Dring ! Dring ! Dring ! Voilà que mon réveil sonne. J'ouvre un œil et cherche à tâtons le petit objet électrique qui me tire de mon sommeil. Aujourd'hui est un jour très spécial car je change de boulot. Enfin pas totalement... Je reste toujours avocate mais je ne travaille plus pour mes parents.

Je ne commence que l'après-midi mais avec le stress et l'excitation, j'ai préféré me lever tôt. Je sors du lit, mange mon petit-déjeuner et remonte dans ma chambre pour enfiler mes habits de sport. Je cours deux fois le tour du quartier et termine par un tour en marchant.

Arrivé devant chez moi, je pose un pied sur un banc et étire ma jambe quelques secondes. Je prépare à faire la deuxième quand une parole attire mon attention. Je tourne la tête et remarque une personne qui semble complètement perdue. Je m'approche lentement d'elle et commence à lui parler doucement : « Comment vous appelez-vous? Habitez vous près d'ici? Avez-vous de la famille à qui vous pourriez téléphoner ? » Quelques secondes plus tard, elle tente de me répondre mais les informations qu'elle me donne sont erronées ou à côté de la réalité. Je comprends rapidement que cette gentille madame est atteinte d'une maladie et qu'il est préférable de ne pas la laisser seule. Heureusement, j'ai encore quelques heures devant moi.

Après lui avoir demander la permission, je lui tiens le bras et prends l'initiative d'aller dans la rue pour chercher un témoin ou un membre de sa famille même si c'est un peu chercher une aiguille dans une meule de foin. Pourtant, la chance me sourit plutôt rapidement...

Terminant mon monologue avec la femme plus âgée, j'entends la voix d'une dame qui la reconnait. Je fronce les sourcils avant d'être un peu surprise et gênée par le comportement de sa fille qui me prend dans ses bras même si je peux comprendre le soulagement qu'elle ressent. D'une voix un peu hésitante, je lui réponds : « Il n'y a pas de problème... Je n'ai pas fait grand chose mais ça me fais plaisir que vous, vous retrouviez rapidement. »

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Si j'ai pu lui montrer un sentiment de peur ce n'était pas voulu. En effet, que je sois sobre ou dans mes mauvais jours, je n'avais jamais eu peur d'une inconnue : le danger avec une personne de ce sexe m'étais inconnu, contrairement aux hommes qui avaient prit une partie de mon adolescence et dans les conséquences que ça entraînent le début de ma vie d'adulte.

Me concentrant sur mon interlocutrice, je ne peux que me sentir un peu plus gênée qu'auparavant. Je n'ai jamais été vraiment à l'aise avec ce genre de remerciements. « De rien, c'est tout à fait normal madame. » Une question me traverse l'esprit : « Et si ça avait été ta mère Ellie ? Qu'aurais tu fait ? » C'était une bonne question, depuis mon alcoolisme ma mère et moi entretenions une relation conflictuelle. Je n'étais plus la bienvenue à la maison ni à notre boulot. Dans les mauvais jours, j'avais facile de casser du sucre sur son dos et de jouer la dure à cuire mais aujourd'hui, seine d'esprit, il m'arrivait parfois de penser que mes parents me manquaient plus que je ne le faisais croire.

Un sourire apparaît sur mon visage lors de la présentation et se transforme en grimace lorsqu'elle se met à raconter l'histoire de sa maman. Je ne m'ennuie pas et ne juge pas mais je trouve bizarre qu'une femme raconte une histoire personnelle à une inconnue rencontrée dans la rue. Je l'écoute jusqu'au bout avant d'enfin lui répondre : « Enchanté mesdames. Je me présente, je m'appelle Elerinna. » Et de réfléchir à une suite : « Et moi je suis heureuse que vous l'ayez retrouvé »

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