Invité, viens nous donner ton avis ou nous laisser un message d'amour sur PRD et Broc'art et récolte des points supplémentaires dans la course au membre du mois !
Discord Venez nous retrouver sur le serveur discord du forum !
Happy Birthday Beyond the City a sept ans ! Merci à vous d'être toujours présents
Sujet: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Lun 22 Juil - 17:24
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ Finalement, Jasper n’est pas aussi timide et réservé qu’il en donne l’impression. Will l’a découvert ce soir quand, au comble du désespoir, il a accepté de rejoindre le jeune homme dans un bar où il passait la soirée avec ses amis. Il en est à son troisième verre de bourbon depuis qu’il est arrivé et il n’a pas décollé de sa chaise, mais son petit-ami, lui, a l’air de s’amuser. Will l’observe parfois sans perdre son air désemparé. Il s’imaginait bêtement que ce soir, avec l’ambiance festive et l’alcool, les choses acceléreraient enfin entre eux. Mais au final, il n’arrive pas vraiment à s’intégrer au groupe d’étudiants bourrés qui accapare l’attention du jeune homme et ils n’ont pas dû passer plus de dix minutes ensemble depuis que Will est là. Il reste quand même. Ça fait partie de ses bonnes résolutions pour l’été : faire mieux, devenir meilleur. Il a réussi à ne pas revoir Aiden depuis un mois. Un mois et un jour, en fait. Il le sait, mais ça ne veut pas dire qu’il en a quelque chose à faire. C’est juste qu’il a une bonne mémoire, ça n’est pas sa faute. Il y a bien eu ce type, cet acteur déprimé un peu étrange, mais ça n’a pas fonctionné entre eux non plus. Il essaye tant bien que mal de se concentrer sur Jasper.
Jasper est gentil, intelligent, il ne ferait pas de mal à une mouche et quand il regarde Will, il y a cette lueur dans ses yeux… Il est parfait, vraiment. C’est exactement le genre d’homme que sa famille approuverait sans aucune hésitation. Alors, Will persevère. Tant pis s’ils n’ont toujours pas couché ensemble après un mois à se voir sans arrêt. Tant pis si son coeur ne bat pas la chamade quand il croise le regard adorateur de l’étudiant en biologie. Tant pis s’il n’a même pas envie d’être là en ce moment, qu’ils ont tellement parlé que Will sait déjà tout ce qu’il veut savoir sur cet homme et que rien chez lui n’arrive à le passionner vraiment. Certaines fois, il faut du temps pour tomber vraiment amoureux, pas vrai ? Et puis, les relations qui valent le coup sont celles qu’on construit sur la durée, qu’on prend le temps de consolider. Pas les passions qui brûlent soudainement et dont les flammes s’éteignent encore plus vite.
Hélas, ce genre de flamme a la fâcheuse tendance à se faire remarquer dans l’obscurité. C’est du moins ce que ce dit Will quand, au moment où il se décide à détacher les yeux de la piste de danse pour se changer les idées et surtout, à se lever pour aller se chercher un autre verre, son regard tomber sur la dernière chose qu’il ait envie de voir en ce monde. La dernière personne, plutôt. En approchant dans son dos, Will n’a pas eu l’esprit assez vif pour reconnaître le soldat. Mais quand ce dernier se détourne du bar avec son verre à la main, il est trop tard pour faire demi-tour. C’est à croire que le regard glacial d’Aiden vient de le figer sur place. Quelques secondes, il reste là comme un idiot, à prier pour qu’il puisse tout simplement disparaître. Quand il retrouve ses esprits, son visage prend un air dur qu’il a du mal à forcer. “Salut.” souffle-t-il, à peine audible au-dessus de la musique. Il ne s’attarde pas pour prendre des nouvelles. Tout ça est derrière lui, n’en déplaise à son coeur qui s’emballe et à cette petite voix dans sa tête qui le supplie d’ajouter autre chose. Il la fait taire et passe simplement devant Aiden pour s’accouder au bar, où il essaye désespérément d’attirer l’attention de quelqu’un pour passer rapidement sa commande.
CODAGE PAR AMATIS
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Lun 22 Juil - 17:55
Un jour c’est normal, deux jours aussi, trois, puis quatre, puis cinq, je m’étais alors mis à chercher sa silhouette dans les bars, dans les librairies, j’avais même passé beaucoup trop de temps à chercher des livres sans en comprendre l’intérêt. Et puis le dixième, le onzième et la colère qui vient avec. Il était partie comme un voleur, il m’avait laissé là, il m’avait balayé du revers de la main alors que moi, je voulais une chose, c’était juste… Non, je ne devais pas vouloir rester avec lui, je ne devais pas me laisser si facilement atteindre, si facilement déstabiliser, il n’était qu’un homme, un homme que je pouvais oublier, que je devais oublier, mais personne, absolument personne ne me donnait ne serais-ce qu’envie. Personne n’attirait mon regard, personne n’éveillait mon corps. Au vingtième jour, j’étais suffisamment en colère pour vouloir lui faire du mal, pour espérer le réduire en cendre, mais lorsque vint le trente et unième…
J’étais sorti avec deux collègues dont un nouveau, gay lui aussi, l’idée était de lui montrer que la ville était sympa et c’était aussi un prétexte pour boire. Ce n’était pas les personnes avec qui j’aurais passé toutes mes soirées, mais c’était ceux que j’appréciais le plus et avec qui il m’était le plus facile d’être moi. Mais cette soirée ne se passait pas vraiment comme prévu, et après plusieurs heures à les écouter parler principalement d’avenir, l’envie de prendre le large se fit sentir. Je le voyais lui, à chaque fois et c’était… Non. Alors j’avais été au bar, j’avais commencé un double que j’avais bu aussi sec avant de laisser un billet. J’allais retrouver la table, j’avais juste du prendre un peu de courage, mais il disparu dès que je le vis lui, dès que nos regards se croisèrent et avec toutes ma rage et mon désespoir explosa dans mon corps. J’avais autant envie de le secouer que de l’embrasser, mais il me céda si rapidement compagnie que je n’eus pas vraiment le temps de réagir. J’étais là, comme un animal au milieu de la route, je voyais le drame arriver, je sentais mes jambes pivoter et pourtant j’étais incapable de réagir autrement. J’avais envie de lui, de l’entendre, de lui parler, j’étais complètement en train de péter les plombs.
Le rejoignant donc, je me glissais volontairement dans son dos, un main s’abattant un peu brusquement sur le bar, « T’as perdu mon numéro ? », il devait m’appeler, il devait le faire, mais il ne l’avait pas fait. « Il fallait le dire si ne plus se revoir faisait partie du contrat… », soufflais-je nerveux, sans doute froid, mais légèrement tremblant tant mon coeur battait fort et vite. J’avais besoin d’une chance, d’un moment avec lui, j’avais besoin de… Je sais pas, seulement c’était trop, impossible, interdit aussi, « On peut parler ? S’il te plait… », et maintenant je le suppliais, comme si cela n’était pas déjà difficile. Pourquoi lui ? Pourquoi était-il si important ? Pourquoi j’avais autant besoin de lui, pourquoi j’étais incapable de l’ignorer comme j’avais su en ignorer d’autre avant lui ? Pourquoi ? Je savais pourquoi, mais pourquoi ça m’arrivait à moi ?
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Lun 22 Juil - 20:25
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ Au bar, il y a du monde. Tellement que personne ne fait attention à Will. Il a envie de hurler, de faire sa petite comédie de gosse capricieux qui ne supporte pas qu’on l’ignore, mais il se retient de peur d’attirer l’attention vers lui. Il se fout des serveurs et des clients du bar, mais il ne manquerait plus que Jasper vienne par ici et qu’Aiden les voit ensemble. Mais les secondes défilent malgré tout, rendant Will affreusement nerveux. Il sursaute quand il sent une présence dans son dos, un bras qui apparaît près de lui. Il sait qui est là, il sait ce qui va se passer. Son coeur bat douloureusement contre ses côtes. Il serre les dents quand la voix du soldat résonne enfin dans son oreille, retient un sourire de lui échapper, même si Aiden ne doit pas voir son visage, là. Il déteste ce type, il déteste qu’il vienne ici avec ses petites remarques sarcastiques et que ça lui plaise. Ses doigts se crispent sur le bord du bar et il attend. Peut-être que s’il ne répond rien, Aiden finira par se lasser et disparaître ? Ce serait génial. Tellement beau. Trop beau. Comme pour lui prouver que, une fois n’est pas coutume, le soldat n’a aucune intention de lui faire le plaisir de lui donner ce qu’il veut, sa voix s’élève une dernière fois. Qu’il veuille parler, c’est une chose. Qu’il le dise comme ça… Will ferme les yeux, lâche un juron entre ses lèvres crispées et avant d’avoir réalisé vraiment, il se retourne pour faire face au soldat.
Il savait bien qu’Aiden se tenait juste là, dans son dos, il pouvait même le sentir. Il trouve quand même le moyen d’être surpris quand ils se font face. Même pas un pas et il pourrait l’embrasser. Même pas un pas. Il ne le fait pas. Son regard s’attarde sur le visage du soldat, puis cherche la piste de danse. Il ne retrouve pas Jasper, ce qui n’aide pas à le calmer. “Pas ici.” lance-t-il à l’homme devant lui en se forçant à ne regarder que vers lui. “Suis-moi.” Ce n’est ni une question, ni vraiment un ordre. Il ne reste pas pour savoir si sa requête est acceptée. Il traverse seulement la foule en luttant pour ne pas aller trop vite et qu’Aiden puisse le suivre. Son regard est posé droit devant lui, sur la petite enseigne lumineuse qui indique la sortie de secours. Un panneau interdit sur la porte annonce aux clients qu’ils n’ont pas le droit de passer par là. Will l’ignore et la pousse quand même. La ruelle derrière est vide, même si on entend encore le vacarme étouffé du bar et des clients qui prennent l’air de l’autre côté de la façade. Il avance de quelques pas pour s’éloigner de la porte et se retourne brusquement.
“Pas de comptes à rendre, tu te souviens ?” demande-t-il, alors que c’est clairement une accusation et qu’il n’a aucune intention de laisser Aiden lui répondre. “Si je ne t’ai pas appelé, c’est que je ne pouvais pas te voir. Je n’ai pas à me justifier.” C’est pourtant le besoin qu’il a en ce moment et un peu ce qu’il fait au passage. Mais pourquoi ? Ce n’est pas lui qui voulait ça, c’est cet homme qui n’a eu de cesse de le rejeter jusqu’à ce que son ego blessé ne puisse plus le supporter. Ça ne devrait pas être à lui de répondre de ses actes. “Qu’est-ce ça peut te faire, de toute façon ?” continue-t-il avec la même hargne de moins en moins facile à cacher. “Ne va pas me faire croire que tu as attendu après moi tout ce temps pour t’envoyer en l’air…” il fronce les sourcils, très légèrement. Ça lui semble quand même assez improbable. “Notre accord n’inclue pas l’exclusivité, si c’est la question que tu te poses.”
CODAGE PAR AMATIS
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Mar 23 Juil - 16:36
Il était prêt, beaucoup trop prêt pour que je reste pleinement conscient de ce que je faisais. Je n’étais pas à ses ordres, je ne lui devais rien et pourtant, dès qu’il me demanda de le suivre, je m’exécutais sans attendre. Traversant alors la foule, je devenais de plus en plus nerveux, ce qui ne s’arrangea pas en l’entendant parler. Pas de compte à rendre, pas de justification à donner… Serrant légèrement les poings, j’avais sincèrement envie de lui dire ce que je pensais, de lui dire la vérité, mais je ne fis rien. Je devais garder encore un peu d’amour propre, je devais lutter pour ne pas être plus stupide que je ne l’étais déjà. Pourtant, lorsqu’il souligna une nouvelle fois que notre accord ne comprenais aucune exclusivité, une jalousie malsaine monta dans ma gorge, « Et c’était bien ?! », je ne voulais pas savoir, du moins pas si la réponse n’était pas négative. J’avais besoin de savoir que lui aussi avait passé un enfer sans moi, j’avais besoin de me dire qu’au moins, je ne serais pas le seul des deux à être… Putain ça me soulait, réellement. Je n’étais pas comme ça, je n’avais pas le droit de le devenir et pourtant… Je ne savais pas faire sans lui, j’avais besoin de sa présence, de son contact. M’approchant donc de lui, je m’arrêtais à nouveau à un pas de lui, les yeux levé vers les siens, la gorge noué, « Et avec combien de mec ? », demandais-je la mâchoire douloureuse tant elle était serré.
J’avais envie de dire quelque chose, j’avais sincèrement envie de le dire, mais j’allais le regretter, soyons honnêtes et je n’avais pas envie que ça arrive. Pas dans cet état, pas en étant si en colère. Reculant alors, je lui tournais le dos avant de passer mes mains sur ma nuque, de souffler, d’essayer de me reprendre, « Tu sais que c’est très dur de t’oublier ?! » demandais-je dans un rire clairement nerveux qui trahissait toutes les impossibilités de mon esprit à reprendre le dessus. « Je l’avais déjà remarqué, mais là c’était flagrant… », murmurais-je avant de faire l’aveux de trop, « J’ai fini bourré, mais contrairement à ce que tu peux croire, non, je ne me suis pas envoyé en l’air, je devais être malade sans doute… », pourquoi je l’avais dit ? Pourquoi je ne pouvais pas juste me taire ? Car c’était impossible, pas avec lui, pas là, pas alors que je suis beaucoup trop en manque de lui pour faire illusion. C’était pathétique, on y était parfaitement. On avait décidé d’un truc, mais… Il était parti, j’avais besoin qu’il reste, qu’il donne un sens à tout ça, mais il était partie et moi, j’étais resté là, comme un con. Il était parti… Juste pour ça je n’aurais pas du vouloir forcer les choses et pourtant, c’est exactement ce que j’étais en train de faire.
On était pas exclusif, j’étais déstabilisé par un Bougre qui n’en aurait jamais rien à foutre. J’étais pathétique, il me rendait comme ça, ce qui était assez cruel quand on savait qu’il pouvait aussi me rendre violent. Et je restais là, à espérer que sa vie sans moi ai été un enfer, mais… Ca n’arriverait tout simplement pas.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Mar 23 Juil - 18:24
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ La situation est déjà plus que difficile à cerner pour Will, mais la façon dont Aiden réagit vient ajouter encore un peu d’incompréhension inutile. C’est à se demander quelle mouche l’a piqué, pour qu’il soit aussi insupportable ce soir. Et surtout, pour qui se prend-t-il à se tenir là et reprocher à Will d’avoir vu d’autres hommes, au juste ? Il a voulu cette situation. Il l’a voulu, pas vrai ? “Je ne vois pas en quoi ça te regarde.” lâche le jeune homme, sa voix à peine plus haute qu’un murmure. Car la vérité, c’est qu’il n’y a eu personne d’autre, mais il ne se sent pas l’ego assez en forme pour l’admettre. Ce serait la fin de sa seule chance de ne pas avoir l’air totalement pathétique. Quand Aiden lui tourne soudainement le dos et s’éloigne, il réalise que c’est autre chose que sa fierté qu’il vient de sacrifier : ses chances d’inverser la vapeur avec Aiden. Il ne devrait même pas en avoir envie. Il a quelqu’un, maintenant, quelqu’un de parfait pour lui, alors quelle importance si ce crétin lui tourne le dos et l’abandonne là parce qu’il ne supporte pas l’idée que quelqu’un d’autre ait touché à son jouet ? Sa soudaine possessivité est déplacée et incohérente et même pas assez sincère pour qu’il prenne la peine de rester là à affronter Will.
Mais il ne part pas. Non, ce qu’il fait à la place est cent fois pire à vrai dire. Will se surprend à baisser les yeux sur le bitume abîmé sous ses pieds. Il ne ressent aucune honte, pourtant, mais les mots d’Aiden le font souffrir d’un mal nouveau et dangereux : l’espoir. “Je ne crois rien du tout.” corrige-t-il, parce qu’il ne sait pas quoi faire d’autre. C’est un détail stupide et inutile, mais un détail qui lui permet de rester concentré sur le monde réel, plutôt que sur des fantasmes encore plus stupides qui ne se réaliseront jamais. “Je n’ai aucun droit de me mêler de ce que tu fais quand on n’est pas ensemble.” Il lutte pour ne pas y penser, mais ça ne sert à rien. Il n’y a eu personne d’autre pour Aiden non plus, c’est un fait qu’il ne pourra jamais ignorer vraiment. Pendant un mois, le soldat n’a fait que penser à lui, n’a voulu que lui. De nouveau, le jeune homme est perturbé et complètement paumé. Et il sait, bien malgré lui, qu’il ne faudrait pas grand chose de plus pour qu’il retombe dans les bras de cet homme. Ce n’est officiellement plus qu’une question d’orgueil et d’égoïsme s’il prend sur lui pour rester en place.
“Tout comme tu n’as aucun droit de te mêler de mes affaires.” Il a presque un besoin viscéral de le dire à nouveau. S’il espère qu’Aiden le contredise ou approuve, Dieu seul le sait. “Si mes souvenirs sont bons, c’est bien toi qui m’as fait savoir dès le premier soir que tu ne voulais rien de sérieux, juste un pauvre type avec qui passer le temps quand tu te sens trop seul et trop mal.” Il n’a pas à se justifier, dans ce cas, n’est-ce pas ? Il a peut-être eu tort de croire qu’il pouvait être ce pauvre type et vivre avec sans problème, mais ce n’est pas sa faute. Et il a encore la gentillesse de ne pas faire en sorte que les choses deviennent encore plus difficiles pour eux en imposant des sentiments qui n’ont pas lieu d’être à quelqu’un qui n’en veut pas. “J’ai accepté d’être cette personne, mais tu n’as certainement pas le droit de me reprocher de ne pas m’être senti suffisamment seul et mal dans ma peau pour avoir besoin de toi. Je ne suis pas un objet et encore moins ta putain. Si je n’ai pas envie de coucher avec toi pendant un mois ou pour le reste de ma vie, ça me regarde.”
Il y a pourtant toujours un détail qui le hante, en plus de tout le reste, alors que ça lui suffisait déjà amplement. Et puisque, visiblement, c’est la dernière fois qu’ils se retrouveront là à se balancer leurs quatre vérités au visage, autant ne pas se montrer timide maintenant. “Tu n’as pas essayé de me voir, toi non plus.” fait-il remarquer, un peu plus tendu. À moins qu’Aiden ne soit venu frapper à sa porte un soir où il était chez Jasper, il n’a pas souvenir d’avoir trouvé le soldat où que ce soit dans son champ de vision au cours du mois écoulé. Pas d’invitation, pas d’intrusion mal venue. “Si tu te tenais tellement à me voir, pourquoi attendre sagement dans ton coin que je fasse le premier pas ? Tu sais où je vis et je suis à peu près certain que tu sais te servir de ton téléphone. Alors garde ton numéro pour toi. Je ne t’ai pas vu depuis un mois non plus et je ne te fais pas une scène.” Pourtant il serait en droit de le faire, si on suit la logique de ce crétin, n’est-ce pas ? Il s’est juste fait une raison. Si Aiden l’avait rappelé, peut-être qu’il aurait été assez stupide et désespéré pour répondre à l’appel, mais ça n’est pas arrivé. N’est-ce pas un autre signe plus qu’évident que le soldat n’a jamais voulu de lui à part quand il ne trouvait personne d’autre. Ça en a eu tout l’air pour Will, en tout cas.
CODAGE PAR AMATIS
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Jeu 25 Juil - 9:37
Il ne croyait rien, mais il n’avait aucun droit selon lui de se mêler de mes affaires, tout comme je n’avais aucun droit de me mêler des siennes. Ça m’énerver, c’était précisément ça qui me rendait dingue. Tout ses arguments étaient bon, de ce que j’avais pu dire ou faire, à ce que j’étais vraiment, seulement voilà, malgré moi il y avait une différence notable entre ce que j’avais voulu et ce qu’il ce passait… Peut-être avais-je été orgueilleux de ne pas l’appeler, de ne pas mettre fin à ces conneries, mais qui allait m’en blâmer ? Certainement pas lui, certainement pas sa petite personne qui aurait du revenir. Je n’étais pas responsable, c’était lui qui avait précipité tout ça. « Tu as fixé des règles à la con ! Tu n’es pas rester ! Je devais faire quoi ? Te courir après pour te faire plaisir ?! », lui demandais-je clairement agacé par son comportement. C’était facile de m’accuser, facile de me faire porter le chapeau, mais je n’étais pas le seul fautif, j’étais vraiment très loin de l’être. Alors il allait devoir revoir ses priorités, sa façon de traiter les gens car je refusais d’être sa victime. Son objet.
« Et t’es pas mon objet, ni ma putain ! Sinon je n’aurais pas… » cherché à réparer tout ça, je n’aurais pas essayé de le comprendre, de faire en sorte qu’on puisse s’entendre. Je n’aurais pas essayé d’effacer l’image atroce que j’avais gravé dans son esprit. Dans mon esprit. Lui faisant de nouveau face, je me sentais fébrile, incapable de vraiment pouvoir réfléchir. Il était dangereux, il me faisait aller à l’encontre de mes propres désirs, de mes propres pensées et pourtant je restais là, comme un con à le regarder, à espérer que ça change quelque chose.
S’en était trop, trop de distance, trop d’absence, trop de complication. Franchissant donc la distance qui nous séparait, je fis la seule chose dont j’avais réellement envie, l’embrasser. Qu’importe qu’il soit contre, qu’il me rejette, qu’il me repousse, j’en avais besoin, désespérément, douloureusement. Ma main glissa sur sa nuque, dans ses cheveux, mes doigts s’y perdant alors que je restais pendu à ses lèvres, à son souffle. J’en avais besoin, très sincèrement j’en avais besoin, mais c’était douloureux. Chaque baiser, chaque échange serrait un peu plus mon ventre, poussant mon coeur à battre plus vite, bien trop vite. C’était douloureux, pourtant je ne lui rendrais son souffle sous aucun prétexte. J’en avais besoin, c’était une nécessité. Il ne pouvait pas me garder aussi loin de lui et espérer que je ne craque pas. Le manque de lui était brutale, violent et absolument pas contrôlable. J’avais besoin de cet échange, j’avais besoin de ce contact, quelque soit ma place et le droit que j’avais de prendre dans sa vie. Il ne pouvait pas m’éloigner comme ça et se vanter d’avoir était touché par d’autres… Il n’avait pas le droit.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Jeu 25 Juil - 13:50
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ C’est une blague, il n’y a pas d’autre explication logique que celle-là. Aiden est en train de se foutre de lui violemment. D’une seconde à l’autre, Will s’attend à ce qu’il se mette à rire et lui dise que tout ça n’était qu’une vaste plaisanterie pour le torturer. Comment expliquer, sinon, que le soldat soit à ce point à l’ouest à chaque mot qu’il prononce ? “T’es sérieux ?” ne peut-il s’empêche de répondre, sa voix désormais trop forte et en roue libre pour prétendre qu’il n’est pas en colère. “Tu pouvais simplement respecter mes règles à la con et m’appeler quand tu voulais me voir, comme je l’aurais fait si j’en avais eu envie. C’était ça, notre accord !” Il ne voit pas en quoi il devrait se sentir coupable de ne pas avoir deviné qu’Aiden se languissait de lui dans un coin. C’est totalement ridicule, ça n’a aucun sens et pourtant, l’homme parvient à lui assurer le contraire sans sourciller. Il faut un certain cran pour être aussi borné, Will peut au moins lui reconnaître ça. Malheureusement, en cet instant plus que jamais, il trouve que c’est un défaut plutôt insurmontable.
La seule petite faille dans le plan pourtant irréprochable de Will qui consiste à tourner la page et reprendre le cours de sa vie, c’est que maintenant qu’Aiden se tient devant lui en chair et en os, il supporte mal l’idée de le voir s’éloigner. Il n’avait tout simplement pas envisagé que ce soit aussi difficile pour lui et il se sent plus stupide que jamais. Il est tout juste rassuré par sa façon très terre à terre d’aborder la situation. Il sait qu’il n’est pas irrécupérablement amoureux de cet idiot, mais il sait aussi qu’il pourrait l’être. Qu’il en prenait le chemin, en fait. Ce serait arrivé, si Aiden l’avait traité avec un tout petit peu plus de respect. Et maintenant… Une toute petite part de lui, visiblement attardée, se dit que si le soldat réagit comme ça alors peut-être… Peut-être qu’il n’est pas le seul. Peut-être que c’est possible. Il est trop fier et trop effrayé pour agir, cependant. Jasper, c’est la sécurité, l’assurance qu’il ne souffrira jamais. C’est ce qu’il veut pour l’instant, c’est ce dont il a besoin. Alors il lutte pour ne pas faire le moindre geste pour retenir le soldat.
Il n’en a pas besoin. Il faut être deux pour jouer à ce jeu-là et ils le sont. Un instant, Will se répète en boucle que ce sera mieux comme ça, qu’une fois le soldat loin de lui, tout rentrera dans l’ordre. La seconde suivante, les lèvres d’Aiden sont contre les siennes, ses doigts s’accrochent aux hanches du soldat comme s’il craignait de se noyer, son coeur s’emballe au rythme de leur baiser et toute pensée un tant soit peu cohérente s’est envolée. Il savait déjà que la présence de l’homme lui manquait, mais le rappel lui fait l’effet d’un coup en plein ventre. La colère est vite remplacée par le manque. C’est complètement ridicule, sachant qu’il comble ce manque en ce moment même, mais après un mois à se contenter d’un amour d’adolescent timide, toujours plus n’est jamais assez. Il n’est même pas assez conscient pour penser à tout ça, de toute façon. Il l’est à peine pour suivre ce qui se passe maintenant. Quelques fois, l’air lui manque au point qu’il s’éloigne des lèvres du soldat, mais seulement pour mieux les retrouver ensuite. Il ne sait même pas qu’il bouge, mais c’est forcément le cas, car il finit par sentir le métal froid de la porte sous ses doigts. Ça ne dure qu’un instant, ce n’est qu’une vague prise de conscience puisqu’aussitôt, ses mains s’accrochent à la ceinture d’Aiden pour la défaire.
Il s’apprête à être plus entreprenant encore, quand une musique familière résonne tout à coup. Il faut quelques secondes à Will pour la reconnaître et pour comprendre de quoi il s’agit. Quand c’est enfin le cas, il fait comme un bond en arrière et sort précipitamment son téléphone de la poche de son jeans. Il n’est pas vraiment surpris de voir le visage et le nom de Jasper sur l’écran, mais ça a l’incroyable pouvoir de calmer ses ardeurs d’un seul coup. Il refuse l’appel et relève les yeux vers Aiden. Il est à bout de souffle et le soldat ne vaut guère mieux. Et sans qu’il ne sache trop pourquoi, voir l’homme dans cet état réveille sa colère avec plus de violence encore. Son poing se serre sur son téléphone, sa mâchoire se crispe visiblement. “Putain ! Tu pouvais pas m’appeler y a un mois, au lieu de jouer à ce petit jeu débile ?!” s’énerve-t-il, enragé par cette situation.
CODAGE PAR AMATIS
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Lun 29 Juil - 11:44
Je ne voulais pas de ce conflit, je ne voulais pas plus m’exposer à ma colère, pas plus que je ne voulais réellement le reconnaitre. J’avais déjà cédé, j’avais déjà fini par l’embrasser, par perdre mon souffle contre le sien. Je n’étais pas le seul à me perdre dans l’autre, il dérapait, il me repoussait, ses mains commençant une danse que l’on connaissait si bien jusqu’à la douche froide. Un téléphone, un simple téléphone venait de me priver de lui. En plus l’appel ne semblait pas important car il fut refusait avant même d’avoir pu s’exprimer. Je détestais cette personne, mais je détestais encore plus comment j’étais à présent. Essoufflé, terriblement en manque de lui, terriblement en colère contre une personne que je ne connaissais pas. Et puis il y eut ses mots, cette lame qui se planta si profondément dans mon coeur que cela fut douloureux, brutale. Je pouvais appeler, mais… C’était abdiquer, reconnaitre que l'on ne maitrisait rien, que je n’étais pas plus maitre de la situation que lui visiblement. « Ça aurait changé quoi ?! », demandais-je alors brutalement. Baissant les yeux sur moi-même, je remettais cette ceinture qui avait failli vivre ses derniers instant avant de relever les yeux vers lui. « Tu te sentais pas assez pitoyable pour m’appeler, ça n’aurait rien changé. », si ce n’est que peut-être, j’aurais été plus honnête, plus franc avec cette chose que je ne voulais même pas voir naitre.
Me décollant de la porte contre laquelle j’avais été repoussé, je cherchais tant bien que mal à reprendre le dessus, sans grande réussite toutefois. La colère roulait déjà dans ma gorge, la peur aussi peut-être de perdre définitivement quelque chose, lui. Mais si il s’était laissé prendre au jeu, si il s’était lui aussi enflammé, c’était bien qu’il y avait une raison, que je n’étais pas seul. « Sauf si quelque chose aurait pu être changé ? », demandais-je alors, incertain du résultat que j’aurais pu avoir, que j’aurais pu attendre.
C’était une connerie de se comporter ainsi, une connerie d’être à ce point différent, mais il me rendait dingue, tout simplement, il me poussait tellement loin dans mes propres limites que j’en étais à ce point désorienté. Je ne savais pas ou je devais aller, je ne savais même pas ce que j’attendais de lui. Il y avait quelqu’un, il y avait forcément quelqu’un d’autre. Non pas que je sois à ce point irrésistible, mais j’avais l’impression que lui et moi étions déjà deux aimants d’attirant au point d’ignorer le reste. Rien n’avait la même saveur, même si c’était terriblement douloureux d’exister avec lui. De devoir vivre dans cette attente, de devoir faire face à une réalité que je voulais pourtant refuser. Il me poussait hors de mes propres limites et j’avais peur que cette réalité ne soit pas partagé. Qu’il m’ignore, qu’il me repousse.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Jeu 1 Aoû - 18:04
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ Est-ce que les choses seraient différentes si Aiden avait appelé ? Sous le coup de la colère, Will a envie de croire que oui. Il sait que oui. Le soldat a beau l’accuser du contraire, il se sentait au moins assez pitoyable pour accourir au premier claquement de doigt. C’est encore le cas ce soir, un mois après leur dernière étreinte, alors que tout va plutôt bien dans la vie du chercheur. Il a tout ce dont il pourrait rêver, à un détail près : il veut Aiden. C’est une nécessité autant qu’un caprice. Il sait qu’il ne devrait pas être ici. Il sait qu’il aurait dû répondre à l’appel de Jasper. Qu’il n’aurait même pas dû laisser le soldat l’embrasser. Mais pour la toute première fois de sa vie, savoir n’est pas synonyme de pouvoir. Celui qui tient les rennes ici, c’est cet homme au regard impétueux qui peut disposer de Will selon son bon vouloir. Cet homme pour qui il n’aurait pas hésité à s’offrir ici, en pleine rue, alors même que c’est l’un de ces principes dont il se vante de ne s’être encore jamais détourné. Il se vante de beaucoup de choses, principalement de valoir beaucoup plus que la plupart des gens, mais quand le soldat entre dans son espace vital, il n’est plus tellement sûr d’être si bien que ça.
Il se vante aussi d’être un homme fier. Son ego prend de la place, ce n’est un secret pour personne. Il ne souffre pas d’orgueil mal placé qui l’empêche d’assumer ce qu’il est et ce qu’il ressent, cela dit. Il n’a jamais eu de difficultés à faire ce qu’il faut pour obtenir ce qu’il veut. Sauf que ce qu’il veut, c’est Aiden et Aiden a déjà été suffisamment clair sur le fait qu’il ne ressent pas la même chose. Il ne veut pas de Will, pas vraiment, seulement son corps et ça ne suffit pas. Alors quel intérêt ? “Tu le fais exprès ou t’es naturellement stupide ?” demande-t-il, dans l’espoir que la méchanceté gratuite compense, au moins un peu, l’homme pathétique qu’il devient quand on lui agite sous le nez la promesse des bras d’Aiden autour de lui. “Tu crois que je me sentais pas assez pathétique pour avoir envie de te voir ? C’est tout le contraire.” Peut-être qu’il ne devrait pas le dire, mais après tout, qu’est-ce que ça peut faire ? Il n’a plus vraiment de raison de sauver les apparences alors que le soldat l’a déjà vu au plus bas. Et puis, il y a quelqu’un dans sa vie, maintenant. Ce sera un peu comme une vraie rupture. Il met les points sur les i et il retourne à sa tentative d’avoir une vie heureuse et équilibrée. Le concept d’infidélité ne lui est pourtant pas étranger, loin de là, mais il a envie de croire que cette fois, il sera meilleur. “Je ne me sens pas pathétique, t’as raison, ça va bien au-delà. Parce que j’ai espéré pendant un mois que tu me contactes et que tu ne l’as pas fait. Que si tu l’avais fait, ne serait-ce qu’une fois, je serais venu à toi sans réfléchir, même en sachant que tu ne voudrais rien de plus que t’envoyer en l’air et me renvoyer dans ma boite quand t’aurais fini de t’amuser.”
Il n’aura fallu qu’une seule fois, finalement. Il croyait s’en être sorti, mais il n’aura fallu le revoir qu’une seule fois pour que toutes ses bonnes résolutions s’effondrent et que ce sentiment désagréable de honte revienne comme s’il n’était jamais parti. Ça le rend malade. Il a envie de hurler et de vomir, tout à la fois. À la place, il secoue la tête et baisse les yeux vers le sol, pas par honte, mais par lassitude seulement. “Laisse tomber, d’accord ? Ça n’a plus d’importance maintenant, je suis avec quelqu’un, c’est trop tard.” souffle-t-il, puisant dans le peu de courage qu’il lui reste pour affronter ces derniers instants désagréables. “J’aimerais te dire que je suis désolé, mais je n’aime pas mentir. J’ai eu tort de croire que je pouvais me contenter d’un plan cul avec lequel je ne peux même pas avoir une conversation civilisée. C’est ma faute. Mais rassures-toi, tu trouveras bien quelqu’un sur Grindr qui a moins d’attentes, je ne m’en fais pas pour ça.” C’est dit, mais peut-être encore un peu trop subtile pour Aiden. Ils sont tellement en colère l’un et l’autre que c’est à se demander s’ils prennent même la peine de s’écouter. Tout à coup, Will se rappelle comment il s’est retrouvé pris au piège dans cette relation qui n’en sera jamais vraiment une et il a presque envie de rire. Il avait tort, finalement : ses attentes en matière de relation ont bel et bien évoluées avec l’âge. Il a connu bien assez d’hommes et d’histoires sans lendemain, ce qu’il veut maintenant c’est quelqu’un qui voudra rester une fois l’ivresse dissipée. Peut-être que c’est ce qu’il a toujours voulu dans le fond, mais à force de réaliser que cette personne n’existe pas, ça devient légèrement blessant. Et voilà, il suffit d’un bref instant avec Aiden pour qu’il se voit de nouveau comme un pauvre minable qui ne mérite pas d’être aimé réellement. Il déteste ça et encore plus le fait que cette fois, il ne peut pas faire disparaître la douleur dans les bras du soldat. “Si tu permets, maintenant, j’ai besoin d’un verre.” lance-t-il en faisant un pas pour approcher de la porte. Heureusement qu’il y a toujours l’alcool.
CODAGE PAR AMATIS
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Mer 7 Aoû - 21:30
JIl aura fallu d’une phrase pour me sonner, d’une seule phrase pour me laisser là, sans la moindre chance de réagir, du moins pas dans l’immédiat. Il avait quelqu’un ? Il… Avait… Quelqu’un… La colère avait eu du mal à monter, d’ailleurs je m’étais avant tout avancé pour le laisser passer, comme si cette simple information ne pouvait plus me permettre quoi que ce soit, mais non, c’était faux, c’était tout simplement impossible. Il ne pouvait pas être avec quelqu’un d’autres, personnes n’avait le droit de le toucher, personne n’avait le droit de… Avant même de réaliser combien tous ça était supide ou trahis réellement un problème, j’avais relevé les yeux vers lui, franchit la distance entre nous avant d’abattre ma main sur la porte pour la refermer violemment avant qu’il n’ai pu passer. Il ne pouvait pas partir, encore moins pour le rejoindre lui ce Bougre qui osait le… « Tu es à moi ! » soufflais-je sèchement, sans conscience de ce que j’obtiendrais en faisant ça. Il n’était pas un homme que l’on pouvait enchainer pas vrai ? Moi même je en l’étais pas et même si il était assez mal pour me vouloir, ce n’était pas…
M’approchant un peu plus, je posais ma mains de l’autre côté de sa tête, l’encadrant, l’emprisonnant, alors que mon regard acier cherchait désespérément à l’attraper. « Je ne m’amuse pas avec toi… Je ne veux pas te ranger dans une boite ! », soufflais-je avec dureté alors que ma mâchoire était fermée, tendu, douloureuse. Je ne jouais pas, c’était bien là tout le coeur du problème. Je le détestais pour ça, pourtant j’étais incapable de le laisser partir. « J’essaie ! J’essaie d’être quelqu’un avec qui tu veux faire autre chose que t’envoyer en l’air, mais tu… » tu foutais tout par terre ? Clairement c’était l’impression que j’avais, il ruinait tout ce que j’essayais de faire, soit en me poussant à être la pire version de moi-même - comme à cet instant -, soit en étant désespérément incapable d’être normal. Il me rendait mauvais, pourtant je ne pouvais pas m’en passer, je ne pouvais même pas faire semblant, ignorer. Je devais être là, à l’empêcher d’aller voir un autre qui ne méritait même pas d’être dans sa vie. Si moi je le méritais ? Très certainement pas, mais je ne pouvais pas faire autrement, j’avais besoin de lui, j’avais besoin de souffrir. Je le haïssais.
Je refusais d’être une personne depuis des années et il avait réussi à faire naitre ce besoin chez moi… Sombre Bougre. « J’essaie ! », repris-je, les bras tremblant légèrement sous la tension. J’essayais mais c’était sans doute pas suffisant, je pouvais le prédire. Alors je ferais quoi ? Je ferais quoi si il s’éloignait encore pour vivre une histoire stérile avec un mec qui n’aurait jamais idée de sa chance ? Je n’en avais aucune idée, mais je refusais d’en rester là. J’avais besoin, sincèrement besoin de son attention, de son existence. Fait chier.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Jeu 8 Aoû - 17:46
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ Tout est dit, il n’y a plus rien à attendre de cette histoire. Aiden semble du même avis, puisqu’il s’écarte pour laisser Will approcher de la porte. Il attrape la poignée, parvient à ouvrir légèrement la porte, mais pas assez grande pour passer. Et avant que ce soit le cas, un coup violent la referme devant son nez. Un réflexe vraiment stupide traverse Will. Il se tourne vers le soldat, parce qu’il sait d’instinct ce qui vient de se passer, que l’homme essaye de le retenir. Le temps d’un mouvement, ils se font de nouveau face et les mots les plus inattendus au monde échappent aux lèvres du soldat. Le chercheur en est sonné, paralysé. Il plonge son regard incrédule dans celui d’Aiden. Ce n’est même pas un cri, juste un murmure qui résonne avec force et poignarde Will en plein ventre. Il presse son dos contre la porte, comme s’il avait besoin de ce soutien supplémentaire pour tenir debout et c’est un peu le cas. Il ouvre légèrement la bouche, mais il n’arrive pas à parler, il n’arrive pas à réfléchir, c’est à peine s’il peut respirer. Ce ne sont pas les bras d’Aiden qui l’emprisonnent cette fois, même pas la tension indéniable d’être de nouveau collé contre lui. Seulement ces mots, incongrus, dégoûtants.
Tu es à moi. Il voudrait tellement que ce soit vrai. Que ce soit aussi simple que ça, surtout. Tu es à moi. Mais non. Il refuse d’être un jouet, un objet dont on dispose par caprice et qu’on laisse ensuite prendre la poussière jusqu’à une nouvelle crise d’ennui. Tu es à moi. Ce sont des mots qu’il veut entendre, mais pas comme ça. S’il doit appartenir à quelqu’un un jour, que ce soit beau, immense, dévastateur. L’amour, comme on en parle dans les livres. Pas cette chose répugnante que lui offre le soldat. Tu es à moi. Son coeur bat trop fort, il a envie de hurler, mais rien ne vient. Et Aiden continue, inconscient du drame qu’il a créé. Il prétend avoir essayé, faire des efforts ? C’en est trop. La colère brûle plus fort que le choc. Will se redresse de toute sa hauteur. Il surplombe le soldat, de rien ou presque, même pas dix centimètres, mais il se sent un peu mieux comme ça. “Tu plaisantes ? C’est ça, que t’appelles essayer ?” s’emporte-t-il. “Tu t’énerves dès que je dis ou fait un truc qui ne te plait pas !” Et après tout, ce n’est pas si grave. C’est même une chose à laquelle il est habituée, dont il a appris à jouer. C’est ce qu’il est et c’est bien là tout le problème, n’est-ce pas ? “Tu ne me supportes pas, tu n’as pas la moindre sympathie pour ce que je suis, alors à quoi tu joues ?”
Il n’a toujours pas fait le moindre geste pour s’échapper, ça lui est complètement égal. Il est trop en colère et trop blessé pour perdre son énergie à avoir peur. Mais ce n’est même pas à ça qu’il devrait penser. S’il doit partir c’est qu’il n’a tout simplement plus rien à faire là. Même si Aiden se décidait soudainement à lui promettre de faire un effort, ça ne changerait rien. Will n’a certainement pas envie d’être avec quelqu’un qui se force à l’apprécier. Il veut une histoire saine, simple, belle. Il veut ressentir cette même passion dévorante, ce même besoin de se jeter sur l’autre, qu’il a en ce moment même, mais quand il est avec Jasper. Toute cette situation avec le soldat, c’est trop. Et le simple fait qu’il n’ait pas tourné les talons alors qu’un type qui le déteste vient très clairement de lui dire qu’il ne le considère pas mieux que son téléphone ou ses clés de voitures, c’est grave. Ce n’est pas lui. Pas vrai ? Il ne sait même plus. Mais il ne peut pas avoir ce qu’il veut et il ne peut pas faire de caprice non plus pour qu’on lui donne quand même. Alors, il perd son assurance autant que son calme. “Qu’est-ce que tu me veux, putain ?! Dis-le, qu’on en finisse !” C’est tout ce qui lui reste : comprendre. Mais même ça semble peine perdue.
CODAGE PAR AMATIS
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Ven 9 Aoû - 21:30
Il avait été immobile un long moment, quoi que non, pas réellement, son corps entier semblait avoir rejeté ce que je venais de dire et pourtant, il était resté là à me regarder alors que je le réclamais pour moi tous seul, pour moi uniquement. Je n’aurais jamais du dire ça, en fait, je n’aurais jamais du en avoir envie pourtant je ne savais pas quoi faire, ni comment rejeter cette réalité, elle était là, profondément ancré dans mon âme. Et puis il avait bougé, il s’était décollé de la porte pour se redresser, pour me faire lever les yeux avant de me demander si c’était une blague. Non. Il était à moi, personne d’autre n’avait le droit de le toucher, c’était une évidence. Mais oui, je m’énervais, je me tendais tant jamais l’impression que ce sentiment, cette relation n’avait rien de saine pour nous. Sans doute aurais-je du être plus laxiste, accepter les choses, mais je m’étais battu contre et j’en payé le prix aujourd’hui. Qu’est-ce que je voulais ? Pourquoi j’étais là ? Pourquoi je jouais ? C’était réellement la question et j’étais bien incapable de donner une réponse cohérente. J’étais pris au piège avec quelque chose de beaucoup trop instable, de beaucoup trop violent pour réussir à le contrôler. J’avais besoin d’espace, j’avais besoin de réflechir, mais si je m’éloignais, il partirait non ? Non, je ne pouvais pas le laisser partir, pas maintenant, pas tout de suite. Alors je restais bêtement là, à le regarder, à faire face à tout ce que son regard semblait vouloir me dire jusqu’à l’ultime question, celle semblant trahir tout ce qu’il n’aurait pas voulu que je vois. Qu’est-ce que je lui voulais ? Je ne voulais pas en finir, pas avec lui, pas maintenant, « Toi. » soufflais-je donc en ayant parfaitement conscience de la portée de mes mots.
Pourtant c’était vrai non ? Je le voulais lui et uniquement lui. Inutile de vouloir, de réclamer même autre chose, je le voulais, je le désirais, corps et âme liés. J’accepterais de bruler en enfer même si il le fallait, j’accepterais cette douleur. Du moins aujourd’hui. De quoi serait réellement fait demain ? De quoi serait réellement fait l’avenir ? Je ne pouvais pas affirmer qu’après une journée difficile et une bouteille, mon envie de douleur soit toujours présente, ni même si demain, l’alcool en moins, j’aurais encore ce courage.
« Je te veux toi putain. Aussi… Aussi inconcevable cela puisse-être pour toi, je ne peux pas envisager un seul instant mon avenir sans toi ! », avenir, c’était sans doute trop fort. Futur aurait du être un meilleur choix, mais trop tard, j’avais dit, j’avais échappé au simple bon sens. « Je te déteste car tu me fais faire des choses complètement à l’opposé de ce que je suis et je deviens con, brutale, aussi mauvais que ceux que je jugeais avant car je lutte contre toi ! Mais… Si je ne peux pas te repousser sans me détruire, je dois t’accepter ! », cette logique m’échappait et pourtant elle semblait si réelle ! « C’est pas toi qui parlait d’évidence, d’histoire irraisonnée ?! Tu peux pas le comprendre ça ?! », sans doute pas, mais je ne pourrais pas lui en vouloir car entre vous et moi, qui va oublier avoir ne serais-ce qu’un jour avoir désiré ça ? Moi. je serais l’unique acteur de ma souffrance. Je le détestais d’avoir fait de moi ce genre d’homme.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Ven 9 Aoû - 23:08
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ La réponse est simple, elle tient en un seul mot. Toi. Will, pourtant, secoue la tête, exaspéré. Un mot ne lui suffit pas, c’est très loin de le calmer. En quelle langue doit-il parler pour que le soldat le comprenne enfin ? Il en a terminé avec tout ça, les coups d’un soir, les réveils avec la gueule de bois et la haine de soi. Mais Aiden reprend, continue, s’explique et ses mots ont le pouvoir incroyable d’apaiser enfin la colère du jeune homme. Il peine à croire que ce soit réel. Qu’Aiden parle d’avenir, qu’il soit même sincère. Ça ne lui ressemble pas. Tout le monde peut changer, mais plus que ça, c’est surtout tout l’inverse de ce qu’il donne à Will depuis le début, incompatible avec la façon dont il le traite. Comment peut-il sérieusement envisager de s’engager dans une vraie relation avec quelqu’un avec qui il ne supporte même pas de parler ? C’est ridicule. “Je ne comprends pas, non !” répond Will, toujours hors de lui et visiblement bien décidé à ne pas baisser d’un ton tout de suite. “Comment tu l’envisages, cet avenir, au juste ?” Il a pourtant été clair, non ? Il refuse d’être un simple mauvais moment à passer, quelqu’un dont on s'accommode du caractère déplaisant pour la satisfaction de quelques étreintes brûlantes. “On ne se parle jamais, on ne se voit pas quand on est tous les deux sobres et on se contente de l’exclusivité sexuelle pour ne pas froisser ton ego ?”
Peut-être qu’il n’entend tout simplement pas, qu’il ne veut pas entendre, difficile à dire. Ça le met dans une telle rage. Tout ça aurait pu être simple, incroyable surtout. Will a beau être un pauvre crétin romantique qui croit au grand amour, il sait pertinemment qu’il ne changera pas ce qu’il est pour cet homme. Pour personne, sans doute. C’est bien ce que lui a dit le soldat quelques semaines plus tôt, n’est-ce pas ? Qu’il ne peut pas changer par amour et il est certain d’une chose : ce qu’il y a entre eux, ça n’est pas de l’amour. Pas celui dont Will a envie, en tout cas. Pourtant, s’il est vraiment honnête, il veut aussi ce que veut Aiden. Il ne devrait pas, mais c’est bien le cas. Ce rappel le déprime profondément et sa colère en retombe doucement.
Il baisse les yeux, les épaules aussi, de nouveau accablé par le poids de cette relation qui n’existe même pas, de ces sentiments qu’il ne comprend pas, mais contre lesquels il ne peut pas lutter. “Ce n’est pas moi que tu veux, Aiden.” lâche-t-il en se forçant à regarder de nouveau le soldat. S’il y a bien une chose qui lui semble évidente entre eux, c’est celle-là. Cet homme n’est pas prêt à le laisser entrer dans sa vie. Une part de lui a quand même envie d’y croire, d’essayer. Ça semble tellement plus simple d’abandonner et de se concentrer sur ce qui fonctionne, mais il n’arrive pas plus à s’y résoudre qu’Aiden, visiblement. Ça ne fonctionnera jamais, ils foncent droit dans un mur et ils savent probablement aussi bien l’un que l’autre. Tout à coup, Will regarde vers le côté dans une tentative vaine de regarder vers la porte contre laquelle il repose toujours. Derrière, quelque chose de mieux l’attend. Sur le papier. Après quelques secondes, son visage est toujours tourné vers Aiden. Il ne sourit pas, il n’y a pas la moindre trace de bonheur même lointain sur ses traits, c’est même tout l’inverse. Il s’agrippe au t-shirt du soldat et tire de toutes ses forces jusqu’à ce que leurs lèvres se retrouvent. Quand il met fin au baiser brutal qu’il vient d’engager, il est essoufflé et il se déteste plus que jamais. Lui, et la culpabilité aussi. C’est un sentiment nouveau chez Will, il ne sait pas encore comment vivre avec, mais… Aiden a raison sur une autre chose : ça ne sert à rien de lutter. “Ramène-moi chez toi.” exige-t-il, à bout de souffle. Demain est un autre jour et il est presque sûr qu’Aiden ne voudra plus de lui à la fin de cette nuit, comme d’habitude. Alors après tout, quel mal y a-t-il à commettre la même erreur encore une fois ?
CODAGE PAR AMATIS
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Sam 10 Aoû - 0:05
Ne pas comprendre ? Comment on pouvait ne pas comprendre ? En fait il y avait bien mille raisons de ne pas comprendre, mais aucune qui trouvait de sens à cet instant. J’avais dis des choses que je regretterais sans doute plus tard, voir même dans quelques heures, mais je les avais dites et la seule chose que je récoltais c’était cette violence, c’est douloureuse haine qui était sans doute mérité, mais dont je ne voulais pas. Il devait comprendre, je devais aussi m’en convaincre, seulement l’entendre me dire que ce n’était pas lui que je voulais… Qu’est-ce que je pouvais vouloir ? De l’équilibre ? Cesser de sombrer inexorablement ? Soyons honnête, il était le seul à pouvoir corriger tout ça. Je n’eus de toute façon pas le temps de lui dire que déjà ses lèvres avaient trouvés les miennes dans un baiser brutale, douloureux peut-être aussi, mais beaucoup trop salvateur pour que je puisse véritablement le repousser. Je répondais donc, avec désespoir, sans savoir réellement ce que je faisais non plus, mais je lui répondais. J’en avais besoin, terriblement, au point d’être au bord du gouffre lorsqu’il s’éloigna à nouveau, lorsqu’il me força à revenir sur terre. Le ramener chez moi ? Ca voulait dire que j’avais une chance d’avoir eu gain de cause ? Que cet autre n’avait plus la moindre importance ? Je… J’étais si perdu, je ne comprenais pas grand chose, mais je ne cherchais pas à en savoir plus en vérité.
Alors sans réellement chercher à comprendre, je glissais une main sur son poignet, puis sur sa paume avant de l’attirer à ma suite avec plus de douceur que je n’aurais eu l’habitude de faire. Sortant de la ruelle et malgré le peu de route que nous avions à faire, j’interpellais un taxi pour qu’il nous ramène directement chez moi dans un silence des plus gênant. Qu’étais-je donc entrain de faire ? J’étais en train de suivre une intuition, en train de suivre quelque chose de fou, que je regretterais vraiment, mais qui serait sans doute pire si je ne faisais rien maintenant. Toujours en silence, je payais le taxi avant de rentrer dans le bâtiment et de nous conduire à mon appartement où je le fis rentrer avant de fermer la porte et de trouver le courage de briser le silence, « J’ai aucune idée de ce que j’envisage pour l’avenir. », soufflais-je en me tournant finalement vers lui. J’étais un peu mieux à présent qu’il était ici, loin de ce qui aurait pu me le prendre. « Et ce n’est pas une question d’égo, c’est toi. », continuais-je en avançant finalement pour me défaire de quelques affaires que je rangeais soigneusement à leurs places avant de retirer mes chaussures et de m’arrêter, « Je vais pas dire que c’est nouveau pour moi, c’est juste… Compliqué. », continuais-je d’avouer, incapable d’avoir un vrai discours, quelque chose de rassurant à lui dire.
« Excuses moi. » finis-je par dire, j’avais beaucoup de chose à me faire pardonner, mais si je voulais commencer quoi que ce soit, autant peut-être essayer d’être moi… Chargé ? Putain, j’étais tellement mal à l’aise avec tout ça. Tellement incapable de gérer l’inconnu. J’étais lamentable à bien des égards, mais j’allais le perdre pour de bon non ? Un autre allait le toucher et c’était définitivement impossible. Il ne pouvait pas s’éloigner, il ne pouvait vraiment pas. C’était définitivement malsain.
Invité
Invité
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. - Sam 10 Aoû - 15:52
It's just that no one makes me feel this way
Aiden & Will
☾☾ Le silence répond à son exigence. Il est peut-être allé trop loin, mais ça ne l’inquiète même pas finalement. Mais une seconde pas et une autre et Aiden l’attrape par la main et l’attire avec lui dans sa fuite hors de la ruelle. Ils passent près de l’entrée du bar, mais Will ne pense plus à Jasper qui l’attend à l’intérieur, à Jasper qui pourrait le voir s’en aller avec un autre homme. Il attend, puis monte dans le taxi, sans jamais regarder en arrière. La route jusque chez le soldat est longue, désagréable. Le jeune homme reste assis bien droit de son côté de la banquette, ses mains croisées sur ses genoux, son regard perdu sur la rue derrière la vitre. Il ne se passe rien, ils n’échange pas un mot, pas un regard, pas le moindre petit contact qui donne l’impression qu’ils sont plus que deux inconnus obligés de partager un taxi. Le silence dure et s’étire jusque dans l’appartement. Will y entre le premier et regarde autour de lui comme il l’a déjà fait les deux premières fois qu’il est venu. Rien n’a changé. Aiden est tellement… Soigneux, ordonné.
Quand la voix d’Aiden s’élève enfin, il sent un léger frisson courir sur sa peau. Il lève les yeux pour retrouver le visage tendu du soldat et pince les lèvres pour se forcer à conserver un air neutre, rester silencieux. L’ambiance a beau être toujours très particulière, les mots du soldat ont une saveur bien différente. Il est presque aussi agréable que la dernière fois qu’ils se sont vus au champ de tir, avant que les choses ne tournent si mal. Après un mois et des heures à se rejouer la journée dans tous les sens, Will ne sait toujours pas ce qu’il a fait de mal ce jour-là, pour que la situation bascule si douloureusement. Alors d’entendre la voix presque douce d’Aiden et ses excuses, ce soir, ça lui fait peur. Et s’il répondait encore à côté ? Il ne sait même pas ce que le soldat déteste tellement chez lui. Sa curiosité, son franc-parlé ? Peut-être que c’est tout simplement le son de sa voix, comment savoir ? “Je ne comprends pas ce que tu veux.” ose-t-il, sa voix pleine de précautions. Il n’aime pas marcher sur des oeufs et encore moins avec quelqu’un pour qui il n’a pas d’affection particulière. Il y a pourtant bel et bien quelque chose avec cet homme, mais ce n’est pas ce qu’il considère généralement comme une relation saine et réciproque. Il n’ose même pas admettre à lui-même qu’il a de vrais sentiments pour le soldat. “Je ne comprends pas ce qui t’agace tellement dans ma personne.” Pourtant, il sait qu’il est quelqu’un de détestable. Les gens qui l’apprécient réellement sont rares, l’ont toujours été. Mais ceux qui le détestent et veulent quand même le garder rien que pour eux le sont encore plus. N’est-il finalement qu’un instrument d’automutilation entre les doigts tremblants d’un pauvre type complètement paumé ? Ça au moins, il pourrait le comprendre.
Malgré le léger silence qu’il laisse retomber, il lève une main entre eux pour demander au soldat de ne pas lui répondre et ajoute, rapidement : “Je n’ai aucune envie que tu me le dises maintenant.” Non, il ne veut surtout pas savoir, pas alors qu’il se trouve ici et que c’est un peu comme la nuit de la dernière chance. Ce serait vraiment stupide de la passer à se disputer encore une fois, d’autant plus que tout à coup, les efforts d’Aiden sont vraiment visibles. “Je n’ai pas vraiment envie de parler d’avenir non plus,” reprend-t-il en s’efforçant de conserver cette douceur dans sa voix qui tient davantage de la crainte qu’autre chose, “ça me semble plutôt prématuré étant donné la manière dont se sont terminés nos deux dernières tentatives d’avoir un vrai rencard.” Il essaye de ne pas s’attarder sur les paroles pleines de venin qui le hantent encore et qui ont décidé de se rappeler à son bon souvenir à la moindre mention. Il se mord la lèvre une seconde, hésite à être totalement honnête ou à conserver encore un peu de dignité. Ce n’est pas tellement une question de fierté, dans le fond, mais plutôt qu’il est perdu et qu’il n’a pas l’habitude que les choses lui échappent à ce point. Alors, il décide que tant qu’il n’aura pas mis les choses au clair pour lui-même, il vaut mieux laisser Aiden en dehors de la vérité.
Au lieu de tout gâcher maintenant, il prend une profonde inspiration et ose franchir les quelques pas qui le séparent de l’homme, venant se planter juste devant lui. Il l’observe un instant, à la recherche d’il ne sait trop quoi dans ses yeux définitivement trop bleus, puis glisse ses doigts entre ceux de l’homme pour l’entraîner avec lui quand il se décide à rejoindre la chambre à reculons. De sa main libre, il cherche la poignée à tâtons, ouvre la porte quand il la trouve enfin et continue sa route jusqu’à ce le lit du soldat ne frappe contre ses genoux. Il lâche la main de l’homme pour glisser ses doigts sur son visage un instant, caresser sa joue puis ses lèvres avant d’oser étirer un sourire triste vaguement amusé. Il se penche vers l’homme pour un bref baiser avant d’oser retrouver ses yeux. “Se forcer à se parler, ça n’a jamais très bien marché pour nous,” murmure-t-il, cynique, mais pas désagréable pour autant. Il hausse les épaules, parce que c’est vrai, mais que ce n’est peut-être pas si grave après tout. Il n’a toujours pas envie qu’il ne soit question que de sexe dans sa vie et il sait, de chaque fibre de son corps, qu’il est en train de tomber amoureux de cet homme. Que ce sera rapide et douloureux et probablement quelque chose qu’il regrettera longtemps, mais c’est inévitable. À moins qu’il ne s’en tienne loin, ce qu’il a déjà essayé et ça a échoué, de toute évidence. Il retentera demain ou peut-être la semaine prochaine, au point où il en est, ce n’est pas une nuit de plus ou de moins qui fera la différence. “J'ai envie d'être avec toi, maintenant. Est-ce qu'on peut dire que ça suffit pour ce soir ?” propose-t-il. C'est encore ce qui lui semble le plus simple. Pas un moyen de fuir ou de se faire du mal, juste d'avoir un peu de ce qu'il veut avant un autre drame.
CODAGE PAR AMATIS
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: It's just that no one makes me feel this way || Aiden J. -
It's just that no one makes me feel this way || Aiden J.