@aiden clark

Assise contre le comptoir, tu pestais contre ton amie qui venait de te poser un lapin. Tu étais consciente que ce n'était pas bien grave mais tu n'avais déjà pas très envie de mettre le nez dehors. Alors découvrir que tu l'avais fait pour rien te faisais ressortir ton côté français et tu râlais contre un fantôme en sirotant ta boisson. Mais bon, maintenant que tu étais dehors, tu dois avouer que tu n'avais pas très envie de rentrer tout de suite pour rejoindre ta famille. Surtout que tu ignorais le programme de la soirée de ta soeur et même si tu adorais tes parents, tu avais passé l'âge des soirées en tête à tête avec eux où il t'interroge sur ton petit ami imaginaire. Une girouette vous dites ? Oui, tu es ce genre de fille. Tu étais de celle qui change d'avis toutes les cinq minutes ou qui ne change jamais d'avis selon la situation. Difficile à suivre, difficile à cerner, oui, tu n'es pas facile à vivre ou à comprendre et tu le sais, c'est déjà ça. Et soudain, une chanson avait attiré ton attention, une chanson que tout le monde connait, que tout le monde adore mais qui est plus difficile à gérer pour toi. Un anniversaire, il y avait une chance sur combien pour que tu te retrouves dans ce bar pendant un anniversaire ? Tu réfléchis un instant et tu réalises que la réponse est assez élevée mais ce n'était pas l'anniversaire qui te dérangeait, rire et boire entre amis, tu le faisais souvent. Mais amener un gâteau ici, c'était plus délicat. L'attention était mignonne, tu devais bien l'avouer mais ton regard avait croisé une bougie. Ton esprit ne fonctionnait qu'autour de cette petite lueur rouge sang et tu commençais à te sentir vraiment mal. Durant plus plusieurs secondes, tu étais comme hypnotisé par la flamme, elle était impossible à quitter des yeux et dans ton esprit, tu voyais déjà l'intégralité du bar noyé dans les flammes. Tu frottais tes mains déjà moites contre ton jean, en vain. Petit a petit, tu n'arrivais plus à déglutir et ton mal-être était visible comme le nez au milieu d'un visage. Malgré tes efforts pour résister, tu étais incapable de rester dans cette pièce, tu étais en train de te mettre dans tous tes états, suppliant pour que quelqu'un se décide à souffler sur la bougie. Cause perdue d'avance, tu avais craqué avant et dès que tu n'étais plus tétanisé par la situation tu avais voulu d'enfuir. Tu t'étais faufilé à travers les curieux pour rejoindre la sortie le plus vite possible et c'était à cet instant que tu étais rentré dans un homme. La vérité c'était que ton regard ne l'avait pas regardé, il surveillait la bougie. Tu t'étais excusé, enfin il te semble avant de passer la porte pour essayer de reprendre ton souffle.

"THE LITTLE GIRL WITH MATCHES."

Feat Nina Martins.

Aiden ne travaillait pas ce soir, et c'était tant mieux parce qu'il y avait un match de baseball opposant Les Dodgers de Los Angeles et les Reds de Cincinnati. Autant vous dire qu'étant un pur californien, il soutenait les Dodgers, et ce depuis sa plus tendre enfance ! Kara travaillait ce soir et il n'avait pas envie de se retrouver seul à regarder le match chez lui. De toute façon, pas sûr que sa chère femme ait été très enthousiaste face à cette perspective. Le jeune homme s'était donc dirigé vers un bar où il était déjà allé et où il savait que le dirigeant aimé tout autant que lui le baseball et surtout les Dodgers. D'ailleurs, ça avait toujours été un plaisir de venir voir les matchs ici parce qu'ils pouvaient tout deux commenter ce qu'ils voyaient et prennaient tout deux le même plaisir à le faire.

Installé au comptoir, face à la télévision, une bière à la main, Aiden tentait de se concentrer coûte que coûte. Mais c'était compliqué. En effet, ce soir-là il y avait pas mal de monde dans le bar, et malheureusement, ces personnes n'étaient pas le moins du monde intéressées par la télévision, discutant et riant fortement entre eux. Pas que ça dérange Aiden, loin de là, tant mieux pour eux s'ils s'amusaient, c'était le lieu idéal. Mais lui était venu pour regarder, et écouter, le match. Tant pis pour lui. Alors, il s'excusa auprès du propriétaire, lui souhaitant bonne chance, termina sa bière et attrapa sa veste. Mieux valait pour lui de rentrer et de regarder le match tranquillement dans son canapé.

Le brun était en train d'enfiler sa veste en se dirigeant vers la sortie lorsqu'une jeune femme lui coupa la route, lui rentrant même dedans. Automatiquement, il avait mis sa main sur son épaule lorsqu'elle lui était rentrée dedans. Son regard posé sur elle, il remarqua qu'elle semblait obnubilée par autre chose. Le gâteau ? Est-elle une accroc au sucre et elle voulait s'échapper avant de sauter sur cette pâtisserie ? Il n'en savait rien, ce qu'il savait c'est qu'elle semblait avoir repris ses esprits et s'était déjà enfuie.

Depuis qu'il était avec Kara, et depuis qu'il travaillait comme pompier, Aiden s'était peu à peu ouvert aux autres. Ou en tout cas, il s'intéressait davantage aux personnes l'entourant. Certes, ce n'était toujours pas un grand bavard lorsqu'il s'agissait de lui, mais il s'ouvrait graduellement. Le jeune homme était donc sorti, espérant que la jeune femme croisée quelques secondes plus tôt se sente bien, car ce n'est pas ce que lui avait pu remarqué. Maintenant dehors, il regarda autour de lui et la vit un peu plus loin. En quelques enjambées, il la rejoignit rapidement : "Bonsoir, tout va bien ? Vous ne sembliez pas dans votre assiette, j'ai préféré venir m'assurer que tout allait bien.", lui demanda-t-il en glissant ses mains dans les poches de son blouson en cuir noir.

@aiden clark

Tu n'avais que dix ans que cette peur était apparue dans ta vie. Tu te souviens des medecins qui avaient dit à ta mère que c'était normal, que ce n'était que passager. Tu entendais encore leurs voix résonner dans ton esprit après chaque crise. Est-ce que tu n'étais pas normal ? Est-ce qu'un jour cette peur s'estompera assez pour que tu puisses faire des choses normal ? Tu ne parles jamais de ta peur, tu préfères prévoir le coup et fuir. Tu es la bonne amie qu'on ne comprend pas car comme par hasard, elle doit travailler lors des anniversaires, celle qui reste aussi loin que possible du barbecue parce que "la fumée lui irrite la gorge" .. La reine des excuses bidons. Pourtant, tu sais que la peur fait partie de la vie, que tout le monde à peur de quelques choses mais tu n'y arrive pas, tu n'assumes pas tes craintes. Par honte ? Ou alors simplement parce que tu n'as pas envie d'en parler. Tu n'as pas envie de plomber l'ambiance avec l'histoire de la pauvre petite orpheline. Remuer le passé, l'affronter, ce n'est simplement pas ton truc. Mais cette flamme, tu ne l'avais pas vu venir, tu n'avais pas pu fuir avant son arrivée et tu te retrouvais dans un état que tu t'efforçais à éviter. Fuyant le bar, tu dois avouer que tes actions étaient brouillons, tu avais agi comme un robot, ton esprit était trop occupé par la flamme qui brillait au loin et qui semblait te narguer. Une fois dehors, tu avais été comme obligé de t'éloigner un peu avant de pouvoir prendre de l'air. Tu n'étais pas medecin mais tu savais que ton coeur battait bien plus vite qu'en temps normal et si tu avais le moindre doute la moiteur de tes mains te le rappelaient. Tu levais la tête vers le ciel comme si il y avait plus d'air en hauteur avant de porter tes mains sur ta bouche. En te voyant, on pourrait croire que tu venais d'affronter une terrible épreuve et dans ton esprit c'était le cas mais en réalité, tu avais simplement pris la fuite devant une bougie d'anniversaire. Pitoyable, c'était ce que tu pensais de toi à cet instant. Mais dans ton honte, tu avais le sentiment d'avoir été discrète .. Et à peine quelques minutes plus tard, tu réalisais que c'était tout le contraire puisque tu étais arrivés à attirer l'attention d'un inconnu. Bien évidemment, tu n'avais pas prêté attention à l'homme que tu avais bousculés, il faut dire que tu ne t'attendais pas à le revoir un jour. « euh.. Bonsoir, oui .. enfin maintenant oui, je.. je crois » Tu étais un peu confuse, un peu perdue c'était vrai. Ton coeur était en train de se calmer mais tu étais encore un peu sous l'emprise de ta peur. « Merci, ce n'est rien, c'est la bougie .. enfin la flamme .. » Juste ce mot remplissait ton corps de frissons, tu lui avais dit sans vraiment hésiter et surtout sans trop savoir pourquoi. Peut-être qu'à cet instant, tu n'avais pas envie de rester seule ..

"THE LITTLE GIRL WITH MATCHES."

Feat Nina Martins.

Le jeune homme était du genre à aider les autres. C'était d'ailleurs peut-être pour cette raison qu'après avoir été dans les SEAL pendant 10 ans, il s'était lancé dans cette carrière. Ce n'était pas de tout repos, mais il aimait ce qu'il faisait. C'est donc tout naturellement qu'il était allé voir cette jeune femme qui semblait se remettre doucement de ses émotions. "Merci, ce n'est rien, c'est la bougie.. enfin la flamme.." lui expliqua-t-elle. Aiden commençait à comprendre. Il connaissait malheureusement ce genre de peur. Il hocha alors doucement la tête face à cette explication. La jeune femme avait dû être sacrément traumatisée pour avoir peur de la flamme d'une bougie.

"Je comprends totalement.", lui avoua-t-il à son tour. Et c'était peu dire. Lui, il était claustrophobe, entre autres peurs liées à sa capture. Horrible souvenir. Depuis qu'il avait quitté l'armée suite à ce qu'ils leur étaient arrivés à lui et à son escadron, Aiden avait plusieurs peurs. La claustrophobie étant la pire, suivit de près par la peur de se retrouver dans le noir complet. De plus, il sursautait au moindre bruit soudain, des feux d'artifices, des coups de feu à la télévision...

"Venez, on va boire un truc chaud, je vous invite. Ma femme travaille ce soir et j'ai pas envie de rentrer.", lui expliqua-t-il. Et puis, il n'avait pas non plus envie de la laisser seule dans cet état de confusion. "Il y a un bar ambulant de l'autre côté de la place. Il fait les meilleurs chocolats chauds de la ville. En tout cas, à mon sens.", lui proposa-t-il alors. C'était un petit fourgon que le propriétaire avait aménagé de sorte à pouvoir confectionner toutes sortes de boissons. Il vendait même des pâtisseries qu'il faisait chez lui avant de venir dans son camion. Et de cette façon, ils pourraient s'asseoir sur un des bancs de cette place qui était plutôt calme ce soir. Le temps était doux, ce serait sans doute plus agréable que de s'enfermer dans un bar/café. En plus, des jeunes, assis dans un carré d'herbe, jouaient un peu de musique entre eux, se faisant un petit concert entre eux.

@aiden clark

Depuis toujours, tu étais la fille un peu étrange, la fille assise au fond de la classe qu'on oublie, l'orpheline qui vivait la tête dans les nuages. C'était peut-être pour cela que la présence de ce jeune homme te surprenait autant. Habitué à être seule face à tes craintes, des craintes que tu n'avouais pas difficilement même si on aurait dû mal à le croire en te voyant face à lui. Il n'avait rien dit de spéciale, il n'avait rien fait de particulier et pourtant, tu venais de lui confier un secret bien gardé. Un secret difficile a gardé mais que la plupart de tes amis ignorent. Ton secret et sa réaction avait attiré ton attention. Tu l'aurais imaginé haussant les sourcils en se disant que c'était une crise de gamine, ou alors lire de la surprise, voir de l'incompréhension. Ou pire encore, la réaction qui te faisait le plus de mal, le rire. Se moquer des peurs étaient une chose qui t’horrifiais parce que tu ne comprenais pas en quoi avoir peur des flammes était plus ridicule que d'une minuscule petite araignée. Sauf que personne ne se moque des gens qui ont peur des araignées, c'est même plus étrange d'être la fille qui n'en a pas peur, en général. « Vraiment ? » Ta réaction allait peut-être lui paraitre étrange, tu l'ignores. Mais c'était toi qui semblais surprise de la situation et non l'inverse. A sa proposition, tu avais hésité un instant te souvenant des paroles de ta mère qui te disait de ne pas accepter n'importe quoi d'un inconnu mais tu avais cette petite voix qui te disait de le suivre, de lui faire confiance. La confiance n'étant pas ton fort, tu avais donnés une chance à cette voix. « Dans ce cas, je dois tester. » Tu lui souriais tout en te levant pour le suivre, essayant d'essuyer la moiteur de tes mains sur ton jean. Tu ignorais où était cette fourgonnette, tu avais beau être en ville depuis déjà quelques années, tu dois bien avouer que tu la connaissais assez mal. Tout était tellement différent de ta douce France et semblable à la fois, c'était perturbant. Tu marchais à ses côtés en direction de cette fameuse plage quand tu avais réalisé un détail qui avait son importance l'air de rien. « Au fait, je m'appelle Nina. »

"THE LITTLE GIRL WITH MATCHES."

Feat Nina Martins.

Aiden savait que les peurs étaient à prendre au sérieux. Peut-être que plus jeune, avant l'armée, il se serait un peu moqué d'elle, sans forcément abuser. Mais à l'heure d'aujourd'ui, non, il ne serait pas capable de se moquer des angoisses des gens, aussi ridicules qu'elles puissent paraître pour certains. Chaque peur avait une origine, et l'origine n'était bien souvent pas drôle du tout sinon la peur n'existerait pas. Le brun afficha un léger sourire lorsqu'elle lui demanda si vraiment, il comprenait, sans doute surprise qu'il ne rit pas de sa peur de la « bougie ». Il hocha alors la tête avant de lui répondre : "Vraiment oui. L'une des miennes est que je ne supporte pas d'être enfermé dans une pièce pendant trop longtemps. Je vous raconte pas le bordel que c'est pour dormir.", plaisanta-t-il légèrement. Même s'il y avait une part de vérité. Il se réveillait au moins une fois chaque nuit en sursaut, avec cette impression de suffoquer et devait s'éclipser de la chambre, en faisant attention de ne pas réveiller Kara, pour aller sur sa terrasse prendre un grand bol d'air frais. Puis il retournait se coucher. Bon, ce n'était qu'une de ses peurs malheureusement. "Et celle dont les gens qui ne me connaissent pas se moquent le plus souvent, c'est quand je sursaute au moindre bruit.", un feu d'artifice, un objet qui tombe sur le sol, des coups de feu à la télévision alors qu'il ne la regarde pas. Ces bruits soudains lui rappelaient ses années dans l'armée, des années qui n'avaient pas été toutes roses.

Pour qu'elle se détende, Aiden lui avait proposé un chocolat chaud vers ce café mobile dans un coin reculé de la place où ils se trouvaient. Et puis, comme il le lui avait dis, il n'avait pas envie de rentrer tout de suite chez lui alors que personne ne l'attendait. Tant pis pour le match de baseball, il regarderait les résultats ce soir en rentrant ce n'était pas grave. "Moi c'est Aiden.", lui apprit-il à son tour. C'est vrai qu'il n'avait même pas pensé à se présenter, il s'était d'abord inquiété de savoir comment elle allait après l'avoir vu s'éclipser aussi rapidement du bar. Maintenant il comprenait mieux pourquoi, même s'il ne connaissait pas les raisons de cette peur. Mais ça, il n'allait pas lui demander, si elle lui disait, il l'écouterait, mais dans le cas contraire, il n'allait pas lui faire subir un interrogatoire. Comme disait souvent son père : « Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse. » et lui, il ne voulait pas parler des origines de ses peurs. A la rigueur qu'elles viennent pratiquement toutes de l'armée, mais il ne rentrait jamais dans les détails. Même Kara ne connaissait pas les raisons de sa claustrophobie, ou même de sa peur du noir puisqu'elle les « subissait » en quelque sorte de temps à autre.

Et voilà qu'ils se dirigeaient désormais vers le petit fourgon dont Aiden lui avait parlé. C'est vrai qu'ils ne se connaissaient pas, mais Aiden n'était pas quelqu'un de méchant, et malgré ce côté parfois froid qu'il pouvait avoir et le fait qu'il était loin d'être un grand bavard, on pouvait voir qu'il était tout de même sympathique. Et puis dans le pire des cas, ils restaient sur cette place publique où des gens se trouvaient déjà donc elle pouvait se rassurer. "Bonsoir, on voudrait deux chocolats chauds s'il-vous-plaît.", demanda-t-il au vendeur. Mais son côté gourmand ne s'arrêta pas en si bon chemin, il se tourna vers Nina "Un truc à grignoter ?", il lui demanda avant de rajouter "Moi clairement, ce brownie me fait de l'oeil.", plaisanta-t-il, lui annonçant indirectement, mais de façon tout à fait clair qu'il allait le prendre avec son chocolat chaud. Que serait un chocolat chaud sans une petite gourmandise à déguster à côté ?

@aiden clark

« Je te conseille d'éviter la cellule de dégrisement dans ce cas » Tu t'essayais à la plaisanterie pour te détendre un peu. Même si ce que tu venais de dire était vrai, l'ambiance y était morose, froide parce que oui, tu avais testée une fois et cela t'avait bien servi de leçon. Mais surtout parce que tu y avais souvent été quand tu vivais encore en France pour y sortir l'un de tes frères qui y allait comme on va à l'hôtel. Si tu avais eu la chance de voir ta mère revenir dans ta vie après ton drame, cela n'avait pas été le cas des autres membres de fratrie adoptive. La plupart avaient fini en foyer, sans jamais retrouvé la vie de famille que nous avions enfant et cela les bouffaient bien plus qu'il ne te le confiait, tu le savais. Tu étais surprise qu'il te livre l'une de ses peurs avec autant de facilité. Durant une brève seconde, tu te demandais même si il était sincère ou si il était en train de jouer avec toi. Après tout, ce n'était qu'un inconnu et c'était aussi pour cela que tu te disais qu'il n'avait pas d'intérêt à jouer avec des sentiments. Tu aimerais tellement ne pas avoir honte de ta peur que tu trouves ridicule et surtout beaucoup plus présente dans ta vie qu'on ne l'imagine. Quand y pense, le feu est partout, tout le temps. Demander un briquet dans la rue et vous trouverez assez vite quelqu'un qui en a un, c'est rien, en apparence c'est anodin. Et pourtant la moindre lueur provoquée par une flamme te projette tes pires cauchemars en plein visage violemment. Cela te fais revivre des moments douloureux de ton passé et te rappelle qu'aujourd'hui, tout est différent et que malgré les apparences, ta famille n'a rien d'une famille idéale. Oui, vous faites la jolie carte de Noël tout les quatre avec vos ugly pull et vos beaux sourires mais c'est encore nouveau, il y a trois ans ta vie n'avait rien à voir avec celle que tu vis aujourd'hui. Et si tu cherches encore plus loin, tu t'éloignes encore plus. « Je trouve cela tellement stupide de se moquer d'une peur, je veux dire on ne se moque pas des gens qui ont des peurs banales alors qu'au fond, c'est tout autant ridicule. » Tu lui parlais à coeur ouvert, peut-être pas avec les bons mots, mais l'anglais n'était pas ta langue maternelle et après un mouvement de panique, tu avais bien dû mal à retrouver tes mots, peu importe la langue. Mais tu pensais ce que tu disais. En quoi avoir peur du feu était plus ridicule qu'une peur de l'eau ? Ou d'une araignée ou encore d'une innocente petite souris ? Les peurs ne se contrôlent pas, se serait bien trop facile si on pouvait choisir nos peurs. A ses mots, tu réalisais que l'homme en face de toi avait lui aussi ses démons intérieurs même si il les assumait mieux que toi c'était certain. Sa vie ne devait pas être des plus simples. Tout en discutant, tu te laissais guider à travers la ville pour rejoindre une petite place que tu ne connaissais pas mais qui était vraiment pleine de charme. Et comme il te l'avait dit, la camionnette était là. S'approchant avec lui, tu le laissais parler en regardant la vitrine. Il avait raison, tout avait l'air très bon et surtout fait maison mais ton corps autant que ton esprit ne s'était pas encore totalement remis de ce que tu venais de vivre. « Non merci, je dois avouer que j'ai l'estomac encore un peu noué » Tu lui souriais espérant qu'il te comprenne avant de prendre vos affaires et de rejoindre une table un peu plus loin. « Merci, pour tout, c'est vraiment gentil de votre part. »