"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

Thiago ne pouvait qu'être d'accord avec Alize. Bellucci une intemporel, et Carrey, un imbécile, et un sacré imbécile il faut le dire ! Mais qu'est-ce qu'il avait pu rire devant ses films ! "Spleeendide.", s'exclama-t-il, imitant (moyennement bien...) The Mask. En fait, même si cette soirée en tête n'avait pas été prévu, ça leur permettait d'apprendre à se connaître ! Alize verrait finalement qu'il n'était pas qu'un flic, elle pouvait découvrir là un simple jeune homme aimant les films un peu idiots certes, mais au moins, elle en apprenait un peu plus sur lui.

Ni une ni deux, le brésilien s'était allongé après avoir pris un coussin sur le lit et la couverture en plus, en laissant quand même un peu à Alize, il s'était allongé et n'avait pas tardé à sombrer dans le sommeil. Mais Thiago se fit sortir de son sommeil par la voix d'Alize. Alize ? Il devait sans doute rêver. "Tu dors ?". Non cette fois, il n'avait pas rêver. Il ouvrit alors un œil, découvrant qu'il n'était pas dans sa chambre. D'ailleurs, ce n'était pas son lit. Non, son lit était bien plus confortable. Le brun se souvint alors où il se trouvait et les circonstances qui l'y avait menées. "Qu'est-ce qu'il y a ?", lui demanda-t-il, la voix toute endormi, un peu inquiet tout de même, tout en se redressant sur son lit de fortune. Il attrapa son téléphone pour regarder l'heure, plissant les yeux à cause de la luminosité agressive. Trois heures du matin. D'ailleurs, il découvrit qu'un numéro qu'il avait enregistré sous le doux nom de « Cabrão » avait tenté de le joindre une bonne douzaine de fois. C'est d'ailleurs sans s'en rendre compte que le jeune homme avait murmuré ce mot, loin d'être affectif, lorsqu'il l'avait lu.

"How are you ? - I'm fine."

Principe de base, j'avais vu tous les films de Monica Belluci et très peu dans lesquels figuraient Jim Carrey. C'est donc tout juste si je remarquais la référence à The Mask que venait de faire Thiago. Et tant pis, en soi. Je regardais plus de chefs d'œuvre que de comédies à la noix comme celles-ci. Même si certains chefs d'œuvres pouvaient très bien être des comédies...


Je n'étais jamais rassurée tant que Nutella ne venait pas se caler contre moi dans le vide. Sans doute les conséquences de mon enfance sans mes parents puisqu'avant d'avoir mon chien, c'était Bianca que j'allais voir pour mieux dormir. Résultat, ma chambre me servait surtout la journée et non pas la nuit. J'osais espérer que Thiago se réveillerait et qu'il ne me prendrait pas pour une illuminée, même si j'en avais tout l'air. Je refusais de me laisser prendre au piège par mes démons, mais j'étais déjà tellement prisonnière de mes angoisses et de mes cauchemars que je ne pouvais plus vraiment m'en échapper.

L'entendre me répondre eut l'effet de me soulager immédiatement. Même si je craignais que ce ne soit de très courte durée. « Je... » me sentais stupide, oui oui. Comment j'allais lui dire quelque chose comme ça ? Il me prendrait pour une folle, pour sûr... bon, tant pis. « Ca te dérange si je dors avec toi ? » Toute seule, j'allais passer l'une des pires nuits de ma vie...
 

"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

Thiago s'était pratiquement endormi à la seconde où sa tête avait touché l'oreiller. Et il avait dormi d'une traite jusqu'à ce qu'Alize ne le réveille. Pourquoi d'ailleurs ? Avait-elle entendu un bruit ? Non, le subconscient de Thiago l'aurait sans doute réveillé étant donné qu'il n'était pas dans un endroit qu'il connaissait et où il pouvait se sentir totalement en sécurité. "Ça te dérange si je dors avec toi ?" lui demanda-t-elle avec beaucoup d'hésitation après qu'il ait reposé son téléphone au sol. Honnêtement, le jeune homme était surpris. Que se passait-il ? "Non ça ne me dérange pas. Qu'est-ce qu'il se passe ?" le brésilien la questionna alors avant de regarder son lit de fortune. Il se décala au maximum, du côté du vide du canapé, pour lui laisser le côté du dossier. Comme ça, si un des deux venaient à tomber du canapé, ce serait lui. Thiago n'était pas assez éveillée pour lui proposer que ce soit lui qui le rejoigne dans le lit pour qu'ils aient plus de place. Et puis... le brésilien en profiterait d'être encore plus à ses côtés puisqu'ils seraient obligés de se serrer l'un contre l'autre pour tenir tous les deux dans le canapé.

Bon, maintenant qu'il était réveillé, pas sûr qu'il réussisse à se rendormir aussi facilement, mais ce n'était pas grave. Peut-être qu'Alize n'avait même pas réussi à fermer l'oeil encore... Il espérait que dormir avec quelqu'un l'aiderait à s'endormir plus facilement. "T'as pas emmené ton doudou ?", chuchota-t-il pour plaisanter. En plus, ce n'était même pas pour se moquer, c'était surtout pour essayer de la détendre vu la gêne qu'elle avait semblé ressentir au moment de lui demander de dormir avec lui.

"How are you ? - I'm fine."

Je déglutinai avec beaucoup de difficulté. C'était assez humiliant d'être effrayée comme ça. J'avais cette sensation d'être comme un enfant, avec son doudou en pyjama, qui se réveille d'un cauchemar. Sauf que mon cauchemar, c'était ce motel tout pourri. Tout en me demandant ce qu'il m'arrivait, il se décalait pour me faire de la place. Place dans laquelle je fonçais pour me blottir contre le dossier, histoire de lui laisser le plus de place possible. « J'arrive pas à dormir... je suis pas vraiment rassurée ici. » Oui, encore cette foutue histoire de serial killer. Mais se faire des idées, c'était mon mojo. Mauvais, certes, mais mojo tout de même.

Je grimaçais avant de puérilement lui tirer la langue. « Non, il reste dans mon lit, puisque c'est là que je dors tous les soirs. » Bon, accessoirement, je n'avais plus de doudou depuis ma sortie d'hôpital quelques années auparavant. Il ne m'aidait pas à dormir à l'époque mais simplement à tenir et à me forcer à manger. Un cadeau de Nonna pour me rappeler que je n'étais pas seule... Mais je commençais rapidement à somnoler, fatiguée d'avoir été tenue éveiller tout ce temps, me laissant retomber légèrement sur Thiago. Je ne m'en rendais pas compte, mais c'était très certainement sa chaleur qui m'aidait à finalement fermer l'œil. 

"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

Une fois rejoint par la jolie blonde, Thiago se rallongea, à ses côtés cette fois-ci. Bon, ils allaient être serrés, mais ça devrait le faire. Alize lui expliqua qu'elle n'était pas très rassurée dans ce motel. Ce qui pouvait être compréhensif. Il la laissa s'installer tranquillement, puis remonta la couvertures sur eux. "Non, il reste dans mon lit, puisque c'est là que je dors tous les soirs.", Thiago lâcha un petit rire amusé. "Si ça peut t'aider, je veux bien faire office de doudou, il n'y a pas de problème.", plaisanta-t-il alors.

"Mais t'es en sécurité. On a deux chiens qui nous réveilleront si jamais il se passe quelque chose, et je suis quelqu'un d'assez réactif. Donc tu peux dormir tranquillement.", Thiago lui expliqua avec un ton qui se voulait rassurant. Peu à peu, le jeune homme sentait qu'elle s'endormait enfin, retombant légèrement sur lui. D'ailleurs, le brun se rendormit doucement à son tour, jusqu'au lendemain matin, et sans cauchemars pour lui, et pour une fois.

"How are you ? - I'm fine."

J'avais roulé des yeux sans un mot et m'étais recouchée. Deux chiens, peut-être, mais les tueurs en séries prennent la peine de tuer tous les témoins. Tous.

Plutôt rapidement endormie, je me réveillais plusieurs heures auparavant. Pour ne pas dire autrement, j'avais probablement passé l'une des meilleures nuits de ma vie. Même le coussin immense contre lequel j'avais dormi était très confortable. D'ailleurs... je ne me souvenais pas d'où ma grand-mère l'avait acheté, mais elle avait bien f... en reprenant mes esprits j'eus un petit mouvement de retour. Pas de coussin géant. Juste un Thiago qui ronfle et qui bave. Sexy. Bizarrement, en le regardant, mon coeur s'était accéléré l'espace d'une seconde, sans que j'en comprenne réellement les raisons.

Le plus délicatement possible, j'essayais de m'extirper du canapé, une jambe prise au piège tandis que j'étais debout à essayer de la libérer... jusqu'à ce portable qui vibra et qui, de surprise, me fit tomber au sol comme une crêpe. « Aïe. » m'écriais-je sous le choc de mes fesses contre la moquette pas si souple que ça, sans même réaliser que je risquais de réveiller le policier. 

"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

La nuit fut paisible finalement, pas de cauchemars ni de tueurs en série. Durant la nuit, et sans qu'il ne s'en rende compte, la jeune femme s'était servie de lui comme un coussin. Et il faut dire que sa présence avait sans doute fait office de barrière aux cauchemars.

Peut-être que le simple fait qu'Alize commence à bouger l'avait doucement fait sortir de son sommeil. Pourtant, toujours bien endormi, il entendit à peine son téléphone vibrer. Et puis honnêtement, là tout de suite il s'en fichait, il était encore au pays du rêve. Enfin.. jusqu'à ce qu'il entende un gros « boum » et un « aïe » de la part d'Alize qui le fit se redresser subitement dans le canapé voyant au dernier moment Alize littérallement voler jusqu'au sol. Son cœur battait à tout rompre face à ce réveil en fanfare.

La chambre à peine éclairée par la lumière du jour qui passait au travers des volets, Thiago découvrit Alize sur le sol. "O que se passa ?", demanda-t-il sans vraiment se rendre compte qu'il avait parlé en portugais. Tout endormi, les cheveux en bataille, il sortit ses jambes de sous les couvertures avant de se lever et de tendre les mains à la jeune femme pour l'aider à se redresser. "Tu n'as rien ?", il lui demanda alors que leur chien, bels et bien réveillés eux aussi, tournaient autour d'eux après ce raffut que la jolie blonde avait fais, cherchant sans doute à leur tour ce qu'il s'était passé. "Si tu voulais me réveiller, tu aurais simplement pu me faire un bisou.", plaisanta-t-il avant de s'étirer jusqu'à en faire craquer légèrement son dos un peu meurtri par l'inconfort du canapé.

"How are you ? - I'm fine."

Sous le coup du choc, une vive douleur envahit mon coccyx, et je maudissais cette jambe qui n'avait pas su se retirer de ce tout petit canapé, qui connaissait mes médisances et mes jurons mentaux. C'était tout de même incroyable que je ne sois pas capable de discrétion tout de même. Quoi qu'au moins, ça rayait de la liste la carrière de voleuse patentée. Je ne risquais pas de m'en sortir sans discrétion... non pas que cela fasse véritablement partie de mes perspectives de carrière non plus !

Sans m'en rendre compte, j'avais compris la phrase de Thiago et, comme s'il m'avait parlé en italien, je lui répondais de même. « Niente. Non è successo niente. » À peine prononcés, je levais un sourcil, étonnée. Je venais peut-être de me réveiller, mais j'étais visiblement encore un peu endormie... Venais-je juste de parler italien ?! « Non, ça va. Le choc est un peu douloureux, mais tout va bien. » Je me relevais, tout en massant légèrement mes fesses pour essayer de faire partir la douleur - un tableau étrange certainement. « Dans tes rêves. » annonçai-je avec mauvaise foi, en même temps que la pensée que j'étais bête de ne pas l'avoir fait s'incrustait dans ma tête. Mais pourquoi diable n'arrivais-je pas à me débarrasser de cette idée ?!

"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

Thiago s'était donc levé, maintenant qu'il était réveillé. Et puis de toute façon, il fallait qu'ils rentrent... Le soleil semblait levé depuis un moment, ils sembleraient que les deux jeunes avaient eu besoin de sommeil.

Bien entendu, le raffut qu'avait fais Alize l'avait réveillé. Honnêtement, ça aurait même réveillé un mort. Mais la voir se masser les fesses enlevait le souvenir de ce réveil en sursaut qu'il avait subi. Le jeune homme secoua légèrement sa tête pour éviter de passer pour un pervers, avant de passer une main dans ses cheveux qui devenait beaucoup trop longs à son goût. "Dans tes rêves.", lui lança alors la jolie blonde fasse à cette proposition qu'il avait subtilement (ou pas) lâchée. Il ne put que rire un peu à ce refus total, avant d'hausser légèrement les épaules, l'air de dire « Tant pis, j'aurais au moins essayé ». "Qui ne tente rien à rien.", le brun lui répondit alors. Est-ce que cela voulait dire qu'il aurait bien aimé ? Bien entendu. Et comme toujours, il ne s'en cachait pas. Il n'y avait qu'Alize pour ne pas voir le béguin de Thiago pour elle.

Le brésilien mit un genou à terre, face à Pongo pour lui faire ses caresses du matin, une petite routine qui s'était rapidement installé lorsqu'il avait adopté, encore un chiot à l'époque. "Ouais... toi tu veux bien m'en faire des bisous, je sais mon gros...", dit-il à son chien en riant alors que ce dernier lui faisait de grandes léchouilles, les pattes avant prenant appui sur le genou de Thiago.

"How are you ? - I'm fine."

Je n'avais même pas remarqué le regard de Thiago pendant que je frottais mon coccyx comme pour essayer de lever la fulgurante douleur que je ressentais. Non, rien. Tant mieux pour lui, quelque part.

Mes sourcils se levèrent aussitôt et mon coeur fit un bond. Pourquoi ? Je refusais d'en connaître l'exacte raison. Je ne voulais pas savoir pour quoi soudainement je réagissais à quelque chose venant de lui. « Tu peux tenter, tu n'auras rien pour autant. » Lui dis-je, plus fermement, bien qu'à regrets. Mon cerveau disait quelque chose et mon coeur voulait dire autre chose. Et rien que pour ça, je maudissais cet affreux motel. Mieux valait croiser la route d'un meurtrier en série, vraiment.

Pendant que Nutella venait se coller à mes pieds, je regardais Pongo lécher le visage de Thiago, un air de dégoût sur le visage. « Je suis écoeurée. Et après que ton chien, qui a mis sa langue on ne sait pas trop où, tu lèches partout, tu t'attendais vraiment à un bisou ? Heureusement que tu n'en auras pas. » Pourtant, ma voix était sérieusement amusée... même si je n'en restais pas mois dégoûtée moi qui ne laissais mon chien ne lécher que mes oreilles et rien de plus sur le visage.

"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

La réponse si rapide d'Alize concernant ce bisou le fit rire. "J'aurais regretté si j'avais loupé l'occasion de te le proposer.", continua-t-il, amusé, et en même temps...s'il ne l'avait pas proposé, il l'aurait regretté. Imaginez si elle avait accepté ? Il serait passé à côté... Le brun avait l'impression que ce motel faisait des merveilles. Heureusement que sa voiture était tombée en panne. Et que personne d'autres à part Alize n'avait décroché. Il avait appelé Alize en dernier, non pas parce qu'il ne voulait pas la voir, mais tout simplement parce qu'il n'avait pas voulu la dérangé. Pourtant, même si sur le moment il s'était senti mal à l'aise de l'avoir fais venir (surtout après avoir compris qu'il l'avait réveillé...), il était content qu'elle soit venue. Elle avait réussi à lui faire penser à autre chose, et il avait réussi à dormir sans cauchemar. Chose assez rare...

En tout cas, si Alize ne voulait pas lui faire de bisous, Pongo, lui, s'en donnait à cœur joie, lui bisouillant les joues. "Je suis écoeurée. Et après que ton chien, qui a mis sa langue on ne sait pas trop où, tu lèches partout, tu t'attendais vraiment à un bisou ? Heureusement que tu n'en auras pas.", lui lança-t-elle, le faisant rire un peu. Ah oui ? Il n'en aurait pas ? Un éclair de défi passa dans ses yeux. Le brun se releva, s'avançant vers la jolie blonde avec un air amusé peint sur le visage. Une petite bêtise arrivait, ça se sentait. "Ah oui ?", demanda-t-il simplement, en continuant de s'avancer vers Alize. Avant qu'elle n'est eu le temps de penser à s'enfuir, Thiago l'attrapa par la taille afin de la rapprocher de lui sans qu'elle ne s'échappe et frotta sa joue légèrement humide et peut-être un peu piquante à cause de sa barbe, contre celle de la jolie blonde. Que disait-elle de ça ?

"How are you ? - I'm fine."

« Qui ne tente rien n'a rien, paraît-il. » Mon sourire était entendu. En vérité, j'étais ravie qu'il ait tenté, alors que d'ordinaire, je l'aurais juste envoyé chier sans aucun préavis. Pourquoi ? Nul n'en connaissait la réponse à cet instant. Mais quelque chose avait changé et j'ignorais à la fois quoi et la raison de ce changement. Même les désagrément de la veille étaient oubliés, un peu comme si un charlatan avait finalement réussi à sortir un lapin de son haut de forme.

Je ne m'étais pas imaginé Thiago aussi fourbe. Je ne le connaissais pas vraiment en dehors du poste de police, il fallait dire. Il était surtout celui qui me sauvait la mise à chaque emmerde, celui qui prenait mes dépositions et, étonnamment, c'était aussi comme s'il était le seul flic de ce foutu commissariat :
j'avais toujours à faire à lui, à personne d'autre. Mystère et boule de gomme, les autres me fuyaient certainement. Ou alors il était le seul à toujours être au bureau, comme le puni de service. En le voyant se lever vers moi, j'avais instinctivement fait trois pas en arrière avant d'essayer de m'enfuir. « Aaah ! Non, pitié, t'es dégueulasse. Thiago ! » Je râlai, plus dégoûtée qu'amusée, mais tout de même amusée. « T'es vraiment un pourri ! » Je me débattais pour qu'il me lâche, mais sa prise était un peu trop forte et, malheureusement, je fus obligée de céder à cette emprise en arrêtant de me débattre. Triste défaite.

"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

Finalement, Thiago et Alize s'étaient rencontrés et cotoyés depuis plusieurs années maintenant, et pourtant, ils ne se connaissaient pas réellement. Le brun avait appris un peu à la connaître durant ses visites au poste de police, mais il ne la connaissait pas comme il aimerait davantage la connaître. Mais alors pour elle, ça devait être le jour et la nuit de voir leThiago policier et le Thiago simple jeune homme. Malgré toutes les épreuves traversées, le brésilien était un bon vivant, essayant toujours d'amuser la galerie.

Alize avait senti la bêtise arriver puisqu'elle avait automatiquement reculé lorsqu'il s'était avancé. Chose qui l'avait bien fais rire d'ailleurs. Elle lisait parfaitement bien en lui lorsqu'il s'apprétait à en faire une, mais lorsqu'il s'agissait des sentiments du jeune homme à son égard, ele devenait complètement aveugle. Thiago avait donc réussi à l'attraper, non sans mal puisqu'elle se débattait. Mais il la maintenait du mieux qu'il pouvait, en faisant attention à ne pas lui faire mal bien entendu, ce n'était pas le but recherché. Alors qu'il riait, il frottait sa joue légèrement humide contre celle de la jolie blonde. Best. Joke. Ever.

Une fois cette petite bagarre terminée, ou plutôt, une fois qu'Alize ait rendu les armes, le brun la relâcha finalement en riant. "Je t'en prie, c'est cadeau.", lui lança-t-il en riant. Puis après quelques secondes, il pointa la joue de la jeune femme "Tu feras gaffe, je crois qu'il te reste un peu de bave de chien...", rajouta-t-il en riant de nouveau. Oui, on pouvait dire que Thiago avait le goût du risque !

Thiago lança un dernier regard amusé en direction de la jolie blonde avant de se baisser vers son sac pour ramasser les quelques affaires qu'il avait pu sortir. "Bon Miss James, j'aime beaucoup cette petite escapade totalement imprévue avec toi, mais je pense que tu as envie de rentrer chez toi.", lui lança-t-il avec un petit sourire. Et, bien qu'il ait lui aussi envie de rentrer chez lui, il n'avait pas forcément envie de quitter Alize. Comme souvent, il faut le dire, mais encore plus aujourd'hui. Pourquoi ? Et bien ça, il y réfléchirait lorsque son cerveau refonctionnera correctement après une bonne nuit de sommeil dans un lit digne de ce nom.

Comme bien souvent lorsqu'Alize était dans la même pièce que lui, il posa de nouveau son regard sur elle. Et encore une fois, il se demandait comment elle faisait pour ne rien remarquer. Ou alors, elle remarquait, elle savait qu'il en pinçait pour elle, mais elle faisait semblant de l'ignorer parce qu'elle était mal à l'aise. Peut-être ne partageait-elle pas la même chose de son côté ? A cette idée, Thiago détourna le regard. Comment il avait pu ne pas penser à cette éventualité ?! Il était flic pourtant non ? A croire qu'Alize brouillait toute sa vue et ses idées.

"How are you ? - I'm fine."

Il était vrai que je ne connaissais pas grand chose de Thiago. Il ne restait que ce flic, ce type que j'étais constamment obligée de rencontrer à chaque emmerde qui débarquait dans ma vie. Et il y en avait un certain nombre pour ne pas dire. Alors, le découvrir sous ce nouveau jour, m'intéresser à qui il était vraiment, c'était une véritable surprise pour ne pas dire le choc le plus total qui soit. J'avais besoin de comprendre ce qu'il se passait dans ma tête, mais j'étais certaine d'une chose : même après toute cette mauvaise foi que j'avais mis dans chacune de nos rencontres, je l'appréciais plutôt bien. Et je n'avais pas besoin de cette nuit au motel pour le savoir. Cependant, il y avait une différence entre le flic que j'appréciais et la personne derrière. Et dire que mes sentiments à l'égard de cette personne étaient troublés semblait bien loin de la vérité.

J'étais même séduite, sans ambiguïté aucune tentais-je de me convaincre, par cet élan de fourberie de sa part. Enfin... sauf quand il s'agissait du résultat. L'idée d'avoir de la bave de chien mélangée à je ne savais trop quoi sur mon visage me répugnait totalement, j'aurais même pu lui vomir dessus. Ce qui m'aurait vengée. Parce que j'avais beau me débattre, j'étais en position de faiblesse, le moins que l'on puisse dire, et je n'étais pas vraiment ravie de ne pouvoir échapper à cette terrible sentence qu'il avait révoquée pour moi. « Haaaan ! Mais non, pitié, s'il te plaît, arrête, c'est vraiment sale ! THIAGO S'IL TE PLAAAAAÎÎÎT ! » Ma voix se voulait la plus pathétique possible, peut-être pour lui faire un peu pitié sans doute. J'en gémissais de dégoût... Et puis j'avais arrêté de me débattre, je perdais mon énergie pour rien. Il était plus fort que moi, dans tous les cas.

Mes sourcils haussés, je le regarder. « Cadeau ?! » Je le poussais légèrement. Il croyait quoi ? Que c'était la fête. « Wow, c'était la surprise d'une vie. La prochaine fois, garde ça pour un anniversaire. Mais pas le mien, par pitié. » Je n'aurais de toute façon plus apprécié les festivités, ni maintenant, ni plus tard. Puis la surprise était gâchée non ? Autant ne pas réitérer. Je m'avançais pour le taper et m'essuyer sur son t-shirt. « JE TE DETESTE THIAGO ! » Même si ce n'était pas vrai. Je le détestais quand même.

Dur retour à la réalité. Je n'avais même pas fait attention à l'endroit où nous étions, ni le temps qui s'était écoulé. Ou en fait, si, mais j'en avais perdu la notion durant ce court moment de perdition, tandis que j'essayais encore d'essuyer mon visage qui me paraissait plus sale encore que lorsque la bave du chien du policier se trouvait humide sur mon visage... ou alors n'était-ce qu'une impression ? « Tu parles d'une escapade imprévue ! J'aurais pris un pyjama ou mon maquillage si j'avais su qu'on resterait bloqués une nuit ici. » Et revoilà la Alize grincheuse que je savais être d'ordinaire. Pourtant, c'était un sourire, bien que faible, qui trônait sur mon visage. Nulle trace de déception ou de rancune. J'étais même plutôt ravie que les choses se soient passées de la sorte. « Mais ça va, j'ai apprécié aussi. Ca change du contexte dans lequel je te retrouve habituellement. » À savoir ce contexte où j'ai besoin d'aide, parce qu'une embrouille m'est encore arrivée.

Je commençais à me préparer, ramassant mes affaires, bien que peu nombreuses, préparant juste mes vêtements pour aller me changer à la salle de bain. Tant pis pour la douche, j'avais hâte de quitter ce motel délabré, je serai forcément plus à l'aise sous l'eau chaude de chez moi, celle d'ici sautant un petit peu trop à mon goût. Mes yeux croisèrent les siens et je lui souris. Et puis, la seconde de trop à se regarder, j'en finissais gênée et trouvais l'excuse de m'habiller pour m'éclipser. Je ressortais quelques minutes plus tard de la salle de bain, réalisant que le lit était à peine défait, ce qui m'amusa. Je prenais mon sac et mes clés. Même si je ne risquais pas de pouvoir grimper dans ma voiture sans avoir d'essence. « Voilà, je suis prête. »

"How are you ? I'm fine."

Feat I. Alize James.

Thiago rigolait tellement... ça faisait des années qu'il n'avait pas autant ris. D'ailleurs, c'était assez surprenant de le voir rire alors que son père était dans les parages. Chose aussi destabilisante sans doute, puisqu'il y a à peine quelques heures, il criait sur Alize pour être tombée en panne d'essence. Comme quoi, la présence d'Alize près de lui semblait réellement avoir des points positifs. Il était calme, il avait réussi à dormir sans cauchemar, et maintenant, le voilà qui riait aux éclats. Rare était les fois où on avait pu le voir ainsi. Quelque fois avec son frère, ses amis, mais c'était assez insolite en fait. La supplication d'Alize, si...sincère, l'avait davantage fais rire, pourtant, il l'avait lâché, presque à contre cœur mais ça aurait paru bizarre s'il l'avait gardé contre lui. Surtout qu'à la base, elle se débattait pour s'échapper.

La jolie blonde s'approcha de lui avant de lui décocher une petite tape, qui ne lui fit pas mal du tout, pas avec la force qu'elle y avait mis. D'ailleurs, ça ne devait donc pas être le but d'Alize, de lui faire mal, elle avait simplement voulu montrer son mécontentement. Le brun rit encore un peu lorsqu'il la vit attraper son propre tee-shirt, oui, oui, celui qu'il portait, pour essuyer cette joue sur laquelle il avait frotté sa barbe. "JE TE DETESTE THIAGO !", avait-elle soudainement crié. Et malgré le sourire que le jeune brésilien affichait, il posa ses mains à plat à l'emplacement de son cœur avant de faire une mine toute tristounette. "Ne dis pas des choses comme ça, tu me fends le cœur...", lança-t-il d'un ton des plus dramatiques. Il la laissa essuyer sa joue, plus que jamais amusé par cette action. De toute façon, ce tee-shirt allait partir à la machine à laver une fois rentré à l'appartement. Le jeune homme toucha la joue légèrement rougie de la jeune femme, du bout des doigts "Je crois que j'ai frotté trop fort ma joue contre la tienne.", lança-t-il avec un très léger sourire amusé. "Ou alors, c'est toi qui a frotté trop fort avec mon tee-shirt.", plaisanta-il. C'était sans doute ça, parce qu'il n'avait pas fais vraiment fort pour que sa peau réagisse autant. Ou alors, Alize avait la peau qui réagissait rapidement.

Thiago venait de leur rappeler à tout deux qu'ils étaient dans un motel à Mobile, et que, peut-être il serait judicieux de rentrer chez eux, à la Nouvelle-Orléans. Non pas qu'il veuille se débarasser de la compagnie de la jolie pâtissière, loin de là. Le brun était en train de ramasser ses quelques affaires qui traînait lorsque la jeune femme lui expliqua que si ça avait réellement une escapade imprévue, elle aurait au moins pris un pyjama et son maquillage. "Du maquillage ? Pourquoi t'encombrer de ça alors que tu es très bien comme tu es ?", lui demanda-t-il alors, le plus naturellement. Il s'était toujours posé cette question, pourquoi les femmes se maquillaient aussi souvent alors que la plupart du temps, elles étaient tout aussi bien sans rien. Sans aucun maquillage. Bon, sans rien aussi, mais c'était un autre style de conversation ! Pour en revenir au maquillage, et même si Alize n'était pas du genre à se « tartiner », il la trouvait ravissante dans tous les cas.

"Mais ça va, j'ai apprécié aussi. Ca change du contexte dans lequel je te retrouve habituellement.", Alize lui avoua. Dire que Thiago n'était pas surpris aurait été un mensonge. Elle avait apprécié cette escapade totalement imprévue ? Malgré toutes les idioties qu'il avait pu dire ou faire ? "Tu as apprécié ?", il répéta, comme pour être sûr d'avoir bien entendu. Bon, c'est vrai qu'ils avaient réussi à rattraper l'ambiance de la soirée après que Thiago ait pété un câble, c'est vrai que lui aussi avait apprécié, mais il pensait réellement qu'Alize avait plus « subi » ce moment, qu'apprécié. Mais il semblait s'être trompé à l'entendre. Tant mieux dans un sens !

'Arrête de la fixer Thiago...', mais non, c'était trop tard, Alize avait croisé son regard, plusieurs secondes, avant qu'elle ne se détourne, prétextant, gênée, d'aller se changer. Il hocha alors la tête, faisant la même chose rapidement alors qu'elle était dans la salle de bain. D'ailleurs, il terminait de mettre son tee-shirt quand elle sortit de la petite pièce d'à côté. "Et bien moi aussi. Tu penses que ta voiture a assez d'essence pour aller jusqu'à une pompe ?". Comment allaient-ils procéder exactement, ça il n'en savait rien. "Au pire, on va demander où il y a une pompe et on y va rapidement à pied. Ils doivent bien vendre des barils.", il proposa alors.