Mais laissez moi passer!

Mais laissez-moi passer!

Mark Simon Austen & Leah Albane Bell

Leah s'était levée d'un bond. Toutes les personnes autour l'avaient regardée comme si elle était tout droit sorti d'un asile, mais elle s'en moquait bien pas mal. Elle semblait perdue dans un monde qui personne d'autre qu'elle même ne pouvait apercevoir. Sans réfléchir, sans répondre à aucune question tacite ou explicitement formulée, elle prit son gilet et son sac et sortit en quatrième vitesse des quatre murs de l'association.
Elle n'était pas du genre à lire la presse. Ou du moins pas pour la rubrique "people", c'était plutôt les informations du monde qui l'intéressaient, les 'vraies' informations. Le tôt matin faisait apparaître les rues de la Nouvelle Orléans comme désertes ou bien à peine désertées. Elle savait par une très rapide expérience que l'endroit où elle se rendrait était déjà ouvert. D'ailleurs, elle n'était pas même certaine que l'endroit ferme réellement. Les personnes qui y travaillaient alternaient.
C'était pour elle au coeur de la Nouvelle Orléans qu'elle allait très certainement devenir une groupie comme la plupart de ces filles dès qu'elles croisent leur idole. Pire encore, toutes celles qui écrivent sur le Web, en mettant leur propre personne en relation directe, mais inventée, avec ladite idole. Luni Goodlove se trouvait, ce jour-là, dans les studios de Radio Mix pour enregistrer son nouvel album. C'était une chanteuse assez particulière. Blonde, loufoque, totalement déjantée, aux allures d'un autre monde. Et c'était probablement ce que Leah, cachée derrière son manque évident de talent, trouvait de fabuleux en la jeune femme.
Sans réfléchir, elle passa la porte des studios, cependant suffisamment lentement pour que la sécurité ne la prenne pas pour une fan folle. Elle boycotta royalement l'accueil avant de se diriger vers les salles, où l'accès lui fut strictement refusé. Désolé ma p'tite dame. Personne ne passe ici. Ordre du patron! lui assura un vigile, lunettes et oreillettes à l'appui, faisant fulminer intérieurement la brune qui chercha alors comment passer la sécurité sans finir en morceaux rapiécés.

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❝ Mais laissez-moi passer ! ❞
Leah A. Bell & Mark S. Austen

« Êtes-vous sur de vouloir sortir, Monsieur ? C'est qu'il y a pas mal de fans dehors, et ils sont plutôt énervés ! »

« Oui, merci, mais j'ai besoin de prendre l'air. »

« C'est vrai que vous êtes là-dedans depuis des heures, alors j'vous comprends ! Mais évitez tout de même l'entrée principale, c'est par là qu'elle devrait arriver, v'voyez ? »

« C'est ça. »

Mark adressa un vague signe de tête au vigile et prit le soin de le contourner, lui tout autant que ses tirades. Parmi tous les gardiens et vigiles de Radio Mix, il était évident qu'il allait tomber sur le plus bavard d'entre eux. L'homme aux 30 ans d'expérience et aux conseils si précieux. Cependant, le veilleur n'avait pas complétement tort. Cela faisait 48 heures qu'il était enfermé en studio, à manger des plats préparés chinois et voler quelques minutes de sommeil sur le canapé de son bureau. L'odeur de tabac froid qui imprégnait les lieux commençait à lui donner la nausée, ce qui en soi était déjà exceptionnel.
La ruelle qui donnait sur l'entrée de service était déserte. Non pas que les fans et autres hystériques ignoraient son existence, loin de là, mais cette chanteuse excentrique adorait les bains de foule. D'après elle, cette situation l'aidait à se sentir plus près de son public ; ce qui, pour le jeune producteur, était d'une stupidité et d'une naïveté consternante.
Mark remonta la ruelle sur deux centaines de mètres. L'air frais du matin avait beau être bénéfique à son état nauséeux, la fatigue agissait comme un poids sur son esprit. Le trentenaire avait désespérément besoin de caféine. Il rejoignit l'une des artères principale du centre-ville, espérant que le coffee shop soit ouvert. Dès lors que la pancarte " ouvert " apparut sur la devanture, il s'engouffra dans la boutique sous le regard surpris de la serveuse.

« Bonjour, un café noir sans sucre. »

« Très bien, sur place ou à emporter ? »

« Sur place. »

Il détourna le regard lorsque la serveuse lui adressa un sourire plein de sous-entendus, il n'avait clairement pas la tête à ça et se contenta de glisser quelques pièces sur le comptoir.
A travers la devanture du café, il observa la rue déserte. La plupart des boutiques étaient fermées, hors quelques boulangeries. Ce n'était pas étonnant, vu l'heure matinale.
Mais ce qui parut plus surprenant au trentenaire, ce fut la jeune femme qui passa à toute allure devant la vitrine. A moins que la fatigue ne lui joue des tours, il s'agissait de...

« Finalement, ce sera à emporter. »

D'un geste vif, il attrapa sa boisson et quitta la boutique après un rapide merci adressé à la serveuse. Mais malgré un coup d’œil dans toutes les directions, la rue semblait toujours déserte. Impossible, n'avait-il fait que rêver ?
Lentement, après un bref soupir, il reprit la direction du studio. Le gobelet, trop chaud, lui brulait la main. Arrivé devant l'entrée de service, dans la ruelle dérobée, il entendit le bruit d'agitation de la foule. La chanteuse avait du faire sa grande entrée pendant son absence.
Le même gardien lui ouvrit rapidement la porte.

« L'artiste est arrivée juste après votre départ, Monsieur ! Elle a crée un sacré bazar dehors, ils sont encore plus excités que tout à l'heure ! L'équipe vous attend, ils vous cherchent. »

« D'accord, merci. »

La sécurité à l'intérieur du bâtiment avait doublé. En plus des vigiles présents à chaque entrée, d'autres contrôlaient les passes des membres du personnel. Tous n'avaient pas le droit d'assister aux enregistrements et de rencontrer la chanteuse.
Son rang de producteur lui assurant un accès illimité dans tout le studio, Mark traversa les contrôles de sécurité sans le moindre problème, se dirigeant vers les salles d'enregistrement pour retrouver l'équipe et s'assurer que tous assureraient bien leurs rôles.

« Désolé ma p'tite dame. Personne ne passe ici. Ordre du patron ! »

« Mais puisque je vous répète que je fais partie de l'équipe ! »

cria une voix féminine.

C'est non sans-surprise que Mark assista à la scène. Le vigile venait de saisir la jeune femme par la bras, et s’apprêtait à la trainer hors de la zone, de gré ou de force. Le jeune producteur s'empressa d'intervenir.

« Lâchez-là, elle est avec moi. »

rapidement, il montra son pass au vigile et saisi à son tour le bras de la jeune femme qu'il tira auprès de lui.

« Allez prévenir l'équipe de mon arrivée. »

L'homme lui adressa un signe de tête d'acquiescement, avant de disparaitre derrière une porte. Mark l'entraina alors à travers un dédale de couloirs décorés de photos d'artistes et de disques de certifications jusqu'à pénétrer dans un grand bureau.
Il lâcha le bras de la jeune femme et vint se placer face à elle.

« Alors c'était bien toi que j'ai aperçue tout à l'heure. Qu'est-ce que tu viens faire ici, Leah ? Ces hommes auraient pu te blesser, tu aurais du me prévenir ! »

il soupira avant de reprendre

« Nous recevons une chanteuse connue aujourd'hui, la sécurité est renforcée et toute l'équipe est sur les nerfs... »

Mais laissez-moi passer!

Mark Simon Austen & Leah Albane Bell

Leah était tellement pressée de voir Luni GoodLove qu'elle n'en avait plus rien à faire. La politesse, ce n'était pas pour elle. Dans la foule de gens qui se pressaient également pour entrer ou juste apercevoir la chanteuse, elle avait bousculé, poussé des gens, sans même prendre la peine de s'excuser. Tant pis, elle estimait qu'elle n'avait rien à perdre. Au pire, elle finirait avec un bon oeil au beurre noir et devrait l'expliquer le lendemain en arrivant à l'association.
C'était d'ailleurs dans ces rares moments que la jeune femme estimait qu'elle n'aait pas grand chose à perdre. Son caractère altruiste s'effaçait subitement et ne laissant passer que le côté fanatique de sa personnalité. Ce qui pouvait d'ailleurs déranger bien des personnes, mais elle s'en moquait bien pas mal. Dans ces moments-là, la seule chose qui lui importait, c'était arriver à ses fins, bien qu'elle préférait que ce ne soit sans blesser quiconque.
Alors, devant les vigiles, bien qu'un peu prise au dépourvu, elle ne s'était pas démontée. Ce qui l'importait, c'était passer, et à tout prix. « Mais puisque je vous répète que je fais partie de l'équipe ! » s'était-elle écriée. Le bluff. C'était tout ce qui lui restait. L'un des deux vigiles sembla hésiter un instant durant lequel elle pensa être sur le point de gagner.
Quand quelqu'un vint à son secours, elle reconnut la voix, mais se refusa à se tourner vers lui. Elle haussa les épaules et les sourcils en direction des deux vigiles l'air de dire "je vous l'avez bien dit!" avant de se laisser entraîner par l'homme qui l'avait un peu sortie de cette situation délicate.
« Oui, c'est bien moi! » railla-t-elle sans pourtant y mettre de méchanceté. « Ne t'inquiète pas Mark, j'ai appris à me défendre depuis le temps... » Elle soupira à son tour. « Oui je sais, et c'est justement pour ça que je suis là... » Elle regarda autour d'elle avant de reposer le regard sur l'homme face à elle. « Je ne savais pas que tu travaillais toujours là... » Elle se tut un instant avant de dire d'une voix plus sérieuse. « Tu m'as manquée, tu sais ? »

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Leah A. Bell & Mark S. Austen

Surpris par l'exclamation de la jeune femme, le ton du producteur se fit plus menaçant.

« Ne joue pas à la fière, Leah. Pas avec moi. »

Mark ne s'attendait pas à tant d'ingratitude après son intervention. Il n'était pas dans la nature du trentenaire d'être tolérant, surtout après ce qu'il estimait être un manque de reconnaissance et de respect évident envers sa personne. Néanmoins, Leah restait un cas particulier...

« Dans ce cas, je te laisserai te débrouiller auprès de mes vigiles lors de ta prochaine visite. Je suis sur que tu apprécieras la compagnie de leurs chiens. »

Mais malgré sa réprimande, il laissa échapper un sourire un coin. Il aurait du s'en douter. L’extravagance de la chanteuse, sa spontanéité et son côté décalé étaient autant de qualités séduisantes pour la jeune femme.
Finalement, la retrouver dans ses locaux n'avait rien d'exceptionnel, car elle les connaissait autant que l'un de ses employés.

« Ce sont les meilleurs locaux de la ville et la proximité de Radio Mix me permet de repérer de nouveaux artistes. » il haussa les épaules « Ne sois pas étonnée... Je suis le producteur le plus important, désormais. Ces studios ne sont pas légalement à moi, mais c'est tout comme. »

Peut-être enjolivait-il un peu trop les choses. Néanmoins, ce n'était pas son argent qui l'avait placé à son poste, mais son talent. Contrairement aux autres producteurs, il n'avait déboursé aucun centime pour son titre ou ces studios auquel il avait un accès illimité. Il avait également le luxe de pouvoir choisir ses artistes lui-même, chose qui lui donnait la réputation de passer autant de temps en studio que dehors, dans les nombreux bars et salles de concert de la ville.

« Tu m'as manquée, tu sais ? » Mark esquissa un sourire.

« Mais je n'ai pas déménagé. Bien que je passe plus de temps ici, en studio, que chez moi.. Comptes-tu me donner la raison de ton long silence ? Est-ce pour ça que je ne te vois plus depuis des semaines, alors qu'avant tu me rendais visite ‒plus pour mon écran plat et ma collection de dvds que pour moi, d'ailleurs‒ presque tous les soirs ? »

Mais laissez-moi passer!

Mark Simon Austen & Leah Albane Bell

Elle n'avait jamais eu l'habitude qu'il lui parle ainsi, et en ressentit même un frisson d'effroi. Elle découvrait Mark, ou plutôt redécouvrait, d'une manière totalement différente soudainement. Elle était heureuse de le revoir, sincèrement. Mais là, tout de suite, elle n'avait qu'en tête la question de savoir si oui ou non elle devait prendre les jambes à son cou.
Elle soupira. Malgré son caractère, elle était loin d'avoir énormément de tact, et avait été visiblement brutale, ce qui n'était pas du tout son intention première. « Je suis sûre qu'avec ma force extraordinaire je suis certaine d'être vainqueur contre deux colosses qui font certainement deux fois mon poids et de fois ma taille » dit-elle en riant.
Retrouver Mark "exactement là où elle l'avait laissé" -géographiquement parlant -(même si en soi, cette expression était totalement fausse, mais elle se comprenait) l'étonnait. Elle s'était attendu à ce qu'il ouvre sa propre boite d'enregistrement, devienne quelqu'un d'extrêmement reconnu et pourtant, même si elle ne lisait pas les journaux à potins, elle n'avait rien entendu de ses soeurs à son sujet. Ce qui lui avait laissé penser qu'il avait préféré changer de boite où travailler. Mais, n'étant pas reine de la déduction, elle s'était visiblement, comme de nombreuses fois, induite elle-même en erreur.
Elle soupira. Elle était un petit peu la seule fautive de cet 'éloignement' entre eux. En partant en mission, elle n'avait pris que son sac et n'avait prévenu personne, pas même sa famille. Non, c'était Luna qui s'en était chargée, le jour même du départ, en annonçant qu'elle partait aussi, profitant de l'absence de Leah pour le faire. Puisque c'était les soucis familiaux qu'elle estimait l'avoir poussée à s'engager en mission, Leah avait fait juré à sa soeur de ne pas en parler. Ce qui expliquait que, si elle l'avait fait, elle avait tiré profit de son absence et ce à la dernière minute. « C'est... à cause de... j'ai signé pour une mission en Asie en m'engageant dans l'humanitaire. Je voulais fuir ma famille, et je me suis dit que ne prévenir absolument personne faciliterait mon départ... En tout cas, ce n'est pas cette stratégie qui a facilité le retour ici... »
Effectivement, entre Lexi qui lui en voulait à mort de l'avoir laissée sans nouvelles, les autres qui ne comprenaient pas le choix des deux soeurs, et là maintenant, Mark, à qui elle devait tout expliquer en ne baissant pas les yeux, c'était dur pour d'expliquer son départ pour s'affirmer de retour. Heureusement que certains n'avaient même pas remarqué son absence. « Je suis désolée, je sais que j'aurais dû te prévenir, mais je n'avais pas envie d'avoir des regrets au moment de partir, des regrets qui me ferait revenir sur ma décision. »
Mais elle ne put pas s'empêcher de baisser les yeux. Elle ajouta alors les quelques mots qu'elle s'efforçait de taire. « Ne m'en veux pas... »

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❝ Mais laissez-moi passer ! ❞
Leah A. Bell & Mark S. Austen

Mark observa les réactions de la jeune femme pendant quelques secondes. Elle semblait hésitante, inquiète. Avait-elle peur de lui ? Avait-il tant changé pendant ces derniers mois ?
Il apprécia le retour de son air espiègle et de son rire. Un rire clair, franc.

« Mais j'en suis persuadé. »

un sourire ironique se dessina sur ses lèvres

« Quoi que ta détermination semble avoir beaucoup évolué, ces temps-ci. Qui sait jusqu'où elle te mènera ? »

Peut-être était-ce cela qui l'avait surprise, au début. Alors que Leah venait d'abandonner ses fantômes pour vivre sa propre vie, une vie d'amour, de générosité et de don de soi ; Mark s'était laissé rattraper par ses vieux démons. En apparence, il n'avait que peu changé. Ses vêtements étaient plus luxueux et ses cheveux, légèrement plus longs. Son visage moins juvénile. Néanmoins, ses nouvelles responsabilités l'avaient rendu plus autoritaire, plus dur envers les autres. Leah l'avait connu jeune DJ discret et efficace, elle l'avait vu devenir un producteur optimiste et généreux, mais maintenant, elle le retrouvait producteur principal, trentenaire ambitieux et intraitable.

Il ne put s'empêcher d'interrompre le monologue de la jeune femme lorsque la culpabilité se dessina sur son joli visage.

« Tu ne dois rien à personne, Leah, et surtout pas à moi. »

Surtout pas à lui. Elle ne comprendrait pas ces mots. Elle y verrait une simple référence à sa famille et au lien si étroit qui la reliait à ses frères et soeurs. Et pourtant, Mark ne lui avouerait pas qu'il comprenait ses choix mieux que quiconque, encore une fois. Après tout, n'avait-il pas lui-même fui son Angleterre natale et sa famille pour retrouver une femme qui lui était presque inconnue ?
La jeune femme s'était montrée suffisamment intelligente pour ne pas l'interroger sur son passé et s'était confiée à lui, sans rien attendre en retour. Peut-être lui en parlerait-il un jour, de lui même. Oui, un jour...

« L'Asie, alors... J'espère que tu n'as pas ramené de nourriture de là-bas. Je mange des plats chinois depuis trois jours, je ne veux plus en entendre parler. »

Il lui adressa un sourire, dans l'espoir de la réconforter. Un sourire maladroit et une main posée sur l'épaule. Il n'avait jamais su consoler les femmes.

« Bien. Je suppose que tu n'as pas outrageusement menti à ce pauvre vigile pour mes beaux yeux... »

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Mark Simon Austen & Leah Albane Bell

Elle lui sourit, totalement fière de l'humour qu'elle avait tenté. « Mais voyons, il n'y a pas de raison... Excepté les quelques soixante kilos de muscles, fois deux, de plus que moi! » Elle vit le sourire ironique de Mark et lui lança un regard entendu. Ils savaient clairement que, même avec toute la volonté du monde, il serait totalement impossible à Leah de massacrer deux coloss. Excepté avec la potion magique de Panoramix. Et encore, rien ne le prouvait. Leah haussa les épaules. Ah bon? Sa détermination avait évolué? Peut être un effet secondaire de son séjour en Asie.

Leah inspira une grande bouffée d'air, l'impression d'avoir coupé sa respiration jusque là lui tenaillant les poumons. « Je sais bien. Mais j'aurais très bien pu te mettre au courant. Au moins par respect... Seulement je savais que si je prévenais quelqu'un, je risquais de me raviser. C'est pour ça que seule Luna avait annoncé son départ. »

C'était beaucoup plus dur que ce qu'elle pensait, de se trouver là, à essayer de se déculpabiliser envers elle-même, qu'elle ne le pensait. « Enfin, bref, peu importe. Non non, ne t'inquiète pas! Je n'étais pas du côté de ... la "bonne bouffe". C'était plutôt dégueulasse ce qu'on mangeait là bas, alors en rapporter aurait pu être interprété comme une volonté d'empoisonnement tu sais! » Elle gloussa légèrement avant de mettre la main devant sa bouche. Elle détestait rire de cette manière, c'était devenu un réflexe. Elle leva sa main pour sourire sincèrement à Mark. Lui et sa franchise lui avaient drôlement manquée. Et son incapacité à trouver comment apporter du réconfort aussi. « Hmm... Tu suppose très bien! Tu t'en es peut être douté mais je viens voir la chanteuse qui enregistre, ou je ne sais pas trop quoi à Radio Mix... Luni Goodlove! »

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