Cela faisait maintenant deux ans les jumelles Williamson étaient toutes les deux dans leurs projets respectifs avec les départ de la famille Carpenter pour différentes universités ou différents chemins, j'avais décidé de vivre amplement mon rêve qui était de travailler dans la mode. Je n'irai pas jusqu'à dire que leur départ faisait mon affaire, mais disons que cela m'a amené un peu plus de calme dans ma vie et tout ces mille et un coup disparu m'ont donné la possibilité de vivre les choses que j'avais à vivre. Par contre, c'était difficile de vivre sans la bande complète, mais bon la vie continuait et je devais rester le plus positive possible.

Cette semaine fut l'une des pires, j'étais conseillère de mode pour une certaine famille avec une certaine somme d'argent relié à ceux-ci. J'étais, à l'habitude, capable de vivre avec leurs comportement hautains et leur regards rempli de haine, j'étais quand même dans se monde de luxure depuis quelques années déjà. Par contre, cette semaine, j'étais incapable. Dans ces moments de détresses, que je pouvais vivre quelques fois dans ma vie, j'allais au City Park. C'était la seule manière pour ma part de prendre un recul sur les situations qui m'entouraient dans mon quotidien et c'était quand même le petit «spot» que moi et Seth avons trouvé au courant de notre amitié. C'était ici qu'on vivait nos conversations les plus sérieuses et où on venait de se séparer du monde qui peut être si cruel. J'étais assise sur un banc proche de la promenade, habillée de façon la plus à mode qui pouvait être, je regardais le décor qui se tenait devant mes yeux. L'air un peu frais sur mon visage, caressait celui-ci, rapidement je me perdis dans mes pensées et dans mes projets futurs. Je pensais aussi à Seth qui était à Toronto et qui allait revenir, je ne sais quand. Quand il est parti, il avait dit qu'il partait pour le temps de ses études, mais qui sait... Peut-être qu'au courant de ses dernières années quelques chose avait changer en lui et il aurait peut-être décider de rester à Toronto, c'était quand même sa ville natale.

J'étais un peu pessimiste avec la semaine que je venais de vivre. Alors, je décidai de penser au projet qui s'offrait à moi. J'avais réussi à créer ma compagnie de mode, mais maintenant je voulais plus. Je voulais ma propre boite de création de mode. Je veux avoir des employés, je veux avoir de nombreux clients. La mode pour moi est tout. Je reviens dans la réalité et regarde les petites familles marcher dans le parc et sourire entre eux. J'aime voir les familles heureuses, c'était le cas pour ma part. Asia faisait tout simplement partie de moi-même et mes parents étaient les parents les plus parfaits. Mon regard glisse doucement sur un visage connu. Au premier coup d'oeil, je n'avais pas remarqué, son visage avait un peu maturé. Mais rapidement j'ai reconnu ce visage qui était aussi familier que le mien. Un sourire tendre s'afficha sur mes lèvres et je me leva doucement et m'approcha de lui. « Qu'est-ce que tu fais ici ? » dis-je d'une voix où on pouvait ressentir l'excitation des retrouvailles.

Rentrer de Toronto. Revoir ta famille, tes amis, Asia, oui il fallait le dire, tu avais hâte de la revoir, alors pourtant qu'avant de partir, elle n'était qu'une amie. Désormais, et peut-être était-ce l'effet de la distance, tu avais le coeur qui battait la chamade et l'estomac noué quand tu t'imaginais la revoir.
Après avoir vite fini tes bagages, rendu tes clés et t'être rendu à l'aéroport, tu avais envoyé un message à ton frère et tes soeurs, pour leur annoncer que tu serais là d'ici quelques heures seulement. Les voyages en avion te faisaient toujours un peu angoisser. D'ordinaire, tu partais en voiture, mais à l'heure où tu avais tout rendu, prendre la voiture t'aurait fait conduire un peu trop de nuit et tu n'aimais pas particulièrement ça.

Au bout de quelques heures de trajet sans turbulences, merci bien, tu étais arrivé à la Nouvelle-Orléans. Ta mère t'avait ouvert, trop heureuse de te revoir avec elle, même si tu étais revenu pendant tes études. Là, tu allais pouvoir être là pour elle autant qu'il le faudrait, et c'était sans doute pour cette raison qu'elle avait l'air aussi heureuse de te retrouver. Des milliers de kilomètres ne vous séparaient plus. Tu étais resté quelques heures pour parler avec elle et passer du temps et tu étais parti rapidement après pour retrouver tes voisines préférées. Après être passé chez les Williamson, tu te dirigeais vers le parc. Tu avais fait un flop là-bas, et la mère des filles t'avait dit où trouver Ava. Visiblement, Asia n'était pas disponible jusqu'au lendemain au moins. Bref, tu t'étais rué pour retrouver ta meilleure amie au parc.

Une fois sur place, tu la repérais rapidement et te dirigeais vers elle pendant que, sûrement sans qu'elle ne le remarque, elle marchait en ta direction. Un énorme sourire régnait sur ton visage. « Je ne sais pas, j'ai atterri ici par erreur, mon avion s'est craché pas loin. » ton sourire devint taquin. Tu adorais ça et tu savais qu'Ava ne t'en voudrait pas pour ta farce pas drôle. Tu t'approches pour l'enlacer. En te séparant d'elle, trop heureux, tu lui demandes. « Comment tu vas après tout ça ? »

Je regardai rapidement autour de nous, nous étions dans la partie du parc que nous préférions le plus. J'étais très heureuse de le revoir après c'est nombreuses années séparées. Je dois avouer que dans les derniers mois, je ne lui ai pas beaucoup parlé, ma compagnie venait tout juste d'ouvrir et malheureusement, je n'avais plus de temps à donner à qui que ce soit à vrai dire. Je venais de lui demander pour quelles raisons il était ici et j'eu droit à la pire des blagues, mais c'était Seth et je le connaissais assez pour savoir que c'était sa façon spéciale à lui de me dire qu'il est bien content de me voir. Malgré tout, mes yeux se lève des les airs et je soupire longuement.

« Tu es réellement obligé de faire une blague de mauvaise goût. Je mérite pas mieux ? Je ne t'ai pas assez manquée, je comprends... »

Je bouffai de rire tout en disant ma phrase, tout en essayant de garder un visage boudeur, mais je n'étais pas née actrice. J'étais plutôt incapable de mentir et c'était bien la preuve. De plus, je ne pouvais être fâchée contre Seth, vous avez vu son petit visage d'ange! C'était bien lui, Seth, enfin de retour de Toronto ! Il s'approche de moi et ouvre grand ses bras, j'allais me coller à lui et sourit à pleine dent. J'étais bien heureuse de retrouver mon meilleur ami, il s'est tellement passé beaucoup de choses dans ma vie et j'ai bien hâte de tout lui raconter. Je sais que ce n'est pas sa tasse de thé de m'écouter, mais il n'aura pas le choix.. Tout  tant changé. Après quelques secondes dans ses bras, je m'éloignai de lui et dirigea mon regard vers le ciel, magnifique, pour ramener mon regard vers le sien.

« Comment je vais ? Plutôt bien à vrai dire... Beaucoup de choses ont changé depuis ton retour. Et toi ? Tu étais à Toronto, c'était comment ? »

J'aimais mieux écouter Seth, c'était pas tout-à-fait ceci d'habitude, mais c'était une mauvaise semaine et j'étais certaine que ce que je dirais serait tout simplement négatif. Je ne suis pas comme ça, je ne veux aucunement me concentrer sur le négatif, mais malencontreusement, c'était la réalité des dernières semaines. Donc, pour améliorer mon humeur j'étais bien intéresser à me concentrer sur tout l'aventure que Seth a pu vivre en Toronto. C'était quand même sa ville natale, il doit bien avoir des bonnes aventures juteuses. Je dois avouer... que les potins et moi.. Ça faisait un tout, qui n'aime pas une bonne histoire.. plus ou moins secrète ! Je pris doucement son bras et le dirigea vers le petit banc pour s'asseoir. Il fallait être confortable pour pouvoir parler ! Je m'assis délicatement, je passai une main dans mes cheveux et me retourna vers Seth.

« Tu sais, j'espère que tu as de belles aventures juteuses à me parler. J'attends ce moment depuis des mois ! »

Cela me faisait grand bien de retrouver Seth. Depuis quelques mois, même si cela fait quelques années qu'il est parti, je ressentais un petit trou se faire doucement. J'étais habituée qu'il soit dans mon quotidien et dans celui de Asia aussi, tout comme Noah et Barbara et Gemma.. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas vu les Carpenter. Et c'était un baume sur le coeur de revoir au moins l'un d'entre eux et d'avoir toujours des fous rires, même si c'était pour des blagues de très mauvais goût.  

Ava avait toujours supporté ton humour, aussi mauvais soit-il, et ne faisait jamais beaucoup de réflexions sur ta façon très spéciale de taquiner absolument tout le monde. C'était plutôt Asia qui, jusque là, t'avait toujours fait remarqué que tu étais lourd. Mais, de la part d'Ava, tu prenais toujours ça avec légèreté quand elle te le faisait remarquer. C'était si peu fréquent ! « Roooh ! Tu sais très bien que si tu ne m'avais pas manquée tu n'aurais pas eu le droit à une mauvaise blague. » Elle n'arrivait pas à garder son sérieux, c'était que tu avais bien réussi malgré tout à faire de l'humour pas si mauvais que ça, toi qui en faisait à tout bout de champ et pour absolument aucune raison, sinon que tu étais heureux et que c'était dans ton caractère d'agir de la sorte.

Tu écoutais ce qu'elle te disait. Beaucoup de choses avaient changé ? tu aurais aimé savoir quoi. « Tu m'en dis un peu plus ? » Le sourire ne te quittait plus. Mais tu savais qu'elle s'était tue pour te laisser parler. « C'était terriblement froid ! J'avais oublié à quel point le Canada c'était si... différent d'ici. Ca m'a fait du bien d'y retourner, mais pas au point de vouloir y rester. Puis vous me manquiez, même quand je suis revenu vous voir et tout... Je préfère la vie ici, vraiment. Mais les cours et tout ça, c'était drôlement cool. » Tu grimaçais. Elle attendait des potins, et c'était pas trop ton genre.

« Juteux comment ? Comme des cours supplémentaires parce que je ne sais pas me taire ou comme un jour d'exclusion pour avoir été traîné par un mauvais gars dans le bureau de l'administration pour avoir le contenu du partiel avant l'heure pour s'y préparer ? » Bon, tu n'avais pas été exclu, mais tu avais fait des heures de corvées supplémentaires à l'internat, ce que tu avais très amèrement regretté.

Les blagues de mauvais goût de Seth étaient tout simplement sa signature. Malheureusement, pour moi, cela fonctionnait toujours sur moi c'est blague à la con. J'hochai la tête de plaisir de revoir et de revivre la relation que j'avais avec lui. On était des meilleurs amis après tout et il m'avait manqué. C'était pas tellement mon confident, bon oui, je lui parle... Mais je sais bien qu'il aime garder ses choses pour lui. Par contre, aujourd'hui c'est impossible. Il est en obligation de partager tout ce qui s'est passé. Il y a tellement à parler. La création de MODAVA, ma soeur qui ne cesse de parler de lui et vice versa. Oh, lala ! Nous avons aussi vieilli, la vie à continuer malgré la distance qui me séparait de Seth. J'ai peut-être l'air d'être un peu nostalgique, mais c'est tout le contraire, je suis totalement heureuse de son retour, mais d'aussi lui parler de tout ce qui a changé. Je l'entends répondre à ma pique : « Roooh ! Tu sais très bien que si tu ne m'avais pas manquée tu n'aurais pas eu le droit à une mauvaise blague. » Je rigole délicatement et hoche la tête d'approuvement. Je sais bien que sa façon à lui de me dire qu'il m'a manqué.

« Je le sais bien et je tombe toujours dans le piège. C'est moi maintenant qui aie l'air d'une personne sans coeur. »

Cela me faisait du bien de rigoler avec Seth. Malgré que ma vie avait continuer à avancer, surtout au niveau professionnelle, au niveau social cela stagnait plutôt. Les Carpenter n'étaient plus présents. Il y avait seulement qu'Asia et moi. Je l'adore, ne m'en voulez pas, mais ma sœur est tout mon contraire.. Elle ne voulait jamais venir se faire maquiller et aller faire les boutiques. Comprenez que faire des boutiques seule, eh bien, c'est pas la joie. Je venais d'informer Seth de tous les changements présents dans ma vie et me demanda plus amples informations. Je balayai l'air de la main et décidai d'ignorer sa question. Pour l'instant, je voulais me concentrer sur lui plutôt que moi. Je suis toujours entrain de parler, je suis la fille du duo, quoi! Je passe doucement ma main dans mes longs cheveux blonds et regarde devant moi. Un joli soleil pointe graduellement son nez dans le ciel. Je ferme les yeux, un peu par son intensité et me recentre sur Seth. « C'était terriblement froid ! J'avais oublié à quel point le Canada c'était si... différent d'ici. Ca m'a fait du bien d'y retourner, mais pas au point de vouloir y rester. Puis vous me manquiez, même quand je suis revenu vous voir et tout... Je préfère la vie ici, vraiment. Mais les cours et tout ça, c'était drôlement cool. » Je savais bien que je n'allais pas réussir a avoir grand-chose de sa part. Ce n'était pas quelqu'un avec qui je pouvais partager des potins et encore moins m'en divulguer.

« Ah! La Nouvelle-Orléans est tout un état. Déjà, je serais incapable de laisser ce petit monde pour une place avec cette froideur. Voyons, -30C l'hiver.. Qui voudrais de cela. »

Je ris un petit peu. Suis-je une princesse? Peut-être bien, un petit peu.. Mais recentrons nous sur la divulgation de potins. Je n'étais pas certaine de réussir cette partie de mon plan. Il ne m'en parle jamais et quand il m'en parle.. Bien, c'est qu'il a déjà une décision de prise.. Je mets ma main sur son bras et lui demande de but en blanc s'il avait quelque chose de juteux à me raconter. « Juteux comment ? Comme des cours supplémentaires parce que je ne sais pas me taire ou comme un jour d'exclusion pour avoir été traîné par un mauvais gars dans le bureau de l'administration pour avoir le contenu du partiel avant l'heure pour s'y préparer ? » Suis-je vraiment étonné de sa réponse. Non, pas vraiment, un peu déçue par son refus de m'en dire plus. Je croise les bras sur mon torse et soupire.

« Dois-je vraiment tout te dire sans aucun gant blanc? Tu sais ce que je te demande et tu évites le sujet. C'est plutôt dommage, car moi j'en aie. »

Tu roules des yeux. Ca t'a manqué d'entendre les monologues d'Ava qui essaie tant bien de se défendre. Trop souvent pour expliquer pourquoi elle tombe la tête la première dans tes blagues toutes pourries. Mais c'est aussi pour ça que tu l'aimais ta petite Ava, il fallait bien le dire.

« T'es pas sans coeur Ava, tu sais très bien que je te taquine ! » Tu remarques très vite qu'elle l'a compris. D'abord parce qu'elle rit avec toi et ensuite parce qu'Ava, c'est pas son genre de se prendre la tête. Tes blagues, si elle tombe dedans, c'est aussi peut-être un peu parce qu'elle les apprécie plus qu'elle ne le pense, après tout, non ?
Une fois encore, tu roules des yeux.

« Moi, j'en voudrais bien... » T'as laissé le Canada alors que t'étais petit et, même si tu avais trouvé toute une vie qui t'attendait à la Nouvelle Orléans, tu étais parfois assez nostalgique de tes premières années, de ce pays que tu aimais et auquel tu étais habitué plus qu'il ne l'aurait fallu. Sauf que tes études ne t'ont pas vraiment permis d'apprécier le froid. Tu fronces les sourcils.

« Je ne comprends pas... de quoi parle-t-on ? » Tout au fond, derrière ta volonté inconsciente de ne pas savoir, derrière toutes les barrières que tu te mets à comprendre, tu sais très bien de quoi elle veut parler, mais tu ne t'en rends même pas compte. Et tu ne voudrais pas la froisser. Le seul sujet qui l'intéresse plus que toi et plus que la mode. Asia. Mais tu ne le réalises pas, tu ne sais même pas qu'elle est au courant.