J’avais besoin de prendre l’air. J’avais une sensation d’étouffer au milieu des vapeurs d’alcool qui remplissait la boîte en cette fin de nuit. Pour une fois, j’avais été plutôt raisonnable sur ma consommation. Dire que j’étais sobre serait un mensonge, mais j’étais encore maître de moi-même. Je finissais mon verre et attrapais ma veste avant de me diriger vers la sortie. Je baillais bruyamment en passant les portes. Les premiers rayons du soleil annonçaient déjà le début d’une nouvelle journée. Je jetais un coup d’œil sur ma montre sans vraiment regarder l’heure. Je sortais mon portable pour savoir si j’avais de nouveaux messages mais rien. J’étais abandonné de tous. Mon meilleur ami était bien trop occupé à conclure avec une jolie jeune femme rencontré quelques heures plus tôt. Moi aussi j’avais rencontré quelqu’un mais dans une mesure totalement différente. Pas question de partie de jambe en l’air ou autre mais seulement d’un café et de discussions mécaniques. Ou peut-être une dizaine de café vu mon état de fatigue général actuel. Je fus d’ailleurs rejoins quelques minutes plus tard par la jeune femme qui répondait au doux prénom de Julie.  « Allez je te kidnappe ! Tu m’as promis un café, je vais pas te laisser te dégonfler ! Let’s go ! » Après avoir eu son approbation, je l’entraînais dans les rues à la recherche d’un café ouvert.

Je me laissais tombé sur la banquette avec nonchalance. Je m’enfonçais dans l’assise en baillant sans gêne. Si je m’écoutais, j’aurai pu m’y allonger et m’endormir pour une courte sieste. Je passais mes mains sur mon visage dans l’espoir de me réveiller un peu.  « Finalement je vais avoir plutôt besoin d’un litre complet de café. J’espère qu’il est bon ! Faites qu’il soit bon !» Ce serait une catastrophe et presque la fin de monde que ce ne soit pas le cas. L’établissement était déjà bien remplie malgré l’heure tardive… Ou alors très tôt pour les travailleurs qui se préparaient à prendre leur roulement. Le gérant m’envoya un regard noir, pestant dans sa barbe. Je haussais les épaules. Je sentais vibrer mon portable dans ma poche. Un petit coup d'oeil discret et je levais les yeux au ciel :  «Tiens mon meilleur pote vient de se rendre compte qu'il était rentré sans moi... Vaut mieux tard que jamais !»