Je ressemblais à son ex-copine, qui, de toute évidence avait disparue. Peut-être même qu’elle était morte. Je ne sais pas, c’est comme ça que j’interprétais les mots qu’il venait d’employer. Je lui indiquait être désolée pour lui. Que pouvais-je dire d’autre ? J’étais maladroite. J’étais nerveuse. La nervosité me faisait dire n’importe quoi. Faire n’importe quoi. Il me fit signe de le suivre. J’eus quelques secondes d’hésitation. Anna ne semblait pas être dans le coin. Je pris l’initiative de lui envoyer un message pour lui dire que j’allais dehors. De toute façon, je commençais à étouffer la dedans. Lorsque j’arrivais à l’extérieur, il était assis sur le bord du mur. S’il faisait chaud à l’intérieur, dehors, c’était loin d’être le cas. Ce petit vent frais était vraiment désagréable, aussi, je resserrais vivement ma veste, je regrettais de ne pas m’être habillée plus chaudement. Il me remercia pour mon aide, ajoutant que l’on se ressemblait un peu dans le fond. Il disait sans doute ça parce que j’avais connu l’hôpital. Allez savoir. Je commençais à me dire que j’avais peut-être fait fausse route et qu’il s’agissait sans doute d’une rupture douloureuse, peut-être même d’une tromperie ? Encore une fois, allez savoir. Et je n’étais pas assez curieuse, pas assez sur de moi pour lui poser la question. « Tu veux marcher un peu ? » lui proposais-je, hésitante. Certes, c’était un ami de Steven, mais je ne connaissais rien de lui, aussi, ce n’était peut-être pas une bonne idée que de lui demander ça, mais c’était trop tard pour reculer. Vous ai-je déjà dit que je ne réfléchissais pas avant de parler ? Il reprit ensuite la parole pour me demander si j’avais dit la vérité concernant Steven. Il devait donc savoir, c’était bien malin. Je me sentie rougir, mais par chance, il faisait nuit noire, pas une étoile, pas de lune, rien. Seulement la nuit. Alors, il ne pouvait pas le remarquer. « Pas vraiment ! » avouais-je. Je pourrais lui dire que j’étais amoureuse de lui et que mes sentiments semblaient être partagés puisque nous nous étions embrassés, mais les mots restèrent coincés dans ma gorge.

Il était grand. Bien plus grand que moi. De ce fait, quand il faisait un seul pas, moi, j’en faisais cent ! Bien évidemment, j’exagère, je suis une littéraire, donc i faut toujours que j’en fasse des caisses, mais vous voyez bien ou je veux en venir, non ? J’avais tout simplement bien du mal à le suivre. Il marchait trop vite pour moi. Je ne savais même pas ou nous allions. Je lui avais proposé de faire quelques pas sans réfléchir, sans me douter qu’avec mes chaussures et ma jupe ; voilà qui m’apprendra à m’habiller comme une fille ; ça serait une mauvaise idée et que je serais incapable de le suivre. Enfin bref, je le saurais la prochaine fois ! Il ne relève pas ma réponse, ce qui me rassure. Devrais-je parler avec Steven ? Je l’ignorais. En principe, je le devrais, il ne s’était rien passé après tout. Le problème, c’est que j’avais cette impression qu’il n’aurait pas été contre et que si je n’avais pas dis que j’avais quelqu’un dans ma vie, il aurait tenté quelque chose. Je ne voulais pas brisé une amitié. Je ne voulais pas passé pour la méchante de service, celle qui ne vaut pas mieux qu’Andrew. Je n’étais pas Andrew, mais peut-être que Steven le verrait de cette façon-là ? Cruel dilemme. Ce n’était sans doute pas une bonne idée que d’en parlé à celui dont j’étais amoureuse. Du moins, pas tout de suite. Je voulais encore croire qu’il y avait confusion et que mon Steven et le sien n’étaient pas le même homme. J’étais une grande naïve, mais qu’importe. Il s’arrête au bout d’un moment et se penche en avant. Merde, il vas vomir ? C’est la première chose qui me vient à l’esprit, mais apparemment, ce n‘est pas le cas. « Si tu veux ! » que je réponds en haussant les épaules, lorsqu’il me propose de nous arrêter. Il s’allonge soudain sur le sol et me fait signe de l’imité mais je préfère décliner son invitation. Je suis en jupe et en talon haut ! Si je m’allonge, je ne parviendrais pas à me relever sans faire une connerie.

Cette soirée était de plus en plus bizarre. J’avais l’impression de ne pas être vraiment là. Il faut être honnête, qu’elle était la probabilité que je tombe précisément sur le meilleur ami de mon mec ? Enfin, presque mec. Je vais vous le dire, elle était proche du zéro. Un peu comme-ci ce garçon était venu me parler en sachant parfaitement qui j’étais. Je me trompais sans doute, car, il n’était vraiment pas dans son assiette et qu’en plus, il avait essayer de me draguer. Mais voilà, c’était ce qui rendait cette soirée aussi étrange, aussi bizarre. Comme si je n’étais qu’un pantin et que j’ignorais qui tirait les ficelles de mon existence. Vraiment bizarre, hein ? Nous étions sortis dehors. Je ne parlais pas beaucoup. C’est que je ne savais pas quoi lui dire. Je ne sais jamais quoi dire aux gens que je ne connais pas ; et même aux gens que je connais ; et lui, je ne le connaissais pas, alors, forcément, je ne savais pas quoi lui dire. Comme il s’arrête soudainement, il me demande si je veux aller quelque part. Je hausse les épaules, à dire vrai, je suis fatiguée et je rentrerais volontiers chez moi. Anna n’a pas vraiment fait cas de moi, alors, à quoi bon s’obstiner ? Je ferais mieux de rentrer. Mais, alors que je m’apprête à lui répondre, il disparait derrière un arbre. « Euh … » fais-je, incapable de savoir quoi dire, quoi faire. Je me demande bien ce qu’il lui prends de courir comme ça, enfin, on dirait qu’il a le feu aux fesses. J’ai la réponse à mes questions silencieuses presque aussitôt, quand il refait surface pour m’avouer qu’il avait simplement besoin de se soulager. « Haa … J’ai cru que je t’avais fait fuir ! » bredouillais-je, gênée. Je le trouvais de plus en plus bizarre. Et je trouvais encore plus bizarre qu’il puisse être ami avec Steven. Ils semblaient si différents. Il s’arrêta encore une fois, et se pencha en avant. Merde, maintenant il était malade ! Je fermais les yeux. S’il se mettait à vomir, j’allais être malade moi aussi.