e suis une grande naïve. Je le sais. Je le sais depuis toujours. Ma meilleure amie me l’a si souvent répéter que je serais bien sotte de ne pas m’en souvenir. D’ailleurs, elle me taperait sur les doigts si apprenait ce qui vient de se passer entre Steven et moi. Mais, je suis peut-être naïve, je sais très bien que Steven ce n’est pas Andrew. Oui, ils sont frères, mais la comparaison s’arrête là. Je sais que Steven est quelqu’un de bien. Depuis le temps que je travaille avec lui, j’ai appris à le connaitre. Après avoir écouté ma réponse plutôt ridicule quand y songe, il reprends la parole. Cette fois pour me faire comprendre qu’il n’a pas de mauvaises intentions envers moi, qu’il n’est pas son frère et qu’il espère que je le sais. Bien sûr, je m’y attendais un peu, mais l’entendre dire me fait froid dans le dos. Il ne pas vouloir casser l’ambiance, mais en évoquant ce Bougre d’Andrew, c’est malheureusement ce qu’il a fait. « Ne t’inquiète pas, je sais tout ça ! » que je lui réponds, la gorge et la bouche rendue sèches par la nervosité. Je comprends pourquoi il veut savoir tout ça, c’est normal. On ne peut pas vraiment dire qu’à mon arrivé dans son entreprise je lui ai facilité la tâche. J’avais plutôt tendance à l’éviter. Et quand, je n’avais pas d’autres choix, que je ne pouvais pas l’éviter, je me tournais en ridicule. Ah ça, on peut dire que j’ai bien du les faire rire au bureau ! Enfin, je suis maladroite, une véritable catastrophe ambulante, mais je suis comme ça, je n’y peu rien. Ce n’est pas comme si j’étais capable de le contrôler. C’est loin d’être le cas, malheureusement. « Et ça n’a jamais fait partie de la mienne ! » que je réponds, lorsqu’il reprends la parole. Enfin, ça en a fait partie qu’une seule fois, alors on ne peut pas vraiment dire que ça compte. Surtout vu comment toute l’histoire à faillit se terminer. Non, vu ce qui c’est passé, on ne peut pas vraiment dire que ça compte !

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epuis que je suis gamine, j’idéalise l’amour. Sans doute parce que dans ma famille, tout le monde est heureux. Je dois probablement être la seule personne au monde à n’avoir aucun divorcé dans mon entourage proche. Par entourage proche, je parle naturellement de ma famille. Pas de mes amis ou des gens avec qui je bosse. De nos jours, ça reste tout de même rare. Voilà pourquoi, j’idéalise l’amour. Et les films que je me plait à regarder, tout comme les livres que je lis, n’arrange pas la situation. Loin de là. C’est simple, dans les films que j’aime, dans les livres que je lis, tout se termine bien. Un véritable conte de fées. Pas étonnant que je me retrouve à avoir de telles attentes. J’attends quelque chose qui n’existe sans doute pas. C’est ce qui s’est passé avec Andrew. J’étais adolescente, naïve, j’avais des rêves pleins la tête. Et quand ce beau garçon aux yeux azur est venu me trouvé pour m’inviter à sortir, je me suis tout de suite imaginée dans une merveilleuse robe blanche, avec des fleurs dans les cheveux. Je voyais se dessiner mon rêve de princesse. J’étais Cendrillon, Aurore et Belle à la fois. Il allait me faire monter sur son beau destrier et adieu ce monde cruel, une vie de rêve allait s’offrir à moi. Sauf que je suis redescendue en quatrième vitesse de mon petit nuage. Je me suis carrément casser la gueule. Je me suis brisé les ailes. Et pas seulement. Pour autant, aujourd’hui encore, j’idéalise l’amour. Steven m’a embrassé et c’est plus fort que moi, je rêve déjà. Je me sens conne. On devrait me donner des baffes, m’engueuler. Oui, il m’a embrassé et après ? Ce n’était peut-être qu’un baisé. C’est ce que je devrais me dire, c’est ce que je devrais m’obliger à pensé et à croire, mais, encore une fois, c’est tout le contraire. Il me fait savoir qu’il n’est pas comme son frère, ce qui me laisse penser que ce n’était pas qu’un baisé à ses yeux, ce que je savais déjà. Mais, quand il me parle de sexualité, je suis bien obligée d’admettre qu’en dehors de son Bougre de frère, je n’ai connu personne d’autre. De quoi le faire fuir, malheureusement. Mais, j’ai de la chance, il ne semble pas vouloir prendre ses jambes à son cou. « Prendre notre temps. C’est tout ce que je demande ! » finis-je par dire, tout en faisant taire cette voix dans ma tête qui me répète qu’Andrew avait dit ça, lui aussi.

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u travail, personne ; que ça soit dans mon bureau ou ailleurs ; ne peut ignorer que j’ai un sérieux faible pour mon patron. Ça se voit, comme le nez au milieu de la figure. Je ne suis pas très subtile, aussi, mes nombreuses maladresses parlent pour moi. Les rougissements dès qu’il entre dans une pièce, les bafouillements, les gaffes en rafale. Tout ça, ça n’arrive pas par hasard, ça arrive uniquement quand il est dans les parages. Au point que j’en suis venue à l’éviter pour ne plus que ça se produise, pour ne plus me prendre des remarques impromptues de la part de mes collègues. Je l’ai sans doute blessé en agissant ainsi, mais étant donné qu’il était le seul ; enfin je crois ; à ne pas s’être rendu compte de tout ça, ça m’avait semblé être la meilleure des choses à faire. Naturellement, maintenant que je sais que je ne lui suit pas totalement indifférent, je le regrette. J’ai sans doute perdu du temps à le fuir, mais de toute façon, si je l’avais su, ça n’aurait sans doute pas changer grand-chose, car, jamais, je dis bien, jamais, je n’aurais oser lui parler de mes sentiments. C’est un peu trop gênant, il faut le reconnaitre. Et puis, vu mes réactions, j’ai toujours cru qu’il le savait mais qu’il s’en moquait. Pas par méchanceté, mais parce que je suis bien plus jeune que lui. Cette différence d’âge ne me dérange pas du tout, mais j’avais criant qu’elle ne le dérange, lui. Enfin, comme d’habitude, je pause un peu trop de questions pour pas grand-chose au final. Je lui indique vouloir prendre mon temps, pour pleins de raisons. La première est que, depuis Andrew, je n’ai pas eu de petit ami. J’ai donc besoin de plus de temps qu’une autre avant de pouvoir totalement me laisser aller. Je lui faisais confiance, pas de toute là-dessus, mais oui, je reconnais que j’ai besoin de d’avantage de temps. Il le comprends d’ailleurs très bien, ce qui me soulage. « Pas trop longtemps quand même, hein ? » que je finis par dire pour faire suite à ses paroles.

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e suis soulagée par ses paroles, mais également terrifiée. Et ce n’est pas peu de choses que de le dire à voix haute. Je suis soulagée parce que je suis attirée par lui, par son sourire, sa patience, sa gentillesse et sa prévenance, mais, je suis aussi terrifiée. Terrifiée parce que c’est le frère d’Andrew. Mais pas seulement. Je sus terrifiée parce qu’en dehors d’Andrew, il n’y a eut personne d’autre. Vraiment personne. Et c’est ça qui me fait peur. J’ai peur parce que je ne saurais pas comment me comporter. Je ne saurais pas quoi dire, quoi faire ou encore quoi penser. Et surtout, j’ai peur parce que même si je lui fais entièrement confiance, je ne peux pas me retenir de pensé que l’histoire pourrait se répéter encore et encore. Que, comme son frère avant lui, il n’a qu’une seule idée en tête et elle n’est pas très belle. J’ai peur que ma meilleure amie ait raison et que je dois en train de me jeter toute seule dans la gueule du loup. Oui, j’ai peur, mais je ne dirais rien de tout à Steven parce que je ne veux pas lui faire de peine. Je sais que toute cette peur que je ressent en ce moment n’est que le fruit de mon imagination. Quand tout vas bien, je m’imagine que c’est faut et qu’une poisse titanesque vas me tomber dessus d’un moment ou un autre. Parce que c’est comme ça que ça marche. Voilà pourquoi je suis à la fois soulagée et terrifiée. Je suppose qu’il me faudra du temps avant de me laisser complètement aller avec lui. Je pouffe à sa remarque, qui, une fois encore me terrifie et me soulage à la fois. Il vas finir par me croire complètement folle. Je m’apprête à lui répondre lorsque la porte d’entrée se met à sonner, se rappelant à notre bon souvenir. Je présume qu’il doit s’agir du traiteur, voilà plus d’une demi-heure maintenant qu’il a téléphoner pour commander de quoi manger. Et ça tombe bien, je suis affamé.

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e petit frère de Steven n’a pas abusé de moi au sens où on pourrait le comprendre, c’est-à-dire pas de manière sexuelle, mais de manière psychologique. J’avais toute confiance en lui, j’aurais mis ma vie entre ses mains et il a tout gâché. J’étais naïve à l’époque et d’une certaine façon, je le suis encore aujourd’hui. Ce que je veux dire, c’est que j’ai tendance à accordé un peu trop vite et trop facilement ma confiance. Il suffit de quelques mots gentils, quelques paroles compréhensives pour que je face tomber mon mur. J’ai tort d’agir ainsi, je le sais, mais c’est plus fort que moi. Je ne suis pas quelqu’un de méchant, c’est même tout le contraire et c’est justement là tout le problème ! Enfin, en ce qui concerne Steven, je veux croire que j’ai raison de m‘accrochée et surtout de lui faire confiance, mais c’est dur, parce que c’est son frère. Mais, ça fait bien trop longtemps que je suis seule et cette solitude me pèse. Pour autant, je ne suis pas prête à me jeter dans les bras du premier venu. Preuve en est, avec ce garçon rencontré en boîte de nuit et qui disait être un ami de Steven. Je ne sais pas pourquoi, moi qui suis pourtant une grande naïve, j’ai du mal à le croire. Je suis pourtant prête à croire n’importe quoi. Vous pouvez être certain que si on annonce une invasion extraterrestre à la télévision, je serais la première à y croire. Je serais aussi la première à les croire pacifistes alors que mas du tout. Naïve, je vous dis ! La sonnette de la porte d’entrée retenti, signe sans doute, que notre repas arrive. Ça tombe bien, je meure de faim et surtout, je ne sais pas quoi dire. La nervosité me rends muette et sotte. Sotte surtout. Il me tends ce que j’ai choisi avant de me souhaité un bon appétit. « Merci, toi aussi ! » que je réponds, le nez dans mon sachet. C’est que ça sent très bon. J’avais faim, mais maintenant, j’ai encore plus faim. Et je n’attends pas une seconde que ça refroidisse, je commence aussitôt à manger. Je me brûle la langue. « C’est bon mais c’est chaud ! » que je m’exclame alors.

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l est vraiment très rare que je commande à manger. Tout comme il est très rare que je me contente de repas tout préparer. Tout simplement parce que j’aime faire la cuisine. Je ne suis pourtant pas un cordon bleu, je ne fais que des préparations toutes simples, mais j’aime le faire. Ça me plait, et puis, c’est tout de même bien meilleur de déguster un plat préparé par soi-même qu’un plat acheté tout fait. La raison du pourquoi est vraiment toute simple, on sait ce que l’on a dans son assiette ! Et je dois dire que, même si j’aime manger de la nourriture provenant de chez le traiteur, comme c’est livré à domicile, on ne sait pas vraiment dans quelles conditions est-ce que c’est préparé ! Dans le cas précis, c’est bon, mais est-ce que ça l’est vraiment ? Si ça se trouve, il n’y a que des mauvaises choses, comme des colorants, des additifs, des conservateurs et j’en passe ! On le sait, on a beaucoup de problèmes de surpoids dans notre pays ; et pas seulement dans le nôtre par ailleurs ; et on sait pourquoi ! C’est souvent à cause de ce que l’on mange. On vit dans une époque ou on ne sait pas prendre le temps de se poser autour d’une table avec couverts et assiette. C’est triste, je trouve ! Mais, tout ça, je ne le dirais pas ! Je ne veux pas prendre le risque d’être trop moralisatrice et lui faire prendre la fuite en courant ! C’est pourquoi je ne dis rien, je me contente de manger en silence. Et, il ne dit rien non plus. Nous avons sans doute l’air de deux imbéciles et je regrette que son chien soit dans le jardin, je suis certaine qu’il a plus de conversation que nous deux réunis ! Mais qu’importe, parfois, le silence, ça a du bon. « Oui, c’était très bon ! » que je réponds, lorsqu’il me questionne sur le repas, à savoir, ce que j’en ai pensé. Oui, c’était bon en goût, mais sans doute beaucoup moins pour la santé. Enfin, heureusement, je ne mange pas des hamburgers et des frittes tous les jours !

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e suis fatiguée. J’ai passé pas mal de temps supplémentaire au travail aujourd’hui et, me pensant seule, je pensais sérieusement que j’allais rentrée directement et m’endormir devant un film à l’eau de rose, comme à ma fidèle habitude. Je ne suis donc pas très bavarde, d’une part parce que je suis épuisée et d’autre part, parce que nous avons déjà beaucoup parler. Je n’ose pourtant pas lui dire que je voudrais rentrer parce que je ne tiens plus debout ; quoique pour l’heure je sois confortablement assise sur son canapé. Le silence règne donc dans la pièce, mais je suis tout de même assez lucide pour répondre à son câlin. Il sent bon. Je suis bien dans ses bras. Je ne sais pas si je me souviendrais des rêves que je ferais cette nuit, mais il viendra sans doute les visiter. C’est même certain. Il prend alors la parole pour me proposer de me ramener chez moi. « Je veux bien, merci ! » dis-je alors, en étouffant un bâillement. Puis, comme je n’ai pas envie de lui mentir, j’ajoute bien vite. « Je n’osais pas te le demander ! ». Nous nous levons ensuite et toujours dans un silence, il me ramène chez moi. Une fois à l’intérieur, je suis tellement fatiguée, que je m’endore aussitôt que ma tête a touché le lit … et sans prendre la peine de me mettre en pyjama. Et surtout, sans enlever mes chaussures.