Deborah avait attendue cette sortie avec une certaine impatience. Les derniers jours n’avaient pas été des plus faciles à la maison, alors que les disputes avec son mari avaient été un peu intenses. Rien de grave en soit, des broutilles -du moins de son point de vue- certainement dues à la fatigue, mais bon… Elle s’en retrouvait elle aussi à être épuisée et à vouloir s’évader un peu de la maison. Son cher et tendre étant au travail, la blonde avait prit son temps pour se préparer à rejoindre Lodovico avant de monter dans sa voiture pour se mettre en route. Conduire lui avait fait du bien, avec le fenêtre légèrement ouvertes -oui, même en plein hiver- et la musique un peu montée. Elle n’avait tout simplement pas vu le temps du trajet passer.

Se garant sur le parking, elle était finalement descendue de sa voiture, son sac à main sur l’épaule avant d’entrer dans l’établissement. Elle avait demandée à un serveur de l’escorter jusqu’à sa table, jusqu’à finalement en oublier presque son existence quand son regard croisa celui de son meilleur ami.

« J’espère que je t’ai pas trop fait attendre! »

Même si elle savait bien que non. Elle prenait toujours un peu d’avance, pour être sûre de ne jamais arriver en retard. Deb avait toujours eu cette hantise d’arriver en retard à quelque chose d’important, ou même tout simplement en cours, ou à son rendez-vous chez le coiffeur. Elle n’aimait tout simplement pas faire attendre les gens parce qu’elle n’aimait pas qu’on la fasse attendre aussi. Et son père lui avait toujours dit de ne pas faire aux autres ce qu’elle n’aimerait pas qu’on lui fasse.

Déborah n’était pas du genre à être en retard, c’est bien vrai. Même si personne ne peut réellement prévoir les imprévus. Qui n’avaient pas été présents, en réalité. La blonde avait juste pris son temps pour se préparer sans regarder l’heure. Ça lui apprendrait! Au moins ce n’était qu’un retard de quelques minutes, elle pouvait au moins se réjouir de ça. Surtout qu’elle savait que son meilleur ami détestait attendre. Mais il ne semblait pas être si contrarié que ça. Ce qui ne l’empêchait pas de poser les questions qui fâchaient. Mais que Déborah savait détourner d’une façon assez impressionnante.

« Ça va! Je suis un peu fatiguée par le boulot, mais ça va passer. Et toi? »

Lui semblait aller bien, dans tous les cas. Même si elle savait qu’il était très doué pour cacher ce qu’il ressentait vraiment. Elle pourrait voir cela au fur et à mesure de leur conversation, et de ce repas. Qu’elle comptait bien faire éterniser autant qu’elle le pouvait, pas du tout pressée de rentrer chez elle.

Deborah n'avait pas envie de parler de ce qu'il s'était passé chez elle. Etrangement, elle avait comme la sensation qu'elle se devait de garder le secret, que personne ne devait savoir ce qu'il se passait une fois que la porte de chez elle était fermée. Que personne ne pourrait réellement comprendre la situation comme elle la comprenait, d'une certaine manière. Elle savait bien que son mari n'avait pas de mauvaises intentions, qu'il était juste rentré en étant de mauvaise humeur, et qu'elle n'avait certainement pas arrangé les choses, en fait. C'était simplement une mauvaise passe, qui finirait par s'estomper, donc ce n'était pas vraiment la peine d'en faire un drame. Sauf qu'elle savait aussi que son meilleur ami n'abandonnerait pas tant qu'elle n'aurait pas donnée un minimum d'informations.

« C'est rien, vraiment. Je me suis juste disputée avec mon mari, rien de bien grave en soit. »

Et c'était la vérité d'ailleurs. Ils s'étaient disputés sur une broutille de rien du tout, demain ce serait déjà oublié. Elle ne voulait pas en faire tout un plat, et c'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait rapidement changée de sujet en lui demandant si de son côté, tout se passait bien. Ce qui avait l'air d'être le cas.

« Moi aussi je suis contente de te voir et d'avoir cette conversation passionnante avec toi. »

Bon, ils n'y étaient pas forcément encore à la conversation passionnante, mais elle savait que ça ne tarderait pas à arriver. Il était rare pour eux d'être à court de sujets, après tout.