Il y a un an de cela, Annabel, ma meilleure amie, s’était engager dans l’armée, comme médecin urgentiste. Elle était partie, comme on dit, comme un pet sur une toile cirée. Communiquer était difficile. On arrivait à s’écrire de temps à autre. Du moins, j’écrivais, mes les réponses se faisaient plutôt rares. Je ne lui en tenais pas rigueur, je savais qu’il devait être difficile pour elle de m’écrire, de me parler. Le décalage horaire n’aidait pas et nous n’arrivions même pas à avoir une conversation via Skype. Il faut dire aussi que la connexion entre les deux pays n’était pas forcément bonne. Je ne savais même pas ou elle se trouvait. Elle avait refusé de me le dire pour ne pas m’inquiété. Je devinais donc qu’elle devait se trouver dans un endroit dangereux. Le genre d’endroit ou l’on peut très bien ne jamais revenir. Et, il y a quelques semaines, j’avais reçu un appel téléphonique de son père. J’avais été surprise, car avant le départ d’Anna, jamais je n’avais eu de contact avec lui. Il m’appelait parce qu’elle était porter disparue. J’avais mis un moment avant de comprendre que ce je redoutais le plus était arriver : je ne reverrais certainement jamais ma meilleure amie, ma sœur, l’une des personnes que j’aime le plus au monde. Ça faisait mal. Terriblement mal. D’ailleurs, le lendemain, je m’étais fais portée pâle. J’étais incapable de bosser en sachant qu’Anna était probablement morte et que l’on mettrait des semaines à retrouver son cadavre. Et hier, coup de théâtre. J’étais en pyjama, prête à regardé pour la énième fois « N’oublie jamais », quand la sonnette de la porte d’entrée de mon appartement avait sonné. Persuadé que c’était encore la petite grand-mère du troisième qui avait perdu son chat, je ne me pressais pas pour ouvrir. Sur le seuil, se tenait Annabel. J’ai cru que je rêvais. Mais c’était bien elle. En fait, elle avait été blessée, mais personne ne le savait car on n’avait pas retrouvé ses papiers d’identités sur elle. Le campement médical sur lequel elle travaillait avait été bombarder. Elle avait eu de la chance, entre guillemets, car personne, en dehors d’elle, n’avait survécut. Elle s’en tirait avec un bras en écharpe. Nous avions donc décidé de fêter son retour dignement, en buvant des coups en boîte de nuit. Ce n’est pas le genre d’endroit qui me plaisait, mais j’étais tellement contente de la savoir en vie que je pouvais bien faire quelques concessions. Le soir venu, elle m’abandonna assez vite pour aller s’éclater sur la piste de danse. Ayant autant de grâce qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, je préférais m’en abstenir et resta assise à notre table, mon verre de je ne sais plus quoi, entre les mains.

Moi en boîte de Nuit, c’était franchement risible. Mais que ne ferais-je pas pour Annabel ! D’ailleurs, je ne savais pas ou elle se trouvait. Il y avait foule. C’était d’ailleurs un miracle que j’ai pu trouver si rapidement une table et une place assise. Enfin, deux. Une pour moi et une pour Anna. J’écoutais la musique d’une oreille distraite. Le DJ était bon, mais ce genre de musique, ça n’était pas vraiment ma tasse de thé. J’aurai pu sortir un livre, mais j’aurais sans doute l’air stupide, alors je me contentais de rêvasser sans trop regarder ce qui se passait autour de moi. Je ne m’étais même, pas rendue compte qu’une rixe avait éclater, c’est dire ! Je crois que pour le coup, la terre pourrait s’arrêter de tourner, je ne m’en rendrais même pas compte. Au bout d’un moment, je suis en train de me demander si ma copine ne serait pas partie sans moi. Ce n’est pas son genre, mais quand même, ou peut-elle bien se trouver ? Ou alors, c’est moi qui m’ennuie tellement que le temps semble s’être arrêté ? Oui, c’est possible. Alors que je ne m’y attends pas, une personne vient s’assoir à la place d’Annabel. Cette dernière n’étant pas dans le coin, je ne m’en offusque pas. Elle n’avait qu’à être là, hein ! Qu’elle ne vienne donc pas se plaindre si quelqu’un lui à pris sa place. L’homme s’excuse de s’être installé. Sa tête me dit vaguement quelque chose et il me faut plusieurs secondes avant de le reconnaitre. C’est le DJ. Il doit sûrement être en pause. « Oh, ce n’est rien ! Les places sont à tout le monde ! » que je réponds. Nul besoin de demander la permission de pouvoir s’assoir. D’ailleurs, il ne devrait même pas avoir à le faire. Je donne l’impression d’être seule et c’est presque le cas, puisque Anna, n’a pas laisser ses affaires sur la table. « J’suis avec ma meilleure amie, mais avec toute cette foule, j’ignore où elle se trouve ! » avouais-je, comme il me demandait si j’étais avec quelqu’un. Sûrement en train de danser, mais ou exactement, là était la question.

Je ne me sentais pas à mon aise dans cet endroit. J’étais venue uniquement pour faire plaisir à ma meilleure amie, pour célébrer son retour. Sauf que je me retrouvais, le cul sur une chaise à attendre que le temps passe. D’aussi loin que je m’en souvienne, il en avait toujours été ainsi. Je n’aime pas les soirées. Je préfère rester chez moi à bouquiner ou à regarder des films romantiques à la télévision. Peut-être que les choses finiront par changées, maintenant que Steven et moi nous nous sommes embrassés, mais je ne sais pas. Je ne suis pas à l’aise dans ce genre de soirées et je ne pense pas que ça puisse changer un jour. Disons que c’est plus fort que moi, aller en boite de nuit ou à une fête, me rappelle toujours de mauvais souvenirs. Difficile dans ces conditions, de me sentir à mon aise et de m’amuser. J’explique au jeune homme que je suis venue avec une amie, mais que je l’ai perdu dans la foule. En même temps, c’est la vérité. « Oui, sans doute ! » que je réponds quand il me dit qu’elle va surement revenir. Puis, il m’explique s’être interposé dans une bagarre et avoir pris un mauvais coup. « J’espère que vous n’avez pas trop mal ! » grimaçais-je. Je m’étais retrouvé dans une bagarre moi aussi, il y à quelques années. J’en étais sortie avec un bras casser. Oh, je ne m’étais pas interposé, je ne suis pas assez costaude pour ça, disons plutôt, que je m’étais retrouver au mauvais endroit. Il reprit ensuite la parole pour me demander ce que je faisais dans la vie. « Oh, je suis traductrice ! » que je dis alors, surprise. En règle générale, je suis tellement discrète et invisible que personne ne s’intéresse à moi. Ça ne me dérange pas vraiment à dire vrai. Je ne pouvais malheureusement pas lui retourner la question, car je savais ce qu’il faisait dans la vie. Je pouvais lui demander son prénom, ça, je ne le savais pas. Mais, alors que je m’apprêtais à lui poser la question, il se leva et m’indiqua qu’il allait se chercher un verre. « Je veux bien quelque chose sans alcool, je n’y tiens pas ! » lui dis-je alors. Non, je n’y tenais pas. Me retrouver complètement saoule au point de ne pas savoir ou je suis, ni comment j’y suis arrivée, très peut pour moi.

Comme je le questionnais sur sa douleur, il me répondit qu’il avait encore un peu mal mais que ça commençait à passer. Puis, comme il me demandait si je voulais boire quelque chose, j’acceptais un truc sans alcool. Je n’aimais pas ça et je ne voulais revivre de mauvaises expériences. Alors, autant s’en passer. De toute façon, je n’avais jamais compris toutes ses personnes qui boivent au point de ne plus savoir ce qu’elles ont fait, ou elles l’ont fait et avec qui elles l’ont fait. Je trouvais franchement pathétique et pitoyable d’en arriver à de telles extrémités, mais je n’avais pas le droit de faire le moindre commentaire. Chacun est libre de faire comme il l’entends. En tout cas, une chose était certaine, jamais je ne me permettrais de tels écarts. Je n’étais pas comme ça, tout simplement. « Moi, c’est Lacey ! » que je réponds, quand il se présente et me questionne sur le sujet. Je me demande pourquoi il me parle à moi étant donner que je suis loin d’être la seule fille seule ce soir, mais qu’importe. Un peu de compagnie ne peut pas me faire de mal. Tant que ça reste platonique bien ^sur. Je suis peut-être célibataire, mon cœur n’est pas libre pour autant. Heureusement, je n’ai rien dit de tel à Annabel, car, il y a fort à parié, qu’au lieu de danser, elle serait en train de me remonter les bretelles. Soudain, il se leva. Je fronçais les sourcils, étonnée. Avais-je dit un truc débile au point de le faire furie ? Ou alors, j’avais rigolé de mon stupide rire de cochon ? Il m’arrivait de dire des choses inappropriés parfois. Ce n’était pas par méchanceté, juste par maladresse. Le problème, c’est que non seulement je ne m’en rendais pas compte mais ça pouvait être vexant. Voilà pourquoi je me posais des questions sur ce départ soudain. Mais, il revient aussi brusquement qu’il était parti, m’indiquant qu’il avait dû changer de chanson. « D’accord ! » que je dis, simplement, ne voyant pas ce que je pourrais ajouter d’autre. Annabel n’était toujours pas revenu et je commençais à craindre qu’elle ne soit partie avec un mec. Ça n’était pas son genre habituellement, mais elle avait passé pas mal de temps loin de chez elle et dans un milieu barbare et violent. Elle peut très bien avoir changé. Après tout, moi aussi, j’ai changé. J’ai accepté de travailler pour le frère de l’homme qui à faillit m’envoyer tout droit dans la tombe, et le pire, c’est qu’il me plait. J’ai trop de mal à lui résisté, alors que je sais parfaitement que ma meilleure amie n’approuverait pas. Oui, il veut mieux qu’elle ne sache rien de ce qui se trame entre Steven et moi, elle ne comprendrait pas.

Il avait l’air sympathique, mais je n’avais pas franchement l’habitude de parler avec des gens que je ne connaissais pas. J’étais plutôt taciturne comme fille. Je ne voyais pas vraiment ça comme un défaut, mais vraiment, je n’avais pas l’habitude des relations humaines. J’avais plus l’habitude des livres. Avec les gens, je n’étais pas vraiment à l’aise. J’étais plutôt maladroite, timide, mal à l’aise. Il ne fallait pas m’en vouloir, j’avais morflé dans le passé. Trop pour réussir à faire confiance rapidement à une personne. Et là seule à tout savoir de mon passé tortueux était quelque part dans cette salle, mais j’ignorais ou. Il m’indiqua soudain que j’avais un beau prénom, ce qui me mit fortement mal à l’aise. Soit je me méprenais, soit c’était de la drague, ce qui ne me plaisait pas des masses. « Merci, c’est gentil ! Mais je suis désolée, je suis déjà avec quelqu’un ! » avouais-je, rouge de confusion. A dire vrai, je ne sais pas exactement ce que nous étions Steven et moi, mais une chose était sûr, j’étais amoureuse de lui. Et il avait l’air de bien m’aimer. Voilà pourquoi je tenais à mettre les choses au clair avec ce jeune homme. Je n’étais pas libre. Néanmoins, peut-être que je méprenais car il ajouta que je lui rappelais son ex. Aïe. Après, ce n’est pas moi qui l’avais aborder pour parler, il était venu de son plein grès. Mais j’étais bien trop gentille pour ignorer le fait que ma ressemblance avec cette fille lui faisait mal. D’ailleurs, il semblait au bord du malaise. J’étais trop maladroite pour savoir comment l’aider à gérer la situation, mais quand il s’adossa, contre le mur en me faisant signe, je m’approchais. J’avais sans doute tort d’agir ainsi, mais c’était trop tard. « Tu … tu veux un verre d’eau fraiche ? » que je lui demande, maladroitement. C’est la première chose qui m’avait passé par la tête et je dois dire que je comprenais mieux la panique qu’avait dû ressentir ma sœur lorsque j‘avais avaler cette boite de médicaments.

Pourquoi est-ce qu’il fallait que ça tombe sur moi ? J’étais simplement venue accompagner une amie, fêter son retour. Et, bien que je me doutais qu’elle me laisserait rapidement seule pour aller s’éclater sur la piste de danse, je pensais que je resterais seule. En aucun cas je n’avais pas penser qu’on pourrait me remarqué, me parler. Et encore moins qu’un type que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam ne me face comprendre que je l’intéressais parce que je lui rappelais son ex petite amie. Je me sentais mal à l’aise. D’autant plus qu’il tournait de l’œil. Je l’écoutais parlé. Il se méprenait vraiment sur mon compte. J’allais devoir trouver à tout pris ma meilleure amie, elle est bien la seule personne au monde qui saurait quoi faire en ce genre de situation. « C’est sur ma meilleure amie que tu aurais du tomber, pas sur moi ! » que je réponds, à sa remarque. En gros, si je comprenais ce qu’il disait, il avait juste des « besoins ». Sincèrement, même s’il n’y avait pas Steven, ça n’aurait pas été possible. Je ne suis tout simplement pas ce genre de fille. « Euh … je ne suis pas du tout ce genre de filles ! » que je dis, en bafouillant. Je préférais que les choses soient claires, parce que c’était franchement assez gênant comme ça. Inutile d’en rajouter. Je lui proposais bêtement un verre d’eau ; comme si ça suffirait ! Mais au moins, ça me permettrait de m’éloigner un petit peu. Il commençait à me faire peur. Je me dirigeais ensuite vers le bar afin de demander un verre d’eau. Le type me regarda d’un air bizarre. C’est certain que réclamer un verre de flotte en boîte de nuit, c’est pas commun, mais j’allais pas non plus lui expliquer que c’était pour quelqu’un qui tournait de l’œil ; quoique je n’étais pas certaine que ça soit la bonne explication. Lorsque je reviens, il était toujours affalé par terre. Je lui donnais le verre d’eau en tremblant comme une feuille. La question qui suivi me laissa sur les fesses tant je ne m’y attendais pas. Pourtant, j’aurais du la voir venir. « Euh … il s’appelle Steven ! » que je réponds en rougissant comme tomate. Je n’avais plus qu’à espéré qu’il ne le connaisse pas.

Était-il dépressif ? C’est une question que je me posais depuis qu’il avait commencer à tourner de l’œil. Il ne semblait vraiment pas dans son état normal. Non pas que je le connaisse assez pour dire si l’état dans lequel il se trouvait était normal ou pas, mais, ça ne semblait pas être normal, c’est certain. Et c’était encore pire depuis que j’avais dit être en couple. Je ne savais même pas si c’était vrai ou faux. Je ne savais pas ou nous en étions. Une chose était certaine, j’étais amoureuse de Steven et il semblait bien m’aimer lui aussi. Mais peut-être que pour lui, ça n’irait pas plus loin ? Je n’en savais rien du tout. Quoiqu’il en soit, il m’avait sembler important de signaler que je n’étais pas disponible sentimentalement parlant, parce que c’était clair qu’il cherchait quelque chose de ce côté-là et ça me mettait mal à l’aise. Malheureusement pour moi, lorsque j’indiquais son prénom, il me fit savoir qu’il le connaissait bien. « T’es sur ? Parce que c’est un prénom très commun ! » que je réponds alors. Certes, je ne connaissais qu’un seul Steven et c’était lui, mais je ne pouvais pas croire qu’il puisse le connaitre. Tout simplement, parce qu’ils étaient aussi proches qu’il venait de me le dire, alors il saurait que Steven et moi n’étions pas vraiment en couple, que ce n’était qu’une excuse de ma part pour justifier le fait que je n’étais pas intéresser et qu’il commençait à me faire sérieusement peur. Là, il se leva pour aller se rassoir au bar et s’enfila plusieurs verres d’eau. Heureusement que ce n’était que de l’eau, parce que sinon, je ne sais pas dans quel état il serait. Dans un sale état, c’est certain. En attendant, je ne savais pas comment réagir et je restais en retrait, croisons secrètement les doigts pour que Anna se rappelle soudainement qu’elle était venue en boîte avec moi.

J’étais vraiment mal à l’aise. Et pas seulement parce que cet inconnu m’avait clairement fait comprendre qu’il se cherchait une copine. J’étais mal à l’aise, parce que j’avais menti. Enfin pas vraiment. Disons que j’avais dis avoir un copain alors que je ne savais même pas si c’était la vérité ou un mensonge. Je suis une fille maladroite et gaffeuse, naïve aussi. Je ne pense pas avoir beaucoup de qualités en dehors de ma gentillesse et de mon intelligence. Intelligence qui semble avoir décidé de prendre quelques jours de vacances ce soir, étant donner que je ne sais pas du tout comment réagir, comment agir avec ce garçon. Il n’a pas l’air méchant, mais je l’avoue, il m’a fait peur. Ce n’est sans doute pas volontaire, car il n’a pas l’air d’aller bien. Après avoir avaler plusieurs verres d’eau, il revient vers moi. Il m’explique être très proche de Steven, ce qui me met encore plus mal à l’aise, car il doit sans doute savoir que Steven n’a pas vraiment de copine. Quelle honte ! Néanmoins, il ne dit rien sur le sujet, tant mieux. « Je suis désolée de l’apprendre ! » que je réponds quand il me dit se sentir mal à la suite de la disparition de sa petite amie. Le mot me parait être trop « fort » pour une simple rupture, je suppose donc que c’est plus grave que ça, mais je ne dis rien. Je serais capable de dire une connerie. « J’ai fais un séjour à l’hôpital moi aussi, il y à quelques années. Si jamais tu as besoin d’en parler, sache que je suis là ! » ajoutais-je, gentiment. J’ignore s’il parle du même genre de séjour à l’hôpital que celui que j’ai moi-même fait, mais comme il me semble déprimé, je suppose que c’est le cas.