L'hôpital... Lieux lugubres fréquentés par des fous du scalpel, des infirmières névroses et des aides-soignantes incompétents... Merveilleux n'est-ce pas ? Un ensemble de chambres reliées par des couloirs aux murs défraichis, une ambiance sinistre y règne... Un personnel apathique, froid et manipulateur surveille les malades mentaux prêt à dégainer les tranquillisants comme les soignants d'un jardin zoologique... Nous voilà comparer à des animaux sauvages qu'il faut maintenir dans leur cage dans un état stabilisé pour qu'il ne représente aucun danger. Pathétique mentalité du personnel soignant qualifié... Ou avec un diplôme falsifier. Quant à moi ? J'avais simplement rechuté dans une sombre folie... Les hallucinations avaient repris de plus belles, de façon permanentes... Maintenant, me voilà dans un foutu hôpital entrain de me légumifier.

L'heure m'indique que c'est bien la tournée des infirmières... Savoir comment vous allez, si vous perdez la tête... Comme ci elle en avait quelque chose à foutre tant que tu prends ton médicament, elles sont contente et satisfaite. Je me bouge lourdement mon corps pour m'asseoir sur ce lit miteux qui grince. Mon regard vitreux divague dans la pièce blanchâtre... Fenêtre impossible à ouvrir pour empêcher tous suicides... Sa serait dommage d'entacher la réputation d'un si bel hôpital. Cette saloperie de tremblement toujours présente, mais davantage amplifier par ses neuroleptiques, que je stopperai rapidement en sortant de cet entrepôt à fou. Mon attention est prise par une personne présente dans la pièce... Étrangement, elle ressemble à une saloperie de soldats ennemis. Réelle ? Pour moi elle l'était seulement dans mon crâne ! Je la fixe avec hostilité que j'en oublie l'infirmière qui va débarquer.

Le regard fixant toujours cette saloperie de soldat... Je n'apprécie pas tellement d'être épier même par une simple hallucination. Nous nous regardons, défions du regard. Il bouge légèrement sur la gauche à l'opposer de la porte, je le suis du regard. L'agressivité règne entre nous... Pauvre petite infirmière qui va arriver... Si ça part en couille, elle va prendre sur elle ! La porte s'ouvre et voilà la blouse blanche débarquée. Une belle brune en sortis... Vraiment une infirmière qui pourrait faire des extras comme infirmière cochonne... Mais là n'est pas la question ! Une minute d'inattention sur le soldat et il s'évapore... Saloperie de maladie ! « Salut la folle du bistouris ! » Je lui réplique dans la tonalité... Si je vais bien ? Question bizarre... Pour un mec à l'hôpital. « Si tu veux dire par bien : ne pas agresser et frapper à mort un soignant en croyant que c'est une hallucination... Alors, oui ça va plutôt pas mal et toi, t'as traumatisée combien de patient ? »

Je passe ma main tremblante longuement sur le visage... Le manque de nicotine me rend quelque peu nerveux... Angoissé... Ce qui est plutôt déplaisant pour le personnel vu le comportement que ça me donne... Ce n'est pas le moment d'agresser une si belle jeune femme ! « Je pense que tu es celle qui va s'occuper de moi aujourd'hui... A moins que t'aime regarder les schyzo en cage qui sont complètement en mode de nicotine... T'as envie de venir me laver le dos ou de discuter de mon état mental ? » Je lui lance un clin d’œil avant de fixer cette connerie d'illusion armé d'un poignard derrière la pauvre Caterina.

Quand elle ouvre les volets, la lumière du soleil m'aveugle... Je me protège comme je peux de ce supplice pour mes pauvres rétines... Je découvris une infirmière plutôt amusé, qui joue les mauvaises sorcières... Ô bordel... Je vais encore halluciner de la voir ainsi... Non Derek ! Ne sombre pas plus dans la folie déjà que tu es bien ancré au fond... « J'en doute pas avec tes doigts crochus de sorcières ! Sauf qu'avec mon vécu, ce n'est pas une folle dingue, qui va m'effrayer... » Je lui adresse un clin d’œil aguicheur avant de la voir s'affaler sur mon lit douillet... Je vois qu'il y a toujours autant de travail dans cet foutu hôpital, tu prends comprendre rapidement où part l'argent de l’État...

Je ris à ses paroles... Contrairement aux autres blouses blanches, elle est la seule avec qui je m'entends plutôt bien... Elle me bouscule et je réplique immédiatement en lui offrant un sourire ravageur. « Fais-moi penser qu'il faudrait que je me sectionne la jambe avec un scalpel que je volerai... Comme ça j'aurais peut-être l'honneur que Madame me lave le dos, un jour... Et tu sais très bien que je peux être capable de ça... Dans mes moments flippants ! Je sens le fauve ? C'est l'odeur de la virilité masculine... Et puis t'a qu'à me laver ! » Bien entendu, ce n'est qu'une simple blague... Qu'ils ne viennent pas me foutre la camisole de force pour une connerie. La voilà qu'elle me renifle comme un animal... Insinue-t-elle que je sens le chacal, pourtant je me suis lavé tous les jours... Aller savoir, je ne peux même pas faire confiance à mon esprit.

« Une prise de sang ? Très bien, mais te connaissant tu risques encore de me vider de mon sang pour le plus grand plaisir de mon ennemi qui se dresse fièrement derrière toi comme un paon... Connard ! » Je crache mes paroles tel un serpent tout en fixant le soldat derrière Caterina avant de reprendre. Je passe ma main tremblante sur mon visage pour reprendre pied avec la réalité. « Oh... Tu as peur que je m'éteigne les clopes sur les veines, les cuisses ou bien le poignet ? Rassure-toi, le jour où je me suiciderais... Je serais complètement déchiré de la réalité... Un véritable taré agressif prêt à tout pour survivre de ses hallucinations... Là oui... Je me ferais sauter la cervelle... Peut-être que c'est le remède à cette merde... Mais un peu de compagnie pendant une pause clope n'est pas mal... Après la prise de sang, je peux avoir une sucette ? » Elle place ses instruments tranquillement sur mon bras, mon bras s'engourdit légèrement avant de la voir désinfecter où elle va piquer. J'ignore au maximum l'illusion et regarde Caterina tout en restant le plus naturel possible avec un petit sourire qui décrocherait le cœur de certaines demoiselles.

Alors, comme ça, madame Antonelli veut me laver le dos... Ou bien peut-être autre chose ! Hum... Très intéressant, ça m'évitera de me faire chier avec cette savonnette qui fout le camp à chaque fois... Encore un coup de ses blouses blanches psychopathes, ah je vous jure ! La conspiration est partout, même là où on est censé vous guérir ! Bref... Revenons à cette infirmière "cochonne" qui veut me laver le dos. Tout en bondissant sur ses pieds, j'ôte cette saloperie de chemise d'hôpital. « Oh, oh, oh ! Alors, direction salle de bain, madame ! Les esprits sains d'abord, les psychotiques suivent ». Bien entendu, je la suivais de près avant d'aller m'asseoir sur ma chaise de douche située en face du lavabo.

Je laisse s'écouler l'eau attendant qu'elle se réchauffe avant d'agripper la lavette. Je la trempe et l'envoie sur notre blouse blanche préférée. "Tiens femme ! Puisque tu ne veux pas me donner de sucette, tu vas la devenir ! Pour la peine, tu auras le goût de mon savon, mais je pourrai toujours lécher". Je lui lance un regard lubrique avant de rire aux éclats... Heureusement, qu'il existe toujours des soignantes qui savent encore être humainement appréciable et non des robots...

Malheureusement quand mon regard fixe la petite vitre collée au mur au-dessus du lavabo. Le même soldat se poste à côté de la porte, couteau à la main, prêt à m'ouvre joyeusement le dos pour une séance de torture. Les cicatrises dues à ma captivité lors de la guerre ne m'ont jamais quitté... C'est un peu mes cartes Pokémon... Une grande collection de grandes blessures, de petits entailles, de brûlures etc. Etc. Mon expression passe d'un extrême à l'autre. Je deviens froid et sérieux avec l'envie de lui sauter à la gorge... J'en oublie presque que Caterina se trouve à côté de moi à cet instant précis... Je pourrai la blesser sans le vouloir.