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BEYOND THE CITY :: RP
 
 Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis
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Sujet: Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis    - Jeu 2 Aoû - 9:48Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis Empty
Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis
ft Nia



« Te bile pas Newt, ça va le faire ! » Fate me tapote l’épaule en m’adressant un grand sourire. « Hum….c’est le Johnny’s quand même ! » dis-je un peu stressé. « Ouais, on aura trois fois plus de place qu’au Cafe Latin et trois fois plus de monde à faire bouger ! Moi je trouve ça cool ! » assène Arch. Taz hoche vivement la tête pour soutenir les paroles de la batteuse. Après avoir regardé chacun de mes membres du groupe, je me sens plus serein. Ils sont tous très enthousiastes, ça me booste. Notre repaire habituel laisse place à une plus grande scène, je ne sais pas si nos fans habituels auront fait le déplacement jusque-là, ni si, on plaira à davantage de personnes en se produisant dans un endroit prisé de la Nouvelle-Orléans. Je prends une grande inspiration pour essayer de me calmer.

Ma hantise principale reste que Jayden se décide à sortir au Johnny’s ce soir. J’ai beau ne pas avoir mes lunettes, avoir du crayon sous les yeux et les cheveux complètement en bordel, il pourrait me reconnaître à des kilomètres. Ça fait des années qu’on vit plus ou moins ensemble, mais surtout ça fait plus de vingt ans que je me le coltine. Lui cacher que je fais partie d’un groupe allant du rock anglais groovy au métal, c’est la chose dont je suis le plus fier. Merci Tata Marguerite de me servir d’alibi. Je soupire encore alors que mes pensées vont vers Anya. Ma jolie brune aux yeux de chat. J’aimerais un jour qu’elle me voit sur scène, sans mes lunettes, sans ma timidité maladive quand je lui parle. J’aimerais qu’elle me trouve beau et sexy comme les filles qui minaudent auprès de Jay. Moi je ne veux qu’elle.

« Wooooh les gaaaars, Newt est en train de penser à sa nenette, regardez il rougit ! » Je sursaute et adresse un regard de reproche à Arch. Cette fille est la reine pour mettre les pieds dans le plat. Et les deux autres, toujours prêts à glousser. D’ordinaire, je trouve que ça lui va bien à ma batteuse, mais à chaque fois que ça me concerne, je me renfrogne. « Aller fais pas cette tête ! » Elle me pince les joues et je la repousse vivement, la moue boudeuse. Elle s’esclaffe. « C’est l’heure Mister le Leader, va falloir grimper sur scène et chauffer la salle ! » Je me redresse, m’empare de ma guitare fétiche, noire avec des engrenages dorés dessus. Je me sens toujours un peu mieux quand je la tiens contre moi.

Comme à chaque fois que je monte sur scène, j’ai une poussée d’adrénaline qui me rend euphorique. Mon discours, je le connais par cœur, alors je ne bégaie plus. « Bonsoir tout le monde ! Nous sommes les Brave Nails ! Est-ce que vous êtes prêts à bouger ?! Un deux trois quatre ! » Arch fait claquer ses baguette en l’air en même temps. Fate gratouille déjà sa guitare tandis que Taz commence à marquer le rythme avec sa basse. Ma voix vient habiller l’ensemble. C’est parti ! Je me détends totalement et me laisse porter par le rythme. L’ambiance n’est pas mauvaise, tout le monde n’est pas convaincu, mais je m’en fou, pour ceux qui le sont, je continue de sautiller et de chanter.

Après quelques morceaux endiablés, nous passons à des morceaux plus doux et enfin, pour terminer sur une note positive, de nouveau quelque chose de punchy. Essoufflé, couvert de sueur, je reprends une dernière fois le micro. « Merci tout le monde ! On applaudit bien fort Fate à la guitare et au clavier ! Taz à la basse ! Arch à la batterie ! » Taz qui fait les secondes voix se penche à son tour dans le micro. « Et Newt au chant et à la guitare ! C’était les Brave Snails ! Merci !! » Et voilà. C’est terminé. Pfiou. Je me sens encore extatique même si je suis complètement vanné. J’ai quand même la drôle d’impression d’avoir été observé pendant tout le concert. Plus intensément que d’habitude. Je balaie la salle du regard en cherchant cette personne sans savoir qui c’est. Je déglutis difficilement en imaginant la tête que pourrait tirer Jay. Enervé ? Amusé ? Je suis pas dans la merde si un jour je tombe sur lui…
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A. Nia Anderson  ϟ  Henry Greenstone .

Cette soirée-là, Nia avait décidé d’aller faire un tour au bar qui se nommait le Jonny’s. Elle n’avait pas prévenu ses amies. Elle voulait y aller seule. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait besoin d’un moment avec elle-même. Après le boulot, elle passa donc voir Lux pour ramasser son repas. Elle faisait souvent affaire avec son service de traiteur lorsqu’elle finissait tard. Elle savait qu’elle pouvait donc manger santé sans avoir à se casser la tete à se faire elle-même son repas. Elle se dirigea par la suite à son appartement pour manger avec Microbe, son chat qu’elle avait retrouvé dans une ruelle. Elle n’avait pu se résoudre à le laisser là, ayant l’impression qu’il la représentait. Ils avaient été abandonné par leurs parents. Et elle avait prise la meilleure décision de sa vie. Microbe était son plus fidel compagnon. Après avoir mangé, elle se dirigea dans la douche. Elle prit le temps par la suite de se parfumer, de boucler ses longs cheveux blonds et d’appliquer un maquillage qui était quand même sobre, mais qui faisait resortir ses jolis yeux bleus. Elle revêtit par la suite une robe rose qui lui faisait un joli décolleté sans être vulgaire. Elle ne passait jamais à coté d’une occasion pour se faire belle. Après tout, on ne savait jamais où on allait tomber sur l’amour de sa vie et elle s’était jurée qu’elle serait au meilleur de son physique lorsque cela arriverait.
Lorsqu’elle arriva au Jonny’s, le groupe de musique avait déjà commence à jouer leur musique. Elle alla au bar se chercher un daiquiri au fraise, son cocktail préféré et se retourna pour les regarder jouer. Lorsque son regard tomba sur le chanteur, elle eut un drôle d’impression. Elle avait une impression de le connaitre. Elle n’était toutefois pas capable de dire où elle l’avait croisé. C’était peut-être un client régulier de l’hôtel ? Après deux chansons, le déclic se fut. C’était Henry, son meilleur ami d’enfance. Un large sourire se plaça sur ses lèvres. Il lui manquait tellement. La vie avait fait qu’ils avaient prit un chemin différent, mais elle n’avait jamais voulu l’écarter de sa vie. Lorsqu’ils étaient plus jeune, il était son confident, celui qui connaissait tout d’elle. Elle ne passait pas une semaine sans penser à lui et à tous les moments qu’ils avaient passé ensemble. Les bons comme les mauvais. Elle ne pouvait croire qu’elle l’avait retrouvé. Elle se fraya donc un chemin vers le devant de la scène. Elle ne put se placer dans la première rangée, mais elle réussit à s’approcher suffisamment pour bien le voir. Elle n’était plus capable de diriger ses yeux ailleurs que sur lui. Il chantait tellement bien et il avait l’air heureux. Nia ne connaissait pas son groupe donc, elle ne pouvait chanter ses chansons en même temps que lui, mais elle se promit de remédier à la situation le plus rapidement possible. Puis, le spectacle prit fin et il se dirigea vers les coulisses. Elle regarda autour d’elle et vit la porte par laquelle elle pouvait y avoir accès. Elle se dirigea en courant vers celle-ci. Elle ne pouvait manquer l’occasion de lui parler, de lui dire qu’elle était là, qu’il lui manquait terriblement. Lorsqu’elle ouvrit la dit porte, elle l’aperçut, Elle ne pu s’empêcher de crier son nom. « HENRYYYYYY !!!! » Et elle passa ses bras autour de sa taille, appuya sa tête contre son torse et huma son odeur. Elle avait oublié qu’il n’aimait pas particulièrement les démonstrations d’amour de la sorte et surtout, qu’il ne l’avait probablement pas reconnu. Elle voulait sentir son odeur, le sentir contre elle. Il était après tout la seule chose qui lui restait de son passé. Elle n’avait rien d’autre que lui… Elle se recula après quelques secondes, et regarda son visage. Elle ne savait plus quoi lui dire. Elle avait le cœur rempli d’un bonheur qu’elle n’avait pas souvent ressentit. Il était là. Son Henry était encore à la Nouvelle-Orléans. Ses petits yeux bleus brillaient de bonheur, son sourire ne pouvait pas être plus large que ce qu’il était. Elle s’imaginait déjà les soirées qu’ils allaient passer ensemble à rattraper le temps perdu. Naïve petite Nia, elle ne s’imaginait même pas qu’il puisse ne pas vouloir la revoir, la retrouver. Peut-être qu’il avait fait exprès pour ne pas la côtoyer pendant toutes ces années après tout.



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Sujet: Re: Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis    - Mar 7 Aoû - 13:16Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis Empty
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ft Nia


« Les gaaaars c’était toooop ! » jubile Taz tandis qu’on range et que l’on se change. « Oui ! Le public du Johnny’s était plutôt réceptif en fait ! » fais-je soulagé en mettant un t-shirt propre. « Ouais mais on a vachement axé nos morceaux sur le public aussi, j’suis pas sûre qu’on aurait eu le même accueil avec plus de métal. » Ça c’est Fate qui marmonne. Tout en rangeant soigneusement ma guitare et les câbles, je sens que Taz va lui rentrer dedans dans trois, deux, un..  « Azy gâche pas le plaisir Fate ! On a fait un bon show, c’est ce qui compte ! » Je souris à Taz qui d’un coup regarde derrière moi, les yeux illuminés, comme s’il venait de voir la femme de sa vie. J’ouvre la bouche pour me moquer de lui, mais je me crispe. On m’appelle par mon prénom, mon vrai prénom. Je me retourne le temps de voir une chevelure blonde et un éclair de yeux bleus, puis je me sens étreint avec force. Je reste là, comme un abruti avec cette fille dans mes bras.

« Wouuuuuh Henry tu nous avais pas dit que ta petite amie assisterait à ton concert. » Me sort sournoisement Arch. « Ni que tu avais une petite amie ! » renchérit Fate, hilare. Je suis totalement pris au dépourvu. « Mais non…. » dis-je plaintivement. De une, j’ai pas de petite amie et de deux, si j’avais eu une groupie aussi entreprenante, je l’aurais sans doute remarquée. Je suis gêné. J’ai beau avoir un déo efficace et avoir au moins changé de t-shirt, le fait qu’elle se serre contre moi comme ça alors que je suis couvert de sueur me met mal à l’aise et je rougis comme pas permis. Les gars n’arrangent rien à ricaner. Je voudrais la repousser mais je n’ose pas la toucher. Et puis, j’aime pas qu’on me fasse ça, les câlins surprises. Encore moins avec des gens que je ne connais pas. « Euuuh…. » mon ton n’est pas convaincu. Puis soudain, les effluves de l’odeur de son shampoing me parviennent et le déclic me vient. J’ai déjà vécu cette scène, maintes et maintes fois sous le regard furieux de Jay. Est-ce que c’est vraiment elle ?

Elle se recule et je peux enfin voir son visage. Mon expression est perdue. C’est bien elle, souriante comme jamais, pleine de candeur et d’affection. Comment j’aurais pu oublier mon amie d’enfance ? « Tu es revenue… »  dis-je dans un souffle. Je n’arrive toujours pas à sourire. Je me prends des souvenirs douloureux en pleine face. Même si je ne le montrais pas de manière évidente, j’ai toujours apprécié Nia, je l’ai toujours considérée comme importante. Elle était la balance de douceur à la vivacité trop prononcée de Jay, une confidente. Lorsqu’elle a disparu, je me suis senti trahi, abandonné, angoissé. J’ai eu peur pour elle. Son silence a été difficile à encaisser, l’impossibilité de la joindre, une angoisse de longue durée, j’avais fini par abandonner, la reléguant dans un coin de mon cœur, comme une inquiétude impossible à taire complètement. Et là, elle me saute dessus comme si ces dix ans n’avaient pas existé ? J’ai un peu de mal à l’accepter. Je glisse une main derrière ma nuque en regardant ailleurs. « Ça alors…. » Mon regard va de nouveau retrouver ses prunelles pétillantes. Je me sens désarmé. J’ai besoin de comprendre, de me ressaisir. « Tu peux attendre cinq minutes ? Il faut que j’aide les gars à charger les instru’ et le matériel… après…, il faudra qu’on parle. »

Je lui adresse un tout petit sourire désolé avant de me précipiter pour ranger un maximum de matériel avec les membres de mon groupe. Fate m’arrête. Je crois qu’elle a compris que c’était bien plus compliqué que ça en avait l’air. « C’est bon Henry, on va terminer. Pars pas sans nous dire au revoir par contre ! » Elle m’adresse un clin d’œil puis me pousse vers Nia. Le stress me gagne. Par où commencer ? Je la détaille alors que mes pas me rapprochent d’elle. Elle est jolie dans sa robe rose, elle n’a pas tant changé que ça, elle ressemble toujours à une princesse, à une de ces filles fragiles mais qu’elle n’est pas du tout. Mais désormais, ce n’est plus la mignonne adolescente qui se trouve en face de moi, c’est une magnifique jeune femme. Je me racle la gorge avant de prononcer si facilement devant Nia ce que je n’arrive pas à demander à Anastasia : « On va prendre un verre ? »

Les mains dans les poches de mon jean, j’indique à ma vieille amie la sortie du backstage pour retourner dans le bar, d’un signe de tête. Je ne sais pas encore comment me placer vis-à-vis d’elle. Au fond de moi, je lui en veux encore, mais, une partie de moi est contente de la retrouver. Une fois au bar, je la regarde dans les yeux. « Tu as l’air d’aller bien. » Une banalité, mais je n’arrive pas à aborder le sujet qui fâche. J’ai peur que si je le fais, mon ressentiment surgisse.

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Sujet: Re: Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis    - Ven 10 Aoû - 15:13Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis Empty


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A. Nia Anderson  ϟ  Henry Greenstone .

10 ans s’étaient écoulés depuis qu’elle avait disparu de la vie d’Henry. 10 ans qu’elle avait tout laissé derrière elle pour aller vivre seule, pour avoir enfin la liberté qu’elle voulait et ne plus vivre dans l’ombre de ses parents. 10 ans qu’elle n’avait plus à subir leur rejet. Par contre, ça faisait aussi 10 ans qu’elle scrutait les rues de la Nouvelle-Orléans pour apercevoir le visage de son ami. Elle avait regretté a chaque moment de ces 10 ans de ne pas lui avoir laissé son numéro, de ne pas lui avoir dit où elle partait pour qu’il puisse la rejoindre, pour qu’elle puisse passer encore tout son temps avec lui. Mais la peur d’avoir à retourner chez ses parents avaient été plus forte que tout. Elle ne pouvait pas vivre plus longtemps cette douleur. Sauf qu’elle l’avait maintenant retrouvé et elle ne le laisserait plus partir. Elle était blottie dans ses bras et ne voulait plus le quitter. Et pour elle, il épprouvait la même chose. Lorsqu’elle s’était lancée dans ses bras, elle n’avait pas pensé qu’il ne l’avait peut-être pas reconnue, qu’elle avait changé durant les 10 dernières années. Après tout, elle était maintenant une femme et non plus une jeune fille. “Euuuh...” La simple syllabe que prononça Henry suffit à la ramener sur terre. Elle avait l’impression de le connaitre encore par coeur. Et elle comprit à ce moment qu’il n’était pas à l’aise, qu’il ne l’avait probablement pas reconnu. Elle eut un petit rire taquin et se recula pour qu’il puisse la regarder. Oui elle avait changé, mais pas tant que ça. Elle savait qu’il allait la reconnaitre, que cela ne faisait pas assez longtemps quand même pour qu’il l’ait oublié. “Tu es revenue…” Son sourire s’élargit encore plus. C’était gagné, il savait elle était qui. Elle avait envie de se reblottir contre lui, mais elle se souvenait qu’il n’aimait pas vraiment les marques d’attention. Elle ne voulait pas le rendre trop mal a l’aise dès leurs retrouvailles. De toute manière, elle n’avait pas l’intention de le laisser repartir. Elle allait donc avoir encore beaucoup de temps pour des câlins. “Je n’ai jamais été bien loin...” Et c’était vrai. Elle n’avait pas quitté la Nouvelle-Orléans pendant tout ce temps-la. Elle n’avait que prit toutes les précautions qu’elle pouvait pour se faire oublier de tous les gens qu’elle avait connus pendant ses dix-sept premières années. Et comme elle n’avait pas poursuivi ses études après son déménagement, elle n’avait pas revu ses camarades de classe. “Tu peux attendre cinq minutes . Il faut que j’aide les gars à charger les instru’ et le matériel... après..., il faudra qu’on parle.” A ce moment-là, Nia sentit le malaise. C’était comme elle avait frappe un mur de plein fouet. Henry n’était pas heureux de la revoir. Il ne savait pas comment se comporter avec elle. C’était la première depuis qu’elle l’avait aperçu cette soiree-là qu’elle avait peur qu’il ne veuille pas la revoir, repartager sa vie avec elle. Elle eut peur qu’il l’ait remplacé par une fille plus gentille, qui elle, ne le laisserait jamais tomber. Elle réalisa pour la première fois l’ampleur de la bêtise qu’elle avait faite il y avait 10 ans. Mais elle conserva son sourire. Elle ne voulait pas lui montrer le doute qui venait de la frapper. “Bien sûr que je vais attendre. Je n’ai plus l’intention de partir de toute façon...” Elle ne faisait pas référence au bar, mais bien au fait de partir de la vie d’Henry. Elle voulait le rassurer par cette phrase, lui faire comprendre qu’elle ne referait pas la même erreur. Elle n’eut pas à attendre bien longtemps avant qu’il revienne vers elle. Pendant le petit moment qu’elle avait été seule, elle avait perdu ce sourire sûr d’elle pour faire place à une mine inquiète. Maintenant qu’elle l’avait retrouvé, elle ne pouvait s’imaginer le reperdre encore une fois. Puis, sa voix la sortit de ses pensées. Elle s’empressa de remettre son sourire sur ses lèvres. “On va prendre un verre ?” au moins, il voulait bien lui parler. Sinon il ne lui aurait pas proposé de prendre un verre ensemble. “Bien sûr !” Et ils se dirigèrent en silence vers le bar. Elle n’aimait pas ce malaise qui était entre eux. Ils allaient devoir crever l’abcès le plus vite possible pour pouvoir passer à autre chose. Et même si Nia avait peur de le perdre, elle était trop honnête et directe pour laisser les sous-entendus planer entre eux. Lorsqu’ils arrivèrent au bar, elle commanda un daiquiri aux fraises et laissa Henry commander son verre. Elle n’eut le temps de commencer à lui parler qu’il le fit en premier. “Tu as l’air d’aller bien.” une affirmation plus qu’une question. Et effectivement, elle allait bien. Elle avait tellement hâte de lui raconter ce qui s'était passé pendant toutes ces années. Elle espérait qu’il serait fier de la femme qu’elle était devenue. “Oui, ça va. Et toi aussi ? Vous étiez super toi et ton groupe ce soir ! Je ne savais même pas que tu jouais de la musique.” Elle n’avait pu s’empêcher de prononcer ces mots, comme si elle ne l’avait pas perdu de vue depuis toutes ces années.


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Sujet: Re: Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis    - Mar 14 Aoû - 12:05Les années de silence ne nous séparent jamais des vrais amis Empty
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J’avais froncé les sourcils alors qu’elle avait annoncé qu’elle n’avait jamais été bien loin et maintenant, alors que nous nous dirigeons vers le bar, cette phrase me trotte en tête. Est-ce que j’aurais préféré qu’elle ait été loin ? Alors qu’en réalité, j’aurais pu la croiser n’importe quand ? Ça veut dire que si ce soir, elle ne m’avait pas reconnu lors de mon concert, j’aurais pu la chercher encore ? Je suis franchement énervé. Elle fait comme si rien ne s’était passé, alors que moi, à l’intérieur, je bouillonne. Je me sens pris en traître. D’un autre côté, elle a fait le choix de revenir vers moi alors qu’elle aurait pu rester dans la foule d’anonymes et ne jamais me reparler. Je suis partagé. Vraiment.

« Une Leffe Ruby s’il vous plait. » dis-je alors qu’elle commande un cocktail. Mon affirmation la fait démarrer au quart de tour. Je n’arrive pas à résister à sa bonne humeur. Son sourire est bien trop communicatif. Tout doucement, je sens les lianes de la rancœur se délier. Plus je la regarde et plus je me dis qu’au fond c’est une chose super que de l’avoir retrouvée, alors, pourquoi s’enterrer dans le passé ? Elle avait sûrement ses raisons pour partir sans rien dire. Sûrement quelque chose d’assez grave. Mais quand même, elle aurait pu me le dire, je l’aurais soutenue. A moins que… à moins que j’en sais rien. Il faut qu’elle me le dise. C’est trop vexant comme ça ! En attendant, elle me complimente sur le groupe, parle musique, c’est un sujet que j’adore trop pour passer à côté. « Merci beaucoup ! On a formé le groupe y’a environ cinq ans, depuis on joue ensemble pour le plaisir ! »

Je n’avais pas tellement envie d’aborder le sujet, parce que c’est un sujet qui fâche, mais cela allait être essentiel pour plusieurs choses. « En fait…si jamais tu recroises Jayden, ne lui dis jamais que tu m’as vu jouer ce soir. S’il te plait. C’est le seul moment où j’arrive à me débarrasser de lui, il ne sait pas pour le groupe. » Je ris un peu gêné fuyant son regard avant de revenir vers elle. Elle et Jay, ça n’a jamais été le grand amour. Je n’ai jamais compris pourquoi Jay a préféré tirer la gueule à cette magnifique fille plutôt que d’essayer de sortir avec elle. D’ailleurs, il y a dix ans, il a été le premier à se réjouir de la disparition de Nia. Il a sans doute dû se dire qu’il m’aurait pour lui tout seul. Je n’arrive pas à le comprendre. Il est parfois pire qu’une épouse jalouse.

Je soupire en repensant à lui. Il est à la fois horripilant et attachant. Et une vilaine petite voix dans ma tête ne peut s’empêcher d’insister sur le fait qu’il ne m’a jamais lâché, lui. Je me sens coupable d’avoir songé cela. J’essaie de ne pas m’enfoncer dans ce genre de sombres pensées alors que je paye nos consommations et invite Nia à rejoindre une petite table un peu à l’écart pour que l’on puisse s’entendre parler. Une fois assis, je lui demande sérieusement. « Tu veux bien m’expliquer ce qui s’est passé ? Ce qui t’es arrivé ? Je me suis vraiment inquiété pour toi. » Il n’y avait pas de faux semblants entre nous. Nous avions toujours été honnête l’un envers l’autre, alors, comme si ces dix années n’avaient pas existé, je retrouvais mes habitudes et mon aisance à ses côtés.

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A. Nia Anderson  ϟ  Henry Greenstone .

Nia avait décidé que rien ne pouvait gâcher sa soirée de retrouvailles avec Henry. Il n’avait pas changé. Elle avait l’impression de revoir le même garçon qu’elle avait quitté il y avait dix ans. La seule différence, c’était qu’il avait vieilli un peu et qu’il avait l’air d’avoir beaucoup plus d’assurance que lorsqu’elle le côtoyait à pratiquement tous les jours de sa vie. Elle meme avait changé. Elle était encore plus sure d’elle qu’à l’époque. Elle était capable d’assumer les décisions qu’elle prenait et ce, à tous les jours qui passaient. Elle s’était promis de ne plus regretter aucun acte. Lorsqu’elle lui fit un compliment sur sa musique et son groupe, Nia sentit qu’elle avait toucher une corde sensible. “Merci beaucoup ! On a formé le groupe y’a environ cinq ans, depuis on joue ensemble pour le plaisir ! ” Elle sentait qu’il aimait beaucoup le groupe qu’il avait formé avec ses amis, que c’était une source de fierté pour lui. Et elle était contente de le constater. Elle était contente de pouvoir partager ça avec lui. Elle avait l’impression que d’avoir fait sa rencontre dans ce contexte allait alléger le fardeau de sa disparition puisqu’ils avaient un sujet de conversation plus léger pour commencer que de l’avoir croisé dans une foule. “ J’ai vraiment aimé les chansons que vous avez joué. J’ai hate d’en entendre plus ! “ Nia lui avait dit qu’elle n’avait plus l’intention de partir et c’était vrai. Elle avait bien l’intention de lui faire comprendre pour regagner la confiance qu’elle avait perdue. Elle était quand même consciente que leur relation ne reviendrait pas pareille comme avant juste parce qu’elle faisait son apparition, même si elle l’aurait bien aimé. Puis, il prononça un nom qu’elle n’avait pas entendu depuis longtemps : Jayden. “ En fait... Si tu jamais tu recroises Jayden, ne lui dit pas que tu m’as vu jouer ce soir. S’il te plaît. C’est le seul moment où j’arrive à me débarrasser de lui, il ne sait pas pour le groupe. “ Nia eut un petit sentiment de supériorité. Elle n’avait jamais vraiment apprécié Jayden. En fait, il n’avait jamais vraiment rien fait pour qu’elle puisse l’apprécier. Il avait toujours été sur son dos. Et comme Nia avait un caractère plutôt bien trempé, elle se mettait rapidement en colère contre lui. Et le tout s’enflammait. Elle aurait été prête à faire des efforts pour Henry, mais ce n’était pas la même chose de son coté et elle avait été décidé à ne pas se faire écraser par lui. Elle eut un petit rire. “ Ne t’inquiète pas ! De toute manière, je ne suis pas pressée à le revoir lui. “ Eh oui, elle était assez rancuniere cette petite blonde...
Lorsque les deux jeunes adultes eurent leurs breuvages, ils se dirigèrent vers une table qui était un peu en retrait des autres. Elle savait que le sujet délicat arrivait bientôt. Elle ne voulait pas l’éviter, mais elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander comment son ami allait réagir à ses raisons de quitter. Par contre, elle restait positive. Elle ne pouvait arrêter de se dire qu’il allait la comprendre et que sa rancoeur allait le quitter. “ Tu veux bien m’expliquer ce qui s’est passé ? Ce qui t'ait arrivé ? Je me suis vraiment inquiété pour toi ” Nia prit une grande inspiration, fit tourner son cocktail dans son verre puis en prit une grosse gorgée. Par où commencer ? Son histoire était quand même simple, longue et courte à la fois. “ Tu te souviens qu’à l’époque la relation entre moi et mes parents étaient plutôt difficiles . Et bien... C’était beaucoup plus difficile que ce que je le laissais entendre. Mes parents n’ont jamais voulu vraiment d’enfant et ils m’ont eu juste pour faire bonne figure dans leur petit clan de riche malhonnête. Et bien... j’ai écopé. Ils me parlaient de ce que pour me dire que je les décevais. C’est ma nounou qui s’est occupée de moi. Et même si elle a tout fait pour mon bien-être, cela ne remplaçait pas mes parents et le manque d’affection que j’avais d’eux. Et même si je faisais comme si cela ne me touchait pas, je n’étais pas heureuse. J’ai donc décidé de leur faire encore plus honte et de quitter la maison. Sauf que je le savais que leur réputation était plus importante que tout et qu’ils allaient tout faire pour me retrouver, y compris aller te soutirer l’information... Et ce n’est pas parce que je ne te faisais pas confiance, mais tu dois comprendre que j’avais terriblement peur de les voir débouler chez moi. Alors j’ai fait mes démarches pour me trouver un travail et un appartement et je suis partie pendant la nuit avec mes valises...” Elle arrêta alors son monologue, guettant la réaction d'Henry. Elle avait décidé de tout lui déballer d’un trait, de ne pas lui laisser le temps de parler pour qu’il comprenne bien l’étendu de ce qu’elle vivait chez ses parents.



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