La salle de Mademoiselle Launay, ce que j'avais réalisé en voyant ses élèves sortir, et puis elle. Alors par politesse, je m'étais relevée. Et je l'avais saluée. Elle devait certainement se demander ce que je faisais encore là. Et je n'étais pas vraiment sûre d'y apporter une réponse concrète et vraiment justifiée.

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