Être ici, ce n'est pas ton choix, mais ton devoir. Depuis cette fameuse nuit où tu as fini être fin à tes jours, tu n'as pas quinze mille solutions. Tu sais que pour être tranquille par ta psy ou par ta famille, il faut que tu ailles dans des réunions de discussion. Dans la paroisse ou non, le principe est le même. Des chaises installés en rond, des gens malheureux, une nana qui doit sourire et nous écouter. Tu commences à bien connaitre cette histoire. Tu commences par en avoir l'habitude. C'est loin d'être ta première réunion. Tu peux en dire tout le mal de la terre, la vérité c'est que tu dois beaucoup à ce genre d'assemblé. Le suicide, ça t'arrive d'y repenser quelques fois. Surtout quand tu rends visite à ton père. Fidèle à lui même, toujours en train de te rabaisser plus bas que terre. Certain pourrait te qualifier de maso puisque tu y retournes assez régulièrement. Mais si tu te rends dans ce domicile qui ne te rend pas heureux, ce n'est pas pour ton père. Oh non! Si tu le fais, c'est pour rester au plus près de ta petite soeur. Évidemment, tu pourrais être le genre de gars, qui téléphone et qui dit qu'il passerait un jour. Qu'il passerai quand il aura cinq minutes, mais ce n'est pas toi. Tu préfères le contacte humain. Tu préfères être là, être présent pour ta soeur et tu sais qu'elle en as besoin. Et soyons honnête, tu en as autant besoin qu'elle. Quand tu es dans ce genre d'assemblé tu y repenses au jour où tu as posé cette arme sur ta tempe. Tu ne rêvais qu'une chose, une vie meilleure, ne plus revoir la tête de con qui te sert de père. Cette histoire tu l'as raconté de nombreuses fois et à chaque fois tu te demandes pourquoi tu t'es foiré. La force de l'arme dans ta main droite, t'a reculé et perdre la trajectoire de ta cible. Une erreur de débutant, une erreur à qui tu dois la vie. Tu t'approches de la demoiselle qui tient la réunion, aujourd'hui.  C'est elle qui t'a demandé de te joindre à elle. Tu avais accepté, une réunion et une réunion. Puis avec ce que tu as traversé tu as besoin de croire en quelques choses plus grand, plus puissant que toi. Alors, pourquoi ne pas croire en quelques choses de plus chrétien. Tu n'as jamais été contre la religion. Mais tu n'as jamais compris à quoi cela concerne. "Celui-ci ou l'autre, qu'elle est la différence ?" Tu sais que tu peux être chiant à être je m'en foutisme de tout. À l'exception de la musique, il n'y a rien qui te fait frémir, rien qui te fait sourire. Évidemment, Danielle et ta soeur sont là également. Puis tu réalises que tu n'aurais pas dû lui répondre ainsi, alors tu reprends la parole. "Crois-moi! Tu fais du bon boulot! J'suis sûr que grâce à toi Clay ne vas plus vouloir de ses pilules." Le jeune Clay accro au cachet toujours assis sur sa chaise, les jambes tremblantes et le regard dans le vide. Le sarcasme, ton arme fasse à la férocité de la vie. Quand tu dis ça, tu ne critiques pas Karelle, c'est le système que tu critiques.

Tu n'étais certainement pas le mec le plus drôle du monde. En réalité, tu ne l'étais pas et ça n'avait guère importance à tes yeux. Si tu avais agi ainsi ce n'était pas pour cette raison. Allez à ces réunions n'étaient pas aussi ineficace que tu voudrais bien le croire. Être entouré de gens qui comme toi souffrent et étrangement réconfortant. Dormant dans l'espoir qu'un jour, tu irais toi-même un peu mieux. Sortir le tronche du tunnel, sortir de la routine qui oblige ta petite soeur à prendre soin de toi. Tu aimerais bien pouvoir te sentir mieux, tu aimerais bien, mais il faut bien regarder la vérité en face. Te voir sourire, c'est beaucoup plus compliqué qu'il ni parait. Alors, tu t'étais joint à la réunion presque à reculons comme toutes les autres auparavant. Encore plus quand tu sais que tu ne verras pas une des seules personnes à qui tu acceptes d'esquisser un sourire, Blanche. Tu regardais la pendule défiler n'attendant qu'une chose que l'heure passe. Tu sais que tu as ta place dans ce genre de réunion. Tu n'es pas stupide à ce point, malgré ce que tu peux penser ton père. Mais tu perds facilement le fils des plaintes de tous ses gens. Puis tu rejoins Karelle celle qui gère la réunion. Tu utilises le sarcasmes comme la plupart du temps. Pendant un court instant tu oublies que tu n'es pas drôle. Tu trouves ça plutôt comique. C'est à toi de lui dire si ça réunion s'est bien passé. Tel l'habitué stupide que tu peux être. Tu prends une grande respirations, tu sais que la demoiselle n'a pas souhaité être vexante. Mais toi tu as tendance à te vexer assez facilement, malheureusement. "À ma grande connaissance, tu as fait ce qu'il fallait. J'ai encore beaucoup de mal avec le but de ses réunions. C'est peut-être pour ça que ma psy ne veut pas que j'arrête." Tu fais mine d'avoir une révélation. Puis tu fais une remarque sur Clay le drogué du groupe. Tremblant comme un détraqué sur sa chaise. Tu l'imagines la bave aux lèvres tel un boxer. Cette image te fait rire et tu te dis qu'il doit certainement avoir un gros chien qui fait bien méchant. Puis tu te remets à regarder Karelle et tu lui dis. "Désolé, il parait que je cache mon insécurité, mon anxiété derrière le sarcasme. Dixit la psy et si elle le dit c'est que c'est forcément vrai." Tu te demandes comment la dame qui t'accompagne depuis quelques années en ait venu à ce diagnostic. Tu te demandes combien d'année d'étude, il lui a fallut pour comprendre que tu n'étais pas qu'un abruti. Combien de diplôme pour comprendre que ton taré de père est la cause de tout ça. Mais malgré tout ne rien faire pour sauver ta petite soeur de cet environnement nocif.

Tu n'as jamais eu la prétention de dire que tu n'aurais pas besoin d'une psychologue. Peut-être même que si tu avais eu la chance d'en voir une plus tôt tout cela ne se serait pas passé ainsi. Tu n'aurais peut-être pas voulus rejoindre le monde des morts. Tu n'aurais pas subi toutes ses manupilations mental durant toutes ses années. Mais malgré ce que tu penses et des bien faits que t'a fait d'aller voir une professionnelle de la santé mentale, tu te dis que c'est bien trop tard. Tu te dis que le système s'est réveillé bien trop tard. Au lycée tout le monde savait ce que tu endurais avec ton père, mais aucun prof n'a osé lever le petit doigt. Toutes ces personnes hypocrites qui faisait semblant de t'apporter le moindre intérêt, mais qui te laissé avec cet homme bien trop dangereux pour être père. La seule chose de positive dans tout ça, c'est que grâce à toi, il n'a jamais touché à ta soeur. C'est bien la seule bonne raison que tu avais de rester et de te taire durant toutes ses années. "De toute manière ce n'est pas comme-ci j'avais véritablement le choix. Je dois assister à toutes les réunions pour soit disant allez mieux. Puis au final ce n'est pas comme-ci j'avais mieux à faire. Ma vie c'est ça, je me suis malheureusement résigné à vivre entre les réunions, la psy et les regards des gens." Des personnes qui t'ont toujours snobé et qui à présent te regardes comme une petite créature fragile. Toutes ses personnes qui seraient venus pleurer sur ta tombe, mais qui ne t'ont jamais tendus la main alors que tu allais mal. Alors que ton père te faisait du mal. "Quelles sont les tiens ? La paroisse t'autorise à en avoir ?" Dis-tu en la taquinant sur ses croyances.