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BEYOND THE CITY :: RP
 
 On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine
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Sujet: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Mar 12 Mai - 1:02On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty
Gregory n'aimait pas perdre son temps. Non pas qu'il ne soit pas patient, mais il était un homme qui avait besoin de bouger. Tout le temps. Parce que dès qu'il ne faisait rien, pour lui, c'était une perte de temps totale. Et la vie était bien trop courte pour que cela n'arrive. Alors, il avait passé la majeure partie de sa matinée à essayer de ranger chez lui. Mais Madeleine avait passé la nuit ici, comme souvent, quand elle venait passer la soirée. D'un côté, c'était normal, puisqu'il était loin du cœur de la ville, et que les îles vénitiennes n'étaient pas très accessibles, ou il pouvait être difficile d'en partir, selon l'heure et le jour en question. Et puis, c'était plus simple que ça. Pourtant, après qu'il soit allé acheter le petit déjeuner, son petit rituel du matin, et qu'il ait fait deux trois courses, c'était une Madeleine bien réveillée qu'il avait retrouvée. Elle était assise au piano, bien que d'après ce dont se souvenait Gregory, elle ne savait pas vraiment en jouer. Il adorait Madeleine, elle était comme sa meilleure amie, alors qu'il ne la connaissait pas depuis très très longtemps. Mais parfois, il ne pouvait s'empêcher d'avoir envie de rire d'elle. Bien qu'il y ait certains aspects de sa vie qui n'auraient vraiment fait rire personne. Parce que pour elle, ça ne devait pas être facile à vivre. Alors, c'était vrai que dès qu'ils étaient ensemble, ils n'en parlaient pas. Elle devait avoir assez peu envie de risquer d'effrayer les gens, et de créer une certaine gêne. Et Gregory, lui, ne voulait pas la mettre mal à l'aise non plus. Bien qu'il regrettait parfois qu'elle ne lui parle pas plus de sa sœur.
Gregory posa les courses qu'il avait faites sur la petite table de sa cuisine organisée à l'américaine, pour faire une séparation dans son loft, et mis ce qu'il avait pour faire le petit déjeuner sur le plan de travail. Puis, une fois qu'il avait les mains vides, il regardait Madeleine.Tout va bien ? lui demanda-t-il, avant, de s'approcher un peu, venant jusqu'au piano, sur lequel il avait appuyé une main. Alors, on s'essaie au piano, à ce qu'il paraît ? A condition qu'elle mette les main sur les touches, et qu'elle tente d’émettre un son, ce qui ne s'était pas produit depuis qu'il avait fait irruption dans son loft. Puis il se redressa, espérant une réponse positive. Après tout, connaître un instrument différent, tout en restant dans les cordes, bien qu'elles ne soient plus frottées mais frappées, ça ne pouvait faire de mal à personne. Et puis, ce n'était pas le piano qui était le plus difficile à jouer. Au contraire, il pensait qu'une fois qu'on jouait du.. violon, par exemple, on savait tout jouer. Parce que les débuts de son quand on était novice sur cet instrument, ça faisait très mal aux oreilles. Mieux valait être sourd, au départ. Puis, c'était à force d'entraînement que tout redevenait plus agréable. Donc, ça ne devait pas être très compliqué pour Madeleine, Gregory en était sûr !
Il sourit, et, alors qu'il avait les bras croisés sur son torse, il finit par dire. Tu me fais une place à côté de toi ? Bah oui, comme ça il lui montrait des enchaînements de notes de base !
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Sujet: Re: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Mer 20 Mai - 0:01On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty
S'il y avait bien quelque chose de sacré aux yeux de Madeleine, c'était la grasse matinée le weekend. Une chose clairement impossible avec Gregory, qui ressentait toujours le besoin de s'agiter dans tous les sens, une atmosphère d'effervescence coupant court à toute tentative de dormir passé le glas du réveil-matin. Pourtant, et comme à chaque fois qu'elle dormait chez lui, Madeleine avait ses rituels, celui-là en particulier. Faire semblant de dormir, l'écouter vaquer à ses occupations en cachant tant bien que mal un demi-sourire derrière la couette. Elle avait conscience que c'était bizarre, que les gens ne faisaient pas ça, normalement, écouter vivre les gens qu'ils aimaient. D'ailleurs, elle ne le faisait jamais avec les autres. Mais Gregory, c'était différent, elle l'écoutait vivre et ça suffisait à la rendait heureuse. Madeleine savait bien qu'elle était un peu bizarre, pas tout à fait dans les normes de la société, il y avait quelque chose dans sa façon d'être que les autres jugeaient différent parfois jusqu'à se moquer d'elle. Mais elle n'en avait, très honnêtement, pas grand chose à faire.
Lorsqu'elle entendit la porte claquer, signe que Gregory était parti 6- probablement acheter le petit déjeuner, elle entreprit d'émerger de sous la couette et de se préparer rapidement. Parce qu'elle avait beau chérir ces moments où savoir que Gregory était là, rien ne valait ceux où ils étaient ensemble, ces moments rien qu'à eux. Madeleine ne savait pas trop ce que c'était que ça, ces sentiments qui étaient tombés du ciel sans qu'elle se rende vraiment compte qu'ils étaient là, qui faisait de Gregory la personne la plus importante de sa vie, le meilleur ami qu'elle ait jamais eu, le frère qui lui avait manqué peut-être... Des sentiments, en tout cas, qu'elle ne comprenait pas vraiment. Pas plus que les quelques personnes de son entourage, qui la charriaient sans arrêt sur cette relation si particulière, sûrs de leur coup sans se douter une seconde que Madeleine n'essayait sincèrement pas de sortir avec lui ou bien n'en était pas amoureuse. Quoi qu'elle aurait été bien en peine de le dire si ç'avait été le cas. Mais pour l'instant, ce qu'ils avaient, ce qu'il y avait entre eux, l'idéaliste qu'elle était trouvait cela magnifique. Elle n'aurait voulu changer pour rien au monde.
Une fois habillée après un brin de toilette, Madeleine se rendit dans le salon, observant les lieux qu'elle connaissait déjà par coeur comme si elle pouvait soudainement y déceler un nouveau détail, y trouver un sens nouveau. Ce n'était pas le cas. Elle s'assit au piano, caressa brièvement les touches du bout des doigts, sans appuyer. Elle ne savait pas en jouer, elle n'avait appris que le violoncelle au début de son adolescence. Des heures et des heures de travail, par passion avant tout, rien que pour parvenir à voir la perfection au loin, tout là-bas à l'horizon. Un jour, elle l'atteindrait.
Pour autant, ce n'était pas le premier clavier qu'elle voyait, qu'elle touchait. Il y avait eu l'orgue de l'église, dans le village où elle était née. Son premier contact avec la musique. Elle avait toujours aimé s'asseoir devant et faire semblant de savoir en jouer, provoquant dans le lieu sacré une cacophonie de tous les diables, même lorsqu'elle était trop petite pour utiliser les pédales. C'était Marie qui s'y collait, à quatre pattes, à elles deux elles auraient fait croire à n'importe qui que les démons allaient débarquer sur Terre. Et puis elles échangeaient les rôles. Elles s'étaient fait tirer les oreilles plus d'une fois et avaient fini par recevoir l'interdiction formelle de s'approcher de l'instrument. Depuis lors, sa frustration d'enfant privée de jeu combinée à celle, plus mature, de ne pas pouvoir approcher cet objet qui l'attirait tant et l'apprivoiser, l'avait poussée à voir les instruments à clavier avec une certaine forme d'admiration et de déférence, comme s'ils étaient des idoles trop saintes pour être touchées, presque des êtres doués d'une âme supérieure. Pourtant, à bien y réfléchir, ce n'était pas si éloigné du violon, mais son âme d'enfant avait rendu l'instrument presque mystique. Voir et entendre Gregory en jouer, lui qui le maîtrisait à la perfection, c'était le voir atteindre le divin et presque le sentir au bout des doigts... Toute à la contemplation de l'instrument, elle l'entendit à peine rentrer et il fallut qu'il parle pour qu'elle le remarque finalement, relevant vers lui ses yeux bleus. Elle lui sourit, presque timidement. "Oui-oui, tout va bien," répondit-elle en se poussant sur le banc. Une fois qu'il eut pris place, elle posa sa tête sur son épaule. "Tu m'apprends quelques trucs ?" demanda-t-elle d'un ton enjoué.  
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Sujet: Re: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Mer 3 Juin - 21:35On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty

Il le savait, parfois, c'était difficile de vivre avec lui. En effet, rien que le fait que Gregory ne soit quelqu'un qui ait tout besoin de bouger, et ce, dès le réveil, qui n'avait pas d'heure précise en soit, cela dépendait majoritairement de comment s'était déroulé son sommeil. Mais il savait que c'était parfois compliqué, ne serait-ce que pour Madeleine, qui dormait souvent ici. il avait, étant plus jeune, eu quelque souci quand à son besoin d'activité vis à vis de ses cousins, qui soient étaient agacés par son comportement, soit qui étaient amusés, et le taclaient assez verbalement à ce propos. Cependant, comme ses parents lui disaient "tant qu'il n'allumait pas l'aspirateur" quand il rangeait, il n'y avait pas de réel souci créé. Enfin, ça, c'était ce qu'ils disaient. Parce qu'en vrai, leurs actes étaient différent. Bien que Gregory ne soit pas particulièrement du genre à se plaindre, ou à se victimiser, son enfance n'a pas été facile. Ses parents, notamment son père, se sont toujours montrés très sévères et assez peu tolérant. Les relations ont toujours été très froide, et autant dire que le jeune garçon qu'il était alors a passé de nombreuses nuits dehors - été comme hiver- sans avoir l'autorisation de rentrer chez lui. A son bon courage et à sa charge de trouver un endroit décent, avec l'argent qu'il avait en poche. Ce qui, selon la majorité des situations qu'il avait vécu signifiait rien, puisque tout restait dans sa chambre, d'où il se faisait virer. C'est pour ça que dès qu'il l'a pu, il a quitté la maison. Pourtant, c'était difficile pour lui. Mais il pouvait dire "maman, je t'aime. Mais ici, tout est compliqué" pour effacer la tristesse dans les yeux de sa mère, qui se sentait abandonnée par son fils, dont elle pensait que le départ était sa faute, parce qu'elle n'avait pas su faire avec lui. C'était juste que, malgré tout ce qu'il pouvait dire en public, son père n'acceptait ni qui il était, ni ses manies, ses façons d'être.
Pour Gregory, il était donc autant normal que clair que sa façon d'être, et ses petites manies n'étaient pas au goût de tout le monde. La chance qu'il avait avec Madeleine, c'était qu'elle accepte ses défauts, et que ça ne change pas leur amitié quoi qu'il en soit. Après s'être agité pendant un petit moment à ranger, il était donc parti pour aller se chercher le petit déjeuner, faute d'avoir ce qui est suffisant chez lui. Il avait eu la surprise de voir son amie, à son retour, au piano. Ce n'était pas du tout l'instrument de prédilection de Madeleine, et il ne l'avait jamais entendue parler d'instruments à cordes frappées. Il avait rangé ses affaires, et s'était mis à côté d'elle. Madeleine lui demanda s'il lui apprenait quelque chose, comme une réponse à sa propre question à lui, mais qui était formée implicitement. Il hocha la tête et sourit, en la regardant, avant qu'elle n'appuie sa tête sur son épaule. Oui, bien sûr! Et après, on petit-déjeunera. Gregory fit craquer ses doigts afin de commencer, à plusieurs mesures, le prélude de Bach, Morceau très connu, notamment par les joueurs de piano, puisqu'il s'agissait d'une sorte de passage obligatoire. Il joua donc les quelques dizaines de premières notes du morceau, assez doucement, pour qu'elle puisse voir sur quelles touches du clavier il fallait appuyer. Une fois qu'il eut fini, il se tordit un peu le coup pour voir la petite rouquine pendant qu'il lui parlait. Tu veux essayer à ton tour ?

HJ : désolée du retard, j'avais pas reçu le mail comme quoi tu avais répondu :O
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Sujet: Re: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Sam 13 Juin - 1:30On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty
Ce qui fait la force d'une relation, c'est l'équilibre parfait entre les ressemblances et les différences. La symbiose étrange, presque chimique qui s'opère entre deux êtres assez semblables pour s'accorder, mais assez opposés pour se compléter, jusqu'à atteindre une forme d'unité duelle. Madeleine n'entendait rien à tout cela, elle n'avait pas de mode d'emploi de la relation, de schéma du lien. Elle se disait juste qu'il fallait être vrai, être soi en toute circonstance, dans un monde où un certain degré d'hypocrisie est salvateur. Il s'agit de petits mensonges, de minuscules contrefaçons, une adaptation de soi à l'autre souvent nécessaire à créer ou maintenir l'affection. Ce n'était pas le cas pour elle. Elle était brute de décoffrage, sans contrefaçon vitale, et ce qui était beau avec Gregory c'était précisément qu'ils n'avaient pas besoin du moindre artifice. Ils étaient tous les deux un peu étranges à leur façon, bon, elle un peu plus que lui il faut l'avouer, et quelque part cela leur suffisait d'être eux-mêmes. Sans doute ce qui faisait la beauté et la particularité de leur amitié.
C'était la raison pour laquelle elle aimait passer du temps avec lui plus qu'avec n'importe qui d'autre, elle se sentait elle-même. Et même si elle parlait peu voire pas de son passé, de son vécu, de ses expériences, de comment elle était devenue la personne qu'il connaissait… Il n'y en avait pas réellement besoin, car avec Gregory, la douleur du passé ne comptait plus, seul le présent était vivant et l'avenir semblait souriant, la vie serait belle avec lui à ses côtés, c'était une certitude parce que peu importaient les épreuves qu'il restait encore à traverser, assurément, il les rendrait plus douces rien que par son existence.

Alors que les doigts de Gregory se posaient sur le clavier pour laisser échapper quelques notes, Madeleine ressentit une bouffée de fierté. C'était son ami. Cette personne assise à son côté, cette personne qu'elle admirait et qui créait l'art de nulle part, c'était son ami à elle. Et elle était incroyablement fière de le compter dans sa vie, et qu'il l'apprécie autant qu'elle l'appréciait. Elle était chanceuse, oui, indéniablement chanceuse d'avoir croisé sa route. Elle sourit. "C'est Bach, n'est-ce pas ? Bon, essayons…" En se mordant instinctivement la lèvre, sans doute pour mieux s'appliquer, elle commença par la main droite. Les deux ensemble, cela lui semblait trop complexe pour le moment. L'instrument était extrêmement différent de ce qu'elle avait l'habitude de manier, mais même à tâtons, elle finirait bien par y arriver ! Elle laissait lentement remonter les souvenirs de l'enfance, juste assez pour se rappeler comment appuyer correctement sur les touches, en imitant Gregory. Pas trop, parce que le visage de sa sœur finirait fatalement par apparaître et gâcher le moment si elle se perdait trop dans le passé. Et Madeleine ne voulait pas laisser ça se produire, sous aucun prétexte. C'était trop précieux.

Après quelques tentatives infructueuses, elle parvint à reproduire les notes à la perfection. En revanche, pour le tempo, c'était un tel carnage que Madeleine éclata de rire. "Grands dieux… Je suis désolée, je viens d'assassiner la musique classique. On recommence ?" s'esclaffa-t-elle. Elle attendit que Gregory lui remontre l'enchaînement pour mieux s'imprégner du rythme, fit un nouvel essai, aussi catastrophique que le premier. "Au moins, j'ai les bonnes notes… Sincèrement, tu dois être un genre de génie pour jouer de ça aussi bien, non ? Ca a l'air si facile quand c'est toi qui joue… Peut-être que je devrais te laisser ton instrument…"

HJ:
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Sujet: Re: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Jeu 25 Juin - 22:24On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty
La relation qui nous unissait avec Madeleine était assez différentes de celles que j'avais vécues au niveau de mes amis, mais aussi celles que j'avais vues autour de moi, avec mes autres amis et tout. Elle était spéciale, et tellement plus saines que les amitiés qui n'en étaient pas forcément. C'était un peu comme un double, un alter-ego pour moi. Enfin, sauf que Madeleine jouait atrocement mal du piano, ce qui en soit, n'était pas vraiment mon cas, sans me vanter, et qui différenciait un peu qui nous étions l'un et l'autre. Finalement, on était des alter-egos, mais pas au niveau des compétences. Enfin, après tout, le piano, quand on ne connaissait pas n'était pas toujours facile, mais bon, il fallait dire qu'en violon, ou autres instruments à cordes frottés, elle était meilleure que moi, et elle pouvait presque dire la même chose que moi. C'est Bach, n'est-ce pas ? Bon, essayons… Je hochais la tête en lui souriant. Et oui, c'est Bach ! Je n'étais pas peu fier de sortir du Bach. Mais d'un côté, c'était l'un des premiers morceaux que l'on apprenais quand on pratiquait le piano. Elle essayait de reproduire les notes. Qu'il lui montra une nouvelle fois, et elle les essaya, jusqu'à arriver à sortir un son assez bon. Juste pas trop rythme et le tempo était mauvais. Je souris, et haussais les épaules Oh, écoute, y en a qui font pas mieux pour leur premier essai. C'est pas l'instrument le plus compliqué, mais il faut quand même y assimiler de nombreuses choses.  Tu t'en sors pas trop trop mal quand même ! Evidemment, on recommençait ! Je lui montrais l'enchaînement, tentant de ne pas aller trop vite, notamment pour ne pas la décourager, la pauvre. Je ris en l'entendant jouer. J'avais très très envie de la charier. Ce que je ne me gênais pas de faire Oh, la petite mémé, on se réveille ! Je lui donnais un petit coup de coude pour la bousculer. Mais non, c'est comme tout instrument. Je pense que le violon, ça dooit être le même problème en général.. Tu te débrouilles plutôt bien, franchement. Gregory sourit et frotta ses mains sur son Jeans.
Je te sers quelque chose pendant que tu essaie ? Gregory sourit, en se disant que s'il la laissait trop s'entraîner, elle allait le dépasser au niveau du piano. Mais peu importait, c'était principalement pour s'amuser, et se changer les idées.
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Sujet: Re: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Dim 28 Juin - 2:35On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty
En d'autres circonstances, Madeleine aurait probablement été morte de honte de jouer aussi mal en présence de quelqu'un, même si c'était la première fois qu'elle touchait à un clavier depuis des années et qu'elle n'avait jamais réellement appris à jouer de l'instrument. Gregory était sans doute la seule et unique personne devant laquelle elle n'avait pas peur de se tromper, de trébucher. Elle savait qu'il l'aiderait à se relever si elle en avait besoin. Et même s'il se payait sa tête de façon mémorable avant, elle en rirait avec lui. C'est pourquoi elle prit un air faussement outré en s'entendant traiter de grand-mère. Elle rendit son coup de coude à son ami, avant de renchérir : "Hé, on verra qui c'est l'ancêtre le jour où tu te retrouveras avec un violoncelle dans les mains ! Allez, encore une fois." Elle s'étira avant de se lancer dans un nouvel essai, comme pour se préparer au combat. Madeleine versus la rythmique, deuxième round. Cette fois-ci, le tempo était parfait mais dans la précipitation, de terribles faux accords étaient venus se glisser. Elle leva les yeux au ciel en riant. "J'aurais peut-être dû commencer par Oh! Susanna avant de m'attaquer à Bach !" ironisa-t-elle. Mais Madeleine n'était pas du genre à s'avouer vaincue, au contraire, elle avait toujours trouvé un certain plaisir à se battre pour atteindre ses objectifs depuis que sa jumelle n'était plus là pour le faire à sa place. Une sorte d'hommage, ce que Marie aurait voulu pour elle, ce qu'elle attendait certainement d'elle depuis l'endroit où elle se trouvait. Et cela passait par les détails les plus insignifiants aussi bien que les grands moments de la vie, alors c'était l'occasion rêvée de se défendre, surmonter la difficulté, même alors que ce n'était qu'un jeu. Après tout ce n'étaient que quelques notes à placer sur les bons temps, ce n'était pas comme si elle voulait devenir une pianiste de renom. Il s'agissait juste de réussir cette phrase.

Elle acquiesça à la proposition de Gregory. "Je veux bien un thé, s'il te plait." Plus besoin, depuis le temps, de préciser le pourquoi du comment. Ils se connaissaient par cœur, il savait exactement comme Madeleine prenait son thé. Alors qu'il se relevait, elle reprit place au milieu du tabouret et s'appliqua à exécuter toutes les notes, lentement, en divisant le tempo par deux. De cette façon, elle parvint à caser les bons accords sur les bons temps et même si cela manquait beaucoup de travail pour parvenir à la mélodie originelle, elle s'estima satisfaite pour aujourd'hui et se leva, se dirigeant vers la cuisine pour aider Gregory. "Ca ira pour cette fois, je m'y remettrai la prochaine ! Mais si une furieuse envie de jouer te démange, ne te prive pas…" Car bien plus que de s'essayer au clavier, ce qui plaisait à Madeleine, ce qui la transportait, c'était de l'écouter jouer.
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Sujet: Re: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Mar 30 Juin - 21:54On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty
Je m'amusais comme un petit fou, à voir Madeleine faire. Non, mais elle était trop chou, de s'essayer à cet instrument. Et c'était adorable de la voir faire cette petite moue quand elle n'y arrivait pas, bien que comme pour tout instrument, on n'apprenait pas vraiment en un seul et unique jour toutes les bases et tout ce qu'il y avait à savoir. Certes, je me trouvais assez bon au piano, mais pas pour être un tel professeur. Sauf si l'élève en face de moi avait la même chose que tous les musiciens souhaitaient avoir et que peu de gens - dont moi, sans me vanter - possèdaient : l'oreille musicale. Je n'avais jamais demandé à Madeleine si elle la possédait. Après tout, elle se souvenait pluôt bien du son produit par chaque note. C'était donc une possibilité à envisager. Cela dit, ça ne m'empêchait pas d'être assez moqueur envers elle. Pas par méchanceté. Juste pour la taquiner, parce que j'adorais ça, et je serai triste à mourir si on m'enlevait cette possibilité. Gregory Bourbon, ne pas pouvoir rire et embêter les autres ? En soit, ce serait une tragédie. Mais pour beaucoup, cela se transformerait facilement en comédie. Comme le spectacle qu'offrait ma très chère amie, qui semblait ne pas oser augmenter la vitesse d'appui sur les touches, comme si puissance et vitesse étaient contradictoires, ou risquaient de casser l'instrument. Ce qui en soit, ne risquait sincèrement pas d'arriver, des musiciens plus brutaux n'avaient jamais eu ce soucis. J'avais ri quand elle m'avait menacé de ce qui risquait d'arriver si je prenais un violoncelle. Je ne tiens pas vraiment à alerter mes voisins, qui penseraient certainement que je suis en train d'égorger un cochon. Cependant, je désapprouvais son avis. Franchement, commencer par du Bach, surtout ce morceau, ce n'est pas le plus difficile. Au contraire, ça sied bien les bases du piano, avec les tempos, les enchainements et les différentes pauses. Les professeurs aiment faire passer par la Lettre à Elise, seulement, pour les morceaux d'après, il y aura tellement à voir ensuite. Même siOh Susana ! est plutôt bien, je trouve que c'est trop facile. Je souriais, et la regardais, tandis que j'avais toujours cet air de professeur. Droit, les bras croisés sur le torse, je ressemblais bien à Mme Jorwan, mon affreuse professeur de français, qui semblait s'être mal épilée les sourcils, puisqu'en toute circonstance, elle avait cet air un peu de psychopathe, à nous regarder comme si elle allait nous torturer toute sa vie. Je hochais la tête à la réponse que Maddie me donna par rapport à ma question. Je me détendais, retrouvant l'aspect plus "Bourbonnesque" et allait vers la cuisine à l'amércaine, seule façon de différencier cette pièce de la salle à manger, du salon, et même de la chambre, qui en soit était assez mal cachée, avec ce paravent. Je devais y installer des plaques en plastiques et une porte coulissante, pour y faire une pièce. Mais comme j'espèrais partir, je ne me voyais pas vraiment faire mille et un travaux. Je soupirais en pensant à cette idée. Il allait falloir que je me décide, mais certainement pas pendant que ma bouilloire commençait à siffler pour m'annoncer que l'eau du thé était chaude. Et qu'il ne me restait plus qu'à la mélanger avec le thé qu'il y avait chez moi, acheté spécialement pour Madeleine - je n'en prenais pas forcément, et surtout pas à cet arôme, mais qu'importe-. Je prenais la tasse en main après m'être pris une bouteille de jus de fruits rouges, et allait lui apporter sa tasse, quand elle s'approcha pour venir m'aider. Et voilà pour Princesse Madeleine ! fis-je en une brève révérence. Je souris Mmmh.. pas pour aujourd'hui le piano. Qu'est-ce que tu veux faire ?.

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Sujet: Re: On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine    - Mar 21 Juil - 2:19On prend toujours un train pour aller quelque part. Seulement parfois, le voyage peut-être vers l'inconnu + Madeleine Empty
Madeleine connaissait bien l'effervescence qui caractérisait Gregory. Toujours à courir à droite, à gauche, toujours les mains occupées et une raillerie aux lèvres. Ça ne lui ressemblait pas vraiment à elle, mais c'était ce qui faisait le ciment de leur relation : leurs différences qui se complétaient à la perfection. Même si parfois, Madeleine aurait aimé pouvoir simplement se poser, boire son thé tranquillement, en plaisantant ou même sans parler. Elle trouvait toujours une certaine beauté dans la langueur, un intérêt particulier aux moments d'inactivité, ceux où on s'accordait de simplement s'asseoir et penser. Etre soi, soi seul, sans possibilité de se camoufler derrière une quelconque tâche. Mais pour Gregory, être lui seul nécessitait probablement d'être constamment occupé et c'était aussi pour ça qu'elle aimait tant les moments avec lui : ils cassaient sa routine, la poussaient à des choses qui ne lui venaient pas naturellement, découvrir et s'imprégner de l'univers du jeune homme au lieu de rester cloîtrée dans le sien. Un partage de chaque instant avec quelqu'un qu'elle appréciait, celui qui en quelques mois seulement avait su devenir son meilleur ami, celui avec qui elle voulait tout vivre, tout voir, tout faire. Celui sans lequel elle ne pouvait plus envisager sa vie. Plus une seule seconde. C'était une évidence désormais, et bien que certains lui auraient peut-être conseillé de s'éloigner, arguant qu'il n'était jamais sain d'éprouver autant d'affection pour une seule personne, elle savait ce qu'il en était. Elle écouterait leur conseil, certes, pour ne pas les froisser mais à la fin, elle n'en ferait jamais qu'à sa tête. L'air était irrespirable sans Gregory. C'était un fait. Il manquait quelque chose à sa vie lorsqu'il n'était pas là, il lui manquait, lui, terriblement. Et pourtant, quelques fois, Madeleine rêvait d'encore plus. Elle rêvait qu'ils se livrent l'un à l'autre. Tout lui dire de sa vie, lui parler de sa sœur et à quel point elle aurait voulu qu'ils se rencontrent. Lui dire aussi à quel point elle était heureuse de le connaître, qu'il fasse partie intégrante de sa vie. Que lorsqu'il n'était pas là, c'était une part d'elle qui manquait. Parce que se mettre à autant aimer quelqu'un, c'était prendre une part de lui et lui donner une part de soi. Mais Madeleine n'osait jamais dire ces mots-là. Elle avait peur qu'il parte en courant avec cette petite part d'elle, et la laisse à jamais seule avec cette petite part de lui qui ne lui autoriserait jamais d'oublier à quel point c'était bien avant. Quand il était là en entier. Quand ils étaient là tous les deux. C'était le genre de relation qui dévasterait tout sur son passage si elle venait à se terminer, parce que Madeleine était trop impliquée dans cette histoire pour parvenir à la faire passer un jour au second plan.

Maddie s'empara de son thé en baillant, vestige du peu de repos qu'elle prenait systématiquement. Elle huma l'arôme qui s'échappait de la tasse, respirant la vapeur qui se dégageait du liquide. Peu importe où elle se trouvait, l'odeur du thé lui offrait toujours le sentiment d'être à la maison. "Merci, dear, il est parfait comme toujours." Elle souffla délicatement dessus avant d'y tremper ses lèvres pour ne pas se brûler. "Que faire ? Eh bien, je ne sais pas… Il faut dire qu'à part des pseudo-cours de piano et une balade dans le bayou, ton coin paumé n'offre pas moult activités !" Elle ne plaisantait qu'à moitié, les îles Vénetiennes n'étaient qu'une cité-dortoir morne comparé à l'effervescence constante du Vieux Carré, qui selon elle correspondait bien plus à la personnalité de Gregory. Un jour, peut-être, elle lui proposerait qu'ils y cherchent un appartement à louer… Encore lui faudrait-il oser. Comme toujours, Madeleine reculait devant le moindre engagement, doutait de sa capacité à donner et recevoir une véritable affection. Même avec l'évidence devant les yeux. Elle était prête à se sacrifier toute entière pour son ami, mais le problème de Madeleine, c'était qu'elle n'était absolument pas prête à l'avouer. Alors elle se contenta de lui sourire. Sourire n'engageait à rien. Sourire ne mettait pas face au risque d'être rejeté et de souffrir. "Tu sais quoi… Surprends-moi ! A toi de choisir et en échange, je promets de me plier à l'exercice !" C'était le genre de phrases qu'on pouvait finir par regretter, mais Madeleine doutait d'un jour regretter quoi que ce soit en ce qui concernait Gregory.
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