« J’ai préparé ton repas, il est dans le four. Oublie pas de manger et de ne pas juste réviser, d’accord ? » Je le regard, bienveillant avant d’enfiler mon sweatshirt rapidement, puis mes baskets. « Jesse, t’es pas obligé de faire tout ça tu sais. » Je me tourne alors et lui offre un petit sourire. « J’aime faire ça. » Je hausse une épaule lentement avant d’attraper ma guitare puis de vérifier que les Geckos ont bien à manger avant de quitter l’appartement rapidement dans un petit soupir. Je descends les escaliers rapidement avant de pousser la porte du hall d’entrée pour sortir sur le parking et me diriger vers la voiture. Amplis et compagnie, tout est dedans. Après une énième vérification inutile, je grimpe pour me rendre au Johnny’s. On y a nos marques, on est connus là-bas et c’est simple d’y jouer, parce que notre réputation n’est plus à faire, au contraire.

Une fois la voiture garée dans la rue, je baille longuement. Quatre nuits  avec deux jours de garde chez les pompiers, le concert ce soir. Heureusement que demain est un jour de repos, ça va faire du bien. Souriant malgré tout, je sors et attrape le matériel pour commencer à le décharger dans l’arrière-boutique le temps de pouvoir tout monter. Un bref signe vers les gars qui arrivent pour faire de même et on se retrouve à tout monter pendant que les gens commencent seulement à pénétrer la salle. C’est encore vide. Il est encore tôt. On va d’abord aller manger un bout dans un petit resto en face. C’est bien de jouer avec l’estomac plein.

Hamburgers et frites d’avalés, nous voilà de retour pour tester le matériel et vérifier que tout va bien, et comme toujours, tout va bien. Je baille encore, me fais pousser et lève une babine pour protester et grogner longuement avant d’enfoncer mes mains dans mes poches tout en squattant le tabouret de notre batteur favori avant de scruter la salle de regard et d’apercevoir une silhouette féminine. Elle ici ? Hasard ou non ? Je souris en coin et me lève finalement en ignorant complètement Elias qui me parle avant de traverser la foule déjà bien présente tout en écoutant le barman être grognon avec elle. Aish, vraiment, on dirait un agneau dans la fosse aux lions. Je me glisse alors dans le dos de Yun et regarde le barman d’un air neutre. « Deux Samuel Adams Cherry Wheat. Merci Terry. »

Sagement, je me décale pour venir à ses côtés, l’air de rien, tout en déposant mes coudes sur le comptoir pour m’y poser vaguement avant de tourner la tête vers elle pour lui sourire plus tendrement que je ne l’aurai pensé sans doute. « Content de te revoir Yun. » Vraiment, et pourtant, c’est rare lorsque je peux réellement apprécier la compagnie des gens. J’ai toujours ce sentiment qu’au bout d’un moment, on se fera mutuellement chier… Je ne suis pas assez intéressant faut dire. « Tu vas bien ? »  

Je remarque son enthousiasme prononcé et hausse légèrement un sourcil par la surprise, voyant le même étonnement chez Terry. C’est vrai qu’en général, je ne suis pas du genre à « attirer les demoiselles » et encore moins, à les rendre comme ça. Enfin, je n’en ai pas l’impression, mais je n’ai pas l’image de la rockstar qui fait s’évanouir les foules. Elle rougit, elle semble heureuse, troublée, et gênée à la fois, ce qui me gêne par la même occasion, il faut bien l’avouer. Je déglutis lourdement avant de gratter un peu le comptoir pendant que Terry prépare nos bouteilles. C’est simple ici au moins.

Aller mieux maintenant ? « Alors ça n’allait pas avant ? » Des fois, j’ai vraiment le sentiment de réfléchir exactement comme Eli, mais bon, ça doit être le fait d’être avec lui depuis toujours et de devoir sans doute tout lui expliquer de A à Z, maintenant, j’aime les choses directes et qui ont du sens. Si elle dit ça, c’est qu’elle ne se sentait pas bien avant, mais pourquoi ? Et ma présence suffit vraiment à ce qu’elle aille mieux ? Ou c’est à cause de la bière… ça la rend alcoolique non si c’est à cause de la bouteille ?

Secouant faiblement la tête, je reviens à moi pour quitter mes songes et la regarder fixement en essayant de me rappeler sa dernière question, puis finalement, Terry me tend les bières que j’attrape rapidement. Une à la belle demoiselle, une autre dans ma main et je sors un billet pour les payer avant de me tourner pour avancer avec elle vers la scène, mais surtout, vers un coin un peu moins bondé, parce que le bar n’est vraiment pas l’idéal pour discuter avec le monde qui s’agglutine. « Si si, je joue dans une dizaine de minutes environ, ou moins… ou plus. » Un rire m’échappe. « C’est le chanteur qui lance un peu tout ça. »

Je bois quelques gorgées, appréciant le goût de la cerise avant de la regarder à nouveau. « Alors… » Alors quoi ? C’est dur parfois de faire la conversation. Je souris à peine avant de soupirer. « Désolé, je suis pas doué pour ça. » Et d’avoir un grognement sourd suivi d’un petit soupir. « Tu te plais ici ? ça doit te changer de New-York. » J’espère ne pas me tromper avec son accent. Finalement, j’avale encore quelques gorgées jusqu’à voir les gars se préparer à venir sur scène. Bientôt le « grand » moment.

Ah oui, elle ne connait personne, c’est vrai. Pourquoi j’ai cru que… Argh, je prends un peu trop confiance ou une sorte de grosse tête ? Je sais pas mais… Non vraiment, il faut que je ne pense plus comme ça. C’est normal qu’elle se sente comme ça après tout. J’me demande comment je ferai en débarquant dans une nouvelle ville comme ça, sans personne. Quoi que, je ne serai jamais vraiment seul. Je sais que je serai incapable de laisser Eli derrière moi et ça risque de rendre les choses un peu complexe dans le futur, je le conçois complètement. Ce n’est pas que moi qu’il faudra accepter, mais lui aussi et c’est une autre paire de manche pour les gens.

Un simple sourire et je la regarde s’extasier un peu sur sa bière comme si elle n’en avait jamais vu avant. C’est vrai que même moi, n’ayant pas 21 ans, je ne devrai pas y toucher, mais elle est si peu alcoolisée que les barmans ne font pas vraiment fi des âges pour des boissons pareilles. J’avale une gorgée de la mienne dans un petit sourire avant de penser à l’emmener un peu plus loin, parce que le bar est une réelle plaie lorsqu’on veut pourvoir discuter un peu.

J’avale une autre gorgée avant de sourire un peu plus que d’ordinaire lorsqu’elle me confirme pour New-York. Finalement, mon oreille musicale n’est pas si nulle que ça pour distinguer les accents des gens. C’est sans doute la première fois que j’en remarque un autant d’ailleurs. Peut-être à cause de sa façon de parler qui rend ses phrases plus marquées. Je ne sais pas. En tout cas, ça doit bien la changer. Je suis allé à NYC une seule fois pour un nouvel an, j’ai trouvé ça étouffant et pourtant, ma belle ville est aussi grande et condensée mais la grosse pomme a un truc en plus. Je ne saurai pas vraiment l’expliquer.

J’observe les gars qui me font signe de venir et la regarde avant de me reculer à son petit sourire, puis de rejoindre ma guitare pour une heure de rock. Comme toujours, je m’amuse un peu plus sur bitter sweet avec les chœurs et la guitare, mais tout est réellement un bon moment et je ne vois jamais l’heure passer. Les derniers accords sont joués, puis les gens réclament une autre chanson, forcément accordée. Une seconde et enfin, on s’arrête.

Je souris vaguement avant de m’incliner, puis de commencer à débrancher ma guitare pour tout ranger afin de pouvoir profiter de la soirée. Au bout d’une demi-heure, tout est rangé et je rejoins enfin Yun en souriant faiblement, un peu fatiguée. « Ça te dit qu’on aille marcher un peu dehors, c’est étouffant ici. Sauf si tu es fatiguée, j’peux te raccompagner, j’ai ma voiture. »

Wow, elle est enjouée. Je papillonne un peu des yeux devant elle avant de sourire légèrement en hochant la tête, puis d’attraper ma guitare sur le dos avant de prendre les devants pour traverser la salle et lui ouvrir le passage. Mains dans les poches, je fredonne un reste de chanson sagement avant de me tourner vers elle pour être sûr qu’elle me suit bien et… Elle me reluquait là ? Sourcils froncés, je mordille légèrement ma lèvre avant de secouer la tête. Non, non, elle ne me reluquait pas, pourquoi elle me reluquerait hein ? Argh. Il faut vraiment que j’arrête de penser comme ça. J’ai l’impression de devenir… J’sais pas, genre, prétentieux.

J’ouvre la porte lorsqu’elle entame la conversation sur le groupe et les chansons, me faisant plaisir par la même occasion. C’est toujours bien lorsqu’on se rend compte que son travail est apprécié. « Merci. On écrit et compose nous-mêmes ! » Je trouve ça important de le signaler. C’est un travail de longue haleine mine de rien, c’est pour ça que souvent, je souhaite aux gars de réussir là-dedans et de trouver quelqu’un qui voudra bien les signer. En y pensant, j’ai un sourire vague. « Ça fait du bien d’être sur scène mine de rien. C’est agréable comme sensation et ça vaut à une bonne séance de sport. » Moi qui détestait ça avant d’entrer chez les pompiers.

Ah, de l’air frais. J’inspire un grand coup avant de commencer à marcher avec elle vers un petit parc pas loin du bar, histoire de marcher sans se faire emmerder par les gens dans la rue. Sa phrase m’arrête cependant à l’entrée du par cet je la regarde un peu… Un peu confus enfin un peu… C’est… Mes joues se teintent sûrement d’une légère touche de rose, pour ses deux compliments. « Merci… » C’est pas ça qu’on doit dire hein ? Enfin oui, il faut remercier mais pas que. « Hm, je.. tu.... » Je secoue la tête dans un soupir, trop gêné de lui dire qu’elle est jolie, avant de poser ma main sur son front doucement. « Je crois que la bière te monte un peu à la tête. Je ferai mieux de te raccompagner à l’hôtel. »

Je me recule un peu pour passer à ses côtés et aller vers la voiture avant de me tourner pour marcher à reculons. « Yun… toi aussi, tu es très jolie. » J’esquisse un nouveau sourire en mordant ma lèvre avant de me tourner à nouveau pour ne pas me prendre de poteau ou de personne.

Main sur la poignée de la voiture, il s’arrête dans son geste malgré tout lorsqu’elle se met à lui parler d’une voix qui se veut faussement assurée. Il a l’oreille musicale, il sait entendre les trémolos, mais elle essaie. Elle essaie vraiment et c’est sans doute pour ça qu’il se donne autant de peine pour elle. Finalement, son regard doux l’observe tandis que sa face de dinosaure se tourne vers elle pour mieux la contempler. Contempler. Il ne pensait pas contempler quelqu’un d’autre que Cléo à vrai dire, ou même, peut-être passer si vite à autre chose. Quoi que non, pourquoi est-ce qu’il pense ça hein ? Sans doute à cause des joues rouges de Yun et du fait qu’elle semble vouloir le retenir un peu pour passer plus de temps avec lui.

Cette fois-ci, il se tourne complètement vers elle à la fois attendri et gêné. Le doux géant n’est vraiment pas habitué à recevoir autant d’attention. On pourrait le croire pourtant avec le groupe et la scène, mais non, il n’est vraiment pas du genre, pourtant, des fois, il aimerait savoir comment agir afin de ne pas non plus passer pour un total nigaud idiot et maladroit avec les femmes. Il mord à nouveau sa lèvre dans un bref soupir, le cœur légèrement emballé par l’engouement que Yun semble lui porter. Il ne s’imagine pas des choses alors ? Finalement, nerveusement, il en vient à se masser la nuque doucement, avant de la fixer.

Quelques pas vers elle et il lui sourit longuement, un vrai sourire, un grand sourire. Puis, il se pense crétin et se referme légèrement en cherchant quoi dire, léchant le coin de ses lèvres du bout de la langue. « Non, tu vas pas te balader seule dans le parc ! Je te l’ai proposé, je reste avec toi. » Il inspire pour se donner du courage et se remettre à ses côtés pour marcher jusqu’au parc et une fois à l’abri, il lui tend alors son bras pour la garder prêt de lui et fixer le vide devant eux tout en marchant d’un pas tranquille et faussement assuré. « Désolé, d’être pas très… doué ou social parfois… Mais j’me soigne, enfin j’essaie… Et puis… »

Et puis… What the…

« EHH ! »

Il attrape la new-yorkaise contre son torse, bien au chaud dans ses bras avant de tomber dans les buissons sur le côté pour éviter de justesse une bande d’abrutis qui leur fonçait dessus en skates et trottinettes ! « Bordel de… Shit. » Il essaie de dire rarement des gros mots, mais parfois, ça sort plus vite qu’il ne peut réfléchir. Au moins, avec les pompiers, il s’est fait de bons réflexes et un corps bien musclé et douillet. « Tu vas bien ? » Il la regarde et lui retire des feuilles qu’elle a dans les cheveux avant de se mettre assis le temps de reprendre un peu ses esprits, puis de se lever et l’aider à faire pareil. « Oh… regarde. » Il ne pensait pas que la mésaventure les entraînerait vers l’ancienne fontaine un peu ravagée par le temps et recouverte de verdure, sèche en eau, mais magnifique. Il sourit encore, réellement, sincèrement, largement, devant le spectacle qui s’offre à eux.

Elle semble un peu… inanimée, elle va bien ? Il grimace un peu et hésite à lui faire un check-up complet non ? Non allez, cool Jesse, relax. Pas de déformation professionnelle devant elle. Elle doit déjà suffisamment le prendre pour un homme un peu étrange avec ses longs silences et ses sourires un peu bizarres. Pourtant, il en fait des efforts pour elle, même si elle ne peut pas vraiment s’en rendre compte. Il allait lui expliquer un peu tout ça jusqu’à ce que la bande de jeunes ne débarquent pour les envoyer valser plus loin. M’enfin, c’était un mal pour un bien, ça leur a permis de découvrir un joli endroit dont il ne soupçonnait plus vraiment l’existence et il faut bien avouer que l’ancienne fontaine a quelque chose de magique.

Un vague sourire nait sur son visage alors qu’il observe Yun s’éveiller enfin face à l’architecture un peu atypique du lieu. En une petite dizaine d’années, le temps et les végétaux avaient pu œuvrer et il faut avouer qu’à ses yeux, la fontaine était bien plus jolie que la moderne. Elle avait ce « on ne sait quoi » qui dégage quelque chose de doux, de beau, de rassurant, et surtout, de féérique. Croisant ses bras, il se plaça alors le dos contre un arbre afin de regarder le lieu plus longuement, mais surtout la brunette qui semble parfaitement en accord avec le décor environnant.

Sagement, il se mord la lèvre, pensant alors à Eli, à Cléo et à ce que Yun peut lui faire ressentir. Parce que oui, elle est très attirante et oui, elle l’attire. Mais il ne sait pas, il ne sait plus. Il a eu le cœur meurtri avec la fugue de Cléo. Cette sensation de n’être rien, d’être si peu important ou même, de n’avoir pas compté… Elle fait mal au fond même s’il ne se plaint pas et qu’il ne dit rien sur tout ça. Oui, son départ lui a vraiment fait mal même s’il a agi comme toujours, en restant debout et neutre et en continuant sa vie. Mais Eli sait. Il sait les nuits que Jesse a passé à arpenter la ville et les alentours, au cas où. Lui, il sait.

Il redresse le nez, sortant de ses songes lorsque la new-yorkaise lui parle avant de secouer la tête doucement, puis d’enfoncer ses mains dans ses poches. « Ils en ont construit une nouvelle et plus moderne y’a dix ans en gros. Plus grande aussi… Mais elle a moins de charme. Je pensais qu’ils avaient détruits celle-ci. » Un bref sourire se dessine sur son visage et la seconde question lui fait secouer la tête. « Non, non t’en fais pas. J’ai l’habitude avec les pompiers. » Il lui sourit  doucement avant de venir pour se mettre assis sur le bord de la fontaine, histoire de profiter du moment et de la tranquillité du lieu. « Pourquoi… Tu m’as pas recontacté ? » C’est stupide, pourquoi il demande ça ? « Non, désolé. Je devrais pas demander, tu devais être occupée. » Il se passe la main dans sa tignasse ébène avant de croiser ses bras, puis ses jambes… Et finalement, il se souvient de la guitare sur son dos et l’attrape pour la sortir de sa housse afin de la poser sur sa jambe et de commencer à à jouer.

Il joue. Il joue pour ne pas affronter ses paroles. Il joue pour ne pas assumer son attirance. Il joue pour se concentrer sur autre chose qu’elle. Il joue parce que depuis des années, c’est sa seule échappatoire. Il joue parce que ça lui fait du bien lorsqu’il est stressé ou nerveux. Il joue parce que comme ça, il n’a pas besoin de parler. Il joue pour se sentir mieux. Mais il doit l’avouer. Il ne se sent pas mieux. Il voudrait savoir et cette boule au creux de ses entrailles ne fait que grandir.

Mais les notes se finissent, et il aurait aimé en continuer d’autres, cependant, Yun ouvre la bouche. Elle avait attendu poliment qu’il termine son morceau pour lui avouer ce qu’il n’avait pas imaginé. Pour lui, elle l’avait juste apprécié sur le moment, sans plus, sans rien. Lui, il s’était demandé à de nombreuses reprises comment elle allait. Fixant le sol comme un enfant pris en faute, il soupire discrètement, serrant sa guitare contre son corps pour avoir un bouclier émotionnel devant lui. Bien entendu, ça ne sert à rien, il le sait. Il en a juste besoin.

Il détourne la tête malgré tout pour regarder la main de la jeune fille avec attention, comprenant ce qu’elle dit, encore plus lorsqu’elle lui met son téléphone sous le nez avec les deux chiffres absents. Il se sent con. Vraiment con… Et pourtant, c’est une bonne chose d’avoir amené ça sur le tapis. Il le sait. Il aurait regretté de ne plus la revoir.

Faiblement, il attrape l’appareil pour compléter les chiffres absents avant de faire sonner son cellulaire pour pouvoir récupérer le numéro de Yun et l’enregistrer à son tour. Ce n’est qu’après tout ceci de fait qu’il lui rend son précieux bien avec un sourire tendre sur le visage, mais à demi-effacé. « Pardon… » De l’avoir un peu rendu coupable de tout ça sans le vouloir vraiment. « On pourra rester en contact comme ça. » Il sourit faiblement encore avant de regarder la lune, puis de voir une mèche de Yun collée à sa joue. Mécaniquement, il lève la main pour lui remettre en place avant de lui caresser la peau du bout des doigts. C’est doux, c’est frais et toutes les sensations reviennent. Il la contemple longuement, perdant son regard dans le sien avant de s’approcher doucement d’elle, laissant leurs souffles se mélanger quelques instants avant de déposer un bref baiser sur ses lèvres, puis de se redresser un peu lorsqu’il se rend compte de son geste, sans s’éloigner trop d’elle pour autant.