Le cliquetis des touches de son clavier d’ordinateur avait presque hypnotisé Madeline, qui retapait machinalement un compte rendu d’intervention. La paperasse… Rien de plus ennuyant à ses yeux que cette tâche administrative, et pourtant il fallait bien s’y coller à un moment ou un autre ! L’inspectrice tenait grâce à la caféine, qu’elle consommait plus que de raison. C’était comme une sorte de cercle vicieux. Elle se perdait dans son travail jusqu’à l’épuisement mais elle luttait contre ce dernier pour ne pas avoir à relâcher la pression et se retrouver face à sa réalité. Il fallait qu’elle s’occupe l’esprit… Le travail était assez redoutable pour cela. Assidue et soignée, Maddie ne laissait jamais trainer trop longtemps certaines corvées, même si pour cela elle devait veiller, rester plus longtemps au bureau, se retourner le cerveau, ou que sais-je encore…! Ce soir, ses collègues avaient tous quitté leurs bureaux, les uns après les autres, pour une soirée off bien méritée. Seul restait dans les locaux la jolie brune, avec ses cheveux tirés en arrière, ses yeux quelques peu cernés, ses doigts qui pianotaient sur le clavier. « Ne rentre pas trop tard, Ellis… La petite va s’inquiéter. » - lui avait lancé son supérieur, dans l’entrebâillement de la porte. En guise de réponse, elle lui avait adressé un simple hochement de tête, tout en esquissant un léger sourire en coin. Il est vrai que sa cadette allait probablement s’en faire pour elle si jamais elle tardait un peu trop. Il suffisait d’observer le moindre de ses faits et gestes à son égard pour discerner chez elle une forme d’inquiétude. Solange était au petit soin pour son aînée depuis le départ précipité de Valentino. D’autant plus que Madeline se terrait dans un semblant de silence à ce sujet, comme incapable de livrer la totalité de l’histoire à sa soeur. Solange craignait de la voir plier à nouveau sous le chagrin ou la déprime. Elle redoutait plus que tout de voir sa soeur abattue ; tandis que cette dernière nourrissait jour après jour la peur d’avoir perdu une seconde fois l’homme qu’elle aimait.

Valentino n’avait pas donné le moindre signe de vie depuis son affectation dans une autre ville, le temps d’une formation… À vrai dire, Maddie n’avait pas tout suivi… Elle se revoyait parfois faire face à son partenaire, son homme, et entendre ses mots résonner dans sa tête. Bien sûr, elle avait eu conscience de la distance qui s’était peu à peu immiscée entre eux. Elle avait perçu ces silences, ces doutes, ces angoisses… Ces rancoeurs peut-être. Elle les avait imaginé, en se demandant ce qu’il pouvait bien penser d’elle et de la situation, ce qu’il pouvait ressentir vis-à-vis de leur histoire et de leur passé, plus douloureux qu’elle avait bien voulu le montrer depuis toutes années. Aisément, elle s’était dit qu’il devait sûrement et terriblement lui en vouloir. Ca lui semblait tellement normal et naturel. Mais de là à s’en aller à son tour ?! L’annonce avait été un vrai choc pour elle, qu’elle avait tenté de taire par tous les moyens pour ne pas l’accabler alors qu’elle avait fuit elle aussi, plus de 6 ans auparavant. Elle s’était fait violence pour le laisser prendre ce temps et ce changement d’air qu’il demandait. Ca lui avait déchiré le coeur, mais elle l’avait laissé, pensant sans doute qu’il reviendrait plus vite sans pression supplémentaire. Sauf qu’elle n’avait pas de nouvelle. Rien. Silence radio. Parfois, elle avait tenté d’obtenir quelques nouvelles auprès de James, qui refusait catégoriquement de lui répondre. il jugeait sans doute que ça n’était pas son rôle et que si le premier concerné n’en donnait pas c’est qu’il ne voulait pas le faire. Or, Valentino manquait affreusement à Madeline. Pas un soir elle n’allait se coucher sans avoir pris avec elle un de ses t-shirts, pour le serrer contre sa poitrine. Rares étaient les matins où elle ne jetait pas un oeil en direction de son bureau, dans l’espoir de le voir passer la porte pour s’y installer. Ce soir encore, elle aurait aimé qu’il toque doucement à la porte pour lui intimer l’ordre de tout poser pour rentrer avec lui.

Madeline poussa le clavier d’un revers de la main, puis s’enfonça dans son siège en lâchant un profond soupire. Plus aucun café n’allait pouvoir l’aider ce soir… Elle avait atteint sa limite, la jeune femme était épuisée. Il fallait rentrer…  

“perfect love is the most beautiful of all frustrations because it is more than one can express.”

I miss you

Madeline░Valentino

∞Les évènements avaient eu raison de lui. Il avait finit par avoir l'impression d'être prisonnier de lui-même. Les fantômes de son sourire et de sa vie personnelle, qu'il délaissait au profit de son travail, l'avaient poussé à demander ce qu'il n'aurait jamais cru faire à son tour : Partir. James et lui avaient discuté pendant des jours entiers. Il voulait partir, changer de service, d'affectation. Il avait besoin d'air. Mais quel air pouvait-il trouver dans un monde où il savait désormais que la femme qu'il aimait lui avait menti, lui avait caché une telle chose ? La perte de leur enfant les avait séparé sans qu'il ne sache que ç'en était la véritable cause. Et à son retour, elle avait refusé de lui avouer la vérité. Ce n'étaient que les menaces qui avaient réussi à lui tirer les vers du nez. N'avait-elle pas encore confiance en lui ? C'était surement ce qui lui avait fait le plus de mal, et qui l'avait empêché de regarder la jeune femme dans les yeux.
A la suite de cette révélation, la fuite des problèmes avaient finalement paru être sa seule éventualité. Lui qui reprochait à Madeline d'en avoir fait de même, il avait besoin de réfléchir, et de prendre du temps pour lui. Mais à la différence de la jeune femme, lui il partait pour un temps définit.

James et lui avaient parlé d'une formation de quatre mois à Quantico. C'était quelque chose qui lui aurait bien plu, de former les recrues, et le profilage des criminels, ça l'avait toujours passionné. James avait su parler à son coeur éteint, et lui donner une chance de se remettre de tous ces problèmes.  Si bien qu'il a accepté, les yeux fermés. Il a fait son sac, ce qui suffisait amplement pour récupérer 85% de ses affaires, sans rien dire, et est parti en laissant une simple lettre, quelque chose de cours, de concis, quelque chose qui évidemment, ne suffirait pas. Il avait pris le premier bus et avait rejoint la base militaire en enchainant des correspondances de bus et cars.

Le temps là bas avait été bénéfique en tout point pour lui. Evidemment, il avait beaucoup appris. Et surtout, il avait réussi à faire suffisamment d'introspection pour essayer de comprendre, d'aller mieux, d'apprendre le pardon. Il avait essayé de se mettre à la place de Madeline. Et même s'il avait toujours du mal à accepter ce geste, au moins, il le comprenait. Loin d'elle, il s'était surtout rendu compte que la colère n'était pas le sentiment qui ressortait le plus en parlant d'elle. Elle lui manquait. Elle était celle qu'il aimait, qu'il avait aimé, et qu'il aimerait sûrement toujours. On n'a pas toujours la chance de tomber sur la bonne personne, dans sa vie. Et pourtant, il avait le sentiment absolu que la bonne personne, c'était elle. Il avait gardé une photo d'elle dans son portefeuille, et dès qu'il l'ouvrait, il avait l'impression que son coeur battait à la chamade. Mais il était parti. Pour un temps court et délimité dans le temps. Sauf qu'il s'agissait peut-être de trop longtemps. Il pourrait lui mentir en rentrant, en lui disant que c'était une mission top secrète. Mais les mensonges, il ne pouvait pas. Il ne pouvait plus. C'était une partie de leur passé qui les avait trop bouffés. Il avait besoin de vérité. Et elle en aurait aussi certainement besoin.

Désormais, il était temps de rentrer. Alors, en refaisant son sac, il tapa un numéro sur le téléphone, qu'il avait mis en hors ligne tout ce temps, en sachant qu'il serait contacté sur la ligne de la base en cas d'urgence, et numérotait son premier appel depuis quatre mois. «Oui, c'est moi. Je rentre. Je serai là demain.» Il savait qu'il devrait s'expliquer devant plusieurs personnes, et faire un rapport à James. C'était la suite logique des événements. Mais il était paré et prêt.
Installé dans le bus, il se laissa aller à ses pensées qui l'endormirent.


Il s'agissait d'arriver frais et dispo. Ce qui semblait difficile puisque le car avait pris du retard. Il soupira et envoya un message à son interlocuteur pour l'en informer. Décidément, l'univers semblait contre un retour en bonne et due forme. Pourtant, beaucoup de policiers faisaient ça, et partaient faire des formations. Alors pourquoi est-ce que ce serait différent pour lui ? Puis encore du retard. Finalement, le temps de rentrer en Nouvelle-Orléans, il était déjà tard. Mais il avait promis à James, dans leurs échanges, de repasser par le bureau. Une fois devant le poste, il alla saluer les deux agents de l'accueil très rapidement, s'empressant de rejoindre son bureau. Il allait grimper les escaliers quand il fut interpellé par James, qui lui, les descendait. Haaa ça fait plaisir de te voir bonhomme. Alors, c'était comment ? Il haussa les épaules avec un sourire. Il se sentait accueilli et attendu par cet homme qui avait tout du mentor parfait. «Très sympa. Ça ouvre de nouveaux horizons, c'est vraiment génial» dit-il en ne pouvant s'empêcher de jeter un regard à la porte en haut des escaliers, en guise de question. James hocha la tête avec un air paternel. Elle est toujours là, vas. dit-il, lui donnant une tape sur l'épaule, et l'incitant à monter ces fameux escaliers. Il le remercia, et s'empressa d'aller à l'étage.

Son sac toujours à la main, porté à son épaule, il eut un sourire en la voyant. Elle avait l'air pensive, et il ne put s'empêcher de se racler la gorge en la voyant ainsi, histoire de ne pas la faire sursauter. «Tu viens, on rentre ?» demanda-t-il en posant son sac à ses pieds, se disant qu'il risquait de ne pas se faire bien recevoir : Il l'aurait mérité. Mais la voir, à cet instant précis, c'était le plus beau cadeau de retour qu'on pouvait lui faire.∞

Les yeux clos, la tête légèrement en arrière, Madeline prenait le temps de souffler un peu. Lorsqu’une voix retentit à l’autre bout de la pièce… « Tu viens, on rentre ? » Elle se figea sur place. Cette voix, elle la connaissait trop bien… Et elle lui avait tellement manqué ! À tel point qu’elle craignait presque d’ouvrir les yeux, de peur de se rendre compte que tout ça n’était que le fruit de son imagination. Grimaçant doucement d’hésitation, elle finit par se faire violence pour affronter la réalité et regarder droit devant elle. Le doute fut instantanément chassé par un sourire en coin et une expression de surprise. Il était là. Valentino était revenu. Enfin ! Sans plus attendre, elle sauta sur ses deux jambes et s’empressa de courir dans les bras de son homme. Contre toute attente, et outre son habituel caractère de cochon, la jeune femme avait simplement laissé de côté sa tristesse et l’éventuelle gêne ou encore rancœur qui aurait pu se faire ressentir après une telle séparation. Elle était soulagée de le retrouver et son besoin viscérale d’être en contact avec lui avait pris le dessus sur tout le reste. Sans un mot, elle se jeta à son cou. « Serre-moi fort… » souffla-t-elle tout bas, comme une plainte. Elle avait fait tant d’efforts pour garder la tête haute devant les collègues et ses proches durant ces longs mois d’absence ; pour rester forte et donner l’impression qu’elle gérait la situation alors qu’elle en était un peu déboussolée. Ce soir, il était tant de relâcher totalement la pression.

Maddie avait enroulé ses bras autour du cou de Valentino, venant nicher son visage en son creux. Elle inspira profondément, profitant de ce parfum mêlé à son odeur naturelle qui le rendait unique et l’avait toujours attiré. Elle retrouvait cette douce chaleur qui lui avait fait tant défaut, réalisant petit à petit que le poids sur son cœur allait probablement s’envoler… Une larme roula discrètement sur sa joue et la brunette s’empressa de l’essuyer en se reculant doucement. « Je… Tu m’as manqué. » C’est qu’elle lui avait tout de même imposé tout ça, sans même se demander si un tel accueil était attendu ou espéré. Il n’avait pas donné le moindre signe de vie ces derniers mois alors peut-être s’attendait-il à ce qu’elle lui rentre dedans. En temps normal, la belle aurait probablement fait la tête, demandé des explications, frôlant probablement le clash. Mais cet éloignement lui avait aussi donné le temps de réfléchir et de faire le constat que aucun des deux ne lâchait prise, ça serait un cercle conflictuel vicieux. Qu’est-ce qui était le plus important elle ? Avoir le dernier mot ? Obtenir tout un tas d’explications et lui tirer les vers du nez sur ce qu’il avait pu faire ou ressentir sans elle ? Ou bien le retrouver et le garder près d’elle, une bonne fois pour toute ? Ces derniers mois lui avaient paru interminables… Et comme elle ne savait rien de ce qui se passait pour lui, Maddie avait vécu avec la peur de le perdre à nouveau, de sombrer dans une nouvelle sombre période. Les 6 années passées loin de lui avaient été atroces… Impossible pour elle d’imaginer les revivre. Elle avait donc pris son mal en patience, se murant dans un silence à son sujet et se refermant un peu sur elle.

Ce n’est qu’en le retrouvant qu’elle allait pouvoir se libérer et retrouver toute sa joie de vivre. En le voyant dans l’encadrement de la porte, et surtout en entendant cette invitation à rentrer chez eux, Madeline avait senti que tout irait mieux. Peu importe le temps que cela prendrait, l’avenir serait positif. Ayant bien du mal à rester loin de lui, elle porta doucement sa main sur la joue de Valentino. « Tu as l’air fatigué… Ça va ? Tu viens d’arriver ? Le voyage était long ? » Elle esquissa un léger sourire, bienveillant et sincère. Les yeux brillants, on devinait sans mal qu’elle était dans un état similaire. Seulement, elle s’en moquait éperdument. Elle serait même capable de ne pas fermer l’œil de la nuit, de peur de se réveiller toute seule dans un grand lit froid.  

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Madeline░Valentino

∞La vérité était que, même dans le commissariat, il ne se sentait pas particulièrement à sa place. Il était presque gêné de se retrouver face à Madeline, alors qu'il était parti. Alors qu'il lui avait à peine laissé un mot. Et il ne savait pas vraiment s'il allait se prendre une gifle ni comment est-ce que ça allait se passer. Quand James lui avait dit qu'elle était là, il avait senti son coeur se gonfler à la fois d'espoir et de tristesse. Comment est-ce que les choses étaient supposées se passer ? Et pourtant, face à elle, tout était devenu naturel, comme la simple proposition de rentrer à la maison. Et malgré ce qu'il imaginait qu'il pouvait y avoir de colère, d'incompréhension ou de rancoeur entre eux, lorsqu'il vit Madeline s'approcher de lui, et sauter à son cou, il ne pu s'empêcher de soupirer de soulagement. Peut-être était enfin venue l'heure de se retrouver pour de bon. Il la serra fort contre lui. Elle n'avait pas besoin de demander pour qu'il ne le fasse de bon coeur. Sentir sa peau, l'odeur de son parfum, c'était encore la plus belle sensation qu'il n'ait jamais ressenti. Et encore plus à la suite de son absence.

Le silence marqua cet instant si profondément que ce fut presque difficile de reprendre des mots tant il était plus parlant que la moindre phrase qu'il pouvait bien prononcer. Il déposa un baiser au creux du coup de Madeline, la serrant un peu plus fort, faisant presque décoller ses petits pieds du sol. Avant de la déposer, et qu'elle ne s'écarte de lui. Il interpréta mal ce geste, prêt à devoir s'expliquer, alors que les mots qu'elle venait lui offrir étaient tout sauf une demande d'explication, une mise au point ou un savon bien mousseux qu'elle lui donnait. «Tu m'as manqué aussi, mon amour.» dit-il en lui prenant les mains. Il ne voulait plus la lâcher et il avait besoin de dire ce qui brimait son coeur depuis qu'il avait passé le premier pas du commissariat, avant même de monter les escaliers qui le mènerait à leur bureau, l'un en face de l'autre, point duquel d'ailleurs, il avait passé des heures à observer la jeune femme, et à espérer après elle, alors qu'ils n'étaient pas ensemble à l'époque.«Je regrette, tu sais. D'être parti comme ça. C'était une bonne chose, ce stage.. Mais mon départ était brutal et injuste. Tu sais, pendant ce temps, j'ai beaucoup pensé à tout ça.. A nous.» Il s'éclaircit la gorge un peu bruyamment. «Je ne veux plus être séparé de toi. Plus jamais. Pardonne-moi..» il la regardait avec la plus grande sincérité. Ses mots, il ne les avait pas imaginés, ils étaient venus comme ça. Et il avait besoin de savoir que sa compagne croyait en sa présence à ses côtés. Pour toujours.

Il lui offrit un sourire, et posa sa main sur la sienne. Ce contact de sa main par sa joue et par la sienne à lui, c'était devenu nécessaire. Il ferma les yeux, un court instant, essayant de ne penser qu'à ce que c'était pour eux. Il lui sourit, et hocha légèrement la tête. «C'était long, oui. Le car est arrivé il y a un quart d'heure, je dirais.. Vingt minutes, peut-être.» Et tout ce qu'il avait trouvé à faire, c'était de passer par la case commissariat, pour la retrouver. Enfin, encore était-il qu'il était chanceux de l'avoir retrouvée ici, elle aurait pu être n'importe où ailleurs. Mais il connaissait Madeline. Elle était d'un persévérant, bourreau de travail, surtout seule. Il laissa tomber ses bras autour de sa taille, resserrant son emprise sur son corps qu'il aimait tellement. Il baissa d'un ton en entendant James passer derrière eux, se raclant bruyamment la gorge, avec une classe inégalée, avant qu'il n'aille à son bureau. «C'était quand, ta dernière nuit de sommeil ?» Elle était belle, il ne le nierait jamais. Mais il savait remarquer les petits coins bleutés, violacés par le manque de sommeil sur elle. Et s'il était fatigué, il ne l'était pas autant qu'elle ne semblait l'être elle-même.
Il déposa un rapide baiser sur ses lèvres, avant de dire en souriant. «Est-ce que ça te dit de rentrer le plus vite possible, de se commander à manger, et de passer la meilleure nuit de notre vie ?» et tout ça, sans le moindre sous-entendu. Pas mal. ∞