J’avais passé une nuit à boire avant de reprendre le travail, avant de réaliser combien j’avais besoin d’aide. L’envie première avait été de voir Will, mais si c’était pour que cela me soit reproché, je n’étais pas certain de le vouloir. Alors j’avais été prendre rendez-vous un soir, j’avais rencontré un psy qui était loin d’être désagréable à regarder au point qu’au bout d’une première séance j’avais déjà envie d’envoyer chier Will pour m’amuser un peu. Mais ce n’était ni à faire, ni une bonne idée. Je devais être mature non ? Pas me jeter sur le premier mec en ayant moins rien à foutre que l’ingénieur. De toute façon pour le moment cela ne portait pas vraiment ses fruits, je ne parlais pas vraiment, j’en étais surtout au stade ou je l’interrogeais sur l’utilité de le voir, de le payer. Comme quoi c’était plus difficile avec un inconnu qu’avec Will. Pourtant, ce constat ne suffit pas à me faire aller vers lui, au contraire je restais là, conscient que camper sur mes positions ne changeraient rien, mais j’étais bien trop nerveux de par mon retour pour réellement faire la part des choses.

Alors ce soir, en rentrant du travail et après un verre, je comptais bien faire tout mon possible pour le moins dormir possible, ou du moins pour m’écrouler sans en avoir conscience pour éviter de rêver, non, de cauchemarder. Seulement voilà, je venais à peine de me poser que l’on tapait à ma porte. Voulant dans un premier temps ignorer, je finis toutefois par me lever et découvrir Will au travers du Judas. Je n’avais vraiment pas envie de ça, mais de là à ne pas lui ouvrir… Disons qu’il était venu vers moi, qu’il avait fait un premier pas, alors je n’allais pas le laisser dehors. Ouvrant donc la porte, il ne me laissa absolument pas le temps d’en placer une qu’il réclamait à parler. Il reconnaissait être un crétin égocentrique, mais je lui avais manqué et si il ne savait pas de quoi serait fait notre avenir, il voulait être avec moi pour le moment. Notre relation il l’a résumé à parler d’un futur inconnu, à des engueulades, des insultes, dans un sens le constat était douloureux, mais ce qu’il ajouta après suffit à me convaincre de ne pas m’énerver. Il venait de se balader avec tout ce qu’il fallait pour un dîner de noël à deux, même des choses inutiles pour deux personnes comme un presse purée. Soupirant alors, je lui fis signe de la tête pour le faire rentrer avant d’appuyer ma proposition. « Rentres crétin. », il avait réussi à abattre momentanément mes défenses, juste le temps de souffler, de me rappeler que si j’adorais le détester, je l’aimais aussi.

Refermant la porte derrière lui après avoir prit le sec qui semblait dix fois trop lourd pour lui, j’allais poser tout dans la cuisine. « Qu’est-ce que t’as prévu au menu exactement ? Histoire qu’on s’organise pour être efficace. », trop militaire et dans le contrôle ? Oui. « On s’engueule pas pour ce soir ok ? » demandais-je en relevant les yeux vers lui. Une promesse stupide qui n’éviterait aucun drame, mais si on y mettait vraiment du notre on avait une chance non ? On devait, sinon on serait définitivement foutu.

Il en avait été jusqu’à imprimer des feuilles de papier avec des recette écrites dessus. C’était amusant, d’autant qu’il n’était question que de purée et de dinde. Quand au reste… Il avait fait dans l’excès en achetant plus qu’il n’en fallait pour ce soir. Bon, au moins il avait prévu large, enfin du moins il s’était un minimum concentré sur comment se faire pardonner. Le regardant se retrousser les manches, il s’approchait pour demander ce qu’il devait faire et la première chose qui me vient à l’esprit fut de briser cette glace qui bercé mon coeur. M’approchant donc réellement, je l’embrassais, je ne me retenais pas, enfin si, car on serait très loin de manger si réellement je décidais de disparaître dans les abîmes de mes instincts primaires. Libérant ses lèvres, je déballais un peu tout avant de remettre les plats dans le sac et de le poser par terre. Nous n’en avions pas besoin. Lui donnant les pommes de terre et de quoi les éplucher, je donnais les premières instructions, « Tu vas les éplucher pour commencer. », soufflais-je en m’attaquant à la dinde sans vraiment suivre ses recettes. Non pas que je les considérais mauvaises, mais je savais comment faire, il était inutile de faire autrement. Et d’ailleurs en parlant d’expérience, j’allumais le four pour être sûr de ne pas y passer des heures. La dinde était quelque chose qui prenait du temps à cuire, si on voulait manger avant demain il n’y avait pas vraiment de temps à perdre.

« Merci de ne pas avoir oublié. » soufflais-je finalement. Je n’avais pas eu de Noël, je ne pensais pas non plus pouvoir avoir un pseudo retour comme celui-ci au vu de notre dispute. Même si je me doutais bien qu’il avait du prendre sur lui et que ça ne lui plaisait pas, il l’avait fait et c’était agréable. Comme quoi il n’y avait sans doute pas autant de toxicité non ? Je me berçais sans doute d’illusion, je n’allais pas mentir, mais pour le moment, l’illusion tenait, elle faisait ce qu’il fallait pour que j’y crois. La dinde était enfin prête à passer au four et ce dernier était assez chaud pour qu’on puisse l’enfourner. La plaçant donc dans son enfer personnel, je lui disais, « Faudra l’arroser souvent sinon elle sera sèche. », je doutais qu’il ne retienne vraiment pour l’année prochaine, mais qui sait. « Et tu vas pouvoir couper les pommes de terres et les mettre dans une casserole avec de l’eau et du sel. », le laissant donc faire et de toute évidence illustrer son manque de d’aisance dans une cuisine, j’attendis que le feux soit allumé pour lui fausser compagnie pour aller prendre ce que j’aurais du lui offrir plus tôt si l’on ne s’était pas à ce point engueulé.

Posant le paquet sur le plan de travail, j’expliquais, « C’était pas grand chose, je pensais pouvoir ajuster en revenant, mais enfin bref... », une vieille édition qui sentais la poussière d’un livre de Shakespeare que j’avais trouvais dans un magasin d’antiquité. Rien de très extraordinaire, rien qui ne puisse réellement solliciter son esprit, mais quelque chose de personnel. « On a 20 minutes devant nous avant de devoir revenir jouer aux petits chefs, tu veux un verre ? Autre que le vin ? », vingts minutes à ne rien faire ça pouvait être long, il fallait aider le temps à passer.

Je n’étais pas le seul a avoir prévu quelque chose, dans un sens je me sentais moins con. C’était qu’un bouquin, mais au moins il y avait quelque chose, j’avais pensé à lui acheter un truc, même aussi ridicule. Après, lorsqu’il jugea bon de souligner que je pourrais échanger ce cadeau, j’eus un doute, surtout si c’était quelque chose qui pouvait être en accord avec mes yeux, quelque chose de féminin… Une cravate ? Quoi que vu la taille j’en doutais sérieusement. Proposant donc de boire quelque chose, il se tourna vers le vin sans me couper la possibilité de prendre autre chose. Vu que la bouteille serait ouverte, je n’allais pas m’amuser à prendre autre chose et puis de toute façon les choses s’enchainèrent très vite. Le cadeau semblait lui plaire, mais à la fois poser problème si bien qu’il fuit vers le vin, versant au passage deux verres bien remplit qui ne fit que confirmer mes craintes. Reportant donc mon attention sur le paquet, je le prenais pour analyser le paquet tandis qu’il me demandait comment c’était passé le retour au pays. « Je dors pas beaucoup, mais c’est pas une surprise. », soufflais-je donc tout en ouvrant le papier argenté qui devait sans doute m’offrir une réponse à tout ce cinéma.

Levant au passage les yeux vers lui, je continuais, « J’ai eu une première séance avec un psy aussi. » avouais-je avant de baisser les yeux sur le papier qui venait de céder et de révéler au passage ce qu’il contenait, la boite était luxueuse, la marque ne m’était pas inconnue. Il s’agissait d’une montre Ulysse Nardin, de celle que l’on ne pouvait pas s’offrir sans y réfléchir à deux fois. Elle était certes très belle, mais il y avait une très nette différence de prix entre son présent et le mien. C’était ridicule, enfin mon présent était ridicule face à ça. La gêne bien présente, je soufflais la première chose qui me venait à l’esprit dans une telle situation, « On aurait peut-être du se concerté sur le budget cadeau de noël. », c’était inconvenant, très mal placé surtout quand lui avait eu le mérite de me remercier. Je n’étais malheureusement pas du genre à mentir du moins pas dans ce cas. « Elle est magnifique… Et beaucoup moins cassé que la mienne. » continuais-je en pensant à une montre que je ne portais plus vraiment depuis qu’elle s’était faite brisé sur le front. Je l’avais encore simplement pour une question sentimentale, mais elle ne remplissait plus son office. Prenant l’objet entre les mains, je la passais au poignet pour m’assurer qu’elle n’avait pas besoin d’être ajuster, ce qui était le cas, avant de relever les yeux vers l’homme, « C’est assez compliqué de rebondir après un cadeau pareil. », mais un cadeau qui sonnait comme facile malgré le prix. On ne pouvait pas être déçu par une telle attention non ? On pouvait juste se sentir con.

« Bleu et acier est en effet un très bon choix. » déclarais-je avant de m’avancer vers lui pour l’embrasser chastement avant de saisir le verre et en boire une longue gorgée tout en me retournant vers le salon. Prenant au passage la boite, j’allais jusqu’à un meuble dont j’ouvris le premier tiroir pour y placer la boite ouverte dans l’optique de pouvoir ranger ça. Tout avait sa place. La preuve étant j’avais pris le temps de jeter le papier pour ne pas maintenir l’endroit en désordre (Chose compliqué quand on avait un Will capable de mettre des épluchure de pomme de terre partout autour de lui.). M’asseyant sur le canapé, verre toujours à la main, je me sentais nerveux, d’autant plus quand je repensais aux bars ou j’avais été et aux mecs que j’avais dévoré des yeux pour ne plus penser à lui. J’étais un Bougre, je n’avais pas ma place dans une relation, mais c’était pas un peu de sa faute à lui ? « Tes étudiants sont toujours des cons ou il y a eu un miracle ? » déclarais-je alors en jouant nerveusement avec le salaire que j’avais au poignet.

Offrir une montre n’était rien ? Certes ce n’était pas un modèle haut de gamme, mais ca restait une montre qu’on ne pouvait pas s’offrir sans mettre de l’argent de côté. Après ça serait mentir que de dire qu’elle n’était pas belle. C’était vraiment un très beau cadeau, mais parfaitement gênant. Alors je m’éloignais pour retrouver le salon et le canapé où je m’assis pour partir sur une conversation trop banale pour notre bien. Will vient alors s’asseoir à côté de moi, à bonne distance, pour commencer à répondre. Il trouvait du charme à ses étudiants, mais c’était pas le plus important, il reprit rapidement avec un commentaire sur ce qui pouvait changer en une semaine. On ne pouvait pas faire de miracle en effet, on, ne pouvait que subir, comme maintenant. Notre vie n’aurait pas plus de profondeur qu’avant, on n’aurait pas plus d’avenir. Ne répondant rien, je fus surpris de l’entendre réclamer à ce qu’on parle de moi. Du rendez-vous chez le psy, de ce qu’il pensait pouvoir faire de moi. Il y avait de l’humour là non ? Sans doute, alors je souris, me tournant au passage vers lui pour essayer de répondre le plus honnêtement possible, même si soyons unique, il n’y aurait rien de très glorieux à dire.

« Je suis pas sûr qu’il ai beaucoup d’espoir entre nous. » commençais-je en reprenant un peu de vin, « J’ai du passer la séance à remettre en question son utilité et ce qu’il pourrait faire pour moi. Après je n’allais pas mentir et jouer les gentils soldat pour son bon plaisir, je suppose qu’il doit me voir comme je suis pour réussir à faire quelque chose... », j’avouais que personnellement je ne serais pas contre le découvrir comme il était lui… Sans vêtement par exemple… Mais c’était mal venu non ? Oui clairement et d’autant plus avec Will devant moi. J’étais un Bougre, c’était une évidence. Fixant alors la montre, je me demandais bien si un cadeau comme ça serait capable de me rappeler à l’ordre si jamais dans un moment d’égarement j’essayais d’aller trop loin. Mais c’était trop compliqué à dire, à prévoir et je n’allais pas planifié de le tromper maintenant non ? On avait encore une chance. « Il a proposait qu’on se voit deux fois par semaine, le lundi pour parler de mon weekend et ce que j’ai pu en faire et le vendredi pour faire pareil avec la semaine... » double tentation, je jouais avec le feu. « Je suppose que ça finira par donner un résultat, quel qu’il soit quand il pourra en placer une. », ou du moins en place une d’utile dans son métier. Parler de ça me rendait nerveux, Will n’avait pas eu l’air si heureux de le ça quand je l’avais annoncé tout à l’heure. Son “super” manquait clairement d’enthousiasme, mais l’annonce était en même temps assez brutale…

Quant à parler de moi… « Après y’a pas grand chose à dire. Je me remets à boire dans le seul espoir de m’écrouler de fatigue pour faire le moins de cauchemar possible… », ça et les bars, mais mentir me semblait être la meilleure option, il ne devait pas tout savoir, même si je n’avais encore rien fait, même si je n’allais rien faire surtout. « C’est pas très réjouissant de parler de moi j’ai l’impression. » avouais-je. J’aurais peut-être du sourire, mais c’était trop difficile. Nous n’aurions jamais de moment de calme, c’était officiel.

Si il ne me plaisait pas ? J’étais pas bien certain que Will accepte d’entendre la véritable réponse, surtout quand de toute évidence il voulait savoir si sa méthode de l’homme me plaisait ou non. Si ça n’allait pas, ça ne serait que de l’argent jeté par les fenêtres et une perte de temps. Il était vrai que si il n’y avait pas de progression d’ici peu, il n’y aurait aucun intérêt à prolonger l’expérience, mais pour l’heure et après une séance, c’était sans doute un peu trop dur de le juger inefficace. « Non il a l’air bien, simplement c’est moi et ma perception de l’aide qu’on peut me donner, je suppose que c’était une façon de repousser le problème encore un peu. » avouais-je avant de lui dire que je buvais et là, sans attendre, il parla de somnifères, mais pour en avoir déjà pris, oui ça m’endormait, mais ça n'empêchait pas les rêves, au contraire même. Alors peut-être que ce n’était qu’une coïncidence, mais j’en gardais des mauvais souvenirs là ou l’alcool… S'enivrer était moins douloureux au final. La seule solution restait sans doute de savoir ce défaire de ces images atroce, de cette violence, mais en étais-je réellement capable ? J’en doutais malheureusement. J’avais besoin de bien plus qu’un simple thérapie pour dépasser tout ça. J’avais besoin d’avancer et au vue de cette conversation… Je doutais que cela soit un jour une réussite.

« On peut pas rester comme ça éternellement. » surtout quand on essayait. Mais rien, aucune de ces discussion ne pourrait nous éviter l’angoisse de cette réalité, alors Will changea de sujet, demandant si on allait pouvoir manger rapidement avant de déplorer de ne pas avoir demandé à sa femme de ménage de préparer la dinde au matin. Secouant légèrement la tête à cette déclaration, je l’écoutais s’étonner de mon équipement avant de se lever pour un peu d’humour qui passa mieux cette fois. Donner un cours de cuisine ne serait pas la meilleure chose à faire ? « C’est l’attente qui fait noël tu sais ? » soufflais-je en me levant à mon tour pour le rejoindre tandis qu’il regardait étrangement les pomme de terre. « Prends un couteau et plante la lame dedans, si ca s’enfonce et que la pomme de terre se brise légèrement c’est cuit, si ça résiste un peu, il faudra attendre un peu. », ouvrant le four, je tirais le plat sans me brûler pour arroser la bête qui en avait encore bien pour une heure avant de refermer et de répondre à sa vrai question. « Et je cuisine, je t’avouerais que c’est pas courant et que je mange plus des pâtes qu’autre chose, mais parfois j’aime bien réfléchir en faisant à manger. », je n’avais de toute façon jamais eu personne pour faire ça à ma place. Du moins quand j’avais commencé à vivre seul. En caserne ou chez mes parents c’est différent.

« Vois ça comme un peu de mystère qu’il te reste à découvrir à mon sujet. » déclarais-je dans un sourire timide, on était là pour fêter Noël, même si rien n’allait, je devais faire un effort, prendre un peu de temps pour sauver cette soirée. « Comment tu as réellement survécu jusqu’ici si de toute évidence, même faire cuire une purée relève de l’impossible pour toi ?. », et deuxième question, « Pour t’avoir vu nu suffisamment souvent, je refuse de croire que tu manges uniquement au restaurant, ou des plats fait par Isabella qui doit sans doute avoir la main lourde sur ce qui donne du goût.. »; il devait faire bien plus de sport qu’il ne devait le sous entendre. « T’as jamais eu envie de vivre autrement ? » sans cuillère en argent dans la bouche par exemple. M’adossant à un mur, je me demandais si le choque ne venait pas de la. Comme lui, tout avait été facile, jusqu’au Moyen Orient, jusqu’à ce que le monde me revienne en pleine face.

La situation avait dérapé sans que je ne réalise comment et pourquoi ? Enfin si, j’avais une idée de ce qu’il s’était passé. Will n’avait de toute évidence pas apprécié que je sous entende qu’il ne sache pas se débrouiller seul, mais soyons honnête de ce qu’il laissait transparaitre ce n’était pas faux, pas plus qu’il était faux de dire qu’il se reposait sur les autres. Alors je ne dis rien pour le moment, je l’écoutais se complaire dans sa paresse, mais aussi dans l’idée stupide qu’il puisse être le bon prince payant à l’excès sa femme de ménage au point qu’elle en soit heureuse. Déjà je doutais fort que la femme puisse avoir envie de faire ce métier, ni que ce soit une vocation et ensuite, je doutais aussi que Will ne s’abandonne jamais à quelques travers et manque de respect la concernant. Il était hypocrite, il n’était pas non plus foutu de faire un minimum d’effort, il était exactement tout ce qui n’allait pas ici, ou dans ma vie. Je n’avais jamais cherché à me fixer, pourtant depuis qu’il était là c’était le cas. Je n’avais jamais voulu donner d’importance à qui que ce soit d’autre que ma famille, pourtant j’étais en train de perdre patience en l’entendant parler avec autant de… Je ne le supportais pas, il m’agaçait au plus haut point quand il agissait comme ça et pourtant, alors que l’on arrivait au point de non retour, alors que j’allais définitivement perdre patience, il s’excusa. Je n’y croyais pas vraiment ou du moins il ne me donnait pas l’impression que cette excuse soit réelle et pourtant elle était là, avec son lot d’explication toute aussi improbable.

Il avait peur d’une dispute, peur que ça explose encore… Ca me fatiguait, faire semblant, tenir un rôle, ne pas exploser, ça me fatiguait. Cette relation m’épuisait. Il posa alors des question étranges, comme parler de noel avec ma famille, parler de ce que l’on faisait. Pourquoi il venait de ? Je n’en savais rien, ça me soulait de toute façon, alors un soupire plus tard, je répondais, « On regardait un match quand il y en avait un, sinon ça dépend, mais on reste ensemble, on joue aux cartes, ou a des jeux que ma soeur à trouvé. », mais si l’idée c’était de rendre les choses moins compliqué, sa crise de nerf ne pouvait pas être oublié comme ça. « Et je ne te demandais pas de changer, je te demandais si tu n’avais jamais eu l’envie de faire autrement. » soufflais-je finalement, « Je ne comprends en effet pas comment on peut vivre comme ça, mais ça ne regardes que toi. » j’aurais sans doute du en rester là, mais non, « Ca semble si compliqué d’admettre que je peux dire des choses sans réflexion et juste dans une tentative désespéré de faire de l’humour et rendre le moment un peu moins tendu ?! », je perdais patience, c’était évident.

« J’ai pas fêté Noël cette année et la seule chose que j’ai eu sous le sapin c’est la mort de mes hommes, alors peut-être que je ne suis pas venu te chercher, mais j’aimerais quand même avoir la possibilité d’avoir un souvenir un peu moins négatif et que ce soit avec toi. », sinon je n’aurais sans doute pas ouvert la porte, quoi que je ne savais rien, mais si je ne voulais pas le voir je ne l’aurais pas laissé rentrer. « Alors on peut quand même admettre que c’est amusant de te voir galérer à faire une purée sans que ça vire au cauchemar ? », fermant les yeux je secouais la tête avant de reprendre, « Désolé… », on devait passer à autre chose, on devait juste passer à autre chose. « Y’a pas de match et sans grande surprise j’ai rien pour jouer ici, du coup… On pourrait regarder une émission que t’aime bien en mangeant ta première purée avec cette dinde… Ça pourrait t’aller ?! » soufflais-je d’une voix blanche.

Des excuses, juste des excuses. À force est-ce que cela donnait du sens ? Mais il essayait d’après lui, alors c’était une raison suffisante pour retrouver son calme, pour essayer de ne pas s’enflammer davantage. Ce n’était qu’une trêve avant d’exploser en plein vole, avant de se séparer brutalement. Il s’approcha toutefois, après que j’ai proposé qu’on regarde quelque chose qu’il aimait bien pour remplacer le match, Will s’approcha, laissant une distance douloureuse, avant de parler du rituel qu’il avait avec sa mère. Ils regardaient des films de noël et il proposait qu’on fasse de même. Il tend alors sa main, comme l’on pourrait le faire face à un animal sauvage. Je n’eus toutefois pas vraiment le plaisir d’en saisir le sens que l’homme vint me prendre dans les bras pour finalement se cacher dans mon cou. C’était douloureux pour tout le monde non ? N’aurait-il pas été plus simple d’arrêter là ? Sans doute, mais il murmura quelques mots, des mots puissants qui voulaient tout dire ici. C’était le désespoir qui le faisait rester ? C’était le désespoir qui le faisait parler ainsi et c’est ce même désespoir qui me faisait le prendre dans mes bras à mon tour. C’était ridicule, mais que pouvais-je y faire ? M’améliorer ? Il ne voulait pas que je le fasse pour lui, pourtant c’était évident qu’entre nous il y avait un problème. Seulement l’imaginer avec un autre… C’était impossible, depuis que je l’avais rencontré il y avait cette possessivité douloureuse et incontrôlable.

« On va faire ça… » soufflais-je en embrassant le sommet de son crâne et en fixant le vide. J’étais égoïste, j’étais conscient des problèmes et pourtant… Je ne faisais absolument rien. Au contraire, la colère passé et l’évidente souffrance de Will me faisait le garder contre moi. Ca finirait par aller mieux, même si on devait se détruire, ça resterait ainsi. « Et regarder un film de Noël n’est pas plus ridicule que de regarder un match de Football Américain comme une bonne famille Républicaine Américaine. » l’humour sonnait triste, mais c’était une tentative de plus.  « On peut en lancer un le temps que la dinde finisse de cuire et on pourra en regarder un autre après ? Enfin si ça te vas ? » proposais-je alors. Les pommes de terres étaient cuites, il suffirait de se lever régulièrement pour aller arroser la volaille, mais sinon rien de trop prenant en soit. On aurait tout le loisir de faire semblant que tout allait bien, que rien n’était un problème. On pourrait y arriver si on y croyait ? Ou si on continuait à garder la tête sous la sable.

Me détachant un peu de lui, je le regardais, « Ca te vas ? » demandais-je à nouveau. Ca n’avait aucun sens, ce n’était que repousser la vérité, mais ça devait rester comme ça. De toute façon ça ne ferait aucun mal à Will d’apprendre un peu l’humilité, pas plus que cela lui ferait du mal de rester avec moi. C’était sans doute la pire chose à faire, mais ça irait. Je refusais, ça irait.