Voilà un certain moment qu'il n'avait pas revu Constance. Et pour cause : ils étaient tous les deux overbookés, et Sullivan se doutait bien qu'à un moment donné, comme à chaque fois, ils ne se verraient que très peu. Et c'était dans ces moments qu'il se rendait compte combien elle comptait à ses yeux. Constance avait pris une place des plus importantes dans sa vie, et il était prêt à renoncer à bien des choses si ça signifiait être avec elle, passer plus de temps. C'était ce qu'il avait fait ces derniers temps. Il avait essayé de passer du temps avec elle. Et il avait accepté de prévoir un pique nique, au dépends du restaurant, qu'il avait laissé dans les mains expertes de Sierra et de son apprenti. Au moins, ils pourraient faire leurs preuves. Et ils assureraient à Sullivan qu'il avait entièrement raison de leur faire confiance. Il avait toute confiance en eux.
Il devait aller chercher Constance, et avait préparé tout un attirail d'éléments pour le pique nique, tous préparés mains la veille, au lieu d'aller se coucher tôt. Mais en élevant trois enfants seuls, il fallait dire qu'il était loin d'être du genre à ressentir la fatigue. Entre toutes les nuits éveillés, occupé à veiller le sommeil perturbé de Lauren, ou les insomnies de Sierra, sans compter les cauchemars d'Oliver, et le lendemain à devoir assurer deux services, il avait l'habitude d'accumuler la fatigue, et de l'éliminer au moindre temps de repos. Il avait tout mis dans la voiture, et avait conduit jusqu'à chez elle, klaxonnant en arrivant, pour signaler sa présence.
Et quand elle arriva, il eut un très large sourire. Elle était belle, et le fait de la voir apaisait son coeur plus qu'autre chose. «Salut toi.» dit-il en déposant un baiser sur ses lèvres, une fois qu'elle était dans la voiture. «J'avais tellement hâte que ce soit l'heure. J'en ai presque pas dormi!» affirma-t-il en riant. A eux deux, ils étaient de sacrés ados sur le retour. Il démarra la voiture, concentré sur la route quand elle lui fit une remarque sur l'anti-moustique. «Je crois que j'en ai mis à l'arrière de la voiture.» Une fois avait suffit, quand il était allé en famille avec ses trois enfants, et qu'ils étaient revenus tous piqués. Cependant, il ne lui semblait pas en avoir parlé avec sa compagne, et s'étonnait juste de la réflexion. Soit ça n'était pas très grave !
Il lui sourit avant de se concentrer à nouveau sur la route. «C'est.. la panique. J'ai laissé les rennes à Loic et Sierra, on verra bien..» dit-il en souriant. «Aujourd'hui ça devrait bien se passer, je pense.» Il avait confiance, en tout cas. «et toi? C'est pas trop la course au boulot ?»