"Stay in spiritual fire. Let it cook you."

Feat Wyatt Rowley.

Voilà quelques jours que Joy avait attaqué son nouvel emploi. Et heureusement car l'ambiance à la maison était des plus pesantes. En effet, la jeune femme était retournée vivre dans la maison de son enfance, avec ses parents, sa soeur, et son frère récemment devenu handicapé. Alors oui, l'ambiance était pesante et Joy cherchait malheureusement un moyen de se sortir cet accident et ce malheur qu'elle lisait dans les yeux de son petit frère, de la tête, grâce à son nouveau travail. Heureusement, il lui occupait parfaitement l'esprit, elle n'avait pas le temps de penser. Des appels, des e-mails, encore des appels, un emploi du temps ou un budget à établir, de nouveaux des appels, des visites. Non vraiment, elle n'avait le temps de penser à rien. Surtout qu'elle devait davantage se concentrer puisque l'hôtel avait fais appel à des ouvriers afin de restaurer une partie de l'hôtel, la partie où se trouvait son bureau. Alors Joy devait aussi faire face au bruit des outils qu'ils utilisaient et devait se montrer patiente face aux nombreuses coupures de courant à cause de ces mêmes travaux.

Son bureau se situait au deuxième étage de l'hôtel, il n'était pas grand mais, à quoi bon avoir une immense pièce pour travailler alors qu'elle restait toujours à son bureau si elle n'était pas en vadrouille dans l'hôtel ? Assise à ce fameux bureau, elle n'arrivait pas à se concentrer à cause du bruit. La jolie brune se leva alors, allant fermer la porte, et retourna s'installer, branchant ses écouteurs sur son téléphone et écoutant de la musique, couvrant ainsi les différents bruits qui allaient la rendre folle d'ici peu. Une petite heure plus tard, après avoir été obligé de se passer de son ordinateur puisqu'il n'y avait plus de courant, la jeune femme commença à sentir une odeur de brûler. "Ils vont nous détruire cet hôtel ma parole...", la jeune femme se lança à elle-même, levant les yeux au ciel avant de se lever de sa chaise et d'aller ouvrir la porte. Ou plutôt, essayer d'ouvrir sa porte puisque celle-ci semblait coincée. Joy prit son portable, appelant son chef pour savoir ce qu'il se passait, et pour,tant qu'elle y était, l'informer qu'elle était dans son bureau, prise au piège !

La fumée commençait peu à peu à s'infiltrer dans la pièce, et la peur commença à l'envahir. Son supérieur lui avait demandé de garder son calme, que l'hôtel avait été évacué et que les pompiers avaient été appelé. Les ouvriers avaient trafiqué dans les fils électriques et avaient déclenché un feu qui s'était, semblait-il, répandu rapidement. Elle retourna près de la porte, essayant de tirer de toute ses forces (ce qui voulait dire très peu malheureusement). Commençant à tousser légèrement, elle s'éloigna de la porte, récupérant une serviette de table qui lui servait de "modèle" à montrer au clients, et mit un peu d'eau dessus qu'elle plaqua sur sa bouche afin de pouvoir respirer un peu d'air frais ou plutôt, filtré. Elle alla se mettre dans un coin éloigné de la porte, tentée d'ouvrir la fenêtre mais elle avait peur que ça fasse une sorte d'appel d'air comme on pouvait voir parfois dans les films... Elle s'installa dans un coin de la pièce, au sol, attendant patiemment en évitant de laisser place à la panique. De toute façon, que pouvait-elle faire d'autre qu'attendre ? La porte était bloquée, et la seule autre issue était la fenêtre mais, étant au deuxième étage, elle avait quelques doutes concernant sa survie si elle venait à sauter.

 

"Stay in spiritual fire. Let it cook you."

Feat Wyatt Rowley.

Joy était une personne habituellement calme, à la moindre crise, vous pouviez être sûr que celle qui n'était pas à deux doigts d'exploser, c'était elle. Mais là, il fallait avouer que ce n'était pas une simple pression comme elle pouvait subir au travail. Non, là on parlait de sa vie ! Car oui, elle était en danger, enfermée dans une pièce dont elle ne pouvait s'échapper, avec au choix : le feu, ou le vide. La jeune femme sentait son coeur battre fortement dans sa poitrine, elle commençait aussi à tousser malgré la serviette mouillée posée sur son nez et sa bouche afin d'éviter toutes inhalation de fumée. Elle était au sol afin de se protéger de la chaleur et de la fumée mais rien y faisait. Ses yeux la piquaient. Ses mains tremblaient. Non, en réalité c'était tout son corps qui tremblait. Joy avait peur, peur d'y rester. Et en même temps, on ne pouvait pas lui en vouloir de baisser les bras face à cette situation. Pourtant, non, Joy était une battante, elle s'était toujours débrouillée sans l'aide de personne.

Prise d'une montée d'adrénaline sans doute, la jolie brune versa de nouveau un peu d'eau sur cette serviette, la posant à nouveau sur sa bouche et son nez malgré sa quinte de toux. Elle se dirigea une nouvelle fois vers la porte essayant tant bien que mal de l'ouvrir, espérant pousser ce qui l'a bloquée. Elle donnait de grands coups d'épaule dans cette maudite porte, réussissant à la faire bouger légèrement, mais ce n'est pas avec sa force de mouche qu'elle arriverait à faire quoique ce soit. Joy était à bout de souffle à cause de cette toux et de cette fumée qui brûlait ses voies respiratoires, et à bout d'énergie. Elle se laissa tomber au sol, contre le mur, juste à côté de la porte, ses jambes ne la tenant plus. La jeune femme s'allongea, là où l'air était censé être le plus frais mais elle n'y vit aucune différence. Joy luttait difficilement pour ne pas s'endormir. Mais à quoi bon ? Il semblerait qu'elle allait rester là...

Allongée là, sur le sol, elle n'entendait même pas les pompiers qui la cherchaient, ne pouvant, par conséquent, pas les appeler à l'aide. C'est quand même un comble... Mais bon, peut-être savaient-ils où chercher, peut-être qu'ils verraient ce qui bloquaient la porte et qu'ils le pousseraient. Et peut-être, peut-être qu'ils arriveraient à la sortir d'ici saine et sauve. Mais, dans tout ça, il y avait quand même beaucoup de "peut-être"...

 

"Stay in spiritual fire. Let it cook you."

Feat Wyatt Rowley.

Allongée sur le sol, respirant difficilement cet air devenu toxique par la fumée qui pénétrait dans son bureau, Joy entendit à peine quelqu'un enfoncer la porte et venir jusqu'à elle. Elle n'avait plus de force et sa respiration était courte. Malgré tout, elle se sentit se lever, même si elle ne pouvait bouger un muscle, comme inconsciente, ne se rendant plus vraiment compte de ce qu'il se passait. D'ailleurs oui, que se passait-il exactement ?

Soudainement, la jolie brune sentit l'air devenir plus frais et moins enfumé, reprenant peu à peu de l'oxygène dans ses poumons, Joy ouvrit les yeux, voyant le ciel bleu alors que la dernière chose dont elle se souvenait, c'était le sol de son bureau. Un masque se posa sur son visage, lui donnant l'air dont elle avait manqué quelques minutes plus tôt. Elle se souvenait s'être comme "assoupie", et là, elle se réveillait ici, à l'extérieur de l'hôtel. Tant mieux dans un sens, car cela signifiait qu'elle n'était plus en danger ! Cela signifiait aussi que des personnes étaient venues la chercher !

Sortant un peu plus de cette "perte de conscience", Joy regarda autour d'elle, un peu partout, s'asseyant doucement sur le brancard où elle était installée. Il y avait pleins de personnes dehors, notamment son patron, et tous le personnel et les clients de l'hôtel, il y avait des camions de pompiers, des pompiers bien entendu, des policiers, des ambulanciers, tout un tas de monde finalement. La jeune femme se sentant mieux, enleva le masque qui avait été posé sur sa bouche et descendit doucement du brancard. Sa tête lui tourna légèrement, mais elle se tint rapidement au brancard sur lequel elle avait été installée un peu plus tôt, inspirant profondément pour retrouver ses esprits.

Elle passa une main dans ses cheveux, appréciant l'air frais de l'extérieur qui la changeait totalement à la température qu'il y avait eu dans l'hôtel et qui avait été difficilement supportable. Elle pensait sincèrement qu'elle allait y rester... Heureusement que ces personnes étaient venues ! D'ailleurs, elle se devait des remercier. Regardant autour d'elle, elle vit un pompier qui la regardait et, après quelques secondes, lui adressa un léger sourire "Est-ce que c'est vous qui m'avez sorti de là ?", lui demanda-t-elle, ne se sentant pas le courage de marcher jusqu'à lui.

 

"Stay in spiritual fire. Let it cook you."

Feat Wyatt Rowley.

Sa respiration redevenue quasiment normale, Joy s'était relevée du brancard, elle n'était pas dans un état assez important pour devoir restée allongée. Alors, elle s'était d'abord assis, croisant ses jambes, assise en tailleur, gardant malgré tout le masque à oxygène sur son visage car elle avait respiré pas mal de fumée. Elle se rendait compte qu'elle aurait réellement pu mourir ici. Plus jamais elle ne fermerait la porte de son bureau, c'était décidé. Après quelques minutes, elle retira le masque, le posant à côté, et releva le regard qui se porta sur des pompiers. Est-ce que c'était eux qu'elle avait entendu avant de s'évanouir ?

Mais cette question allait vite trouver une réponse puisqu'un des pompiers s'était approché d'elle. La jolie brune n'avait pu s'empêcher de lui demander si c'était lui qui l'avait sortie du bâtiment. Recevant une réponse positive, elle hocha la tête avec un léger sourire aux lèvres. "Et bien merci à vous trois alors... J'ai bien cru que j'allais mourir dans mon bureau...", lui avoua-t-elle avec un léger sourire aux lèvres, essayant de prendre tout ça à la légère même si elle avait réellement eu peur. Heureusement que ces pompiers étaient arrivés...! "Comment vous sentez-vous ?", lui demanda alors le pompier qui semblait un peu inquiet. "Ça va, je suis vivante. Même si je pense que je ne vais plus fermer la porte de mon bureau pendant quelques temps.", Joy répondit en haussant légèrement les épaules. Après tout elle allait bien, elle n'avait mal nul part à par peut-être un peu quand elle respirait, mais c'était à cause de la fumée, dans quelques heures cette petite douleur aura disparu. "Et vous et vos coéquipiers ?", lui demanda-t-elle à son tour. Certes, c'était leur métier d'entrer dans des bâtiments en feu, mais ils n'étaient malheureusement pas invincible. Alors lui demander comment ils allaient était la moindre des choses, surtout qu'ils l'avaient sauvés !

La jeune femme inspira légèrement, et commença à descendre du brancard. Ok, c'était bon, elle était debout et tout allait bien. Honnêtement, elle n'avait qu'une hâte s'était de partir prendre une douche chez elle. Elle avait envie de s'éloigner de tout ça. Devait-elle en parler à ses parents ? Un stress supplémentaire allait s'abattre sur leurs épaules, ce n'était peut-être pas nécessaire. Et puis après tout, elle était vivante, et n'avait même pas une égratignure. "Est-ce que vous savez si tous le monde est bien sorti ?", la jeune femme lui demanda soudainement, un regard légèrement inquiet. C'était tout elle ça, à peine remise de ses émotions qu'elle pensait déjà aux autres !

 

"Stay in spiritual fire. Let it cook you."

Feat Wyatt Rowley.

C'est vrai, ce pompier et ses collègues avaient "simplement" fait leur métier, mais ils lui avaient tout de même sauvé la vie ! Elle estimait donc qu'un simple remerciement n'était pas suffisant. Déjà elle pensait à ses parents qui auraient sans doute eu du mal à se remettre de sa disparition. Leur fils en fauteuil roulant, après leur fille ainée brûlée dans un incendie sur son lieu de travail. ça aurait été trop à supporter. Donc non, un simple "merci de m'avoir sauvée" était loin d'être suffisant.

Même si le feu en lui-même n'était pas de sa faute, le fait d'avoir été enfermée dans son bureau l'était un peu plus. En effet, à cause du bruit des travaux, elle avait fais en sorte de ne plus rien entendre de l'extérieur afin de pouvoir se concentrer sur le travail qu'elle avait à faire. "Il y avait une alarme, je ne l'ai pas entendu. J'avais peut-être mis mes écouteurs pour écouter de la musique parce que je n'arrivais pas à me concentrer à cause des travaux qu'ils faisaient dans le couloir.", avoua-t-elle au jeune homme, se sentant un peu coupable en fait.

"Super alors.", lui dit-elle quand il lui annonça que ses coéquipiers et lui-même allaient bien, ainsi que les autres employés de l'hôtel et les clients qui avaient été évacués dès le retentissement de l'alarme. Plus de peur que de mal pour tous le monde. C'était mieux comme ça. "Je pense que mon patron va me donner mon après-midi du coup. Je vais rentrer chez moi prendre une douche.", lui dit-elle, peut-être qu'il s'en fichait royalement, sans aucun doute même, mais en fait, elle ne savait pas trop quoi faire étant donné qu'elle était censée travailler, mais que son espace de travail avait en partie brûlée. Qu'était-elle censée faire ? D'ailleurs, comment allaient-ils faire pour le séminaire du lendemain, regroupant plusieurs chercheurs médicales. Ils verraient plus tard avec son patron. Là, elle avait besoin d'une douche, ne pensant pas le moins du monde qu'elle allait peut-être devoir faire un détour par l'hôpital pour voir si tout allait bien.

"Est-ce que vous pensez que mon ordinateur et mes dossiers sont encore en état ?", demanda-t-elle avec peu d'espoir. Heureusement, elle n'avait commencé son emploi seulement quelques jours plus tôt donc elle n'avait pas de gros dossiers de perdus si rien étaient récupérables. Mais elle priait pour qu'il y en ai un peu au moins...

 

"Stay in spiritual fire. Let it cook you."

Feat Wyatt Rowley.

On pouvait dire quand même qu'elle n'avait pas vraiment de chances. A peine attaqué son nouveau boulot, que son bureau prenait feu. Et un peu mieux, c'était elle qui prenait feu avec le reste. Heureusement que les pompiers étaient rapidement venus la chercher quand même. Joy essuya son visage avec sa manche, sa température corporelle semblait redescendre, et tant mieux parce qu'en plus d'avoir eu chaud au sens métaphorique du terme, elle avait aussi eu chaud physiquement. Mais tout semblait revenir à la normale. Alors qu'elle lui expliquait les raisons de son enfermement, le pompier la rassura, une main sur son bras, lui faisant comprendre que ce n'était pas de sa faute, qu'il ne s'agissait que d'un accident et rien d'autres. Alors, il lui adressa un léger sourire, le remerciant silencieusement. En même temps, il n'avait pas tort, ce genre de chose aurait pu arriver à n'importe qui. Mais peut-être se sentait elle coupable pour d'autres choses, et qu'elle tentait de se mettre tout et n'importe quoi sur le dos pour s'enlever cette autre culpabilité. Malheureusement, ça ne fonctionnait pas ainsi.

"Je l'espère pour vous. Après ce genre d'évènement et de frayeur, un peu de repos, c'est ce que vous pouvez avoir de mieux.", le pompier lui lança, ce qui fit sourire Joy, amusée. Amusée parce qu'elle venait tout juste d'attaquer et qu'elle avait donc eu quelques temps entre son dernier emploi et celui-ci. "J'ai commencé il n'y a que deux jours, les vacances n'étaient pas censées être pour tout de suite.". Même si ce n'était pas vraiment des vacances, mais plutôt un repos. Mais non, elle allait parfaitement bien. Si elle pouvait, elle prendrait une douche rapide, et se remettrait tout de suite au travail. C'était elle tout craché ça, pas de minutes de répit. Et puis, elle ne s'imaginait pas du tout faire un tour à l'hôpital comme elle devrait sans doute le faire. A ses yeux, ça ne servait à rien, elle allait parfaitement bien, même si ses poumons la brûlaient un peu. Mais en même temps, elle avait dû respirer pas mal de fumée, c'était normal. Et puis à tous les coups, l'hôpital ne voudrait pas la laisser sortir sans accompagnateur, et elle ne voulait pas prévenir sa famille. Ils avaient assez de problèmes comme ça, sans en rajouter. Et leur faire faire du soucis supplémentaire ? Non merci ! Ils donnaient assez comme ça.

Soudain, elle s'inquiéta de son travail. Enfin, "s'inquiéter" était un grand mot car, comme elle n'avait commencé il n'y avait pas si longtemps que ça, elle n'avait pas eu le temps de faire grand chose. Même si tout refaire aller lui prendre du temps, ce n'était pas catastrophique. "Au pire, ce n'est pas grave, ce n'est que matériel. Mais j'irais sans doute avec lui oui.", hocha-t-elle la tête. Mais oui, peut-être que tout n'était pas détruit. "Ce n'est pas grave, ce sera la surprise. En tout cas, merci beaucoup à vous et tous les autres de nous avoir aidés." rajouta-t-elle, sincèrement reconnaissante.