Je suis en r'tard, en r'tard

Un souffle retentit sur ta peau. Tu ouvres un œil, puis le second, tu aurais pu le prédire. Il est là, sa truffe contre ton visage. Et un coup de lèche au passage, tu grimaces et tournes la tête pendant que Toto s'en va. Tu sais parfaitement où il va. Remettant la couette sur ta tête, il est bien trop tôt et le sommeil te manque. Des mains t'attrapent et te ramènent vers ce corps chaud, la raison de ton manque de sommeil. Ses lèvres contre les tiennes, bon sang que ça t'avais manqué. « t'es obligé » pas besoin d'ouvrir les yeux pour comprendre où il veut en venir. On est lundi matin, ton chien est réglé comme un coucou suisse. Il sait que c'est l'heure d'aller courir, ton système le sait aussi, mais toi… toi tu as envie de rester sous la couette et de profiter de ce corps. « hm » tel un chat tu ronronnes quelque chose de pas vraiment clair. Non tu n'as définitivement pas envie de bouger. Tu es bien là. Très bien. « mon avion est dans cinq heures, on peut faire ton sport autrement » qu'il te murmure à l'oreille. On ne peut pas dire qu'il perd le noir. Trois semaines sans vous voir, autant dire que vous en avez des choses à rattraper. Bon surtout des hormones à compenser. Ses mains qui se baladent sur ton corps. Tu te laisses faire. « J'te préviens j'peux pas rater une autre journée de boulot » tu as déjà dû manquer vendredi pour aller le chercher et parce que vous aviez mieux à faire. Une chance que nouveau patron soit compréhensif. Et qu'en plus de ça, il t'a accordé ton samedi. Puis depuis que tu es arrivée, des heures tu en fais, plus que tu devrais, donc tu as pris ton week-end. L'envie de profiter de Seb et de lui montrer ta nouvelle vie ici. Il est déjà venu, mais c'était différent à ce moment. Tu sens ses lèvres contre ta nuque, te laissant complètement faire. Ton homme, tu le connais… le vibreur de ton téléphone vous ramène à la réalité. Regardant l'heure. Merde tu vas être en retard. Envoyant un sms à ton collègue pour le prévenir que tu prends son quart d'après-midi. Ne pouvant guère assurer celui du matin. Une fois de plus la chance est de ton côté. Te décollant à contre cœur de ce corps chaud, le regardant flâner. « J'vais courir » que tu lui sors en attrapant tes affaires. Ta chambre, enfin si on peut appeler cela une chambre est un dépotoir. Un week-end avec Seb et des affaires qui traînent partout. Et pas que les siennes. « T'as encore de l'énergie à dépenser » qu'il te sort en attrapant l'oreiller et s'installant. « hm … tu m'as pas assez épuisé » lui tirant la langue, tu vois l'oreiller qui arrive vers toi, mais tu l'esquives de vitesse. « Prépares moi un bon truc à manger homme. » enfilant ta dernière basket, tu attrapes la laisse de Toto. Oui tu as besoin de te dépenser, tu as des minutes de retard sur ta routine habituelle. Ton chien te le fait sentir, presser d'aller courir. Clef en poche, tu quittes l'appartement en laissant ton épave dans le lit. Tu serais bien restée avec lui, mais tu ne veux pas changer toutes tes habitudes. Surtout que dans quelques heures il ne sera plus là… étrange, tu pourrais rester et profiter de lui, mais tu préfères reprendre tes habitudes. Le manque, c'est contre ça que tu luttes au quotidien. Vous avez beau être indépendant, tu ne peux nier qu'une connexion physique avec l'être aimé, ça manque. Tes pas s'accélèrent, la musique défile dans tes oreilles. Tu essaies de ne pas y songer.  « Aaah bordel tu m'as fait peur Hendrix » main sur le cœur. Tu tentes de reprendre ton souffle. Ne t'attendant pas à le voir ici, de si bonne heure. « Ptn ça va pas dans ta tête. » lui donnant un coup dans l'épaule. Il l'a bien mérité. « T'es en retard » qu'il te sort. Arquant un sourcil, tu ne comprends pas où il veut en venir. Tu sais que tu es en retard, « aux dernières nouvelles on avait pas rendez-vous » que tu balances du tac au tac. Lui tu ne comprends décidément pas. Ce n'est pas comme ci vous aviez habitudes de courir ensemble… quoique ces derniers jours, vous avez pas mal fait d’échauffement ensemble. Il a suffit d'un matin et les autres s'en sont suivis assez… normalement. Tu en prends conscience en le voyant debout devant toi. Reprenant ton rythme, le laissant dans ton dos, Toto à tes côtés. « T'attends quoi ? On sait tous les deux que j'vais encore te battre donc bouges, » oui tu aimes bien le taquiner voir même le provoquer « c'est pas comme ça que t'auras un beau cul ! » celle ci elle te surprend toi même … tu n'as pas pris la peine de te retourner, tu sais qu'il va suivre. Enfin tu l'espères, quoique non tu es sûr. Il est pire que toi lorsqu'il s'agit de compétition.

Je suis en r'tard, en r'tard

D'ordinaire, le matin, t'es toujours de mauvaise humeur. L'envie de retourner sous tes draps y joue beaucoup et tu fais preuve de mauvaise grâce envers quiconque te parlerait sur un ton un octave trop haut. T'es plutôt le genre à mettre beaucoup de temps à émerger et à toujours remettre à la dernière minute ton temps de préparation. Faut dire que t'es le roi de la traîne, même si une fois levé il est plus difficile qu'on ne peut le croire de t'arrêter. Ce qui n'empêche pas la mauvaise humeur. Mais, dans ta lancée, t'as l'air un peu moins grognon, toi qui ne connaît que cet état d'esprit quand tu n'as pas ce que tu veux, comme rester couché. Eh oui, comme quoi, malgré tes beaux sourires en soirée, les lendemains sont beaucoup plus brutaux. Mais là, ce matin, c'est différent. Depuis quelques jours, tous les matins, tu te retrouves à t'échauffer avec la kiné de l'équipe. Outre le fait qu'elle est plutôt mignonne, elle a un caractère et une tête bien dure. Alors, certes, elle t'a envoyé chier dès le premier jour, mais tu apprécies de passer du temps avec elle. Et tu respectes d'autant plus celles qui te résistent que celles que tu jettes après une nuit. Une femme n'est utile, pour toi, que pour une utilisation. Après, tu te lasses, mais là, il n'est plus question ni de jeu ni de drague, seulement de sport, et c'est pour ça qu'il est presque impossible de défaire ta bonne humeur. Elle t'aime pas, et tu l'aimes pas particulièrement. Par contre, tu la respectes. Mais si c'est pour te prendre encore un râteau et une réflexion sur ta manière de te brosser les dents, merci, mais non merci quoi. Et courir accompagné, ça te booste à fond. T'es du genre à avoir l'habitude de tout faire en équipe. Même payer ton loyer, c'est pour dire. Alors, forcément, courir tout seul, même si, parfois, t'as besoin de quelques moments de solitudes, ça peut s'avérer être assez pesant. Non, toi, t'as besoin d'être entouré. Mais courir en pleine rue avec toute ton équipe de rugby, ça risquerait d'être un petit peu compliqué. Même un peu plus qu'un petit peu. Alors, là, t'es parti de la colocation pour aller courir, attendant Jules là où vous passiez chaque matin auparavant pour vous rejoindre, persuadé que ta mauvaise humeur n'allait pas revenir en courant. Après tout, chassez le naturel, il revient au galop, ça te correspondait plutôt bien aussi. Elle revint aussitôt en réalisant que ta camarade d'échauffement était absente. Ou en retard. Tu croisais les doigts qu'elle arrive vite, parce que te taper la ville ou du moins une partie tout seul, parce que t'avais pas la foi de faire toute la Nouvelle-Orléans pour le plaisir, tu fatiguais vite sans interaction, ça te tentait carrément pas. Et puis, après quelques minutes, un peu longue à ton goût, durant lesquelles tu t'étais bien étiré avant tout, ta petite habitude de le faire avant et après l'effort pour être sûr d'être ben en forme, elle s'est finalement pointée. « T'es en retard » lui fais-tu remarquer après qu'elle t'ait remarqué et que, visiblement, tu lui aies foutu la trouille. Elle a toujours le mot pour te reprendre, celle-là, c'est fou quand même. « T'es quand même en retard, rendez-vous ou non, chipote pas.» Aucun répit pour elle, elle est en retard, elle aurait dû être là à la même heure que tous les jours, un point c'est tout. Tu te mets en route pour courir, en commençant doucement, à ton rythme. En général, tu commences à peine vite pour terminer en sprint sur la durée. Heureusement faire du sport depuis toujours ça t'avait aidé niveau endurance. « T'es sérieuse ? C'est pas une compétition ma grande, non plus. » Et pourtant, t'as le même sourire qu'avant d'essayer de gagner un pari ou un défi stupide avec Lane ou qu'un sale coup orchestré avec Chrissy. Rah, tes colocs ! Tu leur déteint un peu trop dessus, à vrai dire. « Je sais que tu l'aimes, mon cul, c'est pas la peine de faire semblant ! » C'était une gifle que tu allais te prendre si tu continuais sur ta lancée, mais c'était trop tentant.

Je suis en r'tard, en r'tard

Courir ça a toujours été pour toi un échappatoire. Courir sans but dans les rues comme tu le faisais gamine, l'un de tes frères à tes trousses. Courir pour gagner à l'adolescence quand tu es entrée dans le club d’athlétisme. Courir ça fait partie de toi, de ce que tu es. Tu as besoin de ça, c'est l'une de tes routines quotidienne. Aujourd'hui tu cours plus par plaisir, parce que tu en as besoin. T'as besoin de commencer ou finir la journée par ça. Te défouler, oublier, évacuer. Quand tu cours, le temps s'arrête, du moins pour ton cerveau. Là tu cours pour oublier le fait que dans quelques heures il ne sera plus à tes côtés. Sauf que tu l'as voulu. Tu as voulu de cette vie, tu sais que c'est une épreuve pour ton couple. Sauf que tu es confiante, vous deux ça roule depuis des années. Qu'est-ce qui pourrait arriver ? Hendrix. Enfin non Hendrix qui arrive à tes côtés et ça tu l'avais pas prédit. Son visage qui apparaît dans ton esprit et surtout en réel. Le gars que tu ne comprends pas. Lui et son sourire de Don Juan, lui qui cours à tes côtés depuis un moment… ça te surprend de t'en rendre compte qu'aujourd'hui. Ton sourire s'agrandit à ses mots, apparemment il t'attendait. Étrange quand on connaît la nature de vos rapports, juste professionnel, rien de plus, rien de moins. Tu prends un malin plaisir à le remettre à sa place. Un mois que tu es là et trois semaines voir un peu plus que tu le connais. Il a cessé ses plans dragues, enfin tu l'espère. Il continue d'espérer, tu peux le voir dans son regard par moment. Puis tu connais sa réputation, tout finit par se savoir dans une équipe et on peut dire que ses potes causent. Les mecs ont besoin de se défouler et de déverser leurs paroles, par moment tu as l'impression d'être un psy. Enfin bref, tout ça pour dire que tu sais la réputation qu'il a auprès des filles et ça te passe au dessus. Définitivement pas ton genre, même si dans ses manières tu as l'impression de voir Seb… Et là tu te demandes pourquoi tu songes à ça. Accélérant la cadence. « Gotcha, je suis démasqué, je plaide coupable, j'avoue tout. » tournant la tête vers lui. Il semble intriguer par tes paroles. « j'avoue que j'aime le maltraiter, mais bon désolée de t'annoncer, toujours pas intéressant. » ton petit sourire mutin apparaît sur ton visage en voyant sa tête. « puis j'ai bien mieux, » que tu rétorques en lui adressant un petit clin d’œil. Oh ça oui tu as bien mieux. Tu te concentres la dessus. « puis tu m'excuseras de mon retard, mais j'étais retenue. Si j'avais su que tu m'attendais, j'aurais pris plus mon temps. » que tu rajoutes, histoire de lui faire comprendre que tu ne t'attendais vraiment pas à le voir. Ce qu'il fait là ? Très bonne question. Est-ce que ça te plaît ? D'un côté oui, mais ça te surprend aussi. Le fait de courir tous les deux est assez normal pour toi. En y repensant tu y prends goût à ton tour. Tu préfères ne pas y songer, ce n'est pas le moment. Et puis il s'agit d'Hendrix. Un patient, rien de plus, rien de moins. « alors j'te manquais ? » tournant la tête pour voir sa bouille. Tu essaies d'analyser ses expressions, mais ce gars reste vraiment un mystère pour toi. En même temps, vous vous connaissez pas. Tu ne lui parles pas de toi pendant les séances, lui parle, toi tu le tortures. Et ça te plaît. Durant les échauffement vous parlez de tout et de rien. Ou pas du tout. Ça dépend. Oui parce qu'à présent tu te remémores tes « moments » avec lui et ça t'effraies un peu de te dire qu'il fait partie de tes habitudes, pire de ta vie.

Je suis en r'tard, en r'tard

T'as pas l'habitude d'attendre les gens pour courir. D'habitude, c'est plutôt toi qu'on attend. Alors oui, même si ta mauvaise humeur semblait d'abord t'avoir quitté, tu ne pouvais pas l'empêcher de refaire un peu surface. Jules Carmichael, la grande critique des retardataires – comme les retardataires dans ton genre – était elle-même en retard. Ça aurait pu te faire rire si dans l'immédiat ça ne te soûlait pas complètement. Alors, oui, vous n'aviez pas rendez-vous, c'était vrai, mais tu l'attendais et tu n'aimais pas ça. C'était souvent pour cette raison que tu n'étais jamais vraiment à l'heure. Tu détestais attendre. Même quand c'était l'entraîneur qui arrivait avec du retard sur toi pour diverses raisons, ça te gavait. Au moins, dans ce travail, la majeure partie des personnes que tu côtoyais était à l'heure, toujours. Résultat, même si tu n'avais que deux minutes de retard, tu arrivais quand tout le monde était là. Ou presque, puisque certains de tes coéquipiers fonctionnaient sur le même modèle que toi. Tu aurais pu t'enfuir en la voyant arriver. Après tout, cette meuf a le don de toujours t'envoyer sur les roses. Et les roses, c'est plein d'épines. Tu ne reviens pas tout le temps à la charge, même si tu finis souvent par le faire, juste pour l'embêter.. Alors, non, t'es pas masochiste, mais ça te plaît de voir comment elle te résiste. Tu arquais un sourcil quand elle t'annonçait qu'elle plaidait coupable. Est-ce qu'elle se moquait de toi ou est-ce qu'elle venait de dire qu'elle aimait ton cul ? Difficile à dire, on parlait quand même d'un sacré numéro. Puis tu ne tardais pas à lever les yeux au ciel « Je vais finir par croire que tu peux plus te passer de moi, si t'aimes tant que ça me maltraiter... » Bon, ok, là, tu faisais grosse victime. « Ah oui ! Le fameux petit copain invisible ! Ouais, je te crois toujours pas, d'ailleurs ! » Elle t'avait sorti cette excuse une fois. Si piteuse que tu avais fini par en rire tellement ça te semblait être énorme. Genre, elle avait un mec qu'elle voyait jamais et qui acceptait la situation. Qu'elle travaille avec quinze joueurs qu'elle devait masser et tout ? Avec leur réputation ? Mais bien sûr ! « Ne te cherche pas d'excuse, je sais que tu peux pas te passer de moi, après tout. » Tu savais bien que t'avais tort, mais tu te sentais bien de l'amener à bout. Au moins pour être sûr d'avoir raison. Vous courriez désormais, même si t'avais un peu de mal à aller aussi vite du premier coup. Tu avais beau tenir, tu étais passé de la marche de l'escargot à la course du coyote et ça te tuait un peu. « Ne prends pas tes rêves pour des réalités, joli-cœur. J'peux avoir toutes les filles que je veux et aucune ne me manque jamais. » Discours de gros Bougre bonjour ! Puis en plus, c'était faux. Elle, tu ne pouvais visiblement pas l'avoir vu la résistance quelle y mettait. Ça te plaisait encore plus, il fallait l'avouer !

Je suis en r'tard, en r'tard

La foulée vient doucement mais sûrement et puis cela fait partie de ton quotidien. Tu n'as plus de mal à courir bien au contraire, tu ressens même le manque par moment. Alors ce n'est pas une montée en flèche qui te fait peur, oh que non. Puis si cela peut faire taire le Hendrix, tu ne le feras plutôt deux fois qu'une. Lui et son éternel couplet sur son corps .. tu lèves les yeux au ciel, mais ne manque pas de lui répondre du tac au tac. C'est souvent comme ça entre vous, il sait que tu n'as pas froid aux yeux, comme la plupart des gars de l'équipe. Eh oui tu as appris à te défendre et avec les meilleurs : tes frères. Eux ne t'ont jamais fait de cadeaux, mais c'était pire pour tes prétendants, aucuns n'étaient assez bien pour eux. Seb en a bavé au début, mais il a fini par trouver grâce auprès de tes hommes des cavernes. Ils sont brutes, mais tu les aimes surtout de loin, très loin. Hendrix et ses mots, levant les yeux au ciel. « tu es une proie tellement facile et t'entendre crier est si jouissif, cela n'a pas de prix ! » que tu lui dis munis de ton plus sourire. Oui tu ne perds pas la main, mais en même temps des corps t'en as vu et puis c'est vrai que tu as bien mieux chez toi. En ce moment même pour tout dire et une fois de plus : il ne te croit pas. « t'aimerais bien qu'il soit faux, mais bon il est aussi vrai que tes cries de fillette. » pourquoi tu te justifies ? Là pour le coup tu ne comprends pas, tu n'as rien à lui prouver. « il est même chez moi en ce moment même … » t'as envie de te gifler, pourquoi continuer ? Peut-être parce qu'il est le seul à ne pas te croire et que c'est .. Hendrix, ça t'énerve qu'il remette tes paroles en doute … pourquoi lui plus qu'un autre ? C'est une très bonne question. Ce n'est pas la première fois qu'on remet en doute l'existence de ton compagnon. Sauf qu'avant il pouvait débouler n'importe quand et tu finissais par avoir le dernier mot … Là c'est autre chose. Ronchonnant intérieurement, on peut dire qu'il arrive à t'agacer celui là, tu souffles un peu plus et accélères le pas. Si tu pouvais le perdre en cours de route. « Rectification TU ne peux pas te passer de moi et la preuve en est, tu m'as attendu. » Et toc ! Dans ses dents que tu penses, gardant ton petit sourire mutin. Fière de toi, là il ne peut pas te contredire, toi tu avais oublié qu'il était là. Qu'il pouvait potentiellement d'attendre, parce que toi contrairement à lui, tu n'as pas songé à cette routine. Oh que non, bon à présent ça te semble .. étrange, mais naturel et ça .. ça c'est étrange à tes yeux. Étrange qu'Hendrix puisse faire partie de ton quotidien autrement qu'en étant un patient. Est-ce mal ? Logiquement : oui, mais tu ne préfères pas y songer. Et puis il ne s'agit que d'Hendrix, il est … chiant. Tu arques un sourcil à ses propos. « je suis ravie de le savoir et tu leur sers ton haleine fraîche ou c'était spécialement pour moi ? Non parce que j'suis pas sûre que ça fonctionne… m'enfin qui suis-je pour en juger ? » restant prêt de lui, gardant une allure « sûrement pas une de tes groupies donc bon … j'suis pas sûre non plus qu'elle apprécierait de t'entendre crier .. » son visage lorsque tu touches sa petite personne : magnifique à tes yeux. Et magnifique dans le sens mémorable. « et pas dans se sens là bien sûr ! Ça va je t'ai pas encore fait pleurer .. quoique peut-être tu caches ta douleur plus en profondeur ? » Oui tu prends un malin plaisir à le chercher, mais il en fait de même.  C'est ça votre 'relation' car oui malheureusement vous en avez une ..

Je suis en r'tard, en r'tard

Cette fille, elle te rend fou. Et pas dans le bon sens du terme. À chaque fois que tu essaies de l'approcher, que tu fais un mètre vers elle, elle t'éjecte de dix mètres au moins. Le pire, c'est que t'as aucune idée du pourquoi tu t'accroches quand même. Enfin, si, tu le sais, ça te fait bien marrer de la voir se débattre à chaque fois. Même si c'est souvent, trop souvent, elle qui gagne, la voir se défendre envers et contre tout (ou plutôt contre toi), c'est tellement drôle que voilà. Puis elle a pas le choix, à un moment donné, tu le sais, elle pourra pas te renvoyer plus loin. Vous travaillez sur le même terrain, sauf que toi tu es devant la scène et elle elle est derrière, à te préparer à gagner, même si vous perdez sûrement. Mais ça, c'est un manque d'entraînement de votre part, pas un manque de kiné de la part de l'équipe, clairement pas. Tu manques de t'étouffer en riant. « Moi ? Une proie facile ?! Mais qu'elle est mignonne ! » T'en ajoutais pas plus. Au moins, tu avais quand même le mérite d'être une proie pour elle. Même si l'ajout du facile t'arrachait bien la gueule. « Et c'est moi qui me débats après, n'est-ce pas ? Dis moi, Car', tu m'attaques sur ma virilité parce qu'il y en a pas assez dans ton lit, c'est ça ? Comme ça tu te rassures en rabaissant celle des autres ? » Avec toi, ce jeu puéril pouvait continuer encore et encore, t'en avais jamais assez. Tu relèves pas davantage. Le fait qu'elle se défende, ça vaut de l'or. Il est peut-être vrai son mec, mais suffisamment pas intéressant pour qu'elle se contente de t'ignorer, visiblement. Elle essaie de te distancer. Comme si elle pouvait, sérieusement ! « Tu me rappelles mon petit voisin avec c'est "c'est celui qui dit qui est", tu sais... Moi, je t'ai attendu, juste pour que tu sois pas seule et triste, c'est tout. » Tu savais très bien qu'elle pourrait pas te prendre au sérieux avec ce que tu lui avais dit sur son retard, mais tant pis. Puis t'avais même pas de petit voisin à côté de la villa des Conrad où tu habitais en coloc'. « Tu sais que je sais me servir de dentifrice et d'une brosse à dents sinon ? J'avais juste pas envie de faire d'effort pour toi, ne le prends pas si mal, tu vas te faire des rides au coin des yeux si tu t'énerves trop. » Tu grimaces. Touché, et coulé. Mais en même temps, elle s'acharne un peu trop pour que tu sois hors-jeu. « Hmm... désolée de te contredire, mais c'est plutôt moi qui les fais crier, tu vois...  » Tu relèves pas la suite. Sinon, c'est lui donner la perche pour mieux te faire frapper après.

Je suis en r'tard, en r'tard

Pourquoi ? Pourquoi tu étais là ? Pourquoi tu continuais à lui parler ? Pourquoi ça te plaisait ? Pourquoi tu n'étais pas avec Seb … tellement de question et littéralement aucunes réponses. Tu ne savais pas pourquoi tu étais là, par routine ? Sûrement. Pourquoi tu continuais ce 'jeu', là encore t'en savais rien.. tu n'étais pas du genre à te laisser marcher sur les pieds. Oh que non, mais avec Hendrix … c'était différent. Tu ne saurais pas vraiment dire 'pourquoi', mais ça l'était et tu en prenais conscience. Est-ce que tu devrais être effrayé ? Peut-être, mais pourtant tu n'y songes pas. Enfin pas totalement, le fait qu'il fasse partie de ta vie.. on ne peut pas dire que cela t'enchante. Bien au contraire, ce n'est pas quelque chose que tu avais prévu … enfin tu n'avais pas prévu de venir ici… tes pas se stoppent lorsqu'il parle de ton petit ami. De celui qui partage ta vie depuis bien longtemps. Celui auprès de qui tu devrais être… ta bouche s'ouvre, mais presque aucuns sons n'en sort … non il ne peut pas avoir réussi à te couper l'herbe sous le pied. Impossible. Tu refuses. « Ta virilité ? Laisse moi rire … » levant les yeux au ciel, tu reprends petit à petit ton rythme. « puis pour ta gouverne j'ai encore pris mon pieds ce matin, mais merci de t'inquiéter de ses performances. » un petit sourire mutin apparaît sur ton visage et t'es assez fière de ce que tu viens de dire … ce n'est pas dans tes habitudes. Tu ne parles pas de ta vie privée, surtout pas avec .. un inconnu ? Non Hendrix n'est pas un inconnu, enfin il ne sait rien de toi, du moins rien de personnel et inversement. C'est juste .. tu ne sais pas, juste Hendrix. Et rien que ça, ça t'énerve beaucoup trop. Alors non, ce n'est pas dans tes habitudes de te vanter sur les prouesses de ton compagnon, mais le message est passé. Il sait à présent pourquoi tu étais en retard ce matin. En retard pour un rendez-vous qui n'avait pas lieu .. tu ne relèveras pas sa remarque. Il peut dire ce qu'il voudra, tu as la preuve à présent qu'il t'attendait … donc … non. Tu stoppes tes réflexions, il s'agit d'Hendrix, tout est un jeu pour lui. T'es juste une proie, rien de plus et rien de moins. Pourquoi tu songes à cela ? T'en sais rien. Tu accélères le pas, car tu n'aimes pas cela. « merci pour le geste, j'te promets que je l'oublierais jamais ... » premier contact, première fois que tu le remettes à sa place.. et depuis .. depuis ce jeu n'a cessé entre vous. Ça te plaît, un peu trop au vu de ton sourire, mais tu le nieras. « non je vois pas, c'que je vois c'est que tu te traînes ! » que tu dis en accélérant le pas. Lui et ses conquêtes, tu en entendais assez parler autour de toi, pour en écouter d'avantage. La course se suit et pas un mot ne sort de vous bouche. Tu finis pourtant par stopper ton allure. Attrapant ta bouteille d'eau. Il arrive à tes côtés, relevant ton regard. « c'est pas comme ça que vous allez gagnés, arrête de draguer tout c'qui bouge et focus plus sur le jeu » que tu lui balances. Référence à ses prouesses… oui c'est plus fort que toi, tu ne peux faire l'impasse et lui faire comprendre que .. quoi ? Bonne question.  

Je suis en r'tard, en r'tard

Tu ne sais pas à quoi elle joue, cette petite brune, mais t'es prêt à jouer avec elle, sans aucun souci. Faut dire que ça t'amuse beaucoup ce jeu du chat et de la souris, mais t'es pas certain de ce que tu vas récolter comme conséquences, et ça ça te plaît pas. Surtout si tu finis pas à la mettre dans ton lit, ça n'a aucun intérêt. Puis, si jamais elle venait à ne pas mentir, il serait davantage compliqué pour toi d'arriver à tes fins si son mec déboule pour te coller un pin. Non, vraiment, tu t'en passeras, pas la peine de défigurer ton beau visage. Vraiment pas ! Tu finis par rouler des yeux. Le fait qu'elle t'envoie bouler à chaque phrase de ta part, peu importe ce que tu dis, ça te fait sourire, même si à la longue c'est un peu agaçant. Si elle était un peu plus sympa avec toi, ce serait difficile de la cerner. Mais là, avec tes chevilles enflées et ton égo surdimensionné, difficile de ne pas remarquer les efforts qu'elle fait pour t'envoyer chier. Peu de filles t'ont résisté dans toute ton existence, et chacune d'entre elles ont fini par céder d'un moyen ou d'un autre. Mais jamais aucune n'a tenu aussi longtemps à t'envoyer chier plutôt qu'à te dire tes quatre vérités une bonne fois pour toutes. Et pourtant, Jules, le fait qu'elle tienne autant, c'est comme si elle lâchait prise à chaque renvoi de balle. Toi, t'es persuadé que tu lui fais de l'effet, sinon, elle aurait déjà fui ou t'en aurait collé une bonne. Surtout en étant la kiné de l'équipe. Elle aurait pu te rétamer, alors que ses soins, même douloureux, sont toujours les mêmes. « Pris ton pied ? Allez, fais moi rire, si comme tu dis t'as vraiment un mec, je suis certain que tu y prends moins ton pied que ce que tu pourrais avec moi... » Si ça c'est pas de la drague version relou, tu t'y connais pas. Mais t'es convaincu d'être meilleur au lit que son baltringue invisible. Seulement, pour le lui prouver, tu risquerais d'avoir de la difficulté, t'en es bien conscient.
Souvenir de votre première rencontre, tu n'avais pas d'excuse pour ton haleine de chacal, mais t'en cherchais toujours une. Puis un oubli, c'est vite arrivé quand même, ça peut s'excuser ! Tu gardes toutefois ta contenance devant elle. « Sois pas si vexée, ça te laissera un bon souvenir quand tu seras atteinte d’Alzheimer. » Et encore une réplique pourrie. Mais avec son caractère, de toute façon, à qui irait-elle raconter quoi que ce soit ? Ah oui ! à son fantôme de mec.
La course se poursuit et tu prends un peu de retard. C'est de l'endurance, pas de la rapidité, tu aimes donc bien prendre ton temps. Ce qui ne semble pas être le cas de la petite brune qui ne te laisse aucun répit. « Je te signale, juste comme ça, qu'on est pas en jeu là, puis j'ai déjà un coach qui me gueule dessus, merci bien. » Après tout, la dernière rencontre, bien qu'amicale, vous l'avez gagnée. Non, ce sont les deux matches précédents que vous avez perdus. Bon, et t'as pas été un super élément en ayant la gueule de bois la dernière fois non plus, c'est vrai. Mais tu l'as bien compris, faut te reprendre et t'as plus le droit à l'erreur. Alors c'est pas la kiné riquiqui que vous avez qui va faire quoi que ce soit pour changer ça ...

Je suis en r'tard, en r'tard

Gauche. Droite. Tel un match de ping-pong, vous vous envoyez les pics et ton chien vous suit. Oui parce que tu n'oublies pas que tu n'es pas seule. En plus d'avoir Hendrix à tes basques, tu as aussi Toto qui trottine à vos côtés. Tu te maudis parce que tu rentres dans son jeu, mais tu ne sais pas pourquoi .. étrangement ça te plaît, mais d'un côté ça te fatigue. Des mecs comme lui t'en as déjà vu et pas qu'un seul. Qui se pensent les plus beaux, les plus intéressants et les meilleurs au lit, comme il vient de le dire. Tu lèves les yeux au ciel. Si seulement … L'ignorance est la clef du succès il paraît ou quelque chose du genre, tu préfères l'ignorer. Sinon tu sens que tu vas passer tes nerfs dessus. S'il ne veut pas te croire : c'est son problème. Enfin non, c'est aussi le tien car il n'est pas décidé à te lâcher, pourquoi ? T'en sais fichtrement rien. Ce jeu qui s'installe entre vous, c'est mal, très mal. Si Seb savait .. pas sûr qu'il apprécie, tu n'apprécies pas toi non plus. Ça te plaît que ce crétin prenne de la place dans ta vie. Seulement tu ne fais rien pour arranger les choses ou le laisser rentrer dans ta vie … c'est pire que tout. Il parle plus qu'il n'agit, voilà ce que tu en penses. Les gros vantards dans son genre .. oui tu en as connu. Heureusement le tien n'était pas dans ce style là au moment où tu l'as rencontré, il n'était pas le parfait petit copain, Don Juan lui aussi, mais .. un truc c'est passé ou plutôt tu es passée comme il aime te le dire. Tu as su lui tenir tête ou lui plaire assez pour qu'il envoie balader son mode de vie. Toi t'as rien demandé, enfin qu'il arrête de se la raconter, oui. Il le fait, mais qu'en privée et puis .. entre Hendrix et ton homme, il n'y a pas photo : Seb. Tu connais la musculature de Hendrix et ce n'est pas ton délire, tu préfères ce que tu as à la maison. Alors pourquoi tu t'affoles ? Pour rien. Tu sais ce que tu veux et pour le moment tu redoubles le pas, le laissant derrière toi. Il râle ? Tant mieux pour lui, toute façon en ta présence, il ne fait que ça de râler ! Pire qu'une gonzesse. Toto reconnaît le chemin de la maison et il se fait pas prier pour avancer. Ce chien, tu as horreur lorsqu'il fait ça. N'importe qui pourrait l'avoir ou lui rouler dessus. Tu attends qu'Hendrix revienne, pire qu'une tortue, buvant une gorgée. Il ronchonne encore. « ouais bah heureusement pour vous que je le suis pas .. sinon t'aurais pas fini d'en suer avec moi. » que tu lui dis en lui balançant la bouteille. Tu t'étires un peu. Non tu n'oublies pas ton chien, mais tu sais parfaitement où il est. Tu habites à cinq minutes d'ici, tout le monde dans le quartier connaît Toto, alors que tu ne viens juste d'arrivée… étrange, mais vrai. « Bon Roméo des bacs à sable, c'est pas que je m'ennuie, mais .. ouais je m'ennuie. » dis tu en avançant vers chez toi. Il te suit, à la traîne pour changer, râlant, ça aussi pour changer. « j'te vois demain, oublie pas tes mouchoirs t'en auras sûrement besoin. » que tu dis en lui faisant un petit clin d’œil. Tu souris déjà à la torture que tu vas lui imposer demain durant la séance. Reposant tes yeux vers ton bâtiment. Ton sourire se fait plus grand en voyant qui s'y tient, Toto à ses pieds. Il ne t'en faut pas plus pour te précipiter vers lui. Au moins ça fera râler Hendrix pour quelque chose, qu'il t'ait vu ou pas, tu t'en moques. C'est dans les bras de ton chieur que tu es à présent et ses lèvres que tu sens contre les tiennes. Malgré tout avant de rentrer dans ton bâtiment, tu tournes la tête. Il repart au loin .. ça te fait quelque chose, mais tu ne saurais dire quoi ..