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| Sujet: Re: Hello, I love you, won't you tell me your name ? || Aiden J. - Mer 16 Oct - 17:19 | Marcher sur des oeufs était tellement courant, tellement… Je ne savais pas comment on pouvait y retomber aussi facilement, mais la journée avait besoin de prendre fin. J’en avais trop dans la tête pour aujourd’hui, trop dans l’esprit, pas assez de place pour toute cette douleur, j’avais besoin de calme. De ne pas penser à toutes les cases que j’étais incapable de cocher. Alors simplement je rejoins le lit en silence, gardant d’abords mes distances, je finis par l’attirer contre moi pour appuyer la seule réponse que je pouvais formuler, « J’en sais rien. », est-ce qu’on était là pour une bonne raison, est-ce qu’on avait fait quelque chose dans une autre vie nous ayant condamné à autant d’incertitude ? Je ne savais pas, j’ignorais réellement jusqu’à chaque réponse à mes questions. Juste, le temps passait, il était douloureux et moi je ne savais pas quoi faire pour nous éviter autant de souffrance. J’ignorais volontairement de parler de chaque réalité en espérant qu’elles finissent par disparaître. J’ignorais chaques réalité et... Sans doute aurais-je dû davantage m’ouvrir à la seule personne semblant réellement vouloir faire un pas vers moi, mais c’était compliqué de faire une chose que je m’étais toujours empêché de faire...
Le silence avait dû avoir raison de moi dans un sens et de Will aussi, car je me réveillais un peu brusquement, Will visiblement endormi dans mes bras. Toujours perdu dans mes pensées, je me demandais sincèrement si en parler au moins une fois ne finirait pas par être utile, par avoir de l’importance, mais assumer son regard ? Je ne savais pas, alors après plusieurs minutes de silence, je me lançais dans un aveux que moi seul pourrait entendre, un aveu lache, à ma mesure sans doute. « J’aimerais réussir à te parler… Sincèrement… Mais j’arrive déjà pas à parler à ma propre famille, pas même à ma soeur... » soufflais-je en sentant un poids se former dans ma gorge « Depuis que je suis gamin j’ai voulu être militaire et quand je le suis devenu j’ai tellement été obsédé à l’idée de monter en grade que j’ai oublié tout le reste, même que la guerre était brutale… Je me suis réveillé sur le front, une unité complètement morte à cause d’un ordre, d’une erreur de jugement, à cause d’une simple pensée, celle de mon pays avant mes gars et… Comment je suis censé avouer que je me suis complètement planté, que j’ai pas supporté la réalité, pas plus que ceux que j’envoyais se faire tuer ? Comment je peux dire que j’ai peur qu’on voit le lâche que je suis devenu... » fermant les yeux, je passais ma main libre sur mon visage pour effacer ces stigmates de douleur, je ne devais pas m’exposer, même si le fait de parler me délesté. « J’aimerais m’arrêter et voir comme toi, vouloir d’une famille, chercher à en construire une du moins, mais j’arrête pas de reculer… J’ai peur de cette vie hors des rails et je devrais pas avoir peur, j’ai horreur de ça. », pourtant je m’épuisais lentement, pourtant j’avais vraiment besoin de m’arrêter, mais par orgueil, je continuais.
« Je sais que le jour où je te parlerais de tous ça réellement sera difficile, mais je le ferais, simplement, j’ai pas encore le courage d’assumer que je suis lâche au point de condamner mon bonheur pour l’honneur, je... », prenant une grande inspiration je concluais, « Je suis ridicule, je sais même pas pourquoi je fais ça. », parler à quelqu’un d’endormi, parler à quelqu’un qui ne pourrait jamais rien répondre. J’étais ridicule. |
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