[FB] Sorry... i got sick ft Thiago

Depuis la visite à la boulangerie de Thiago et sa blonde - littéralement blonde - je n'avais pas vraiment l'envie d'aller au travail. Et, alors que peu de temps avant, à la suite de notre passage au motel, un moment où je m'étais sentie en phase avec lui, ce qui n'était pas arrivé depuis... Yohan avant qu'il ne décide de me faire souffrir, j'avais fini par céder à une invitation au cinéma. Mais là ? Je préférais, à l'heure du rendez-vous, rester au fond de mon lit avec le plus gros des nounours que j'avais garder pour me tenir compagnie. Alors, certes, ce n'était pas aussi agréable qu'une nuit passée contre Thiago mais... c'était tout aussi douillet. Sinon plus ! Et je n'avais même plus envie de penser à cette nuit. Cette magnifique nuit où j'avais fait un très joli rêve, vite stoppé par la prise de réalité plus tard à la boulangerie.
C'était pour cette raison qu'après Yohan et après Kris, j'avais refusé qu'un homme ne s'approche de moi. J'étais visiblement suffisamment malchanceuse pour toujours tomber sur des abrutis. Et ce dernier en était un de taille. J'avais réussi à m'attacher, me faire de faux espoirs, et les briser toute seule. Sincèrement, je n'avais plus envie. Mon téléphone vibra et je soupirai en regardant l'écran.

De : Thiago
14h12 Où es-tu ? Je suis déjà devant le cinéma.

Comment dire que tu n'avais pas envie de répondre. Genre véritablement pas. Tu préférais faire la morte et le laisser se faire poser un lapin, sans rien dire de plus. Ouais, comme ça c'était bien. Allez, ciao Thiago, ci vediamo un altro giorno... o mai !

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"Sorry... I got sick"

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Feat I. Alize James.

Le motel les avait rapprochés, c'était indéniable. Et d'ailleurs, ça étonnait Thiago qu'un endroit aussi nul et peu recommandable (et recommandé) avait fais en sorte de créer quelque chose entre Alize et lui. Mais bon, tant mieux ! Il n'allait clairement pas s'en plaindre. Il faut dire que l'avoir près de lui toute une nuit, ça faisait presque depuis qu'il la connaissait qu'il rêvait d'être aussi proche d'elle. A ses yeux, il s'agissait peut-être d'un premier pas. Premier pas dans quoi ? Il ne savait pas. Mais il voulait creuser dans cette direction. Espérant qu'elle se rende enfin compte, après toutes ces années, qu'il craquait pour elle depuis le début. Du coup, après ça, le brésilien lui avait proposé qu'ils aillent voir un film ensemble et elle avait accepté. Pour lui, c'était totalement un rencard. Et il allait tout faire pour qu'Alize en pense la même chose si ce n'était pas encore le cas.

Le brun s'était simplement habillé, il avait été faire un petit tour avec Pongo, le laissant courir dans un des parcs de la ville, avant de rentrer chez lui pour y laisser son dalmatien. Il l'aurait bien emmené, mais pas sûr qu'un film lui plaise bien... Autant qu'il reste à l'appartement de Thiago avec ses jouets et son lit, il serait bien plus à l'aise que dans une salle de cinéma.

Alize et lui s'étaient donnés rendez-vous devant le cinéma à 14h00. Et il y était même un peu avant, ne voulant pas arriver en retard. Les minutes passèrent et Alize ne semblait pas arriver. Après tout, elle n'avait que 10 minutes de retard. Appuyé contre le mur du cinéma, il attendait. Patiemment. Ou plutôt impatiemment en fait. Peut-être qu'il lui était arrivé quelque chose ? Le jeune homme attrapa son téléphone, lui envoyant un sms. Puis, vers 14h30, il décida de l'appeler, mais elle ne répondit pas. Très bien. Là, il commençait à s'inquiéter.

Thiago alla jusqu'à sa voiture qu'il avait garé non loin de là, et démarra, direction la maison qu'Alize partageait avec sa grand-mère et sa sœur. Se garant devant, il descendit et alla jusqu'à la porte d'entrée et sonna. Il espérait qu'elle n'avait rien. Mais en y réfléchissant, si elle n'avait rien, pourquoi n'était-elle pas venue, ou même simplement répondu à son téléphone ? Le policier sentait que quelque chose clochait, et il faut dire que tout ça commencer à l'inquiéter doucement.

Quelque part, je comprenais l'intérêt de Thiago pour cette Kara. Elle était véritablement belle et elle avait des yeux à tomber par terre. Mais je m'étais tout de même persuadée, après le motel, après cette invitation au cinéma qui ressemblait à tout et particulièrement à un rencard, qu'il s'était passé quelque chose de son côté aussi. Mais comme d'habitude, je me faisais des films. Enfin, comme d'habitude... ça faisait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Mais pourquoi fallait-il toujours que je cède à laisser quelqu'un s'approcher de moi pour mieux me faire souffrir ? Thiago avait toutes les cartes en mains pour en avoir le pouvoir. Il en savait davantage sur moi que toutes les plaintes déposées à maintes reprises au commissariat. Même les dossiers portant mon nom n'en avait pas vu autant que lui à mon sujet. J'étais trop bête, voilà tout.

Après l'épisode de la boulangerie ? Ca ne faisait que quelques jours, c'était vrai, mais j'aurais dû annuler. J'aurais dû lui dire de se trouver une autre proie à torturer. Mais je n'en avais pas eu la force. Poser un lapin, c'était plus simple. Faire la morte ? Oui, complètement. Ca ne lui plairait pas, mais il finirait sans doute par se lasser d'attendre. Pendant que, de mon côté, je me morfondrais sur mon triste sort, accrochée à mon nounours comme à une bouée de sauvetage. Nutella à mes pieds, je le vis un court instant lever la tête vers moi, sans doute dans l'espoir d'un mouvement de ma part, avant de baisser la tête dans un léger gémissement. Désolé mon toutou d'amour, mais je n'ai pas envie.

Mon téléphone vibra et en voyant celui qui essayait de m'appeler, je jetais l'engin électronique de l'autre côté de ma chambre. Dieu merci, c'était de la moquette et non pas du carrelage comme dans la majeure partie de cette maisonnette. Je ne réagis pas quand la sonnette retentit. Elle n'était pas forte, mieux valait taper. Je pouvais donc faire comme si je n'avais pas entendu. Enfin, c'était sans compter sur Nonna, qui, dans le jardin, n'avait pas le temps de s'en préoccuper. Et si elle me savait avoir laissé quelqu'un à la porte, le savon serait mousseux.

Je soupirai avant de me lever. Je n'avais aucune envie de bouger de l'agréable position dans laquelle je me trouvais. J'avais connu coussin plus agréable, notamment humain, mais c'est en traînant des pieds que je descendais les quelques trois marches qui séparait le couloir de ma chambre du living room. « Apro la porta io, Nonna. » grommelais-je, persuadée qu'elle ne m'avait pas attendue. Je regardais rapidement par la fenêtre avant de pousser un soupir si long qu'il aurait pu m'en déchirer l'âme. J’entrouvrais légèrement la porte en la bloquant avec mon pied. « C'est pas possible ! » m'exclamais-je avec encore plus de mauvaise foi que l'instant précédent. Pas bonjour, pas d'enthousiasme, rien. S'il voulait s'amuser à me torturer, c'était pas la peine. Et aussitôt je lui claquais la porte au nez avant de m'adosser à la porte en fermant les yeux. Quand je les rouvrirais, peut-être qu'il ne sera plus là... ou peut-être qu'il ne l'avait jamais été ?

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Sans qu'il n'en doute une seule seconde, Alize pensait qu'il était fiancé à Kara. Kara avait beau être très jolie, il ne pouvait le nier, elle était drôle, il pouvait discuter de tout avec elle, il lui faisait une confiance (presque) aveugle, ils s'entendaient très bien tous les deux. Mais fiancés ? Ça non, ce n'était pas possible. Déjà parce qu'elle était mariée, et briseur de couple n'était pas sa vocation. Et aussi parce qu'il n'était pas attiré par elle, il la considérait comme une sœur qu'il n'avait jamais eu. Et puis tous le monde savait qu'il craquait pour la pâtissière qui était venue au poste à maintes reprises! Enfin pas tous le monde puisqu'Alize ne semblait pas l'avoir compris... Parfois, il se demandait ce qu'il lui fallait quand même. Thiago pourrait se plier en quatre pour elle. Et elle, elle ne voyait rien ? Triste monde...

Thiago avait été patient, là, adossé contre le mur du cinéma, à attendre la jolie blonde qui ne semblait pas se décider à se montrer. Et puis, le fait qu'elle ne réponde ni à son sms, ni à son appel, il avait un mauvais pressentiment. Et en tant que policier, l'instinct joue un rôle majeur dans les enquêtes et il avait toujours pu s'y fier. Ni une ni deux,le jeune homme s'était rendu chez elle. La voiture garée devant chez elle, il était venu toquer à la porte d'entrée. Attendant encore une fois. Décidément, ça faisait un moment qu'il attendait Alize finalement.. Depuis qu'il la connaissait, il l'attendait. Il attendait qu'elle soit prête à laisser quelqu'un d'autre entrer dans sa vie, et après le motel, il pensait réellement qu'elle semblait vouloir laisser une chance à Thiago.

La porte s'ouvrit enfin, laissant apparaître (rapidement, mais apparaître quand même) Alize. "C'est pas possible !", cria-t-elle avant de refermer la porte, laissant Thiago là, avec un air un peu hébété, ne comprenant pas vraiment ce qu'il venait de se passer. "Elle m'a fermé la porte au nez ?", lança doucement Thiago, plus pour lui-même que pour Alize ou qui que ce soit d'autres, n'en revenant pas. Au moins, il avait pu voir qu'elle semblait aller bien ! Le jeune homme donna trois petits coups à la porte, se rapprochant de celle-ci : "Alize, qu'est-ce qu'il se passe ? Ouvre-moi.", demanda-t-il à la jeune femme. Là, il avait besoin d'explications. Il semblait avoir fais quelque chose de mal, quelque chose qui avait énervé Alize et pourtant, il n'avait rien fais, il en était pratiquement sûr !

Je n'avais aucune envie de le voir. Je m'étais rendue compte, après l'épisode du motel, que j'avais du mal à me le sortir de la tête. Pire encore ? Quand je pensais à lui, je souriais bêtement. Même Bianca s'était amusée à me faire remarquer chaque fois que je souriais bêtement, sans aucune raison apparente. Et je n'avais pas envie de ça. Pas après toutes les épreuves que j'avais surmonté. Me retrouver face à un gars potentiellement marié dans les prochains mois, ce n'était pas non plus mon grand délire et je n'étais pas une fanatique de l'idée d'être une briseuse de couple. Je ne l'avais jamais été et ne comptais pas l'être avant un petit moment. Clairement pas.

Très égoïstement, je me retrouvais à me penser, une fois de plus, victime. J'avais été tout d'abord la victime de ma bêtise d'adolescente. Puis victime du cercle vicieux dans lequel ma bêtise m'avait amenée, à savoir l'anorexie, qui me suivrait toute ma vie. Ensuite, coup sur coup, deux abrutis. Et comme on dit jamais deux sans trois, j'étais prête à être l'exception à cette règle. J'avais beau ne plus être capable de penser à autre chose qu'à lui, j'en avais le tournis de me dire qu'une fois de plus, j'étais déçue. Quelle ironie, tout de même ! Contre la porte, je vis ma grand-mère débarquer comme une fleur, étonnée de n'avoir vu entrer personne, sécateur à la main, chapeau de paille sur la tête. Elle avait réellement l'air d'une vieille jardinière, amoureuse de son potager. Finalement, elle m'avait bien entendue. Peut-être me méprenais-je sur la capacité de ses tympans à fonctionner.

« Che c'è, amore ? Chi era ? » je roulais des yeux. Je n'avais pas envie d'en parler. Pas du tout.
« Niente Nonna. Non era nessuno. » Peu crédule elle me lança un regard entendu. Elle a toujours su déceler mes mensonges... sauf pour l'anorexie, mais le silence a toujours été mon meilleur allié. Elle regardait vaguement par l'une des fenêtres, loin de l'escalier, qui lui laissait entrevoir un brin de l'identité du visiteur. « Molto bello, il nessuno. » Son sourire m'exaspère et je remonte les escaliers comme une folle, consciente qu'elle va rouvrir la porte. De loin, je l'entends, avec son accent italien prononcé qu'elle doit à ses parents. « ...Alize est dans sa chambre. Vous pouvez y aller, mais je crois qu'elle n'est pas très bien. » Merci grand-mère. J'allais pouvoir me servir de cette excuse.

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Il n'en revenait pas qu'elle lui ait claqué la porte au nez. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? C'était la question à un million ! Le brésilien avait toqué une nouvelle fois à la porte, sans s'acharner dessus, ne voulant pas non plus passer pour un fou. Mais il ne comprenait pas, il avait besoin d'explications, de savoir ce qu'il se passait ici. Après la nuit qu'ils avaient passé au motel, il pensait réellement s'être rapproché d'Alize. Et pourtant, il avait l'impression d'être revenu à la case départ. Cette femme le faisait tourner en bourrique !!

"Alize ! Explique-moi ce qu'il se passe au moins !". Oui, cette histoire commençait à l'énerver car il était dans le flou total. Rapidement, il entendit des voix de l'autre côté de la porte, puis des pas dans l'escalier. Mais que se passait-il à la fin ? Alors qu'il allait une nouvelle fois toquer à la porte, cette dernière s'ouvrit, laissant apparaître la grand-mère d'Alize. Le jeune homme fit un petit pas en arrière,se sentant un peu gêné, il faut dire ce qui est. Thiago n'avait pas eu pour but d'embêter la dame. Ni Alize d'ailleurs. Prêt à entendre des remontrances, c'est tout autre chose qui sortit de la bouche de la vieille dame. Elle l'invita à entrer, et même plus étant donné qu'elle lui indiquait qu'Alize était dans sa chambre et qu'il pouvait y aller. Elle l'avait sans doute reconnue du commissariat, une des fois où elle avait accompagné Alize.

En tout cas, il ne fallait pas lui dire deux fois ! Thiago demanda où était sa chambre, il avait besoin d'explications tout simplement. La nonna d'Alize lui indiqua alors et il s'y rendit rapidement, non sans l'avoir remercié. Devant la porte, le brun inspira profondément. Il ne savait pas à quoi il devait s'attendre. Une énième fois depuis tout à l'heure, mais plus posément cette fois-ci, le brésilien donna deux petits coups à la porte, attendant silencieusement qu'elle vienne lui ouvrir. Ça ne servait à rien de crier derrière la porte, et il n'allait certainement pas entrer sans invitation.

J'y étais peut-être allée un peu fort. Mais et lui, alors ? Pourquoi j'avais cette sensation qu'il laissait le courant passer entre nous pour finalement me cacher qu'il était fiancé ? Est-ce que c'était ma faute à moi si, subitement, je pensais à lui différemment que comme l'emmerdeur de flic qui faisait toujours irruption dans ma vie quand j'en avais le moins envie ? Alors, certes, il m'avait sauvée de bon nombre de situations délicates, mais cela n'enlevait pas son côté agaçant pour autant.

Entendre sa voix de l'autre côté de la porte n'avait pas rendu plus facile ce moment douloureux. Pour quelle raison il s'était pointé chez moi en premier lieu ? Des lapins, il avait dû en avoir, ou en poser tout au moins. Et j'étais certaine que ni lui ni les poseuses de lapins n'étaient venus toquer aux portes pour savoir si tout allait bien, même en l'absence de répondre à un message, non ? Alors POURQUOI ?!

J'étais vite montée dans ma chambre, laissant ma grand mère dans l'incertitude face à la situation, et elle n'était très probablement pas la seule. Mais et alors ? je n'en avais strictement rien à faire après tout ! En entendant la porte se rouvrir, j'avais soupiré, et presque grincé des dents. Ma grand-mère, cette traitresse ! Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, elle n'était au courant de rien après tout.

Avachie sur mon lit, j'avais très envie de pleurer. Je savais que l'étape d'après, c'était affronter Thiago. Mais pour lui dire quoi au juste ? Que c'était un abruti ? Certainement qu'il le savait déjà, sinon il ne serait certainement pas venu jusqu'ici. Que je le détestais ? Il ferait certainement l'abruti plus encore pour ne pas comprendre mon point... et le pire c'était que ce n'était pas vrai. Je ne le détestais pas, bien au contraire. Comment une telle chose avait pu se produire ? Comment pouvais-je apprécier un homme, le laisser me plaire ? Après tout ce qui m'était arrivé dans les relations avec eux, après tout le temps qu'il m'avait fallu pour construire ma carapace, jamais je n'aurais pu penser être jalouse d'une autre. Tout ça pour un crétin. La porte toqua... ou plutôt quelqu'un derrière la porte. Enlaçant un coussin, je tournais le dos à l'ouverture de ma chambre. Même entrouverte, j'étais capable de mettre quelqu'un dehors, alors fermée... Puis je savais très bien qui y étais. « Dégage, je veux pas te voir. » Et encore un mensonge. Parce que malgré la peine de le savoir fiancé à une autre, j'avais très envie de passer du temps avec lui. Mais mieux valait m'en empêcher.

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Alize et Thiago en avaient traversaient des choses ensemble. Pas forcément des choses sympathiques, mais ils avaient vécu pas mal de moments ensemble. Même si le brésilien avait l'impression que les moments qu'ils passaient ensemble devenaient plus heureux. Avant, ils ne se voyaient que lorsqu'Alize avait un problème qui recquierait l'aide d'un policier, ou bien la fois où elle s'était évanouie devant lui, en pleine rue à cause d'une hypoglycémie. Mais depuis quelques temps, c'était autre chose. Une baignade, une escapade non prévue... Alors, c'est tout naturellement qu'il lui avait proposé un cinéma. Oui, Thiago cherchait désespérément à se rapprocher de la jolie blonde. Tellement qu'il en était venu à commander un gâteau de fiançailles dans sa boutique alors que ce n'était pas la plus proche du commissariat, et qu'en plus, ses collègues avaient l'habitude d'aller chercher leurs sucreries ailleurs. Ce qu'il ne savait pas, c'est que leur situation actuelle avait pour origine cette pâtisserie !

Là, debout face à la porte,le brun avait toqué, espérant pouvoir s'expliquer avec Alize. "Dégage, je veux pas te voir.", lui lança-t-elle, le faisant reculer instantanément. Oui, ça lui faisait mal d'entendre Alize lui dire de partir. Lui dire qu'elle ne voulait pas le voir. Pas après la soirée et la nuit qu'ils avaient passé au motel. Le jeune homme soupira légèrement, ne comprenant pas tout ce cirque. Mais il aurait la réponse à sa question. Il fallait juste qu'il s'arme de patience ayant bien comprit que ce n'était pas en pressant Alize qu'il allait obtenir des réponses. Elle ne fonctionnait pas ainsi. Alors, la patience étant une de ces qualités, il s'appuya silencieusement contre le mur se situant en face de la porte de la chambre de la jeune femme et attendit patiemment qu'elle en sorte.

Voilà maintenant un petit moment qu'il était là. D'ailleurs, entre temps il s'était même installé sur le sol, le dos toujours appuyé contre ce même mur. Soudain, il entendit Alize bouger dans sa chambre. Puis des pas, pour enfin voir la porte s'ouvrir. Il ne bougea pas, relevant juste la tête vers elle pour la regarder, droit dans les yeux, voulant indirectement lui faire comprendre qu'il ne bougerait pas d'ici avant de savoir ce qu'il se passait.

Je n'avais aucune envie d'être gentille avec lui. Mais j'étais autant coupable que lui. Jamais je n'aurais dû lui laisser cette ouverture pour qu'à l'instar des autres il me fasse du mal et brise mon coeur. Mais quelle conne j'étais tout de même ! Il était hors de question de le laisser revenir. Il était allé trop loin. Et je n'avais aucune envie d'être "l'autre femme". Il allait bien falloir qu'il s'y fasse, je n'avais pas envie d'expliquer mes raisons, elles me semblaient si évidentes. Je voulais être le premier choix de quelqu'un. Pas le deuxième et pas le premier choix pour être blessée. Alors si ce n'était pas avec Thiago, tant pis. Ce serait un jour, peut-être, avec quelqu'un d'autre. En attendant, je n'avais plus aucune envie de le voir.

Et je le lui avais fait savoir. S'il ne le comprenait plus, alors je n'avais plus rien pour qu'il le comprenne, clairement. Et à ce moment là, tant pis, je ferais avec.

Et puis, un long moment après que je l'ai envoyé paître, il n'y avait plus aucun bruit dans la maison, sauf ma grand mère que j'entendais s'agiter en bas. Sans doute était-elle retournée à ses fleurs ou peu importe, à vrai dire. Et je commençais, très étonnement à avoir faim. Si je prenais du poids à cause d'un abruti, clairement je lui ferai payer ! Sachant mes vices sur ce point...

En ouvrant la porte de ma chambre, je manquais de faire un arrêt cardiaque mais, dans ma dignité, tentais de ne rien en montrer. J'avais ouvert la porte à la volée et m'étais subitement arrêtée en le voyant. « Merde, t'es encore là toi ? Je pensais avoir été claire. Je veux plus te voir. Qu'est-ce que tu comprends pas la dedans ? » Ma mauvaise foi s'entendait même dans ma voix qui se voulait pourtant calme bien que très mauvaise. Je soupirais en voyant qu'il ne bougeait toujours pas. « Je sais pas, fais un truc. Lève toi et va-t-en... Ou lève toi, fais quelque chose, mais bouge de là. »

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Que cette femme était têtue ! Heureusement qu'il était patient. Et qu'il s'agissait d'elle, parce que sinon, il serait parti depuis belle lurette (au plus grand bonheur de la jeune femme pour le coup...). Mais non, il avait attendu qu'elle sorte, là, assis sur le sol dans le couloir de cette maison qu'il ne connaissait pas le moins du monde. "Merde, t'es encore là toi ? Je pensais avoir été claire. Je veux plus te voir. Qu'est-ce que tu comprends pas la dedans ?", lui avait-elle lancé. Autant Thiago était habitué à l'entendre lui répondre de façon sarcastique, sa façon d'avoir confiance en elle sans doute, ou en tout cas, c'est ce qu'il se disait, et ça ne le dérangeait pas, autant là, ce n'était pas pareil que d'habitude. Elle était réellement énervée contre lui, et il n'avait pas la moindre idée de la ou des raisons. "Justement, je comprends pas trop la partie « Je ne veux plus te voir », si tu pouvais simplement me donner les raisons ?", lui proposa-t-il restant assis par terre. Il n'avait pas l'intention de quitter la jeune femme sans avoir une explication.

"Je sais pas, fais un truc. Lève toi et va-t-en... Ou lève toi, fais quelque chose, mais bouge de là.", lui ordanna-t-elle alors qu'il était obligé de lever la tête pour la regarder. Il soupira légèrement avant de prendre appui sur ses mains pour se relever, baissant cette fois-ci la tête pour la regarder. "Dis-moi ce qu'il t'arrive. Tu ne voulais plus aller au cinéma ? C'est pas un problème, on peut trouver autre chose à faire tous les deux.", proposa-t-il de nouveau, sachant très bien qu'il ne s'agissait pas de ça. Mais au moins, peut-être que ça l'inciterait à lui dire ce qu'il lui arrivait parce que là, il ne comprenait vraiment rien à ce qu'il pouvait se passer dans cette jolie tête blonde.

Si mes paroles n'étaient pas claires, je ne savais plus quoi ajouter pour le faire fuir. Je voulais lui hurler dessus, le secouer, lui dire de partir, limite le pousser dehors, à coups de pieds s'il le fallait. Mais je voulais qu'il s'en aille. Ne plus rien ressentir. Rien que de le voir là, assis au sol, mon coeur était douloureux comme s'il tentait de se déchirer de l'intérieur. Et je n'avais vraiment pas besoin de ça. J'avais besoin de tranquillité. De ruminer seule face à cet homme bientôt marié pour qui j'avais visiblement des sentiments dont je ne voulais pas non plus, finalement. Je voulais que tout disparaisse, lui le premier. Je soupirais. « Ne fais pas l'innocent. Pas avec moi, s'il te plaît. J'ai pas envie de jouer. Alors dégage. Juste pars. »

Je le regardais dans les yeux une fois qu'il ait daigné se lever. Enfin il bougeait de là. J'allais pouvoir passer pour aller me chercher un truc à boire ou aller me coller devant la télé. S'il choisissait finalement de partir, ce dont j'avais besoin. Je ne comprenais pas pourquoi il s'obstinait à rester là. Il était suffisamment fautif comme ça, pourquoi fallait-il qu'il s'efforce de me faire plus de mal encore ?! J'eus un rire jaune. Sec. « Ce qu'il m'arrive ? » mon sourire s'effaça aussitôt et mon air redevint sombre. « Y a pas de "tous les deux" qui soit envisageable. » Et je lui passais devant sans un mot supplémentaire, pour descendre les escaliers.

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Feat I. Alize James.

Qu'il ne fasse pas l'innocent ? Jouer avec elle ? Mais de quoi parlait-elle ?! Il ne comprenait pas un seul mot de ce qu'elle disait, il ne comprenait pas non plus pourquoi elle agissait ainsi avec lui. Thiago n'avait rien fais pour mériter toute cette haine. Jamais il n'aurait chercher à lui faire du mal, et pourtant, elle agissait comme s'il lui avait fais la pire crasse au monde. Mais il en était certain, il n'avait rien fais. Et savoir qu'il y avait un malentendu entre eux, sans connaître la cause, sans pouvoir en discuter, ça le rendait fou. "Alize, crois-moi, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Explique-moi.", demanda-t-il une énième fois.

Malgré tout, Thiago s'était levé. Faire un sitting devant la porte de sa chambre n'était pas forcément l'idée du siècle, il en convenait parfaitement. De nouveau, le brésilien lui avait calmement demandé ce qu'il se passait, pouvait-elle seulement lui expliquer ? Parce que là, il était complètement largué. Ce retournement de situation était tout bonnement incompréhensible. "Y a pas de "tous les deux" qui soit envisageable.". Si on lui avait enfoncé un poignard dans le cœur, il aurait sans doute ressenti la même chose. "Alize...", commença-t-il, murmurant plus qu'il ne parla, alors qu'elle passait devant lui, sans rien dire de plus. Elle ne pouvait pas dire ça, pas après ce rapprochement qu'il avait ressenti, et il savait qu'elle avait vécu la même chose de son côté. "Alize, tu peux pas dire ça.", continua-t-il, ne sachant pas vraiment quoi dire pour qu'elle se retourne, qu'elle lui parle, qu'elle lui explique. "Je suis sûr qu'il y a un malentendu... Il faut qu'on en parle. On peut pas tout gâcher comme ça.", termina-t-il alors qu'elle était déjà en bas des escaliers.

Le brun descendit à son tour, la rattrapant. Il attrapa doucement son bras afin qu'elle se retourne pour lui faire face. "J'ai toujours essayé de te protéger, même si tu n'as rien remarqué Alize...", sans entrer dans les détails, déjà qu'elle le fuyait, ce n'était peut-être pas le moment de lui dire ce qu'il ressentait pour elle. "Pourquoi je chercherai à te faire du mal ? Pourquoi je le ferais maintenant alors qu'on a passé un super moment dans ce motel ? En tout cas, moi j'ai passé un super moment. Je vois bien que je t'ai blessé. Tu ne me parlerai pas comme ça sinon. Mais il faut que tu m'expliques parce que là je t'assure que je ne comprends rien de ce qui est en train de se passer.", expliqua-t-il, coûte que coûte. Si elle l'envoyait de nouveau balader, il partirait, il laisserait apsser un peu de temps afin que les tensions s'apaisent. "Parle-moi, je t'en prie.", la supplia-t-il une dernière fois.

C'était une réelle torture, j'avais juste envie qu'il s'en aille, que tout ça s'arrête. Je refusais de rester là à l'entendre faire l'innocent alors qu'innocent était tout sauf le mot qui le désignait. « Y a rien à expliquer. Je ne te laisserai pas me ridiculiser à nouveau. Au cas où tu ne l'as pas remarqué, je suis pas un jouet que tu peux jeter aux ordures puis te raviser quand tu t'ennuies un peu trop. » De toute façon, je n'avais aucune envie de discutailler cent sept ans avec lui sur les raisons qui me poussaient à le repousser. Il avait joué avec moi ? Game over, point barre.

Lui dire qu'il n'y avait pas de "nous" dans tout ça, c'était un crève coeur. Je crevais d'envie de lui dire que tout pouvait s'effacer, mais j'avais bien vu pourquoi il jouait avec moi : blonde, les yeux clairs, même si j'étais petite et trop grosse à mes yeux, il y avait quelques infimes similitudes entre moi et sa fiancée. Infimes, répétons-le. « Si je peux. Et je le fais. J'ai rien de plus à te dire. » J'avais envie de poliment ajouter un "désolée", mais je ne l'étais pas du tout. Autant être franche, je risquais mois de souffrir longtemps. Au moins, le pansement était arraché, il ne restait plus qu'à tenter de cicatriser tout ça. Mais quelle conne je pouvais être !

J'eus du mal à déglutir. « Gâcher quoi ? Ca n'a aucun sens tout ça. Il n'y a rien, il ne peut rien avoir. Si tu le comprends pas, ouvre un peu tes yeux. » En bas des escaliers il me retint pour que je lui fasse face. Je fermais les yeux un instant de trop, me retenant de le frapper pour me libérer puis je donnais une secousse à mon bras pour qu'il me lâche. Je n'avais qu'une seule envie, pleurer. Aller trouver ma grand mère pour qu'elle me caresse les cheveux et pleurer toutes les larmes de mon corps, loin de lui. « Tu m'as peut-être protégée des autres, et je t'en serai sans doute toujours redevable. Mais t'es exactement comme tous les autres : un homme, et comme tous les hommes, tu en veux plus que ce que tu ne devrais avoir. Je ne veux pas être un second choix, un choix de pitié. Alors va retrouver celui que tu as fait en premier, c'est tout. » Mon ton avait baissé. De la colère, j'étais passée à la lassitude. Oui, je voulais bien parler. Mais il n'y avait plus rien à dire. Pas pour moi enfin.

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Feat I. Alize James.

Si Alize avait commencé à lui parler chinois, ça aurait fais exactement la même chose ! Thiago ne comprenait pas un mot de tout ce qu'elle disait. Enfin...si... Il comprenait qu'elle ne voulait plus avoir affaire avec lui. Quand est-ce qu'il l'avait ridiculisé ? Ok, des fois il se moquait d'elle, mais ça avait toujours été gentiment, ça n'avait jamais été pour lui faire de la peine. Alors la ridiculiser ? Jamais il n'aurait fais ça ! Elle avait bien trop d'importance pour lui pour qu'il fasse quelque chose de ce genre ! La prendre pour un jouet avant de la jeter ? Quand avait-il seulement fais ça ? Est-ce qu'il avait un sosie ou un frère jumeau maléfique qui s'était fais passé pour lui et avait tourmenté la jeune femme ? Honnêtement, il se demandait ! Le brésilien avait l'impression qu'elle parlait de sa relation avec une autre personne. Il ne se reconnaissait pas dans les mots de la jolie blonde qui, pourtant, semblait plutôt sûre d'elle.

"Gâcher quoi ? Ca n'a aucun sens tout ça. Il n'y a rien, il ne peut rien avoir. Si tu le comprends pas, ouvre un peu tes yeux." lui lança-t-elle. Et justement ! Il avait l'impression, ou en tout cas avant tout ce remue-ménage, qu'Alize avait ouvert les yeux. Qu'elle s'était enfin rendue compte, depuis le motel, que le policier n'était pas insensible à son charme, et ce, depuis maintenant longtemps. Thiago l'avait suivie jusqu'au rez-de-chaussée, espérant qu'elle veuille bien lui expliquer de quoi elle parlait. "Mais t'es exactement comme tous les autres : un homme, et comme tous les hommes, tu en veux plus que ce que tu ne devrais avoir.". Lui qui avait toujours espéré lui faire changer d'avis sur les hommes, ça semblait foutu d'avance puisqu'elle le mettait dans le même panier que les autres. Et « autres » semblaient vouloir dire, dans sa bouches, ses exs qui l'avaient blessés. Mais Thiago savait qu'il n'était pas comme ça, ce qui accentuait encore plus cette envie de connaître les raisons de ce retournement de situation. Pourtant, face au ton lasse de la jolie blonde, il commençait à se dire qu'il vaudrait mieux qu'il la laisse tranquille, tout finirait par s'arranger, il en était sûr. Ou en tout cas,l l'espérait réellement... "Je ne veux pas être un second choix, un choix de pitié. Alors va retrouver celui que tu as fait en premier, c'est tout.". Le brun fronça les sourcils dans un air d'incompréhension totale. De qui était-elle le second choix ? Un choix de pitié ? Et qui était ce premier choix qu'il semblait avoir fais en premier ? "Je... je ne comprends rien à ce qu'il se passe, ni à ce que tu dis....", lui annonça-t-il, hésitant. "Je vais te laisser, pour l'instant... Mais j'espère vraiment que tu viendras m'expliquer tout ça, en détail, parce que je suis sûr qu'il y a un malentendu...", rajouta-t-il en mettant les mains dans les poches de son blouson. Depuis qu'il était arrivé chez elle, leur conversation tournait en rond, elle était énervée, lasse, et lui ne comprenait définitivement rien. C'était donc inutile qu'il reste pour continuer à chercher des réponses car Alize n'allait certainement pas les lui donner aujourd'hui. Un jour peut-être. En tout cas, il croisait les doigts pour. Le brun lui lança un petit « salut » avant de partir, sans aucune froideur, au contraire, il ne lui en voulait pas de lui avoir parlé comme ça, même en se sachant innocent, car il l'était, il en était sûr, mais elle avait été tellement blessée par les hommes qu'il comprenait parfaitement cette « stratégie de repli ».

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