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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Ven 12 Juil - 11:20
I'm bulletproof, nothing to lose
Aiden & Will
☾☾ Le moment est donc venu de marquer des points ? C’est ce que ce dit Will quand, tout à coup, le soldat lui explique en détails quelle importante position il a dans l’armée. Le jeune homme retrouve son sourire en l’écoutant. Il trouve ça un peu mignon, un peu ridicule aussi. Et pourtant, ça lui plaît, il se sent bien, excepté bien sûr, le fait qu’il déteste l’idée de se sentir aussi bien en compagnie de cet homme. “Donc, tu es en train de me dire que toi, tu es à la fois bien fait et avec une tête bien pleine ?” demande-t-il, bien que la question rhétorique n’ait pour but que de taquiner encore un peu le soldat. “Mais effectivement, avoir une prof de littérature comme parent, ça ne laisse pas trop le choix que d’aimer les livres.” admet-il cependant, son regard revenant se poser sur les alentours. Ils sont sortis de la zone industrielle et marchent de nouveau dans les rues étouffantes de la ville. Peut-être ne sont-elles pas si étouffantes que ça, mais Will en a l’impression en tout cas, en ce moment plus que jamais. Ça ne vient même pas du climat du Sud, à vrai dire, mais plutôt de la présence d’Aiden à ses côtés, de leurs bras qui s’effleurent parfois quand ils marchent trop près l’un de l’autre, de son coeur qui bat un peu plus fort quand leurs regards se croisent et du plaisir qu’il prend à être là, avec ce type qu’il connaît à peine et qui a pourtant déjà réussi à le blesser d’une façon nouvelle et inattendue, à parler de livres et de leurs familles et de tout ce qui viendra après. Il est trop intelligent et beaucoup trop cynique pour ne pas comprendre ce qui lui arrive, pour ne pas sentir l’ombre menaçante qui pèse dans son dos et viendra bientôt s’accrocher à ses pas s’il ne fait pas plus attention.
Heureusement, Aiden a le don de le sortir de ses pensées et de le ramener douloureusement à la réalité et rien de tel pour le faire retomber sur Terre que d’avouer ne pas posséder un seul Shakespeare dans sa bibliothèque. Will lève son regard effaré sur l’homme, lèvres entrouvertes mais bien trop choqué pour parler tout de suite. “Tu te fiches de moi ?” lâche-t-il une seconde plus tard, toujours incrédule malgré tout. “Ta mère doit avoir tellement honte que tu sois son fils, parfois…” lance-t-il, dramatique. Il n’en reste pas moins que c’est réellement un crime à ses yeux et qu’il se sent le devoir de remédier à cette situation désastreuse. “Très bien, changement de plan !” décide-t-il en lançant un bref regard autour d’eux pour repérer les lieux. S’il y a bien une chose que Will apprécie dans la société de consommation de masse et l’impérialisme du capitalisme américain, c’est qu’on trouve des Macdonald’s et des Starbucks partout où on veut en trouver. Il y en a plus que des hôpitaux et des écoles, c’est là toute la beauté de leur grand pays. “On prend un café à emporter au Starbucks et ensuite, direction la librairie la plus proche. Je vais t’acheter quelques bouquins, mais ne te méprends pas, je ne le fais pas pour toi, seulement pour ta bibliothèque qui doit se sentir vide et ta mère qui doit désespérer de t’avoir comme fils.” Il n’aura finalement fallu que ce terrible affront à la mémoire de William Shakespeare pour faire oublier à Will le terrible mal qu’il est en train d’attraper. S’il avait eu l’occasion de s’en rendre compte, ça l’aurait sans doute rassuré.
Il est bien plus détendu, en tout cas, quand ils entrent dans le premier Starbucks sur leur chemin. Will commande un café compliqué, plein de sucre et de crème, mauvaise habitude prise de l’époque où il lui fallait absolument une bonne raison de rester quelques minutes en plus pour matter monsieur “abdos de rêve sous son tablier vert” - du moins, c’est comme ça qu’il l’imaginait. Il laisse même Aiden régler la note et ça ne lui demande même pas de mettre trop de son orgueil de côté. Une fois les cafés payés, Will les guide jusqu’à la première librairie qu’il trouve et il se sent encore un peu mieux à se retrouver soudainement entouré de livres. Ça l’a toujours étrangement apaisé. “Rassure-moi, tu as quand même quelques livres chez toi, pas vrai ?” demande-t-il plutôt que de saluer le vendeur. Il avance tranquillement pour se frayer un chemin entre les étagères et commence déjà à laisser sortir le petit rat de bibliothèque qu’il est secrètement. “Est-ce que tu as un exemplaire de To Kill a Mocking bird ? Catch-22 ? The Catcher in the eye ? The Great Gatsby ? N’importe quel roman de Fitzgerald, d’ailleurs et de Steinbeck et Hemingway ?” Il prend un petit panier, sentant d’ores et déjà qu’il est impossible qu’il ressorte de cet endroit sans une collection improbable de livres. Même si monsieur le soldat veut jouer les intellos, on parle quand même de l’homme qui n’a pas un seul Shakespeare dans sa bibliothèque… Il y aura forcément du travail pour le transformer en véritable lecteur digne de ce nom.
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Ven 12 Juil - 15:06
« Je dirais simplement que j’aurais pu faire des études supérieur sans me soucier de mes capacités. » répondis-je avant de faire l’affront de lui avouer n’avoir aucun Shakespeare chez moi. Ne pas aimer et donc ne pas en avoir ne faisait pas de moi un monstre. Sauf que pour lui si et après avoir sous entendu que ma mère devrait avoir honte, il se lança dans une nouvelle quête, celle de rectifier cette erreur. J’aurais peut-être préféré qu’il s’enflamme un peu moins, mais là… Il était très clairement incontrôlable et c’était effrayant. On ne parlait que de livre, pas d’une décision vitale. Le suivant donc après un soupire, je payais son café en sachant très bien qu’il n’avait même pas envisagé de le faire. Il était beau, mais dieu sait qu’il était agaçant, voir offensant. Rentrant donc dans la librairie avec lui, j’arquais un sourcil à sa première question, « Encore en carton, mais oui, j’en ai même beaucoup. », soufflais-je avant qu’il ne parte dans une nouvelle succession de question qui me laissa sans énergie. Comment pouvait-il humainement enchainer autant sans s’arrêter. Bon, j’exagérais sans doute, mais il en avait quand même des choses à dire. Surtout sur des livres, ce qui était sans doute moins désagréable qu’autre chose.
« Oui, oui évidemment, oui, oui, donc forcément oui, non et grand dieu oui. » posant une main sur l’étagère en face de lui, je coupais sa route pour m’assurer d’avoir son attention, « Je peux acheter mes livres seuls, ensuite je n’ai pas de Shakespeare pour une très bonne raisons. », j’allais peut-être faire partir l’homme ou tous simplement mettre fin à ces discussion, mais je n’allais pas le bercer d’illusion quant à ce qu’il suivrait. « Je n’aime pas lire des pièces de théâtre. J’ai lu tout les livres qu’il y avait à lire, mais c’est tout, je n’accroche pas, désolé. » quoi que je n’avais pas à être désolé, simplement je savais que tout pouvait basculer maintenant et je n’avais franchement pas envie de marcher sur des oeufs pour des livres. « Et ma mère n’a pas honte. », repris-je avant de retirer ma main pour ne pas trop fermer la discussion. « Mais on peut acheter un livre, visiblement tu as des choses à me conseiller. », je ne comprenais même pas pourquoi je dépensais autant d’énergie à préserver les bonnes ondes de cette discussion., c’était sans doute aussi bizarre que le fait de vouloir rester avec lui pour avoir au moins un bon moment.
Je n’étais pas un Bougre, du moins pas autant, ok je n’étais pas facile, souvent ronchon et peu agréable, mais lui… Il rendait tout plus difficile et j’étais juste… Juste incapable de rester parfaitement calme. Je n’aimais pas être trainer d’un endroit à l’autre, mais ça semblait naturel chez lui et sans doute pas réellement avec un mauvais fond. Il était juste comme ça. À moi de sans doute moins facilement m’agacer, peut-être même que je pourrais faire l’effort de relire du Shakespeare, après tout en vieillissant les gouts changeaient non ? Faire tout ça pour un mec était quand même excessif, mais on mettrait ça sur son talent au lit.
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Lun 15 Juil - 16:27
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Aiden & Will
☾☾ Pour la première fois depuis que les deux hommes se connaissent, Will se sent enfin à sa place. Dans cette librairie, il est en sécurité, il est en contrôle : c’est son domaine et rien au monde ne peut l’empêcher de parler de livres pendant des heures et de se sentir heureux entouré de toutes ces histoires qu’il a passé sa vie à dévorer. Il est complètement préoccupé par les couvertures qui se dressent tout autour d’eux, les étagères remplis d’univers dans lesquels il peut aller et venir à l’infini et pourtant, il écoute avec attention les réponses du soldat. Il est déçu, mais pas surpris, d’apprendre que l’homme n’a jamais lu un seul Steinbeck de sa vie non plus. Il secoue la tête brièvement comme s’il était désespéré de cet aveu et attendri en même temps par ce pauvre type irrécupérable et il avance d’un pas un peu plus déterminé vers les rayons qui l’intéressent. Mais il n’a pas le temps de faire plus d’un pas qu’un bras ferme apparaît brusquement devant lui pour lui barrer la route. Il s’arrête net et trouve le regard d’Aiden, de nouveau trop proche au point qu’il peut sentir le souffle du soldat sur sa joue alors que ce dernier s’explique, d’un ton beaucoup moins léger que Will le voudrait. Il déteste ça, mais bien moins qu’il déteste la pulsion soudaine qui le reprend de s’approcher un peu plus, de le toucher à nouveau, pour l’enlacer, l’embrasser, il ne sait même pas. Heureusement, avec son café dans une main et son panier dans l’autre, ça n’est pas une option et une autre bêtise au sujet de Shakespeare l’aide à retrouver un peu de sa concentration. “Shakespeare n’a pas écrit que des pièces de théâtre.” déclare-t-il, son ton qu’il voudrait ferme un peu faiblard, alors qu’il avale difficilement sa salive. “Et puis, tu viens de m’offrir un café beaucoup plus cher qu’il ne le vaut vraiment, je peux bien t’offrir un livre. Tu étais beaucoup moins difficile quand il s’agissait de t’enfiler tout seul une bouteille à 120 dollars.”
Il remarque, à ce moment là seulement, qu’Aiden n’a pas l’air aussi détendu que lui. Encore une fois, il y a un décalage entre eux et c’est aussi frustrant qu’énervant, mais ça a au moins le mérite de calmer un peu les nerfs de Will. Ce n’est qu’une autre preuve que ça ne pourra jamais vraiment marcher entre eux. Il n’en avait pas vraiment besoin, mais ça fait toujours un bien fou de s’en rappeler quand il se surprend à oublier une seconde. Il profite que le soldat ne lui bloque plus le chemin pour reprendre sa route et après quelques pas, il parvient à effacer un peu de sa frustration. Suffisamment, en tout cas, pour tenter une nouvelle fois d’instaurer un semblant de paix bancale entre eux. “Tu n’es pas obligé de les lire, mais laisse-moi juste t’offrir deux livres, ok ? Je n’en aurais même pas pour 20 dollars, je crois que je pourrais y survivre et que tu trouveras plus d’une occasion de me rembourser d’une façon ou d’une autre.” Il se retient d’ajouter qu’ils ont déjà bien assez d’ennuis comme ça pour ne pas s’en rajouter avec la pression de l’argent. Mais il imagine aussi que n’ayant jamais eu de problèmes d’argent, il a une relation bien différente aux dépenses que la plupart des gens. Toujours est-il qu’il y a un soudain malaise qui l’agace et il se surprend finalement à abandonner son panier à un endroit où il n’a rien à faire pour retourner vers l’entrée. Il s’approche du caissier à qui il adresse enfin un regard. Il le salut sans grand enthousiasme et lui demande directement ce qu’il veut : à savoir, un exemplaire des Sonnets de Shakespeare et un autre des Raisins de la Colère de Steinbeck. Le jeune homme, un peu nerveux lui aussi, hoche la tête et disparaît le temps d’aller chercher les livres, laissant les deux hommes seuls dans un silence que Will trouve particulièrement pesant.
Il ressent le besoin pressant de parler pour chasser ce malaise oppressant, mais il n’est pas sûr d’avoir la patience pour une conversation polie et légère. Ce qui l’intéresse vraiment, c’est de savoir pourquoi ce type en a tellement après lui, pourquoi il ne peut pas juste le traiter comme une personne normale, pourquoi il a l’impression que le seul son de sa voix a le pouvoir incroyable de mettre Aiden de mauvaise humeur. Autant dire qu’il y a peu de chances qu’ils sortent de cette librairie en bons termes s’il s’occupe de la conversation. Malheureusement, il a beau essayer de toutes ses forces, le silence est vraiment trop insupportable pour lui. “Tu ne m’apprécies pas du tout, n’est-ce pas ?” Sa voix est étrangement calme, il n’y a pas la moindre accusation, même pas un peu de déception. C’est comme s’il parlait de la météo. Même son regard n’a rien de particulier. Il pose la question en connaissant déjà la réponse, alors quelle importance ? Son coeur bat quand même un peu trop vite et il est tellement soulagé quand, à peine a-t-il fini de parler, le vendeur est de retour avec les deux livres qu’il a demandé. Il se détourne d’Aiden comme si de rien était et tend sa carte bancaire au jeune homme. Comme il s’y attendait, il n’en a même pas pour vingt dollars et ça le rend presque fou de rage. Il arrache quasiment le sac en plastique des mains du vendeur et sort de cette librairie plus vite qu’il n’y est entré. Mais il s’arrête juste derrière la porte, s’asseyant sur les marches menant à la boutique.”Peut-être qu’on devrait en revenir au plan de départ et se contenter du sexe sans histoire,” souffle-t-il sans prendre la peine de chercher Aiden du regard, “c’est bien d’avoir au moins essayé, mais on n’est vraiment pas capable de passer du temps ensemble en dehors d’un lit. Tant pis.” Ca n’est pas la fin du monde, après tout, pas vrai ? Il y a tellement d’autres hommes dans le monde, il doit bien en exister un qui sera fait pour lui et en attendant, quel mal y a-t-il à vouloir s’occuper un peu ? “Prends quand même les livres, peut-être qu’ils te plairont vraiment.” dit-il en tendant enfin le sac vers le soldat.
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Lun 15 Juil - 17:23
Il voulait les payer, ce n’était pas le problème c’était juste que… Que tout ça m’échappait définitivement et que plus le temps passé, plus j’avais l’impression de ne plus être moi. J’avais même l’impression de ne plus vraiment être là, mais une simple question suffit à me ramener sur terre, je ne l’appréciais pas ? Il était vrai que j’avais du mal avec lui, qu’il me rendait dingue, qu’il avait des manies, des façons de faire qui ne m’allaient pas, mais… Ne pas l’aimer était justement ce que j’aurais voulu. Juste le détester, juste le prendre pour ce qu’il avait à m’apporter, rien de plus, mais c’était impossible avec lui, clairement impossible, tout comme ma réponse. Ouvrant la bouche, aucun son n’en sortie et je fus presque soulagé que l’on vienne lui donner ce qu’il avait demandé. Toutefois, à peine avait-il payé que déjà nous étions dehors entrain de faire face à la réalité. Du sexe sans histoire, ça avait toujours été le plan, je ne voulais pas d’autre chose, simplement le fait qu’il dise ça me fit prendre conscience que ce n’était peut-être pas aussi clair dans mon esprit. Alors je tendis le bras pour prendre le sac avant de jeter le gobelet que j’avais fini sans même le réaliser dans une poubelle. Je gagnais du temps, c’était stupide, mais je ne pouvais faire que ça. Gagner du temps.
« On en était déjà qu’à du sexe sans histoire, du moins pour moi. » commençais-je avec calme, « Ce que je ne veux pas c’est de comment je suis avec toi quand tu m’énerves. Je suis un con au quotidien, mais je ne le suis pas avec les gens avec qui je couche plusieurs fois et je ne m’impose pas non plus comme la dernière fois. » continuais-je sur le même ton. « J’ai pas envie qu’on soit juste l’objet des désirs de l’autre et ça implique qu’on puisse se parler sans être comme ça. », sans violence, sans jugement, mais avec ce constat simple, je ne voulais pas me battre même si il avait le don de me tendre, le don de me faire regretter chaque chose. Je ne voulais pas de ça, de ce combat. Je voulais quelque chose de… C’était plus naturel, mais j’avais pris si souvent l’habitude de consommer en étant pas moi-même que lui faisait une nouvelle fois exception. Qu’il faisait réellement la différence dans un parcours et que… Je ne comprenais pas mon envie de ne pas nous limiter aux bases, de nous limiter à juste ce sexe… Je ne comprenais pas, ou je ne voulais pas le comprendre.
Soupirant alors je m’approchais d’un pas, un peu plus tendu alors que je répondais à la vrai question, « Je ne me ferais pas aussi chier à faire tout ça si je ne t’appréciais pas un minimum. » avouais-je finalement en essayant de nuancer la réalité, « Mais je te le concède, tu as tout pour être détestable? », essayant de sourire, je retenais une nouvelle fois mon envie de faire plus de connerie que je n’en avais déjà fait. Il était détestable, il m’énervait, mais il était pourtant toujours là, à secouer mon existence. Je n’aimais pas ce que je devinais prendre place entre nous, je n’aimais vraiment pas, mais je n’arrivais pas à lutter autrement. « On réussit à s’entendre par moment, crois moi, j’essaie. », les yeux toujours plongé dans les siens, je sentais cette même chaleur pulser dans mes veines au point d’en oublier tous sens commun, au point de continuer à lui parler, d’essayer, « Et je vais les lires. », de toute façon c’était les seuls livres que j’avais hors des cartons. Glissant une main sur ses flancs, j’y imposais un contact léger avant de reprendre la route en m’assurant qu’il suivait. Je devais faire plus d’effort, même si ce sauvetage n’avait aucun sens. Je devais continuer. « Pourquoi ces deux livres ? », sujet simple, facile.
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Mar 16 Juil - 18:18
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Aiden & Will
☾☾ La mâchoire de Will se crispe légèrement, mais il prend sur lui pour ne pas lever les yeux sur le soldat, pour ne rien laisser paraître et se cache plutôt dans son gobelet de café. Ce n’est pas comme s’il s’attendait à ce qu’Aiden lui réponde autre chose et après tout, tout ce qu’il veut, c’est qu’ils en finissent. Ça lui est égal, complètement égal. Ou du moins, c’est ce qu’il se répète, encore et encore, alors qu’il regarde dans le vide et boit son café comme si l’homme n’existait pas, peu importe que chaque mot qu’il prononce arrive jusqu’à Will, le transperce de part en part. C’est stupide et pourtant plus fort que lui, quand il ose enfin relever les yeux vers le soldat et qu’il lâche, de sa voix traînante, celle qu’il utilise quand il veut se montrer supérieur et indifférent : “C’était pourtant particulièrement bien, la dernière fois.” Il le pense, certes et pourtant, il sait déjà qu’il n’aurait pas dû dire ça. Mais est-ce réellement sa faute si Aiden est complètement contradictoire avec lui-même et qu’il ne prend même pas la peine de l’être sur plusieurs jours, mais dans la même conversation ? Ca a le don d’agacer Will, tout comme ça l’agace de se sentir blessé et énervé que ce type ne veuille pas de lui. Pourquoi est-ce qu’il n’en voudrait pas ? Il aurait de la chance d’avoir quelqu’un comme Will dans sa vie, il n’en mérite pas tant et pourtant, il le rejette encore et encore. Ça en devient presque ridicule. Ça l’est d’autant plus quand, malgré tout ce qu’il vient de dire et son contraire, Aiden a encore l’audace de vouloir s’adoucir et arranger les choses. À quoi il joue ?
Will ne lui pose pas la question à voix haute. Il n’essaye même pas de comprendre pourquoi, à la première incitation, il suit le soldat où bon lui semble. Il s’en aperçoit réellement après quelques pas. Il est trop intelligent pour ne pas comprendre qu’ils sont tous les deux en train de se mentir à eux-même. Trop, aussi, pour ne pas savoir que ça n’augure rien de bon et il n’a pas envie de ça. Il n’a pas envie d’être un simple passe-temps, il veut continuer de se bercer d’illusion et croire qu’il vaut mieux que ça, qu’il mérite mieux que ça. Le sexe était peut-être incroyable, l’autre soir, mais la manière dont il s’est senti après, minable et pathétique… ça n’est pas lui, ça n’est pas la version de lui qu’il veut être et pourtant, le sentiment est de nouveau là, prêt à s’installer à la première occasion. “L’un est un classique de la littérature américaine et l’autre mon livre préféré.” souffle-t-il, absent, à la question que le soldat lui a posé depuis quelques secondes déjà. Il se déteste un peu plus en faisant ça. En disant la vérité tout simplement, en acceptant de suivre le rythme imposé par cet homme aux dépends de ce qu’il veut réellement.
Pour une fois, il ne ressent aucune envie de monologuer des heures sur des livres qu’il a pourtant adoré et sur lesquels il aurait tellement de choses à dire. “Ce n’est pas du théâtre.” dit-il seulement. C’est son seul argument, la seule chose à laquelle il puisse penser dans l’espoir vain de faire perdurer la conversation un peu plus longtemps et on ne peut pas dire que ce soit une franche réussite. “Je suis assez grand pour me montrer correct même si on ne se voit que dans un lit pendant quelques minutes, tu sais ?” finit-il par lâcher, incapable de se retenir plus longtemps. Il cherche à confronter Aiden avec ses propres contradictions sans l’agacer davantage, ce qui est certainement peine perdue, mais il est fier de sa voix assurée et neutre. “Tu n’as pas besoin de te forcer à passer du temps avec moi et à t’intéresser à ce que je ressens. On est tous les deux d’accord sur le fait qu’on ne veut rien de sérieux et, honnêtement, se voir comme ça, juste pour se voir, je trouve que c’est assez déplacé dans ce contexte et perturbant pour rien.” Il jette son gobelet pas encore vide quand ils passent devant une poubelle, uniquement parce que son poing de plus en plus serré sur le carton menace de tout dévoiler de ce qu’il pense vraiment s’il continue de l’étrangler aussi fort. “On ferait mieux de se fixer des limites claires et de s’y tenir pour que tout soit bien sans équivoque entre nous.” Le simple fait qu’il en soit là, à négocier des stupidités plutôt que de simplement passer son chemin est une affreuse preuve qu’il est déjà trop tard pour lui, mais fort heureusement Aiden ne peut pas le savoir, ça. “On devrait rentrer et discuter de ça bien tranquillement avant d’aller plus loin.” propose-t-il avec plus de fermeté qu’il ne se croyait capable d’en réunir.
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Jeu 18 Juil - 15:29
Bien… Oui ca l’avait été, mais à quel prix ? Sincèrement j’aurais aimé ne pas me sentir aussi lamentable et pitoyable après, mais ca n’avait pas été le cas. Alors j’essayais de sauver au mieux la situation, de ne pas la laisser s’envenimer et après avoir brièvement essayé de me donner un peu de change, il brisa tout mes efforts en revenant en arrière. Il pouvait-être correcte même quelques minutes, je n’avais pas besoin de me forcer, pas besoin de faire semblant alors qu’on était d’accord sur ce que l’on était. On était quoi justement ? Je revenais bien trop facilement vers lui, je lui passais beaucoup de chose. Mais c’était juste car il avait un corps de rêve non ? Non, j’étais incohérent, il me rendez incohérent, tout simplement. Fixer des limites… Depuis quand on devait fixer des limites quand c’était censé être clair ? Depuis que ça ne l’était pas tant que ça. « Ok. », soufflais-je simplement avant de reprendre la route, de moins en moins sur que tout ça soit une bonne idée. Après tout, en parler ce n’était vraiment pas fixer le problème ? Le pointer du doigt et le rendre réel ? Si, clairement, mais je ne pouvais pas faire l’autruche, pas maintenant du moins.
Arrivant devant chez moi, j’ouvris la porte du bâtiment avant de monter jusqu’à ma porte pour en faire de même. Jetant mes clés sur la table basse, j’allais poser les livre dans cette bibliothèque encore vide avant de me débarrasser de mes dernières affaires sur le plan de travail. Instinctivement je pris la direction de cette bouteille qui n’avait pas deux jours, mais je m’arrêtais avant de la saisir. Ca serait vraiment une mauvaise idée que de me détendre de cette façon maintenant. Je ne devais pas perdre la pleine possession de mes moyens. C’était assez ridicule comme ça, alors à la place, je proposais quelque chose qui me fit passer pour un de ces hôtes gêné par l’inconnu et n’ayant aucune idée de comment se comporter, « Tu veux un café ? Avec beaucoup moins de sucre, beaucoup moins de crème et bien noir ?. », ne laissant pas le silence s’éterniser, je m’appuyer contre le mur avant de poser sur lui un regard se voulant le plus neutre possible, « Je t’écoutes. », commençais-je avant de reprendre sans lui avoir laissé le temps de répondre, « Plus de sorties en pleine journée pour commencer c’est ça ? Je suppose aussi qu’on limitera nos prises de contact à un ou deux sms pour appeler l’autre chez sois, ou inversement ? Et je suppose donc aussi qu’on se limitera à échanger des verres avant de s’activer à faire ce pour quoi on est les plus doué toi et moi ? », ça pouvait paraitre froid, mais ce n’était qu’un listing de ce qu’il pourrait vraiment demander, qu’une version bien lisse qui ne permettrait la construction d’aucune affinité. Pourquoi ça me dérangeait au juste ? Je n’en savais rien, mais j’avais du mal à réellement trouver tout ça sain.
Soupirant alors, je m’avançais dans la pièce avant de me laisser tomber sur le canapé. Il m’avait reproché d’être un Bougre, trop froid ou distant, j’avais sincèrement essayé de faire mieux, mais ce n’était pas moi. Certes je n’étais pas le plus expressif, pas le plus apte, mais je n’étais pas comme ça, pas aussi… Abrupte. Il m’avait vu dans un mauvais jour qui avait tendance à durer depuis. C’était réellement contre nature, ou productif, mais c’était ainsi. Il n’y avait rien à faire.
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Ven 19 Juil - 20:27
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Aiden & Will
☾☾ Il l’a dit et c’est presque un miracle qu’il ne tremble pas. Sans doute parce que ses muscles sont bien trop crispés pour ça. Mais il l’a dit : tout ça est perturbant. Se voir, passer du temps ensemble, parler de rencards et de leurs vies personnelles. S’offrir des verres et partager leurs passions. Non, il ne peut pas continuer comme ça. C’est ce qui lui retourne le crâne, c’est ce qui lui fait croire, un peu trop désespérément à son goût, qu’ils peuvent partager plus qu’une étreinte acharnée pour oublier la solitude. C’est ce qui le fait se sentir comme un enfant, ce qui le fait se sentir pitoyable, chaque fois qu’Aiden le repousse. Il faut qu’ils arrêtent maintenant. Et, Will en est sûr, quand ils auront mis une bonne distance entre eux, il parviendra à se détacher sans problème. Aiden ne sera plus qu’un passe-temps pour occuper ses nuits les plus difficiles. Il n’y aura plus de nuits difficiles, même, car il ne se sentira plus comme un objet sans intérêt sans le regard glacial du soldat sur sa peau.
Il n’est pas surpris, quand Aiden se contente d’un petit “ok” pour lui répondre et que, naturellement, il reprend la route. Ça l’enrage, mais ça ne l’étonne pas. Ce n’est pas grave, pense-t-il. Ils vont aller quelque part, chez l’un ou l’autre, faire semblant qu’ils sont deux adultes responsables et qu’ils savent dans quoi ils s’engagent et ensuite… Ensuite, Will se sentira suffisament mal et suffisamment minable pour se tirer de là sans avoir besoin de se faire prier. Il sortira de son côté. Il ne sait pas encore pour faire quoi. Si, peut-être. Il y a cet événement à la con, à la fac, en ce moment. Il peut y aller, se moquer de ses élèves de loin et se sentir un peu plus lui-même, important et meilleur. Il suit en silence avec cette idée en tête, jusqu’à ce qu’ils arrivent à l’appartement pas encore tout à fait familier d’Aiden. Un frisson le fait hésiter sur le pas de la porte, mais il serre les poings et avance quand même dans la pièce, inspectant les gestes du soldat, le désordre dans sa vie et les étagères vides. Un léger sursaut le ramène au moment présent, quand le soldat lui offre un café. Il secoue la tête, se racle la gorge très légèrement. “Non, merci. Un peu d’eau, ça me conviendra très bien.” lance-t-il, son assurance terriblement fausse, mais bel et bien là.
Il s’avance, se laisse tomber sur le canapé et regarde partout sauf vers Aiden, alors que ce dernier commence à faire la liste de ces petites règles que Will exige. Il se sent sale, en l’écoutant parler. C’est un contrat qu’ils s’apprêtent à signer, voilà tout. Il déteste cette idée, ça n’est pas lui du tout, il n’a jamais été comme ça. Son regard se pose quelques secondes sur les deux livres qu’Aiden vient de poser sur ses étagères et s’arrête plus longtemps sur la tranche du Shakespeare. C’est un amoureux de l’amour, il l’a toujours été. Il rêve d’un amour de poésie, pas d’un échange aseptisé entre deux corps blessés. Il veut la passion, oui, qu’il n’a pas trouvé ailleurs que dans les bras d’Aiden depuis bien longtemps, mais il veut plus que ça aussi. “C’est à peu près ça, oui.” dit-il malgré tout, ignorant la douleur dans sa gorge nouée en prononçant ces mots. “Honnêtement, je me fiche de ce que tu veux boire ou de quoi tu veux parler quand on en aura l’occasion. Je tiens juste à ce que les choses restent bien claires entre nous. Plus de rencards, plus de disputes. Juste deux hommes civilisés qui partagent un bon moment dans le respect et basta. Je ne veux pas te partager mes états d’âme ni avoir à te rendre de compte. On est suffisamment matures pour faire les choses biens, non ?” Ça semble tellement simple, dit comme ça.
Il se sent de nouveau minable, et pourtant il sourit. Ce n’est pas l’un de ces sourires radieux, de ceux qui éblouissent les rares personnes qui peuvent se vanter d’en avoir profité. Ce n’est pas un sourire triste non plus. Il a l’air d’avoir une idée derrière la tête et ça n’augure rien de bon. Heureusement, sa petite gueule de con, elle plait toujours. Il se remet debout et vient se planter devant l’homme, retire sa chemise sans prendre la peine d’enlever un seul bouton et la laisse tomber au sol. Il ne veut pas prendre son temps, juste oublier que pour encore un peu de ce type, il vient d’accepter une chose qui le répugne. Non, il l’a proposée... Comme si ça pouvait l’aider à ne plus y penser, il s’approche de nouveau et grimpe sur les genoux de l’homme, trouvant ses lèvres avec un certain désespoir difficile à cacher. En même temps, il enlève ses chaussures qui tombent au sol dans un bruit étouffé, l’une après l’autre et ses mains filent tirer sur le t-shirt du soldat pour l’en débarrasser. “Maintenant, je pense qu’on a assez parlé pour un moment.” murmure-t-il en s’éloignant pour reprendre son souffle et lancer un regard de défi à Aiden. “Il est temps de remettre le score à zéro.”
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Lun 22 Juil - 11:00
J’avais déposé le verre avant d’en demander plus sur les termes de ce contrat. C’était si… C’était la première fois que je formalisais à ce point les choses, que je donnais des limites réelles et c’était malsain, terriblement même. Je n’étais absolument pas à l’aise, pas dans une discussion qui avait un sens. Il rejetait même l’idée de boire, de parler. Il voulait simplement que ce soit clair, beaucoup trop clair pour avoir sa place ici. Hochant donc la tête en approuvant toutefois rien de tout ça. C’était la première fois que j’étais à ce point dérangé par quelqu’un, par la simplicité d’une relation et ce fut encore pire lorsqu’il glissa sur mes genoux. Il était torse nu, j’avais ce que je voulais dans un sens, juste lui, juste ce physique qui me rendait fou, mais… Non. Ca n’allait pas, vraiment pas. Pourtant je me laissais faire, je continuais à rentrer dans son jeu, mais c’était douloureux, bien plus que cela n’aurait dû. Pourquoi tout semblait si compliqué avec lui ? Pourquoi tout semblait si impossible ? Il n’y avait pourtant rien pour justifier ce malaise, rien si ce n’est une absence de vérité. Les choses n’étaient pas aussi clair que je l’aurais voulu, les choses n’était pas si évidente. Il n’était pas juste un fantasme, il n’était pas juste ce corps qui me rendait dingue. Il était tout ce que j’avais toujours rejeté et qui pourtant aujourd’hui m'appeler à lui au point de me faire mal. Il était…
Répondant à ses lèvres avec autant de souffrance, je glissais mes mains sur lui, je me l’appropriais une nouvelle fois, mais je me sentais vide, bien plus que je ne l’avais jamais été. L’envie de boire, d’oublier se fit ressentir, comme l’envie de ne plus être seul. Pourtant j’étais avec lui, dans ses bras, son corps contre le mien, comment je pouvais me sentir ainsi ? Je n’en savais rien. Simplement, il ne comblait rien, il ne faisait qu’agrandir le trou béant qui controlé mon âme. Retirant mon t-shirt, je le laissais tomber non loin de là avant de saisir ses hanches en même temps que ses lèvres. Qu’importe ce qu’il se passerait après, je me contenterais de répondre à cette demande, de faire semblant, que tout irait pour quoi ? Juste quelques instant avec lui. Juste pour sa présence. Celle là même qui me rendait beaucoup trop… Mauvais. Il m’enfonçait dans une réalité douloureuse et abjecte, dans une version de moi qui finirait par nécroser le peu de bonté que je pouvais avoir.
Les vêtements finirent par tomber à nouveau, les corps se retrouvèrent dans une danse brûlante et addictive qui réussi à me faire oublier l’espace d’un instant ce que l’on faisait. Dans ce que je faisais. Je me condamnais, je me consumais et j’allais disparaître, mais cet instant, cette fraction de seconde où tout semblait enfin prendre un sens, celle-là même rendait tout ça acceptable, même si c’était pour me sentir aussi minable après.
Je ne me sentais jamais ainsi, sauf avec lui.
Me laissant tomber sur le lit, je ne me précipitais pas pour retrouver mes vêtements, comme pour profiter encore un peu, comme pour affirmer que ce qui venait d’être dit n’avait pas d’importance et pourtant… J’étais trop épuisé mentalement et physiquement pour ne serait-ce que vouloir remettre le feu au poudre. Pourtant le silence pourrait redevenir gênant, mais rien de ce que j’avais en tête pourrait l’en empêcher. Ni lui proposer à boire, ni parler pour ne rien dire. L’on avait plus le droit à rien non ? Soit j’étais vraiment inapte socialement, soit ce qu’il avait proposé ne pourrait jamais rien arranger. Me redressant finalement, je passais une main encore un peu tremblante dans ma nuque. Je n’étais jamais nerveux au lit, il fallait vraiment qu’il soit ici pour que ça change, « Tu restes encore un peu ou t’as d’autres choses à faire ? » osais-je demander au final.
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Sujet: Re: "i'm bulletproof, nothing to lose" will - Lun 22 Juil - 15:13
I'm bulletproof, nothing to lose
Aiden & Will
☾☾ Le désespoir a de puissants pouvoirs, Will l’a toujours su. Il le prouve quand même une fois de plus, en s’oubliant un moment dans les bras d’Aiden. C’est agréable autant que c’est écoeurant. Il peut mentir tant qu’il veut, son corps, lui, en est incapable. Le plaisir est réel, profond, c’en est déroutant. Le soldat sait ce qu’il fait, mais ce serait un mensonge que de prétendre que tout ça n’est que physique. À chaque baiser, chaque caresse échangée, chaque souffle plus saccadé que le précédent jusqu’à ce qu’il ne puisse plus respirer, Will la sent, cette plaie qui s’ouvre lentement dans sa poitrine, comme un gouffre creusé au compte-goutte par de l’acide. Ça fait affreusement mal, sauf pendant ces quelques secondes au cours desquelles le plaisir arrive à l’engourdir complètement. Après ça, Aiden s’éloigne brusquement de lui et avec le frisson glacé qui suit toujours après l’orgasme, la douleur revient pour lui rappeler que tout ça n’est qu’une vaste pantomime qu’il a organisée, mais à laquelle il n’a aucune envie de participer.
Tout à coup, ce lit n’a plus rien d’accueillant. Il est froid et inconfortable, il est plein de deux hommes qui n’ont rien à faire là ensemble. Mais Will ne bouge pas. La seule chose qu’il fasse, à vrai dire, c’est de serrer les poings sur les draps, de chaque côté de son corps, comme s’il pouvait en arracher quelques restes de chaleur. Il regarde le plafond et retrouve lentement le contrôle de sa respiration en essayant de se convaincre qu’il a pris la bonne décision. C'eût été plus simple de se contenter de rompre. Le mot n’est même pas approprié dans leur cas. Reprendre leurs chemins respectifs. C’est presque poétique, mais incroyablement glacial. La meilleure solution, sans nul doute, à cela près que ça le prive d’un peu de mépris et de dignité si jamais il se décidait un soir à revenir en rampant vers le soldat. S’ils conservent cet accord ridicule, il aura au moins l’excuse, même minable, de ne le faire que parce qu’il se sent seul et qu’il n’a pas eu envie de trouver mieux qu’Aiden. Ça les insulte tous les deux à la fois, sans humilier personne en même temps. Le compromis parfait. La bonne décision.
Il est sorti de ces pensées misérables par le corps d’Aiden qui bouge enfin et attire inéluctablement son attention. Depuis son point d’observation, Will regarde la courbe de sa colonne vertébrale, le plat de ses omoplates et suit activement des yeux ses doigts sur sa nuque. Ses propres doigts, eux, se crispent un peu plus sérieusement sur le draps, comme pour s’empêcher de tomber pour de bon dans le pathétique en tentant une approche qu’il sait déjà que le soldat n’aura aucun scrupule à repousser. Le soldat a été suffisamment clair sur ce point, au moins : il ne veut pas de Will, seulement d’un corps dans lequel se fondre jusqu’à oublier combien il se sent seul. Alors, le jeune homme reste bien sage, indifférent. Même sa voix semble morte quand il se décide à répondre à la question d’Aiden. “Je dois retourner à la fac.” Il l’a dit de la manière dont il se le répète dans son crâne depuis qu’ils sont revenus ici, de façon à tester son mensonge sur un autre, peut-être, car il n’arrive pas à se convaincre lui-même avec. Mais il réalise tout à coup qu’Aiden ne lui a jamais posé la moindre question sur son travail, sur quoi que ce soit qui le concerne personnellement en fait. Tout était parfaitement clair depuis le début, c’est lui qui a été assez stupide pour croire que les choses étaient sur le point de changer. Mais il a eu tort, évidemment.
Une boule de colère se reforme dans son ventre et avant qu’elle n’ait l’occasion de remonter jusqu’à ses lèvres, Will se lève brusquement. Ils ont eu ce qu’ils voulaient, il n’a plus rien à faire là. Sans un regard en arrière, il refait donc le chemin inverse de la chambre jusqu’au reste de l’appartement, pour ramasser ses vêtements qu’il enfile un à un quand il les ramasse. Il se force à le faire tranquillement, car il refuse qu’Aiden voit comme il es pressé de partir. Il se force aussi à se taire, jusqu’à ce qu’il ait récupéré toutes ses affaires et qu’il soit devant la porte d’entrée. Il pourrait partir sans rien dire, mais il n’y arrive pas. Que dire, pourtant ? Il est trop tard et la situation trop tendue pour que le moindre mot ne soit pas de trop. Il ferme les yeux, sa main fermée sur la poignée et inspire un grand coup. “Je t’appelle, à plus.” lance-t-il quand il a réussi à rassembler le courage nécessaire. Ça sonne comme un mensonge, comme il le voulait.
CODAGE PAR AMATIS
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