C’est une sensation vraiment agréable. J’ai déjà embrassé des filles, j’ai même eu des rapports sexuels mais entre nous, je n’étais pas amoureux, j’avais envie d’être un peu normal, je me disais que c’était la chose à faire et je n’ai pas de regret spécial parce que ce n’était pas nul, mais ça n’a rien à voir avec maintenant et j’aime son baiser, j’aime la douceur de ses lèvres, j’apprécie ce qu’elle me fait ressentir même si je me sens terriblement guimauve en étant à ses côtés. Un sourire et je me recule lentement, mais je ressens déjà un petit manque que je n’ai jamais eu jusqu’à présent. C’est si étrange. Le pire, c’est sans doute que je ne peux pas en discuter avec Eli, il ne doit pas comprendre tout ça. J’aimerai. Pas pour moi, mais pour lui, j’aimerai qu’il tombe amoureux, peu importe la personne et qu’il soit heureux même si j’me dis qu’en étant dans son monde, il l’est malgré tout et que je reste le plus inquiet des deux.

Elle se détache et je me redresse pour me masser la nuque dans un petit sourire gêné, on est censés dire quoi après ce genre d’échange ? Tout ce que je sais, c’est que je veux la revoir rapidement. Peut-être l’emmener au parc d’amusements et faire une soirée avec elle et Eli ensuite. J’espère qu’elle pourra, son âge reste une barrière malgré tout si son tuteur me prend en grippe. Même s’il n’y a pas de raisons. Elle se tourne légèrement, se fige, je suis son regard et observe l’homme, perdant progressivement mon sourire pour redevenir sérieux et un peu froid. Ça devait arriver n’est-ce pas ? « Hum...euh... Sullivan, je te présente Jesse... » « Bonsoir Mr Collins. » Je lui tends la main poliment pour me présenter. Enfin, je ne sais pas quoi dire pour être honnête. Elle vient d’énoncer mon prénom, je dois dire autre chose. Je regarde Cléo qui semble autant déboussolée que moi, mais je ne peux pas la laisser en plan. J’envoie un message rapide à Eli pour lui dire que je serai possiblement en retard, qu’il ne doit pas s’inquiéter avant de ranger mon GSM pour les observer. « J’imagine que ça ne doit pas vous plaire qu’on sorte ensemble mais euh…. » Mais quoi ? Il la regarde comme un père. « Je sais que réellement, on ne peut pas faire ce genre de promesse, parce qu’on ne connait pas l’avenir et qu’on ne sait pas ce qui peut heurter une personne, mais je n’ai pas l’intention de lui faire du mal, ou… de jouer avec elle. » Je me doute qu’il doit penser au sexe, je suis un vrai panda pour ça… Je serai capable d’attendre des années pour quelqu’un. Ce n’est pas vital. C’est un partage, c’est tout. Je pose ma main dans le dos de Cléo avant de lui sourire tendrement.

Sullivan restait passablement perplexe. Il n'était pas mécontent de les avoir surpris.. Quoi que, en y réflechissant sérieusement, oui, un peu. En fait, il se demandait pourquoi il avait eu besoin de venir ici pour embrasser sa petite protégée. Non mais oh ! Mais il était étonné que Cléo ne lui en ai jamais parlé. Car quoi de mieux pour mettre les choses face à ses parents (ou tuteurs dans le cas présent) pour ne pas essuyer de refus ? Enfin, ça avait toujours été sa façon d'agir envers ses propres parents. Quoi qu'il n'en était, Sullivan n'aimait pas voir ce jeune homme mettre les pattes sur Cléo, sa fille. Ou tout comme, pour ceux que ça ne satisfaisaient pas. Et puis.. Il avait quel âge aussi ? Certes, pour avoir déjà eu un apprenti asiatique, il savait qu'ils paraissaient assez jeunes, mais il était clair, dans sa façon de parler et d'agir que ce n'était plus un enfant, et qu'il était très certainement diplômé. Une vision d'horreur s'imposa à Sullivan : et si c'était un vieux qui se faisait passer pour un jeune, dupant Cléo ? Non, Cléo était intelligente, elle saurait parfaitement reconnaître, il fallait lui faire confiance. A elle, c'était facile, mais à lui. Tout de même, Sullivan lui serra la main, non sans réticences mentales.

Bonsoir jeune homme.

dit-il de façon assez sobre, mais tout en politesse, et son montrer ses inquiétudes. Il laissa le jeune homme parler, s'enfoncer un peu aussi, tout en regardant le regardant, alternativement avec Cléo, qui semblait tout aussi mal à l'aise.

Oh, mais ça, vous avez plutôt intérêt, Jesse ! A votre place, je n'aimerais pas lui faire de mal

Ce n'étaient pas des menaces directes, mais tout était dans l'art du sous-entendu, déjà pour ne pas passer pour un violent, ni un père ultra protecteur. Comprenant que la situation était aussi gênante pour les deux jeunes, Sulli se lança, près une expiration rapide d'air, comme pour faire retomber la pression, qui ne retomba pas. Lui qui pensait être passé à autre chose à partir du moment ou Lauren lui avait ramené son premier petit ami !

Vous n'allez tout de même pas rester là. Vous souhaitez boire quelque chose ? Je veux dire, tous les deux ?

Sullivan avait jeté un coup d'oeil à Cléo, qui montrait une certaine inquiètude, s'il ne se trompait pas. Il jouait la carte du papa gentil et qui essayait de mettre tout le monde à l'aise. C'était la meilleure, et celle qui caractérisait Sullivan. Aucun des trois n'était vraiment à son aise, alors il fallait faire avancer les choses Et puis, de toute façon, si Cléo était heureuse, c'était ce qui comptait. Même si papa Sulli serait aux aguêts pour protéger sa fille adoptive.

Anotherstep to your heart. -  Clesse.

Le regard de Sullivan intimidait Cléo à cet instant, elle ne savait pas quoi dire ni comment agir. A vrai dire, à ce moment précis, elle voyait se dessiner un peu plus en Sullivan le profil d'un père, parfois, elle était à deux doigts de l'appeler papa et ce n'était pas pour rien... il la considérait comme sa fille et il représentait le père qu'elle n'avait jamais eu. Alors forcément, elle était gênée d'avoir embrassé Jesse face à lui. « Bonsoir Mr Collins. ». Jesse tendait la main au père de famille et Cléo n'avait qu'une peur, que Sullivan l'ignore. Elle savait bien que ce n'était pas dans ses habitudes d'agir de la sorte mais, s'il était contrarié ? Heureusement, Sullivan serra la main de Jesse, Cléo sentit son cœur se remettre à battre soudainement -elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle avait retenu sa respiration pendant ce bref instant-. « Bonsoir jeune homme. ».

« J’imagine que ça ne doit pas vous plaire qu’on sorte ensemble mais euh…. ». Cléo regarda son petit-ami légèrement inquiète par ce qu'il venait de dire, elle ne voulait pas qu'il se grille auprès de son père d'adoption. « Je sais que réellement, on ne peut pas faire ce genre de promesse, parce qu’on ne connaît pas l’avenir et qu’on ne sait pas ce qui peut heurter une personne, mais je n’ai pas l’intention de lui faire du mal, ou… de jouer avec elle. ». Elle l'observa avec un sourire à la fois tendre soulagée, elle tombait doucement amoureuse de ce jeune homme et elle savait qu'il ne lui voulait aucun mal mais en plus, il était prêt à se tenir devant Sullivan et à l'assumer. Cléo sentait son corps battre à tout rompre alors qu'elle avait un sourire affreusement niais, un sourire que Sullivan n'avait probablement jamais vu sur son visage. A vrai dire, l'adolescente était charmée et elle ne songeait même pas qu'indirectement, ils parlaient peut-être de sexe. « Oh, mais ça, vous avez plutôt intérêt, Jesse ! A votre place, je n'aimerais pas lui faire de mal ». Cléo lui lança un regard à la fois surpris et désapprobateur, elle ne tenait pas à ce que Sullivan effraie Jesse, elle faisait confiance au bel asiatique et quelque part, elle tenait à ce que son père adoptif ait confiance en ses choix.

« Vous n'allez tout de même pas rester là. Vous souhaitez boire quelque chose ? Je veux dire, tous les deux ? ». Cléo ne put s'empêcher de lancer un regard inquiet au père de famille à cet instant, elle craignait qu'il le cuisine -sans mauvaise jeu de mot avec son métier-. Elle ne voulait pas que Jesse se sente encore plus mal à l'aise.... et en même temps, elle savait que Sullivan était une personne de confiance alors elle glissa sa main dans celle de Jesse discrètement. « Hum oui, pourquoi pas. » Elle offrit un sourire à Sullivan après avoir vérifié que son petit-ami n'était pas trop réticent. Au moins, elle avait la confirmation qu'elle n'avait pas un gamin prêt à s'enfuir en courant et l'abandonner à la moindre complication ce qui, très honnêtement la rassurait. « Les autres ne sont pas là ? ». Non parce que Cléo n'était peut-être pas tout à fait prête à voir tout le monde venir s'installer au salon et tenter de tirer les vers du nez à Jesse.

En tout cas, elle aurait aimé dire à Sullivan qu'elle lui aurait bien parlé de tout ça mais, qu'à vrai dire, elle n'avait pas prévu les choses. Elle s'était fait un milliard d'histoires dans sa tête sans jamais oser croire réellement que Jesse voudrai sortir avec elle et pourtant...

« Vous n'allez tout de même pas rester là. Vous souhaitez boire quelque chose ? Je veux dire, tous les deux ? » Okay, c’est parti pour entrer dans la cage aux lions visiblement. En tout cas, je suis content d’avoir prévenu Eli, j’espère juste qu’il m’attendra sagement à la bibliothèque au lieu de décider de rentrer par lui-même. J’aimerai bien lui donner une estimation de temps, mais ce n’est pas possible avec ce genre de moment. Une demi-heure maximum et je m’excuserai pour m’en aller. Ce n’est pas que ça me fasse totalement flipper, quoi que, rencontrer le tuteur légal de sa copine alors que c’est notre premier jour ensemble… Enfin, officiellement ensemble. Premier jour, premier baiser, première rencontre avec la figure paternelle, je peux sans doute aller jouer au lot après tout ça. Je regarde la main de Cléo avant d’entrelacer nos doigts et de redresser les épaules. Même si je garde une attitude droite malgré le fait qu’intérieurement, je n’étais pas si détendu et sûr de moi que ça, mais si je pars maintenant, je prouve à tout le monde que je n’en veux pas la peine.

Je ne suis pas habitué à ça, je ne me suis jamais investi dans une relation, je préférai m’occuper d’Eliott et d’aider les parents quand ils avaient besoin de moi. Je ne suis pas ce genre d’hommes alors je crois que je me sens aussi mal à l’aise que Cléo mais j’ai un petit soulagement quand j’ai l’impression de comprendre qu’on ne sera que tous les trois parce que bon, faire un début devant toute la famille, c’est flippant. Personnellement, je ne sais pas quand je la présenterai à mes parents, pas que j’en ai honte ou quoi que ce soit, mais c’est Eli qui compte et puis honnêtement, je crois que mes parents sont les seuls Kang de la famille à penser qu’on sera célibataires à vie et qui ne nous ont jamais posé une seule question sur nos vies amoureuses. Ça ne doit franchement pas les intéresser et mon père s’est déjà résigné à ne pas avoir de petits-enfants. Alors bon.

On s’installe à une table et je garde la main de Cléo dans la mienne alors que ma paume devient relativement TRES vite moite… L’autre main triturant ma cuisse par petit stress. On doit dire quoi dans ce genre de situation. « Je suis pompier ! » Je le dis avec une vivacité impressionnante alors que personne ne m’a rien demandé avant de soupirer en fermant mes yeux quelques instants. Une grimace et je regarde la belle brunette avant de regarder Mr Collins. « Je suis désolé… J’ai jamais fait ça avant. J’ai jamais été vraiment dans une relation. » Et je me rends compte du double-sens que ça peut avoir. « J’veux dire, je suis pas un playboy, mais… Je me suis surtout concentré sur mon travail et ma famille… » Ça se voit non ? Que je ne suis pas un coureur de jupons. « Ça me rend nerveux, pardon, j’ai pas vraiment l’habitude de devoir me justifier pour ça. » Et il est impressionnant, mais je ne fuirai pas pour autant. « J’ai beau avoir 20 ans, je crois que je suis aussi novice que Cléo pour ce genre de choses. » Je le dis humblement, je n’ai aucune prétention et pourquoi mentir de toute façon ? Je masse un peu ma nuque en me demandant intérieurement si je dois continuer à parler ou attendre un peu… Je vais attendre je crois.

HRP:

Sullivan avait les yeux qui passaient de Cléo à son petit ami. Comment il avait dit qu'il s'appelait déjà..? Jeremy ? Jessie ? Oui, plus un nom comme ça. Le pire était très certainement que Sullivan avait répêté son prénom, mais ne l'avait pas imprimé. Peut-être parce qu'il ne le voulait pas ? Non, bien sûr que non. il avait vu le visage de Cléo avant qu'elle ne remarque que Sulli était sorti. Elle était heureuse, et faisait enfin confiance à un homme, après ce qu'il lui était arrivé avec son père, qui lui avait servi de modèle pour les choses à ne pas refaire. Comme croire qu'un homme savait aimer sans être du type de l'exemple qu'elle avait eu, à savoir son père. Dans un sens, il était vraiment heureux pour elle. Mais inquiet aussi, parce qu'il avait l'air bien plus vieux que ce que ne l'était la jeune fille. Et aussi assez anxieux de ne pas avoir été informé. Et puis, on s'inquiète aussi toujours dès qu'un enfant est en couple. Surtout quand ils sont plus jeunes. Comme pour Cléo.
Sullivan leur avait proposé - à tous les deux - de rentrer, pour boire quelque chose. C'était au moins normal. La situation était étrange parce qu'il n'avait jamais vraiment eu à la vivre auparavant. Parce que ses enfants lui avaient toujours parlé des personnes qui rentraient dans leur vie. Parce que ses enfants savaient qu'il ne les accueilleraient pas avec une batte de baseball. Cléo, quant à elle, bien qu'il ne remettait pas forcément en cause la confiance qu'elle pouvait lui accorder, n'avait jamais trop eu d'exemple des réactions d'un père. Alors, il comprenait qu'elle ait pu douter. Bien que voilà. Avec un sourire assez gêné, Sulli entreprit la conversation.

Alors, hum..

dit il en se raclant la gorge.

vous vous connaissez depuis longtemps vous deux ?

En fait, une autre chose mettant Sulli dans une position assez inconfortable était de ne pas savoir quel âge il avait. Bien qu'il ait des traits fins, comme majeure partie des asiatiques, on voyait qu'il était un peu plus âgé que la jeune Cléo.