and your heart is the heart of a life

« Lily, c’est maman. Je sais que je suis un peu en retard pour ton anniversaire, mais je tenais à te le souhaiter quand même. Tu nous manques, à ton père et moi. Reviens à la maison quand tu veux, d’accord? Je t’aime. C’est maman. Tu connais encore mon numéro j’espère. Bonne journée chérie. » Je supprime le message. Deux fois si j’aurais pu. Tu parles qu’elle est désolée, mon anniversaire était il y a presque un mois. C’en ait presque ridicule, j’aurais pitié d’elle si ce n’était pas ma mère. Mais comme c’est elle je préfère ne même plus penser à ce message. Elle n’en vaut pas la peine, même après ces deux années loin de cette maison que je ne veux plus revoir. Je tourne la tête vers le cadran. Comment peut-il déjà être onze heures? Mes devoirs de biologie éparpillés sur le bureau, je me dis qu’une pause me ferait le plus grand bien. Un repas? Bonne idée. Chemin faisant, j’arrive à la cuisine où Mathew s’active au fourneau. Que peut-il bien cuisiner à cette heure? Aucune idée, mais s’il est heureux comme ça, grand bien lui fasse! J’ouvre le réfrigérateur, observant ce qui se trouve sur ma tablette. Plus grand-chose, mais assez pour me faire un sandwich à la tomate. Ce sera bien parfait comme ça, surtout si je vais au gymnase ensuite. Tournoyant autour de mon colocataire, je construis mon repas de rêve de ce matin, bien heureuse de pouvoir encore bien me nourrir dans ce monde de malbouffe. Y pensez-vous, à toute cette malbouffe qui fait qu’autant d’américains sont obèses? Ça m’effraie juste d’y penser. C’est peut-être pour ça que je vais autant à la gym. Ou juste que j’aime ça. Je devrais réfléchir à ça pendant que je cours, ce serait pas mal. Mon sandwich en bouche, je retourne à ma chambre, enfilant une veste pour être confortable durant le trajet. Je n’ai pas vu Lane ce matin, il doit être en cours, mais d’une manière ou d’une autre, je n’aurai pas pu profiter de son moyen de locomotion. Il a beau se plaindre de sa voiture, au moins il en a une je me dis. Hop mon assiette dans le lave-vaisselle et me voilà partie.

Le paysage défile tandis que j’avance vers le centre de sport. Peut-être que le mec mignon de lundi dernier y sera, qui sait? J’ai bien vu les œillades qu’il me lançait, mais j’ai été déçue de quitter la salle sans qu’il m’ait offert un rendez-vous. N’est-ce pas comme ça que ça devrait être, tout simplement? Quelqu’un te plait, tu lui demandes et that’s it? En même temps, je n’ai pas fait de mouvement non plus, je ne suis pas mieux. Mais l’amour, c’est pas vraiment mon truc en même temps. Je préfère me concentrer sur mes études et le sport. En plus du boulot, ça me fait bien assez. Je pousse la porte des vestiaires, enfile mes vêtements et hop, je suis dans la salle du bonheur. L’odeur de sueur me submerge mais je m’en fiche. Ça fait juste montrer que certains savent bien comment travailler. Ou ont une suporification plus élevée. L’un ou l’autre, ce n’est certainement pas ce qui me dérange. Un regard sur la salle et je me rends compte qu’il n’y a pas bien grand monde. Dans une heure ce sera le fouillis, c’est bien certain. Mais en attendant, j’ai tout mon temps et l’espace désiré. Je pose alors mon regard sur les tapis et découvre Lane. Hé bah, il est là celui-là! Bien heureuse de le voir, je grimpe sur le tapis qui se trouve à ses côtés, le démarrant d’une main experte. Un coup d’œil à son visage me fait comprendre qu’il n’est pas à son meilleur. « Hey! Je ne te demanderai pas comment ça a été, ton visage veut tout dire. Court, ça te fera du bien. Même si t’as déjà l’air d’être au courant! » Je souris et laisse aller mes pieds, les foulées me faisant m’envoler. Il n’y a rien de mieux que ce sentiment qui nous amène loin des tracas. « Ma mère a appelé. J’avais l’impression de me retrouvée comme il y a deux ans quand on s’est connus. T’y crois toi, que ça fait déjà tout ce temps qu’on se connait? »

FICHE ET CODES PAR ILMARË