J’attrape Litchi et Mango en souriant avant de les poser sur mes épaules, les laissant aller se nicher dans mes cheveux ou ma capuche le temps de nettoyer un peu leur vivarium. Quand je ne travaille pas et qu’Eli est à la fac, je dois avouer que les journées sont longues même si j’ai de quoi faire techniquement à la maison entre les papiers, le ménage, la préparation des repas et mes cours, pourtant même si j’aime la solitude d’ordinaire, les journées comme ça sont pesantes. J’aime sentir une présence près de moi et entre nous, je pense tellement à Cléo… C’est stupide non ? Elle n’a que 16 ans en plus… quatre années d’écart, c’est pas le must à ce que j’ai cru comprendre, du moins pas à l’âge-là, parce que 20/24, ça ne choque personne tout comme le 18/22 ans mais lorsqu’on annonce un 16/20 ans, ça fait forcément grincer des dents, ce qui est un peu débile en soi. Je secoue ma tête avant de récupérer mes Geckos et de les reposer dans leur environnement avant de les nourrir en souriant tendrement avant de refermer leur petit nid, puis de soupirer jusqu’à entendre mon téléphone sonner.

« Jesse, c’est Mark, tu pourrais te libérer cette après-midi ? On devait faire une intervention dans un lycée pour le secourisme et la sécurité incendie avec James et Cameron mais Cam’ s’est blessé à une cheville. » Argh… Je déteste ce genre de choses où il faut parler devant autant de monde, mais avec un peu de chance, peut-être qu’on pourra atterrir dans le lycée de Cléo et que je pourrai la croiser. « D’accord. » « Super, 14h devant la Garden School, ça dure deux heures ! Tu nous sauves. Oh et viens en tenue ! » Je raccroche rapidement avant de faire une petite moue et de me dire qu’il faut que je passe à la caserne quand même pour récupérer une tenue. Finalement, après une bonne douche je pars voir les collègues et me changer, récupérer au passage du matériel que Cameron devait prendre et partir pour le lycée. Une fois dans le gymnase, on installe trois mini-ateliers. « Tu t’occupes de quoi ? » « Du secourisme. » Je connais ça par cœur, ça ne me force pas à regarder les gens dans les yeux et c’est surtout de la pratique et pas du blabla… C’est mieux pour un cas comme moi.

Les élèves arrivent et je repère assez vite Cléo avant d’esquisser un sourire, laissant Mark faire les présentations et expliquer les différents ateliers, disant qu’on va les séparer et pour éviter d’avoir uniquement des groupes de copains, les professeurs répartissent eux-mêmes les élèves, laissant Cléo dans un groupe que j’aurai en fin de session seulement. Soupirant, je garde mon professionnalisme et fait passer la première heure rapidement, puisque c’est une demi-heure avec chaque groupe. Après une courte pause, arrive celui de l’étudiante et je la regarde en souriant discrètement avant de reprendre du sérieux et d’expliquer le secourisme et les gestes qui sauvent, puis de les mettre deux par deux pour les exercices, mais comme ils sont en nombre impair, je me retrouve avec elle pour lui faire essayer les mouvements. Gardant un œil sur la troupe, je me pose avec elle dans un coin. « Tu vas bien ? » J’ai un sourire un peu plus franc. « Je ne pensais pas que c’était dans ton lycée qu’on viendrait, c’est une jolie surprise… » Je me tourne un peu pour regarder ce que les autres font et corrige deux binômes avant de la regarder elle. « Tu es libre après ça ? »

Anotherstep to your heart. -  Clesse.

Cacher derrière sa crinière rousse, Clé tentait tant bien que mal de se faire oublier. Comme à son habitude, elle ne tenait pas à donner de sa personne en cours, d'autant qu'avec la note que venait de lui rendre sa prof, elle ne risquait pas d'avoir envie de faire entendre son magnifique accent espagnol. Shakespeare était barbant aux yeux de la rouquine et cela faisait bien longtemps qu'elle n'écoutait plus, préférant se concentrer sur ce qu'elle était en train de dessiner. Cependant, à un moment précis, la prof parvint à attirer son attention, pas pour de bonnes raisons évidemment. « Comme prévu, le cours va finir plus tôt... ». Comme prévu ? Comment avait-elle pu louper cette information ? Cléo était d'ors et déjà aux ages à l'idée de partir d'ici au plus vite jusqu'à ce que la suite de la phrase tombe. « Et je vais vous accompagner pour la formation de secourisme et d'alarme incendie qui, je vous le rappelle, est obligatoire. ». Cléo poussa un long soupir en laissant sa tête dans ses mains,son regard se perdant derrière la fenêtre. Elle n'en avait rien à faire du secourisme de tout cela, de toute façon ce n'était que de la simulation, même s'ils avaient le droit à un joli papier à la fin, aucun d'eux ne serait capable de réagir correctement dans une situation critique. Et puis si Cléo était si négative c'est parce qu'elle n'avait pas vraiment la tête à cela, à vrai dire, elle ne faisait que penser à Jesse depuis le concert.

L'adolescente fut bien obligé de suivre le mouvement vers la salle de l'enfer -c'est comme ça que Cléo l'appelait, c'était toujours là qu'avait lieu les conférences ennuyantes à mourir et les réunions d'informations pour les parents-. Cependant, un sourire illumina son visage dès lors qu'elle croisa le regard de Jesse. Elle peinait à croire que ce soit lui, qui fasse cette intervention qui soudainement l'intéressait bien plus. Beth, qui était à côté d'elle lui donnant un petit coup de coude avant de se moquer gentiment d'elle.

Évidemment, elle n'avait rien écouter à ce que le collègue de Jesse avait dit, il ne fallait pas trop lui en demander quand même. La professeure forma plusieurs petits groupes d'élèves, séparant évidemment Beth de Cléo, ce qui pour une fois arrangeait bien la rouquine. Elle n'avait aucune chance de parler tranquillement à Jesse si la jolie Beth était dans le coin et qu'elle lui offrait ses commentaires éclairés. Enfin, la demoiselle allait tout de même devoir attendre, elle avait d'autres ateliers avant d'être dans celui de Jesse et cela lui faisait sans mal retrouver cet air blasé qu'elle affichait si souvent au lycée, généralement cachée derrière sa tignasse.

L'heure lui avait semblé longue mais elle y était finalement, dans le groupe de secourisme. Elle glissa une mèche de cheveux derrière son oreille, offrant un petit sourire à Jesse. A vrai dire, elle faisait au mieux pour ne pas afficher un immense sourire, ses camarades trouveraient ça étrange même si de toute évidence, elle n'avait aucun compte à leur rendre. Et lorsqu'il fallut se mettre en binôme, Cléo fut bien heureuse de se retrouver seule -en réalité, c'était volontaire-. Voilà comment elle se retrouvait à faire les ateliers avec le beau pompier et surtout comment son sourire était de retour. « Tu vas bien ? ». L'adolescente hocha la tête positivement, tentant de dissimuler quelque peu son sourire mais elle était trop heureuse de le voir... bon le lycée n'était pas le meilleur endroit mais, il était là. « ça va et toi ? ». ça allait mieux depuis qu'elle avait vu que c'était lui qui intervenait. « Je ne pensais pas que c’était dans ton lycée qu’on viendrait, c’est une jolie surprise… ». Elle le laissa reporter son attention sur les autres élèves et les corriger, c'est vrai que malgré tout, il devait rester professionnel. « Pour moi aussi, pour une fois qu'une intervention a du bon... ». Non parce que si elle songeait aux interventions sur la nutrition, sur le préservatif ou tout cela, c'était toujours la même chose. Là aussi, c'était la même chose mais Jesse donnait un tout autre intérêt à cette intervention pour elle. « Tu es libre après ça ? ». Le sourire de l'adolescente s'élargit un peu plus, faisant rougir ses pommettes. « Oui je suis libre, tu veux... qu'on fasse quelque chose ? ». Tout et n'importe quoi, l'idée de passer un moment seule avec lui apaisait quelque peu son cœur qui avait été trop pressé de le revoir.

Bien sûr à cet instant, elle était avec lui mais elle devait faire semblant de sauver un mort et ils étaient entourer de quelques lycéens tout de même. Et quand certains se mettaient à faire ou dire n'importe quoi, ils pouvaient faire une croix sur toute illusion d'intimité.

« Ça va et toi ? » Je hoche la tête dans un petit sourire avant de la regarder tendrement. Si seulement elle savait que ça va mieux que depuis que j’ai vu son visage dans la foule. Alala, mais qu’est-ce qui m’arrive ? Si j’en parlerai à Eli, je me demande quelle sorte de réponse il me sortirait. Il serait sans doute content à vrai dire que quelqu’un s’intéresse à moi aux vues de notre discussion de l’autre fois. Mais, est-ce qu’elle s’intéresse à moi au moins ? Ou est-ce que c’est juste totalement prétentieux de dire ça ? Lorsque l’on se retrouve en binôme, je l’amène dans un petit coin qui me permet d’avoir une vue sur les autres, mais aussi de discuter avec elle comme si je lui enseignais des choses alors que l’on parle de banalités presque affligeantes, mais loin, très loin des oreilles indiscrètes.

« Pour moi aussi, pour une fois qu'une intervention a du bon... » Je ne peux m’empêcher d’avoir un sourire un peu plus franc et grand que les autres. Ça veut dire qu’elle est contente de me voir non ? Mordillant ma lèvre, j’essaye de faire attention à tout le monde, mais surtout à elle pour que les gars n’aient rien à me reprocher, mais aussi pour passer du temps en sa compagnie, jusqu’à oser lui demander si elle est libre après tout ça. « Oui je suis libre, tu veux... qu'on fasse quelque chose ? » Je mords ma lèvre, esquissant un autre sourire avant de hocher la tête doucement, puis de devoir me lever pour aller voir des élèves. Finalement, je n’arrive plus vraiment passer du temps avec elle à force de faire des démonstrations et de devoir tester si les jeunes ont bien compris tout ça, mais ce n’est pas plus mal. Pas que je ne veuille pas, mais je risquais fort d’être trop déconcentré. Finalement, après une dernière et longue demi-heure de blabla, tout le monde est libéré. Les élèves peuvent rentrer directement chez eux lorsqu’on leur a délivré une petite attestation avant d’être nous aussi, laissés tranquille. Enfin presque, Mark semble décidé à draguer une des profs.

Après un bref passage aux vestiaires pour retirer ma tenue professionnelle, je reviens dans la cours en simple jeans/pull/baskets avant de voir Cléo plus loin et de la rejoindre pour l’emmener à ma voiture, tout en essayant d’esquiver un peu les autres élèves ou encore les professeurs. Je n’ai pas envie de lui créer des soucis à vrai dire. Une fois au starbuck, je soupire un peu de soulagement, allant prendre avec elle ce que l’on veut pour se poser tranquillement à une table un peu à l’abri des regards indiscrets. Souriant face à elle, j’ai l’impression de rougir comme un adolescent. « Je suis vraiment content de te revoir. J’allais t’envoyer un sms pour te demander si tu venais au concert de vendredi et pour prendre de tes nouvelles aussi… » Ah fichu rouge aux joues, je le sens de plus en plus. Passant une main dans mes cheveux, je me racle doucement la gorge avant de la regarder, puis de venir lui glisser une mèche derrière les oreilles, caressant sa joue du bout des doigts au passage. Elle est si jolie, j’aime quand elle ne se sert pas de ses cheveux pour se cacher. « Tu es vraiment…. Belle Cléo. » Je mords ma lèvre doucement avant de baisser un peu la tête, puis de me cacher avec ma grande tasse de cappuccino. Je suis vraiment pas fait pour ce genre de choses moi…

Anotherstep to your heart. -  Clesse.

Le sourire de Cléo après que Jesse ait confirmé qu'il voulait passer un moment avec elle était indescriptible, si beau si large qu'il aurait pu lui faire une crampe aux joues. Elle n'y pouvait rien si cette idée faisait battre son cœur un peu plus vite et la rendait indéniablement heureuse. Et puis ça lui donnait matière à patienter jusqu'à la fin de l'intervention parce que malheureusement, Jesse devait faire son travail et cela était impossible en restant avec elle. Et pendant le reste de l'heure, la rouquine ne pouvait pas s'empêcher de l'observer et de rêvasser, elle était dans sa bulle. Elle pensait si souvent à lui que s'en était alarmant, ce n'était pas dans ses habitudes... elle ne s'était jamais intéressée à un garçon, se contentant de les mettre tous dans la même case et là... elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander si elle lui plaisait, même un peu.

Le papier en main, la jolie rousse se dirigea dans la cours pour attendre le charmant jeune homme. Beth lui fit un petit signe de la main de loin et Cléo devinait sans mal son sourire moqueur, si elle n'était pas venue la voir c'est bien qu'elle avait deviné ses projets. Jesse ne se fit pas trop attendre et il avait retrouvé une tenue beaucoup plus simple mais tout aussi séduisante -même plus, Cléo aimait particulièrement la manière dont ses vêtements dessinaient son corps-. Après lui avoir offert un large sourire, elle marcha à ses côtés jusqu'à la voiture.

Ce n'est qu'une fois au Starbuck que les deux jeunes semblaient un peu plus détendus, sans doute parce qu'ils ne risquaient plus d'essuyer une remarque piquante de l'un des professeurs de la demoiselle mais aussi parce qu'ils pouvaient enfin être seuls. Enfin seuls, tout était relatif mais qu'importe, une table un peu isolée et un latte, il n'y avait pas besoin de bien plus si ce n'est d'un magnifique sourire et ses joues rougies. C'était peut-être idiot mais Cléo devait bien admettre... qu'il lui avait manqué. « Je suis vraiment content de te revoir. J’allais t’envoyer un sms pour te demander si tu venais au concert de vendredi et pour prendre de tes nouvelles aussi… ». Elle lui offrit un large sourire, à vrai dire elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire, ni même de rougir. Jesse aussi avait les joues rougies et ça ne faisait que le rendre plus charmant qu'il ne l'était déjà. Et puis, en le voyant ainsi, se racler la gorge, remettre ses cheveux, Cléo sentait bien qu'elle ne c'était pas trompé sur lui, il ne lui avait pas fait le numéro du mec timide la dernière fois, il avait été lui-même et cette idée lui plaisait énormément. « Moi aussi je suis contente de te revoir... et qu'on soit sorti du lycée aussi. ». Oh ça oui, parce qu'elle n'aimait pas spécialement y être et surtout parce qu'ils avaient enfin un moment à eux. « Et, je confirme, je viens au concert vendredi soir... et à l'heure cette fois. ». Et à vrai dire, elle était plutôt impatiente d'entendre plus de morceaux, de le voir avec sa guitare.

Il remit une de ses mèches derrière son oreille, la faisant rougir comme jamais et son cœur battait à tout rompre. Ses doigts venaient effleurer tendrement sa joue, la troublant toujours plus... « Tu es vraiment…. Belle Cléo. ». Là, Cléo était plus que surprise... elle avait horreur qu'on lui dise qu'elle était jolie mais, là, il avait dit belle et puis c'était Jesse. Là, elle ne pouvait pas croire qu'il se jouait d'elle, qu'il disait cela dans le seul but de la charmer. Pour une fois, ces mots, ce compliment avait un réel effet sur elle... enfin au lieu de l'énerver, elle était touchée. A vrai dire, elle ne savait même pas comment répondre, surtout quand il se cachait derrière sa tasse. Elle lui offrit un sourire sincère, les joues rougies comme jamais, elle glissa sa main sur la table allant jusqu'à la sienne, la caressant du bout des doigts. « Merci... ». Elle ne savait vraiment pas comment elle était supposée répondre mais sur le coup, un merci on ne peut plus sincère lui avait semblé être une bonne option. « Je n'ai pas l'habitude qu'on ne me fasse des compliments... il n'y avait que ma mère pour m'en faire... mais ce n'est pas pareil, elle aimait tout le monde. ». L'adolescente eut un petit sourire amusé en repensant à sa mère et son grand cœur, il n'y avait pas un jour où elle ne pensait pas elle mais, elle avait horreur de pleurer sur sa mémoire.

« Moi aussi je suis contente de te revoir... et qu'on soit sorti du lycée aussi. » Ah oui, ça fait du bien de ne plus être là-bas, de ne plus avoir à surveiller le moindre geste, la moindre parole. Je n’ai pas vraiment peur des élèves à vrai dire, mais plus des professeurs qui auraient pu rapporter ça à mes supérieurs en me montrant du doigt comme un prédateur sexuel alors que c’est loin d’être le cas. Les autres étudiants sont surtout « dangereux » pour Cléo, pas pour moi. « Et, je confirme, je viens au concert vendredi soir... et à l'heure cette fois. » Un autre sourire se dessine sur mon visage doucement en y pensant. Ça me donne encore plus envie d’être à Vendredi à vrai dire et cette fois, elle verra sans doute Eliott, j’aimerai bien l’y traîner. Normalement, il viendra. Enfin, j’espère.

Et puis j’ose… J’ose lui toucher les cheveux, dégager son visage, frôler sa peau, mais surtout, j’ose lui dire ce que je pense sincèrement. Je ne me suis jamais empêché d’être franc avec les gens, mais entre défendre Eli et dire ce que je pense vraiment de quelqu’un en particulier, entre nous, il y a un vrai fossé à ça. Cléo arrive abaisser toutes les barrières que j’ai créé depuis des années autour de moi pour ne pas avoir à trop me faire approcher des autres mais avec elle, c’est l’inverse qui arrive. Je me sens triste quand elle n’est pas dans le coin… Je mordille ma lèvre en ramenant ma main vers moi. « Merci... » Mon visage se redresse automatiquement pour chercher son regard pendant qu’elle commence à parler. « Je n'ai pas l'habitude qu'on ne me fasse des compliments... il n'y avait que ma mère pour m'en faire... mais ce n'est pas pareil, elle aimait tout le monde. » « Ils sont idiots ceux qui ne t’en font pas… » C’est sorti tout seul, assez vite et je baisse les yeux en avalant lentement ma salive. Finalement, je reprends une gorgée de cappuccino avant de croquer dans mon cookie tout en cherchant mes mots.

« Elle devait être géniale ta mère. » J’ai bien compris la façon dont elle en a parlé. Avec le métier de mes parents, on en a vu des gens en deuil ou devant vivre avec l’absence d’un être aimé. Cléo était comme ça malheureusement. J’aurai aimé que ça ne soit pas son cas. Ça doit être douloureux de perdre un de ses parents. J’ai bien vu les dégâts que ça avait faits sur Levi quand son père est mort. J’hésite encore en la regardant avant de tendre mon bras vers elle et d’attraper doucement sa main avec la mienne en les laissant sur la table, rougissant malgré tout alors que mon cœur va se décrocher de ma poitrine. « J’ai encore mes deux parents moi, ils sont un peu… étranges. Toute ma famille est étrange en fait. » J’ai un petit rire. « Mais je les aime comme ils sont… » Surtout Eliott à vrai dire. Et puis sans que je m’en rende vraiment compte, nos doigts s’entrelacent.

Anotherstep to your heart. -  Clesse.

Elle avait du mal à réaliser ce qu'il venait de lui dire, il la trouvait belle. Il ne devait même pas se douter à quel point il venait de remplir son cœur de bonheur. Elle était on ne peut plus touchée même si elle ne parvenait pas à l'exprimer avec des mots. Sans doute parce que, comme elle venait de lui dire, elle n'était pas habituée aux compliments. « Ils sont idiots ceux qui ne t’en font pas… ». L'adolescente afficha un magnifique sourire alors que Jesse baissa les yeux, comme s'il n'avait pas pu filtrer ce qu'il venait de dire mais au fond, c'était une bonne chose. « Ce n'est pas si grave puisque venant d'eux... ça n'aurait jamais eu autant d'importance. ». Elle lui avouait à sa façon que le fait que ce soit lui qui la complimente voulait dire bien plus à ses yeux. Elle le connaissait si peu et pourtant, il occupait une grande place dans son esprit... et dans sa vie puisque si elle le pouvait, elle le verrait bien plus souvent, elle passerait la plupart de son temps avec lui. Elle ne savait pas comment appeler ça mais, c'était plus simple de sourire à ses côtés, ses soucis d'adolescente semblaient bien loin, il aurait même pu lui faire oublier ses envies d'Espagne.

« Elle devait être géniale ta mère. ». L'adolescente hocha la tête avec un large sourire, sa mère avait toujours été une femme qu'elle admirait malgré son geste -Cléo ne l'avait jamais blâmé pour ça, préférant sen prendre à Juan et à son père-. « Elle l'était, elle voyait le bien partout et elle passait son temps à s'investir dans des associations même si beaucoup jugeait ça inutile, elle croyait vraiment qu'elle aidait un peu ce monde en faisait cela. » Et c'était beau, quelque peu naïf et utopiste mais, c'était un beau message et cela avait permis à Cléo de grandir avec une personne débordante d'amour, ce qui était déjà beaucoup.

Le jeune attrapa sa main, Cléo sentit ses joues rougir, son sang s'échauffer et son cœur s'emballer mais, elle ne pouvait définitivement pas le nier, c'était agréable. « J’ai encore mes deux parents moi, ils sont un peu… étranges. Toute ma famille est étrange en fait. ». Il a un léger rire, c'était la première fois que Cléo l'entendait rire et c'était plus qu'agréable. « Mais je les aime comme ils sont… ». C'était une bonne chose et Cléo ne pouvait qu'admirer cela et l'estimer chanceux. Et doucement leurs doigts s’entremêlèrent et la jeune fille ne put que se mordre la lèvre inférieure, devait-elle lui dire à quel point elle était bien avec lui ? « C'est qu'ils sont étrange dans le bon sens du terme mais c'est une chance... il me reste mon père théoriquement mais, il a perdu ma garde et je ne veux plus le voir. Je peux quand même te demander en quoi ils sont étranges ? ». Elle se faisait plus curieuse, parce que c'était lui et qu'elle était persuadée que sa famille avait quelque chose de géniale pour avoir fait un tel garçon. Un but un peu de son latte avant de replonger son regard dans celui de Jesse... définitivement ce garçon lui plaisait pour tout un tas de raison, pour ne pas avoir dit qu'il était désolé pour la mort de sa mère comme parce qu'il était absolument craquant quand il rougissait. Il y avait tout un tas de raison qui faisait que son cœur devenait fou en se présence et que cette main restait tendrement entrelacée à la sienne.

« Ce n'est pas si grave puisque venant d'eux... ça n'aurait jamais eu autant d'importance. » Et je rougis comme un idiot sous ses mots. Ça veut vraiment dire ce que je pense ? C’est dingue comme j’ai l’impression d’être un enfant dans les relations comme ça, de ne pas m’y connaître. En même temps, je crois que je ne me suis jamais autorisé à être si… proche d’une demoiselle à part ce fameux soir avec Maddy, mais ce n’était qu’un soir. C’était une nuit gâchée surtout. J’essaye de la faire sourire et de parler de sa mère en espérant que ce ne sera pas un souvenir trop dur pour elle à vrai dire, mais vue la façon dont elle en a parlé, c’est qu’elle semble bien vivre son deuil malgré tout. Les jeunes sont parfois plus surprenants que les adultes pour ça. « Elle l'était, elle voyait le bien partout et elle passait son temps à s'investir dans des associations même si beaucoup jugeait ça inutile, elle croyait vraiment qu'elle aidait un peu ce monde en faisait cela. » Je hoche la tête doucement en repensant à ce qu’elle vient de dire avant de sourire un peu plus et de la regarder à nouveau. « Elle avait un grand cœur, comme toi. » Parce que j’ai du mal à me dire qu’elle tient un peu de son père, elle ne serait pas ici autrement pour ce que j’ai compris du personnage avec le peu qu’elle m’en a dit non ?

J’essaie de parler de ma famille, ce n’est pas vraiment le plus simple avec eux. Je les aime, je n’ai jamais eu honte mais toute ma scolarité a été en partie pourrie à « cause » d’eux, qu’ils le veuillent ou non. Mais je sais que Cléo n’ira pas s’en moquer. « C'est qu'ils sont étrange dans le bon sens du terme mais c'est une chance... il me reste mon père théoriquement mais, il a perdu ma garde et je ne veux plus le voir. Je peux quand même te demander en quoi ils sont étranges ? » C’était couru d’avance qu’elle me pose ce genre de question et même si je grimace au début, je finis par esquisser un sourire tout en baissant la tête et en mordant ma lèvre avant de la regarder malgré tout. « Mes parents ont une entreprise de pompes funèbres… On nous a toujours comparé à la famille Adams tu vois ? » Machinalement, mon pouce vient caresser sa peau. Je ne m’en rends pas vraiment compte à vrai dire tant c’est naturel sur le coup. « Et puis… Eliott est pas comme les autres. C’est mon frère aîné normalement mais il a pas les capacités réelles pour l’être. » J’ai un petit soupir en y pensant. « Il a une forme d’autisme et du coup, les autres ont toujours pris ça en prétexte pour le faire chier, le frapper parfois… en pensant qu’il assimile rien, c’est faux, il le fait juste différemment. J’ai failli mourir dans un accident de voiture, quand ils ont parlé de don du sang pour m’aider pendant l’opération, il s’est proposé directement pour me sauver. » Je ne me rends pas compte que mes yeux sont brillants en parlant de ça. « Eli, il est pas comme les autres, mais je l’abandonnerai jamais. On vit ensemble et je dois prendre les responsabilités, mais le voir sourire et être heureux à côté, ça a pas vraiment de prix surtout après ce qu’il a fait pour moi… » Mes joues s’empourprent encore alors que je relève mon regard sur elle pour esquisser un sourire gêné. « Pardon… Je… » Je repasse ma main de libre dans mes cheveux. Un frisson me parcourt l’échine lentement pendant que je la regarde à nouveau. « J’ai jamais parlé de ça à personne avant… »

Anotherstep to your heart. -  Clesse.

Jesse était vraiment un façon adorable et à l'écoute, Cléo n'aurait jamais cru croisé le chemin d'un garçon comme lui alors forcément, elle était charmée. Ce qui lui disait comptait vraiment pour elle et puis, elle osait lui parler de sa mère parce que même si elle gardait un tendre souvenir, elle n'en parlait pas avec tout le monde. « Elle avait un grand cœur, comme toi. ». Les joues à nouveau rougies, la demoiselle afficha un très large sourire, il fallait bien le dire, c'était un sacré compliment qu'il lui faisait là, d'autant plus que personne n'avait jamais dit cela d'elle. Au contraire, son père était le premier à lui dire qu'elle était égoïste, ce qui était ironique venant d'elle. « Oh je sais pas si j'aurais assez grand cœur pour supporter de passer deux heures avec des adolescents indisciplinés à tenter de leur apprendre quelque chose de vital... contrairement à toi. ». C'était une façon de lui retourner le compliment, parce que si quelqu'un avait un grand cœur, c'était lui, par son métier de pompier et toutes ses petites intentions.

L'adolescente se montra curieuse sur sa famille, le faisant grimacer au début. Elle aurait retiré sa question si elle ne l'avait pas vu lui offrir un petit sourire avant de mordre sa lèvre -ce qui le rendait très séduisant aux yeux de Cléo-. « Mes parents ont une entreprise de pompes funèbres… On nous a toujours comparé à la famille Adams tu vois ? ». Elle afficha un large sourire qui s'amplifia encore lorsque son pouce vint caresser sa main. D'un hochement de tête, elle confirmait qu'elle voyait  très bien de quoi il parlait et elle imaginait sans mal les remarques auxquelles il avait pu être confronté. « Et puis… Eliott est pas comme les autres. C’est mon frère aîné normalement mais il a pas les capacités réelles pour l’être. ».  La jeune fille fronça les sourcils se demandant ce qu'il voulait dire par là. En tout cas son cœur s'était serré en l'entendant soupiré, cela avait vraiment l'air de le toucher. « Il a une forme d’autisme et du coup, les autres ont toujours pris ça en prétexte pour le faire chier, le frapper parfois… en pensant qu’il assimile rien, c’est faux, il le fait juste différemment. J’ai failli mourir dans un accident de voiture, quand ils ont parlé de don du sang pour m’aider pendant l’opération, il s’est proposé directement pour me sauver. ». Les yeux du jeune homme brillait et Cléo serra un peu plus ses doigts autour des siens, ce qu'il lui confiait là venait la bouleversée. Elle ne parvenait jamais à comprendre pourquoi les gens étaient aussi méchants et qu'il n'arrivait pas à assimiler la différence. Elle avait subi des moquerie pour un pauvre petit accent et pour sa crinière rousse... elle n'osait même pas imaginer ce que le frère de Jesse avait dû affronter. Elle ignorait ce que c'était d'avoir un frère mais elle savait ce que c'était d'être blessé par la souffrance d'un proche. « Eli, il est pas comme les autres, mais je l’abandonnerai jamais. On vit ensemble et je dois prendre les responsabilités, mais le voir sourire et être heureux à côté, ça a pas vraiment de prix surtout après ce qu’il a fait pour moi… ». L'adolescente lui offrit un de ses plus beaux sourires alors qu'elle était touchée par les mots de Jesse quand bien même ils n'étaient pour elle. « Pardon… Je… ». Ses joues avaient rougies et son sourire était gêné. Il passa la main dans ses cheveux alors que Cléo le regardait toujours aussi tendrement. « Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit voyons... ». Absolument pas, elle appréciait qu'il lui en parle, qu'il s'ouvre à elle et qu'il lui dévoile ce cœur rempli de merveille. « J’ai jamais parlé de ça à personne avant… ».  Son pouce caressa a son tour la main du jeune homme et un sourire témoignant de toute son affection illumina son visage. « Vraiment ? Ça me touche que tu oses m'en parler... ». A vrai dire, elle ne trouvait pas les bons mots, elle rougissait de plus rien qu'en pensant au fait qu'il lui faisait confiance et qu'elle comptait assez pour qu'elle se confie... même si elle tentait de se dire qu'elle se faisait des films

Elle but un peu de son latte avant de revenir sur leur sujet. « En tout cas, avec toi, il a quelqu'un qui l'aime et sur qui il peut compter et c'est une bonne chose. J'imagine que ça rend sa vie plus facile et plus belle... même si les autres sont souvent cruels. ». Elle baissa les yeux attristée par cet pensée avant de revenir à son regard qui venait apaiser son cœur. « Tu es vraiment un garçon génial. ». Elle baissa les yeux, gênée et peu habituée à laisser des compliments franchir ses lèvres mais elle devait bien lui dire.

« Oh je sais pas si j'aurais assez grand cœur pour supporter de passer deux heures avec des adolescents indisciplinés à tenter de leur apprendre quelque chose de vital... contrairement à toi. » C’est le moment pour lui avouer que je déteste faire ce genre d’intervention et que je n’ai accepté que pour arranger mes collègues ? Je mordille mes lèvres instantanément avant de sourire un peu. Ce qui est dommage, c’est que la plupart de ses ados ne sauront jamais utiliser ce qu’on leur a appris si ça arrive vraiment comme situation. On peut apprendre encore et encore, si on a pas le sang-froid nécessaire et les réflexes qui vont avec, c’est peine perdue. Finalement, Cléo veut en savoir plus sur la famille et je crois que c’est la première personne à qui j’ai vraiment envie d’en parler. Je sens qu’elle ne se moquera pas…. Et du coup je n’ai jamais parlé autant de notre petit quatuor ordinaire et atypique à la fois. Et encore, elle ne connait pas toute la famille et heureusement d’ailleurs, sinon, elle serait sûrement tombée sous le charme de Toma, Kay ou Levy avant que je n’ai le temps de dire : ouf. C’est injuste parfois d’avoir des cousins comme ça qui arrivent à vous faire sentir minable juste en souriant. Mais à la place, je me concentre pour lui parler d’Eliott et à quel point il peut être extraordinaire et incroyable dans sa façon de penser et d’agir. C’est peut-être moi qui gère le quotidien, mais à mes yeux, c’est Eli le héros. Sans doute à cause de ce qu’il a fait pour moi et me permettre de vivre encore. A la fin de mon grand récit, je balbutie et rougis en me rendant compte de tout ça. « Tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit voyons... » Elle dégage une telle douceur, c’est dingue. « Vraiment ? Ça me touche que tu oses m'en parler... » « Vraiment… » Et je me sens rougir un peu plus, comme si c’était encore possible. « En tout cas, avec toi, il a quelqu'un qui l'aime et sur qui il peut compter et c'est une bonne chose. J'imagine que ça rend sa vie plus facile et plus belle... même si les autres sont souvent cruels. » Je ne peux empêcher le large sourire qui se dessine sur mon visage lorsqu’elle parle comme ça de notre relation à mon frère et moi. Enfin quelqu’un qui ne juge pas, qui ne fuit pas. « Tu es vraiment un garçon génial. » Et là je me fige sous son compliment sans savoir quoi dire. Je baisse les yeux doucement et finit ce que j’ai sous le nez à la place sans même oser lui baragouiner un « merci » parce que je n’ose pas le dire, ça reviendrait à être d’accord avec ce qu’elle dit et je ne sais pas vraiment si je suis d’accord avec ça. Finalement, une fois qu’on a fini nos boissons, on part dans la rue pour se balade et je me rends compte que je n’ai toujours pas lâché sa main. « J’aime vraiment passer du temps avec toi Cléo. » Je m’arrête pour lui faire face. Elle semble un peu minuscule devant moi. « J’ai envie de te voir et pas que aux concerts… » Dire que Eliott me demandait y’a quelques jours si j’avais pas quelqu’un dans ma vie, c’était peut-être un signe. « Si… tu en as envie aussi. Je comprendrais sinon. » Je ne sais pas vraiment si c’est une façon de lui demander de sortir avec moi… elle a 16 ans après tout, j’ai peur que les gens ne comprennent pas à cause de nos 4 ans et en même temps, je m’en fiche un peu, on fait rien de mal après tout.

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« Vraiment… ». L'adolescente ne pouvait qu'être un peu plus touché et si lui rougissait encore un peu plus, elle son cœur battait toujours plus vite, si vite qu'il lui donnait l'impression qu'il allait sortir de sa poitrine. La confiance qu'elle plaçait en lui était réciproque et très honnêtement, cela lui donnait envie de croire qu'il pourrait y avoir quelque chose entre eux alors qu'elle n'était même pas certaine qu'il s'intéresse à elle. Jesse était un garçon génial même s'il ne répondait pas à se compliment et qu'il cachait comme il le pouvait. Elle pouvait comprendre qu'il ne veuille pas approuver parce que ça lui semblait sans doute bien trop mais Cléo se faisait la promesse de lui montrer qu'elle personne extraordinaire elle voyait en lui.

Une fois les boissons terminer, les jeunes marchèrent main dans la main dans les rues. La jolie rouquine l'avait bien remarqué mais elle n'avait pas envie de délier sa main de celle de Jesse, pas même une seule seconde. Elle était bien ainsi, elle aimait ce contact qui les liait... peut-être que cela lui donnait de faux espoirs mais Cléo ne voulait pas l'envisager, son cœur battait bien trop vite pour cela, son sourire était bien trop radieux pour qu'elle renonce. Il s'était arrêter pour faire face à la rouquine qui se sentait toute petite à côté de lui... il est vrai qu'elle n'était pas très grande de base mais Jesse était grand et fin. A vrai dire, ce n'était pas pour déplaire à la demoiselle, elle se sentait en sécurité quand elle était proche de lui et puis... il l'avait déjà protégé une fois d'une personne qui avait trop bu. « J’aime vraiment passer du temps avec toi Cléo. ». Son sourire ne pouvait pas s'élargir davantage et pourtant, elle l'aurait voulu mais à la place, elle rougissait. « J’ai envie de te voir et pas que aux concerts… ». L'adolescente était quelque peu surprise et elle ne put que se mordre la lèvre inférieure pour ne pas laisser sa joie déborder, à vrai dire, c'est ce qu'elle voulait aussi. Le voir aux concerts et en dehors des concerts sans que ce ne soit le fruit du hasard, elle voulait le voir autant que possible. Cela dit, elle ne pouvait s'empêcher de se demander si cela pouvait signifier qu'ils sortaient ensemble ? Cléo était un peu perdue dans ses choses là. « Si… tu en as envie aussi. Je comprendrais sinon. ». Le pouce de Cléo caressa la main du jeune homme et son sourire était tout en tendresse, son regard sur lui était tendre et bienveillant. « Bien sûr que j'en ai envie, j'aime chaque moment passer avec toi... et si je peux te voir avant le week-end c'est avec plaisir. ». S'il savait l'effet qu'il lui faisait, s'il savait à quel point elle n'était pas habitué à ressentir ce genre de chose... il était l'exception qui venait chavirer son cœur et pour une fois elle écoutait ce petit cœur et ses désirs -revoir Jesse en faisait évidemment partie-. « Je ne sais pas trop si j'ai le droit de poser cette question mais ça veut dire qu'on... sort ensemble ? ». Et comme pour masquer sa gène, la mèche de cheveux qui était coincée derrière son oreille depuis que Jesse l'avait placé glissa pour voiler à nouveau le visage de l'adolescente.

Elle continue de sourire, c’est bon signe non ? Je ne sais pas si c’est parce que je vieillis un peu, enfin, par rapport à l’adolescent que j’étais ou si… Je suis plus en paix par rapport à ma situation et à Eliott, et aussi le fait de savoir qu’elle l’accepterait s’il se rencontre, mais l’idée de l’avoir en petite-amie ne me déplait pas du tout pour le coup. Au contraire, j’en ai même envie alors qu’entre nous, je n’ai jamais été le genre d’homme à m’occuper de ça. Quand tout le monde parle de son couple, j’écoute sans m’y intéresser. Le mariage ne me fait pas rêver, la vie à deux non plus parce que je sais que ça sera une vie à trois quoi qu’on en dise et que je ne veux léser personne. Et je me doute que ça sera difficile à accepter comme situation pour une femme. « Bien sûr que j'en ai envie, j'aime chaque moment passer avec toi... et si je peux te voir avant le week-end c'est avec plaisir. » Sa petite voix, douce et fluette me sort de mes pensées et je repose mes yeux bridés sur elle en penchant légèrement la tête sur le côté. Alors, pour une fois, j’ai bien compris les signaux qu’on m’a envoyés ? Je lui plais vraiment ? Je mords ma lèvre doucement en retenant un sourire. Je sais, c’est bête, on devrait sourire dans ce genre de moment, je ne sais pas ce qui me retient en fait. « Je ne sais pas trop si j'ai le droit de poser cette question mais ça veut dire qu'on... sort ensemble ? » J’ouvre la bouche, prêt à dire quelque chose. Mais quoi ? Ça y ressemble non ? Erf, je ne suis vraiment pas doué pour ce genre de truc moi. Mettre des mots sur une situation, sur des sentiments… Finalement, je hoche positivement la tête. Il n’y a pas grand-chose à ajouter. On est ensemble oui… J’espère juste que personne ne va vouloir m’égorger pour notre différence d’âge. Elle n’est pas si énorme, mais quand on part du principe qu’elle est mineure, certains pourraient s’amuser avec ça. Comme si j’étais un pervers. Tsss. Je souris un peu cette fois en la regardant avant de lui replacer une mèche de cheveux derrière l’oreille. « Je vais te déposer chez toi, après, il faut que j’aille chercher Eli à la fac et qu’on aille acheter des choses. » J’avance avec elle vers la voiture. « Tu viendras un soir à la maison si tu veux, pour le rencontrer. » Je m’en fous si elle ne voit pas mes parents, mais je n’ai pas vraiment envie de m’investir dans quelque chose si il n’y’a que du négatif entre eux deux. « Si tu as envie. » Non parce que, elle peut ne pas avoir envie. Humpf, je vais avoir la sensation de marcher sur des braises ardentes à chaque fois que je vais lui proposer quelque chose. Ça ira mieux dans quelques temps sûrement. « Ah… et promets-moi de ne jamais avoir peur de me parler de quoi que ce soit. J’ai envie que tu aies confiance en moi, pour tous les sujets qui te tiendront à cœur. » Parce que la confiance et la communication, c’est important. J’ai assez vu les erreurs de mes cousins pour ne pas vouloir faire les mêmes.

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Cléo était très maladroite parfois et poser cette question était tout ce qu'il y avait de plus maladroit seulement, elle en avait besoin. Elle voulait être certaine qu'il n'y ait pas de malentendu, elle ne voulait prendre le risquer de blesser son cœur en s'emballant inutilement. Seulement, ce n'était pas le cas, d'un simple hochement de tête, il lui confirma qu'ils étaient bel et bien ensemble et son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle sentait ses pommettes rougir alors qu'elle tentait de réaliser doucement qu'il était son petit-ami. Elle qui n'avait jamais laissé personne saisir son cœur sauvage, elle découvrait un bonheur bien étranger mais tellement séduisant, elle ne savait plus comment cesser de sourire et son cœur semblait s'emballer à chaque souffle qui s'échappait de ses lèvres.

Il replaça délicatement la mèche de cheveux qui s'était échappé pour masquer sa gène, dévoilant de nouveau son visage de poupée. Il avait un sourire magnifique, un sourire qui le rendait encore plus charmant et qui inévitablement, faisait que celui de Cléo ne pouvait que s'élargir. « Je vais te déposer chez toi, après, il faut que j’aille chercher Eli à la fac et qu’on aille acheter des choses. ». Elle hocha la tête avec un large sourire en suivant ses pas. Elle n'avait pas vraiment envie de le quitter, de mettre fin à ce moment mais, cette fois, elle avait la certitude de le revoir. « Tu viendras un soir à la maison si tu veux, pour le rencontrer. ». Sans réfléchir, la demoiselle hocha al tête positivement, elle se doutait que c'était important pour Jesse et à vrai dire ça l'était aussi pour elle, il était proche de son frère alors quelque part, s'il lui présentait c'est bien qu'elle comptait. Et puis, Cléo ne craignait pas de ne pas s'entendre avec Eliott parce que même si elle n'était pas douée en relation humaine, même si elle ne connaissait rien aux problèmes d'Eliott, l'idée que Jesse soit à ses côtés faisait qu'elle s'en sentait largement capable. « Si tu as envie. ». Elle lui offrit un sourire des plus rassurants. « Bien sûr que j'en ai envie, tu me diras seulement quand, que je demande l'autorisation à Sullivan. ». Non parce qu'en effet, elle n'était pas majeure et bien loin de faire ce qu'elle voulait, d'autant plus qu'elle le savait bien, Sullivan était un peu sa dernière chance si elle ne voulait pas simplement finir en foyer jusqu'à se majorité. Cela dit, elle n'avait pas à se plaindre, c'était un père de famille extra qui la considérait comme ses autres enfants et veillait à son bien être... un fait auquel elle peinait à s'habituait.

Le regard perdu dans celui de Jesse, elle se sentait si bien avec lui. Elle ne savait pas si avec le temps, les choses lui semblerait toujours aussi simple avec lui mais, elle ne tenait pas à y penser. Elle profitait de cet instant, elle profitait de ce bonheur qui remplissait son cœur et de la présence si rassurante de Jesse. « Ah… et promets-moi de ne jamais avoir peur de me parler de quoi que ce soit. J’ai envie que tu aies confiance en moi, pour tous les sujets qui te tiendront à cœur. ». Cléo fronça les sourcils, en fait sur le coup, ça lui semblait plutôt logique mais y en pensait, elle se rendait compte que non, cette promesse n'était pas si évidente. Elle se connaissait assez bien pour savoir qu'elle serait capable de taire certaines chose pour ne pas prendre le risque de le perdre, de le blesser ou quoi que ce soit d'autre. Alors, elle se rapprocha un peu plus de lui, venant glisser sa main dans la sienne. « Je te le promets, à condition que ce soit pareil pour toi... ». Elle voulait qu'il puisse s'ouvrir à elle, lui aussi, il n'y avait pas de raison que les choses n'aillent que dans un sens. « Tu crois que je peux te demander de m'embrasser ? ». Elle se mit de nouveau à rougir, même s'il était son petit-ami maintenant,un baiser n'était jamais « rien » aux yeux de Cléo.

« Bien sûr que j'en ai envie, tu me diras seulement quand, que je demande l'autorisation à Sullivan. » Devoir demander la permission, ça le ramène un coup dans la réalité ça. C’est vrai qu’elle est mineure et que les sorties seront un peu plus complexes au début, mais une fois qu’ils se connaîtront assez et que ce Sullivan verra qu’il n’est pas un mauvais bougre, ça devrait aller non ? Il espère en tout cas. Il n’a pas des mauvaises intentions avec elle. Il est juste bien, il peut être lui-même et elle ne semble pas dérangée à l’idée qu’Eliott soit différent des autres. C’est déjà un pas en avant. « On verra quand je ne serai pas de garde alors. » Parce que oui, il faut jongler avec ça, en plus, étant célibataire, il fait plus de garde de nuit que les autres mariés ou pères de famille et à ses yeux, c’est normal. Il aime bien travailler de nuit et surtout, il aime être chez les pompiers maintenant. Il se voit un avenir dedans quand il y pense. Il sait bien que la musique n’est qu’un passe-temps, qu’on le veuille ou non, les chances de percer sont trop rares et trop éphémères. « Je te le promets, à condition que ce soit pareil pour toi... » Elle le ramène à la réalité alors qu’il s’était perdu dans ses songes entre deux paroles pleines de sens et sagement, il sourit en hochant la tête. Bien sûr qu’il lui parlera, il a bien parlé du souci d’Eli, alors ça montre qu’il a confiance en elle. Ils se connaissent peu pourtant, mais ça doit être ça quand on a un coup de cœur pour quelqu’un. Il a beau avoir 4 ans de plus qu’elle, il n’est pas pour autant plus expérimenté à vrai dire. Mais ça lui va comme ça, il se sent un peu sur la même longueur d’onde comme ça avec son cœur d’adolescent innocent.

« Tu crois que je peux te demander de m'embrasser ? » Il déglutit lentement tout en la regardant avant de sentir le rouge qui lui monte aux joues. Elle est la première à lui demander ça comme ça, et c’est en train de prendre pleins de sens à ses yeux. C’est romantique à vrai dire. Il hoche la tête doucement tout en la regardant avant de lui mettre une mèche derrière l’oreille, machinalement. Il la trouve vraiment jolie. Et encore, il se dit que c’est un peu la sous-estimer que d’utiliser ce terme-ci pour la décrire. Il pourrait faire mieux. Un coup d’œil aux alentours, plus par pudeur qu’autre chose et il dépose sa main sur la joue de la demoiselle avant de se pencher sur elle doucement. Il s’arrête à quelques millimètres de sa bouche et observe ses lèvres, puis ses yeux avant de déposer ses chairs rosées sur les siennes dans un mouvement qui se veut tendre tout en fermant ses paupières. Il profite du moment, il frissonne et son pouce, lentement, caresse la joue de la jeune fille. Le moment semble parfait à tout point de vue, enfin, il le croyait.

Avoir quatre enfants à la maisons, ce n'était pas toujours facile. Bien que seulement trois d'entre eux soient les enfants sur papier de Sullivan, il considérait désormais Cléo comme sa fille. Il s'était habitué à sa présence, habitué à ses petites manies, à sa petite voix, et il ne la voyait pas autrement qu'un membre quasi permanent de cette famille. Comme à l'ONU, sauf que là, il s'agissait seulement de la famille Collins. Plutôt grande, mais largement moins importante que cette organisation. Enfin, il devait tout de même y avoir certaines règles, comme prévenir lorsqu'ils rentraient plus tard. Car oui, Sullivan était un véritable papa poule, à s'inquièter. Il ne leur refuserait jamais le fait de sortir - sauf s'il voyait que c'était un quelque chose de peu recommandable pour eux. Seulement voilà, Sullivan seul, sans avoir à travailler au restaurant ou quoi que ce ne soit, c'était l'ennui total. Alors, il avait passé sa journée à ranger, et à faire le ménage, notamment dans les chambres des quatre enfants vivant sous son toit, bien qu'Oliver ait son propre appartement à mi-temps. C'était tout de même un endroit assez peu rangé. Il avait également préparé une partie d'un buffet qu'on lui avait commandé, il n'aurait qu'à mettre au four, et Sulli avait concocté le diner. Il avait assez d'impatience de voir tout le monde de retour, et il fallait s'occuper, alors il se pouvait bien qu'il eut fait de quoi manger à dix.
Peut-être un peu trop impatient, Sullivan regarda sa montre puis, la fenêtre, voyant Cléo devant la porte à parler... avec un garçon. Elle n'était pas sa fille de sang. Mais pour qu'un garçon approche sa petite dernière, il allait devoir s'accrocher, le pauvre. Il alla à la porte, et l'ouvrit, en appuyant son épaule contre l'encadrement, bras croisés. Les deux tourtereaux allaient-ils se rendre compte que Mr Papa Sulli les observait, et avait cet air assez mécontent sur le visage, en voyant ce jeune homme se tenir un peu trop près de la petite brunette ?

Spoiler:

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Cléo voulait que Jesse l'embrasse, elle voulait sentir ses lèvres sur les siennes avec douceur et tendresse. Elle le voulait au point qu'elle lui demanda s'il pouvait l'embrasser et si le jeune homme avait déglutit lentement, ce n'était pas par refus, elle le savait bien. Non, ce baiser comptait pour l'une comme l'autre, c'était un sacré rapprochement physique, c'était peu pour le plupart mais beaucoup pour tous les deux. Sans doute parce qu'ils étaient aussi timides et réservés l'un que l'autre et qu'ils étaient deux à avoir les joues terriblement rougies. Mais le jeune homme replaça une mèche derrière son oreille et d'un geste tendre et lent, il dépose un baiser sur les lèvres de la rouquine. Les yeux clos, elle appréciait ce moment qui lui semblait si parfait tout en étant délicat et fragile. Le pouce du beau jeune homme vint caresser la joue de la demoiselle. A cet instant elle se sentait comblée et légère, à cet instant, elle avait la sensation que rien ne pouvait l'atteindre et c'était grâce à lui. Elle avait été frappé par ce coup de cœur et il lui semblait tellement parfait, c'était comme s'il était trop pour elle mais qu'elle était incapable d'y renoncer.

Leurs lèvres finirent par se séparer, laissant à Cléo un sourire béat, des joues rougies et un manque. Oui, ses lèvres lui manquait déjà et elle voulait recommencer mais son regard se posa un peu plus loin, vers la porte d'entrée parce qu'elle savait qu'elle devait rentrer. Cependant, son regard émerveillé croisa le regard mécontent de Sullivan sur le seuil de la porte et son cœur loupa un battement. Merde, venait-il de la voir en train d'embrasser Jesse ? A cette idée, elle ne savait plus où se mettre. Cléo ne parlait pas de ses choses là et elle n'avait aucune idée de comment Sullivan pourrait réagir à l'idée qu'elle ait un petit copain mais, son regard ne lui indiquait rien de bon. Le pire c'est que si elle avait été face à son père, elle aurait été capable de se déshabiller devant lui pour le rendre fou de rage, et ce même si ça ne lui ressemblait. Mais, elle avait énormément de respect pour Sullivan et elle aurait voulu pouvoir lui dire les choses, plutôt que cela se passe sous ses yeux.

Elle reporta son regard sur Jesse, un regard rempli d'excuses. Elle n'avait pas vraiment prévu qu'il voit Sullivan et encore moins dans ces conditions. Et maintenant, elle n'avait pas d'autres choix que de le présenter l'un à l'autre. « Hum...euh... Sullivan, je te présente Jesse... ». Elle ne voulait pas « qualifier » Jesse de petit-ami parce qu'elle se doutait bien que le père de famille en avait vu assez et elle ne voulait pas prendre le risque de l'énerver ou quoi que ce soit. Cela dit, le regard qu'elle lançait à Jesse ne laissait aucun doute sur qui il était à ses yeux et d'ailleurs, elle restait très proche de lui même s'ils ne touchaient plus.

Spoiler: