bloqués ★ with Aaron


L'incompréhension suivit de la panique pour enfin terminer sur un calme étrangement malaisant. Elle avait fini par suivre comme un petit mouton les instructions qu'on leur donnait au compte goutte. Est-ce qu'elle avait écouté la moitié de ce qui avait été dit ? Non. L'inquiétude pouvait se lire sur le visage de la demoiselle qui tentait de rester impassible autant que possible. Ne pas paniquer est la règle numéro un dans ce genre de catastrophe naturelle. Si un commençait à paniquer ça n'allait être qu'un enchaînement et puis bientôt les enfants présents paniqueraient à leur tour. Elle respirait calmement et s'était posée contre un mur, loin de la foule. Pas de réseau sur son téléphone, impossible de savoir pour elle si sa famille était en sécurité. Et bon sang que ça l'agaçait. Elle espérait que son père et sa sœur avaient réussi à atteindre un abri à temps. Avant que cette tempête de neige ne les bloque. Ce qui était certain c'est qu'ils n'étaient pas avec elle. Tori avait fait les cents pas, elle s'était éloignée de toute l'agitation et s'en était prit à coup de pied à une pauvre machine à distribuer des biscuits, bonbons et compagnie. Machine qui n'avait rien demandé. Mais son coup de pied bien placé lui avait permis de gagner un petit butin.  Alors qu'elle revenait sur ses pas et qu'elle s'apprêtait à déguster le paquet de bonbon elle rencontra une fillette de son cours de patins sur glace. La pauvre avait perdu ses parents de vue et c'est rapidement qu'elle lui refila son paquet de bonbon et l'aida à retrouver les siens. Elle passa un peu de temps avec eux avant d'essayer de se rendre un peu utile dans tout le brouhaha. Jusqu'à ce qu'elle remarque un visage qu'elle connaissait. Un de ses colocataires. Il tenta un faible sourire et elle remarqua tout de suite qu'il n'était pas dans son assiette. La jeune femme était plutôt observatrice. Et puis il faut dire qu'elle vivait depuis bien assez de temps avec lui et les autres colocs pour connaître un minimum leur comportement quotidien. Elle ne se venterait pas de les connaître par cœur chacun et chacune parce que c'est impossible puisqu'elle était la dernière arrivée. ❝ Et si. Apparemment faire mes derniers achats pour Noël c'était une à moitié bonne idée. ❞ dit-elle en souriant. ❝ Mais je suis plutôt contente de trouver enfin un visage familier. ❞ ajouta-t-elle. Et effectivement elle était plutôt ravie d'être tombée sur Aaron. Au moins, elle n'était plus seule. ❝ Mais t'as pas l'air bien. T'es tout pâle. C'est la tempête qui te fait paniquer à ce point ? ❞ demanda-t-elle.

   

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Elle le voit, il est complètement à l'ouest. Elle en est à se demander ce qu'il a prit pour être aussi bizarre. Elle ne l'avait jamais vu comme ça, aussi hagard. Tori a soudainement envie de le secouer pour qu'il reprenne ses esprit, que le Aaron qu'elle connaît et à qui elle parle habituellement revienne à la surface. Puis elle comprend quand elle lui dit qu'il a prit des médicaments pour une blessure à la tête. L'inquiétude et la panique doit se lire sur son visage à présent. Tu t'es cogné fort ? Enfin tu t'es cogné seul ou un truc t'es tombé dessus ? ❞ demande-t-elle précipitamment. Rapidement, elle se bouge et se met face au jeune homme pour le regarder dans les yeux. Jouant aux infirmières elle lui montre deux doigts. Y a un médecin ou un infirmier dans le coin que tu aurais vu ? ❞ demande la brune. Combien j'ai de doigts ? ❞ hasarda la jeune femme. S'il lui répondait qu'il ne voyait rien ou qu'il n'arrivait pas à compter le nombre des doigts qu'elle lui montrait, elle se mettrait certainement à paniquer. En espérant qu'elle trouve du personnel médical dans leur abris pour s'occuper d'Aaron si ça devenait nécessaire. Tiens, bois un peu. ❞ dit Tori en tendant une bouteille d'eau qu'elle venait de sortir de son sac. Elle avait réussi à choper une bouteille d'eau dans l'une des machines après avoir tapé à coup de pied dans l'autre machine pour attraper de quoi grignoter. Ce qu'elle n'avait finalement pas fait puisqu'elle avait fait cadeau de son paquet à une fillette perdue.

   

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Bon ce qui était rassurant, c'est qu'il avait déjà vu les secours et que des gens du service médical se trouvait dans le coin au cas où. Elle se mit à sourire quand elle l'entendit essayer de dire le mot commotion. C'était con, mais c'était drôle. ❝ Une commotion. ❞ aida-t-elle. ❝ Dès qu'on sort je te conduirais aux urgences. Vu ton état, j'suis à peu près sûre que tu ne pourras pas conduire ou y aller seul. ❞ ajouta la brune. Elle comprit qu'il était tellement shooté aux médicaments que ce n'était pas le coup sur la tête qu'il avait reçu qui le mettait dans cet état. La jeune femme ne perdait cependant pas la petite boule au ventre d'inquiétude qu'elle se trimballait depuis qu'elle avait entendu qu'il était blessé. Puis elle l'écouta déblatérer des bêtises. La brune se pinça l'arrête du nez en soupirant. Ce n'était pas gagné. ❝ Non je suis patineuse, tu le sais pourtant. ❞ soupira la jeune femme. ❝ Bon on va arrêter là je crois. ❞ dit-elle en souriant. Elle n'arriverait à rien avec lui dans un état pareil. L'humour il le gardait même dans une situation pareille. Un humour qui donnait parfois envie de lui mettre une petite tape derrière l'oreille tellement c'était mauvais. ❝ Mais ... Non, on ne va pas mourir ici. Enfin dis. ❞ répondit-elle en fermant les yeux. Si elle aurait pu le fusiller du regard elle l'aurait fait. C'était tellement peu rassurant de l'entendre dire ça. Déjà qu'elle détestait être enfermée, mais ne pas savoir combien de temps ils allaient rester coincés ici, ça la faisait flipper. ❝ J'espère en tout cas que ça ne durera pas trop longtemps ... Et si ça traîne trop, tant pis je braverais la tempête de neige pour rentrer à la maison. ❞ dit-elle pleine de bravoure.
   

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Oh bon sang, pensa la jeune femme. Tori se promis de ne jamais sortir avec Aaron s'il était complètement bourré. Il devait avoir la même tête joyeuse, le même humour en sortie. Enfin, elle n'avait jamais eu l'occasion de participer à une petite sortie ou une fête avec ses colocataires puisqu'elle était plutôt réservée comme demoiselle. Mais elle se promettait d'y remédier si elle sortait indemne de cette tempête de neige, elle s'améliorerait et se lierait d'amitié au possible avec ceux avec qui elle vivait. Voilà qu'il se mettait à la complimenter, affirmant qu'elle serait bien en infirmière. Elle se mit à pouffer de rire. Il n'était pas possible. C'était à la limite du nullissime. ❝ Je n'ai pas les compétences d'une bonne infirmière, mais je ne pourrais pas te laisser dans un sale état non plus. ❞ dit-elle en continuant dans la lancée d'Aaron. Mais qu'est-ce qu'elle fichait aussi, c'était lui tendre la perche. Trop tard c'était dit. En espérant qu'il zappe. ❝ C'est pas trop compatible le patin sur glace et le métier d'infirmière j'pense. C'est assez compliqué. ❞ ajouta-t-elle rapidement en riant. Il avait vraiment de ces idées bizarres, elle espérait que les effets des antalgiques se dissiperaient rapidement pour qu'ils aient une conversation normale, même si en l’occurrence discuter avec lui dans cet état la faisait oublier où ils étaient et la rendait moins stressée. ❝ Tu ne savais pas, je suis médium, je vois l'avenir ! ❞ répondit la jeune femme ironiquement. Mais au point où il était, il allait certainement prendre ça au pied de la lettre. Soudainement il était certain qu'ils étaient sous les feux de la rampe avec son idée de caméra cachée. Si seulement, songea la jeune femme. ❝ Non, je te laisse dans la neige. Chacun son problème. ❞ blagua la patineuse. ❝ Mais bien sûr que je t'embarque avec, qui me ferait rire sur le chemin du retour ? Je n'ai rien à te donner pour te réchauffer. Mais je fais les meilleurs câlins du monde parait-il. ❞ ajouta-t-elle en étreignant le jeune homme. Tori frotta le dos d'Aaron vigoureusement pour le réchauffer. C'était quelque chose qu'elle faisait rarement, parce qu'elle n'avait pas pour habitude de câliner d'autres personnes que les membres de sa famille mais là c'était pour la bonne cause, elle n'allait pas laisser son colocataire devenir un eskimo sur patte.

   

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La brune se met à rire légèrement, de plus en plus amusée, voir gênée de la tentative que fait Aaron pour la draguer. Ça ne marche pas, du moins c'est ce qu'elle pense. Parce que dans le fond, elle n'a jamais été insensible au charme du jeune homme mais ça s'arrêtait là, ils sont colocs c'est tout. ❝ Je vais le prendre comme un compliment alors. ❞ fait-elle en pouffant de rire. C'était pas la première fois qu'on la trouvait sexy, combien de fois avait-elle entendu de gros lourdingue en soirée le lui dire. Si Aaron avait été dans son état normal, il est certain qu'elle l'aurait remballé comme il se doit. Ouais. Puis elle rougit, heureusement qu'il fait sombre ici, à sa réflexion. S'il pensait vraiment ce qu'il disait, malgré l'influence de l'abus d'antalgiques, ... Elle finirait par craquer pour sa gueule d'ange.

❝ Romantique ouais ... ❞ souffle-t-elle. Décidément, ce jeune homme en avait des choses à raconter. Bon ce n'était pas tout à fait insensé, on pouvait bien prédire les journées des gens avec leurs signes astrologique, alors bon l'avenir dans les étoiles ... Elle roula des yeux. ❝ Même pas en rêve Aaron. Ça s'arrête au câlin, rien de plus, et profite parce que ça sera peut-être la seule fois où je te prends dans mes bras. ❞ répondit-elle peut-être un peu trop sèchement. Mais s'il croyait qu'il allait pouvoir avoir droit à plus, il se mettait le doigts dans l’œil.

Elle est prise au dépourvu quand il finit par déposer sa tête à la frontière de son cou et de son épaule. La brune appréciait peut-être un peu trop ce contact entre eux, elle se détendait et finit par ne plus agiter les bras dans le dos du jeune homme. ❝ Merci Aaron. ❞ souffle-t-elle tandis qu'elle sent ses cheveux bouger de manière délicate. Son cœur bat un peu plus vite que la normale. Il est entrain de casser les barrières qu'elle s'était mise pour ne plus être blessée par les gens, par les hommes. ❝ Voilà ! ❞ fait-elle en le repoussant de ses bras. Il ne fallait pas qu'elle se laisser aller à de tels sentiments. Non.

   

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