A L E X A N D E R - Guess who is it!

Date d'inscription : 29/07/2014 Messages : 210 Avatar : Sarah Jeffery Age : 31

Jen avait dormi chez Kimberley. Elles étaient sorties, la veille, et avaient profité de la soirée où elles étaient allées. Mais, à la surprise général, c'était la brune qui avait insisté pour rentrer suffisamment tôt. Elle n'avait pas eu, sur le coup, envie de s'éterniser. D'autant qu'elle aurait préféré, cette fois-ci, rester avec sa meilleure amie et discuter avec elle. De plus, la fatigue des dizaines de soirées qu'elle avait enchaînées ce mois-là l'avait gagnée plus vite que ce à quoi elle se serait attendue.
À sa propre surprise, elle avait donc été la première réveillée. Faisant comme chez elle, depuis le temps qu'elle connaissait Kimberley, elle s'était permis de le faire, et la blonde n'avait rien eu contre, elle avait sorti les pots de confitures, le bacon, les oeufs, et s'était fait un breakfast à l'anglaise, comme elle n'en avait mangé qu'une seule fois.
Kimberley ne mit pas beaucoup de temps à se lever après elle, et fila à la douche après avoir petit déjeuné.
Il était aux alentours de dix-onze heures quand quelqu'un sonna à la porte. Kimberley était toujours sous la douche, ou probablement en train de se préparer, et ce fut donc Jen qui sauta joyeusement jusqu'à la porte d'entrée pour l'ouvrir, jetant un coup d'oeil derrière elle pour voir où était Kimberley, au cas où il s'agissait de quelque chose d'important. Oui, c'est pour qu... Se retournant, son coeur ne fit qu'un bond dans sa poitrine, et son cerveau ne réfléchissant plus suffisamment vite, elle n'eut pas même le temps ou le réflexe de lui claquer la porte au nez.

Invité

Se mordillant la lèvre pour s’empêcher de sourire, Alexander regarda la petite vieille griffonner une signature au bas du contrat qu’il lui tendait. Le cœur léger, il lui indiqua les autres pages à parapher. Ça devenait bon ; il devenait bon. Plus que dix contrats comme ça, et il touchait enfin le smic. C’était une paye ridicule ; rien en comparaison de tous les efforts et frustrations que cela représentait ; mais sans bachelor, c’était le seul boulot qu’il avait trouvé, et il n’avait pas franchement eu le choix de cracher dessus.
La vieille dame le raccompagna jusqu’à la porte, et à son regard, il sut qu’il était en train de s’insinuer en elle : ce sentiment de s’être faite avoir. Au début, ça le culpabilisait un peu. Mais il avait vite fini par comprendre que s’il fallait que quelqu’un crève de faim à la fin du mois, ce ne serait pas lui.

La saluant poliment, il monta aussitôt d’un pallier et s’arrêta face à la porte de sa nouvelle proie ; il ne fallait certainement pas s’arrêter dans une si bonne lancée. Il réajusta sa chemise et sa cravate, tapota distraitement sa petite mallette en se remémorant les arguments avec lesquels il noierait la vigilance de son interlocuteur. Et puis, préparant son plus beau sourire Colgate, il posa enfin son doigt sur la sonnette.

Son sourire s'évanouit instantanément ; il eut l’impression de tomber dans un précipice. Dévisageant la jeune femme avec surprise, il plaça inconsciemment son bras contre la porte pour l’empêcher de la refermer. Il en avait rencontré, des gens, depuis qu’il avait commencé ce boulot de merde. Ouais ; des petits, de grands, des gros, des vieux, des bizarres, des en pyjama et d’autres qui avaient clairement forcé sur la bouteille dès le réveil. Il avait appris à s’attendre à tout, en pénétrant ainsi dans l’intimité d’inconnus. A tout mais pas à ça.

« Jen… » C’est tout ce qu’il trouva à dire. Ses yeux s’égarèrent un instant sur les traits de son visage ; ils n’avaient pas vraiment changés, elle était toujours aussi jolie. S’empêchant de penser aux autres de ses traits qui méritaient le détour, il s’empressa de meubler le silence. « Je… Je pensais pas te trouver ici. » C'était sûrement l'une des situations les plus inconfortables dans laquelle il était tombé depuis des années. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, il se vantait encore de ce contrat qu'il venait de décrocher, et de ses ambitions de devenir un grand joueur. Et maintenant, tout ce qu'elle verrait, c'était le loser qu'il était devenu.
Perdant tous ses moyens, il se balança d’un pied sur l’autre. Et puis, sans trop savoir ce qui lui prit, il souleva sa mallette pour l’agiter sous les yeux de la jeune femme, soufflant un pathétique « T’as pas envie d’un climatiseur ? »

Date d'inscription : 29/07/2014 Messages : 210 Avatar : Sarah Jeffery Age : 31

En règle générale, jamais Jen n'ouvrait la porte à la place de sa meilleure amie. Dieu seul pouvait savoir qui tapait et ainsi, cela limitait les dégâts et les conclusions hâtives. Et, pour une fois qu'elle le faisait, la jeune femme regrettait au plus haut point son geste.
Tout un tas de questions se posait dans sa tête. La première étant de savoir ce qu'il faisait ici. Surtout que, du plus loin qu'elle se souvenait, Alexander ne connaissait pas l'endroit où vivait Kimberley et encore moins son nom de famille. Il lui semblait donc totalement invraisemblable qu'il soit là sans hasard.
Un simple coup d'oeil un peu plus poussé lui fit comprendre qu'effectivement, s'il n'était pas là par hasard, il n'était pas là pour elle, ce qui, d'un côté, la soulagea. La mallette qu'il portait en témoignait.
Le fait qu'Alexander ait posé sa main sur la porte ne la fit réagir qu'au moment où elle réalisa qu'elle avait l'envie subite de lui claquer à la porte. Sa réaction avait été trop lente. Elle maudissait alors chaque chose et tout le monde. D'abord le hasard de l'avoir amené ici juste le jour où elle était allée dormir chez sa meilleure amie, ensuite Kimberley, qui n'était toujours pas sortie de la salle de bain et qui la laissait donc dans cette délicate situation, puis Alexander d'être là, et pour finir elle-même qui aurait dû rester bien sagement assise, bien que le mot sage ne faisait pas forcément partie de son vocabulaire.
Tandis qu'il prononçait son nom, elle l'observa, le regard plutôt vide, comme si elle avait subitement oublié comment elle s'appelait (ce qui n'était pas si loin de la réalité). Elle reprit cependant rapidement ses esprits. Et moi donc! Qu'est-ce que tu fais là?
La question était sûrement débile. Avec sa panoplie du parfait vendeur, il allait sûrement essayer de l'embobiner pour la faire faire des achats compulsifs avec la compagnie qui l'embauchait. Avec suffisamment de joie pour lui, elle sourit en se disant qu'il s'agissait probablement de la même entreprise que celle qui lui avait fait signer un contrat la dernière fois qu'il s'était vus. Même s'il n'était pas forcément quelqu'un de fidèle au niveau des filles qu'il manipulait, elle était persuadé qu'il était fidèle et sérieux au niveau du boulot, alors qu'elle n'était pas des plus sérieux, ni dans l'autre. Et son job de caissière à mi-temps où elle était toujours en retard le prouvait.
Jen soupira de tout son saoul. Non, pas particulièrement... on n'en a pas besoin ici. Elle avait essayé de lui faire comprendre, bien que maladroitement, qu'elle n'était pas seule ici, espérant qu'il comprenne qu'il s'agissait d'un autre homme. Et non pas de Kimberley, qui, elle croisait fort les doigts pour que ce ne soit pas le cas, risquait de sortir d'un moment à l'autre de là où elle était.

Invité

« On ? » La bouche mimant un cercle tandis qu’il répétait stupidement ce mot qu’elle avait prononcé, il se pencha légèrement en avant pour essayer de distinguer un peu mieux l’intérieur de l’appartement. Elle ne vivait donc pas seule, mais avec qui avait-elle bien pu… ? « Oooh… » La réponse le frappa en pleine face. Un mec. Elle vivait avec un mec. Son mec. C’était étrange, d’imaginer Jen avoir une relation sérieuse. Les hommes parlaient, eux-aussi ; et Alexander n’avait pas mis longtemps à entendre toute son équipe de foot se vanter de l’avoir eu eux aussi dans leurs draps. Alors, Jen, avoir une relation monogame assez stable pour s’installer avec ? C’était plutôt surprenant, ouais. Il fallait croire qu’elle avait fini par mûrir plus vite que lui. En tout cas, le regard qu’elle lui avait lancé était plutôt éloquent, et le doute n’était pas vraiment permis.

Alexander eut un instant de flottement. Habituellement, un « on n’en a pas besoin » était loin de l’arrêter. Il avait des milliers d’arguments pour contrer cette réponse ; en fait, il avait assez d’arguments pour contrer absolument toutes les réponses négatives. Mais cette fois, il n’allait pas essayer de lui vendre cette saloperie de climatiseur ; il avait trop de respect pour la jeune Greenway pour oser lui jouer son petit tour de manipulation. Ouais, le mieux était de partir tout de suite et de laisser cette situation gênante derrière eux.

« Bon… » Il fit un pas en arrière, prêt à battre en retraite, mais sembla soudain se raviser. Il y avait bien quelque chose qu’il aurait aimé faire depuis un moment. Au début, en la voyant ouvrir la porte, il avait pensé avoir joué de malchance ; mais au fond, peut-être fallait-il voir ça comme le destin qui lui avait simplement forcé la main. Il refit alors un pas en avant, posant à nouveau un bras contre la porte pour l’empêcher de se refermer. « Ecoute, Jen… » Il s’était mis à chuchoter, comme s’il avait peur que le copain supposé de la jeune femme l’entende. « Je… Je suis désolé pour ce qui s’est passé… Pas la soirée, je veux dire, ça c’était… C’était bien… Mais… Enfin… » Qu’arrivait-il à la désinvolture légendaire d’Alexander ? Lui qui avait tant de prestance quelques mois auparavant ressemblait maintenant à un chiot craignant de recevoir un coup. Il y avait assurément des choses qui changeaient les gens ; l'échec en était un. Se frottant nerveusement la nuque, il respira un coup avant de reprendre : « Jen, je suis désolé de l’avoir dit à ton frère, je sais pas ce qui m’a pris… Je voulais pas foutre la merde entre vous, vraiment. »

Date d'inscription : 29/07/2014 Messages : 210 Avatar : Sarah Jeffery Age : 31

Apparemment, à son plus grand étonnemment mais aussi son plus grand enchantement, le "on" avait eu son petit effet sur Alexander, dont Jen vit le visage s'étonner. Intérieurement, elle jubilait. Oui, elle pouvait visiblement manipuler qui elle voulait, même si, au final, elle savait très bien qu'elle finirait par le regretter, à un moment où un autre.
D'ailleurs, lui faire supposer qu'elle était avec un autre garçon n'était pas très fin. Son but n'était pas de le rendre jaloux ou autre chose du genre, juste de lui faire comprendre qu'elle n'avait juste pas forcément envie de le croiser. Il avait cependant mordu à l'hameçon comme jamais elle ne l'avait vu faire auparavant. Elle qui était totalement incapable de se poser, d'avoir une relation sérieuse et sur le long terme... Au moins, elle se réjouit de voir qu'il la croyait capable de changer et qu'il l'estimait suffisament pour ça.
Elle se mordit la lèvre. Se retrouver face à lui après tout ce temps, c'était une situation assez étrange pour elle. D'autant qu'elle lui avait déjà claqué la porte au nez la dernière, seule et unique, fois où il avait essayé de s'expliquer. C'était d'ailleurs peut être pour cette raison qu'elle n'avait pas essayé de l'éjecter de ce pallier: parce qu'il n'était pas venu pour se faire excuser, ce qui avait probablement eu son effet sur elle.
Jen finit par hausser un sourcil en le voyant partir puis revenir. Finalement, elle s'était trompée sur ses intentions: s'il n'était pas venu ici pour elle (comment aurait-il pu savoir qu'elle se trouvait là, de toute façon?), en la voyant, il comptait bien s'excuser. Elle soupira. Elle ne pouvait pas ne pas lui pardonner. Elle était tout autant coupable que lui, sinon plus puisqu'elle n'avait aucune honte à se faire tous les joueurs de l'équipe de son frère. Seulement, elle, elle n'avait rien dit à Jake. Si son frère ne la voyait plus de la même façon, c'était de la faute d'Alexander.
Elle bénit Kimberley de ne pas sortir immédiatement de la salle de bain. Elle avait probablement entendu des éclats de voix et, curieuse comme Jen la connaissait, elle n'avait probablement pas envie d'écourter la conversation pour s'empêcher d'en savoir un peu plus, trait de caractère que Jen adorait tant ça l'amusait d'ailleurs.
Elle ne put s'empêcher de sourire quand il confessa que leur petite aventure n'était pas quelque chose dont il se repentait forcément.
Elle soupira de nouveau. Donc pas de baratin de vendeur? s'amusa-t-elle légèrement.
Elle se tut, se retenant d'évoquer que, dans l'histoire, c'était sans doute elle qui avait le plus perdu et Joy qui profitait le plus d'avoir une complicité avec leur frère plus prononcée que ce que Jen avait en ce moment. Tu veux entrer ? Histoire qu'on prenne le temps d'en parler, vu que tu es là. Le temps l'avait faite réfléchir: même si jamais elle n'aurait dû se comporter de la sorte, au moins vis à vis de son frère, elle était désormais capable de discuter avec Alexander. S'il avait sans doute réussi à croire qu'elle avait quelqu'un dans sa vie, elle avait désormais peur qu'il refuse son invitation. Parler sur un palier, ce n'était pas vraiment ce qu'elle préférait. Surtout qu'elle n'avait pas trop envie que les voisins profitent de ce sujet de conversation.

Contenu sponsorisé

» I guess we'll die another day - Diego
» guess who's here to see dead bodies ? (ft. Madeline)

A L E X A N D E R - Guess who is it!

Sujets similaires

Sujets similaires