Mercredi matin, neuf heures. Nia était en retard pour son travail. Elle avait l’habitude de tout contrôler et de toujours être en avance, mais ce matin-là, son réveille-matin n’avait pas sonné. Elle s’était endormi avait de pouvoir l’activer. Ce sommeil supplémentaire lui avait fait du bien puisqu’elle se sentait épuisée depuis quelques semaines. Effectivement, c’était une grosse période pour l’hôtel et elle avait de la difficulté à trouver trois minutes pour manger tellement il y avait de monde. Elle devait aussi composer avec les gens qui n’étaient pas de bonne humeur parce qu’une chose où l’autre n’allait pas comme ils le désiraient et ça lui minait le moral. Par contre, elle prenait le temps de prendre son café matinal avant de partir et de donner des câlins à sa chatte, Microbe. Elle avait passé un coup de fil à la fille qui avait fait la nuit pour lui dire qu’elle n’arriverait que dans trente minutes et celle-ci lui avait répondu que c’était parfait. La blonde n’avait pas l’habitude d’arriver en retard donc ses collègues étaient plus enclins à l’aider lorsque cela arrivait. Après son café, elle prit une douche rapidement, remonta ses cheveux en chignon haut puisqu’elle n’avait pas vraiment le temps de se coiffer adéquatement et revêtit une jupe au genou ainsi qu’un t-shirt blanc est un veston. Elle devait avoir l’air chic quand même vu que sa clientèle était des gens très riches.
Lorsqu’elle fut prête, elle ouvrit la porte de son appartement et sa chatte lui passa entre les jambes. La panique s’empara de Nia et elle courru vers l'extérieur. C'est à ce moment qu'elle se rendit compte en plus qu'il mouillait et qu'il faisait froid. Elle ne pouvait pas se résoudre à laisser son chat dehors toute la journée pendant qu'elle travaillait. Tant pis, elle serait encore plus en retard qu'elle ne l'était déjà. Tout ce qui retentissait dans sa tête, c'était qu'elle avait perdu Microbe. Il fallait savoir que son chat était très important pour elle. Elle s’en occupait comme si c’était son enfant. Elle se mit à regarder autour d’elle, espérant voir son petit museau blanc en forme de coeur entre les jambes de passant. “MICROBE ! MON CHAT, VIENT VOIR MAMAN !” Elle était tellement paniquée qu’elle ne se rendit pas compte qu’elle avait bousculé une jeune fille. Pour elle, rien n’était plus important que de retrouver son chat. Elle avait les yeux pleins d’eau et continuait à crier le nom de son chat à tue-tete.

Il y a deux sortes de refuge aux souffrances de la vie : la musique et les chats 

Pando

Nia était complètement paniquée. Elle ne pouvait pas s’imaginer vivre sans son chat. Elle le cherchait partout, regardait entre les immeubles, sous les roues des voitures stationnées en bordure de la rue. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’imaginer son petit chat tout noir écrabouillé sur le bitume et les larmes qu’elle tentait de retenir depuis quelques minutes coulaient sur ses joues. Par chance, il tombait une bonne averse donc les passants ne s’en rendaient pas compte. Puis, une jeune femme, une asiatique, lui fit signe. “Hé, Madame, votre chat est ici !” Nia eut de la difficulté à comprendre ce qu’elle lui avait dit à cause du bruit de la pluie mélangé au fort accent de la jeune femme. Par contre, elle eut une lueur d’espoir. Elle s’approcha rapidement, puis doucement pour ne pas effrayer sa petite Microbe qui devait être morte de peur. Elle se pencha et la vit, là, dans le buisson. “Ne bougez pas, je vais agiter les gâteries pour la faire sortir de là. Quand elle sera proche, attrapez-la doucement, elle n’est pas méchante. Elle devrait se laisser faire. Surtout, ne la laissez pas s’échapper.” la jeune blonde essuya ses joues. Elle devait se faire forte. Elle avait retrouvé l’espoir de pouvoir remettre son en sécurité et bien au sec dans son appartement. Microbe ne devait pas ressentir son stress, son incertitude. Elle sortit donc de son sac à main la nourriture pour chat à saveur de saumon, les préférés de la petite chatonne. Elle se mit à agiter le sac bien fort pour qu’elle entende le bruit et elle ouvrit le sac. Par la suite, elle l’ouvrit et en versa dans une de ses mains, gardant le sac dans l’autre. Si la jeune asiatique ne l’aidait pas, elle ne serait pas capable de l’attraper sans tout faire tomber et Microbe s’échapperait encore, c’était sûr. Pour les passants qui ne savaient pas ce qui se passait, cela devait être un drôle de tableau : Nia était perchée sur ses chaussures à talon aiguille, les genoux pliés de manière à être le plus près possible du sol, mouillée de la tete au pied, tendant le bras vers un buisson avec une matière difficile à identifier dans les mains. Sauf que la jeune blonde ne leur portait pas attention. Elle se contentait d’attendre patiemment que son chat veule bien sortir de sa cachette. Après quelques secondes d’hésitation, elle fit un pas vers les deux femmes, puis deux et trois. Elle fit une pause et sortit du buisson tranquillement. C’était maintenant au tour à la jeune Asiatique de jouer.

Il y a deux sortes de refuge aux souffrances de la vie : la musique et les chats 

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