Une longue journée venait de s'écouler, les hommes ainsi que les femmes arrêtèrent peu à peu leurs boulots. Le bonheur se lisait sur leurs visages, la joie de retrouver ses proches, sa famille ou bien même ses amis virevoltaient dans les airs. Quant à d'autres la tristesse crispaient leurs visages, ils retournaient vers l'enfer qu'est leurs existences... Les âmes de ces malheurs ne voulaient sûrement qu'une chose : la mort. Mais quelque chose les poussaient à avancer, à se battre, à gagner ce combat donc nul ne connaît le vainqueur... Mais étrangement le gagnant n'est personne d'autre que la grande faucheuse... Un combat perdu d'avance... Que pouvons-nous faire sur les injustices de la vie ? Les combattre et aller de l'avant ou périr et leurs données satisfaction ? Chacun prend une voie différente ! Nous avons nos propres choix et nous sommes seuls maître de notre destin...

Dos appuyé contre l'un des nombreux bancs qui ornaient les trottoirs de cette grande ville, Derek observait son entourage... Cet homme était seul, aucune famille et avait rarement des amis à cause de ce côté sombre. Torturé par ses démons d'antan, impossible de s'en défaire... Existerait-il un remède à cette atrocité qui le ronge ? L'unique moyen de guérison serait qu'il se fasse sauter la cervelle... Le regard vide plus tôt concentrés sur les voix qui lui murmuraient les atrocités qu'il avait commisses en Afghanistan sous les ordres de ses supérieurs. Le boucan de la rue l'angoissait davantage amplifiant ses voix, les rendant assourdissante. Sa nervosité monta d'un cran, sa main tremblait comme un tremblement de terre de magnitude huit et comme cerise sur le gâteau, son paquet de clopes étaient aussi vide qu'un désert...

Derek ne pouvait décidément plus rester une minute de plus dans cet endroit qui allait le faire exploser... Rapidement, il empoigna ses écouteurs et s'éloignait en bousculant les passants sur son passage. Quant-il déboucha sur une ruelle plus calme, il s'adossa contre le mur en reprenant son souffle. Sa crise venait tout juste d'être évitée. Tout en reprenant ses esprits, il se dirigea en direction d'un petit kiosque à l'embout de la ruelle avant qu'il ne ferme pour la nuit. Clope au bec, il déambulait lentement... Cet homme détruit ne souhaitait pas rentrer chez lui tout de suite, la solitude est son pire ennemi... Aucun point d'ancrage avec la réalité quand ça repart de plus belle.

Arraché de ses pensées par un bruit typiquement féminins, des escarpins tapaient le sol comme les sabots des chevaux... Une mélodieuse voix lui caressa les tympans... Cette femme, celle que Lowell avait rencontré dans un bar du coin où elle avait fini par démonter d'autres gars avec Derek. Un sourire radieux regorgeant de plusieurs émotions. Il décocha un léger sourire en coin avant de lui répondre. « Bonsoir à vous aussi... Si j'aurais voulu vous faire peur, j'aurais procédé autrement que de marcher en direction de mon trou ! J'ai besoin de calme et non d'une pie qui jacasse ! » L'homme lui lança un clin d'oeil avant d'étouffer un rire. « Vous suivre ? Quelle ironie ! Je préfère suivre des femmes un poil plus dans ma tranche d'âge, vous m'en voyez désolé... Pourquoi ? Ca vous manque de castrer des hommes ? Disons simplement que je suis dans une période où le bruit me dérange énormément... » Il n'en ajouta pas plus sur son état de santé... Après tout pourquoi une serveuse voudrait savoir qu'elle a un client schyzo ? Aucun intérêt pour elle, même si Derek semblait plus impatient que d'habitude. « Vous en avez terminé pour aujourd'hui ? Alors, dites-moi combien d'hommes sont passés à la casserole ? »