Cette pause n’avait rien présager de bon, mais si Will en avait besoin pour se donner l’impression de pouvoir me mener par le bout du nez, qu’il fasse. J’étais en plein travaille sur moi, j’avais accepté de dire plus d’un mot à mon psychologue et ça ne pourrait qu’aller mieux. Seulement en le voyant arriver, en sentant sa nervosité, je n’avais pas eu trop d’illusion sur la tournure de ce déjeuner. Il était usant, à croire que j’étais un monstre avec lequel il était impossible de faire quoi que ce soit. On avait un travail à faire sur nous même tous les deux, ce n’était pas une nouveauté, il fallait simplement prendre le temps de l’accepter, de le voir. Alors si moi je n’avais pas été plus choqué que ça par cette fausse séparation, j’avais quelques craintes à présent. Marchant donc à ses côtés après lui avoir dit bonjour, je sentis l’intégralité de cette relation m’échapper lorsqu’il réclama la fin de cette pause de communication pour une discussion sérieuse. On ne savait déjà pas parler normalement, je ne voyais pas en quoi ça serait différent maintenant, je ne voyais surtout pas en quoi cela serait moins destructeur, mais je me retiens d’en dire plus. Il était or de question qu’il m’échappe, qu’il espère mettre fin à tout ça. Il l’avait voulu, il allait assumer. Si ca ne tenait qu’à moi, l’on aurait même pas eu à faire tout ça, à se prendre la tête, mais maintenant qu’il m’avait fait aller contre mes principes, il n’allait pas jouer les princesses.

« On était en pause que dans ta tête, c'est pas parce qu'on devait plus s'engueuler qu'on devait plus parler, mais je t’écoute, qu’est-ce qu’il ne va pas ? », ce n’était pas avec ce genre de discours que j’arriverais à quelque chose de position, mais il m’épuisait. Sincèrement il avait cette capacité à créer des problèmes avec rien. Alors oui il y avait comme une menace derrière ça, comme ce risque qu’il parte, mais aussi explosif et nocif sois-t-on l’un pour l’autre, on revenait toujours vers l’autre alors je ne voyais pas trop le danger.

C’était comme le fait de se retrouver pour déjeuner, ca ne me dérangeait pas, mais le fait qu’il veuille en parler ici, dehors… « Et on a besoin d’un public pour parler des problèmes évident de notre couple ? On pouvait le faire ce soir. » ma voix était douloureuse, non pas pour le risque réel d’une séparation. Après je partais du principe que c’était forcément négatif, mais quand on parlait comme ça à quelqu’un, quand on le saluait avec un baiser si furtif, c’était bien qu’il y avait un abcès à crever non ? « Je suis pas évident, mais ça tombe bien, toi aussi, alors si c’est encore pour me dire ce genre de chose, t’emmerdes pas, j’y travaille. Changer de vieilles habitudes c’est long. » alors on avait pas à en parler ici, au milieu du chemin, ni même besoin d’en parler les yeux dans les yeux comme on était entrain de le faire depuis qu’il m’avait arrêter. Qu’est-ce qui m’avait pris de sortir avec lui putain ?!

On avait besoin d’un public par ce qu’il voulait me quitter ? Un rire m’échappa tant cette déclaration me semblait hilarante. Will était instable, c’était un gamin, il avait besoin de faire ses colère et j’en avais la preuve ici et à présent. Il voulait finalement me l’annoncer en douceur, faire passer la pommade pour arriver à se séparer psychologiquement de moi. C’était pas la première fois qu’on se séparait, ok c’était la première fois qu’il osait dire les choses comme ça. La première fois qu’il parlait de rompre, mais si Will avait se genre de volonté ça se saurait. Après, il semblait y croire et vouloir me le faire croire. Il parlait de me laisser partir, tant je n’étais pas ravis de le voir, et ça aurait presque pu fonctionner si je ne savais pas ce qui allait se passer. Il allait se taper un autre mec tout aussi pathétique que moi, ou mieux, le mec parfait, mais il finirait par s’ennuyer, encore, il finirait par avoir envie de quelque chose de plus vivant et il reviendrait. Il avait bien quitté mister parfait pour moi, ce n’était pas pour rien. Notre couple n’aurait jamais aucun sens, on ne serait jamais unis et on n’avancerait jamais main dans la main, mais je savais au moins une chose. Si Will pouvait décemment se passer de moi, on aurait pas eu à jouer toute cette comédie. Il m’aurait quitté par sms et se serait précipité dans le premier bar gay pour passer à la suite. Il n’aurait pas vainement essayé de me faire croire qu’il me respectait plus que je ne le respectais avec toute cette mise en scène devant sans doute me pousser à genoux pour lui.

« On pourrait presque y croire, c’est amusant. » soufflais-je avec cet amusement encore palpable dans la voix. « Écoutes, que t’aies besoin de prouver quelque chose, ok, mais sois pas ridicule, tu vas perdre ton temps et on sait très bien comment ça va finir. » soufflais-je avec une certaine moquerie dans la voix. Je n’aurais sans doute pas du, pas après ce genre de réflexion. Je n’étais pas là pour voir un drame se jouer. « Donc on va déjeuner, tu m’expliques ce qui vas pas et après on passe à la suite. », car non, je ne comptais pas lui céder. Il refusait que je consulte pour lui, pour améliorer notre situation et maintenant il voulait me quitter, à croire qu’il avait en tête ce petit plan mesquin.

Faisant donc un pas en avant pour signifier que je ne rentrais pas dans le jeu, je fus toutefois forcé de m’arrêter quand de toute évidence il ne rentrait pas dans le jeu non plus, « Sérieusement, tu veux une dispute ici ?! » je perdais patience, j’en avais marre de ce gamin. J’avais définitivement perdu trop de temps avec lui, mais il était avec moi.

Il n’y aurait pas de déjeuner car il était de toute évidence sérieux. Dans combien de temps il allait venir ramper ? Il avait beau répéter que c’était terminé, il avait beau dire qu’il ne reviendrait pas, je n’y croyais pas. Humiliant de voir ses ambitions de drama queen en prendre un coup n’avait rien d’étonnant, mais si il ne faisait aucun effort… Il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même. Et puis bien évidemment, il y eut le rejet de faute. C’était moi qui ne voulait pas de ça, j’étais en faute naturellement, quoi d’autre ? Seulement à son ton, à cet abandon… Il disait vrai ? Fronçant les sourcils en sentant la colère monter en moi, je n’allais sincérement pas en rester là. Ce mec était avec moi, il n’y avait rien d’autre que ça. Il avait forcé les choses, j’avais cédé et j’avais commencé à m’habituer à cette réalité. Était-ce étonnant qu’il s’impatiente déjà ? Non, il était comme ça depuis le début, il était infernale et je n’allais pas le laisser me faire porter le chapeau tout seul. « Me fais pas porter le chapeau, merci. » demandais-je avec une certaine colère. Elle transperçait ma voix, elle prenait le dessus. Il me plaquait vraiment ? Il fallait que le premier Bougre à qui je disais oui pour ce genre de connerie me prenait pour un pigeon et me larguait ? C’était sincèrement une blague que je n’étais pas prêt à digérer. Ok, je n’avais pas été le plus propre dans l’histoire, j’avais beaucoup regardé ailleurs, mais je pensais à lui non ? Je l’avais prouvé qu’il y avait un peu d’engagement dans cette relation.

« Tu prépares ton coup depuis combien au juste ? » car il était hors de question que je rentre dans le tas, que j’attaque sur ce qu’il avait demandé lui, sinon j’allais perdre patience, j’allais vraiment exploser. C’était la pire des choses à faire à cet instant et je ne comprenais même pas pourquoi je cherchais à me retenir, mais qu’il ne me pousse pas plus loin. « T’as réalisé que c’était vraiment pas comme dans les films de sortir avec un militaire ? En fait depuis mon départ t’as ça en tête, sinon tu m’aurais pas fait autant chier pour que j’aille voir un psy pour moi et non pour nous. », ce mec était manipulateur et il voulait en plus se faire passer pour une victime. « Tu vois, c’est pas moi le problème, c’est toi. Tu vois même pas quand quelqu’un tient à toi, alors ok je suis compliqué, mais je me suis cassé le cul à te trouver une vieille édition d’un bouquin pour te faire réellement plaisir, mais j’ai du me planter sur ça aussi, un bouquin c’était pas assez pour Noël ?! Tu voulais qu’en rentrant du front je me jettes à tes pieds pour te dire que je t’aimais et que je voulais t’épouser car la distance avait été un enfer ? », il l’aurait voulu, j’en étais sûr, mais la vie n’était pas aussi facile. « Et que je prenne les quelques minutes de communications auxquelles j’avais le droit n’était de toute évidence pas une assez bonne preuve non plus... », ce mec était un putain d’égoïste, au final j’aurais vraiment du le traiter comme les autre et pas essayer d’être cette version stupide du mec qu’il pourrait aimer.

« La dernière fois que t’es sorti avec quelqu’un tu l’as trompé Will, je te donne deux semaines avant de t’ennuyer et de courir dans un bar pour sauter le premier mec qui passe. », je n’aurais peut-être pas dû être aussi méchant, mais j’étais tellement en colère, en rage… Ca ne pouvait pas bien se passer, il avait été trop loin. Ce mec était à moi, qu’il s’estime encore heureux que je puisse vouloir de lui quand il reviendra en rampant, car il n’aurait rien d’autre que ça…

C’était moi qui ne comprenais rien ? Ce mec était loin d’être croyable, j’aurais même du le comprendre, le voir, mais là… Il ne comprenais pas surtout ce que cela voulait dire pour moi d’avoir ce genre d’attention et le simple fait qu’il se sente aussi pitoyable alors que je devais moi-même prendre sur moi pour que tout se passe bien m’énervait au plus haut point. Il ne s’aimait pas depuis qu’on était ensemble, mais c’était peut-être car il avait autant besoin de contrôle, car il avait besoin de tout tout de suite et pas parce que moi je lui faisais mal. Il me rendait dingue, vraiment et pourtant je refusais qu’il parte, qu’il aille ailleurs, qu’il s’éloigne de moi. Il était à moi, il n’avait pas le droit de partir et le voir me tourner le dos me fit m’avancer, me fit lui prendre son bras pour le retenir. Il n’avait pas le droit et quelque soit la colère, je devais le retenir. Ok il reviendrait, ok il ramperait quoi qu’il arrive, mais… Il semblait si sur de la souffrance que je représentais pour lui que j’étais obligé de réagir. Je détestais qu’il agisse ainsi, qu’il me pousse à encore plus changer pour lui, mais avais-je le choix ? Non, j’étais contraint de me plier à lui. Et après c’était moi le problème ? Il voulait que je vienne à lui, il voulait de l’attention, que j’essaie de faire de lui quelqu'un d’unique, de précieux, quelqu’un qui serait tellement heureux qu’il aurait tous ce qu’il veut. Je n’en voulais pas, mais parfois, il fallait faire des concessions. Il fallait que ce homme revienne sur le droit chemin, qu’il comprenne ce qu’il avait à perde. On aurait jamais ce qu’on voulait, le monde n’était pas beau, il était abimé et il devait le comprendre.

« Si tu détestais tant que ça tu serais parti il y a longtemps. T’as besoin de moi. » soufflais-je en resserrant un peu ma prise sur son bras. Il ne devait pas m’ignorer, il devait rester. « Je fais ce qu’il faut pour aller mieux, tu dois me laisser du temps… J’ai vu des choses que tu ne voudrais jamais voir, alors laisse moi revenir, juste laisses moi du temps, sinon ça n’aura vraiment eu aucun sens. », ma voix était froide, douloureuse, mais il devait comprendre, arrêter d’avoir des exigences stupide selon quoi on pouvait être heureux, c’était pas aussi simple, et si il l’avait autant voulu, il fallait le comprendre maintenant.

C’était pas juste bien de faire des grands discours sur l’amour, sur ces scènes romantique, mais il fallait s’engager réellement. « Alors réfléchis, et essaye de voir plus loin que cette impression purement personnelle. » et égoïste aussi au passage, mais quelque chose me disait que si j’allais sur ce terrain ça commencerait à devenir glissant. Là il devait juste me revenir, de n’importe qu’elle façon et si ce n’était pas pour maintenant… Qu’il culpabilise suffisamment pour cesser ces conneries nombriliste. C’était pour ça que je détestais les relations, surtout avec les gamins voulant des étoiles plein les yeux.